• V.2.A. Mise en route - CP à CM2 (3)

    Classe Élémentaire avec CP 

    (3e partie)

    Premier jour de classe

    Après-midi :

    1) Musique

    L’après-midi, le groupe est accueilli dans la cour, sous le préau ou dans la salle de musique. Il se ressoude en apprenant à chanter en chœur une mélodie simple, à pratiquer un jeu instrumental amusant, ou en écoutant un extrait musical qui sera prétexte à expression corporelle si les locaux le permettent. Si cela n’est pas possible, ce moment d’expression (danse, mime) prendra place, de manière rituelle, pendant l’une des séances d’EPS qui suit le moment musical.

    2) EPS

    C’est dans une école rurale, aux classes multi-âges par nécessité, que la marque de fabrique de l’école républicaine et des grands mouvements d’éducation populaire peut le plus facilement rester vivante : quoi de mieux en effet que le jeu sportif pour acquérir les valeurs de partage, de solidarité, d’échange et de camaraderie ?
    Sa pratique quotidienne, en début d’après-midi, permet au maître d’y associer l’Éducation Morale et Civique sans perte de temps ni discussions abstraites pendant lesquelles les enfants, bien dressés, récitent leur catéchisme.

    L’EPS donne l’occasion aux élèves à l’intelligence plus pratique de briller face à leurs camarades plus à l’aise dans les domaines intellectuels. Elle permet cette première compréhension concrète de l’espace et du temps, celle vécue corporellement, intégrée sans même s’en rendre compte.

    • Un petit échauffement tout simple qui servira aussi à fixer la latéralisation de certains, à enrichir le vocabulaire d’autres et à en calmer et concentrer quelques-uns.
    • Un jeu collectif, avec ou sans ballon, héritier des fameux jeux de colo ou de patronage.
    • Un exercice plus dirigé qui permettra, lorsque son apprentissage sera intégré par tous, de progresser dans le grand jeu.
    • Enfin, un retour au calme, assis en rond, pour un dernier jeu d’attention visuelle ou auditive et le tour est joué.

    Les enfants sont ravis, le maître n’a pas été obligé de redécouvrir l’Amérique en créant de toutes pièces une séance parfaite truffée de mots compliqués, s’insérant dans une progression extraordinaire aux objectifs hallucinants.
    Demain, ils recommenceront et, peu à peu, chacun progressera, à son rythme, entraîné par ses camarades et son maître, content de bouger et de maîtriser son corps. 

    3) Activités scientifiques et techniques

    En utilisant de préférence une méthode de sciences basée sur l’observation, le maître peut mener de front une séance pendant laquelle tous ses élèves, du plus jeune au plus âgé, tireront profit des manipulations, observations et expérimentations menées collectivement.
    Ils y apprendront à observer avec méthode, décrire avec précision leurs observations, traduire celle-ci par des dessins qui, au fil des ans, se transformeront en schémas, exacts et précis. Ces observations et expérimentations les mèneront sans hâte du concret vers l'abstrait, du particulier vers le général, en cinq années d'école élémentaire pendant lesquelles ils auront accumulé et relié entre elles les connaissances, les compétences et les capacités.

    C’est par exemple par une leçon sur l’air[1], directement reliée à la séance d’EPS par les constatations d’usage sur le gonflage des ballons, l’essoufflement après l’effort ou le vent qui contrarie les mouvements des volants de badminton, que le maître captera l’intérêt de toute la classe.

    • Il les rassemblera alors devant le tableau sur lequel il projettera une illustration ou une photo prise un jour de grand vent et fera répertorier à tous, en commençant par les plus jeunes, les signes de la présence de l’air.
    • Il continuera par les images du manuel de cycle 2 qu'il complètera rapidement par celles de celui de cycle 3.
    • La séance, qui se gardera bien d’être exhaustive, se terminera par une lecture pour les grands du CE2 et du CM et une illustration libre pour les petits du CP et du CE1.
    • Le maître n’aura plus qu’à demander aux élèves d’apporter le matériel nécessaire à la séance du lendemain (bouteilles plastique, entonnoirs, bassines), de mettre une carafe d’eau dans le réfrigérateur de la cantine et l’heure de la récréation aura sonné.

    4) Récréation

    Voir Matinée.

    5) Arts Plastiques

    Après la récréation, c’est pour une autre des marques de fabrique de l’École, tendance Éducation Nouvelle ou École Active, que la classe se réunit encore une fois : pendant la dernière partie de la journée, les élèves vont s’exprimer, par le dessin et les arts plastiques.

    Dans ces domaines-là non plus, point n’est besoin de grands mots, d’objectifs échevelés, de projets démesurés. L’enfant aime se voir progresser, il apprécie beaucoup moins d’être entraîné vers la noyade ou condamné au rôle d’exécutant des basses œuvres d’une production adulte bien trop sophistiquée pour ses faibles moyens.

    Le maître a donc choisi une œuvre plastique[2] facile à analyser, à commenter, à s’approprier de manière à pouvoir l’intégrer à une production personnelle.

    Afin de concentrer les activités, il pourra par exemple choisir de faire illustrer les poèmes que ses élèves apprendront ces jours prochains en s’inspirant du dessin au trait de la première séance proposée par le site signalé en note de bas de page.

    Premières semaines

    Le lendemain et les jours suivants, le maître continue à donner forme à sa classe, de manière à ce que les enfants sachent qu’ils sont là pour apprendre et réfléchir ensemble, aidés par un adulte bienveillant venu exprès pour leur faciliter la tâche.  

    Le rythme des journées, toujours identique, permet l’acquisition de repères temporels sûrs. Le maître aide ses élèves en variant le moins possible l’ordre et la durée des activités. L’acquisition du rythme hebdomadaire, ainsi que le nom des jours pour les plus jeunes, se stabilise grâce aux activités plus variées de l’après-midi. 

    Lecture, arts et littérature sont le point de départ de chaque demi-journée de classe. Les élèves savent que l’aisance qu’ils acquerront dans ces domaines sera le garant de leur réussite scolaire, au moins pendant toutes leurs années d’école élémentaire. 

    Le vocabulaire, la syntaxe, travaillés tant à l’oral qu’à l’écrit pendant les deux tiers de chaque matinée, et aussi souvent que possible, l’après-midi, leur assurent une compréhension de plus en plus fine de la langue et de son code écrit qui leur servira au cours de chaque activité.

    Chaque jour amène son lot de progrès et développe pas à pas les jeunes corps et les jeunes esprits... Les temps de la journée ont pris rapidement leur place. La durée des activités, éventuellement ponctuée par la sonnerie d’un minuteur et la consultation d’une horloge par les plus âgés, aide les élèves à garder présentes à l’esprit les échéances du temps qui passe. Confortés dans leurs capacités, ils prennent avec confiance leur autonomie.

    La cohésion du groupe installe l’envie d’apprendre. Les enfants prennent plaisir aux activités que le maître organise et dans lesquelles chacun a sa place, au milieu de tous ses camarades. Ils ont compris que ces activités collectives sont toutes chargées d’une dimension instructive.

    Les apprentissages, grâce à leur place prépondérante et leur caractère routinier, se sont vite structurés. Chaque jour, chaque élève sait qu’il va au cours des moments institutionnalisés s’exercer avec ses camarades de classe à prendre des repères de plus en plus fins dans le monde des savoirs savants. Chacun sait où il va, confiant dans ses capacités car épaulé par son maître et ses camarades de classe qui avancent avec lui, sur le même chemin.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente : V. 1. Cinq niveaux et plusV.2.A. Mise en route - CP à CM2 (1)V.2.A. Mise en route - CP à CM2 (2)V.2.A. Mise en route - CP à CM2 (3)

    Notes :

    [1] Pour cette leçon, voir Questionner le Monde Cycle 2 et Leçons de choses C3.

    [2] Excellente progression pour le CP, facilement adaptable pour des élèves de CE et de CM, sur ce site : http://ouiphi.eklablog.com/une-progression-pour-le-cycle-2-c25389902.
    Pistes musicales dans Une année au concert, cycle 2, Scéren.

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    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

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  • MS : Premiers outils mathématiques (2)

    Concernant les apprentissages en maternelle, et même au CP, s'il y a bien une phrase qui m'énerve à chaque fois que je l'entends ou que je la lis, c'est : « ponctuellement on le fait. » Faire ponctuellement, avec des « moins de sept ans », cela équivaut souvent à ne rien faire d'utile.

    Attention, je parle bien d'apprentissages et non d'habillages. Bien évidemment, nous n'allons pas installer espaces, matériaux, jeux, jouets, activités une fois pour toute le jour de la rentrée et faire ronronner tout cela pendant dix mois, à l'identique, sans jamais se permettre le moindre écart. En revanche, du début à la fin de l'année, nous allons nous efforcer chaque jour et à chaque instant de tirer profit de toute cette diversité, actuelle ou à venir, pour que nos élèves découvrent, apprennent, s'exercent et s'entraînent dans tous les domaines.

    Ainsi, dans le domaine qui nous intéresse aujourd'hui, celui du Repérage dans l'Espace, nous abandonnerons l'idée selon laquelle, « ponctuellement... », nous «  travaillerons sur/sous, en bloquant la semaine du 18 au 25 septembre, de 9 h 45 à 10 h 15, le lundi avec les enfants de l'équipe des Lutins, le mardi, avec les Elfes, le jeudi avec les Farfadets et le vendredi avec les Licornes » ou que nous chercherons « pour la Période 3, un album qui permettrait de balayer le programme Repérage dans l'Espace de l'année, parce que nous n'avons rien fait en Périodes 1 et 2, et que nous avons déjà choisi de faire Élevage de chenilles en Période 4 et Danse et Expression corporelle en Période 5 ».

    Bien au contraire, nous porterons toute notre attention à ce travail sur le repérage spatial et sur sa représentation dès aujourd'hui,... et demain,... et après-demain,... et la semaine prochaine,... et les suivantes,... même la semaine pendant laquelle nous préparerons le cadeau de Noël,... ou les crêpes du Carnaval,... ou l'œuf de Pâques,... ou encore le cadeau de Fête des Mères...
    Et même pendant celle où nous axerons les activités de toute l'école autour du goût,... ou de la presse,... ou du vivre ensemble,... ou encore sur la résonance de l'univers socratique dans la pensée de Platon et celle de Confucius...

    Ne croyons pas non plus que nous réglerons avantageusement ce volet en lui attribuant cinq petites minutes ritualisées chaque jour. Le tarif minimum, ce sera depuis le moment où, avant d'entrer en classe, l'on demande à Enzo de ranger sa petite voiture dans sa poche pour pouvoir donner la main à Mounia qui se trouve à côté de lui, jusqu'à celui où, le soir à la sortie, on lui rappelle qu'il doit se diriger tout droit vers le couloir pour y retrouver ses parents qui attendent, en dehors de l'espace-classe, de pouvoir le ramener chez lui.

    En mobilisant à longueur de journée et en toutes sortes de circonstances, toutes les fonctions cognitives de nos élèves, qu'elles soient motrices, sensorielles, verbales ou mnésiques, dans toutes sortes d'espaces, nous constaterons que nous leur avons permis d'engranger, emmagasiner, élaborer, organiser toutes ces données et qu'ils ont appris sans tout ce dont ils ont besoin pour se repérer dans l'espace et commencer à le représenter.

    C'est ce travail de mobilisation personnelle et d'organisation du milieu ambiant (espaces, matériel, activités, communication, gestion) que j'ai voulu présenter dans les chapitres de ce guide pédagogique.
    À vous de voir s'il peut vous être utile et si vous y voyez des compléments à ajouter ou des modifications à effectuer.

    Je vous souhaite une bonne lecture (et de bonnes vacances à tous les collègues de la zone A !).

    Télécharger « SE REPÉRER DANS L'ESPACE.pdf »

    Dans la même série :

    Nota bene : Ce qu'il y a de bien quand on ne se sent pas investi d'une mission quasiment divine, c'est qu'on peut reconnaître son dilettantisme sans vergogne. Figurez-vous qu'en relisant la première partie, mise en ligne mercredi, j'y ai relevé quelques coquilles et autres soucis de mise en page. De plus, je me suis aperçue que je n'avais pas mis de numéros de page. C'est désormais corrigé.
    J'ose espérer qu'il n'y a pas encore eu grand monde qui a imprimé ce travail et je rassure ceux qui l'auraient déjà fait, cela ne porte que sur des détails de peu d'importance.

    MS : Premiers outils mathématiques (1) ; ... ; MS : Premiers outils mathématiques (3) ; MS : Premiers outils mathématiques (4) ; MS : Premiers outils mathématiques (5)

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  • MS : Premiers outils mathématiques (1)
    Merci à la mairie de Hochfelden pour cette illustration d'une séance de structuration de la pensée mathématique, sous-domaine du repérage spatial, en école maternelle.

    Un nouveau chantier qui me tenait très à cœur. Sachez d'abord que je me réjouis chaque jour de voir l'École Maternelle sortir de la spirale primarisante dans laquelle elle avait été précipitée depuis une bonne vingtaine d'années.

    Voilà que renaît, appuyée sur des données scientifiques sérieuses, l'école du jeu et de l'apprentissage sans leçons, l'école qui prépare l'enfant en exerçant ses facultés physiques, sensorielles, langagières et sociales plutôt qu'en lui faisant exécuter à vide des exercices d'écriture de lettres et de chiffres, de récitation de listes variées (alphabet, suites de mots-nombres, de noms de jours ou de mois, ...) et de technologie appliquée à la production artistique.

    Évidemment tout n'est pas encore parfait et la Maternelle a de la peine à se dégager du désir d'évaluer sans cesse, de noter chaque progrès, que ce soit par une photo ou un point de couleur, de trouver la suite parfaite d'exercices déguisés en jeux qui permettrait à chaque enfant de chaque classe d'atteindre tel niveau, tel jour et de ne plus jamais le perdre...

    Elle a aussi de la peine à sortir du tri par domaines pour passer à l'observation réfléchie des capacités du milieu ambiant à participer autant que faire se peut au  développement des fonctions cognitives de chacun, en n'oubliant ni la créativité, ni la flexibilité, grandes délaissées de la période Primarisation de l'école des petits !

    Enfin, elle subit encore la tyrannie d'une idée d'un enfant adulte miniature qui, comme un grand, doit s'intéresser aux nombres, aux lettres et aux marqueurs temporels sociaux pour être un bon élève.

    Pour l'aider à trouver le chemin d'une école qui, comme le préconisait déjà Pauline Kergomard en 1882, « [ tienne ] compte des diversités de tempérament, de la précocité des uns, de la lenteur des autres, [ ne cherche pas à ] les faire tous parvenir à tel ou tel degré de savoir [ mais fasse en sorte ] qu’ils sachent bien le peu qu’ils sauront, qu’ils aiment leurs tâches, leurs jeux, leurs leçons de toute sorte, [de façon à ce ] qu’ils n’aient surtout pas pris en dégoût les premiers exercices scolaires », me voilà partie dans la rédaction d'un guide pédagogique sur la structuration de la pensée mathématique en Moyenne Section.

    Après cette première partie, que je vous dévoile aujourd'hui et qui pose les données du problème, en viendront d'autres.
    Chacune sera consacrée à l'un des domaines de cette structuration, à travers toutes les activités de la classe, de manière à ce que continue  à grossir la  boule de neige, agrégat d'impressions, d'intuitions, de paroles, de repères, d'identifications et de raisonnements, que chaque petit enfant pousse devant lui depuis le jour de sa naissance.

    La première est consacrée au domaine-roi de l'année de MS, le repérage spatial.  Elle est déjà prête et c'est très vite que je pourrai vous la proposer. Les autres suivront, à mon rythme, dans l'ordre suivant : Formes et grandeurs - Nombre - Repérage temporel.

    En attendant, voici le titre, la programmation conforme au programme d'enseignement de l'école maternelle, tel qu'il a été fixé dans le BO spécial n°2, du 26 mars 2015, et un essai de progression qui n'en est pas une puisqu'on ne peut ni enrouler ni dérouler une boule de neige et qu'il est très difficile de poser sur le papier une progression en étoile...

    Télécharger « titre + progression.pdf »

    Dans la même série :

     ... ; MS : Premiers outils mathématiques (2) ; MS : Premiers outils mathématiques (3)MS : Premiers outils mathématiques (4) ; MS : Premiers outils mathématiques (5)

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  • CM2 : Mathématiques et Étude de la Langue
    Des CM2 encore en vie après avoir utilisé ces manuels. Salut Théo, Théo, Paul et Damien !

    Après un petit toilettage du manuel (essentiellement des coquilles et une pagination très très spéciale), je replace en « tête de gondole » ces outils qui pourront convenir dans un CM2 d'un bon niveau, de préférence après l'utilisation dans les niveaux précédents des fichiers et manuels dont vous trouverez la liste en fin d'article.
    Pour un CM2 moins à l'aise, choisir de préférence les manuels CM1 ou même, éventuellement, le fichier CE2, à faire alors en accéléré. 

    Mathématiques  

    Donc pas besoin d'un long discours, vous verrez bien vous même. Voici le manuel de mathématiques, directement inspiré du Calcul Quotidien, CM2, édition 196o, de G. Bodard et H. Bréjaud, édité chez Nathan.
    J'ai juste supprimé des leçons et taillé dans le nombre de problèmes parce que 36 semaines de 30 heures de classe, cela permet de faire beaucoup plus de réflexion, de calcul et de géométrie que 36 semaines de 24 heures, réadapté les prix, changé les prénoms et les situations trop désuètes parce que, déjà à l'époque, fille d'une mère très féministe et d'un père à fond pour l'égalité des sexes, du haut de mes neuf à dix ans, je râlais quand Marie-Andrée faisait la vaisselle pendant que Jacques et Henri jouaient aux billes dans la rue !

    Télécharger « Mathématiques CM2-1.pdf »

    Et la suite, juste en liens de téléchargement :

    Télécharger « Mathématiques CM2-2.pdf » (Fichier corrigé le 28/01/2020)

    Télécharger « Mathématiques CM2-3.pdf »

    Des corrigés pour aller plus vite (En cours de rédaction) :

    CM2 : Corrigés Mathématiques (1) ; CM2 : Corrigés Mathématiques (2) ; CM2 : Corrigés Mathématiques (3) ; CM2 : Corrigés Mathématiques (4) ;

    Étude de la langue 

    Un manuel d'étude de la langue calqué sur celui de CM1, de manière à pouvoir l'utiliser dans les multi-niveaux et même, éventuellement, de piocher dans l'un ou dans l'autre, selon le niveau de chaque élève.
    Comme celui-ci, il comporte un programme de grammaire, de conjugaison et d'orthographe auquel il ajoute un programme de vocabulaire méthodique ainsi qu'un apprentissage progressif de la rédaction, partant d'un court paragraphe et amenant les élèves à rédiger différents types de textes (raconter, décrire, imaginer, ...).

    Les deux progressions coïncident la plupart du temps. Les leçons sont les mêmes, basées sur l'observation d'un court texte pour éviter que l'attention se dilue. Quelques compléments ont parfois été ajoutés lorsqu'ils étaient nécessaires.

    Les exercices d'entraînement sont le plus souvent différents mais sollicitant comme ceux du manuel précédent les capacités des enfants à écrire, réfléchir et comprendre. Certains ont été conservés car ils présentaient un réel intérêt et méritaient d'être proposés à nouveau.

    Pour l'instant, seuls les deux premiers trimestres sont disponibles. Je fais tout mon possible pour vous permettre de télécharger la totalité de la progression annuelle rapidement.

    Ce manuel a été élaboré à partir de manuels anciens : essentiellement Grammaire et conjugaison au Cours Moyen et Le français par l'usage de J. Ageorges et J. Anscombres, chez MDI - Grammaire, Conjugaison, Orthographe, Vocabulaire méthodique de L. Rigaud et H. Vasconi, chez Sudel. Je remercie le blog Manuels anciens pour cette mise à disposition.

    Nouvelle version - 2023

    Télécharger « Grammaire CM2 - 1.pdf »

    Édité le 16/04/24 : Coquille dans le 1er tableau de conjugaison C15. Merci à Martin pour sa vigilance  : 

    Télécharger « Grammaire CM2 - 2.pdf »

    Télécharger « Grammaire CM2 - 3.pdf »

    Des corrigés pour aller plus vite :

    CM2 : Corrigés Étude de la Langue (1)

    Guide pédagogique (en cours de rédaction) :

    CM1-CM2 : Étude de la langue (1) ;


    71 commentaires
  • Racontamus, écoutatis, comprenunt (7)
    Merci à l'Institution Ste Marie pour cette illustration

    Nous continuons à feuilleter un livre vieux de plus de cent ans... et nous rencontrons des concepts éducatifs à la pointe de l'innovation, aux dires de certains.
    Ainsi, dès le premier paragraphe, Miss Sara Cone Bryant nous parle d'appeler à la rescousse nos capacités d'empathie, car c'est cette empathie avec les personnages du conte qui nous permettra de toucher et révéler le sentiment empathique de nos auditeurs.
    Plus tard, elle nous demande, comme certain pédopsychiatre très en vogue, de remiser notre surdose d'amour-propre de spécialiste de l'édification éducative des tout-petits, et de la remplacer par de la simplicité et du naturel venant du cœur.
    Enfin, elle nous conseille de faire en sorte que les enfants se créent des images fortes pour s'approprier l'histoire jusqu'à savoir la raconter eux-mêmes.

    Mais il y a aussi du tellement innovant que cela nous étonne, nous heurte même parfois.

    • Miss Sara Cone Bryant nous parle du mouvement très rapide d'une histoire, là où nous appuyons pesamment pendant plusieurs semaines sur les coutures d'une moufle qui craque.
    • Elle nous propose la simplicité, garante d'une bonne compréhension, mais nous met en garde contre la trivialité, pourtant reconnue essentielle par tel grand ponte de la littérature simplifiée jusqu'au niveau supposé de ceux qu'il semble considérer en lui-même comme des « indigents indigènes »...
    • Elle nous met à nouveau en garde contre les « histoires à tout faire » qu'elle souhaite bannir des écoles en ce qu'elles ennuient les enfants et les détournent du plaisir de lire.
    • Elle nous dit que notre plaisir peut être ailleurs que dans la nouveauté d'une histoire qui est nouvelle pour nous et nous encourage à faire semblant de nous intéresser à celles que nous avons ressassé un nombre incalculable de fois parce que nous savons que ce sont celles-ci qui conviendront à nos élèves.
      Elle nous promet qu'alors nous découvrirons un autre plaisir, une autre motivation que celle de dire Roule Galette pour la trente-sixième fois ou Les trois petits cochons pour la vingt-cinquième fois.

    COMMENT RACONTER
    DES HISTOIRES
    À NOS ENFANTS

    d'après
    MISS SARA CONE BRYANT
    F. NATHAN

    CHAPITRE IV
    COMMENT RACONTER UNE HISTOIRE
    (2e partie)

    La disposition d'esprit du conteur

    Il est bon que l'esprit de l'histoire s'impose dès le début , et cela dépendra de la clarté et de l'intensité de votre disposition initiale.  Un acte de mémoire et de volonté est nécessaire. 
    Exemple : Le vilain petit canard, d'Andersen. 
    Avant d'ouvrir les lèvres, rappelez-vous la pathétique série des mésaventures du petit cygne comme un composé d'ignominies imméritées, d'étonnements ridiculisés, sous-tendu de satire dirigée contre les préjugés vulgaires. Ajoutez-y le charme du style d'Andersen et vous êtes prêts : le petit canard trotte dans votre imagination, vous plaignez ses souffrances et vous anticipez son triomphe avant même de commencer.
     
    Ainsi donc, l'esprit du récit devra s'imposer dès le début, avec autorité, et s'affirmer, de plus en plus, dans la mesure àù le conteur se l'est assimilé et s'en fait l'interprète conscient.

    Manière de dire l'histoire

    En bonne disposition de vous-même, ayant vos auditeurs commodément installés autour de vous, sachant votre texte, vous commencez à le dire. 
    Dites-la, alors, simplement, logiquement, dramatiquement, avec entrain.

    Simplicité

    Simplement s'applique à la manière comme à l'expression. Pour la manière, c'est sans affectation, sans pose ou prétention. Il est ridicule de dénaturer sa voix, de parler avec mièvrerie, de penser à la valeur édifiante ou éducative que l'on fait. C'est difficile pour ceux qui sont sous la malédiction d'une surabondante mesure d'amour-propre. 
    Le remède est de perdre son art et de penser à l'histoire de manière si absorbante qu'on n'ait plus le temps de penser à soi.

    Certains éducateurs pensent qu'on ne devrait pas donner aux enfants une littérature trop simplifiée. Ils nous disent que les jeunes préfèrent les choses au-dessus de leur portée.  
    Il peut y avoir du vrai dans le cas d'histoires lues par l'enfant pour lui-même. Pour les autres, il faut se souvenir que le mouvement d'une histoire racontée est très rapide : une conception qui n'est pas saisie au passage est irrévocablement perdue.
    L'art de conter est un art d'amusement et son but est sacrifié si les idées et les images ne se glissent pas assez facilement dans le conscient de l'enfant pour lui éviter la sensation d'effort.
    Il va sans dire cependant que simplicité ne veut pas dire trivialité.

    Mouvement logique

    Le mouvement logique est une qualité très importante. L'histoire que l'on raconte est faite pour être regardée. Son action doit être ininterrompue et d'une vitesse croissante, se déroulant avec rapidité, pour se terminer par une « chute » effective.
    Des digressions, des commentaires, détruisent ce mouvement. Les incidents doivent être rapportés l'un après l'autre, sans autre explication, ni description que ce qui est absolument nécessaire à la clarté du récit*, qui doit se dérouler logiquement.

    * : Souligné par moi-même. Attention aux récits racontés pour se faire plaisir qu'aucun élève, sauf Augustine-Isaure et Côme-Gonzague, ne suit avec plaisir et intérêt. Si Emma et Léo décrochent, on s'arrête et on explique !

    Quant aux explications, et à la morale, à quoi servent-elles ? La meilleure définition qu'on en puisse donner a été fournie par un enfant, à propos de récits bien intentionnés :
    « Les histoires sont jolies, mais il y a toujours un petit bout d'ennuyeux à la fin ! »

    Avantages du conteur sur l'auteur

    L'auteur doit faire impression juste avec des mots. Le conteur a sa voix, et son visage, et son corps, pour le faire. Il n'a besoin que d'un verbe faisant image au lieu de deux, d'un seul adjectif approprié au lieu de trois. Souvent même, une pause et un geste expressif font tout le travail. 
    On peut dire ici que c'est un bon artifice de description que de répéter une épithète ou un membre de phrase déjà employés, quand il s'agit de la même chose. Cet artifice est inconscient et instinctif chez les gens qui ont le don de conteur. Mais il faut du bon sens dans l'emploi qu'on en fait . Son usage doit rester modéré.
    Exclure les éléments étrangers et rechercher la brièveté, la suite logique des idées, la netteté de l'élocution, c'est raconter une histoire logiquement.

    Expression dramatique

    Après la simplicité et la façon directe, voici une autre qualité qui constitue une pierre d'achoppement pour beaucoup : dire l'histoire dramatiquement.
    Cela ne signifie pas à la manière des gens de théâtre, ni avec excitation ou excès de geste ou de parole. C'est se jeter de tout cœur dans la mêlée, en s'identifiant avec le caractère ou la situation du moment, en se mettant dans la peau des personnages.
    À tout ceux qui n'ont pas le don de l'expression et du geste, je voudrais répéter le conseil déjà donné
    :
    Ne forcez pas pas votre nature. Ne faites rien que vous ne puissiez pas faire spontanément et avec plaisir. Mais concentrez tous vos efforts sur la disposition intérieure et spirituelle ; élargissez votre intensité d'appréciation, de sentiment, d'imagination.
    Le conteur ne doit pas jouer les personnages de sa narration, il essaie simplement d'éveiller l'imagination de ses auditeur, pour qu'ils puissent peindre les scènes eux-mêmes.

    Il faut voir ce qu'on raconte

    La valeur dramatique d'un interprète dépend surtout de la clarté et de la puissance avec laquelle il se représente les événements et les types qu'il dépeint. 
    Il faut tenir l'image devant la vue de son esprit, et se servir de son imagination pour s'assimiler chaque action, chaque incident, chaque apparition. Vous devez voir ce que vous racontez, vous devez même voir plus que vous ne racontez car les enfants ne voient en général aucune image que vous ne voyez pas. 

    Entrain

    Il faut dire son histoire avec entrain, avec plaisir personnel. Rien n'est plus contraire à la jouissance d'un auditeur que l'effort évident de la part de celui qui prétend l'amuser.
    Hélas, il est parfois difficile, à la fin d'une matinée de dur travail de s'intéresser à une histoire qu'on a déjà redite vingt fois...

    Choisir et « faire semblant »

    À cela, je répondrai deux choses :

    1. Il faut avoir la sagesse de choisir des histoires qui vous ont intéressés à l'origine et en avoir une collection assez complète pour pouvoir varier.
    2. Et quand vous êtes trop fatigués pour avoir envie de redire l'histoire qu'il vous faut dire à ce moment-là, il ne reste qu'à faire semblant.

    Faites semblant, aussi fortement que vous le pouvez, d'être intéressés par l'histoire.
    Et le résultat sera que vous serez intéressés par votre effort même, et aussi par l'intérêt que vous susciterez chez les enfants et qui se lira sur leurs visages expressifs. 

    Élocution

    Il y a beaucoup à dire sur la manière de raconter une histoire. Un chapitre entier pourrait être consacré à la façon de moduler sa voix, à la prononciation, etc., sans épuiser le sujet.
    Nous nous contenterons de quelques suggestions générales utiles.

    Danger de l'affectation

    J'insiste à nouveau : soyez simple.
    L'affectation est la pire ennemie d'une élocution agréable.

    Inutilité du parler trop haut

    Évitez d'élever la voix comme le font facilement les personnes qui parlent souvent dans de vastes pièces.
    Cela ne sert qu'à fatiguer les cordes vocales. Il n'est jamais nécessaire de crier.


    Netteté d'articulation

    C'est vraiment la qualité psychologique de son de la voix qui en facilite la compréhension à l'oreille. La voix tranquille, reposante, persuasive d'un orateur qui connaît sa puissance va droit au but, mais un parler trop fort produit de la confusion.
    Ne parlez jamais fort mais parlez nettement, en articulant, avec une légère pause entre les mots, et en phrasant bien, en dirigeant votre pensée vers les auditeurs les plus éloignés de vous.

    Pour nous résumer

    • La méthode propre à nous assure le succès dans l'art de conter comprend la sympathie, la compréhension, la spontanéité.
      [Aujourd'hui, nous résumerions ces trois termes par celui d'empathie.] 
    • Il faut apprécier l'histoire et l'apprendre.
    • Il faut se servir de son imagination réalisatrice comme d'une force vivifiante. 
    • il faut dire l'histoire, dominé par l'esprit de ce récit, avec tout son cœur, simplement, vivement, joyeusement.

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    Questionner le monde au Cycle 2

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