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Contes à dire, contes à lire (10)
Il y a bien longtemps que je ne vous ai plus mis de Contes à dire ou à lire. En voici cinq, certains pour les plus jeunes, d'autres pour les plus âgés et les derniers, enfin, pour ceux qui ne sont ni tout petits ni déjà bien grands.
Pour ceux d'entre vous qui découvriraient la « collection », sachez que chaque conte est présenté brièvement, avec les activités qui peuvent l'accompagner, la durée minimale et maximale d'exploitation, une fourchette donnant l'âge auquel l'histoire me semble destinée, sous ses deux formes : la première lorsque c'est l'adulte qui lit et l'autre lorsque ce sont les enfants qui découvrent le conte, en première lecture.
Je vous encourage à lire dans la même série, les Premiers chapitres de ces Contes à dire, Contes à lire dans lesquels la démarche est développée plus précisément. Si vous avez du courage, vous pouvez aussi lire la série Racontamus, écoutatis, comprenunt qui présente l'art et la manière de choisir, raconter et exploiter un conte sans y passer des heures ni en faire une étude exhaustive digne d'une première année de Licence de Lettres.En effet, je me permets de rappeler qu'il n'est pas question de transformer chaque conte en chef-d'œuvre du patrimoine dont il convient de pouvoir réciter les moindres détails : pas d'exploitation au long cours mais des contacts fréquents avec de très nombreux contes (d'où cette série à rallonge).
Ici, la classe écoute ou lit une histoire pour se faire plaisir. Les enfants apprennent peu à peu à comprendre en première lecture, simplement grâce au savoir-faire de l'enseignant qui choisit un conte et un niveau de langue adapté à ses élèves (toujours juste un petit peu plus difficile que ce qu'ils disent couramment pour leur donner envie de « monter une marche pour voir plus loin »), met en scène, explique, rend plaisant le travail collectif. Ils en profitent pour découvrir ou redécouvrir des mots rares qui, de contes en contes, rentrent peu à peu dans leur lexique actif. Enfin, ils se font à nouveau plaisir en l'illustrant par le dessin ou le jeu scénique.
Et c'est tout, nous passons à autre chose. Parce que l'Enfance est ainsi faite et qu'elle a plus besoin d'appétence et de variété que de longues pauses autour d'un menu unique trop copieux.
38. Le mariage de Fourmiguette
Un conte d'animaux à raconter aux enfants de 4 à 8 ans et à faire lire aux élèves depuis la fin du CP jusqu'au début du CE2. Durée d'exploitation : 2 à 3 jours.
♥ Sous forme de conte raconté ou lu :
Dans les petites classes (PS, mais aussi MS et GS, si les élèves ne sont pas habitués à cette forme de narration), se munir de matériel :
- 7 petits personnages[1] représentant Fourmiguette et ses prétendants ;
- 1 balai, 1 sou, 1 ruban rouge, 1 écumoire et 1 marmite.
Le conte pourra être interrompu aux endroits signalés par ◊ ◊ ◊ ; la suite sera racontée le lendemain. Ces interruptions doivent permettre :
- le dialogue entre enfants, animé par l'enseignant,
- la manipulation des figurines utilisées jusqu'alors par le conteur,
- le dessin libre ayant trait à l'épisode,
- la mise en scène simple et rapide de l'extrait[2].
Cette démarche est expliquée ici : Racontamus, écoutatis, comprenunt (8)
S'il s'agit d'une lecture offerte par un élève bon lecteur (au cours d'un projet visant à envoyer des élèves de Primaire lire des contes aux enfants de Maternelle, par exemple), prévoir un ou deux autres élèves pour manipuler les figurines. Ne pas faire animer la suite du conte par les élèves conteurs.
♥ Sous forme de lecture oralisée à plusieurs voix :
Cet exercice, très courant au CP, disparaît trop fréquemment quand les élèves accèdent à la lecture courante. Il est pourtant, jusqu'au CM2 inclus, d'une importance capitale pour assurer une automatisation intelligente du décodage par unités de sens (déchiffrage rapide permettant la compréhension au fil de la lecture).
Il ne faut cependant pas le confondre avec l'exercice qui consiste à acquérir les qualités d'un bon conteur (voir Racontamus, écoutatis, comprenunt (6) et Racontamus, écoutatis, comprenunt (7) ).
Pour favoriser l'attention sélective, indispensable à cette activité d'automatisation intelligente, la lecture ne doit donc pas avoir été donnée à préparer à la maison ou pendant un temps de lecture silencieuse.Nous ne recherchons pas la récitation, ni l'adaptation libre à partir d'une trame, mais bien au contraire, du mot à mot précis et clair prouvant une bonne compréhension du texte lu. Il n'est donc pas souhaitable que les élèves puissent s'appuyer plus sur leurs souvenirs que sur le texte qu'ils ont sous les yeux.
Ce conte est peu connu, les élèves seront donc réellement dans la découverte et ne pourront s'aider de leur mémoire pour inventer plus ou moins les phrases qu'ils découvrent.
Sa lecture se fera phrase à phrase, surtout s'il s'agit d'élèves de CP.
La position des virgules pourra être accentuée par leur surlignage, avant lecture. Attention à ne pas assimiler la virgule à une figure de solfège : ce n'est pas parce qu'il y a une virgule ( = un soupir) que l'on s'arrête, mais parce que le sens réclame de s'arrêter que l'auteur a mis une virgule.
La lecture sera fractionnée en trois épisodes dans une classe de CP tout juste déchiffreurs ; elle pourra être plus rapide avec des élèves déjà capables d'une lecture oralisée rapide. De toute façon, elle aura lieu après que les élèves auront appris à décoder les valeurs de la lettre G et de la lettre C, ainsi que les graphèmes ien, ill, emm = [am] (dans le mot femme), ay, eil, ouil.
Faire définir (et lire la définition) des mots lorsqu'ils se présentent dans le texte, après avoir lu la phrase en entier. En fin d'épisode, on pourra relire toutes les définitions de mots s'y rapportant. Le but de l'exercice est la lecture, la compréhension, l'imprégnation lexicale mais pas la leçon de vocabulaire avec mots à apprendre en fin de séance et évaluation avant la suivante.
Chaque lecture sera fractionnée, phrase par phrase avec des débutants, paragraphe par paragraphe avec des lecteurs plus compétents.
À la fin de chaque « tronçon », on interrompra la lecture et on demandera aux élèves ce qu'ils ont compris. Le lecteur suivant reprendra la partie lue puis continuera avec sa propre partie.
Lorsque l'épisode aura été entièrement lu et commenté, on procédera à une nouvelle lecture, toujours tronçon par tronçon, mais sans interruptions cette fois, avec de nouveaux élèves pour éviter l'effet « récitation-le-nez-en-l'air ».Illustration et jeu scénique à la discrétion de l'enseignant, selon le niveau de compréhension des élèves. On privilégiera cette fois le jeu scénique en raison des nombreux dialogues.
39. Trois braves petits boucs
À raconter aux enfants de : 3 à 8 ans. À faire lire aux enfants de fin CP à CE2 en 1 à 2 épisodes. Durée optimale d’exploitation : de 1 à 2 jours.
Jeu scénique intéressant.
♥ Sous forme de conte raconté ou lu :
Dans les petites classes (PS, mais aussi MS et GS, si les élèves ne sont pas habitués à cette forme de narration), se munir de matériel :
- 4 petits personnages[1] représentant les trois boucs et le croquemitaine ;
- 1 pont.
Le conte pourra être interrompu aux endroits signalés par ◊ ◊ ◊ ; la suite sera racontée le lendemain. Ces interruptions doivent permettre :
- le dialogue entre enfants, animé par l'enseignant,
- la manipulation des figurines utilisées jusqu'alors par le conteur,
- le dessin libre ayant trait à l'épisode,
- la mise en scène simple et rapide de l'extrait[2].
Cette démarche est expliquée ici : Racontamus, écoutatis, comprenunt (8)
♥ Sous forme de lecture oralisée à plusieurs voix :
Pour les remarques d'ordre pédagogique, voir 38. Le mariage de Fourmiguette et Souriceau.
Lecture au CP après l'étude des sons : valeur de la lettre C (dont c = [g] dans le mot second), valeurs de la lettre G, oy, ien, gn.
La lecture sera faite phrase par phrase aussi longtemps que le vitesse de lecture des élèves le nécessitera : il vaut mieux peu mais bien que trop et tellement pénible que plus personne n'écoute.
40. Le petit cochon rose
À raconter aux enfants de : 4 à 8 ans. À faire lire aux enfants de CE1 à CE2 en 1 à 2 épisodes. Durée optimale d’exploitation : de 1 à 2 jours.
Se munir d'un imagier présentant une grande variété d'animaux (mammifères mais aussi oiseaux, reptiles et amphibiens), dont ceux cités dans le conte, pour pouvoir en faire décrire les fourrures, les peaux , les écailles et les plumages.
L'illustration par le dessin libre sera préférable au jeu scénique.
♥ Sous forme de conte raconté ou lu :
Dans les petites classes (PS, mais aussi MS et GS, si les élèves ne sont pas habitués à cette forme de narration), on préparera la lecture par l'observation d'animaux et la description de leur pelage, plumage, etc.
En cours de lecture, on montrera le vêtement de laine blanche toute bouclée du mouton, la tunique grise de l'âne, etc. et on expliquera le lexique.
Le conte pourra être interrompu aux endroits signalés par ◊ ◊ ◊ ; la suite sera racontée le lendemain. Ces interruptions doivent permettre :
- le dialogue entre enfants, animé par l'enseignant,
- la consultation de l'imagier,
- le dessin libre ayant trait à l'épisode,
- la mise en scène simple et rapide de l'extrait[2].
Cette démarche est expliquée ici : Racontamus, écoutatis, comprenunt (8)
Sous forme de lecture oralisée à plusieurs voix :
Pour les remarques d'ordre pédagogique, voir 38. Le mariage de Fourmiguette et Souriceau.
Lecture au CP après l'étude des sons : ill, gn, ti = [si], eil, valeurs des lettres C et G, oin, uy, oy,
La lecture sera faite phrase par phrase aussi longtemps que le vitesse de lecture des élèves le nécessitera : il vaut mieux peu mais bien que trop et tellement pénible que plus personne n'écoute.
Le lexique sera expliqué en cours de lecture et relu en fin d'épisode.
La relecture suivra immédiatement la première lecture. Elle sera effectuée par d'autres élèves pour éviter l'effet « par cœur audio-oral ».
41. La mule du Pape
À raconter aux enfants de : 8 à 12 ans. À faire lire aux enfants de CM1 à CM2 en 3 épisodes. Durée optimale d’exploitation : de 3 à 4 jours.
Texte long et difficile à réserver aux classes de CM ou, lu par l'enseignant, aux classes de CE2 d'un bon niveau lexical.
Lecture oralisée à plusieurs voix, paragraphe par paragraphe. Mise en scène des dialogues grâce à plusieurs lecteurs, ou, en cas de bons lecteurs, par un seul variant lui-même les intonations.
Des enluminures, des gravures anciennes représentant Avignon au temps des Papes permettront aux élèves de se constituer des images mentales de l'histoire qu'ils sont en train de lire ou d'écouter.
L'exploitation scénique sera intéressante, après chaque épisode ou avant d'entamer la lecture du suivant.
Le lexique étant très difficile, il sera expliqué en cours de lecture. On n'exigera pas sa restitution mais, si on le rencontre à nouveau pendant l'année scolaire, on rappellera qu'il a déjà été vu une fois lors de la lecture (ou de l'audition) de la Mule du Pape.
Situer Alphonse Daudet (époque, œuvres principales) brièvement.
L'enseignant pourra avoir besoin de se renseigner un peu avant d'entamer le conte sur l'époque des papes d'Avignon et l'organisation du clergé, même très succinctement. Vous trouverez ici ces renseignements : Installation des papes en Avignon ; Palais des Papes - Avignon .
Rappel : Nous sommes à l'École Primaire, pas en Première Année de Licence de Lettres ! Assurons notre travail (la lecture courante oralisée immédiatement compréhensive, un lexique riche et varié) et laissons aux autres leur rôle « universitaire ».
42. La vaillante petite poule
À raconter aux enfants de : 3 à 7 ans. À faire lire aux enfants de fin CP à CE1 en 1 à 2 épisodes. Durée optimale d’exploitation : de 1 à 2 jours.
Jeu scénique très intéressant, surtout dans les petites classes.
♥ Sous forme de conte raconté ou lu :
Dans les petites classes (PS, mais aussi MS et GS, si les élèves ne sont pas habitués à cette forme de narration), se munir de matériel :
- 6 à 8 petits personnages[1] représentant la poule, le canard, le dindon, le meunier et les poussins (nombre variable de 1 à 3).
- des grains de blé ; un sac ; un moulin ; de la farine ; un plat à gâteau ; un four ; des pâtisseries.
Le lexique sera apporté avant de commencer l'extrait, puis rappelé lorsqu'il apparaîtra en cours de lecture.
Le conte pourra être interrompu aux endroits signalés par ◊ ◊ ◊ ; la suite sera racontée le lendemain. Ces interruptions doivent permettre :
- le dialogue entre enfants, animé par l'enseignant,
- la manipulation des figurines utilisées jusqu'alors par le conteur,
- le dessin libre ayant trait à l'épisode,
- la mise en scène simple et rapide de l'extrait[2].
Cette démarche est expliquée ici : Racontamus, écoutatis, comprenunt (8)
♥ Sous forme de lecture oralisée à plusieurs voix :
Pour les remarques d'ordre pédagogique, voir 38. Le mariage de Fourmiguette et Souriceau.
Lecture au CP après l'étude des sons : valeur de la lettre C et de la lettre G, ail, oin, ill.
Texte simple et très répétitif qui aidera les lecteurs débutants à oraliser de plus en plus vite en cours de lecture.
La lecture sera faite phrase par phrase aussi longtemps que le vitesse de lecture des élèves le nécessitera : il vaut mieux peu mais bien que trop et tellement pénible que plus personne n'écoute.
Notes :
[1] Ces personnages représentent ceux du conte, ce ne sont donc pas nécessairement des fourmis, des souriceaux, des taureaux ou des chats... N’importe quel objet (bonhomme Lego® ou Playmobil®, petite poupée, ou même bâtonnets ou cubes de couleur) pourra faire l’affaire.
[2] On pourra réserver cette activité au début de la séance de lecture suivante, le lendemain.
Les contes :
Télécharger « 38. Le mariage de Fourmiguette et Souriceau.pdf »
Télécharger « 39. Trois braves petits boucs.pdf »
Télécharger « 40. Le petit cochon rose.pdf »
Télécharger « 41. La mule du Pape .pdf »
Télécharger « 42. La vaillante petite poule .pdf »
Dans la même série :
♥ Racontamus, écoutatis, comprenunt :
Un résumé du livre « Comment raconter des histoires à nos enfants » (Miss Sara Cone Bryant) :
Racontamus, écoutatis, comprenunt - 1 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 2 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 3 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 4); Racontamus, écoutatis, comprenunt - 5 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 6 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 7 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 8 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 9
♥ Contes à dire, contes à lire :
Contes à lire, Contes à dire (0) (Sommaire) ; Contes à dire, contes à lire - 1 ; Contes à dire, contes à lire - 2 ; Contes à dire, contes à lire (3) ; Contes à dire, contes à lire - 4 ; Contes à dire, contes à lire - 5 ; Contes à dire, contes à lire - 6 ; Contes à dire, contes à lire (7) ; Contes à dire, contes à lire - 8 ; Contes à dire, contes à lire - 9 ; ... ; Contes à dire, contes à lire (11) ; Contes à dire, contes à lire (12) ;
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