• CP : Que penser de Pilotis ?

    CP : Que penser de Pilotis ?
    Pilotis, manuel de l'élève (édition 2019)

    Manuel de code Pilotis 

    fiche de synthèse

    Quelques réflexions faites au fil des pages du feuilletage de cette méthode. Pour ceux qui n’auraient pas le temps de lire tout cela, sachez que c’est une méthode que je ne conseillerai pas malgré quelques points positifs qu’il convient de noter tout de même :

    → utilisation des gestes Borel Maisonny pour aider les enfants à percevoir les sons et en mémoriser les graphies

    → ordre des graphies cohérent

    → mots-repères simples, facilement mémorisables

    → la lecture de mots, de phrases et de textes apparaît rapidement, elle occupe plus de place que la lecture de syllabes

    On saura le pourquoi de cette réticence quand j’aurai ajouté que sur les 550 grammes environ que pèse le manuel, ou sur les 135 pages d’apprentissage du code, les deux tiers sont consacrés à l’étude audio-orale de la langue française et  qu’il reste donc seulement un tiers du total réellement dédié à l’encodage et au décodage de cette langue à l’aide des lettres.

    On ne peut pas consulter en ligne le cahier d’exercices mais j’ai bien peur qu’il soit lui aussi plus souvent préoccupé d’entraîner les élèves à s’écouter parler plutôt qu’à apprendre à écrire et à lire.

    Feuilletage

    La liste des gestes Borel Maisonny :

    a) Je l’aurais plutôt placée en fin d’ouvrage qu’au début, comme sommaire. Ici, elle apparaît aux familles comme la première chose à savoir alors que c’est juste une aide ponctuelle, pour se remémorer une relation graphie-phonie qu’on aurait oublié.

    b) Les gestes sont les mêmes que ceux choisis par Mme Borel Maisonny, ils sont clairs, pas d’objection.  

    Le sommaire :

    a) Les graphèmes : liste cohérente, la graphie « ou » gagnerait à être vue plus tôt pour habituer les élèves les plus routiniers à appréhender trois signes en même temps, mais la graphie « ch » peut jouer le même rôle.

    b) La liste des « mots-outils » est importante mais, quand on y regarde de plus près, on se rend compte que sont comptés comme « mots-outils », réputés être retenus globalement, des mots entièrement décodables à ce stade de l’apprentissage (il y a ; le, la, l’ ; sur ; se ; il va ; par ; ...). Il y en a donc beaucoup moins que ce que pourrait nous faire craindre la liste. Certains pourraient tout de même être évités (il fait, mais, je vais, je fais, peut, voir, ...) en reportant leur lecture et leur début de mémorisation orthographique après la leçon sur la graphie complexe qu’ils nécessitent (ai, eu, oi, ...).

    c) Les mots repères sont simples, ils seront mémorisés facilement par les élèves.

    d) On note une progression grammaticale à peu près cohérente, à quelques détails près (l’alphabet et l’ordre alphabétique en début d’année quand toutes les lettres n’ont pas encore été vues ; l’étude du verbe et des pronoms qui arrive très tard).

    e) L’idée d’un lexique thématique en fin de période, s’il s’appuie sur les mots étudiés au cours de cette période, est intéressante.

    Acquisition (révision) des voyelles

    a) Grande avancée par rapport à l'ancienne version, les auteurs ont réalisé qu’il était stupide d’écrire des mots en majuscules bâtons en début de CP pour, bien entendu, ne plus utiliser cette police de caractères ensuite ; les mots sont désormais écrits en cursive ce qui est bien plus « productif » quant à la suite de l’apprentissage.

    b) La part réservée à la phonologie pure (ou étude audio-orale du système phonétique) est beaucoup plus importante que la part réservée à l’acquisition de la relation graphie-phonie ; bien sûr, on peut considérer que le travail à proposer sur le tableau est de repérer la place de la graphie a dans le mot écrit en cursive mais on peut aussi supposer que, dans certaines familles, l’enfant, seul, « lise » par exemple (page 8) : « cheval... guêpes... orange... allumettes... nounours... chocolat... dauphin... chat... etc. ».

    c) La progression dans la perception du son est logique (1: début de mot ; 2: fin de mot ; 3e : cœur de mot), mais ce n’est pas de la lecture, c’est du repérage auditif.

    d) La page de révision arrive beaucoup trop tard, lorsque les élèves les plus fragiles ont déjà oublié ce qu’ils ont lu les premiers jours ; elle est encore une fois très déséquilibrée entre « acquisition d’une relation graphie-phonie » et « perception auditive d’un son dans un mot ».

    Conclusion 

    Ces pages sont un encouragement à stagner dans deux compétences qui n’apprennent pas à lire :

    - repérer auditivement un son et sa place dans l’émission orale d’un mot

     - s’appuyer sur une illustration pour tenter de lire un mot

    Premières consonnes :

    a) L’équilibre entre « acquisition des relations graphie-phonie » et « perception auditive d’un son dans un mot » est meilleur mais la seconde compétence est encore beaucoup trop prégnante, d’autant qu’elle précède l’acquisition de la graphie puis est à nouveau présentée comme nécessaire après l’exercice portant sur la lecture de syllabes par décodage.

    b) L’apprentissage de la lecture de syllabes est « brutal », le sens gauche-droite de la lecture semble considéré comme acquis par l’auteur qui n’hésite pas, dès la première leçon à présenter les syllabes C-V mais aussi V-C.

    c) La partie « Je lis des mots » est bien présentée et suffisamment fournie pour que les automatismes s’installent.

    d) La partie « Je lis une phrase » semble liée à la partie « Mots-outils à apprendre par cœur », on ne sait pas dans quel sens se font les acquisitions ; dans la première leçon (lettre L) on remarquera que :

     - 6 mots-outils sur 7 (il – y – a – le – la – l’) sont déchiffrables à ce stade de l’apprentissage, les placer dans une liste à apprendre par cœur leur fait perdre ce statut, ce qui retarde et dévie l’apprentissage de la lecture de sa progression graphémique

    - le seul mot-outil réellement indéchiffrable (en raison de la graphie « an » correspondant au phonème [ã]) est lu une seule fois ce qui ne garantit en aucun cas sa mémorisation ; la place prise par la partie audio-orale de la leçon vole celle qui devrait être consacrée à l’apprentissage réel des relations graphie-phonie, ce qui est très dommage[1].

    e) cependant, au cours des pages, on s’aperçoit que cette partie « Je lis des phrases » évolue, que, de plus en plus, on s’oriente vers de petits textes, ce qui va permettre de travailler la cohérence textuelle, les inférences, l’implicite.

    Conclusions

    La place prise par l’étude audio-orale de la langue rend impossible une étude plus visuelle de la construction de la syllabe et du mot.

    Mme Borel-Maisonny a inspiré l’auteur dans son repérage auditif d’un son et pour installer et conforter le rôle de la lecture (échanger des renseignements grâce à l’écriture et à la lecture de phrases successives formant un texte ). Il est dommage qu’elle ne l’ait pas inspirée dans sa progression visant à :

    - installer et conforter le sens gauche-droite de la lecture

    - installer et conforter la mémorisation des « mots-outils » (ou plutôt mots-sons dans le cas de BM)

    Premières leçons de grammaire :

    a) On ne comprend pas bien ce que viennent faire ces leçons à ce moment-là ; les enfants manipulent des déterminants et des noms depuis la première leçon sur la fusion consonne-voyelle (la, le, l’allée), les articles indéfinis un et une ont été rajoutés à la leçon suivante, puis leurs pluriels, les et des, trois leçons plus tard ; peut-être est-ce une récapitulation de ce qui a été noté, à l’oral, pendant la période ?

    b) On comprend d’autant moins que l’auteur semble considérer que la lecture (et l’écriture) n’ont rien à voir dans cette affaire puisque les mots, que les élèves pourraient lire (sirène – livre – navire – île – âne – ville) sont dessinés et que les noms choisis ne sont pas déchiffrables alors que, dans les pages précédentes, il y a un vaste choix de noms que les élèves savent réellement lire.

    c) Même reproche pour l’ordre alphabétique ; il était facile de choisir des mots déchiffrables au moins pour les lettres déjà étudiées

    d) Le choix de placer à ce moment de l’apprentissage du nom des lettres peut avoir un intérêt puisque les élèves ont désormais compris la fusion consonne-voyelle (et voyelle-consonne) et qu’ils commencent à connaître quelques mots contenant une graphie composée de plusieurs lettres (les, des, dans, est, es, un, pour, ...) ; certains vont pouvoir aller plus loin dans leur construction du « savoir lire » et déduire de ces apprentissages de nouvelles relations graphie-phonie qu’ils pourront expliquer

    e) Pour l’ordre alphabétique, c’est moins compréhensible car ils sont encore très loin de pouvoir consulter un dictionnaire

    Conclusion

    Ces pages semblent avoir été placées là par hasard. Elles n’utilisent pas les compétences de lecteur déjà acquises par les élèves. Les notions qu’elles proposent sont toutefois importantes, elles auraient pu être travaillées quotidiennement sur les doubles pages consacrées aux graphies si la place de l’image n’avait pas été aussi importante.  

    Premier lexique thématique : l’école, les jeux

    a) Les thèmes sont bien choisis, la méthode d’acquisition (une image foisonnante à commenter) aussi.

    b) Il est amusant de voir que les deux pages de lexique qui font suite à l’apprentissage grammatical de la notion de déterminant et de nom débouchent sur l’étude de verbes d’action ; on aurait très bien pu imaginer, à condition d’arriver à considérer globalement l’étude de la langue que cette leçon, comme les précédentes, soient des leçons de français qui, à partir du commentaire oral d’une scène sur un thème donné, installe à la fois du vocabulaire, de la grammaire, de la conjugaison et de l’orthographe.

    c) Il aurait alors fallu choisir des verbes déchiffrables, conjugués aux trois personnes du singulier pour éviter les graphies « on » et « ez » qui n’ont pas encore été étudiées  ; cela n’est pas le cas.

    Conclusion

    Ces deux pages partent d’un bon sentiment (travailler le vocabulaire oral) ; ont-elles leur place telles quelles dans un manuel consacré à l’apprentissage du code ?  

    Deuxième révision générale

    a) Dans cette leçon de révision, on constate d'emblée que l’auteur fait encore une confiance très limitée à l’activité de combinatoire : la première activité consiste à faire lire isolément toutes les graphies étudiées (on ne sait pas comment sont lues les consonnes : leur nom ? le son suivi de la lettre e (le, me, re...) ? le son émis sur la durée comme chez Borel-Maisonny ?) et la seconde à se remémorer (par cœur) les « mots-outils » qu’ils soient déjà déchiffrables ou encore acquis globalement pour le moment.

    b) Les activités suivantes sont de l’ordre grammatical avec, toutefois, une première activité de décodage.

    c) Il n’y a que sur la page de gauche que, avec le soutien du dessin qui précède l’activité de lecture, avec tous les risques que cela comporte (hasard ? devinette partielle après avoir lu la première lettre uniquement) qu’elle semble se souvenir qu’elle s’est employée à leur apprendre à entrer dans la lecture par le graphème.

    d) Cette prévalence du dessin persiste, à un moindre degré, puisque cette fois il cohabite simplement avec la lecture de phrases ; le risque de devinette persiste puisque les quatre illustrations, très différentes les unes des autres, permettent de se passer du déchiffrage après la lecture réelle des premiers mots.

    Conclusion

    Ces deux pages de révision n’ont que très peu d’intérêt. On les remplacera avantageusement par deux pages sur lesquelles les enfants liront : des syllabes, des mots, des phrases isolées et un texte utilisant les graphies connues et les mots-outils appris.  

    Étude des consonnes courantes

    a) Même structure que précédemment, la liste de mots dessinés n’a toujours pas disparu alors qu’elle devient franchement inutile en lecture ; l’exercice de phono non plus (on en est à la rime à la leçon sur la lettre p... pourquoi ? mystère...).

    b) La lecture de syllabes n’empiète pas sur la place laissée à la lecture d’éléments signifiants (mots, phrases, texte).

    c) Le nombre de mots proposés au déchiffrage est convenable ; les textes passent d’une vingtaine à une trentaine de mots au cours de la période, ce qui est tout à fait réaliste quant aux capacités de progrès des élèves de CP.

    Conclusion

    Toujours trop de place occupée par l’étude audio-orale de la langue. Cette place serait mieux occupée si elle présentait de manière plus visuelle la « fabrique de syllabes ».

    Grammaire, lexique et révisions (2)

    a) À nouveau deux leçons de grammaire de type « magistral » où les élèves apprennent ce qu’ils savent déjà puisqu’ils lisent des phrases depuis maintenant plus de 3 mois ; les exercices sont toutefois bien choisis et peuvent mener à une conversation intéressante s’ils sont menés sous forme de débat.

    b) L’auteur sait désormais que les élèves ont appris à lire, c’est sur du matériel déchiffrable que les enfants travaillent dans ces deux pages de grammaire.

    c) La leçon de lexique serait plus à sa place dans un manuel Questionner le Monde mais pourquoi pas ?... les enfants apprendront ainsi à lire des textes informatifs.

    d) Grosse rechute hélas pour les deux pages de révision ! Pour l’auteur, on ne peut lire qu'après avoir prouvé qu'on peut désigner une graphie par un bruit de bouche ou qu’on reconnaît un mot dont on a appris la silhouette par cœur... la lecture vient ensuite.

    e) Les exercices de lecture, à visée grammaticale tout d’abord, puis pour comprendre ce qu’on lit ensuite sont suffisants ; il est dommage que le deuxième soit prétexte à chronométrage plutôt qu’à vérification de la compréhension.

    Conclusion

    L’auteur est plus à l’aise car les élèves sont meilleurs lecteurs désormais. Les pages de lexique deviennent intéressantes car elles permettent une « lecture vraie » de type « lecture documentaire ». Hélas, les pages de révisions partent toujours de l’élément abstrait pour n’accéder à son utilisation concrète qu’à la fin. Dommage.

    Graphies à deux, trois, quatre lettres ; grammaire, lexique et révisions (3 et 4)  

    a) Rien ne change... les textes et les mots ne peuvent s’étoffer du fait de la prééminence de l’oral et de l’image qui persiste alors qu’elle n’est plus du tout justifiée.

    b) Les leçons de grammaire sont plus actives que précédemment et l’intuition de la langue est mieux prise en compte ; les enfants agissent pour apprendre, ils débattent pour conclure et les acquis qu’on propose à leur sagacité leur rendront service.

    c) Même remarque pour le lexique que lors des périodes précédentes ; les enfants sachant désormais bien déchiffrer, ces deux pages constituent des sas de « lecture vraie » bien intéressantes dans une méthode qui ne privilégie pas ce type de lectures.

    d) Les révisions gardent aussi cette prééminence de la lettre considérée comme un élément abstrait qui a une vie en dehors du mot et du texte, tout de suite suivie de la reconnaissance globale.

    Conclusion

    Se reporter aux conclusions précédentes. La disparition des exercices de reconnaissance audio-orale de la langue permettrait de doubler le temps de lecture des enfants, garantissant une bien meilleure mémorisation des relations graphie-phonie.

    Les confusions de sons ou graphies proches

    a) Cette partie, située en fin d’ouvrage, est très intéressante car elle permettra à l’enseignant de faire travailler à part les enfants qui ont tendance à confondre des sons ou des graphies.

    b) Cela permettra peut-être qu’ils échappent à l’étiquette de dyslexie qu’on leur colle parfois avant même de leur avoir permis d’affiner leurs facultés sensorielles (discrimination auditive, discrimination visuelle).

    c) Je rajouterais sans hésiter l’écriture cursive de ces graphies que les élèves confondent parfois par manque d’attention visuelle (b/p ; b/d ; m/n) mais qui, associées à la graphie cursive, sont mieux mémorisées et donc moins souvent confondues.

    Conclusion

    Cette partie est très intéressante. Elle gagnerait à utiliser aussi l’écriture cursive pour aider les élèves en difficulté à repérer plus facilement les graphies en miroir.

    Note :

    [1] On pourra trouver ci-dessous, en Annexe, la même leçon, dans laquelle on privilégierait plutôt l’écriture-lecture que l’écoute attentive.

    Annexe :

    CP : Que penser de Pilotis ?

    Dans la même série :

    CP : Que penser de À moi de lire ? ; CP : Que penser de Calimots ?


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  • Commentaires

    1
    Laurence
    Lundi 27 Mai 2019 à 17:03

    Je suis en train de lire, et juste un truc : tu ne voudrais pas plutôt dire "appréhender deux signes" plutôt que "trois signes", à propos du "ou" ?

    (message à effacer après lecture, bien sûr)

      • Lundi 27 Mai 2019 à 17:07

        Non, non, on peut le laisser. Je vais regarder ça tout de suite. Sans doute une erreur de copié-collé... Merci beaucoup.

      • Lundi 27 Mai 2019 à 17:09

        Eh non, c'est bien trois. Pour pouvoir lire pou mou lou rou et même quatre pour pouvoir lire chou phou gnou...

        C'était donc bien une question très intéressante. Merci de l'avoir posée.

    2
    Laurence
    Lundi 27 Mai 2019 à 17:57

    Ah oui je n'avais pas compris ça comme ça, effectivement, tu as raison.

    3
    Caec
    Samedi 9 Novembre 2019 à 19:28

    Cette année j'utilise Pilotis 2019 avec mes 10 élèves non lecteurs et Ecrire et Lire au CP avec mes 10 élèves "lecteurs". Je dois dire que je suis plutôt déçue de Pilotis. Cela faisait 2 ans que je faisais Bulle et que vraiment j'aimais beaucoup ! Là je suis totalement d'accord avec votre analyse. Et du coup je me retrouve avec un guide pédagogique qui ne me sert quasi pas car il fait la part belle à l'étude des mots qui contiennent le son (idée que je n'ai absolument pas retenue sous couvert d'apprentissage du lexique)... Et ensuite aucune idée de mots pour faire de la phono... bref le guide pédago reste sur le bureau !!! Et je fais selon mon inspiration (encodage sur ardoise, localisation de phonèmes...etc... + lecture de la fiche son proposée par Le blog du Chat noir....(merci à elle !)..

    Le seul truc positif que je vois c'est la mise en place des dictées dès le début de l'année : j'avoue ça marche super bien de bosser 15 minutes tous les jours dessus mais cette année c'est aussi plus facile car je n'ai pas de GS !!!

    Pour les leçons de grammaire, je viens seulement de faire le déterminant et j'ai commencé par le nom en fin de période 1. Et je fais des exercices moi-même  (car j'utilise les symboles Montessori) avec des mots qu'ils peuvent lire justement !!

    Et j'attends désespérément les photofiches qui proposeraient des exercices complémentaires qui sont peut-être très bien : mais publiées après les vacances de la Toussaint... (Et Hachette qui prend 3 plombes à livrer pourtant j'ai pris la livraison Express bref je suis un peu en colère contre l'éditeur) !!! 

      • Dimanche 10 Novembre 2019 à 09:44

        Merci Caec pour ce témoignage... peu encourageant, il faut le dire. Je comprends mieux comment, avec une méthode dite graphémique, on peut passer à côté de la combinatoire un nombre important d'enfants.

        Une petite question, connaissez-vous le Petit manuel alphabétique qui vous aurait peut-être permis de suivre Écrire et Lire au CP avec toute votre classe ?

    4
    Caec
    Dimanche 10 Novembre 2019 à 20:10

    Oui je connaissais la version alphabétique ! D'ailleurs je me suis empressée d'imprimer la version "dys" pour un élève qui ne mémorise pas la correspondance graphie/phonie (il a compris le principe alphabétique...bon il ne va pas plus loin que lire des syllabes...dès que c'est un mot ça reste trèèèèèèèèès compliqué) mais il oublie : il voit la lettre et ne sait plus quel son elle fait et pourtant on l'a vue et revue (en alphas, en BM) et en APC en lettres rugueuses et en relation duelle), on l'écrit dès le premier jour d'étude de la lettre...et ce dès la première consonne (le "l" par exemple, le r...etc même le ch est aussitôt oublié... il n'a mémorisé que les voyelles.) Il est capable d'oublier la lettre vue en cours de séance...

    Je n'ai pas pris Ecrire et Lire pour toute la classe car de toute façon je n'avance pas au même rythme et j'avais peur que les élèves soient en difficulté au niveau des exercices sachant qu'ils sont souvent en autonomie à ce moment (puisque j'alterne mes deux groupes de lecteurs...) Et j'avoue que j'aime particulièrement l'utiliser en deuxième intention pour ceux qui rencontrent des difficultés...

      • Lundi 11 Novembre 2019 à 10:36

        Pour certains élèves le couperet des "six ans" est une véritable guillotine ! C'est très triste, surtout que, généralement, les collègues de Grande Section (et même avant) savent très bien que ces enfants-là ne sont pas prêts et qu'ils seraient bien plus heureux et bien moins stressés si on attendait qu'ils aient 7, 8 ou 9 ans pour les précipiter dans des apprentissages savants qui les dépassent...

        OK pour votre fonctionnement avec Écrire et Lire au CP. Je comprends mieux. A vous de voir les années prochaines si vous conservez celui-ci ou si vous pouvez encore l'améliorer afin d'être plus proche de tous et de leur apporter le meilleur.

        Merci pour ce  retour en tout cas et au plaisir de vous lire à nouveau pour vos comptes-rendus mais aussi vos suggestions ou vos regrets.

    5
    Julie D
    Dimanche 31 Mai 2020 à 11:41
    Bonjour, j'aime beaucoup l'annexe. D'où vient elle ? Elle est chouette pour lire. Merci
    6
    Aurélie
    Mercredi 16 Décembre 2020 à 07:44

    Bonjour, 

    merci pour ce témoignage très complet et utile, je réalise de l'aide aux devoirs pour les enfants du CP au CM2, qui utilisent cette méthode de lecture.

    Quel serait, selon vous, le meilleur manuel d'apprentissage de la lecture pour en enfant de CP, qui éviterait de tomber dans tous les pièges évoqués ici ?

    Merci d'avance pour votre réponse.

    Aurélie.

      • Mercredi 16 Décembre 2020 à 10:52

        J'en vois trois, dont le mien pour ne rien vous cacher :

        J'apprends à lire et à écrire, par Colette Ouzilou, aux éditions Belize

        Méthode explicite - Apprentissage de la lecture, par Anne-Cécile Archimbaud, Ella Coalma, à la Librairie des Écoles 

        et

        Écrire et Lire au CP, par moi-même, à Grip-éditions.

        Ce sont les seuls qui, à ma connaissance, associent un apprentissage graphémique basé sur l'écriture et la lecture plutôt que sur l'écoute du langage oral déconnecté de l'écriture et la compréhension de textes totalement décodables, d'abord très courts et très simples mais assez rapidement beaucoup plus étoffés.

         

    7
    Joelle
    Dimanche 16 Mai 2021 à 18:29
    Bonjour, avez vous analysé Taoki que beaucoup de collègues utilisent ? Je me posais la question de sa pertinence afin de faire du langage en commun avec les Gs lors de la découverte des posters qui initient chaque leçon de code .merci
      • Lundi 17 Mai 2021 à 10:18

        Bonjour Joelle. Non, je n'ai pas analysé Taoki mais j'ai montré comment on pouvait le coupler aux Alphas pour sortir de l'entrée "phonémique" de chaque leçon et arrêter de perdre du temps à travailler l'oral pour l'oral au lieu de donner à l'écrit le rôle de traducteur de l'oral. C'est là : CP : Alphas + Taoki (ou autre)

        À mon avis, oui, on peut utiliser Taoki pour le langage oral, avec les GS. Mais, en revanche, il ne faut pas perdre du temps à se servir de ces posters pour "initier la leçon de code". C'est bien plus simple de dire aux enfants : "Ça, c'est la lettre i, lorsqu'on la lit, on prononce très très souvent le son [i] comme dans Taokiiiii, souriiiis, îîîîle, iiiiiimage (là, on écrit la lettre i, sous les dessins des mots qu'on prononce). Pour l'écrire, je fais une pointe et je redescends puis je lève mon crayon et je fais un petit point juste au-dessus de la pointe. Voilà : iiiiii (on dit iiii, tant qu'on n'a pas fini son tracé). Maintenant, prenez votre ardoise, nous allons nous entraîner à écrire des iiii en lettre cursive : je monte, je redescends (bien collé), je lève le crayon et hop ! le petit point au-dessus de la pointe ! iiiii !"

        Ça prend 5 minutes, plus 5 d'entraînement sur l'ardoise et 5 d'écriture sur le cahier et les enfants mémorisent bien plus facilement qu'en restant 15 minutes à se torturer le cerveau pour "entendre i" en regardant les éléments d'une illustration sur un poster.

    8
    Galthie
    Samedi 4 Décembre 2021 à 16:01

    Bonjour, 

    Il aurait été intéressant que vous apportiez un éclairage sur la progression des sons chez Pilotis. La nouvelle version est très différente de la précédente. De nombreux sons et/ou graphies qui peuvent amener à des confusions sont enchaînés à la suite (ex : é/è; sons à deux lettres ou/on...), pour cette raison je suis restée sur l'ancienne version. Peut-être que des enseignants ont un avis là-dessus? Les enfants mémorisent-ils facilement les nouveaux sons? Y a-t-il des confusions?

      • Dimanche 5 Décembre 2021 à 10:13

        Bonjour Galthie, j'ai écrit cet article il y a 2 ans maintenant. Certaines données sont peut-être devenues obsolètes.

        Pour avoir suivi les deux progressions de sons, celle qui éloigne l'apprentissage des graphies ou phonies qui prêtent à confusion et celle qui les rapproche, je peux vous rassurer : les deux se valent.

        Ce qui fait la différence, c'est la quantité de lecture-écriture pratiquée par jour, la répétition fréquente des graphies une fois qu'elles ont été étudiées et le travail sur voir-lire-comprendre et entendre-comprendre-écrire.

        Les enfants passent tous par une courte phase de flottement, quelle que soit la progression choisie, puis ils s'adaptent assez vite sauf pour b/d où là, il convient d'en aider certains jusqu'à la fin de l'année de CP. C'est l'écriture cursive qui "traite" le mieux le problème, à condition que les modèles script et cursive restent visibles toute l'année.

    9
    Solad
    Jeudi 14 Juillet 2022 à 11:52

    Bonjour,

    A la rentrée, j'aurai un CP/CE1 pour la première fois. Les CP ont la première version de pilotis (édition 2013 manuel + fichier) qu'il faudra remplacer l'an prochain.

    En attendant, auriez-vous une séance-type adaptée à proposer en partant du manuel pilotis tout en passant moins de temps sur la partie audio-orale? En somme, "détourner" le manuel car je souhaiterais que les élèves lisent davantage et surtout comprennent ce qu'ils déchiffrent chaque jour. 

    Utilisant vos méthodes en orthographe (orthograph') et DMVLP pour mes ce1, pensez-vous que je puisse me baser davantage sur celles-ci pour introduire les notions d'EDL des CP?

    Si je suis le guide de pilotis, je crois que je ne verrai pas beaucoup mes ce1 et surtout que mes Cp n'auront pas beaucoup lu/écrit dans l'année.

    En vous remerciant par avance au temps que vous pourrez m'accorder.

      • Samedi 16 Juillet 2022 à 09:29

        Bonjour Solad,

        Vous pouvez vous inspirer de la progression que j'ai proposée ici : CP : Alphas + Taoki (ou autre)

        En ajoutant les conseils prodigués ici au sujet d'OrthoGraph' et des CP présents dans la classe : OrthoGraph' trop chronophage ?(voir partie : Pour l'utiliser en cours multi-niveaux : A) avec des CP en plus) et en vous conseillant d'intégrer toute l'année les CP à la partie collective autour du tableau de DMVLP, je crois que j'aurai répondu à vos questions.

        Vous pouvez aussi aller voir la réponse que j'ai faite à Chafia en commentaire de cet article : CP - CE1 : Français, les indispensables . Elle doit pouvoir s'adapter tout aussi bien à Pilotis qu'à Piano.  

        Passez de bonnes vacances.

         

         

    10
    Jazaiaz
    Jeudi 13 Juillet 2023 à 19:31

    Chère Catherine,


    Puisque je dois mettre en pause Ecrire et Lire au CP cette année, et qu'on m'a gentiment impproposé Pilotis à la place, je viens de compulser la méthode, le guide péda (du moins l'introduction et les premières séances), les ressources de Chat Noir (merci à elle), ainsi que le site de l'éditeur. Je suis assez fâchée d'avance, déjà par l'absence ou presque de petits textes motivants à déchiffrer et comprendre dès les premières séances: ouf ! Enfin une phrase à lire en semaine 3 ! Pour la motivation des élèves, on repassera ...

    Mais le site de l'éditeur m'a ouvert les yeux: le manuel de code n'est qu'une infime partie de la méthode. Il faut y ajouter tout un tas de ressources pour avoir une méthode de lecture complète: un fichier d'écriture, un manuel de lecture-compréhension avec son fichier (ce qui signifie bien, comme je le pressentais, que l'encodage-décodage et la compréhension sont deux compétences dissociées dans cette méthode), etc... Pilotis ne serait-il avant tout qu'un magnifique paquet à vendre aux écoles au complet pour devenir une méthode de lecture à proprement parler ? 

    Bref, je vais essayer de faire contre mauvaise fortune bon coeur, i.e. aller quand même piocher dans Ecrire et Lire au CP, et les autres ressources qui ont du sens pour moi pour proposer à mes élèves une entrée en lecture de qualité (j'espère!).
    En tout cas, pour la prétendue "simplicité ritualisée et rassurante" de Pilotis, je ne me sens pas concernée, je vais devoir abattre un boulot de titan pour prendre en main et compléter cette méthode, lui donner un sens que je peine à trouver, ou du moins qui ne me saute pas aux yeux.. J'espère au moins que la personne qui me complètera et pour qui c'est cette méthode qui a été préconisée, sera comblée (ce serait un comble!).


    Amicalement, et merci! 

      • Vendredi 14 Juillet 2023 à 09:43

        Bonjour Jazaiaz,

        Je n'avais pas parlé des autres ressources, et particulièrement des ressources de "compréhension" car ce n'est rien d'autre qu'une descendance directe des albums associés à Ribambelle, Abracadalire et autres manuels de l'époque où il était improposé de penser qu'un enfant apprend à lire par imprégnation, simplement en étant plongé à heures plus ou moins fixes dans un "bain d'écrit".

        Quant au côté marketing, il est évident. Quand j'ai écrit Nino et Ana, c'était pour me prouver à moi-même qu'on peut très bien rédiger une méthode de lecture de CP seul ou presque. Et cette envie de me prouver ceci venait des avatars d'un essai de proposition à un grand éditeur ayant pignon sur rue d'un manuel, déjà en deux parties, ce qui ne me plaisait pas tant que ça, rédigé à 2. L'éditeur nous a d'abord dit qu'il serait mieux d'être 3, puis 4, puis... je ne sais pas combien parce que je me suis extraite du projet... parce que, vous comprenez, faire une méthode de lecture complète (sous-entendu avec 36 outils, dont 5 albums grand format pour montrer à la classe ce que l'adulte sait lire, lui), c'est impossible tout seul ou à deux.

        L'époque des Daniel et Valérie, Rémi et Colette, Mico mon petit ours, qui, bon an mal an, apprenaient chaque année à lire à des cohortes entières d'enfants devenus depuis des boomers décatis (mais lecteurs-scripteurs), ne peut pas revenir en partie à cause des éditeurs qui se verraient mal vendre  25 manuels à 15 € pièce et ne plus rien vendre ensuite pendant 10 à 15 ans. Mais en partie seulement, je pense que d'autres sont nettement plus coupables que les éditeurs. Tous ceux qui veulent coûte que coûte démontrer que Ribambelle, c'était 100 fois mieux, ainsi que tous ceux qui croient au contraire que tant qu'un enfant ne sait pas débiter pimouluraklipon achtibaphoutaker blamistabrailliton à toute allure, il ne faut pas lui proposer de chercher à comprendre la signification  de l’histoire qui dit : "Lili a lu l'affiche. Lili rit." et même en déduire quelques hypothèses.

         

         

         

         

         

         

         

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