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Trucs et astuces
Une rubrique pour les formats courts, les petits trucs tout simples qui n'ont pas besoin de longs commentaires, les astuces qui peuvent rendre service et que je donne, au fil des réseaux sociaux.
J'essaierai, autant que faire se peut, de les copier ici afin que tout un chacun puisse en profiter, s'il le souhaite. Cela me permettra aussi de ne pas avoir à me répéter au fil des sujets qui fleurissent, tels les marronniers, au gré des saisons et des événements.
Pour tous :
Pédagogie générale :
Rome ne s'est pas faite en un jour
Apprendre à apprendre :
C1, C2, C3 : Apprendre une poésie
Gestion du comportement :
Pour la maternelle :
Mat. à CE2 : En route vers le futur !
Distinction des consonnes sourdes et sonores
TPS/PS : Premiers outils mathématiques
TPS PS (MS) : Atelier Alphabet
L'éducation spatiale à l'école maternelle
Maternelle : Les albums à tout faire
Maternelle : Progression dessin
MS/GS : Les minuscules scriptes
GS : Écriture cursive (difficultés)
Le casse-tête de l'emploi du temps
Cycles 1 et 2 : Avec les percussions
C1/C2 : Discrimination auditive
Maternelle : Le langage en groupe-classe
TPS-PS-MS : Images, mots, phrases et lettres
GS/CP/CE1 : Ils oublient des lettres
GS-CP : Images, mots, phrases et lettres
GS à CE1 : Écrire des syllabes
GS et Élémentaire : Corriger les écrits spontanés
GS/C2/C3 : Calculer avec les doigts
Maternelle : Étiquettes prénoms
Pour l'école élémentaire :
Mat. à CE2 : En route vers le futur !
Distinction des consonnes sourdes et sonores
CE/CM : Rédiger un texte collectif
Él. : Relire la lecture à la maison
CE/CM : Évaluations diagnostiques douces
Élém. : Corrections par rotation
Le casse-tête de l'emploi du temps
CE1 : Des dictées "tous niveaux"
CP : Travailler la compréhension
Cycles 1 et 2 : Avec les percussions
Élémentaire : Homophones grammaticaux.
Élémentaire : Homophones grammaticaux (2)
Élémentaire : Homophones Grammaticaux (3)
Élémentaire : Quels mots apprendre par cœur ?
Élémentaire : Nombre de mots/minute
GS à CE1 : Écrire des syllabes
GS et Élémentaire : Corriger les écrits spontanés
GS/C2/C3 : Calculer avec les doigts
Pour le CP :
Mat. à CE2 : En route vers le futur !
CP : Alphas + Taoki (ou autre)
CP : Que penser de Apprentissage de la lecture
CP : Présenter une nouvelle graphie
GS/CP/CE1 : Ils oublient des lettres
GS à CE1 : Écrire des syllabes
C2 : Jeux pour l'étude de la langue
CP : Que penser de Tika et Tao ?
CP : Que penser de À moi de lire ?
CP/CE1 : Lire en groupe-classe
C1/C2 : Discrimination auditive
CP/CE1 : Les nombres entre 69 et 100
GS-CP : Images, mots, phrases et lettres
fin de CP/CE1 : Travailler la fluidité en lecture
GS/C2/C3 : Calculer avec les doigts
Pour le CE1:
Mat. à CE2 : En route vers le futur !
CE : Utiliser Lecture et Expression (FAQ 1)
CE1 CE2 : La soustraction à retenues
GS/CP/CE1 : Ils oublient des lettres
GS à CE1 : Écrire des syllabes
C2 : Jeux pour l'étude de la langue
CE1 : Programme de conjugaison 2019
CE1 : Non-lecteurs à la rentrée ?
CP/CE1 : Lire en groupe-classe
C1/C2 : Discrimination auditive
CE1 : Aborder la lecture d'écrits très spécialisés
fin de CP/CE1 : Travailler la fluidité en lecture
CP/CE1 : Les nombres entre 69 et 100
GS/C2/C3 : Calculer avec les doigts
Pour le CE2 :
Mat. à CE2 : En route vers le futur !
CE2 : La technique de la division
CE1 CE2 : La soustraction à retenues
C2 : Jeux pour l'étude de la langue
GS/C2/C3 : Calculer avec les doigts
Pour le CM :
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Par Doublecasquette le 23 Mai 2024 à 10:33
Souvent, quand certains de nos élèves arrivent au CE1 ou au CE2, ils découvrent en même temps la conjugaison orale du futur simple et sa conjugaison écrite. Cet état de fait condamne certains à de lourdes difficultés dans le passage à l'écrit, assorti de nombreuses erreurs (j'êtrai, tu avras, il faira, ...). Ces erreurs sont aussi excusables que celles que nous ferions à l'écrit dans une langue étrangère que nous ne parlons pas.
Un projet à mener en classe (ça gagnera en efficacité si c'est un projet d'école ou même un projet incluant les temps de péri-scolaire), dès la TPS et jusqu'au jour où nous aborderons l'étude de l'écriture des verbes au futur, c'est le projet En route vers le futur ! Nous pouvons y associer le projet Nous, nous ne sommes pas On ! mais ce n'est pas obligatoire.
Le projet « En route vers le futur ! »
C'est un projet tout simple qui consiste à :
⇒ n'employer que très parcimonieusement le futur proche soi-même et à le remplacer, chaque fois que ce sera pertinent, par le futur simple et le future antérieur (pour qu'ils entendent très souvent les formes verbales du futur des verbes être et avoir) :
- « Nous sortirons en récréation quand vous aurez fini de préparer vos cartables. » ... « Quand tu seras retourné à ta place, tu prendras ton porte-vue et tu regarderas la leçon O12. Tu y trouveras la solution à ton problème. » ... « J'espère qu'il fera beau demain, sinon, nous ne pourrons pas aller au stade comme nous l'avions prévu. » Etc.
⇒ La seconde partie du projet, c'est de reformuler soi-même les phrases au futur proche que les élèves emploient par des phrases au futur simple. Pour que ce soit naturel, nous pouvons le faire lorsqu'il s'agit de questions, par exemple.
« Maîtresse, on va faire sport, cet après-midi ?
- Oui, nous ferons sport. Nous continuerons les jeux de jonglage à deux.
- Maîtresse, est-ce que je vais ranger mon cahier tout de suite ?
- Non, tu le rangeras plus tard, lorsque tu auras tiré le trait et souligné la date. »
⇒ Une troisième partie du projet, facultative celle-là, consiste à programmer un travail collectif ou individuel qui se déroulera en plusieurs étapes. Des dizaines de solutions nous permettront d'atteindre ce but :
Réalisation d'un conte collectif, plantation et entretien d'un jardin, lecture de paysage dans un lieu proche de l'école où nous retournerons chaque semaine pour constater l'avancée du printemps, réalisation d'un cadeau pour la fête des parents, préparation d'un spectacle de chant, danse, théâtre, réaménagement de la classe en classe flexible, etc.
En gros, n'importe quoi qui nécessitera des regroupements pour prendre des décisions concernant la suite du projet et pour mettre au point l'organisation future de chacune des étapes. Évidemment, au cours de ces regroupements, nous, enseignants, nous emploierons nécessairement le futur (et le pronom nous) et nous retraduirons au futur les phrases au futur proche des élèves. Enfin, nous féliciterons les enfants qui font l'effort de « parler comme des livres » en leur expliquant que ceci sera plus tard pour eux un gage de réussite.
Voilà, je crois que j'ai fait le tour du sujet. Mais sans doute pourrez-vous trouver, dans votre classe, et avec vos élèves, d'autres occasions de les faire monter dans tous les véhicules en route vers le futur que vous imaginerez.
Bonne fin d'année scolaire !
4 commentaires -
Par Doublecasquette le 30 Juillet 2022 à 11:56
Quand on a un piano dans son école et qu'on est soi-même pianiste, on peut, comme avec tout autre instrument, accompagner les enfants lorsqu'ils chantent en chorale. L'énorme avantage par rapport au chant a cappella, c'est de réussir à garantir la justesse : les enfants et nous-mêmes restons dans le ton, même si la chanson comporte plusieurs couplets. Un autre avantage, par rapport aux accompagnements enregistrés cette fois, c'est de pouvoir faire varier le tempo progressivement, ou encore de pouvoir faire travailler et retravailler un passage difficile vocalement plusieurs fois de suite, note à note s'il le faut.
On peut ajouter à cette utilisation habituelle :
→ des exercices d'attention et de discrimination auditive (Jacques a dit musical ; écoute et repérage d'une phrase musicale ; repérage d'accords harmonieux ou dissonants ; ...)
→ des notions de musique
- ça monte, ça descend,
- notion de gamme diatonique et d'accord parfait(voir ci-dessous)
- vite, lent,
- fort, doux, de plus en plus fort, de plus en plus doux, lié, piqué, ...)
→ de travail vocal (vocalises, jeux vocaux, ...),
→ d'accompagnement rythmique d'une mélodie jouée au piano (percussions corporelles, petites percussions),
→ expression corporelle sur des morceaux joués par l'enseignant
Pour la sensibilisation à la gamme diatonique et à l'accord parfait, j'utilise une petite chanson, en trois versions successives, que nous avions inventées avec un ami professeur de musique. Cette petite chanson dont la mélodie suit une gamme diatonique, avec les altérations nécessaires, dit :
1) de DO à SOL (puis de RÉ à LA, puis de MI à SI, etc.) : « Monte l'escalier, Descends l'escalier ».
2) en ajoutant les trois notes de l'accord parfait ascendant puis descendant : «Monte l'escalier, Descends l'escalier, Tout en haut, Tout en bas »
3) En utilisant la gamme complète : « Monte l'escalier jusqu'en haut, Descends l'escalier jusqu'en bas, Vraiment en haut, Vraiment en bas ».
L'avantage du piano, c'est que les enfants voient les "marches de l'escalier" et associent le sens gauche droite de cet escalier au sens gauche droite de l'écriture et de la lecture.
Ensuite, plus les enfants grandissent et plus leurs connaissances musicales augmentent et plus la découverte de l'instrument peut être poussée : nom des notes, figures de notes, touches noires et touches blanches, la gamme chromatique, création d'un code de lecture, l'escalier des notes et la partition, etc.
On peut aussi partir de l'observation de l'intérieur de ce piano pour lancer un projet de création d'instruments à cordes frappées, pincées, frottées, avec ou sans caisse de résonance. Les plus grands pourront étudier leur propre système phonatoire et comprendre en expérimentant comment les cordes vocales émettent en vibrant un son qui est amplifié par les différentes composantes du conduit vocal.
On observera ensuite des instruments sans cordes pour comprendre comment naît le son qu'ils propagent. Ceci donnera lieu à des fabrications, des expérimentations, des orchestrations...
Nota bene : Comme vous le savez, je ne suis pas partisane des projets longs, pratiqués une seule année scolaire et dont le domaine est ensuite laissé en friche les autres années de la scolarité. Je ne saurai donc trop vous conseiller de mener ce projet tous les ans, dans toutes les classes, par des échanges de service au besoin, en mettant en lumière chaque année un peu toutes les composantes du projet, juste pour faire faire un petit pas en avant aux enfants plutôt que pour leur faire produire un chef d'œuvre qu'on rangera ensuite dans un coin où il prendra la poussière et sera bien vite enterré sous des tonnes d'autres projets aussi rapidement oubliés.
« Petits » bonus :
→ en pratiquant le chant choral, on apprend aux élèves à travailler ensemble sur un même projet, à s'écouter les uns les autres, à chercher l'harmonie
→ en exerçant l'attention auditive autour d'un piano, on aide les enfants à être plus attentifs aux sons en général (et ça dispense de commencer la phono par les syllabes dès la PS ou la MS)
→ en exerçant la discrimination auditive, toujours autour d'un piano, on apprend aux enfants à être capables de différencier les sons, y compris ceux du langage oral
→ en travaillant les notions musicales, en pratiquant les vocalises, on apprend à moduler sa voix, à être attentif aux sons que l'on produit, à acquérir un rythme interne plus souple, plus modulable, plus posé.
→ en jouant soi-même d'un instrument même très simple pour accompagner le piano, on acquiert peu à peu attention et discrimination auditive, capacité à suivre un rythme, écoute et prise en compte des autres, capacité à participer à un travail collectif de plus en plus exigeant
→ et encore toutes sortes de « petits bonus » qui dispenseront de bien des rituels et bien des subterfuges destinés à apprendre à un groupe d'enfants de 2 à 11 ans à vivre en harmonie, 24 heures par semaine, au sein d'un espace commun.
Et bonnes vacances !
2 commentaires -
Par Doublecasquette le 16 Janvier 2022 à 12:34
Extrait de Écrire et Lire au CP, livret 2, page 2Régulièrement, des questions reviennent sur la vitesse de lecture au CP.
Faire progresser les élèves de manière naturelle sans risque de stress dû au chronométrage et aux conditions d'examen, c'est extrêmement simple. Cela commence le premier jour de l'année scolaire, cela continue jour après jour, pour tous les élèves, chacun à son niveau, le meilleur possible en fonction de ses capacités actuelles.
La lecture de plus en plus fluide naît d'un savant mélange d'attention visuelle, de connaissance « parfaite » des graphies étudiées en classe, de compréhension du lexique employé et de la familiarité avec le thème général qui se dégage du texte lu.
L'attention visuelle
On la travaille depuis le début d'année. Elle a souvent été déjà travaillée en amont, pendant les 3 années de Maternelle.
Si, à la rentrée, elle est encore déficiente, on peut la favoriser par :
→ des jeux de Kim
→ des jeux où les enfants doivent réagir à des signaux visuels : chef d'orchestre, Jacques a dit modifié (on remplace les ordres oraux par des ordres dessinés sur des panneaux, de 2 couleurs),
→ des exercices quotidiens de lecture sur étiquettes : l'enseignant a écrit les mots ou les syllabes sur des étiquettes qu'il présente quelques secondes, les élèves doivent réagir à ces étiquettes (répondre en chœur ou lever une illustration du mot lu une fois l'étiquette cachée, réécrire la syllabe à l'aide de lettres mobiles ou d'Alphas)
La connaissance des graphies connues
Elle naît de leur utilisation fréquente en lecture et en écriture, d'où l'importance d'accueillir des enfants qui savent déjà écrire en cursive en entrant au CP.
Si cela n'a pas été fait en GS, il va falloir y consacrer les 3 à 7 premières semaines de l'année, selon le degré de dextérité qu'a exercé la scolarité maternelle.
Cela permettra de provoquer la mémorisation des graphies abordées par tous les canaux : la vue, l'ouïe et le toucher, toujours associés par 2.
On peut y rajouter l'émotionnel en invitant les personnages des Alphas dans sa classe.
Tous les jours, pendant au moins un quart d'heure en début d'année, puis progressivement une demi-heure, pour chaque association, on fera :
→ pour l'association « vue et ouïe » : lire à haute voix les élèves
→ pour l'association « vue et toucher » : écrire les élèves (lignes d'écriture)
→ pour l'association « ouïe et toucher » : écrire les élèves sous la dictée
Pour les enfants les plus lents à mémoriser, on pourra ajouter :
→ pour l'association « ouïe et vue » : reconnaître dans une liste (étiquettes étalées sur la table par exemple) des syllabes et des mots qu'on énoncera à voix haute
→ pour l'association « toucher, vue et ouïe » : travailler avec des lettres rugueuses Montessori (faire suivre le tracer de la lettre avec l'index ou un stylet en énonçant le son qu'elle produit)
Le bonus indispensable :
Il faut obligatoirement que la méthode de lecture employée réutilise très fréquemment les graphies déjà étudiées. Si toutes le font dans un premier temps, parce que ce sont les graphies les plus fréquentes qu'on étudie en premier, nombreuses sont celles qui n'y pensent pas dès lors qu'on aborde des graphies plus rares. C'est ainsi que les élèves ayant peu de mémoire ne reconnaissent plus certaines lettres pourtant étudiées pendant deux ou trois jours d'affilée.
Si la méthode ne le fait pas, il faut la complémenter grâce à :
→ des lectures supplémentaires,
→ des dictées fréquentes de mots écrits par encodage et non apprentissage par cœur,
→ des jeux de lecture : mots à reconnaître, phrases à illustrer, mots à compléter (par exemple par ou / on : un ch..., un p...t, un l...p, c'est trop l...g, etc.)
qui reprendront ces lettres ou combinaisons de lettres souvent seules ou en association.
La compréhension du lexique employé
On apprend bien plus facilement à lire lorsqu'on comprend ce qu'on lit. C'est ce qu'a remarqué Jean-Baptiste de La Salle, un « chercheur en sciences cognitives » du 17e siècle. Il en a déduit qu'il valait mieux apprendre à lire aux enfants d'abord en français avant d'aborder la lecture du latin.
[Accessoirement, il a aussi découvert qu'il était plus efficace de travailler en groupe classe qu'en individuel. Mais ça, c'est une autre histoire. Quoi que...]
Le latin d'aujourd'hui, c'est cela :
Emprunté à L'école de Crevette, mais il y en a tant d'autres !
Et voici ce que Jean-Baptiste de la Salle aurait proposé à la place :
Et c'est là qu'entre en jeu la compréhension ! Celle qui fait qu'en janvier ou février du CP, après 4 à 5 mois de classe, tous les enfants sont capables de lire cela ensemble – d'où la pertinence de la deuxième découverte de Jean-Baptiste de La Salle, au 17e siècle – en une vingtaine de minutes, explications comprises !
Au début septembre, ce que lisaient et expliquaient ces mêmes enfants dans le même temps, c'était ceci :
au début octobre, en 20 à 25 minutes, cela :
au novembre, en 25 minutes à peu près, cela :
Cette augmentation de la quantité de mots déchiffrés naît de l'habitude de chercher à comprendre ce qu'on lit.
Dès la première leçon,
on a pris le temps de faire expliquer aux élèves l'illustration, de la faire commenter en insistant sur les mots chat et chasse, de manière à être sûr que chaque enfant sait ce qu'ils signifient.
Lorsqu'il a fallu parler un peu « latin », on l'a toujours raccroché à ce qui était connu de tous, la langue française : « chhh... comme ? chat... d'accord... mais aussi chhheval, chhhaussure... chhh... comme ? chhhocolat, chhhheminée... aaa, comme ?... aaavion, aaabeille...chhhaaaa... comme ? chasse mais aussi ?... chhhhaaamois, chhhapeau , chhâtaigne... »
De manière à obtenir que
Un mois plus tard,
On en arrive à :
Abel : des... ca... nards... des canards. Les canards, ça des plumes et un bec. Et ça nage.
Bélisaire : des chats... on connaît. Mimi, c'est le chat de Marie. Là, c'est (sic) des chats, ils sont plusieurs. Mimi et ses copains chats.
Cannelle : des amis... on connaît. Marie, Malo, Lila et Lucas, c'est (sic) des amis.
Daoud : des vélos... on connaît. Malo a un vélo, Lucas aussi. Ils ont des vélos. On met un s à la fin de vélos.
Effira : des... ma... nè... des manèges ! À la fête, il y a des manèges. Des fois, on gagne le pompon et le monsieur, il nous donne un ticket pour faire un autre tour. Une fois, eh ben, ma maman, eh ben, elle a dit non paske après ça fait pleurer mon petit frère et puis...
Enseignant : Et puis, stop ! La suite à la récréation pour ceux que ça passionne ! À toi, Fatoumata !
... »
Début novembre,
La quantité a un peu augmenté, les enfants brassent chaque jour les 18 graphies déjà connues et peuvent en ajouter une 19e qui les amène à lire et expliquer 13 expressions nouvelles après une seule ligne de 6 mots en « latin ».
Pour fluidifier encore un peu plus la lecture, de temps en temps, on a ajouté un mot outil monosyllabique de préférence, très fréquent, que les enfants vont aussi fixer par la compréhension grâce à quelques phrases dans lesquelles son emploi éclaire intuitivement sa signification :
Jérémy est l'ami de Malo et Lucas. Jérémy est dans la cour, comme Malo.
Je joue à la corde. Je joue dans l'école.
Il y a un loup dans la cour de l'école ! Lucas est le loup, il court dans la cour.
Le loup vit dans la forêt. Il chasse.
Ce qui nous amène à la dernière composante :
La familiarité avec le thème général
Je vous encourage à voir en feuilletant les extraits ci-dessous comment on passe de l'univers restreint d'une petit fille, de son chat, de ses trois amis les plus proches et de leurs activités de loisirs favorites :
Écrire et Lire au CP, 1er Livret, 1re Partie
pour s'ouvrir peu à peu sur le monde de l'école,
Écrire et Lire au CP, 1er Livret, 2e Partie
puis celui du patrimoine littéraire archi connu,
pour enfin en arriver à butiner ici et là dans le monde des livres
découvrant à la fois un vocabulaire plus riche et des façons plus évoluées de s'exprimer par écrit, histoire de se familiariser avec des thèmes plus éloignés de ses préoccupations primaires de petit enfant de 6 à 7 ans.
Les limites à la « fluence » chez l'enfant de 6 ans 6 mois à 7 ans 6 mois
Je suis prête à vous garantir que chacun de vos élèves ira jusqu'à sa limite supérieure de fluidité de lecture en travaillant ainsi, sans oublier l'écriture, fort peu présente dans cet exposé alors qu'elle est partout présente, à tout moment, pour solliciter et renforcer :
→ l'attention visuelle
→ la connaissance des graphies connues
→ enrichir et fixer le lexique
→ stimuler et renforcer l'envie de se familiariser avec des thèmes variés
comme on le voit dans ces exercices à recopier sur un cahier :
Mais cela restera sa limite, parfois très haute (enfant qui lit comme vous et moi, sans à-coups ni hésitation), le plus souvent encore très décevante pour un adepte de la mitraillette à syllabes (Son... nom... est... Ru-sé-Re-nard... Son nom... est... Rusé... Renard.... Rusé-Renard. Son nom est Rusé-Renard !), parfois encore plus décevante (T...out... Tout... l..e..le... m...on... mon...d..e... mon... de... monde s...é... s'é...c...a...ca...r...s'éca..r.. t...e... s'é...car...te... s'écarte... qu...an... quand... i...l... il... pa... sse...).
Parce que c'est comme ça et que, quoi que nous ayons pu faire dans notre vie, nous ne sommes ni Einstein, ni Rafael Nadal, ni Stanislas Dehaene mais nous, avec nos forces et nos faiblesses (mettez Einstein sur un court de tennis ou Stanislas Dehaene dans une vraie classe avec de vrais élèves, qu'on rigole).
Et que nos élèves sont pareils, les uns rapides comme l'éclair un ballon au pied, mais plus lents devant une page de lettres associées en mots qui forment des phrases qui ont un sens et qui, prises les unes après les autres, racontent une histoire alors que les autres excellent un crayon à la main, que ce soit pour dessiner ou pour écrire des histoires alors que, dans la cour, une raquette à la main, ils loupent constamment la balle qu'ils sont censés pouvoir rattraper !
Le but à obtenir n'est pas un débit de mitraillette que ce soit sur ma, nu, po, li, ra, ti, fa, clou ni sur
Marie est la camarade de Nicolas. Elle habite dans une petite maison, à côté de l’école. Domino, son chat, est tout gris.
mais que, quelle que soit la vitesse à laquelle l'enfant a lu ce texte, il soit capable de dire que c'est « l'histoire » d'une petite fille qui s'appelle Marie, dont le copain s'appelle Nicolas, qu'elle a une maison pas très grande à côté de l'école et que son chat est gris et qu'il s'appelle Domino, même si c'est après de nombreuses sollicitations : « Alors ? De qui ça parle ? Et qui est-ce ?... Tu peux relire, si tu veux... Elle est toute seule, cette petite fille ?... Regarde un peu ici, là, où je te montre... Elle est avec qui ?... Tu peux me le lire ?... Etc. »
6 commentaires -
Par Doublecasquette le 6 Novembre 2021 à 10:54
Merci à Marthe Ebrard, élève de CM2 à l'école de Selonnet (hameau de Villaudemard), en 1945, et à son institutrice, Mme Chauvet.Face à des élèves de CM2 qui, bien qu'ayant de bons réflexes orthographiques en dictée, écrivaient « comme on veut » dès lors qu'ils étaient en activité autonome de production d'écrits, j'ai proposé ceci :
Je ne vois que la production collective quotidienne d'écrits longs, au tableau, pour effacer tous les mauvais réflexes qui se sont montés au CP, pendant les deux années de CE, celle de CM1 et la première période de CM2.
Tous les jours, on choisit un texte à écrire ensemble : un résumé de lecture, un compte-rendu d'observation géographique, historique, scientifique, un poème, un problème mathématiques, une blague de Toto, n'importe quoi pourvu que chacun ait l'occasion de prendre conscience qu'on n'écrit jamais « comme on veut » et qu'il le prouve en écrivant au tableau devant ses pairs et son enseignant un mot, un groupe de mots, une phrase...
Normalement, cela devrait commencer à s'améliorer d'ici trois ou quatre mois. Vous pourrez alors à nouveau leur proposer des rédactions individuelles de textes.
Un collègue m'a alors demandé :
« Je n'ai pas compris... Cest de la copie c'est cela ? Ou de l'analyse de phrases ? Comment vont ils comprendre que l’on écrit pas comme on veut ? Les élèves écrivent au tableau ou c'est dicté à la maîtresse ? Et comment se mettent-ils d'accord sur ce qui sera écrit ? »
Voici ma réponse :
Ils se mettent d'accord par le débat, mené par l'enseignant qui les guide : « Par quoi devons-nous commencer : quels sont les renseignements Indispensables à la compréhension ? Tel événement s'est-il passé avant, en même temps ou après tel autre ? Alors ?... dans quel ordre devons-nous les présenter ? Etc. »
Les élèves viennent chacun leur tour écrire une phrase simple, une proposition ou même seulement un groupe syntaxique lorsque le texte est court, après que cette partie du texte a été élaborée à l'oral par la classe.
Exemple : Aujourd'hui, en grammaire, nous avons observé une série de phrases dans lesquelles le verbe conjugué était le verbe être.
Elle est plus ou moins dictée par l'enseignant qui, de cette manière, peut interrompre l'écriture à tout moment lorsqu'il constate un risque d'écriture sans contrôle orthographique : "Attention, ce mot ne s'écrit pas comme il se prononce. Qui connaît son orthographe ? À quelle régularité d'écriture nous renvoie-t-il ?".
Exemple : « Normalement, vous savez écrire l'adverbe aujourd'hui. Je vous rappelle qu'il comporte 3 irrégularités : l'écriture du son [o] et l'écriture de la syllabe qui se prononce [dɥi]. Tout cela est dû à son étymologie :c'était au départ une série de 4 mots, l'article au, le nom jour, la préposition élidée d' et l'adverbe disparu de notre langue hui, qui signifiait en ce jour... Aujourd'hui signifiait donc au jour où nous sommes ! Quelqu'un peut nous épeler les difficultés de l'adverbe aujourd'hui, tel qu'il s'écrit maintenant, avant qu'Albin l'écrive pour nous au tableau ? »
Ce renvoi au contrôle orthographique est souvent sollicité par l'enseignant avant écriture pour tout ce qui est accords grammaticaux : accords au sein du GN, accords entre le sujet et le verbe et entre le sujet et son attribut.
Exemple : « nous avons observé, quel verbe est ici conjugué ? À quel temps ? De combien de parties est-il composé ? Quel est l'auxiliaire ? À quelle personne ? Quelle est sa terminaison ? À quel mode est écrit le verbe observer ? Quelle est sa terminaison ? Récapitulons avant que Chloé écrive : nous... avons... o.n.s... 1re personne du pluriel... observé... é... parce qu'il est au participe passé
C'est cette habituation à une attitude réflexive avant écriture qui, petit à petit, les amènera progressivement à ne plus « écrire comme on veut ».
C'est donc ni de la copie, ni de l'analyse de phrases déjà écrites, c'est clairement de la production d'écrit qui prend en compte non seulement l'expression des idées et des sentiments mais aussi ce qui fait le cœur de la langue écrite et lui permet d'être comprise de tous avec un risque minimal d'incompréhension : son orthographe (et non "sont nord tôt gras feu", ce qui à l'oral est tout à fait homophone mais à l'écrit pas du tout synonyme).
2 commentaires -
Par Doublecasquette le 16 Octobre 2021 à 11:58
Souvent, les problèmes que nous avons dans les activités écrites (dictées, copies, exercices d'entraînement, résolution de problèmes, production d'écrit) sont des problèmes dus à l'inattention.
Si l'on veut que ces problèmes se réduisent, parfois jusqu'à disparaître, nous devons les traiter dans tous les domaines et toute la journée[1].
♥ En EPS, domaine privilégié pour cultiver l'attention et la concentration :
→ des jeux d'ordre où l'on perd quand on est inattentif (Jacques a dit, Chaises musicales, Il est minuit dans la bergerie, Dans la mare, sur la rive, le Béret, Un, deux, trois, soleil, etc.) ,
→ des jeux d'attention visuelle (Kim vue, Chef d'orchestre, Maman cane et ses canetons, La cage aux écureuils, Chaises musicales, Touchez du ...)
→ des jeux d'attention auditive (L'aveugle et son chien, L'aveugle et son trésor, Le filet du pêcheur, ...),
→ des jeux de coopération ou de création collective (Ballons déménageurs, Relais ballons, jeux sportifs, écoute musicale et création d'une chorégraphie, ...).
♥ Ce passage par le corporel peut continuer en classe
par de courts moments où l'attention doit être totale : rester complètement immobile, même les yeux, pendant 15 secondes ; respirer lentement par le nez et souffler par la bouche le plus lentement possible pendant 5 puis 10 respirations ; sur la pendule de la classe, regarder tourner la trotteuse pendant une minute ; faire des jeux de doigts, des mouvements d'ensemble, des étirements avant de commencer chaque activité demandant beaucoup d'attention ; ...
♥ Cela passe aussi par une gestion collective des moments d'apprentissage scolaire ou culturel,
où tous les élèves sont réunis autour de l'enseignant qui exige que tous s'intéressent à l'activité programmée (voir Note en bas de page) car :
→ c'est dans cette configuration que nous pouvons le mieux observer les yeux d'Untel qui partent dans le vague, Bidule qui se met à gigoter sur sa chaise, Chose qui se retourne pour bavarder avec Machin, Truc qui fait bêtement tomber sa gomme, puis son crayon, puis sa règle, etc.
→ c'est dans cette configuration qu'on peut intervenir tout de suite, parfois même avant que l'attention se dilue complètement, en trouvant immédiatement la petite idée qui relance la discussion ou la recherche, apporte rapidement la réponse que plus personne n'a envie de chercher, remotive Chose, Bidule, Untel ou Machin (souvent l'appeler près de soi et lui confier une petite tâche qui apporte la solution suffit).
♥ Enfin, cela se cultive tout au long des activités de la journée :
→ en bannissant les activités dont les élèves ont fait le tour au bout de quelques jours parce qu'elles se répètent à l'identique et sur le même matériel exactement et sont décrochées du reste de la vie de la classe (la date, chaque jour compte, ...). Si tout ce qu'on fait a son utilité et qu'on peut le prouver aux élèves (la dictée, c'est utile parce que ça nous apprend à écrire comme des grands et ça évite qu'on se moque de nous quand on sera grands ; le calcul mental, c'est utile parce qu'on n'a pas toujours dans sa poche du papier et un crayon ou un téléphone portable avec une fonction calculatrice ; etc.)
→ en multipliant les activités courtes, très rythmées, où on n'a pas le temps de s'évader (par exemple : « Posez votre ardoise et votre crayon ! Compter 5 secondes Vous êtes prêts ? Écoutez et calculez dans votre tête : 2 + 2 ! Compter 5 secondes Vous êtes prêts ? Écrivez ! Compter 5 secondes Levez votre ardoise ! Oui, 2 + 2 = 4. Posez votre ardoise et votre crayon ! Compter 5 secondes Vous êtes prêts ? Écoutez et calculez dans votre tête : 5 + 5 ! Compter 5 secondes Etc.
→ en valorisant exagérément toutes les réussites (par exemple, pour une dictée sans faute, on colle une gommette dorée en forme d'étoile sur le cahier de l'élève, pour une dictée dont certaines fautes ont été corrigées, on trace un + argenté pour chaque faute corrigée et on donne une étoile d'argent si aucune faute n'a été oubliée à la correction) et en convaincant les élèves inattentifs qu'eux aussi bientôt auront des + en argent sur leurs cahiers et même un étoile d'or, que nous allons les y aider, et que même, le jour où ça arrivera, nous serons tellement fiers d'eux que nous mettrons deux étoiles d'or d'un coup pour fêter ça !
→ en partageant équitablement le temps de classe entre les activités purement scolaires (français, maths) et les activités culturelles (QLM, Arts) ou sportives (EPS), souvent jugées plus appétentes par les élèves, afin de ne pas condamner les élèves inattentifs à la double peine : échouer ET être privé de tout ce qui leur permettrait de briller un peu.
→ en concevant un emploi du temps très répétitif où ce sont les activités scolaires qui deviennent les rituels de classe:
Exemple (en élémentaire) :
Le matin en arrivant, après 1 minute 30 d'échauffement et 30 secondes de respiration lente, on sort le cahier du jour, on copie la date et on participe à la dictée qu'on corrige au fur et à mesure .
Puis, c'est l'heure de la lecture : on résume la lecture précédente lorsque l'on est dans le cadre d'une lecture à épisode ou on commente l'illustration et le titre lorsqu'il s'agit d'un nouveau texte avant de lire, chacun son tour un mot (CP), une phrase (CP ou CE1) ou un court paragraphe (CE1, CE2, CM1, CM2).
Afin que l'attention ne se dilue pas et que nous puissions expliquer le vocabulaire et les idées, nous entrecoupons la lecture de très courts débats collectifs organisés par l'enseignant après chaque mot (CP), phrase (CP ou CE1) ou court paragraphe (CE1, CE2, CM1, CM2).Nota bene : Au CM, c'est un peu différent, les dictées et les lectures commençant à être longues, ce sera soit dictée, correction de dictée puis étude de la langue, soit lecture et explication de texte puis étude de la langue.
Comme l'attention vient d'être très sollicitée, nous prenons 2 à 3 minutes de repos : longues respirations, trottinements sur place, assouplissements (nuque, bras, mains, ...).
Le « rituel » suivant, c'est l'activité collective autour d'un fait de langue (grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire, ... ou CGP pour les CP) où tout le monde participe autour du tableau. Ce rituel se termine toujours par un ou deux exercices écrits avec corrections par rotation.
Ici la récompense est immédiate. Si un élève a fini avant l'heure et que son cahier a été corrigé, il peut rejoindre un des coins-jeux installés dans la classe. Ceci lui permet de constater que l'attention mais aussi l'application paie et qu'on écope pas d'un ennui supplémentaire quand on a été rapide et efficace (les fameux cahiers d'activités où quand on sait, ben, on en reprend une bonne louche et puis c'est tout).Puis vient l'heure de la récréation.
Après la récréation, à nouveau moment d'attention visuelle et de décontraction (suivre des yeux un objet qui se déplace, respirations lentes, immobilité parfaite, relâchement) suivi immédiatement d'un rituel collectif d'apprentissage, autour d'un fait mathématique cette fois, rituel se terminant lui aussi toujours par un ou deux exercices écrits avec corrections par rotation et, si on a été rapide, la récompense de l'accès aux coins-jeux de la classe.
L'après-midi, après un rituel de retour au calme, vient le rituel d'écriture (production d'écrits ou copie chez les grands ; geste d'écriture ou copie chez les petits).
On peut alors clore la journée de « travail scolaire » en préparant les cartables dont on n'aura plus besoin ensuite puisque voilà l'heure des rituels culturels et sportifs qui s'organisent selon les disponibilités de salles, gymnase, plateau d'évolution, mais si possible toujours dans le même ordre.
Ils comprennent chaque après-midi, entrecoupés si le besoin s'en fait sentir de courts moments de décontraction puis concentration :⇒ un moment culturel : histoire, géographie ou sciences chez les grands ; questionner le monde chez les plus jeunes[2].
⇒ un moment d'EPS
⇒ un moment d'Arts (musique ou arts plastiques selon les jours)
⇒ un moment de langue étrangère
Ensuite, s'il reste un petit moment, ce doit être un moment plaisir collectif, où l'attention est à nouveau sollicitée mais sur le mode « plaisir » : heure du conte (= lecture offerte, même au CM2), écoute musicale, jeux de création poétique, méli-mélo de mots (Marabout, bout de ficelle, ...), kim vue, kim ouïe, ... afin de se quitter sur un bon souvenir, celui qui fait aimer l'école aux enfants et leur donne envie de revenir demain pour partager avec leurs camarades et leur enseignant de nouveaux bons moments[3].
Notes :
[1] Plusieurs années après, je suis toujours « traumatisée » par un « Quoi de neuf ? » auquel j’avais assisté dans une classe de GS CP, au mois de janvier, pendant lequel un petit garçon racontait son histoire (passionnante et qui aurait pu déboucher sur une journée entière de travail) dans une inattention indescriptible. La maîtresse l’écoutait d’une oreille, ne reprenait pas ce qu’il disait, n’essayait pas d’intéresser le reste de la classe au sujet abordé. Quant aux enfants, sept ou huit garçons se passionnaient pour le radiateur qu’ils avaient dans le dos et tâtaient les tuyaux pour savoir d’où venait la chaleur (encore un sujet passionnant qui aurait pu déboucher sur une journée entière de travail), une grande fille très sûre d’elle (j’ai appris après que c’était la fille d’une collègue) coiffait sa voisine en papotant, tournant le dos à l’orateur, et répondant d’un ton rogue à la maîtresse qui lui demandait de « parler moins fort », trois enfants « comataient » sur les bancs, deux se bagarraient, une enfant, handicapé moteur, bavardait avec son AVS, ...
[2] Petite prière au sujet de ces activités culturelles, surtout pour les collègues de Cycle 3 : s’il vous plaît, ne les rendez pas stressantes et aussi « inappétentes » que possible en soumettant les élèves à des efforts disproportionnés avec leur âge et leur stade cognitif. L’histoire, la géographie, les sciences, à l’école primaire, cela doit rester une initiation, un encouragement à la curiosité, un émerveillement à chaque découverte, et non un « cours magistral », même interactif, grouillant de renseignements extrêmement détaillés, sanctionné par un apprentissage par cœur et une restitution par « devoir sur table » dans la plus pure tradition de l’enseignement secondaire ou universitaire. Vous les dégoûtez avant même qu’ils aient la culture nécessaire pour que cela devienne une passion chez certains et un intérêt chez tous les autres.
[3] Pour l’enfant ou les enfants asociaux qui, pour une raison ou une autre, mettent sans arrêt la classe en l’air parce que c’est le seul moyen qu’ils ont trouvé de prouver leur existence et leur mal-être, excusez-moi, je n’ai pas de solutions miracles. J’ai juste constaté que c’étaient les activités très dirigées, qu'elles soient collectives ou individuelles, qui leur convenaient le moins mal et que c’était plutôt dans la dispersion que leurs « vieux démons » les taraudaient le plus.
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