• MS : Alphabet et Écriture

    Très vite parce que mes yeux recommencent à me piquer et que les sanglots de désespoir vont réussir à me faire perdre mon légendaire optimisme, je me permets de rassurer tous les collègues de MS (et PS) qui commencent à culpabiliser et à chercher pourquoi, comment, quand et avec quels stratagèmes enseigner le nom des lettres de l'alphabet que leurs petits élèves ont (bien entendu) oubliées pendant l'été.

    C'est normal qu'ils les oublient !

    On ne retient que ce qu'on comprend et ce qui nous sert.

    Demandez-moi de vous rappeler le programme de physique-chimie de ma Terminale, il n'y a plus rien de rien de rien ! La seule chose dont je me souviens parce que j'étais bien ennuyée, c'est que, le jour du bac, mon satellite s'obstinait à tourner à environ 3000 m au-dessus du niveau de la mer et que je comprenais bien que, s'il rencontrait l'Everest, le Mont Blanc, le Mont McKinley ou le Kilimandjaro, ça allait faire désordre. Mais c'est juste parce que mon estime personnelle en prenait un coup, c'est tout ; je ne sais toujours pas faire tourner les satellites à une hauteur décente...
    Seulement, pas folle, j'ai choisi une autre orientation professionnelle qu'ingénieur à la Nasa !...

    Nos petits MS ne comprennent pas ce que nous leur voulons avec nos lettres, et nos lettres, et nos lettres et notre alphabet.

    Oui, OK, c'est mignon, tous ces petits dessins faciles. Il y en a même qui arrivent à en recopier quelques-uns, parfois à l'envers, parfois la tête en bas, parfois en miroir, mais bon, ça fait plaisir aux parents... et puis, ça peut faire de très jolis affichages dans la classe, dans le vestiaire, dans la salle de motricité... mais aussi ça stresse enfants, maîtres et maîtresses qui perdent leur estime d'eux-mêmes à force d'échouer, échouer et encore échouer, les uns à mémoriser et reproduire, les autres à transmettre...

    Ils ont autre chose d'autrement plus important à faire !

    Apprendre à parler, à se mouvoir avec aisance, à contrôler leurs gestes, à se repérer dans l'espace, à discriminer formes, goûts, couleurs, senteurs, textures, sons, etc.

    Et puis exercer leur mémoire épisodique et se fabriquer peu à peu une vision chronologique des événements.

    Et puis découvrir les autres et, à leur contact, apprendre à inhiber leurs émotions, à s'autodiscipliner, à s'organiser, à acquérir une certaine flexibilité.

    Et puis créer... un peu à vide au début et puis, de plus en plus, dans un but intentionnel...

    Jusqu'à ce que, en fin de MS, ou peut-être même seulement en début de GS,

    ... ils aient acquis assez de sens de l'abstraction et de capacité de raisonnement pour

    être capables de faire du sens

    avec  :

    ces vingt-six symboles abstraits dont les règles de combinaison nécessitent une grande maturité.

    Et qu'il ne sert à rien d'apprendre avant, sous peine de les associer durablement dans l'esprit de certains à l'ennui, à l'échec, à l'angoisse (comme moi pour les satellites).

    En attendant, je vous propose de les préparer à tout cela en utilisant dans votre classe les outils suivants :

    Méthode « Au commencement était l'image... », pour découvrir pas à pas la symbolisation :

     PS/MS : 26 fois 26 symboles (1)

    PS/MS : 26 fois 26 symboles (1bis)

    MS : 26 fois 26 icônes (1)

    PS/MS : 26 fois 26 (2)

    PS/MS : 26 fois 26 (3)

    PS/MS : 26 fois 26 (4)

    PS/MS : 26 fois 26 (5)

    MS : La « Phono » naturelle et familière

    MS : La « phono » naturelle et familière (1)

    MS : La « phono » naturelle et familière (2)

    MS : La « phono » naturelle et familière (3)

    MS : La « phono » naturelle et familière (4) 

    MS : Premiers outils mathématiques

    MS : Premiers outils mathématiques (1)

    MS : Premiers outils mathématiques (2)

    MS : Premiers outils mathématiques (3)

    MS : Premiers outils mathématiques (4)

    MS : Premiers outils mathématiques (5) 

    Et, pour une vue d'ensemble de la méthode :

    Pour une Maternelle du XXIe Siècle

    À commander sur le site de l'éditeur ou directement grâce à l'onglet Contact pour 23€ (auxquels on peut ajouter 4,80 € de timbres, offerts sur simple demande).


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  • Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu...

    « Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ! » disait Bernard Blier dans le film du même nom.

    Et je compléterai sa réplique en ajoutant : « Et faut pas prendre des enfants qui viennent d'entrer en classe de CE1, même très bons lecteurs, pour des scientifiques aguerris au lexique riche et complet, doublé d'une capacité à analyser, comprendre et restituer des informations techniques toutes nouvelles pour eux !

    Voilà. J'ai fini.

    Pour les gens pressés, pas la peine d'aller plus loin, j'ai dit l'essentiel.

    Évaluer les capacités de lecture en début de CE1

    Ce texte, dont j'ai déjà parlé, fait partie des évaluations nationales proposées aux enseignants des classes de CE1, en ce mois de septembre. Il est censé, complété par quatre questions à choix multiple (trois choix pour chacune d'entre elles) vérifier si les enfants ont des capacités de lecture nécessaires pour « comprendre un petit texte[1] ».

    Si vous avez la curiosité d'écouter quelques minutes de plus la vidéo donnée en lien ci-dessous (dans les notes), vous apprendrez que la déficience de compréhension en lecture peut avoir deux raisons :

    • une insuffisance au niveau du lexique
    • une insuffisance au niveau du décodage

    J'en ajouterai une troisième qui n'est pas évoquée, sauf pour dire qu'elle est « amodale », c'est -à-dire qu'elle ne diffère pas selon qu'on lit ou qu'on écoute un texte. Vous aurez compris que je pense à la compréhension d'un enchaînement d'informations ou d'idées en prenant en compte un contexte dont on cerne à peu près les contours.

    Qu'en est-il du texte ci-dessus ?

    Le lexique :

    C'est un lexique recherché et très spécialisé. En plus de 30 années d'exercice en classe de CE1, je ne crois pas avoir vu, rassemblés dans un même texte, autant de mots totalement étrangers au vocabulaire actif de la totalité des enfants que j'ai eus à côtoyer (milieux variés allant des CSP+ aux CSP- -).

    Par ailleurs, si nous analysons la totalité des méthodes de lecture de CP, même celles réputées les plus exigeantes[2], je ne crois pas qu'une seule d'entre elles pense à donner au déchiffrage ou employer dans ses textes de compréhension les mots tiers, cycle, paradoxal, glande, hormone, pinéale ou même énergie, dans le sens où ce mot est employé ici.

    Est-ce à dire que personne ne connaît son métier et que, depuis que l'école publique existe, personne n'a su éveiller suffisamment le cerveau des enfants afin qu'ils acquièrent une capacité de stockage du lexique rare nettement supérieure à celle que les meilleurs d'entre eux ont actuellement ? Est-ce à dire que les auteurs qui se réclament d'une exigence culturelle jouant la carte de l'intelligence ont eux aussi visé bien trop bas ?

    Ou encore, est-ce à dire que le nombre de mots rares, très éloignés du monde des élèves de CE1, est trop important dans ce texte et rend l'évaluation de sa compréhension peu susceptible de « donner des repères aux enseignants pour aider les élèves à progresser [3] » dans le domaine du lexique ?

    Le décodage :

    Au niveau du décodage, tel que le décrit Mme Sprenger-Charolles, nous sommes au cœur de la cible ! Des mots qui, pour les enfants, sont des mots inventés, il y en a à la pelle ! 

    Sauf que, si c'est le décodage qu'on veut évaluer, non seulement, ce n'était pas la peine de les cacher dans un texte, au milieu d'autres tout à fait compréhensibles, mais en plus, ce n'est pas par un QCM qu'il fallait l'évaluer, puisque celui-ci peut permettre, à une personne dotée d'une faculté d'observation hors du commun de comparer sans les lire les différentes propositions avec les éléments du texte.

    Un petit exemple ? Tenez... Lisez ça, puis cochez la bonne réponse :

    dkjf gfkjzt y("éa hzztryenklz y ajikaz ynaz.

    bjckjejkeg  azer gfkjzt dkjf  ?     A. rqg        B. y("éa        C. y("éMaP

    Vous voyez que c'est facile !

    Quand on veut évaluer le décodage, on prend un enfant après l'autre et on fait lire à chacun d'eux à voix haute une phrase d'un texte. Ça se fait en 30 minutes, même dans une classe nombreuse, le jour de la rentrée. Et, parce qu'on sait que l'été est passé par là et que certains n'ont même pas lu ne serait-ce qu'une seule fois le nom du produit sur leur paquet de céréales, on recommence le lendemain, puis le jour suivant, puis encore le jour d'après... en rappelant deux ou trois petites subtilités au passage : « E.I.L, ça se prononce [ɛj] comme dans soleil, réveil, pareil... » ou « Se repozzze ! La lettre S se prononce [z] quand elle se trouve placée entre deux voyelles... »

    Quand, au bout d'une semaine, on constate que le petit Sosthène n'arrive toujours pas à déchiffrer : Tu vas dormir. et que la jeune Herminie peine toujours à lire Quand le soleil se couche, je vais me coucher, on constitue des groupes de besoin où l'on fait du renforcement, du renforcement et encore du renforcement.

    Comme ça, on a gagné trois semaines sur les Évaluations Nationales, et on peut espérer qu'Herminie rejoindra le groupe après les premières vacances de l'année scolaire alors que Sosthène arrivera à surnager puis à reprendre pied aux environs du mois de janvier (bien que... quoi que... Sosthène n'aurait-il pas été mieux servi en faisant cette année un vrai CP, où on lui aurait appris à lire plutôt qu'à définir longuement son projet de lecteur pour finalement l'abandonner au bout d'un an, certainement très bien acculturé au niveau de la littérature de jeunesse, mais vraiment très mal armé pour décoder lui-même un écrit signifiant ?)...

    La compréhension :

    Et c'est là que je suis le plus en colère. Non seulement ce texte ne constitue pas une « norme lexicale » adaptée aux élèves entrant au CE1, non seulement, au niveau de l'évaluation du décodage, 80 % de ses mots sont inutiles et l'exercice qu'il propose ne garantit en rien que l'élève ait réellement décodé le texte, mais en plus il risque de mettre en échec tous les enfants, sauf peut-être un ou deux, passionnés par l'étude de l'activité cérébrale pendant le sommeil.

    Il n'y a qu'à reprendre la fiche de préparation que j'ai publiée la semaine dernière pour s'en rendre compte !

    Dès la première phrase, les voilà confrontés à la notion de tiers, eux qui n'ont parfois qu'à peine abordé les demis l'année précédente. « Un tiers, un tiers, et puis quel tiers, d'abord ? » vous demanderait Jules Raimu...

    La deuxième peut ensuite les plonger dans des abîmes de perplexité... « Le temps peut être perdu ? Ah bon ? Quand je dors ?... Alors pourquoi les grands me disent tous : « Va vite te coucher ! Il est temps d'aller dormir ! » ou alors, c'est quand je ne vais pas assez vite et qu'ils me disent : « Ouh ouh ! Réveille-toi ! On perd du temps, là ! » Ou alors, il est perdu, comme le Petit Poucet ou comme le lapin qui court avec sa grosse montre dans la main ? »

    Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu...

    La troisième phrase, ça va, on la comprend facilement, même quand on est un petit bout de chou dont l'anniversaire de 7 ans aura lieu dans trois mois et demi, le 27 décembre 2018...

    Ça devait être pour les reposer avant la quatrième ! Deux lignes et demie, quatre nouveautés lexicales et conceptuelles, et les deux-points qui annoncent une explication ou une précision, à moins que ce ne soit une énumération, même moi, je m'y perds ! Pour des enfants qui ont encore de la peine à se retrouver entre les points, les points d'interrogation et les points d'exclamation...

    Quant à la cinquième, à part le soleil se couche, autant vous dire qu'il n'y aura pas que Sosthène et Herminie qui vont se demander s'ils savent vraiment lire.
    Faire du bruit avec la bouche, oui, c'est facile, regardez :

    Mi-gno-nne, a-llons voir si la ro-se
    Qui ce ma-tin a-vait dé-close
    Sa ro-be de pour-pre au So-leil
    A point per-du cet-te vê-prée
    L'é-clat de sa ro-be pour-prée
    Et son teint au vô-tre pa-reil.

    Mais quant à dire qu'il s'agit d'un monsieur qui souhaite, un soir, emmener l'objet de sa flamme regarder une rose rouge sombre qui s'est ouverte le matin même, avouez que c'est autre chose, non ? Sans parler de l'implicite... qui passe largement au-dessus de la tête d'un enfant de sept ans !

    Eh bien là, c'est pareil. S'il manque le contexte, même de manière très floue, comment voulez-vous que les enfants comprennent quelque chose à cette histoire de glande qui serait dans le cerveau et libérerait une prisonnière appelée tantôt Hormone et tantôt Mélatonine ?
    Prenons les programmes d'Explorer le Monde de maternelle ( pages 18 et 19) et ceux de Questionner le Monde de Cycle 2 (page 68)  pour l'année de cours préparatoire. Où nous y parle-t-on d'organes, de glandes, d'hormones et même de cerveau ?

    Je ne continue pas, je pense que tout le monde a compris et que chacun pourra poursuivre sa lecture en se mettant dans la peau du jeune enfant qui, il n'y a pas si longtemps encore, croyait que si l'eau coulait au robinet, c'était parce que des petits messieurs jetaient des seaux d'eau dans le tuyau en courant très très vite les uns derrière les autres (Marine, si tu me lis, excuse-moi, mais tu étais si drôle, ce jour-là, et si mignonne avec ton petit ton docte...).

    Et n'oublions pas que nous, lorsque nous avions leur âge, l'ORTF et nos parents nous proposaient comme explication à cette irrépressible envie de s'allonger et de fermer les yeux cette délicieuse petite madeleine :

    Alors, s'il vous plaît, si vraiment vous voulez évaluer, en utilisant le même « matériau de départ », tous les élèves, quelle que soit l'expérience qu'ils ont vécue l'an dernier au CP, trouvez un autre texte parce que celui-ci, il ne peut servir qu'à une chose :

    Cacher la misère sous le tapis !

    Puisque ne réussiront l'exercice que les enfants qui auront eu la chance de cocher les bonnes cases du QCM, personne ne pourra distinguer :

    • les élèves qui ont réellement des problèmes de lexique,
    • ceux qui déchiffrent bien, n'ont pas de difficultés notables en vocabulaire (sauf hormone, glande, paradoxal, conjoncture, hydrogénation, sophisme et autre catilinaire) mais qui, dès que les idées s'enchaînent les unes aux autres, peinent à en suivre le cheminement.

    Et surtout, surtout, et ça, c'est très grave et mérite toute notre attention :

    • ceux qui n'ont pas acquis le décodage, même simple ! 

    Ils existent et je suis même témoin qu'ils sont légion (plus de 120 tapuscrits de remédiation envoyés à moi toute seule en moins d'une semaine pour des cohortes allant de trois ou quatre enfants – soit, quand même, 12 à 16 % d'une classe de 25 élèves – à toute une classe de non-lecteurs à l'entrée au CE1) !

    Ce qui, à 7 ans et parfois bientôt 8, est beaucoup plus grave que de ne pas avoir compris que c'est la glande pinéale, située dans le cerveau, qui libère l'hormone du sommeil...

    Notes :

    [1] Selon la vidéo « Évaluations : des repères pour le CE1 » qui présente d’ailleurs un autre texte bien plus en rapport avec les capacités de compréhension des enfants de 7 ans...

    [2] La méthode que j’ai sous les yeux, Je lis, j’écris, réputée pour son vocabulaire choisi, et qui n’hésite pas à proposer des mots comme gerbe, alerte, nonchalante, hostile, exténué, exaspérer n’en a répertorié aucun ni dans ses listes de mots ni dans ses textes proposés à la compréhension.

    [3] Dans Éduscol : Évaluations au CE1.


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  • CP : Les débuts en écriture-lecture (2)

    L'école où se trouve cette classe est repassée à la semaine de quatre jours. Pour une école en semaine de quatre jours et demi, on reportera les temps d'activités en autonomie des mardi et jeudi, ainsi qu'une partie du temps d'EPS et de dessin sur le mercredi matin.
    En écriture-lecture, au cours de ce mercredi matin :

    • on relira la page de la veille,
    • on jouera à entendre et écrire sous la dictée (premières « productions d'écrits autonomes ») les sons [a] et [ʃ], ainsi que la syllabe [ʃa] dans des mots,
    • on s'entraînera aux gestes de l'écriture cursive.

    JEUDI

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    9 h / 9 h 15 : Temps incompressible

    • La cloche sonne. Le rang se forme. Les étourdis sont invités à aller récupérer leurs cartables et les énervés à se poser un peu. Petit rituel de respiration lente si l'ambiance est encore trop agitée.
    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, nouveau rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Dépôt des carnets, cahiers de texte ou agendas sur le bureau de l'enseignant ; même chose pour les papiers qui circulent entre la maison et l'école.

    9 h 15 - 9 h 35 : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit – Arts Plastiques : Prendre la parole devant un groupe pour partager les trouvailles découvertes dans des œuvres d’art / Effectuer des choix parmi les images rencontrées, établir un premier lien entre son univers visuel et la culture artistique / Exprimer ses émotions lors de la rencontre avec des œuvres d’art / S’approprier quelques œuvres de domaines et d’époques variées appartenant au patrimoine national et mondial / S’ouvrir à la diversité des pratiques et des cultures artistiques .

    • Dialogue : les élèves sont invités à s'exprimer sur l'image.
    Dounia : C'est un autre chat qui chasse.

    Eddy : Oui mais lui, il l'a attrapé, l'oiseau. 

    Fatou : Il est pas beau. Y fait peur ! 

    Gabrielle : Je le connais, ce tableau. C'est un monsieur qui s'appelle Pica... Pica... Je ne sais plus. Mais c'est Pica au début.

    Hicham : Gabrielle, elle sait tout, elle. À la maternelle, elle faisait pareil : « Gna gna gna, je connais déjà... Gna... gna... gna... »

    Ilan : Ah ouais ! Ça, c'est vrai. Et moi je sais, et moi je sais, et moi je sais... N'empêche que Picaquoi, ça existe pas ! 

    Joris : Ça existe pas ! Picaca ! Pipi-caca ! Trop naze !

    Enseignant : La bande des trois, ça commence à bien faire. On ne peut pas vous réunir sans que ça tourne à la moquerie et aux grossièretés. Attention à vous. Hicham, tu vas nous expliquer en quoi cela te gêne que Gabrielle nous aide ; quant à Ilan et Joris, si vous ne voulez pas vous retrouver à votre place à vous ennuyer à ne rien faire, vous arrêtez vos stupidités ! 

    Hicham : Non, ça ne m'embête pas, mais j'expliquais juste que Gabrielle, elle sait tout. Enfin, presque tout... Mais elle, elle dit qu'elle sait tout et des fois, ça m'énerve un peu. D'abord, je m'en souviens aussi, de ce bonhomme qui peint des drôles de zyeux pas droits. C'est Picaro, ou un truc comme ça. 

    Ilan et Joris (pouffant) : Pique, carreau ! C'est un jeu de cartes ! Trop nul !... (avisant les yeux froncés de l'enseignant et son doigt pointé vers les bureaux) Euh non, non ! C'est bon, j'arrête, j'arrête.

    Enseignant : Attention, c'est vraiment la dernière fois. Encore une incartade, oui, une incartade, vous ne vous moquez pas des mots que vous ne connaissez pas, vous les écoutez et vous cherchez à les comprendre. Encore une incartade, donc, et c'est tout seuls à votre place pendant 5 minutes, à réfléchir à vos impolitesses... Quant au peintre, ni Gabrielle, ni Hicham n'étaient loin de son nom. Il s'appelle Pablo Picasso.

    Katia : Pablo, c'est comme le petit frère de Théo qui est à la maternelle.

    Enseignant : D'accord, Katia. Le peintre Pablo Picasso et le petit frère de Théo ont le même prénom. Si nous revenions à ce tableau, maintenant. 

    Loan : C'est parce qu'il est moderne, le tableau, qu'il fait peur. C'est comme la musique. Le hard rock et le rap, c'est moderne, eh ben, les chanteurs, ils font peur.

    Maya : Y font pas tous peur, les chanteurs modernes, d'abord.

    Nino : Y'en a qui sont très beaux et qui chantent très bien.

    Olympe : Oui, mais Picasso, c'est vrai que son chat fait peur. Mais pas tous ses tableaux. L'année dernière, à la maternelle, c'était un petit Arlequin qu'on avait vu, il était très mignon. Et puis une maman avec son bébé, c'était beau aussi. Là, c'est beau, mais ça fait un peu peur, quand même.

    Peyo : Ouais, c'est vrai, ça qu'elle dit, Olympe. L'oiseau, il a du sang et il est ouvert à son ventre. Et il a des griffes énormes !

    Quentin : Alors, maîtresse, tu nous dis pourquoi il l'a mal dessiné, son chat ? Il est quand même pas obligé puisqu'il sait faire des Arlequin et des bébés avec leur maman...

    Enseignant : Je vous expliquerai ça un peu plus tard... Mais avant, nous allons écouter ceux qui n'ont encore rien dit. À toi, Rose.

    Rose : Le chat a attrapé un oiseau. L'oiseau saigne.

    Salima : A chat. Chasse.

    Théo : Les pattes, il les a faites avec sa règle. C'est tout droit, comme ça. Chtak, chtak, chtak, chtak !

    Ulysse : Et le bec de l'oiseau aussi, chtak, chtak !

    Vanina : À côté du nez aussi, c'est tout droit. Là, à gauche, à côté du gros trou de nez. Tak et tak ! Comme un carré, le bord... le truc... on l'avait dit à la maternelle. Le carré, ça fait comme ça, un bord et un bord, tout droit. Comme un cube aussi.

    Willy : Un angle, ça s'appelle. Un angle de carré. Tak et tak ! Tout droit. 

    Xénophon : Les cubes, ça en a plein des angles. Des angles droits.

    Ysolde : C'est vrai, ce qu'ils disent. Il y a beaucoup de traits droits comme dans les carrés et les cubes. J'en ai vu d'autres, des tableaux de Picasso avec des angles droits. Mais pas le Arlequin, ni la maman et son bébé. Mais d'autres, oui. Même que c'est ça qui est bizarre. 

    Zéphyr : Ouais, c'est pour faire moderne. Quand on veut faire moderne, on dessine comme ça, tout droit. Avec des formes. L'autre aussi, là, qui ne faisait que des ronds, et des ronds et des ronds. 

    Albert : Et celui qui faisait des petits trucs. Un petit truc là, et un autre là... Mirotruc... Non, Miró, c'est bien Miró.

    Bilal : Et celui des carrés en couleurs, bleu, jaune, rouge, noir... Vous vous rappelez ?... 

    Coline : Y'a le chat, il a les dents comme un piano. Noir blanc noir blanc noir blanc. Comme un piano. Les rectangles... ah oui, les touches ! Des rectangles noirs et des rectangles blancs, comme les touches d'un piano.

     Enseignant : Vous savez que, tous ensemble, vous êtes très, très fort. Le peintre Pablo Picasso, qui savait très bien représenter la réalité comme nous la voyons, avait décidé de changer de point de vue et de représenter le monde, les personnes, les animaux et les choses à partir de formes géométriques, le carré, le rectangle, le cube, etc. Lui et un ami avaient décidé d'appeler cette manière de peindre le « cubisme ». Et vous, en vous écoutant les uns les autres et en observant très attentivement ce tableau, vous avez presque retrouvé ce nom. Bravo !
    Nous allons voir maintenant si vous êtes aussi fort pour observer les lettres et les mots.

    9 h 35 - 9 h 45 :

    Relations aux programmes : Comprendre le fonctionnement de la langue : Se repérer dans la phrase simple. – Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent

    •  L'enseignant affiche au tableau, dans le désordre, les étiquettes suivantes :

    Tu - il - chat - chasse - le - vu - as - . - ?

    • Il laisse les élèves s'exprimer quelques secondes :

    Eddy : C'est l'histoire du chat. C'est écrit là : chat.

    Fatou : On voit a dans chat. C'est là.

    Gabrielle : Et à côté, ici, c'est chasse. Ça commence pareil parce qu'on entend pareil : ccchhhaaaat... ccchhhhaaaasse : ch..a...cha... ch..a...cha... c'est pareil. 

    Hicham : Lui, c'est le point d'interrogation. C'est pour dire (en exagérant l'intonation) : Tu as vu le chat ?

    Ilan : Et là, le point normal. Il chasse, point. Voilà, c'est normal. Un chat, ça chasse.

    Joris : Le point d'incronation et le point normal. Voilà, c'est normal.

    Katia : Pas incronation ! In-ter-ro-ga-tion ! C'est facile, quand même. Interroger, interrogation.

    Joris : Eh ben ! C'est ça que j'ai dit, d'abord ! Elle me traite, maîtresse et moi, j'ai rien fait. Qu'est-ce j'ai fait, hein ? Qu'est-ce j'ai fait ?

    Enseignant : Joris, tu te calmes. Katia t'explique pour que tu prononces mieux, elle fait son travail. Et toi, ton travail, c'est de l'écouter et de répéter. À un autre moment, c'est toi qui sauras, et Katia devra t'écouter et répéter. Donc, tu te calmes et tu répètes : In.. ter... ro... ga... tion, comme in... ter... ro... ger, d'accord ?

    Joris : In... ter.. je sais plus. Chuis nul, d'abord...

    Enseignant : Non, tu n'es pas nul. Tu apprends... et tu oublies parfois... C'est normal... Nous allons t'aider. Répète avec nous (avec toute la classe)  : In... ter... ro... ga... tion... Bien, et maintenant la suite.

    • L'enseignant ramasse toutes les étiquettes du tableau et en confie une à chacun des enfants suivants (Loan, Maya, Nino, Olympe, Peyo, Quentin, Rose et Salima).
    • Les enfants doivent s'organiser pour reconstituer au tableau le petit texte de la veille (qui n'est pas visible dans la classe). Au besoin, ils reçoivent l'aide de leurs camarades, assis devant le tableau :

    Théo : Tu, ça commence comme Théo. On dit « Tttttu ! Tttttthéo », alors on écrit pareil, c'est le T (prononcé "té") de Thé-o. 

    Ulysse : as, ça commence par a. C'est facile. « Tu... as, on dit a alors on écrit a... » et après le S, y dit rien. A... c'est tout.

    Vanina : Et vu, c'est comme Vanina. Vvvvu, Vvvvanina. C'est le V (prononcé "vé") de Va...nina.

    Willy : le, on l'avait appris à la maternelle. Le loup, le moulin, le tyrannosaure... Le, le, le...

    Xénophon : Chat, on sait déjà. Et point d'incronation, comme y dit Joris, on sait aussi.

    Enseignant : Xénophon, tu n'en rajoutes pas, s'il te plaît. Joris est sage, il écoute et il fait attention, tu le laisses tranquille. Merci. 

    Ysolde : Il, ce sont les deux barres. Hier, je l'avais oublié ce mot et Grand-maman m'a dit : « Regarde, c'est simple : quand tu vois deux barres, c'est "il".»

    Enseignant : Oui, Ysolde, c'est ce que nous voyons. Mais, pour être plus précis, ce ne sont pas des barres mais des lettres. Ici, le I majuscule, une longue barre verticale entre deux très courtes barres horizontales, et là, le L minuscule, une barre verticale. Iiiii...lllll, quand nous les prononçons l'une après l'autre, nous disons : iiilll, vous entendez ?...

    Zéphyr : chasse, comme chat. Cé, Hach, A au début pour dire "cha" ! Le point normal, et hop, c'est fini !

    • Une fois la phrase reconstituée, l'enseignant la fait relire mot à mot par neuf autres élèves (Albert, Bilal, Coline, Dounia, Eddy, Fatou, Gabrielle, Hicham et Ilan). 
    • Puis neuf nouveaux élèves sont à nouveau conviés à remettre les mots en ordre et neuf autres à relire, dans l'ordre les mots des deux phrases inscrites au tableau.

    9 h 45 - 10 h : Utiliser la règle pour dessiner

    Relations aux programmes : Arts plastiques : Utiliser le dessin dans toute sa diversité comme moyen d’expression / Observer les effets produits par ses gestes, par les outils utilisés

    •  L'enseignant distribue des feuilles A5 sur lesquelles les élèves doivent dessiner à la règle pour produire, avec leurs crayons de couleur, une « œuvre d'inspiration cubiste ». Il précise que le thème est libre et que certains éléments du dessin peuvent être dessinés à main levée, sans la règle.
    • Il distribue une reproduction du tableau de Picasso que les élèves rangeront dans leur porte-vues.

    10 h - 10 h 15 : Chant  / Musique

    Relations aux programmes : Chanter : Chanter une mélodie simple avec une intonation juste, chanter une comptine ou un chant par imitation / Interpréter un chant avec expressivité / Expérimenter sa voix parlée, explorer ses paramètres, la mobiliser au bénéfice d’une reproduction expressive

    • L'enseignant réunit ses élèves autour de lui pour :

    - un exercice de respiration
    - l'écoute de la chanson présentée la veille.
    - la suite de l'apprentissage du chant commencé la veille (Voir Mardi)
    - un jeu rythmique rappelant le texte de lecture : frapper dans ses mains en articulant nettement et en exagérant l'intonation : « Tu... as... vu... le... chat ?... Il... chasse. » en variant le tempo à plusieurs reprises, puis en taisant certains mots (partitions produites en retournant certaines étiquettes au tableau) : les enfants remplacent le mot retourné par un bruit de bouche (Hmm !)

    Exemple : Tu as ... le chat ? ... chasse.

    ou             Tu ... vu ... chat ? Il ... .

    ou encore ... as ... le ... ? ... chasse.

    10 h 15 - 10 h 30 : Lecture

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent.

    • L'enseignant appelle neuf élèves au tableau :

    Enseignant : Albert, pourrais-tu récupérer l'étiquette qui porte le mot Tu et la donner à Bilal qui vérifiera ?
    Coline, pourrais-tu récupérer l'étiquette qui porte le mot as et la donner à Dounia qui vérifiera ?
    Eddy, même chose avec l'étiquette du mot vu que tu donneras à Fatou.
    Gabrielle, donne l'étiquette du mot chat à Hicham.
    Et Ilan, tu donneras l'étiquette du point « normal» à Joris.

    Enseignant : Maintenant, Bilal va venir fixer son étiquette au tableau sans rien dire. Puis Dounia. Puis Fatou. Puis Hicham. Et enfin Joris.
    Joris, peux-tu nous relire ces mots ?

    Joris : Tu... as... vu... le... chat... point d'interr... oh non ! point normal. Tu as vu le chat. Comme ça, normal. Pas pour demander.

    Enseignant : Très bien. Nous allons relire avec Joris, s'il vous plaît.

    • L'enseignant fait relire la phrase et explique : « Avec les mots que nous avons appris à reconnaître, nous pouvons écrire d'autres phrases, d'autres histoires. Je vais donner trois mots et un point à quatre enfants ; ils nous les montreront et nous chercherons à trouver l'histoire, la phrase que l'on peut écrire. »
      Il distribue : Le (avec la majuscule) - chat - chasse et le point.
    • S'il reste du temps, il recommence avec : Il a (sans s) vu le chat.

    10 h 30 - 10 h 45 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Trois cas possible :

    • Élèves non-scripteurs : Séances 1 et 2 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI ; essais lettre a, sur l'ardoise, après démonstration par l'enseignant et essais élèves au tableau, puis dictée d'étiquettes (ou d'Alphas) :

    Enseignant : « Fixez l'étiquette de la lettre qui dit « Aaaa » sur votre ardoise. Levez pour que je voie ! Non, l'ardoise tournée vers moi, Loan et Maya !... Très bien... Posez doucement l'ardoise sur votre table et enlevez l'étiquette et mettez maintenant, l'étiquette des lettres qui chantent « Chhhh ». Attendez que je le dise pour lever votre ardoise. Tout le monde est prêt ?... Levez, avec l'ardoise tournée vers moi pour que je puisse lire... Très bien... Posez doucement, enlevez l'étiquette... Maintenant « cccchhhhaaaaa »... Attendez que tout le monde ait fini... Levez ! »

    L'enseignant continue encore quelques secondes, en demandant dans le désordre ch, a ou cha, à plusieurs reprises. Il aide les élèves maladroits.

    • Élèves dégrossis : Séances 1 et 2 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI, puis essais en cursive sur l'ardoise : lettre a et graphie ch, après démonstration au tableau par l'enseignant puis essais d'élèves. Si les élèves y arrivent bien, au moins ligne de a en cursive sur le cahier du jour (→ présentation préparée par l'enseignant) et éventuellement une ligne de ch

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs.

    • S'il sait que ses élèves ont appris à écrire en cursive l'année précédente : il a préparé une page de cahier seyes 3 mm sur laquelle on trouve, en cursive : la date, le titre, une ligne présentant alternativement les graphies suivantes : ch a cha - ch a cha - ... et une ligne sur laquelle est écrite la phrase : Tu chasses le chat. que les élèves recopieront puis illustreront en-dessous (cadre tracé au crayon à papier par l'enseignant).

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs mais les enfants travaillent à la craie ou au feutre effaçable, directement sur leur ardoise. 

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h - 11 h 15 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    11 h 15 - 11 h 25 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 25 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant colle la fiche de leçons sur les cahiers, carnets ou agendas des élèves (relire p 2 et 3) et prépare l'un sous l'autre les cahiers d'exercices et les livrets ouverts à la page 3 sur les bureaux ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé. 
    • Pour les classes dont les élèves sont non-scripteurs, il a préparé des étiquettes autocollantes portant chacune un mot du texte en cursive.
    • Il prépare le tableau de l'après-midi en recopiant intégralement la page 3 au tableau et le matériel nécessaire à l'expérimentation de l'après-midi (voir C2 : Questionner le Monde - 1)

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aiséeÉcriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves découvrent leur livret de lecture ouvert à la page 3 sur leurs bureaux. L'enseignant annonce le travail :

    Enseignant : Nous allons lire toute la page parce que, vous me l'avez montré ce matin, vous êtes très forts. En plus, c'est simple parce qu'elle ne contient que des mots que vous savez reconnaître.
    Mettez votre double décimètre sous la première ligne, comme ça. Posez votre index sous le premier mot, comme ça.
    Katia, lis-nous le premier mot...
    Déplacez votre index sous le deuxième mot, comme ça... Lis-nous ce mot, Loan...
    Très bien. Déplacez votre index sous le mot suivant. À toi, Maya....  

    • Etc. jusqu'à la fin de la première ligne.
    • Même travail avec 9 autres élèves pour la deuxième ligne, puis 7 élèves pour la troisième et enfin 7 élèves pour la suivante. L'enseignant passe entre les tables d'élèves pour replacer un index, un double décimètre au bon endroit. Le rythme doit être très rapide pour que chacun se sente encouragé.
    • Il continue le travail, soit mot par mot, soit phrase après phrase (tout dépend de la réactivité des élèves, de leur attention lorsque ce n'est pas leur tour de lire, de leur facilité à reconnaître les mots) pour les phrases 1 à 6.
    • Dans tous les cas, à la fin de chaque phrase, il relit lui-même la phrase lentement mais sans interruption trop marquée après chaque mot et pose quelques rapides questions de compréhension, y compris des questions qui réclament de s'intéresser à un implicite :

    Exemple pour la phrase 1 : Tu as vu le chat.

    - Quel est ce chat que nous devrions avoir vu, à votre avis ?
    - Est-ce que ça peut être le chat du livre ?
    - Est-ce que ça peut être le chat de Pablo Picasso ?
    - Est-ce que ça peut être un autre chat, qui passerait là, tout près de nous ?

    Exemple pour la phrase 2 : Le chat chasse.

    - De quel chat cette phrase peut-elle parler ?
    - Quel animal le chat dont elle nous parle peut-il être en train de chasser ?
    - Est-ce qu'il pourrait chasser autre chose qu'un animal ?

    • Une fois les 6 phrases lues et comprises, les élèves ferment leur livre et découvrent leur cahier d'exercices.
    • L'enseignant donne la première consigne  en montrant l'exercice concerné : « Vous allez lire cette phrase tout seul, en chuchotant, comme ça (exemple de chuchotis incompréhensible par l'extérieur), puis vous la recopierez. Quand vous l'aurez recopiée, vous dessinerez ce qu'elle raconte dans le cadre que vous voyez en-dessous.
    • Il laisse quelques secondes aux enfants et encourage les rêveurs et les agités à observer attentivement ces trois mots. S'il remarque quelques élèves perdus, il va les voir et les fait lire, en chuchotant, en se référant au besoin à la première phrase de la page 3, dont les mots sont encadrés un à un.
    • Lorsqu'un enfant a fini son dessin, l'enseignant lui explique la consigne du deuxième exercice et lui propose de s'aider de son livre pour commenter le dessin qu'il voit.
    • L'enseignant apprend à deux élèves à ramasser les cahiers ouverts et à les pose sur son bureau.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Observer des objets simples et des situations d’activités de la vie quotidienne /  Existence, effet et quelques propriétés de l’air (matérialité et compressibilité)

    14 h 45 - 15 h 15 : Éducation physique et sportive

    Relation aux programmes : Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 30 - 15 h 50 : Poésie

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute ou d’échanges et manifester, si besoin et à bon escient, son incompréhension.

    • L'enseignant lit lentement la poésie, strophe après strophe, après en avoir donné le titre et le nom de l'auteur. Il s'accompagne de gestes et de matériel (un tout petit chat, une souris, un rat, du nougat, du chocolat, une vieille dame) pour que les enfants s'intéressent et qu'ils comprennent, même ceux en insécurité linguistique. 
    • Une fois la poésie lue en entier, il demande ce que les enfants ont compris. Chacun est convié à dire quelque chose :

     Peyo : Ça parle d'un petit chat.

    Quentin : Même, un tout petit chat.

    Rose : Il a une tatie, le chat.

    Salima : A chat. Chasse.

    Théo : Non, Salima, y chasse pas, celui-là. Il mange.

    Salima : A chat. Pas chasse.

    Ulysse : Y chasse pas parce qu'il ne mange pas d'animaux. Pas de souris, pas de rat. Jamais. Il aime pas ça.

    Vanina : Lui, ce qu'il aime, c'est le chocolat. Et le... Je ne sais plus le nom mais j'en ai déjà mangé.

    Willy : Du nougat ! On en mange à Noël. Il y a des trucs dedans. C'est des fruits mais durs. On en mange à l'apéro.

    Xénophon : Des fruits secs. Des pistaches.

    Ysolde : La tante du chat, elle s'appelle Solange, comme ma cousine. Il n'y a pas beaucoup de chats qui s'appellent Solange, quand même. C'est drôle.

    Zéphyr : Mais non, c'est pas la tante du chat qui s'appelle Solange, c'est la tante à Maurice ! Maurice qu'elle a dit la maîtresse. Celui qui écrit des récitations.

    Albert : Des poésies, on dit. Maurice, c'était un poète. Et il avait un chat et une tante.

    Bilal : Il était orange et tout petit, le chat de Maurice.

    Coline : Et sa tante à Maurice, elle disait que le chat, il grandissait mal parce qu'il mangeait trop gras, trop sucré, trop salé au lieu de manger comme les vrais chats.

    Dounia : Maurice, même lui, il le trouve étrange, son chat. Parce que les chats, normalement, y z'aiment pas les trucs trop sucrés. Mon chat, moi, à ma maison, y mange que des croquettes pour chat. Pas des rats, pas des souris, pas du chocolat, pas du truc d'apéritif, juste des croquettes.

    Enseignant : Bon, je pense que nous avons fait le tour de cette histoire. Il est temps que je vous fasse voir le nougat, et que je vous le fasse goûter. Ce n'est pas du tout pour l'apéritif, vous verrez.

    Eddy : Ah, c'est ça ! J'en ai déjà mangé ! C'est des amandes, dedans. Pas des pistaches. Et c'est sucré, c'est fait au miel.

    Fatou, Hicham, Ilan, Joris, Katia et les autres : Moi aussi... moi non... moi je sais plus... moi j'aime pas ça, je veux pas goûter... moi ma maman elle veut pas... Moi... moi... moi...

    Enseignant : Je crois que nous allons finir là-dessus. Je voulais vous relire le poème de Maurice Carême, mais nous le relirons plutôt demain. Nous ne sommes pas pressés, de toute façon. Je vous donne à chacun un morceau de... ?... nougat, puis nous sortirons ensuite en récréation. Ceux qui ne veulent pas goûter le nougat n'ont qu'à me le dire, je ne leur en donnerai pas... Mais ils ne savent pas ce qu'ils manquent. Orange, le petit chat étrange de Maurice Carême, lui, il aime ça !  

    15 h 50 - 16 h 05 : Temps incompressible

    • Préparation des cartables (voir Mardi )

    16 h 05 - 16 h 30 : Anglais ou Ateliers autonomes

    Relation aux programmes : Imaginer et réaliser des objets simples et de petits montages / S’approprier par les sens les éléments du langage plastique : matière, support, couleur... / Respecter l’espace, les outils et les matériaux partagés / ...

    Personnellement, je confie l'enseignement de l'anglais à ma collègue qui a quelques lueurs dans cette langue.
    S'il ne tenait qu'à moi, je passerai cette demi-heure avec les ateliers autonomes de la veille.

    • L'enseignant regroupe ses élèves autour de lui et commence la première séance d'anglais de sa méthode (nous utilisons l'ancienne édition de Initiation à l'anglais, chez Retz, mais peut-être y a-t-il bien mieux).
    • Sinon, voir Mardi
    • Vers 16 h 25, le matériel est rangé et l'enseignant rappelle aux enfants qu'ils doivent emporter leur cartable et les vêtements qu'ils ont suspendus au vestiaire.

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    CP : Les débuts en écriture-lecture (1) ; ... ; CP : Les débuts en écriture-lecture (3) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    Un mois plus tard :

    CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


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  • CP : Les débuts en écriture-lecture
    Merci à Xavier Laroche pour cette illustration tirée de Écrire et Lire au CP

    En cette semaine de rentrée, grosse demande sur le CP : comment faire ? que demander ? dans quel ordre ? est-ce normal ?...

    Afin de clarifier un petit peu tout cela, aujourd'hui, le début d'une semaine de CP, essentiellement au point de vue de l'écriture-lecture.
    Comme il se trouve que je suis l'auteur d'une « méthode de lecture », hélas très peu connue car publiée par un tout petit éditeur manquant de visibilité et de capacités de diffusion, je vais me servir de cette méthode comme base. Cependant, ce fonctionnement est adaptable à toute autre méthode à visée graphémique (Taoki, Bulle, Piano, Salto, etc.) ou à une « méthode d'acculturation littéraire » du moment où on l'accompagne d'un Rituel bi-quotidien d'imprégnation graphémique.

    Une fois ces explications données, entrons sur la pointe des pieds dans une classe de 26 CP (je sais, c'est beaucoup, il vaudrait mieux 20 partout, plutôt que 12 par ci, par là, et 26 ou plus ailleurs), le lendemain de la Rentrée des Classes. La veille, les enfants n'ont pas ouvert leur livre de lecture, car la journée a été très occupée par la rentrée en musique, la collecte du matériel, les étiquettes de porte-manteau et autres décorations de porte...

    Parce que c'est ce qui se pratique chez moi, les horaires de classe sont de 9 h à 12 h le matin et de 13 h 30 à 16 h 30 l'après-midi.

    MARDI

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Les enfants entrent, déposent leurs cartables près de l'emplacement où ils se rangeront, jouent, courent, se dépensent physiquement.
    • Rappel de l'enseignant aux arrivants : aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.

    9 h / 9 h 15 : Temps incompressible

    • La cloche sonne. Le rang se forme. Les étourdis sont invités à aller récupérer leurs cartables et les énervés à se poser un peu. Petit rituel de respiration lente si l'ambiance est encore trop agitée.
    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, nouveau rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Dépôt des carnets, cahiers de texte ou agendas sur le bureau de l'enseignant ; même chose pour les papiers qui circulent entre la maison et l'école.

    9 h 15 - 9 h 35 : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit.

    • L'image ci-dessous est affichée au tableau :

    CP : Les débuts en écriture-lecture

    • Dialogue : les élèves sont invités à s'exprimer sur l'image.

    Albert : C'est un chat qui se promène.

    Bilal : Il est bleu, le chat.

    Coline : Y regad' un oiseau. Petit.

    Dounia : Y'a une 'tite fi', aussi.

    Eddy : Le chat, il est dans le jardin et il regarde l'oiseau. La petite fille, elle est à sa fenêtre et elle regarde le chat. 

    Fatou : Peut-être le chat, y va akraper l'oiseau. Paske mon chat, y akrap' les oiseaux et y les mange.

    Gabrielle : Oui, mon chat à moi mange les oiseaux aussi. Un chat, c'est un prédateur. Il chasse les oiseaux et les souris.

    Hicham : Et les mouches ! Mon chat, y bouffe les mouches ! Ha ha ha !

    Ilan : Les mouches ? Il est trop naze, ton chat ! Wouaahh ! Les mouches, ça mange du caca !

    Joris : Y bouffe les mouches caca prout !!! Ah, c'est trop dégueu ! Berk !

    Enseignant : On se calme, les zozos ! À l'école, on s'applique à bien parler. Vous devez dire : Les chats mangent aussi des mouches, c'est dégoûtant de manger des mouches. D'accord ? 

    Hicham, Ilan et Joris (pouffant) : D'accord... 

    Enseignant : C'est bon pour cette fois ; attention maintenant. Si vous voulez prendre la parole, il faut parler correctement. C'est bien compris, j'espère ? Continuons maintenant. Qui peut nous rappeler ce qui a été dit par Fatou, Gabrielle, Hicham et Joris parce que c'était très intéressant ?

    Katia : Les chats, ça chasse les animaux. Le chat, y chasse l'oiseau, peut-être.

    Enseignant : C'est un chat. Il chasse. C'est en effet une partie de ce qu'il y a écrit sous l'image, dans votre livre. Mais il manque encore quelque chose avant que je vous montre le texte. Parlons de la petite fille, si vous le voulez bien.

    Loan : Elle est à sa fenêtre. Elle voit le chat.

    Maya : Elle regarde le chat à sa fenêtre. Elle ouvre la bouche comme ça... Elle dit : « Ooooh ! le pauvre oiseau ! Le chat va le manger ! Oooooh ! »

    Nino : Elle dit : « Oooh ! Il faut que je fais quelque chose ! Y va le manger sinon ! Oooh ! »

    Olympe : On pense qu'elle dit ça, mais on ne sait pas parce que la maîtresse ne nous l'a pas lu. Il faudrait qu'elle nous lise l'histoire parce que, avec l'image, on imagine, mais avec le texte, on sait...

    Peyo : Ouais, c'est vrai, ça qu'elle dit, Olympe. Nous, on voit qu'elle regarde le chat et qu'elle dit « Oh ! » avec sa bouche.

    Quentin : Alors, maîtresse, tu nous la lis, l'histoire ?

    Enseignant : Je vous l'écrirai dans cinq minutes... Mais avant, Rose, Salima,Théo, Ulysse, Vanina, Willy, Xénophon, Ysolde et Zéphyr n'ont encore rien dit. Ils vont nous résumer tout cela.

    Rose : Il y a un chat. Il chasse.

    Salima : A chat. Chasse.

    Théo : Il chasse un petit oiseau dans un jardin.

    Ulysse : Mais la petite fille l'a vu.

    Vanina : Elle crie : « Tu as vu ce qu'il fait, le chat ? »

    Willy : Elle est pas contente, elle va l'empêcher.

    Xénophon : Je ne sais pas quoi dire parce que tout le monde a tout dit. Je vais dire qu'il y a un arbre rond et un arbre long.

    Ysolde : L'oiseau, c'est peut-être un perroquet ? Mais il est bizarre. Ou alors un toucan. Mais il n'a pas de plumes noires. Peut-être que ce n'est pas un véritable oiseau. Peut-être que le chat se l'imagine et qu'il n'existe pas.

    Zéphyr : Et moi, je vais dire que le chat est bleu et l'oiseau multicolore. Voilà.

    9 h 35 - 9 h 45 :

    Relations aux programmes : Comprendre le fonctionnement de la langue : Passer de l’oral à l’écrit / Construire le lexique / Se repérer dans la phrase simple.

    • L'enseignant écrit en script, tout en oralisant ce qu'il écrit : « Tu... as... vu... le... chat... point d'interrogation... Il... chasse... point. »
    • Puis il relit, lentement, en montrant chaque mot du doigt, et en exagérant l'intonation interrogative, puis déclarative, il chuchote en disant le nom des points : « Tu as vu le chat, point d'interrogation. Il chasse, point. »
    • Il recommence, juste en dessous, en cursive (écriture oralisée, puis relecture mentionnant la ponctuation).
    • Les élèves les plus intéressés commencent à l'accompagner. Il propose à plusieurs élèves de venir « relire » les deux phrases en montrant chaque mot du doigt (ou à l'aide d'un bâton ou de la règle du tableau) et sans oublier de dire le nom de chaque point.
    • Il finit par une « relecture » collective du texte, toujours en suivant du doigt les mots et en oralisant, à voix basse, les nom des points.

    9 h 45 - 10 h : Dessin

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / comprendre des textes variés, adaptés à la maturité et à la culture scolaire des élèves Écrire : Copier – Arts plastiques : Utiliser le dessin dans toute sa diversité comme moyen d’expression .

    •   L'enseignant distribue des feuilles A5 sur lesquelles les élèves doivent dessiner un chat (celui de l'illustration, le leur, ...) aux crayons de couleur.
    • Il distribue aussi des bandelettes de papier sur lesquelles sont écrits en script les mots du texte. Les élèves doivent les ordonner en se référant à la phrase qui restera écrite au tableau toute la journée.
    • L'enseignant passe auprès de chacun et lit, mot à mot, ce que l'enfant a écrit. Cette lecture vaut validation. Lorsque le travail est correct, ils collent les bandelettes dans l'ordre sur leur dessin

    10 h - 10 h 15 : Chant  / Musique

    Relations aux programmes : Chanter : Chanter une mélodie simple avec une intonation juste, chanter une comptine ou un chant par imitation / Interpréter un chant avec expressivité / Expérimenter sa voix parlée, explorer ses paramètres, la mobiliser au bénéfice d’une reproduction expressive

    • L'enseignant réunit ses élèves autour de lui pour :

    - un exercice de respiration
    - l'écoute d'une chanson parlant d'un chat (Chat, c'est toi l'chat, d'Anne Sylvestre est parfait pour la suite !)
    - l'apprentissage du premier couplet (mélodie + rythme)
    - un jeu rythmique rappelant le texte de lecture : frapper dans ses mains en articulant nettement et en exagérant l'intonation : « Tu... as... vu... le... chat ?... Il... chasse. » Varier le tempo à plusieurs reprises.

    10 h 15 - 10 h 30 : Lecture

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Établir les correspondances graphophonologiques ; combinatoire (produire une syllabe simple) / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent.

    • Relecture du texte, mot à mot, par les élèves pris l'un après l'autre, avec l'aide de l'enseignant au besoin :

    Bilal : Tu... – Coline : as... – Dounia : vu... –  Eddy : le... –  Fatou : chat... –  Gabrielle : point d'interjection... euh... d'interdiction... ah oui, d'interrogation ! ... –  Hicham : Le chat... Non... Y... Illl ! – Ilan : chasse –  Joris : Poinnnnt ! 

    Katia : Tu... – Loan : as... – Maya : vu... –  Nino : le... –  Olympe : chat... –  Peyo : point d'interrogation ! ... –  Quentin : Il... – Rose : chasse –  Salima : Point

    Théo : Tu... – Ulysse : as... – Vanina : vu... –  Willy : le... –  Xénophon : chat... –  Ysolde : point d'interrogation... –  Zéphyr : Il... – Albert : chasse –  Bilal : Point

    • L'enseignant entoure alors les mots chat et chasse puis il les recopie en-dessous, sans rien dire, en script et en cursive.
    • Les élèves lèvent le doigt et disent s'ils les reconnaissent. Le maître appelle des élèves au tableau (Coline, Dounia, Eddy, Fatou, Gabrielle) pour montrer l'un ou l'autre. Puis il sort quatre étiquettes qu'il distribue à Hicham, Ilan, Joris et Katia ; chacun doit « lire » la sienne. Il recommence avec quatre autres élèves (Loan, Maya, Nino, Olympe) qui doivent à leur tour les « lire » à leurs camarades pour validation.
    • À l'aide d'une paire de ciseaux,dans le mot chasse, l'enseignant isole la syllabe cha  et la donne à lire aux élèves. Il la prononce lentement en passant son doigt sous les lettres : « chchchchchaaaa, comme dans chchchaaapeau, chchchâââteau, chchaaalet... ». Les élèves qui le souhaitent font comme lui.
    • Il prend l'autre mot, coupe le t muet et garde à nouveau la syllabe cha puis il la coupe en fonction des deux graphèmes : ch et a et il oralise, tout en faisant le geste Borel Maisonny correspondant : « chchchch comme dans chchchocolat, chchchien, chchaussure... ; aaaa comme dans aaaananas, aaaaallumette, aaaabricot, ... ». Les élèves qui le souhaitent font comme lui.
    • Il montre alternativement la syllabe cha, le graphème ch ou la lettre a. Les élèves répètent en faisant les gestes Borel Maisonny comme lui.

    10 h 30 - 10 h 45 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Trois cas possible :

    • Élèves non-scripteurs : Séance 1 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI.
    • Élèves dégrossis : Séance 1 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI, puis essais en cursive sur l'ardoise : au moins la lettre a (et la graphie ch, si tout se passe bien) après démonstration au tableau par l'enseignant puis essais d'élèves.
      Une ligne de a sur le cahier du jour (→ présentation préparée par l'enseignant en amont : Date écrite en entier, Titre écrit en entier, Modèle du a dans la marge et points de départ en haut à droite du premier interligne tous les deux carreaux).  
    • S'il sait que ses élèves ont appris à écrire en cursive l'année précédente : il a préparé une page de cahier seyes 3 mm sur laquelle on trouve, en cursive : la date, le titre, la lettre a, la graphie ch et la syllabe cha dans la marge et les points de départ en haut à droite du premier interligne tous les deux carreaux pour a et ch et tous les trois carreaux pour cha, puis la phrase entière ou une phrase abrégée : « Le chat chasse. » que les élèves recopieront.

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h - 11 h 15 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    11 h 15 - 11 h 25 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 25 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant colle la fiche de leçons sur les cahiers, carnets ou agendas des élèves (relire p 2) et prépare les cahiers d'exercices ouverts à la page 2 sur les bureaux ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé. 
    • Pour les classes dont les élèves sont non-scripteurs, il a préparé des étiquettes autocollantes portant la lettre a, d'autres la graphie ch et d'autres la syllabe cha.
    • Il prépare le tableau de l'après-midi (voir Écrire et Lire page 2) : la phrase du matin, les modèles chat, chasse, la syllabe cha  et les graphies ch → a, ainsi que deux lignes : 1) ch a ch ch a a ch a ch ch a (cursive et script) ; 2) cha - cha - a - cha - ch - a - cha (cursive et script mêlés)

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Établir les correspondances graphophonologiques ; combinatoire (produire une syllabe simple) / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent / Savoir discriminer de manière auditive et savoir analyser les constituants des mots – Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves découvrent leur cahier d'exercices. Ils montrent les images et donnent le nom de ce qu'ils y voient.
    • L'enseignant donne la première consigne  en montrant l'exercice concerné (il peut avoir prévu des « caches » qu'il aidera les élèves à poser sur la partie dont on ne se s'occupe pas encore) : Écris a, en cursive (en attaché), si tu entends A. Il montre à nouveau comment s'écrit la lettre a en cursive ou distribue les étiquettes autocollantes à ses élèves.
      Le travail étant collectif, il sollicite la participation des élèves :

    L'enseignant montre la première image et demande : « Coline, que vois-tu sur cette image ?

    Coline : des allumettes

    L'enseignant : aaallumettes ? Disons-nous AAAA quand nous disons aaaaallumettes ? Répète Dounia : aaaallumettes ! 

    Dounia : allumettes.

    L'enseignant : Écoute bien : AAAAAllumettes. Ce mot commence par... A-A-A-Allumettes ??? 

    Eddy : Ça fait AAAAA ! On dit le A ! Il faut l'écrire dessous !

    L'enseignant : Très bien, écrivons a... ... Et puis, sur le dessin d'à côté, Fatou ? Dis-nous ce que tu reconnais. 

    Fatou : une araignée. Aaaaaraignée ! Y'a a ! Il faut l'écrire !

    Enseignant : Et ensuite, Gabrielle ? 

    Gabrielle : che-nill' . Che... nill'... Y'a pas de A. Qu'est-ce qu'on fait ?

    Hicham : Y'a qu'à barrer le dessin ! Moi, je le barre !

    Enseignant : Si tu barres, on ne verra plus rien et on ne pourra pas vérifier si tu as su faire. Nous allons mettre une petite croix à la place du a, comme ça... Vous avez bien vu ?... Comme ça, bien sous le dessin de la chenille. Parfait. Et ensuite, Ilan, que vois-tu ?

    Ilan : Où ?

    Joris : Après la chenille. Là. Tu as vu ?

    Ilan : C'est un ananas ! A-NA-NAS ! AAAAAA ! C'est plein de AAAAA ! AAAA ! AAAA ! Je peux l'écrire en majuscule ?

    Enseignant : Non, en cursive (en attaché). Tu sais faire Ilan. Et après Joris, le dernier dessin ? 

    Joris : C'est un arbre. Arbreeeee ! On entend E, pas A.

    Katia : Non, tu te trompes, c'est AAAAArbre qu'il faut dire comme ça, là, on entend le A. Hein, maîtresse ?

    Enseignant : Oui, c'est ça. Passons à la ligne suivante. 

    • Même type de travail, toujours très rapide, pour les deux autres lignes de dessins, avec toujours un enfant différent.
    • L'enseignant ramasse les cahiers ouverts et les pose sur son bureau, les enfants sortent leur livre de lecture et l'ouvrent à la page 2 (à la page du dessin de ce matin)
    • Tous ensemble, en vérifiant au tableau ce que l'enseignant montre, ils relisent la page entière
    • S'il reste du temps, l'enseignant montre comment mettre sa règle sous la ligne 1, et son doigt sous la première graphie qu'il fait lire à Dounia, puis il déplace son doigt sous la deuxième graphie qu'il fait lire à Eddy, puis il continue ainsi (Fatou, Gabrielle, Hicham, Ilan, Joris, Katia, Loan).
    • Même chose pour la ligne 2 pour laquelle seront interrogés les suivants (Maya, Nino, Olympe, Peyo, Quentin, Rose, Salima).
    • Les derniers élèves reliront la ligne 1, toujours une graphie par enfant, puis éventuellement la ligne 2.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Observer des objets simples et des situations d’activités de la vie quotidienne /  Existence, effet et quelques propriétés de l’air (matérialité et compressibilité)

    14 h 45 - 15 h 15 : Éducation physique et sportive

    Relation aux programmes : Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 30 - 15 h 50 : Conte

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute ou d’échanges et manifester, si besoin et à bon escient, son incompréhension.

    15 h 50 - 16 h 05 : Temps incompressible

    • L'enseignant fait sortir aux élèves leur livre de lecture. Il leur distribue leur carnet (agenda/cahier de texte) et éventuellement le cahier de liaison s'il a des renseignements à communiquer aux familles.
    • Il envoie les élèves chercher leurs cartables deux par deux ou trois par trois.
    • Il vérifie que les élèves mettent bien le matériel demandé dans leurs cartables.
    • Il envoie les élèves poser leurs cartables près de leur vestiaire.

    16 h 05 - 16 h 30 : Ateliers autonomes

    Relation aux programmes : Imaginer et réaliser des objets simples et de petits montages / S’approprier par les sens les éléments du langage plastique : matière, support, couleur... / Respecter l’espace, les outils et les matériaux partagés / ...

    • Après avoir réécouté la chanson du matin, la journée finit par des jeux libres, à sa place ou dans des coins dédiés (jeux de construction, puzzles, perles, dessin libre, tangram, attrimaths, ...)
    • Vers 16 h 25, les jeux sont rangés et l'enseignant rappelle aux enfants qu'ils doivent emporter leur cartable et les vêtements qu'ils ont suspendus au vestiaire.

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    ... ; CP : Les débuts en écriture-lecture (2) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (3) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    Un mois plus tard :

    CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


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  • CE1 : Aborder la lecture d'écrits très spécialisés

    Imaginons que, peut-être pour relever un pari, vous décidiez de faire étudier en classe le texte suivant, donné sans illustration :

    Passe une bonne nuit !

    Pendant un tiers de ta vie, tu vas dormir. Ce temps n'est pas perdu. 
    Tous les animaux dorment, c'est obligatoire pour vivre.
    Pendant le sommeil, plusieurs cycles se suivent : le sommeil lent léger, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal.
    Lorsque le soleil se couche, une glande libère l'hormone du sommeil qui t'aide à t'endormir : la mélatonine. 
    Cette glande est située dans ton cerveau et s'appelle glande pinéale car elle ressemble à une pomme de pin. 
    À ton âge, tu dors très vite profondément, aucun bruit ne peut te réveiller, c'est le rôle du sommeil lent. 
    Pendant ce temps, ton corps se repose. 
    Tu rêves surtout pendant ton sommeil paradoxal. Ton cerveau a besoin d'autant d'énergie que le jour pour inventer des histoires folles.

    Voilà. Ne me demandez pas d'où vient ce texte, je ne le sais pas. Je l'ai trouvé sur internet où on m'a affirmé qu'il était prévu pour  la lecture autonome d'élèves de CE1, dans le courant du mois de septembre.

    Je le trouve très ardu et vous propose, toujours si vous avez envie de l'étudier en classe de procéder ainsi.

    Questionner le monde (Vivant) - durée : 30 minutes

    Relations aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion. / Communiquer en français, à l’oral et à l’écrit, en cultivant précision, syntaxe et richesse du vocabulaire. / Lire et comprendre des textes documentaires illustrés. / Extraire d’un texte ou d’une ressource documentaire une information qui répond à un besoin, une question. / Développer un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement et de la santé grâce à une attitude raisonnée fondée sur la connaissance.
    Connaître des caractéristiques du monde vivant, ses interactions, sa diversité. / Reconnaître des comportements favorables à sa santé .

    1. Distribuer le dessin ci-dessus aux enfants (vous le trouverez en taille réelle ici : https://www.rts.ch/2018/02/01/14/43/5244186.image?w=1000&h=612) et en afficher une version agrandie au tableau.

    2. Les laisser dialoguer 5 minutes autour de l'image.

    3. Faire lire les légendes une à une. Laisser de côté les heures dont le décompte n'apparaît pas dans le texte de lecture.

    4. Après chaque légende, réengager le dialogue. Que disent-ils ? Qui peut me donner une définition de ce mot ? Qui peut l'employer dans une phrase ?
    Au cours de ce dialogue, dans ses interventions, ajouter l'adjectif lent aux termes  sommeil (lent) léger, sommeil (lent) profond car il apparaîtra dans le texte de lecture. 
    Profiter aussi de ce moment pour expliquer l'image du mouton que l'on compte pour s'endormir, puis dire que ce faux mouton est en fait une hormone (= un produit chimique)
    appelée mélatonine fabriquée par une glande (= un petit organe qui fabrique des produits chimiques et les envoie dans le corps ou en dehors du corps) en forme de pomme de pin qu'on appelle la glande pinéale. Écrire ces mots au tableau et les illustrer de petits dessins.
    Rassurer les élèves en leur disant qu'ils reverront tout cela au collège et au lycée et qu'ils ne sont pas encore obligés de retenir tous ces mots très compliqués.

    5. Faire récapituler les différentes étapes d'un cycle de sommeil et en profiter pour expliquer qu'au cours d'une nuit de sommeil, il y a plusieurs cycles.
    Récupérer plusieurs de ces images auprès des élèves et les afficher au tableau (faire disparaître la partie endormissement à partir du deuxième cycle de sommeil) en expliquant :
    « Pendant une nuit de sommeil, plusieurs cycles se suivent :
           - Premier cycle : après quelques minutes d'endormissement, sommeil lent léger, sommeil lent profond, nous dormons profondément, aucun bruit ne peut nous réveiller, notre corps se repose, puis sommeil paradoxal, nous rêvons et nous dépensons beaucoup d'énergie. 
           - Deuxième cycle : sommeil lent léger, sommeil lent profond, nous dormons profondément, aucun bruit ne peut nous réveiller, notre corps se repose, puis sommeil paradoxal, nous rêvons et nous dépensons beaucoup d'énergie.
           - Troisième cycle : sommeil lent léger, sommeil lent profond, nous dormons profondément, aucun bruit ne peut nous réveiller, notre corps se repose, puis sommeil paradoxal, nous rêvons et nous dépensons beaucoup d'énergie.
            - Etc. jusqu'à ce qu'il y ait environ 9 h à 12 h de sommeil, sachant que chez l'enfant de 6 à 8 ans, les cycles durent plutôt 120 minutes que 90.

    À partir du troisième ou quatrième cycle, prétexter la fatigue pour obtenir l'aide des enfants dans la récitation des phases de sommeil d'un cycle

    6.     - Dessiner un grand disque au tableau, dire qu'il représente une journée entière de la vie d'un enfant de leur âge.
             - Le partager en trois tiers et en colorier un d'une couleur particulière et les deux autres d'une autre couleur.
            - Expliquer que lorsqu'on partage quelque chose en trois parts égales, chaque part s'appelle un tiers.
            - Écrire alors un tiers à côté de chacun des tiers et les faire compter. Dire : « Il y a trois tiers dans un disque entier ».
            - Faire remarquer que les mots trois et tiers comment par la même lettre et que cela aide à s'en souvenir. Les faire jouer à répéter « Tttttrois, Tttttiers » à plusieurs reprises.

    7. S'il reste du temps, faire récapituler aux enfants ce qu'ils ont appris en s'aidant de tout ce qu'il y a au tableau (affiches des nombreux cycles de sommeil se succédant au cours d'une nuit, disque de la journée avec durée de sommeil apparente et dessins et mots pour glande pinéale, hormone, mélatonine ).

    7. Laisser reposer un jour ou deux, si possible en laissant affiché au mur les différentes informations (affiche composée hors de la présence des enfants, du type carte mentale) à hauteur d'enfants puisqu'ils puissent aller l'observer.

    Lecture oralisée - durée : 45 minutes

    Nota bene : Ce texte n'est absolument pas adapté aux nombreux élèves non-lecteurs qui sont scolarisés au CE1 en cette rentrée 2018. Pour eux, cette activité est inaccessible. Remplacer cet exercice par un travail d'imprégnation graphémique sur des phrases qui seront à leur portée, tant au point de vue du décodage qu'à celui de la compréhension.

    Relations aux programmes :
    L
    ire :
    Identifier des mots de manière de plus en plus aisée. / Comprendre un texte. / Pratiquer différentes formes de lecture. / Lire à voix haute. / Contrôler sa compréhension.
    Comprendre le fonctionnement de la langue : Identifier des relations entre les mots, entre les mots et leur contexte d’utilisation ; s’en servir pour mieux comprendre. / Étendre ses connaissances lexicales, mémoriser et réutiliser des mots nouvellement appris.

     

    Matériel : un texte écrit en gros au tableau, un texte pour chaque élève (je vous ai dispensé de la mise en page du texte initial, très brouillonne, mais j'ai essayé de garder la taille de caractères) ; l'affiche préparée après la séance de Questionner le Monde (domaine du vivant)

    1. Avant de distribuer le texte aux élèves, leur expliquer que ce qu'ils vont lire va sans doute leur rappeler quelque chose dont la classe a parlé très récemment et qui est encore affiché sur un des murs.

    2. Dévoiler le texte écrit au tableau et faire lire le titre par un premier élève, à voix haute.

    Passe une bonne nuit !

    Demander alors aux élèves s'ils savent à quel affichage le texte semble se rapporter. Accepter toutes les réponses mais demander de les argumenter.
    Faire sérier les hypothèses et demander laquelle nous conserverons.

    3. Confirmer leur choix. Placer l'affiche face à eux et en faire alors rappeler rapidement les différentes parties. Favoriser le réemploi du lexique spécialisé mais ne pas l'exiger des élèves. En revanche, l'employer soi-même.

    4. Distribuer le texte aux élèves. Selon le niveau de la classe, on travaillera :

    • surtout sur le texte au tableau (classe faible),
    • alternativement sur le texte du tableau et et sur celui distribué aux élèves (classe de niveau moyen)
    • uniquement sur celui distribué aux élèves (classe de niveau très élevé en ce début d'année de CE1). 

    5. Dès le texte distribué, faire lire la première phrase à un des élèves n'ayant pas encore lu à voix haute :

    Pendant un tiers de ta vie, tu vas dormir.

    Demander aux élèves de reformuler et expliquer cette phrase et son lexique. Au besoin, montrer le disque colorié en 1/3 et 2/3. Faire rappeler la signification du mot tiers et la façon dont on peut mémoriser le nombre de tiers dans un disque entier (ttttrois... tttttiers...).

    Nota bene : À partir de maintenant et jusqu'à la fin de l'exercice, le lecteur de la phrase proposée sera toujours un des élèves n'ayant pas encore lu à voix haute.

    6. Recommencer avec la deuxième phrase. 

    Ce temps n'est pas perdu. 

    Demander aux élèves de reformuler et d'expliquer pourquoi on nous dit cela. Les élèves pourront bien entendu se référer à l'affiche pour toute explication. Faire valider les réponses des uns par les autres.

    Exemple de réponses :

    • Parce qu'on se repose.
    • Parce qu'on fait des rêves agréables 
    • Parce que tout le monde dort alors c'est du temps normal.
    • Parce que c'est obligé de dormir.
    • Parce qu'on reprend de l'énergie

    7. Phrase 3 :

    Tous les animaux dorment, c'est obligatoire pour vivre.

    Reformulation et explications données par les élèves. Accepter que les élèves parlent un temps (bref) de leurs animaux familiers et de leurs habitudes de sommeil. Ce sont des petits, même lors d'une lecture très spécialisée, ils ont besoin de s'entourer de leur univers.

    8. Phrase 4 :

    Pendant le sommeil, plusieurs cycles se suivent : le sommeil lent léger, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal.

    Reformulation et explications données par les élèves. Les élèves pourront bien entendu se référer à l'affiche pour toute explication. Faire valider les réponses des uns par les autres.
    Ne pas exiger que les enfants se souviennent de tous ces termes, leur expliquer que ce texte est justement là pour soulager leur mémoire en lui évitant d'avoir à les retenir par cœur : s'ils en ont besoin, ils sauront où les retrouver.

    9. Phrase 5

    Lorsque le soleil se couche, une glande libère l'hormone du sommeil qui t'aide à t'endormir : la mélatonine. 

    Reformulation et explications données par les élèves. Les élèves pourront bien entendu se référer à l'affiche pour toute explication. Faire valider les réponses des uns par les autres.
    Ne pas exiger que les enfants se souviennent de tous ces termes, leur expliquer que ce texte est justement là pour soulager leur mémoire en lui évitant d'avoir à les retenir par cœur : s'ils en ont besoin, ils sauront où les retrouver.

    10 : Phrase 6 :

    Cette glande est située dans ton cerveau et s'appelle glande pinéale car elle ressemble à une pomme de pin. 

    Élèves : Reformulation, explications à l'aide de l'affiche et rappel du rôle de l'écrit « adjuvant de la mémoire ». Écrire au tableau les mots pomme de pin et pinéale de façon à ce que les lettre p.i.n soient exactement les unes en-dessous des autres et réexpliquer :
    « Ces mots se ressemblent et les « choses »
    qu'ils représentent ont un point commun. Bientôt, nous saurons dire que ce sont des mots de la même famille. Peut-être l'avez-vous déjà fait de temps en temps au CP ?... » Accueillir quelques (brèves) réponses.

    11 : Phrase 7 :

    À ton âge, tu dors très vite profondément, aucun bruit ne peut te réveiller, c'est le rôle du sommeil lent. 

    J'aurais dit la caractéristique plutôt que le rôle qui, lui, va être donné dans la phrase suivante ; mais bon, jouons le jeu jusqu'au bout.

    Élèves : Reformulation, explications à l'aide de l'affiche. Expliquer que si l'écrit peut, de temps en temps, aider la mémoire en conservant pour elle les notions compliquées, ici, ce n'est pas nécessaire car c'est une notion simple qu'ils peuvent retenir.
    Leur demander s'ils peuvent rappeler à quoi sert le sommeil lent léger puis profond. Les féliciter s'ils s’en souviennent ; s'ils ne s'en souviennent pas, dire que ce n'est pas grave et passer à la phrase suivante. 

     

     

    12 : Phrase 8 :

    Pendant ce temps, ton corps se repose. 

    Élèves : Reformulation, explications à l'aide de l'affiche. Demander pourquoi nous avions dit que ne pas savoir répondre à la question « À quoi sert le sommeil lent léger puis profond », ce n'était pas grave.

    Exemple de réponses :

    • Parce que on allait bientôt avoir la réponse
    • Parce que le texte nous le disait juste après 

    Demander ensuite s'ils pensent que c'est une phrase qu'ils peuvent mémoriser ou s'ils auront besoin de la rechercher dans le texte pour se la rappeler. Accepter toutes les réponses argumentées.

     

     

    13 : Phrase 9 :

     

    Tu rêves surtout pendant ton sommeil paradoxal.

    Élèves : Reformulation, explications à l'aide de l'affiche. Demander si c'est une phrase qu'ils pourront mémoriser ou s'ils risquent d'avoir besoin du texte pour s'en souvenir. Accepter toutes les réponses argumentées.

    Exemple de réponses :

    • Oui parce que c'est court
    • Non parce que le mot paradoxal est difficile
    • Oui parce que je penserai aux dessins de l'affiche et aux mots écrits en violet (sommeil paradoxal = rêves)

    14 : Phrase 10 :

    Ton cerveau a besoin d'autant d'énergie que le jour pour inventer des histoires folles.

    Élèves : Reformulation, explications à l'aide de l'affiche. Faire expliquer rapidement le mot énergie (= force, puissance, tonus). Demander à quoi ils utilisent cette énergie le jour. Les laisser raconter (brièvement) leur univers familier car l'épreuve a été lourde pour eux.

    Nota bene : Ce texte ne présentant pas un très grand intérêt pour un enfant de 6 ans 8 mois à 7 ans 8 mois, on ne le relira pas, ni en entier, ni paragraphe par paragraphe. Les enfants auront d'autres occasions dans leur vie de se retrouver confrontés au lexique et aux notions qu'il contient.

    Prolongements :

    Les tiers

    Matériel : des drapeaux de différents pays d'Europe.  

    Faire rappeler ce qu'est un tiers. Demander aux élèves de trier leurs drapeaux en deux familles :

    • celle où la surface du drapeau est partagée en trois tiers
    • celle où la surface du drapeau n'est pas partagée en trois tiers

    Familles de mots

    Matériel (à de très nombreuses reprises dans l'année) : les textes de lecture  - la partie « Lexique » du manuel (ou fichier) d'étude de la langue - les dictées - les textes lus pendant les séances Matière, Vivant, Espace, Temps du programme de Questionner le monde - les poèmes - les chants - ...  

    À l'occasion de recherches sur le sens d'un mot précis, faire chercher des mots de la même famille. Rappeler à cette occasion le nom de la glande qui ressemble à une pomme de pin et ce que nous avions dit sur son nom.
    Au fur et à mesure de l'année, enrichir ce propos de tous ceux que nous aurons tenus au sujet des familles de mots.

    Travail individuel sur le texte

    Nota bene : Ce texte étant selon moi bien trop difficile pour être travaillé en autonomie, surtout en début d'année, le travail individuel sur le texte devra être très simple et se dérouler tout de suite après une relecture oralisée du texte, effectuée par les élèves, paragraphe par paragraphe.

    Il consistera à :

    • cocher des réponses exactes dans un QLM (exemple : l'hormone qui favorise l'endormissement est : la mélatonine - la nuit - le lit ; la glande pinéale ressemble à : un lapin - une pomme de pin - un peintre ; dans un disque entier, il y a : juste un  tiers - juste deux tiers - juste trois tiers ; ... ) 
    • relier des informations (exemple : sommeil lent → se reposer ; sommeil paradoxal → faire des rêves ; ... )
    • relier des dessins et des mots (tiers ; glande ; hormone ; sommeil paradoxal ; sommeil lent)

    plutôt qu'à :

    • répondre par des phrases complètes à des questions
    • donner des définitions
    • calculer la durée de sommeil d'un enfant ayant effectué 5 cycles de sommeil de 1 h 30
    • comparer cette durée avec celle du tiers des heures d'un jour de 24 h

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