• CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard...
    Merci à Xavier Laroche pour cette illustration tirée de Écrire et Lire au CP, livret 1, 2e partie

    LUNDI

    C'est lundi. Cependant, bien que ce ne soit toujours pas très facile, quelques habitudes sont prises. Les temps incompressibles sont moins longs, plus fructueux, les exercices sont plus simples à mener, les activités de décodage/encodage ont pris leur rythme de croisière... 

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Les élèves, habitués du « petit pipi du matin » n'ont plus besoin de l'enseignant pour passer aux toilettes en arrivant. Seul Joris, tel un irréductible Gaulois résistant stoïquement à l'envahisseur qui cherche à le mettre au pas, continue à profiter de la sonnerie pour se rappeler qu'il a soif, pipi, caca, envie de se promener... Et, le lundi, son AVS n'est pas là... Penser à Joris !  

    9 h - 9 h 30 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    Avant de se préparer à entre en classe (voir CP : Ateliers mathématiques - 1bis, Module 5) : 

    • Lucky Luke (→ 7)
    • Lapins - Chasseurs - phase 1
    • Course des animaux
    • Rythmes frappés (3) → 20

    9 h 30 / 9 h 45 : Temps incompressible

    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Distribution et collage des leçons du soir sur les carnets, agendas ou cahiers de texte par les élèves eux-mêmes.

    9 h 45 - 10 h : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit  – Éducation Morale et Civique : Exprimer son opinion et respecter l’opinion des autres / Accepter les différences / Se sentir membre d’une collectivité / Respecter les règles communes / Comprendre les raisons de l’obéissance aux règles et à la loi dans une société démocratique / Différencier son intérêt particulier de l’intérêt général / S’engager et assumer des responsabilités dans l’école

    • Les élèves sont assis au coin regroupement et l'enseignant leur tient le discours suivant :
    Enseignant : Nous sommes lundi. Le lundi, c'est le jour des responsables et celui du Quoi de neuf.
    Cette semaine, les responsables seront Coline et Dounia pour les distributions, Eddy, Fatou et Gabrielle pour les rangements, Hicham et Ilan pour le service de cour et les rangs, Joris et Katia, pour le matériel de gym.
    Maintenant, comme d'habitude, nous regarderons l'aiguille rouge pendant 1 minute, vous en profiterez pour vous remémorer ce que vous avez décidé de raconter, puis nous commencerons par Quentin, aujourd'hui.

    Une fois le temps écoulé, l'enseignant reprend la parole, en parlant lentement, à voix basse :

    Enseignant : Quentin, tu peux y aller. As-tu quelque chose à nous raconter ?  

    Quentin : Je ne sais pas trop. Je n'aime pas commencer. Rose, tu ne veux pas ma place ?

    Rose : Bah euh... moi, je suis comme toi. Commencer, c'est dur, on n'a rien à dire.

    Joris : Eh ben, tu dis n'importe quoi... La maîtresse, elle écoute tout mais t'es pas obligée de lui dire la vérité. Tu dis que t'as chassé un éléphant et hop, elle te dit, toute gnagnagna bébé chéri ouh là ouh là : « Oh ! Tu as chassé un éléphant ? Que c'est bien ! Vous avez entendu ? Rose a chassé un éléphant... C'est merveilleux ! » Et puis...

    Quentin : Bah oui, c'est pour nous apprendre à parler comme il faut. Alors, elle s'en fiche de quoi on parle, pourvu qu'on dise pas de gros mots, pas de méchancetés aux autres et qu'on fasse attention à nos phrases.

    Rose : Oui mais moi, je n'ai pas envie de dire que j'ai chassé un éléphant ou que j'ai volé par-dessus la Tour Eiffel ou que ma mère, elle a fait cuire des châtaignes et qu'on les a mangées avec de la confiture de fraises au sel !

    Salima : Châtaignes, c'est quoi ? Moi a pas vu...

    Rose  : Les châtaignes, c'est petit, c'est marron, ça pousse sur les arbres et ça se mange.

    Salima : Moi a pas vu. Moi y mange pomme, banane à maison à moi, et kiwi à cantine école.

    Théo : Des châtaignes, il y en a dans le livre sur l'automne qui est à la bibliothèque. Je peux aller le chercher, maîtresse, s'il vous plaît ?

    Enseignant : Oui, Théo, bien sûr. Salima, Théo va te montrer des châtaignes. Ce sont les fruits du châtaignier.

    Joris : Eh, c'est pas la peine, hein. Y'en a plein la cour, des châtaignes. Elles tombent des arbres. Ça s'appelle des marrons, les châtaignes. Moi, je les ramasse, je les planque dans mes poches, et chtak ! je les balance sur les...

    Ulysse : Les marrons, ce ne sont pas des châtaignes. Les châtaignes poussent sur les châtaigniers et les marrons, sur les marronniers.

    Vanina : Les marrons de la cour, y faut pas les manger. C'est du poison.

    Willy : Ouais, c'est du poison. Tu les manges et aaaargh !... ça  y est, t'es mort !

    Joris : Ouais, c'est pour ça que je les envoie sur les ... Je le dis pas, je vais encore me faire engueuler... euh... gronder, comme elle dit la maîtresse... disputer... puter... put... Ah ah ah ah !...

    Enseignant : Ça y est, Joris ? Cinq minutes, c'est ton maximum ? Tu vas jouer dans ton coin ou tu retrouves ton feu rouge, bien caché quelque part dans ton cerveau, s'il te plaît !

    Joris : J'allume mon feu rouge. Clic. Ça y est. J'écoute les châtaignes du livre de Théo, ça m'intéresse. Je croyais que c'étaient des marrons, moi.

    Théo : Voilà. Regarde Salima : des châ...tai...gnes... C'est marron. Petit. Avec du blanc en haut... Et pointu en bas... avec des petits poils.

    Xénophon : On les ramasse sous les arbres, dans la forêt. Elles sont enfermées dans une sorte de boîte piquante.

    Ysolde : C'est une bogue. La bogue de la châtaigne, c'est écrit, là, sur le livre que Théo nous a apporté.

    Hicham : Ah oui ! C'est vrai que Mâdâme Ysolde sait lire... Mâdâme Ysolde sait tout...

    Enseignant : Encore, Hicham ? Tu nous rappelles pourquoi tu viens à l'école, s'il te plaît ? 

    Hicham : Je viens à l'école pour apprendre. Si Ysolde sait, j'écoute Ysolde. Et si c'est moi qui sait, Ysolde m'écoute. Pardon Ysolde. 

    Enseignant : Bien, revenons à ces châtaignes. Tu veux nous en parler aussi, Zéphyr ? 

    Zéphyr : Oui mais pas trop. Je peux juste dire que l'hiver, quand c'est bientôt Noël, il y a des messieurs qui s'installent sur le trottoir à côté de la rue piétonne et ils font brûler des châtaignes pour que les gens en achètent. 

    Albert : Non, ils ne les font pas brûler. Ils les font griller. Brûler, c'est quand ça fait des flammes. Si ça brûle, après, il n'y a plus rien.

    Bilal : Bah si, il y a encore quelque chose. Quand la maison où mon tonton habitait a brûlé, après, il y avait encore quelque chose. Mais pas beaucoup. Mon tonton, et ma tatie, et mes cousins, et mes cousines, ils sont allés habiter à l'hôtel et on leur a donné des habits et des casseroles parce qu'ils n'avaient plus rien.

    Coline : Ah ! Mais c'est horrible ! Ils avaient plus de maison ?

    Bilal : Non. Plus de maison. Plus d'habits. Plus de casseroles. Plus de manger. Plus de lits. Plus de jouets. Plus rien. C'est la Croix Rouge qui leur a redonné des choses.

    Coline : Et maintenant, ils sont où ?

    Bilal : Dans une autre maison. Et mon tonton, il cherche du travail. Et mes cousins, y z'ont pas trop de jouets, bien sûr. Puisque ça a brûlé.

    Dounia : Mes cousins aussi, y z'ont plus de maison. Y dorment chez nous, avec leur maman. Et des fois, chez mes autres cousins. Et des fois chez des amis. Et des fois au Samu social.

    Eddy : C'est quoi le Samu social ? Le Samu, je sais, c'est le 15. Y faut faire le 15 si ta maman, elle a un accident et que tu es seul avec elle à la maison. Et après, tu passes à la télé paske tu as été très courageux.

    Fatou : Oui, c'est vrai ça qu'il dit, Eddy. Je l'ai vu à la télé. Un petit garçon, sa maman était très malade et elle allait mourir. Il lui a pris son smartphone et il a fait le 15 et les pompiers l'ont enregistré et il est passé à la télé quand il parlait aux pompiers. Et sa maman n'est pas morte grâce à lui.

    Gabrielle : Coline, le Samu social, c'est pareil, mais pour les gens qui sont dans la rue. Comme ils n'ont pas de maison, on vient les sauver, mais dans la rue. On les emmène dans des centres où il y a des lits pour dormir et de la nourriture.

    Hicham : C'est vrai, ce qu'elle dit Gabrielle. Merci Gabrielle, hein, maîtresse ? Tu as vu... C'est bien, hein ? Maintenant, moi, je voudrais parler d'autre chose que j'ai fait hier. Parce que les châtaignes brûlées, les maisons brûlées, tout ça, hein, pfff ! Moi, c'est une superbe histoire alors voilà.
    Hier, avec toute ma famille, nous sommes allés chez des amis. C'était une fête de mariage. Le mariage de la fille de ces amis. La grande. Pas la petite qui a mon âge. Elle avait une belle robe et tout le monde chantait et dansait. On a mangé des pâtisseries comme à la fête de l'Aïd. On a joué avec plein de cousins et d'amis. On a passé une excellente journée. Ah oui, d'abord on a défilé dans les rues avec les voitures et les drapeaux et les klaxons ! C'était magique ! J'ai adoré ma journée.
    Voilà. C'était bien, hein, maîtresse ?

    Enseignant : Oui, c'était très bien, Hicham. Très clair, très bien construit. Bravo, je te félicite.

    Ilan : Je te félicite, ça me fait penser à Rose qui chasse des éléphants, comme il dit, Joris... Mais c'est vrai que c'était bien, ton histoire, Hicham. Moi, je n'ai pas fait de mariage, pas mangé de châtaignes, pas de cousin qui a sa maison brûlée, et ma maman n'a jamais été assez malade pour que j'appelle le 15. Alors, voilà. J'ai juste fait du vélo dans la cour avec les copains. Et mon petit frère. Et papa et maman, y z'ont regardé des séries. Et après j'ai goûté. C'est tout.

    Joris : Ma mère aussi, elle a regardé des séries. Et mon frère, il est sorti voir des potes. Alors j'ai joué à la tablette. Mais j'ai pas pu jouer aux jeux de mon frère paske ma mère, elle les a planqués. À cause du spykologue qui lui a dit qu'ils allaient me mettre en foyer sinon. Alors, elle les a planqués, les jeux. Et je joue à Dora... comme les bébés... Ouinnnnnn ! Mais comme ça, y paraît que ça me rend sage. Et que j'irai pas en foyer. Voilà, c'est tout.

    Katia : Moi, les châtaignes, j'aime pas ça. Et les kiwis de la cantine non plus. Et les pommes et les oranges non plus. J'aime que les bananes, pas les autres fruits.  Alors le docteur, il a grondé ma maman aussi. Et je dois manger des fruits quand même, même que j'aime pas ça. On achète des compotes. Sans sucres ajoutés. Pour pas que je grossisse. C'est à cause du docteur.

    Loan : Le docteur, il a dit le contraire à ma maman et à mon papa. Il faut que je grossisse. Parce que je suis trop maigre. Et moi, je n'ai jamais goûté les châtaignes. Je ne sais pas si j'aime ça. Mais peut-être que quand les gens qui les font griller vont revenir, je demanderai à mon papa s'il veut qu'on en achète pour que je goûte.

    Maya : Les châtaignes, il y en a dans les Maronsui's®. J'adore ça !

    Nino : Bah non ! C'est des marrons. Écoute : « Ma... ron... sui's »... Tu vois, j'ai dit « marron » et après, suiss... Ça, je ne sais pas pourquoi. Peut-être qu'il y a aussi du petit suisse dedans. Je suis pas sûr. Mais en tout cas, il y a des marrons.

    Olympe : Oui. Si c'était des châtaignes, on dirait : « Châtaign-suiss » ! Alors, ça, c'est drôle, parce que les marrons, c'est pas comestible. C'est même du poison...

    Peyo : C'est vrai pourtant que c'est du poison. La directrice, elle l'a encore dit l'autre jour à un copain qui voulait les goûter. C'est comme la crème de marrons, c'est très bon, pourtant. Et c'est pas du poison puisque j'en mange souvent et que je suis pas mort... Pourquoi, maîtresse ?

    Enseignant : Écoutez, je ne sais pas trop. Les marronniers de la cour, leur nom complet c'est « marronnier d'Inde ». Et les châtaignes poussent sur des châtaigniers. Pourtant, vous avez raison, nous voyons écrit « marrons » sur des desserts préparés avec des châtaignes, me semble-t-il. Je vais me renseigner et je vous dirai ça très vite. Pour le moment, nous n'avons pas le temps car c'est l'heure du cours de musique. Voilà Ségolène. Bonjour, Ségolène ! 

    10 h - 10 h 45 : Chant  / Musique

    Avec l'intervenant.

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, deux élèves sont chargés de rappeler à leur camarades d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h  - 11 h 10 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 10 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres – (Se) repérer et (se) déplacer en utilisant des repères et des représentations : Situer des objets [ou des personnes] les uns par rapport aux autres ou par rapport à d’autres repères 

    • Avant la sortie, les deux élèves de service de ramassage empilent les fichiers de mathématiques sur le bureau de l'enseignant pendant que leurs camarades installent le matériel d'écriture-lecture, ouvert à la page 18, sur leur table (cahier d'exercices dessous, livret de lecture dessus).

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant prépare les cahiers d'écriture des élèves.   ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé et qu'il a bien installé l'un sous l'autre les cahiers d'exercices et les livrets ouverts à la page 18 sur les bureaux
    • Il prépare la boîte de « chuchoteurs » qu'il distribuera en début de séance d'écriture-lecture, après avoir donné les explications.
    • Il prépare le tableau de l'après-midi en recopiant intégralement la page 18 du livre Écrire et Lire au CP au tableau et le matériel nécessaire à l'expérimentation de l'après-midi (voir C2 : Questionner le Monde - 1, page 18)
    • Il recherche la réponse à la question des marrons et des châtaignes et décide du moment où il donnera cette information aux élèves (le lendemain, avant de commencer l'activité de lecture).

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Les élèves de service rappellent à leurs camarades les consignes d'hygiène et santé.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aiséeÉcriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves observent leur livret de lecture ouvert à la page 18 sur leurs bureaux. L'enseignant annonce le travail :

    Enseignant : Comme le lundi, nous sommes toujours un peu pressés et que maintenant, vous commencez à bien savoir lire, nous allons démarrer tout de suite par la lecture du texte qui se trouve sous le dessin.
    Chacun de vous lira une phrase, c'est-à-dire qu'il commencera au premier mot, avec sa majuscule, et qu'il s'arrêtera quand il arrivera au dernier mot, juste avant le point « normal », le point d'interrogation ou le point d'exclamation.
    Aujourd'hui, c'est Joris qui va commencer. Joris, tu prends ton cache de lecture pour ne pas te laisser distraire ou tu penses y arriver comme ça ?

    Joris : Je vais y arriver ! Déjà, ma mère, elle m'a dit que O et U, ça faisait [u]. « Comme ça, t'auras l'air moins con », elle a dit. Euh... pardon... mais c'est pas moi, c'est elle, elle l'a dit.

    Enseignant : Bon, ça va. Prépare-toi pendant que je distribue les chuchoteurs à tes camarades. Je te donnerai le tien après.

    Les élèves installent leur double décimètre sous la ligne de lecture. L'enseignant distribue les chuchoteurs que les élèves maintiennent d'une main contre leur oreille et leur bouche pendant qu'ils placent l'index de l'autre main sous le premier mot de la ligne.

    Enseignant : Joris, nous t'écoutons. Les autres, souvenez-vous : vous lisez, tout doucement, dans votre chuchoteur et vous essayez de finir en même temps que Joris.

    Joris : Ouais, attention, je vais vite, moi. Déjà, c'est hyper facile : Marie... èmm - a - èrr - i - e, c'est Marie, je le connais pas cœur. Je continue... Marie... est... arrive... Ah non, tiens, c'est presque arrive mais y'a un é et un e à la fin. Bon... alors... Euuuh...Marie est aaa...rrriii...vvvééé, a..rri...vée.., ah ! Marie est arrivée !... dans la cour !!! Marie est arrivée dans la cour !!!

    Enseignant : Attention, Joris, ça y est, tu ne lis plus. Tes yeux ont regardé l'image au lieu de regarder les lettres... Il faut que tu recommences après arrivée... Attention, les lettres, pas le dessin... Ou alors, nous mettons le cache. Ici : Marie... est... arrivée... à toi ! 

    Joris : Marie est arrivée... à... llll'éééé... c... à l'école ! Marie est arrivée à l'école ! Point ! Super fastoche ! Je vous l'avais dit. Le champion de lecture, c'est moi ! À toi, Katia ! Maîtresse, donne-moi mon chuchoteur, steplaît !... Merci maîtresse !

    Katia : Lila... crie... Maîtresse, les deux points et les guillemets pour dire qu'on parle, ça compte ? Parce que j'ai presque rien lu, moi.

    Enseignant : Non, tu vas continuer jusqu'au point d'exclamation Vas-y.

    Katia : Co... u... Co... u...

    Enseignant : Ah. Est-ce que tu connais ça, un mot qui se prononcerait [ko]- [y]- [ko]- [y] ?

    Katia : N... n... non... Mais... c'est écrit co-u-co-u...

    Joris : Moi, je sais. Je l'ai même dit tout à l'heure. C'est [u], O et U, ça fait le son [u] ! Alors, ça dit ccccou ! ccccou ! Coucou !

    Katia : Ah ouiiii ! Lila crie : « Coucou », c'est normal ! Quand quelqu'un arrive, on lui dit coucou !

    Enseignant : Très bien, c'est ça. Je vais l'écrire au tableau pour que vous ne l'oubliiez plus. O... U..., c'est le son [u]. Regardez ma main. Je fais O avec le pouce et l'annulaire et U avec l'index et le majeur : ça dessine la tête et les oreilles du loup qui dit : « Ouuuuu ! Ouuuu !»
    Maintenant, Katia, regarde, tu t'es arrêtée à une virgule et non à un point. Tu dois continuer. Reprends tout depuis le début de la ligne, ce sera plus simple. Tout le monde à son chuchoteur, s'il vous plaît.

    Katia : Marie... est... a...rri...vée à l'é...co...le. Marie est arrivée à l'école. Lila... crie : « Coucou, Ma... Marie ! » Coucou, Marie !

    Enseignant : Bien. Tu continues Loan. Ah ! Il y a un mot en jaune. Quelqu'un le connaît ? Loan ?

    Loan : Ça ressemble à est. Comme est, mais sans le T muet. Ça se prononce [ɛ] aussi ?

    Enseignant : Oui, ça se prononce [ɛ] aussi. C'est le verbe être, comme est qui s'écrit e... èss... té. Il est, e... èss... té, et tu es, e... èss. Je l'inscris ici, sur la feuille où il y a déjà il est.
    Nous reprenons juste à la fin de la première ligne, à l'ouverture des guillemets. Vas-y, Loan.

    Loan : Ccco... Ah oui ! Coucou, Marie ! Tu... es... là ?... Ah, tiens, c'est une question : Coucou Marie ! Tu es là ????

    Enseignant : Oui, très bien. À Maya.

    Maya : Co... Oh zut ! Coucou !... Quand même, je le sais, on vient de le dire ! Alors... coucou... Sssaaa... chhaaa. Coucou Sacha !

    Nino : Coucou Sacha ! Marie est a... rri... vée... Ah tiens, comme tout à l'heure... mais il n'y a pas à l'école, il y a une virgule... Je continue ?...

    Enseignant : Tu continues puisqu'il n'y a pas de point. Ah, attention, un autre mot surligné en jaune. Quelqu'un le connaît ? Ah, Ysolde ! Tu peux le dire à tes camarades ?

    Ysolde : C'est elle. Marie est arrivée, elle... C'est comme il, mais pour les filles.

    Enseignant : Oui, très bien. Elle, ça remplace un nom féminin, un nom de fille. Je l'écris ici, en-dessous de il est. Voilà : elle est. Nous en reparlerons. À toi, Nino. Reprends à Marie, après le point d'exclamation.

    Nino : Marie... est... arrivée... elle... est... là ! Marie est arrivée, elle est là ! Ça veut dit « elle est là, on va pouvoir jouer ».

    Enseignant : Ah oui, peut-être. Nous allons tout relire pour bien nous en souvenir. Olympe, tu nous liras la première phrase. Peyo, la deuxième, jusqu'au point d'exclamation. Quentin, la troisième et Rose la dernière. Allez-y. Tout le monde prend son chuchoteur. Et nous ne nous arrêtons pas avant la fin.

    Olympe : Marie... est... arrivée... à... l'école. – Peyo : Lila... crie... « Coucou... Marie ! – Quentin : Tu... es... là ? – Rose : Cou... cou... Sa... cha...  – Salima : Ma...rie... est... a...rri... vée... ... ... sais plus...

    Enseignant : Elle... E... deux èll... e, ça se lit elle. Tu reprends à Marie ?

    Salima : Ma...rie est... a...rri...vée... elle... est... llllàà.

    Enseignant : Encore une fois pour être tout à fait sûrs. Théo, Ulysse, Vanina, Willy, Xénophon.

    Les cinq élèves reprennent le texte une dernière fois.

    Enseignant : Et maintenant, la suite. Ysolde, à toi.

    Ysolde : coucou. Je lis aussi en-dessous ?

    Enseignant : Oui. Comme d'habitude.

    Ysolde : c... ou... c... cou. O et U, ça fait [u].

    Enseignant : Très bien. Maintenant, vous lâchez tous votre chuchoteur et nous allons lire les deux tableaux avec les flèches. Tout le monde se lève, prend son micro et suit avec moi au tableau. Suivez bien la règle. Allons-y pour le premier tableau !

    La classe : sssssssouuuu - mmmmmouuuuu - c-c-c-c-couuuuu - ffffouuu - t-t-t-touuuu.

    Enseignant : Un tour chacun, maintenant. Zéphyr, Albert, Bilal, Coline, Dounia.

    Zéphyr : sssouuu – Albert : mou –  Bilal : c... ou.., c...ou, c-c-cou ! –  Coline : fou –  Dounia : tou, dans Dounia, il y a aussi O et U qui font [u].

    Enseignant : Ah oui, en effet. Dou... nia. Très bien, Dounia ! Nous continuons avec le deuxième tableau. Tiens, Joris, au lieu de t'agiter cinq minutes avant la fin, viens donc m'aider à tenir la baguette, s'il te plaît. Là, tu te mets devant moi, sans gigoter, merci, et nous tenons cette baguette tous les deux. Non, pas ce tableau-là, nous l'avons déjà fait ; celui de droite, maintenant.

    Joris : C'est celui à l'envers. Ça commence par le ou maintenant.

    Enseignant : Oui, c'est un peu plus difficile parce que vous n'avez pas encore l'habitude mais, tous ensemble, dans vos micros, vous y arrivez très bien. Suivez-bien la baguette des yeux. Vous pouvez vous aider des gestes, si vous voulez. Allons-y lentement, Joris.

    La classe : Ouuuuuufff - ouuuuuurrrr - ouuuuuullll - ouuuuchhh - ouuuuuvvvv

    Enseignant : Encore une fois un peu plus vite pour être bien sûrs de vous.

    La classe : Ouufff - ouurr - ouulll- ouuchh - ouuvv

    Enseignant : Allez, chacun son tour, Eddy, Fatou, Gabrielle, Hicham et Ilan. Et puis, tout de suite après, Joris, Katia, Loan, Maya et Nino.

    Les cinq premiers élèves relisent chacun une des syllabes en suivant la règle, puis les cinq suivants font de même.

    Enseignant : Ah ! Les deux dernières lignes ! Asseyez-vous... Cette fois-ci, c'est une syllabe chacun, en suivant l'ordre habituel, après chaque claquement de doigt. Tout le monde lit dans son chuchoteur. Même ceux qui s'agitent là-bas, Hicham et Ilan... Plus vite nous travaillerons et plus vite nous pourrons faire autre chose. Prêts ? C'est Olympe, puis Peyo, puis Quentin, etc. Allons-y pour la première ligne. 

    Les huit premiers élèves sur la liste lisent la première ligne que l'enseignant fait ensuite relire la classe en chœur , chacun avec son « micro », en rythmant la lecture de claquements de doigts.
    Puis les huit élèves suivants lisent chacun à leur tour une syllabe de la deuxième ligne, parfois aidés par l'enseignant ou un camarade. Et la séance finit par la relecture en chœur de cette deuxième ligne.

    Enseignant : Bien. Fermez vos livres s'il vous plaît et rangez-les dans votre casier. La suite... Mais, regardons l'heure tout d'abord... Ah, nous avons très bien travaillé mais c'était un peu long, comme ça. Nous n'allons pas avoir le temps de faire le cahier. Nous verrons ça plus tard.
    Pour que ça aille plus vite tout à l'heure, nous allons quand même reconnaître les dessins, ça nous avancera.
    Allons-y : Ce sont des mots dans lesquels nous prononçons le son [u]. Il faudra écrire la syllabe dans laquelle nous prononçons de [u]. Qui reconnaît quoi ? Dans l'ordre s'il vous plaît.

    Les enfants : une souris... une toupie... le bras... non, le coude... un bol ?... Non, y'a pas de [u]... le lait ?... le thé ?...

    Enseignant : Non, c'est la soupe. Je vous le redirai tout à l'heure. La sou... pe...

    Les enfants : Ça, c'est pour servir la soupe. Ça s'appelle une... ah oui ! Une louche !... Un perroquet... ah non, per... ro... quet... ça ne dit pas [u].

    Gabrielle : C'est un tou...can.

    La classe : Et un mouton ! Mou... ton !

    Enseignant : Oui. Ça suffit pour le moment. Mettez votre double décimètre dans votre cahier pour garder la page. Nous ferons ce travail tout à l'heure.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Comprendre le fonctionnement et la fonction d’objets fabriqués / Identifier des activités de la vie quotidienne faisant appel à des outils et objets techniques

    14 h 45 - 15 h 00 : Poésie

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute / Mémoriser des textes

    • L'enseignant annonce une nouvelle poésie dans laquelle les élèves vont retrouver un son connu.
    • Les enfants ont repéré le son [u] et citent, en vrac, les mots ou groupes de mots dans lesquels ils l'ont repéré.
    • Se sachant pris par le temps, l'enseignant relit la poésie une fois en insistant sur tous les [u] du texte, puis en profite (lâchement ?) pour introduire l'écriture du graphème ou en cursive.

    15 h 00 - 15 h 15 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Les élèves sont désormais tous scripteurs et travaillent sur leur cahier du jour. Ils font tour à tour une ligne de ou, une ligne de cou et enfin, ils recopient deux fois le mot coucou, toujours en cursive.

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, les élèves responsables rappellent à leurs camarades d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 30 - 15 h 45 : Temps incompressible

    • Mise en rang, montée en classe, préparation des cartables

    15 h 45 - 16 h : Éducation Physique / Éducation Morale et Civique

    • Relaxation, étirements
    • Jeu coopératif : Les élèves se font passer un objet imaginaire fragile de mains en mains, sans un seul mot. L'objet, arrivé du fond de la classe, est posé sur le bureau de l'enseignant par le dernier élève, avec précautions.

    16 h 00 - 16 h 20 : Production d'écrit

    Les élèves ressortent leurs cahiers d'exercices et l'ouvrent à la page du jour. Tous redisent ensemble les mots du premier exercice et l'enseignant rappelle la consigne puis donne un ou deux exemples :

    Enseignant : Attention, il ne s'agit pas d'écrire tout le mot. Ça, nous le ferons dans le deuxième exercice. Ici, on n'écrit que la syllabe dans laquelle nous prononçons le son [u] qui s'écrit grâce aux lettres O et U. Regardez l'exemple pour la sou...ris. En-dessous, il y a écrit : sou. Qui peut me dire ce qu'il va écrire sous la toupie ?

    Joris : tou... un té et un ou, enfin O et U, quoi. Té, O, U... Ça fait tou. Et après cou... comme coude... et puis...

    Enseignant : Oui, Joris, c'est ça. Tout le monde a compris, je pense. Allons-y. Je vous laisse 5 minutes parce que c'est facile.

    Afin de rendre le travail moins difficile aux élèves les plus fragiles, l'enseignant les regroupe près de lui et ils travaillent ensemble pendant que le reste de la classe est en autonomie.

    Pendant que son petit groupe écrit, il appelle à mi-voix ses autres élèves, par petits groupes de deux ou trois pour vérifier l'avancement de leur travail.

    Le deuxième exercice est à son tour expliqué, les mots sont donnés à l'oral et le premier mot (mouche) est écrit au tableau, par épellation phonétique (mmm...ouuuu.... chhhhhh... eeeee) pour que chacun comprenne.

    Les exercices étant faits au crayon à papier, il gomme lorsqu'il y a des erreurs et les enfants reviennent sur leur travail immédiatement. Cela dispense tout le monde d'un temps de correction a posteriori, souvent long et fastidieux et cela permet à chacun d'avoir un retour d'information immédiat, ce qui relativise l'erreur et en fait une source d'apprentissage.

    S'il remarque un élève particulièrement agité, ou trop rêveur, ou encore déboussolé par le changement de programme, il l'ajoute à son groupe de besoin.
    De même, si un enfant du groupe de besoin semble s'en sortir plutôt bien tout seul, il l'encourage à ne pas attendre ses camarades et à prendre son autonomie.

    Enfin, dès que les élèves les plus rapides ont fini, ils posent chacun leur cahier sur le bureau de l'enseignant et se rendent près d'un camarade plus lent pour l'aider à avancer dans son travail. Dès que l'enseignant est disponible à son tour, il participe à cette aide aux plus lents.

    À la fin de la séance, les élèves qui n'ont pas fini posent aussi leur cahier sur le bureau de l'enseignant qui trouvera le lendemain l'occasion de leur faire terminer leur travail.

     16 h 20 - 16 h 30 : Littérature

    Relation aux programmes : Littérature : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte.Éducation Morale et Civique : Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments /  Accepter les différences / Respecter les règles communes / / Comprendre les raisons de l’obéissance aux règles et à la loi dans une société démocratique / Différencier son intérêt particulier de l’intérêt général 

    L'enseignant annonce une nouvelle histoire : Tawots le petit lapin (voir Contes à dire, contes à lire - 3). Il explique aux élèves que c'est un conte que racontaient les Amérindiens, c'est-à-dire les Indiens d'Amérique, à leurs enfants. Il fixe au tableau une affiche représentant un campement amérindien puis il commence sans perdre un instant car le temps est compté.

    Il lit lentement toute la première partie et demande aux élèves de la commenter.

    Katia : C'est l'histoire d'un petit lapin.

    Loan : Un petit lapin pas comme les lapins de maintenant. À l'époque, les lapins, c'étaient les plus grands animaux qui existaient.

    Maya : Il s'appelait Ta... quelque-chose. C'est de l'anglais.

    Nino : Non, c'est le nom du lapin en indien. Ils l'ont dit.

    Olympe : Oui. De l'amérindien. Ta-hots...

    Enseignant : Ah ! Pas mal, Olympe. Tawots, exactement. Et que lui arrive-t-il à ce Tawots ?

    Peyo : Le matin, il se lève pour aller à la chasse. Parce que maintenant, les humains chassent les lapins, mais à l'époque, c'étaient les lapins qui chassaient.

    Quentin : Ils nous ont pas dit ce que ça chassait...

    Rose : Il va à la chasse, le matin, très tôt mais il est pas content et sa maman le console.

    Salima : Le lapin... est pas content... Il crie : qui c'est l'a fait ça ?

    Théo : Oui, c'est ça. Il dit : « Qui c'est qui est allé chasser avant moi ? »

    Ulysse : « J'ai vu ses traces ! Je ne suis pas content. »

    Vanina : La maman du lapin, elle lui a dit qu'il était le plus fort.

    Willy : Et que c'était pas vrai qu'il y avait quelqu'un plus fort que lui.

    Xénophon : Mais lui, il a dit qu'il avait vu des traces alors qu'il allait faire un piège pour attraper cette imprudente bête !

    Zéphyr : Pas imprudente. Un autre mot qui ressemble... Tu nous le redis, maîtresse ?

    Enseignant : Impudente... Ça signifie « qui ne se gêne pas ». Imprudent, c'est quand on ne fait pas attention au danger. Impudent, c'est quand on est effronté, qu'on est trop sûr de soi.

    Albert : J'en connais un, moi, dans la classe, qui est impudent...

    Joris : Qu'est-ce t'as ? T'es pas content ? Pourquoi tu me regardes ? Maîtresse, y me traite ! Je suis pas imprudent, d'abord. Et puis même la maîtresse, elle dit que je deviens sage. Hein, maîtresse, que je fais pas mon beau tout le temps ? Hein que je suis pas sans gêne, comme tu dis, quand même ? Putain, je t'éclate la tête, toi, si tu te marres !...

    Enseignant : Oh ! Oh ! Oh ! Du calme, jeune homme... Si tu veux qu'on te traite comme un garçon raisonnable, il faut que tu te comportes comme un garçon raisonnable. Là... Tu t'assois tranquillement et tu respires... Voilà... Tu es calme, maintenant ?
    Tu es de moins en moins impudent, Joris, et tu fais beaucoup d'efforts. Mais là, tu vois, tu t'es laissé entraîner par Albert... qui lui, sait très bien qu'on ne doit pas prendre en exemple les enfants de la classe.
    Nous aurons sans doute l'occasion de revenir là-dessus, tous les deux parce que je ne suis pas contente du tout de ce qui vient de se passer et que je souhaite que ça ne se reproduise plus. Serrez-vous la main et allons nous mettre en rang car c'est l'heure de sortir, maintenant. N'oubliez pas vos cartables et vos affaires sur votre porte-manteau. Et que tout le monde passe une bonne soirée. 

    Dans la même série :

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    CP : Les débuts en écriture-lecture (1)CP : Les débuts en écriture-lecture (2) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (3) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    Un mois plus tard :

    ... ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


    4 commentaires
  • Lecture : images, lettres, mots et phrases
    Merci à Sophie Borgnet pour l'illustration du cahier d'exercices accompagnant le premier livret d'Écrire et Lire au CP

    Cette semaine, j'ai appris qu'avant de lire des mots et des phrases sur lesquels ils exerceront leur compréhension, les élèves devraient longuement « seriner », on peut aussi dire « ânonner », de plus en plus vite – et le chronomètre en faisant foi – des listes de lettres et syllabes sans suite...

    Quelques jours plus tard, on m'a affirmé  que, dans certaines circonscriptions, les IEN et CPC interdisent –  oui, oui, le mot est fort mais nous connaissons toutes et tous le pouvoir absolu dont certains de ces « corps intermédiaires » se sentent investis – de se servir d'images pour intéresser à la lecture et à l'écriture nos tout jeunes apprenants (dont certains, rappelons-le, n'ont pas encore 6 ans en cette fin septembre).

    Je ne polémiquerai pas, d'autant que ces assertions ont pour certaines l'aval de la Science qui les a prouvées en mettant la tête des enfants dans le micro-onde ou en l'affublant d'un petit bonnet fort seyant d'où partent des centaines de fils électriques minuscules mais qui voient tout...

    Quant aux IEN et CPC, je ne leur donne pas cinq ans pour que, au détour d'un changement de majorité, ils se mettent à prêcher pour le « tout image » comme leurs ancêtres et eux-mêmes prêchèrent naguère pour l'idéovisuelle, la théorie des ensembles, le salut au drapeau ou la défense de la Patrie, fleur au fusil et sabre au clair ! 

    Lecture : images, lettres, mots et phrases

    Je me contenterai donc de reprendre mon bâton de pèlerin qui, pendant 12 ans, ailleurs puis ici, a tenté de mettre beaucoup de yin dans le yang, et qui, désormais, tentera de remettre quelques bonnes louchées de yang dans le yin. J'ai l'habitude, ça ne me dérange pas.

    Au commencement était l'image

    C'est un fait avéré qu'avant d'écrire à l'aide d'un code alphabétique, l'être humain a commencé par dessiner. Il y a même une très jolie Histoire comme ça, de Rudyard Kipling, qui l'explique à toutes et tous les Mieux-Aimée du monde...

    Nos petits d'hommes de ce début de millénaire ont le droit de marcher dans les tout petits pas de leurs aînés pour arriver, beaucoup plus vite que ne l'a fait l'Humanité, à cette société post-moderne où l'on a oublié pendant un temps relativement long à l'échelle d'une vie humaine comme il est simple et naturel d'apprendre à lire aux enfants.

    Leur commencement sur le chemin de la lecture se trouve dans les phrases et les mots qu'ils entendent et dans l'image qu'ils s'en font dans leurs cerveaux d'enfants...
    « Cette nuit, quand je dormais, j'ai fait un flim... » me disait un jour un petit garçon de 4 ans issu d'un milieu où l'on parlait très peu aux enfants et où l'on s'intéressait encore moins à ce qu'ils avaient à raconter. Je lui ai appris le mot rêve qu'il n'avait jamais entendu et j'ai écouté son flim, ces images qu'il avaient vues comme vous voyez ces mots que vous êtes en train de lire.

    L'École Maternelle, et particulièrement sa Petite Classe[1], est là pour cela.

    • Un enfant qui en sort doit savoir parler et entendre la parole des autres, qu'elle soit issue du langage oral ou lue d'après ces pages absconses couvertes de petits signes noirs mais qui semblent parler aux « grands »...
    • Il doit être capable de traduire en images mentales les scènes ( = textes et phrases) et les mots qu'il entend et emploie.
      Il peut même, en fin de Petite Classe, commencer à se familiariser avec l'écriture-lecture, dans son mode encore « hiéroglyphique », à l'aide d'images qu'il rangera de gauche à droite, comme un vrai petit scribe des temps lointains...
    • Il doit enfin être capable de réaliser des images par le dessin, illustrant ainsi ce qu'il doit raconter, soit par envie, soit sur commande, parce que c'est sa production d'écrits/rédaction[2] à lui, et qu'il suit en cela ses lointains ancêtres sur le chemin qui les menèrent, lentement mais sûrement, vers l'écriture alphabétique.
      S'il peut ensuite organiser sa parole de façon à dicter à une personne « lettrée» qui les transcrira quelques mots ou phrases décrivant ou complétant son dessin, il sera prêt, sans connaître lui-même une seule lettre, à passer à la phase suivante de son développement...

    En effet, c'est à l'occasion de cette dernière activité que, peu à peu, naîtra l'idée qu'écrire, cela irait plus vite et ce serait plus clair.

    Nos tout-petits ne connaissent pas encore l'histoire de Taffy et de sa tribu, mais ils ont déjà eu l'occasion de voir, comme la petite fille néolithique, ce qu'il pouvait arriver quand, en raison de leur inhabileté, leurs dessins étaient mal interprétés.
    Ils ont par ailleurs un énorme avantage sur Taffy et son père Tegumai, le travail est déjà fait, les dispensant de tout inventer eux-mêmes.

    Ils ont même encore plus de chance que cela puisque, tout récemment, au début de l'époque où je me suis mise à prêcher le yin, disparu presque totalement dans les abysses d'un océan débordant de yang, deux inventeurs géniaux eurent l'idée de combiner ce besoin d'images de l'enfant avec son envie d'accéder à cette immense avancée technologique et intellectuelle que sont les lettres (je n'ose dire l'alphabet tellement cette reculée pénalise actuellement les enfants de maternelle).

    De là sont nés les petits personnages-lettres qui chantent chacun leur petit phonème, les uns sonnant seuls avec leur voix (les Voyelles), les autres ayant besoin des premiers pour sonner (les Consonnes).

    Lecture : images, lettres, mots et phrases
    Les Alphas, diffusés en France par Récréalire

    Quoi de mieux pour attirer les plus grands de nos Petits de Maternelle, ceux qui sont en passe de quitter la Petite Classe pour accéder à la Grande Classe[3] ?

    À partir de ce moment, le virage est pris.

    L'image réelle, celle qu'on peut toucher et réaliser soi-même, n'est plus centrale ; elle est en passe de céder une partie de plus en plus grande de sa place aux combinaisons de lettres qui formeront de longues files de mots organisés en phrases, permettant d'accéder directement à la pensée des autres, de tous les autres, les vivants comme les disparus, les proches comme les lointains.

    L'humanité l'a gardée pourtant, comme nous la garderons,

    • parce qu'elle est génératrice de supplément d'âme,
    • parce qu'elle est un médium à part entière,
    • parce qu'elle peut constituer, et c'est là que cela nous intéresse, nous, les personnes qui enseignons l'écriture et la lecture aux enfants, parce que, comme l'avaient très bien compris les premiers producteurs de livres, elle peut être :

    – un déclencheur d'intérêt,

    – un complément de compréhension,

    – un facilitateur d'accès.

    Lecture : images, lettres, mots et phrases

    Nous calquerons à nouveau notre attitude sur celle de nos ancêtres lointains, tout au long de ces deux années de Grande Classe, puis encore après. Comme eux, nous illustrerons l'écrit d'images pour qu'il soit mieux compris, mieux retenu ou même tout simplement plus appétent. 

    Pour l'instant, à l'aube de ce processus d'apprentissage de l'écriture-lecture, l'image nous est indispensable et nous ne pouvons nous en dispenser, quoi que disent IEN et CPC qui, depuis trente ans, tolèrent et encouragent le passage au CE1 d'enfants non-lecteurs et ont donc perdu toute crédibilité dans le domaine très spécialisé de l'instruction à la lecture des enfants de cinq à sept ans.

    La vue aide l'ouïe, l'ouïe aide la vue

    ♥ L'image nous est indispensable pour que la vue aide l'ouïe.

    L'enfant de tout juste cinq ans est tout imprégné d'images qu'il comprend sans avoir à les dire. Notre rôle, pendant les deux à trois ans qu'il a passés dans la Petite Classe, a été de lui apprendre à dire et écouter non seulement les mots et les phrases que ces mots composent, mais aussi les bruits, les sons, par le biais de la musique, des instruments et des jeux de langage (comptines, virelangues, ...).

    Grâce à cela, il est devenu toute ouïe et peut désormais utiliser ce sens pour en servir un autre, la vue.

    Il a parfois déjà commencé en « écrivant » et « lisant » à la mode de l'Égypte ancienne de véritables phrases racontant de véritables histoires à l'aide de mots symbolisés par des images.  

    Il est parfois même allé un peu plus loin et a fait connaissance avec ces images spéciales – ces fameux Alphas – qui font la transition entre l'image concrète et l'abstraction symbolique que constituent les lettres. Il sait alors que chacune de ces images un peu spéciales correspond à un bruit.

    Il n'a plus qu'à continuer sur sa lancée (ou combler rapidement ce manque grâce à une méthode plus rapide, adaptée à son développement cognitif et sensoriel d'enfant de cinq à six ans).

    Je ne saurai que trop conseiller à ce sujet De l'écoute des sons à la lecture, la méthode proposée par Thierry Venot, très simple à mettre en œuvre puisqu'il suffit de prendre le livre à la page 2 et de programmer de une à deux séances numérotées par jour, tous les jours de l'année. En effet, ces séances sont « spiralaires » et tout ce qui a été acquis au cours des séances précédentes est répété et ré-entraîné, quotidiennement et après une phase de sommeil, comme le conseillent les neuro-sciences, et se voit ainsi consolidé de manière optimale. On y verra comment du début à la fin de l'année l'image passe de son statut de mot (ou groupe de mots) représenté concrètement :

    Lecture : images, lettres, mots et phrases

    à celui d'outil concret pour faire travailler la vue et lui permettre de combiner des lettres pour lire ou écrire un mot signifiant :

    Lecture : images, lettres, mots et phrases

    et même pourquoi pas, en fin d'année de Grande Section, de simple illustration destinée à rendre plus vivant un récit composé de phrases réellement lues par l'enfant[4] :

    Lecture : images, lettres, mots et phrases

    ♥ L'image nous est indispensable pour que l'ouïe aide la vue.

    L'image nous est indispensable pour que le concret soit témoin de la compréhension d'une abstraction telle que la lettre en tant que graphème traduisant un phonème ou le mot

    Les deux exercices ci-dessus, extraits du livre de Thierry Venot, montrent comment l'image permet à l'enseignant pour rendre autonome l'enfant qui doit passer de l'oral à l'écrit ou de l'écrit à l'oral.

    En effet, après quelques séances collectives d'entraînement à l'encodage ou au décodage, les images servent de précepteur particulier à chaque enfant qui pourra alors avancer à son rythme et consolider ses acquis dans le domaine des lettres, des mots et des phrases

    L'exercice en haut de page, extrait du cahier d'exercices de la méthode Écrire et Lire au CP, montre comment, vers le milieu du mois de novembre, un enfant de CP (âgé donc de 5 ans 10 mois à 6 ans 9 mois) peut, grâce à l'image, s'entraîner à écrire seul, et sans faute d'orthographe, par codage uniquement, 14 mots : 12 noms communs et 2 articles, dont l'écriture répétée à de nombreuses reprises permet l'automatisation.  

    ♠ Mais attention, l'image devient un frein à l'apprentissage

    Ø Quand l'image n'est là que pour maintenir l'enfant dans une utilisation experte de l'ouïe considérée comme un préalable à toute introduction d'encodage-décodage de l'écrit :

    activités de « phono » coupées de l'écriture-lecture de graphèmes :

    ⇒ scander les syllabes (et plus encore quand on se cantonne aux syllabes orales) sans avoir à les écrire ou à les lire ;

    ⇒ écoute de mots oraux dans lesquels on doit détecter à l'oreille où se situe telle syllabe ou tel phonème (ces fameux exercices qui font croire aux maîtresses que les enfants n'entendent pas les sons)

    activités de discrimination visuelle de lettres considérées comme des images, sans référence aux sons qu'elles produisent :

    ⇒ dessiner des lettres ou des mots composés de lettres désignées par leur nom (a, bé, sé, dé, eu, eff, jé, ach, ...) sous un modèle 

    ⇒ repérer des lettres et les désigner par leur nom

    ⇒ reconnaissance globale de mots qui ne resserviront plus jamais (CROCODILE, RHINOCEROS, ANTILOPE parce qu'on travaille sur l'Afrique ; ABDOMEN, THORAX, TÊTE parce qu'on étudie les insectes ; STEGOSAURE, TRICERATOPS, PTERODACTYLE parce que le thème est la faune de l'ère secondaire...)

    Quand, pendant l'horaire dévolu à l'apprentissage de la lecture, on consacre le plus clair du temps à étudier les images de l'album proposé à « l'élucidation » pour en travailler « les éléments pertinents non verbaux » et ceci en dehors de toute intention d'y faire correspondre des mots ou des phrases que les élèves pourraient lire et écrire.
    Oui, en effet, « participer avec pertinence à un échange (questionner, répondre à une interpellation, exprimer un accord ou un désaccord, apporter un complément, ...) », c'est bien un Attendu de fin de cycle mais dans le domaine intitulé Langage oral, pas dans celui qui se nomme Lecture et compréhension de l'écrit.

    Lire ou comprendre, on ne peut pas choisir

    Parce que, et nous en venons désormais aux syllabes sans suite, proposées à très haute dose par certaines méthodes, selon les Instructions officielles les plus récentes, lecture et compréhension se doivent de rester complètement indissociables.

    Dans la Petite Classe, nous leur avons évité les lectures à vide de mots composés de lettres qu'on épelle une à une « pour se rappeler du mot », m'a-t-on expliqué récemment, et nous les avons remplacées par des images et des symboles qui leur permettraient d'accéder à l'abstraction, tout en restant collés au concret dont ont besoin les petits enfants.

    Par ailleurs, nous les avons intéressés à l'écrit lu et transcrit par tous les moyens. Nous avons joué le rôle de conteur, de lecteur, de secrétaire et nous avons tout mis en œuvre pour qu'ils comprennent ce que nous leur lisions (enrichissement du lexique et de l'environnement culturel par la découverte de contes et récits variés, par l'observation du monde qui les entoure puis de celui plus lointain dont ils entendent parfois parler, par la variété des activités que nous leur proposions, ...). 

    Nous n'allons pas interrompre le processus parce qu'ils sont en Grande Section, avec De l'écoute des sons à la lecture, ou au CP, avec une méthode de lecture à visée graphémique claire.

    Nos élèves apprennent à écrire des lettres pour en faire, très rapidement des mots, des phrases et même des textes composés de plusieurs phrases qui résonneront au fond d'eux-mêmes et leur donneront à voir des univers de plus en plus riches et variés .

    La lecture de ces mots immédiatement associés dans leur cerveau à l'image concrète ou plus abstraite qu'ils s'en font, l'intelligence qui naît de ces phrases complètent et confortent leurs capacités de décodage (voir l'histoire de la biche et du boa, extraite de la méthode De l'écoute des sons à la lecture). 

    L'encodage, quotidien, de mots puis de phrases, par le fait qu'il associe les gestes de l'écriture (cursive) à l'épellation phonétique renforce l'entraînement et parfait l'automatisation du décodage.

    Au bout des 21 jours fatidiques, la connaissance est devenue une habitude et l'enfant repère instantanément la lettre apprise trois semaines plus tôt et vue et revue chaque jour, au cours de tous les exercices d'écriture et de lecture quotidiens. Il la combine facilement avec d'autres lettres et c'est aisément qu'il lit tout aussi bien un texte à sa mesure – ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit – qu'une longue suite de mots ou d'associations de lettres sans suite.

    Il sait lire et écrire, mécaniquement bien sûr, mais aussi intelligemment et, ce qui ne gâche rien, avec plaisir et motivation.

    Conclusion : Le mieux est l'ennemi du bien

    L’enfant sera d’autant plus actif et engagé quand il aura envie de faire l’action. Cette envie est déclenchée quand l’activité lui plaît, qu’elle importe pour lui, qu’il y voit un intérêt personnel… et non pas parce qu’il y est contraint par un intervenant extérieur.

    lisons-nous dans l'article cité ci-dessus. La vidéo citée plus haut nous narre elle aussi longuement comment des élèves de CM2 travaillent avec plus d'application depuis qu'ils sont motivés par l'étude des corvidés.

    On ne peut pas plus motiver des tout-petits à l'écriture des capitales d'imprimerie que des presque-grands à la répétition jusqu'à l'abrutissement de longs tableaux de syllabes.

    Oui, il y a eu – et il y a sans aucun doute encore – des enfants qui avaient travaillé, travaillé et encore travaillé la prononciation et l'écoute à partir d'images jusqu'au dégoût sans pour cela arriver à « entendre les sons » à leur entrée au CP. Mais ce n'est pas à cause des images, c'est par faute d'avoir eu l'occasion de comprendre que ce monde oral dans lequel ils baignent se transcrit tout entier, lettre par lettre et syllabe écrite par syllabe écrite, selon des règles toutes simples qu'ils seront capables d'acquérir pour écrire et lire eux-mêmes des mots et des phrases.

    Il y a eu, et il y a toujours, c'est incontestable, des enfants qui, au CP, ne reçoivent pas l'imprégnation graphémique nécessaire à leur instruction en matière de lecture et d'écriture.
    Ces enfants-là passent trop de temps à jouer avec des images pour savoir si on entend [pa] dans la cinquième syllabe du mot « anticonstitutionnellement » et si le mot « chemisière » a 2, 3, 4 ou même 5 syllabes orales, écrites, chantées ou prononcées à Paris, Lyon, Lille, Brest ou Toulon. Ils passent aussi beaucoup trop de temps à écouter leur enseignant leur lire l'histoire de la maman qui n'aime pas la rentrée des classes de manière à pouvoir en interpréter ensuite les images.
    En revanche, ils n'en passent pas assez à réellement manipuler les lettres de manière à écrire et lire eux-mêmes des mots et des phrases, et c'est de là que vient le problème.

    Ce n'est pas une raison pour priver d'images les enfants dont les enseignants ont un véritable projet d'apprentissage de l'écriture-lecture dans laquelle l'image dessinée est peu à peu concurrencée par l'écriture de mots et de phrases, ni pour contraindre l'enseignement de la lecture à redevenir ce qu'il était au XVIIe siècle quand la lecture des lettres précédait d'une année celle des syllabes et la lecture des syllabes d'une année celle des mots avec tous les risques que cela comporte (difficulté à capter l'attention autrement qu'avec des « carottes », numériques ou autres ; incapacité à sortir d'un comportement acquis pour en adopter un autre, basé sur l'intelligence et la compréhension de la « chose lue » ; retard et découragement par manque d'engagement actif ; ...).

    C'est par l'appétence et la motivation qu'on amène tous les enfants à la lecture, en deux années scolaires, de la toute fin de la Moyenne Section à la fin du Cours Préparatoire.

    Nous y arriverons grâce des méthodes vivantes, qui s'observent au quotidien, dans des salles de classe d'une vingtaine d'enfants, au cœur de leurs journées d'écolier, avec des enseignants motivés et  instruits[5] auxquels on a donné les éléments à atteindre, les différentes manières d'y arriver et qui ont pu faire leur choix de manière éclairée, sans être enfermés dans un modèle tout aussi restrictif que le « no-lettres no-syllabes » des chercheurs en sciences de l'éducation de la fin du siècle dernier et du début de celui où nous vivons.

    Ces méthodes, pour être efficaces, doivent suivre à petits pas le long chemin suivi par l'être humain au cours des millénaires et passer lentement, avec des retours en arrière, des aménagements, des bonds en avant et des stagnations, quelques détours et contours aussi, parce que nous sommes des êtres vivants et non des robots, et que même le ver de terre s'octroie de temps en temps des petits détours, comme ça, pour le plaisir, de l'image vers le symbole, du symbole vers les lettres, des lettres vers les mots et les phrases qui suggèrent à l'esprit des images intérieures dont il se nourrit[6].

    Dans la même série :

    TPS-PS-MS : Images, mots, phrases et lettres

    GS-CP : Images, mots, phrases et lettres

    CE1 à CM2 : Images, lettres, mots et phrases

    Notes :

    [1] Classe multi-âges accueillant des enfants de deux à quatre ans à la rentrée des classes (voir Pour une maternelle du XXIe Siècle).

    [2] Ou tout ce que vous voulez, en fonction des Instructions Officielles en vigueur au moment où vous lisez cette page. En 40 années de carrière, j’ai eu droit à : texte, expression écrite, rédaction, production d’écrit et à nouveau rédaction depuis l’été 2018... Courbons l’échine là-dessus et gardons nos forces pour ce qui est important.

    [3] La Grande Classe est celle qui devrait regrouper les enfants de cinq à sept ans, dans un lieu convivial accentuant la transition entre la douceur affectueuse et indulgente de la famille et l'initiation au travail dans sa régularité.

    [4] Ce dernier cas serait mieux placé dans la partie suivant « Lire ou comprendre, on ne peut pas choisir », je le rappellerai sans doute à cette occasion.  

    [5] J’en pleurerais de rage quand je vois l’affolement et le dénuement dans lesquels se trouvent certains de nos jeunes collègues qui n’en savent pas plus que «  l’homme de la rue » ou « la ménagère de 50 ans » sur l’apprentissage de la lecture et qui pataugent complètement dans un magma indéfini duquel émergent les mots syllabique, globale, graphème, phonème, combinatoire, encodage, décodage et bien d’autres dont ils sont si ignorants qu’ils n’en connaissent parfois même pas le genre.

    [6] Je suis sûre d'ailleurs que ce n'est pas contraire à ce qu'ont constaté les « fils qui voient tout » et le « micro-onde à cerveau » et qu'encore une fois, c'est l'être humain, forcément imparfait, qui a fait dire à la machine ce qu'elle n'avait pas dit..


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  • CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    LUNDI

    Jour périlleux entre tous. Les élèves reviennent après plus de 48 heures d'interruption, parfois hélas bien mal employées. En espérant permettre à tous de reprendre le collier sans trop de « casse », l'enseignant a modifié l'emploi du temps et la manière d'aborder les notions à acquérir.

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.

    9 h - 9 h 30 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    Avant de se préparer à entre en classe : 

    • Filet du pêcheur
    • Chaises musicales
    • Algorithme d (CP : Ateliers mathématiques - 1)
    • Jeu de la maîtresse folle, en finissant par un rang par deux, avec son cartable.

    9 h 30 / 9 h 45 : Temps incompressible

    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, nouveau rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Dépôt des carnets, cahiers de texte ou agendas sur le bureau de l'enseignant ; même chose pour les papiers qui circulent entre la maison et l'école.

    9 h 45 - 10 h : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit  – Education Morale et Civique : Exprimer son opinion et respecter l’opinion des autres / Accepter les différences / Se sentir membre d’une collectivité / Respecter les règles communes / Comprendre les raisons de l’obéissance aux règles et à la loi dans une société démocratique / Différencier son intérêt particulier de l’intérêt général 

    • Les élèves sont assis au coin regroupement et l'enseignant leur tient le discours suivant :
    Enseignant : Nous allons d'abord nous taire quelques instants, en respirant profondément comme je vous ai appris à le faire. Pendant ce temps, vous réfléchirez à ce que vous auriez très envie de nous raconter et qui nous intéresserait. 
    Non, non, ne levez pas le doigt tout de suite. D'abord, nous réfléchissons en silence et ensuite, je vous donnerai la parole. Posez vos mains sur vos genoux, comme ça. Puis maintenant, nous respirons, lentement, sans remuer. Quand l'aiguille rouge de la pendule sera tout en haut, nous arrêterons.
    Une fois le temps écoulé, l'enseignant reprend la parole, en parlant lentement, à voix basse :Enseignant : Le temps est écoulé. Je demande à Fatou de commencer.  

    Fatou : Hier, avec mes sœurs, on a joué aux Barbie®. J'aime bien jouer aux Barbie® parce qu'elles sont belles, qu'elles ont des beaux cheveux et des belles robes.

    Joris : Oh la naze ! Agnagnagna Barbie, agnagnagna belle robe. Pfff !

    Enseignant : Joris, premier avertissement. Change d'attitude si tu veux rester parmi nous ! Merci Fatou. C'est le tour de Gabrielle maintenant.

    Gabrielle : Hier, c'étaient les Journées du Patrimoine alors avec mes parents, mon grand frère Augustin et ma petite sœur Léopoldine, nous sommes allés visiter le Musée des Jouets d'Enfants. Il y avait déjà des poupées dans l'ancien temps, très fragiles et très belles. En porcelaine. Peintes à la main. Et des voitures à pédales, sans moteur.
    Dans le parc du musée, nous sommes montés dans un petit train jouet. Je vous ai apporté des photos, si vous voulez.

    Hicham : Un petit train pour monter dedans, j'en ai vu un, une fois. Il y a un monsieur avec un micro qui explique des choses aux gens qui sont montés dedans.

    Ilan : Moi, je suis monté dans un vrai train, une fois. Un TGV, même. On dit que ça va vite mais c'est même pas vrai. Quand on est dedans, on voit pas du tout qu'on va vite. On attend même très longtemps pour arriver à la gare. Très, très longtemps.  

    Joris : Moi j'aime pas le train. Paske on attend, on attend, on attend. Et puis, y faut pas bouger, y faut pas crier, y faut pas manger des bonbons... Mais on peut jouer à sa tablette. Moi, hier, j'ai pas fait du train. J'ai joué à la tablette. Avec le jeu de mon grand frère Dylan. Maman, elle veut pas que j'y joue paske le spikologue, il a dit que je devais pas y jouer, mais elle m'a pas vu, et Dylan, il a pas vu que j'avais pris son jeu, alors j'ai joué à la tablette dans mon lit et c'était super !   

    Katia : Pourquoi il ne veut pas que tu joues à ta tablette, le docteur ? Mon docteur, il a dit à maman, juste 30 minutes et on a acheté un minuteur et comme ça, je joue 30 minutes et ça, ça va. Pourquoi le docteur de Joris, il ne veut pas ?

     Enseignant : Je ne sais pas ce qu'a dit le psychologue qui s'occupe de Joris, Katia. Mais j'ai cru comprendre que Joris veut jouer à des jeux de grands, qui ne sont pas de son âge. C'est ça, Joris ?

     Joris : Oui, c'est ça. C'est des jeux « interdits aux moins de 16 ans » paske y a des monstres, des morts-vivants, des zombies qui explosent. C'est trop d'enfer, ces jeux ! Mais c'est pas pour les tarl... 

    Enseignant : Hop, hop, hop, Joris ! Je t'arrête tout de suite parce que là, je sens que tu vas encore déraper ! Pas de grossièretés, tu connais le contrat ! Nous reparlerons ensemble de ces jeux, si tu veux. Mais pas ici, pas devant tout le monde. Et quand tu le verras, tu pourras redemander au psychologue qu'il t'explique pourquoi il ne veut pas que tu joues à ces jeux, car je crois que tu n'as pas tout à fait compris. Maintenant, c'est à Loan. Si tu sens que tu vas déborder, tu peux aller jouer dans le coin-repos, ou regarder un livre. Non ? Tu es sûr ? Comme tu veux. Mais alors, c'est silence et immobilité, d'accord ? À toi Loan.

    Loan : Bah... Euh... Je ne sais plus quoi dire, moi. J'avais une tablette, mais elle est cassée... Et puis un train, mais il est cassé... Et hier, j'ai rien fait. Rien fait d'intéressant, je veux dire... Non... Rien...  

    Maya : Moi, le docteur, il n'a rien dit pour la tablette. Mais ma maman, oui. Alors, chez ma maman, je n'ai pas de tablette. Et chez mon papa, oui. Et j'ai des jeux, mais pas interdits. Que des jeux normaux. J'en ai pas beaucoup. Alors je joue pas beaucoup. J'écoute des chansons.

    Nino : Moi, j'ai pas de tablette. Je vais demander au Père Noël mais l'année dernière, il a pas voulu et il m'a apporté des Lego® et un vélo à la place. Et des Playmo, et quoi encore ?... Ah oui, un pyjama Spiderman... et une couette Spiderman... et un coussin Spiderman... 

    Joris : Et des pipicaca Spiderman !!!...

    Enseignant : Joris, ça suffit. Et laisse ton voisin tranquille. Je sens que ça y est, tu débordes complètement, là. Donne-moi la main et viens avec moi. Attention, n'aggrave pas ton cas... Si tu commences à te rouler par terre, je serais obligée d'appeler de l'aide. C'est ce que tu veux ?... Très b...

    Joris : Non, non, je veux pas ! Je suis sage, je suis sage... Mais pas tout seul. Je veux bien aller jouer au coin-repos, mais pas tout seul. Pourquoi elle est pas là, Sabrina ?

    Enseignant : Tu sais que Sabrina ne vient pas le lundi. Elle est avec un autre enfant qui a des problèmes. Demain, elle sera là. Oui, Loan ?

      Loan : Moi, j'ai rien à dire, alors je veux bien aller jouer avec Joris si tu veux.

    Ilan, Hicham : Moi aussi !!!... moi aussi !!!...

    Enseignant : Non, non, pas trois en même temps. Loan va y aller, mais il faut que ce soit un jeu calme, n'est-ce pas, Joris ? Quant à nous, nous reprenons notre tour de piste, parce que sinon, nous n'allons jamais arriver à finir à l'heure. Et le lundi, il y a le professeur de musique. Olympe, tu as quelque chose d'intéressant à nous raconter ? 

    Olympe : Je voulais juste dire que l'autre jour, c'était l'anniversaire de maman, et que nous avons loué un bateau pour passer le week-end sur un canal mais que nous sommes rentrés très tard à cause des embouteillages et que je suis fatiguée. C'est tout.

    Peyo : Nous, on a un canot pneumatique. Cet été, à la mer, on a fait du canot pneumatique. Et du pédalo, aussi.

    Quentin : Ah oui, du pédalo, c'est rigolo ! Pédallllloooo, rigollloooo, ça rime ! J'ai fait du pédalo, un jour, avec mon papy et ma mamie. J'étais tout petit, je crois.

    Rose : Moi non, j'en ai jamais fait, du pédalo. Ni du train. Ni du bateau. Mais hier, je suis allée visiter un château. Avec des grandes pièces et des meubles magnifiques. Et de l'or partout. Et des tapis qu'on n'a pas le droit de marcher dessus. 

    Salima : Chat ? Pas parler chat ? Moi, a chat. Vu. Blanc.

    Enseignant : Eh non, Salima, aujourd'hui, on ne parle pas du chat Mimi, dans le livre de lecture. Mais toi, tu peux parler du chat que tu as vu. Il était blanc ?

    Salima : Oui. Blanc chat. A vu, moi. Petit, petit. Petit comme ça. Blanc.

    Enseignant : Très bien, Salima ! Tu fais de gros progrès en français, tu sais ! Nous avons tout compris : Hier, tu as vu un petit chat blanc, petit comme ça. Très bien. Vraiment. Bon, s'il nous reste un peu de temps, nous allons passer au tour de Théo. Oui ? Oui, c'est bon, encore cinq minutes. À toi, Théo.

    Théo : Justement puisqu'on parle de chat et de pédalo, j'ai vu dans le livre de lecture que le chat Mimi, il a un vélo. Et puis, il y a un garçon aussi. Ma maman, elle m'a dit le nom du garçon. Enfin, non, avec ma maman, on l'a lu, le nom du garçon. En plus, c'est rigolo parce que c'est le nom de mon cousin. C'est Malo, comme mon cousin Malo. 

    Ulysse : Et moi aussi, j'ai regardé le livre de lecture, mais avec ma grande sœur Pénélope. Elle m'a tout lu les histoires. Ils vont faire des tas de trucs. Du vélo... du cheval... du manège... du cirque... Ils vont aller au zoo... et faire du bateau... Et y'a même l'histoire du petit Chaperon Rouge, et celle du Bonhomme en pain d'épices. 

    Vanina : Ah bah voilà ! La chance ! Vous, vous l'avez lu ! Moi, ma maman, elle a pas voulu. Elle a dit que sinon, la maîtresse, elle nous gronderait.

    Willy : Bah pourquoi elle nous gronderait, la maîtresse ? Ça va lui faire moins de travail, si on l'a déjà lu, le livre, d'abord.

    Xénophon : Parce qu'on saurait tout, peut-être ? Au centre de loisirs, l'animateur, il a dit à un copain que c'était pas bien, parce qu'il connaissait déjà le jeu qu'on allait faire. Alors moi, quand je connais quelque chose, je ne le dis pas, pour ne pas me faire gronder.

    Ysolde : Je crois que ce n'est pas ça. Ce serait bête, un adulte qui ne veut pas qu'on sache déjà certaines choses. Pourquoi ils ne voudraient pas ?  

    Zéphyr : Peut-être parce qu'après, on ne va pas bien écouter. Parce qu'on l'aurait déjà fait. Alors on ne voudrait plus le refaire. Peut-être, hein...

    Albert : C'est bête. Moi, j'aime bien refaire les choses que j'ai déjà faites. Comme les gâteaux moelleux au chocolat. Je sais les faire. Avec mon papa et mon frère. Et j'aime beaucoup les refaire.

    Bilal : Et moi, eh ben moi, je regarde toujours les mêmes DVD. Taxi 2, Taxi 3, et puis Star Wars... Eh ben, j'aime encore ça. Et le Petit Chaperon Rouge, ça m'embêtera pas de le lire même que je le connais déjà.

    Coline : Moi non plus. Et même le Petit Bonhomme en Pain d'Épices. Et pourtant, on l'a lu l'année dernière, à la maternelle.

    Dounia : Non, on l'a pas lu. La maîtresse nous l'a ra...con...té. C'est pas pareil.

    Eddy : Pas pareil du tout, tu veux dire. Parce que là, c'est nous qu'on va le lire. Ça veut dire qu'on sera grands. Et ça, c'est vraiment bien !

    Enseignant : Bon, eh bien voilà ! C'est parfait, tout ça. Tout le monde a parlé et il me reste encore deux petites minutes pour vous expliquer ce que je veux bien que vous fassiez et ce que je ne veux pas que vous fassiez.
    Je veux bien que vous regardiez le livre de lecture, jusqu'à la fin. Je veux bien que vous essayiez de lire des mots ou des phrases. Je veux bien que vous appreniez le son des lettres que vous voyez sur les pages de gauche. J'accepte même que quelqu'un qui sait lire, une sœur, un frère, un parent vous lise les phrases et les histoires. 
    En revanche, ce que je ne veux pas, c'est que vous appreniez par cœur les phrases que nous allons lire.
    Tout simplement parce que réciter par cœur, c'est comme raconter, ce n'est pas lire. Lire, c'est regarder les lettres, se rappeler du son qu'il faut prononcer et chercher à comprendre ce que ça raconte. Vous comprenez ?...  Et maintenant, nous allons nous arrêter parce que le professeur de musique va arriver d'une minute à l'autre... Ah ! Le voilà ! Bonjour ! Avancez-vous, je vous cède la place.

    10 h - 10 h 45 : Chant  / Musique

    Avec l'intervenant.

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h  - 11 h 10 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 10 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant colle la fiche de leçons sur les cahiers, carnets ou agendas des élèves (relire p 5) et prépare l'un sous l'autre les cahiers d'exercices et les livrets ouverts à la page 5 sur les bureaux ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé. 
    • Pour les classes dont les élèves sont non-scripteurs, il a préparé des étiquettes autocollantes portant les syllabes chi ou cha, en cursive pour premier exercice. 
    • Il prépare le tableau de l'après-midi en recopiant intégralement la page 5 du livre Écrire et Lire au CP au tableau et le matériel nécessaire à l'expérimentation de l'après-midi (voir C2 : Questionner le Monde - 1, page 5)

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aiséeÉcriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves découvrent leur livret de lecture ouvert à la page 5 sur leurs bureaux. L'enseignant annonce le travail :

    Enseignant : Nous allons lire toute la page. Posez votre index sous le premier mot, comme ça.
    Gabrielle, lis-nous le premier mot...
    Déplacez votre index sous le deuxième mot, comme ça... Lis-nous ce mot, Hicham...
    Très bien. Déplacez votre index sous le mot suivant. À toi, Ilan....  

    • Etc. pour les 4 premières lignes.
    • Même travail avec 10 autres élèves pour la liste écrite en script des mots que les élèves savent reconnaître, puis à nouveau 10 autres pour la liste écrite en cursive.
    • L'enseignant passe entre les tables d'élèves pour replacer un index, un double décimètre au bon endroit. Le rythme doit être très rapide pour que chacun se sente encouragé.  
    • Il continue le travail, soit mot par mot, soit phrase après phrase (tout dépend de la réactivité des élèves, de leur attention lorsque ce n'est pas leur tour de lire, de leur facilité à reconnaître les mots) pour les phrases 1 à 8. Si un élève ne se souvient plus d'un mot, il le resitue dans l'un des deux textes lus :  

    Enseignant : Regarde ce mot, il commence par la lettre V puis continue avec la lettre U. Nous l'avons lu l'autre jour, à la première page. C'était le troisième mot : Tu... as... vvv... ? Oui, vu, bravo, tu t'en es souvenu ! Nous pouvons reprendre la phrase : Marie a vu ... continue !

    • Dans tous les cas, à la fin de chaque phrase, il relit lui-même la phrase lentement mais sans interruption trop marquée après chaque mot et pose quelques rapides questions de compréhension, y compris des questions qui réclament de s'intéresser à un implicite.
      
    • Une fois les 8 lignes déchiffrées, les élèves ferment leur livre et découvrent leur cahier d'exercices.
    • L'enseignant donne la première consigne  en montrant l'exercice concerné : « C'est un exercice que nous avons déjà fait mardi. Mais ici, ce sont les syllabes « chhhiiii » ou « chhhaaa» que nous devons prononcer. Nous écrirons soit l'une, soit l'autre selon celle que nous avons prononcée.  
    • Le travail est réalisé collectivement. L'enseignant sollicite l'aide des autres enfants pour qu'ils aident leurs camarades en difficulté à réaliser qu'à tel moment, dans château, machine, chameau, chat, chinois, ils articulent l'une ou l'autre des syllabes.
    • La fin de la séance est consacrée à lire, recopier en cursive (sauf classes d'enfants non-scripteurs stricts) et illustrer la scène demandée.
    • L'enseignant charge deux nouveaux élèves à ramasser les cahiers ouverts et à les pose sur son bureau.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Identifier ce qui est végétal / Développement des végétaux / Quelques besoins vitaux des végétaux

    14 h 45 - 15 h 15 : Littérature / Éducation physique et sportive

    Relation aux programmes : Littérature : Écouter pour comprendre [des messages oraux ou] des textes lus par un adulte. Éducation physique et sportive : S’exprimer par son corps et accepter de se montrer à autrui / Exprimer des intentions et des émotions par son corps dans un projet artistique individuel ou collectif

    • Expression orale : Chaque élève est appelé à s'exprimer sur ce qu'il vient d'entendre (selon le principe des moments de langage vus précédemment)
    • Pendant le temps restant, ils dessineront et découperont dans du papier noir un des personnages de l'histoire qu'ils pourront ensuite fixer en haut d'une pique à brochette en bois pour transformer leur personnage en marotte et pouvoir rejouer l'histoire avec leurs camarades pendant les ateliers en autonomie (Voir .

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 50 - 16 h 00 : Temps incompressible

    Nota bene : Le cartable étant préparé tous les soirs de la même façon, les élèves gagnent en rapidité. L'enseignant se tiendra près des élèves plus lents pour les aider à ne pas perdre de temps lors de cet exercice.

    • Préparation des cartables (voir Mardi )

    16 h 00 - 16 h 20 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Trois cas possible :

    • Élèves non-scripteurs : Séances 1, 2, 3 et 4 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI ; essais lettre i, sur l'ardoise, après démonstration par l'enseignant et essais élèves au tableau, puis dictée d'étiquettes (ou d'Alphas) :

    Enseignant : « Fixez l'étiquette des lettres qui disent « rrriiii » sur votre ardoise. Levez pour que je voie ! Très bien... Posez doucement l'ardoise sur votre table et enlevez l'étiquette et mettez maintenant, l'étiquette des lettres qui chantent « rrrraaa ». Attendez que je le dise pour lever votre ardoise. Tout le monde est prêt ?... Levez, avec l'ardoise tournée vers moi pour que je puisse lire... Très bien... Posez doucement, enlevez l'étiquette... Maintenant « chhhaaa»... Attendez que tout le monde ait fini... Levez ! Et puis « chhhhiiiii ».

    • Élèves dégrossis : Séances 1, 2, 3 et 4 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI, puis essais en cursive sur l'ardoise : lettres a, i et r, après démonstration au tableau par l'enseignant puis essais d'élèves. Si les élèves y arrivent bien, au moins ligne de ri en cursive sur le cahier du jour (→ présentation préparée par l'enseignant) et éventuellement une ligne de ra

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs.

    • S'il sait que ses élèves ont appris à écrire en cursive l'année précédente : il a préparé une page de cahier seyes 3 mm sur laquelle on trouve, en cursive : la date, le titre, 4 lignes : ri, ra, cha, chi

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs mais les enfants travaillent à la craie ou au feutre effaçable, directement sur leur ardoise (ou sur leur cahier si tout le monde y est à l'aise (→ présentation préparée par l'enseignant). 

     16 h 20 - 16 h 30 : Poésie

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute / Mémoriser des textes

    • L'enseignant relit lentement la poésie, après avoir rappelé le titre et le nom de l'auteur.  
    • Ensuite, il redit les trois vers de la première strophe et les fait répéter par la classe, quelques petits groupes d'enfants, quelques enfants isolés.
    • Enfin, les enfants disent en chœur la première strophe et l'enseignant finit seul, ou avec le concours des enfants volontaires, les deux strophes suivantes.

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    CP : Les débuts en écriture-lecture (1)CP : Les débuts en écriture-lecture (2) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (3) ; ...

    Un mois plus tard :

    CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


    2 commentaires
  • CP : Les débuts en écriture-lecture (3)
    Merci à Xavier Laroche pour cette illustration tirée de Écrire et Lire au CP

    VENDREDI

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    9 h / 9 h 15 : Temps incompressible

    • La cloche sonne. Le rang se forme. Les étourdis sont invités à aller récupérer leurs cartables et les énervés à se poser un peu. Petit rituel de respiration lente si l'ambiance est encore trop agitée.
    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, nouveau rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Dépôt des carnets, cahiers de texte ou agendas sur le bureau de l'enseignant ; même chose pour les papiers qui circulent entre la maison et l'école.

    9 h 15 - 9 h 35 : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit  

    • L'image ci-dessus est affichée au tableau
    • Dialogue : les élèves sont invités à s'exprimer sur l'image.
    Eddy :C'est le chat de l'autre jour ! Le chat bleu !  

    Fatou : Il est avec la petite fille. 

    Gabrielle : La petite fille lui apporte une écuelle de lait. Et l'oiseau s'envole.

    Hicham : Le chat, il a pas pu attraper l'oiseau !

    Ilan : Ouais, c'est paske la petite fille est arrivée, l'oiseau, il a eu peur, y s'est envolé.  

    Joris : Ouais, y s'est envolé ! Et le chat, c'est bien fait pour lui, il avait qu'à pas vouloir le manger. 

     

    Katia : Je crois que c'est pas bon pour les chats, le lait. Moi, à ma maison, on donne pas de lait à mon chat. On lui donne des croquettes et de l'eau. Le vétérinaire, il a dit à ma maman qu'il fallait pas donner de lait aux chats.

    Enseignant : D'accord, Katia. Tu as sans doute raison si c'est le vétérinaire qui a expliqué ça à ta maman. Mais pour l'instant, j'aimerais que nous revenions à l'image. Tu peux continuer, Loan ?

    Loan : Oui, je peux. C'est le chat bleu qui a vu la petite fille et qui se fait caresser. 

    Maya : Pendant que l'oiseau s'échappe.

    Nino : La petite fille, elle ne fait plus « Oh ! » avec sa bouche. Maintenant, elle sourit. 

    Olympe : Peut-être qu'elle lui parle, à son petit chat bleu ? Peut-être qu'elle lui dit : « Tu es un gentil chat qui ne tue pas les oiseaux. Tiens, une écuelle de lait pour toi, pour te récompenser d'avoir laissé vivre ce pauvre petit oiseau qui ne t'avait rien fait » ?

    Peyo : Ouais, c'est vrai, ce qu'elle dit, Olympe. Peut-être qu'elle lui parle ?...

    Quentin : Alors, maîtresse, tu nous écris la phrase s'il te plaît ? Avec la phrase, on saura ce qui s'est passé et comment la petite fille a fait pour faire venir le chat.

    Enseignant : Oui, oui, bien sûr. Je vais même vous l'écrire tout de suite et nous allons continuer à discuter ensemble un moment.

    9 h 35 - 9 h 45 :

    Relations aux programmes : Comprendre le fonctionnement de la langue : Se repérer dans la phrase simple. – Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent

    •  L'enseignant, sans rien dire, écrit au tableau le texte de lecture, en script, puis en cursive, comme sur le manuel.

    Marie crie : « Mimi ! Mimi ! » Le chat arrive.

    • Il reprend le tour de rôle de parole de la séance précédente (langage) après Quentin :

    Rose : Là, c'est écrit Le... chat... 

    Salima : Chat. Là.

    Théo : Après chat, le mot commence par a. Alors ça fait Le... chat... aaa... on ne sait pas.

    Ulysse : Et un point normal. C'est pas une question.

    Vanina : Là, il y a deux-points, là, des petits crochets bizarres, là, une grande barre avec un point dessous, là, une autre, et là, encore les crochets bizarres mais à l'envers. 

    Willy : C'est des « guinemets », les crochets bizarres. On les avait vus à la maternelle, dans une comptine. « Comment ça va sur la Terre ? », ça disait.

    Xénophon : Pas des « guinemets », des gui...LLE...mets ! C'est pour dire que quelqu'un parle. Quand ils sont ouverts à droite, c'est que ça commence à parler ; et quand ils sont ouverts à gauche, c'est que ça finit.

    Ysolde : Ça veut dire que quelqu'un parle. Peut-être la fille, ou bien le chat, ou encore l'oiseau. On ne sait pas. 

    Zéphyr : Si, on sait que c'est pas le chat, parce que le... chat..., c'est écrit après le truc « guimets » de la fin, comme il a expliqué Xénophon. 

    Albert : Oui, voilà. Moi, je pense que c'est la fille qui parle, parce que l'oiseau s'en va, alors il n'existe plus dans l'histoire...

    Bilal : Je suis d'accord avec Albert. C'est la fille qui parle au chat. Et après, on nous explique ce que fait le chat, comme elle lui a parlé. Peut-être qu'il ronronne ?... Ah non, c'est vrai, le chat aaa... gnagnagna. Ronronne, ça commence pas par a

    Coline : Oui, on ne dit pas le chat aaaaronronne, c'est pas français.

    Dounia : Alors, là, le mot qui commence comme Maya, c'est peut-être son nom à la fille ? Parce que ffffille, ça commence pas comme MMMMaya.

    Enseignant : Très bonne réflexion, Dounia. Et puis, il y aurait écrit Llllaaaa d'abord, car on dit llllaaaa fille, non ? 
    C'est donc bien le prénom de cette petite fille que nous avons vu hier à sa fenêtre. Son nom propre, c'est Marie, une petite fille que nous retrouverons souvent dans notre livre, tout comme son chat, Mimi, que nous connaissions déjà mais dont nous ne connaissions pas encore le nom propre. Je vous écris ces deux noms propres au tableau puis je vous lirai cette phrase, comme nous avions lu la précédente. 

    • L'enseignant écrit au tableau, en script et en cursive en oralisant les phonèmes , au fur et à mesure de leur traduction graphémique (épellation phonétique) : Mmmmaaaaarrrrriiiii(e)... Mmmmiiiiimmmmiiii...

      Puis il relit ces deux mots lentement en articulant exagérément et en suivant les syllabes du doigt. Enfin, avant de commencer la lecture de la phrase, il demande aux enfants de venir montrer les quatre mots qu'ils savent désormais reconnaître. Eddy, Fatou, Gabrielle, Hicham et Ilan se succèdent pour montrer, dans l'ordre ou dans le désordre, l'un des mots suivants : le, chat, Marie, Mimi (ce dernier étant répété dans le texte, il sera montré par deux enfants successifs).
       
    • L'enseignant lit, lentement, en suivant les mots du doigt, et en s'interrompant après chaque mot, d'abord la ligne en script, puis celle en cursive. Les enfants sont invités à « l'aider », tous en chœur (jeu du micro), lorsqu'il montre un des quatre mots connus.
    • Il laisse ensuite les enfants parler brièvement de la véracité de leurs hypothèses.

    Joris : Voilà, c'est comme on avait dit. La fille qui s'appelle Marie, elle crie pour appeler son chat qui s'appelle Mimi. Le chat, il l'entend, il laisse l'oiseau et il vient la voir.

    Enseignant : Oui, très bien, Joris. Je vous la relis pour ne pas que vous vous perdiez. Suivez bien mon doigt, vous pouvez m'aider si vous savez aussi. Comme tout à l'heure, c'est vous qui direz les mots Marie, Mimi, Le et chat quand nous les rencontrerons, d'accord ? N'oubliez pas votre micro.

    • Il relit lentement à nouveau, aidé par les élèves. Comme promis, ce sont les enfants qui lisent, dans leur « micro », en chœur les mots Marie, Mimi, le et chat.
    • Il aide ensuite un premier groupe d'élèves à suivre son doigt pour lire chacun un des mots de ce nouveau texte. Il profite de cette relecture pour expliquer très brièvement le rôle de chaque ponctuation.

    Fatou : Marie... – Gabrielle : crie... – Hicham : deux-points
    Enseignant : Marie... crie... deux-points. Les deux-points servent à annoncer que quelqu'un va parler. Marie crie, attention, nous allons vous dire ce qu'elle dit.

    Ilan : Guillemets ouverts...
    Enseignant : Ensuite, nous ouvrons les guillemets. Comme nous a expliqué Xénophon tout à l'heure, ils servent à indiquer où commencent les paroles de quelqu'un : Marie... crie... deux-points, je vais vous dire ce qu'elle dit... ouvrez les guillemets,
    attention, ça commence ici !

    Joris : Mimi... –  Katia : point d'eslamation
    Enseignant : Mimi... point d'exclamation. Le point d'exclamation, c'est quand quelqu'un s'exclame, qu'il crie pour se faire entendre.
    Enfin, le point normal, que vous connaissez déjà.

    • S'il reste du temps, il fait lire un second groupe de 12 enfants, puis un troisième groupe si toute la classe n'a pas pu participer.

    9 h 45 - 10 h : Utiliser la règle pour dessiner

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / comprendre des textes variés, adaptés à la maturité et à la culture scolaire des élèves – Écrire : Copier – Arts plastiques : Utiliser le dessin dans toute sa diversité comme moyen d’expression

    •  L'enseignant distribue des feuilles A5 qui cette fois devront représenter Marie et Mimi.
    • Il donne aussi à chaque enfant les différents constituants de la phrase qu'ils devront ordonner en s'aidant du modèle qui restera au tableau toute la journée.

    10 h - 10 h 15 : Chant  / Musique

    Relations aux programmes : Chanter : Chanter une mélodie simple avec une intonation juste, chanter une comptine ou un chant par imitation / Interpréter un chant avec expressivité / Expérimenter sa voix parlée, explorer ses paramètres, la mobiliser au bénéfice d’une reproduction expressive

    • L'enseignant réunit ses élèves autour de lui pour :

    - un exercice de respiration
    - l'écoute de la chanson présentée la veille.
    - la suite de l'apprentissage du chant commencé la veille (Voir Mardi)
    - un jeu vocal, au sujet des point et de l'intonation.

    Exemple : L'enseignant a trois étiquettes, portant chacune l'un des points : .    !    ?

    - Il en tire un au sort. Les enfants doivent alors sur la proposition « Marie crie » la prononcer avec l'intonation voulue par le point tiré au sort : Marie crie. ou bien Marie crie ? ou encore Marie crie !
    - Il recommence l'exercice avec la proposition « Mimi » puis avec la proposition « Le chat arrive ».

    10 h 15 - 10 h 30 : Lecture

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent.

    • L'enseignant appelle douze élèves au tableau et leur fait relire mot à mot le texte du jour. Puis, il leur distribue à chacun une étiquette portant l'un des mots ou signes de ponctuation et les enfants se débrouillent entre eux pour reconstituer la phrase sous le contrôle de leurs camarades inoccupés qui doivent quant à eux, un à un aussi, lire chacune des étiquettes lorsqu'elle est posée au tableau.
    • Le deuxième groupe passe à son tour au tableau, relit à nouveau les mots les uns après les autres avant de recevoir eux aussi les étiquettes à ranger dans l'ordre.
    • L'enseignant appelle deux enfants et leur demande d'extraire du texte les étiquettes des mots Marie et arrive. Il demande aux élèves de les observer attentivement.

    Katia : Dans Mmmaaaarie, on voit d'abord comme dans MMMMaaaaya. Un èmm et un a, ça fait mmmaaa.

    Loan : Et après, c'est rrrriiii. Ma... rrrriiii ! Un èrr et un i, ça fait rrrriii.

    Olympe : Et la dernière lettre, c'est un e, elle ne dit rien. C'est une lettre muette, comme à la fin de chat. Il y a un t, mais on ne dit pas chattt' ! C'est grand-maman qui me l'a fait remarquer l'autre jour. CCChhhaaa... et c'est tout. Le t est muet.

    Enseignant : Oui, très bien, Olympe. Ma...ri... e muet. Et arrive maintenant ? Qui continue ? Peyo ?

    Peyo : Et dans a...rri... v', c'est pareil... Aaaa, rrrriiii, vvvvve. Le èrr et le i, ils font rrrrriiii !

    Quentin : Ma...rrrriii.... a...rrrriii...ve, c'est pareil : ri, ri. On entend pareil, on écrit pareil, un èrr et un i, ça fait ri.

    Rose : Voilà, un ch et un a, ça fait cha, un èrr et un i, ça fait ri.

    Enseignant : Parfait ! Je prends la syllabe ri dans Marie et dans arrive. Et je coupe celle-ci en deux : rrrrr et iiii, voilà ri ! Il ne reste plus qu'à ressortir chhhh et aaa pour écrire cha.

    Salima : ccchhaaaa... rrrrriiii !

    Théo : Et si on mélange, ça marche ou pas ?

    Ulysse : Chhhhhaaaaarrrrriiii ?

    Théo : Non. On prend chhhh et on le met avec le iiii. Ça fait... ? Cccchhhh... iiii... chhh...iiii.

    Vanina : ccchhhiiii ! chi, ça fait ! cha... avec un a... et chi... avec un i !

    Willy : cha... chi... Et avec le èrr ? èrraaaa. Ah non, son bruit, c'est rrrr, j'avais oublié. Alors, rrr... aaaa... ça fait rrrr... aaa !

    Enseignant : Ne t'arrête pas entre les sons, Willy... Essaie, comme ça, avec les gestes (l'enseignant s'accompagne des gestes Borel Maisonny) : rrrrraaaaa... Tu essaies ?

    Willy : rrrr.. aaa... rrrr.. aaa... rrrr.. aaa... J'y arrive pas trop.

    Enseignant : Ce n'est pas grave, ça va venir tout seul. C'est normal, quand on apprend quelque chose de nouveau, ça met toujours un peu de temps. Nous allons t'aider, allez, prenez vos micros, les copains : « rrrraaaaa ! rrrraaaa! rrrraaaa! »

    Xénophon : Et là, rrrriiii... Avec un a, ça fait rrraaa, et avec un i, ça fait rrrriiii.

    Enseignant : C'est parfait. Nous en reparlerons cet après-midi. Maintenant, à l'écriture.

    10 h 30 - 10 h 45 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Trois cas possible :

    • Élèves non-scripteurs : Séances 1, 2 et 3 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI ; essais lettre i, sur l'ardoise, après démonstration par l'enseignant et essais élèves au tableau, puis dictée d'étiquettes (ou d'Alphas) :

    Enseignant : « Fixez l'étiquette de la lettre qui dit « iiii » sur votre ardoise. Levez pour que je voie ! Très bien... Posez doucement l'ardoise sur votre table et enlevez l'étiquette et mettez maintenant, l'étiquette de la lettre qui chante « rrrr ». Attendez que je le dise pour lever votre ardoise. Tout le monde est prêt ?... Levez, avec l'ardoise tournée vers moi pour que je puisse lire... Très bien... Posez doucement, enlevez l'étiquette... Maintenant « rrrriiii »... Attendez que tout le monde ait fini... Levez ! »

    L'enseignant continue encore quelques secondes, en demandant dans le désordre r, i ou ri, à plusieurs reprises. S'il a pu constater que le groupe était encore attentif lors de la dernière partie de la séance de lecture (ra, ri ; cha, chi), il dicte plusieurs fois ces quatre syllabes que les enfants composent avec leurs quatre étiquettes.

    • Élèves dégrossis : Séances 1, 2 et 3 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI, puis essais en cursive sur l'ardoise : lettres a et r, après démonstration au tableau par l'enseignant puis essais d'élèves. Si les élèves y arrivent bien, au moins ligne de i en cursive sur le cahier du jour (→ présentation préparée par l'enseignant) et éventuellement une ligne de r

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs.

    • S'il sait que ses élèves ont appris à écrire en cursive l'année précédente : il a préparé une page de cahier seyes 3 mm sur laquelle on trouve, en cursive : la date, le titre, une ligne de chacune des lettres : r, i - ... puis 4 lignes : ri, ra, cha, chi

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs mais les enfants travaillent à la craie ou au feutre effaçable, directement sur leur ardoise (ou sur leur cahier si tout le monde y est à l'aise (→ présentation préparée par l'enseignant). 

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h - 11 h 15 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    11 h 15 - 11 h 25 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 25 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant colle la fiche de leçons sur les cahiers, carnets ou agendas des élèves (relire p 4) et prépare l'un sous l'autre les cahiers d'exercices et les livrets ouverts à la page 4 sur les bureaux ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé. 
    • Pour les classes dont les élèves sont non-scripteurs, il a préparé des étiquettes autocollantes portant les lettres i et r, en nombre suffisant pour les trois exercices. 
    • Il prépare le tableau de l'après-midi en recopiant intégralement la page 4 au tableau et le matériel nécessaire à l'expérimentation de l'après-midi (voir C2 : Questionner le Monde - 1, page 4)

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aiséeÉcriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves découvrent leur livret de lecture ouvert à la page 4 sur leurs bureaux. L'enseignant annonce le travail :

    Enseignant : Nous allons lire toute la page. Posez votre index sous le premier mot, comme ça.
    Ysolde, lis-nous le premier mot...
    Déplacez votre index sous le deuxième mot, comme ça... Lis-nous ce mot, Zéphyr...
    Très bien. Déplacez votre index sous le mot suivant. À toi, Albert....  

    • Etc. jusqu'à la fin de la première ligne.
    • Même travail avec 12 autres élèves pour la deuxième ligne, puis 2 élèves pour la troisième, puis encore 2 élèves pour chacune des trois lignes suivantes. L'enseignant passe entre les tables d'élèves pour replacer un index, un double décimètre au bon endroit. Le rythme doit être très rapide pour que chacun se sente encouragé.
    • Pour les lignes numérotées, il rappelle le travail fait à la page 2 mardi. Il encourage chaque élève à être très attentif, et reste proche physiquement de Joris dont il sait qu'il a du mal à supporter les situations de stress et de Salima qui, du fait de ses difficultés de langage, risque de décrocher facilement.
    • Les élèves lisent tour à tour, selon l'ordre fixé par l'enseignant qui rappelle après chaque son produit (on lit rrrr et non pas èrr) que chacun doit déplacer son index au-dessus de son double décimètre.
      
    • Une fois les 3 lignes déchiffrées, les élèves ferment leur livre et découvrent leur cahier d'exercices.
    • L'enseignant donne la première consigne  en montrant l'exercice concerné : « C'est un exercice que nous avons déjà fait mardi. Mais ici, c'est le son « iiii » que nous devons prononcer. Nous écrirons la lettre i en cursive (en attaché) si nous avons prononcé le son « iiii » avec notre bouche et nous ferons une croix si nous ne l'avons pas prononcé.  
    • Le travail est réalisé collectivement. L'enseignant sollicite l'aide des autres enfants pour qu'ils aident leurs camarades en difficulté à réaliser qu'à tel moment, dans iiiigloo, îîîîle, cheniiiiiille et iiiiimmeuble, ils placent ainsi leurs lèvres, ainsi leur langue et ainsi leurs mâchoires, si bien qu'ils prononcent le son [i].
    • Même travail, toujours collectif, sauf si la classe réagit très bien et a, dans sa très grande majorité, réussi à contrôler l'émission lente des phonèmes les uns après les autres et à associer dans leur esprit la prononciation du son [R] et l'écriture de la lettre r.
      Dans ce cas, il laissera la classe se débrouiller seule, après avoir vérifié le lexique employé (raisin, rame, coccinelle, raquette, robe) et se consacrera au petit groupe qui pose des problèmes de compréhension et/ou de comportement (ici Salima, Joris et éventuellement Ilan). Il jette de temps en temps un œil discret sur les « suiveurs », ceux qui ont tendance à toujours répéter ce que dit leur voisin et qui masquent peut-être sous cette attitude consensuelle un manque de confiance en soi et/ou des difficultés de compréhension.
    • L'enseignant apprend à deux élèves à ramasser les cahiers ouverts et à les pose sur son bureau.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Identifier ce qui est végétal / Développement des végétaux / Quelques besoins vitaux des végétaux

    14 h 45 - 15 h 15 : Éducation physique et sportive / Musique

    Relation aux programmes : Éducation physique et sportive : S’exprimer par son corps et accepter de se montrer à autrui / Exprimer des intentions et des émotions par son corps dans un projet artistique individuel ou collectif – Musique : Décrire et comparer des éléments sonores / Imaginer des représentations corporelles de la musique / Exprimer ses émotions, ses sentiments et ses préférences / Écouter et respecter l’avis des autres et l’expression de leur sensibilité 

    • Écoute : Les élèves assis en rond au sol sont invités à écouter en silence un court extrait musical (par exemple, Duo des chats, Rossini) sans support visuel.
    • Expression orale : Chaque élève est appelé à s'exprimer sur ce qu'il vient d'entendre (selon le principe des moments de langage vus précédemment)
    • Expression corporelle : Après une nouvelle écoute silencieuse, les élèves partagés en deux groupes miment les déplacements et attitudes des deux chats de la mélodie (1 groupe sur scène, 1 groupe de spectateurs puis on change de rôle).
    • Expression orale : Les élèves s'expriment à nouveau pour évoquer ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont ressenti.
    • Retour au calme : Écoute silencieuse du morceau en mimant avec les mains seulement les réactions des deux chats. 

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 30 - 15 h 50 : Poésie

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute ou d’échanges et manifester, si besoin et à bon escient, son incompréhension.

    • L'enseignant lit lentement la première strophe de la poésie, après avoir rappelé le titre et le nom de l'auteur. Très court débat autour de cette strophe.  
    • L'enseignant la relit, vers par vers cette fois. Après chaque vers, les enfants « prennent leur micro » et répètent ce vers.
    • Il lit ensuite les deux premiers vers que les enfants répètent. Puis le troisième, répété aussi par les enfants.
    • Ensuite, il redit les trois vers de la strophe et les fait répéter par la classe, quelques petits groupes d'enfants, quelques enfants isolés.
    • Enfin, il relit toute la poésie. Les enfants qui le souhaitent disent avec lui la première strophe.

    15 h 50 - 16 h 05 : Temps incompressible

    • Préparation des cartables (voir Mardi )

    16 h 05 - 16 h 30 : Anglais ou Ateliers autonomes

    Relation aux programmes : Imaginer et réaliser des objets simples et de petits montages / S’approprier par les sens les éléments du langage plastique : matière, support, couleur... / Respecter l’espace, les outils et les matériaux partagés / ...

    Personnellement, je confie l'enseignement de l'anglais à ma collègue qui a quelques lueurs dans cette langue.
    S'il ne tenait qu'à moi, je passerai cette demi-heure avec les ateliers autonomes de la veille.

    • L'enseignant regroupe ses élèves autour de lui et commence la première séance d'anglais de sa méthode (nous utilisons l'ancienne édition de Initiation à l'anglais, chez Retz, mais peut-être y a-t-il bien mieux).
    • Sinon, voir Mardi
    • Vers 16 h 25, le matériel est rangé et l'enseignant rappelle aux enfants qu'ils doivent emporter leur cartable et les vêtements qu'ils ont suspendus au vestiaire.

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    CP : Les débuts en écriture-lecture (1)CP : Les débuts en écriture-lecture (2) ; ... ; CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    Un mois plus tard :

    CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


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  • CP : Les débuts en écriture-lecture (2)

    L'école où se trouve cette classe est repassée à la semaine de quatre jours. Pour une école en semaine de quatre jours et demi, on reportera les temps d'activités en autonomie des mardi et jeudi, ainsi qu'une partie du temps d'EPS et de dessin sur le mercredi matin.
    En écriture-lecture, au cours de ce mercredi matin :

    • on relira la page de la veille,
    • on jouera à entendre et écrire sous la dictée (premières « productions d'écrits autonomes ») les sons [a] et [ʃ], ainsi que la syllabe [ʃa] dans des mots,
    • on s'entraînera aux gestes de l'écriture cursive.

    JEUDI

    8 h 50 / 9 h : Accueil

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    9 h / 9 h 15 : Temps incompressible

    • La cloche sonne. Le rang se forme. Les étourdis sont invités à aller récupérer leurs cartables et les énervés à se poser un peu. Petit rituel de respiration lente si l'ambiance est encore trop agitée.
    • Montée en classe, dépôt des vêtements au vestiaire, reconstitution du rang, nouveau rituel de respiration, entrée sur la pointe des pieds. L'enseignant donne les consignes en chuchotant.
    • Dépôt des cartables sur les chaises pour ouverture et sortie du matériel qu'ils contiennent.
    • Rangement des cartables en fond de classe ou au vestiaire, déplacements par deux ou trois.
    • Dépôt des carnets, cahiers de texte ou agendas sur le bureau de l'enseignant ; même chose pour les papiers qui circulent entre la maison et l'école.

    9 h 15 - 9 h 35 : Langage oral

    Relations aux programmes : Comprendre et s’exprimer à l’oral : Écouter pour comprendre des messages oraux / Dire pour être entendu et compris / Participer à des échanges dans des situations diverses / Adopter une distance critique par rapport au langage produit – Arts Plastiques : Prendre la parole devant un groupe pour partager les trouvailles découvertes dans des œuvres d’art / Effectuer des choix parmi les images rencontrées, établir un premier lien entre son univers visuel et la culture artistique / Exprimer ses émotions lors de la rencontre avec des œuvres d’art / S’approprier quelques œuvres de domaines et d’époques variées appartenant au patrimoine national et mondial / S’ouvrir à la diversité des pratiques et des cultures artistiques .

    • Dialogue : les élèves sont invités à s'exprimer sur l'image.
    Dounia : C'est un autre chat qui chasse.

    Eddy : Oui mais lui, il l'a attrapé, l'oiseau. 

    Fatou : Il est pas beau. Y fait peur ! 

    Gabrielle : Je le connais, ce tableau. C'est un monsieur qui s'appelle Pica... Pica... Je ne sais plus. Mais c'est Pica au début.

    Hicham : Gabrielle, elle sait tout, elle. À la maternelle, elle faisait pareil : « Gna gna gna, je connais déjà... Gna... gna... gna... »

    Ilan : Ah ouais ! Ça, c'est vrai. Et moi je sais, et moi je sais, et moi je sais... N'empêche que Picaquoi, ça existe pas ! 

    Joris : Ça existe pas ! Picaca ! Pipi-caca ! Trop naze !

    Enseignant : La bande des trois, ça commence à bien faire. On ne peut pas vous réunir sans que ça tourne à la moquerie et aux grossièretés. Attention à vous. Hicham, tu vas nous expliquer en quoi cela te gêne que Gabrielle nous aide ; quant à Ilan et Joris, si vous ne voulez pas vous retrouver à votre place à vous ennuyer à ne rien faire, vous arrêtez vos stupidités ! 

    Hicham : Non, ça ne m'embête pas, mais j'expliquais juste que Gabrielle, elle sait tout. Enfin, presque tout... Mais elle, elle dit qu'elle sait tout et des fois, ça m'énerve un peu. D'abord, je m'en souviens aussi, de ce bonhomme qui peint des drôles de zyeux pas droits. C'est Picaro, ou un truc comme ça. 

    Ilan et Joris (pouffant) : Pique, carreau ! C'est un jeu de cartes ! Trop nul !... (avisant les yeux froncés de l'enseignant et son doigt pointé vers les bureaux) Euh non, non ! C'est bon, j'arrête, j'arrête.

    Enseignant : Attention, c'est vraiment la dernière fois. Encore une incartade, oui, une incartade, vous ne vous moquez pas des mots que vous ne connaissez pas, vous les écoutez et vous cherchez à les comprendre. Encore une incartade, donc, et c'est tout seuls à votre place pendant 5 minutes, à réfléchir à vos impolitesses... Quant au peintre, ni Gabrielle, ni Hicham n'étaient loin de son nom. Il s'appelle Pablo Picasso.

    Katia : Pablo, c'est comme le petit frère de Théo qui est à la maternelle.

    Enseignant : D'accord, Katia. Le peintre Pablo Picasso et le petit frère de Théo ont le même prénom. Si nous revenions à ce tableau, maintenant. 

    Loan : C'est parce qu'il est moderne, le tableau, qu'il fait peur. C'est comme la musique. Le hard rock et le rap, c'est moderne, eh ben, les chanteurs, ils font peur.

    Maya : Y font pas tous peur, les chanteurs modernes, d'abord.

    Nino : Y'en a qui sont très beaux et qui chantent très bien.

    Olympe : Oui, mais Picasso, c'est vrai que son chat fait peur. Mais pas tous ses tableaux. L'année dernière, à la maternelle, c'était un petit Arlequin qu'on avait vu, il était très mignon. Et puis une maman avec son bébé, c'était beau aussi. Là, c'est beau, mais ça fait un peu peur, quand même.

    Peyo : Ouais, c'est vrai, ça qu'elle dit, Olympe. L'oiseau, il a du sang et il est ouvert à son ventre. Et il a des griffes énormes !

    Quentin : Alors, maîtresse, tu nous dis pourquoi il l'a mal dessiné, son chat ? Il est quand même pas obligé puisqu'il sait faire des Arlequin et des bébés avec leur maman...

    Enseignant : Je vous expliquerai ça un peu plus tard... Mais avant, nous allons écouter ceux qui n'ont encore rien dit. À toi, Rose.

    Rose : Le chat a attrapé un oiseau. L'oiseau saigne.

    Salima : A chat. Chasse.

    Théo : Les pattes, il les a faites avec sa règle. C'est tout droit, comme ça. Chtak, chtak, chtak, chtak !

    Ulysse : Et le bec de l'oiseau aussi, chtak, chtak !

    Vanina : À côté du nez aussi, c'est tout droit. Là, à gauche, à côté du gros trou de nez. Tak et tak ! Comme un carré, le bord... le truc... on l'avait dit à la maternelle. Le carré, ça fait comme ça, un bord et un bord, tout droit. Comme un cube aussi.

    Willy : Un angle, ça s'appelle. Un angle de carré. Tak et tak ! Tout droit. 

    Xénophon : Les cubes, ça en a plein des angles. Des angles droits.

    Ysolde : C'est vrai, ce qu'ils disent. Il y a beaucoup de traits droits comme dans les carrés et les cubes. J'en ai vu d'autres, des tableaux de Picasso avec des angles droits. Mais pas le Arlequin, ni la maman et son bébé. Mais d'autres, oui. Même que c'est ça qui est bizarre. 

    Zéphyr : Ouais, c'est pour faire moderne. Quand on veut faire moderne, on dessine comme ça, tout droit. Avec des formes. L'autre aussi, là, qui ne faisait que des ronds, et des ronds et des ronds. 

    Albert : Et celui qui faisait des petits trucs. Un petit truc là, et un autre là... Mirotruc... Non, Miró, c'est bien Miró.

    Bilal : Et celui des carrés en couleurs, bleu, jaune, rouge, noir... Vous vous rappelez ?... 

    Coline : Y'a le chat, il a les dents comme un piano. Noir blanc noir blanc noir blanc. Comme un piano. Les rectangles... ah oui, les touches ! Des rectangles noirs et des rectangles blancs, comme les touches d'un piano.

     Enseignant : Vous savez que, tous ensemble, vous êtes très, très fort. Le peintre Pablo Picasso, qui savait très bien représenter la réalité comme nous la voyons, avait décidé de changer de point de vue et de représenter le monde, les personnes, les animaux et les choses à partir de formes géométriques, le carré, le rectangle, le cube, etc. Lui et un ami avaient décidé d'appeler cette manière de peindre le « cubisme ». Et vous, en vous écoutant les uns les autres et en observant très attentivement ce tableau, vous avez presque retrouvé ce nom. Bravo !
    Nous allons voir maintenant si vous êtes aussi fort pour observer les lettres et les mots.

    9 h 35 - 9 h 45 :

    Relations aux programmes : Comprendre le fonctionnement de la langue : Se repérer dans la phrase simple. – Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent

    •  L'enseignant affiche au tableau, dans le désordre, les étiquettes suivantes :

    Tu - il - chat - chasse - le - vu - as - . - ?

    • Il laisse les élèves s'exprimer quelques secondes :

    Eddy : C'est l'histoire du chat. C'est écrit là : chat.

    Fatou : On voit a dans chat. C'est là.

    Gabrielle : Et à côté, ici, c'est chasse. Ça commence pareil parce qu'on entend pareil : ccchhhaaaat... ccchhhhaaaasse : ch..a...cha... ch..a...cha... c'est pareil. 

    Hicham : Lui, c'est le point d'interrogation. C'est pour dire (en exagérant l'intonation) : Tu as vu le chat ?

    Ilan : Et là, le point normal. Il chasse, point. Voilà, c'est normal. Un chat, ça chasse.

    Joris : Le point d'incronation et le point normal. Voilà, c'est normal.

    Katia : Pas incronation ! In-ter-ro-ga-tion ! C'est facile, quand même. Interroger, interrogation.

    Joris : Eh ben ! C'est ça que j'ai dit, d'abord ! Elle me traite, maîtresse et moi, j'ai rien fait. Qu'est-ce j'ai fait, hein ? Qu'est-ce j'ai fait ?

    Enseignant : Joris, tu te calmes. Katia t'explique pour que tu prononces mieux, elle fait son travail. Et toi, ton travail, c'est de l'écouter et de répéter. À un autre moment, c'est toi qui sauras, et Katia devra t'écouter et répéter. Donc, tu te calmes et tu répètes : In.. ter... ro... ga... tion, comme in... ter... ro... ger, d'accord ?

    Joris : In... ter.. je sais plus. Chuis nul, d'abord...

    Enseignant : Non, tu n'es pas nul. Tu apprends... et tu oublies parfois... C'est normal... Nous allons t'aider. Répète avec nous (avec toute la classe)  : In... ter... ro... ga... tion... Bien, et maintenant la suite.

    • L'enseignant ramasse toutes les étiquettes du tableau et en confie une à chacun des enfants suivants (Loan, Maya, Nino, Olympe, Peyo, Quentin, Rose et Salima).
    • Les enfants doivent s'organiser pour reconstituer au tableau le petit texte de la veille (qui n'est pas visible dans la classe). Au besoin, ils reçoivent l'aide de leurs camarades, assis devant le tableau :

    Théo : Tu, ça commence comme Théo. On dit « Tttttu ! Tttttthéo », alors on écrit pareil, c'est le T (prononcé "té") de Thé-o. 

    Ulysse : as, ça commence par a. C'est facile. « Tu... as, on dit a alors on écrit a... » et après le S, y dit rien. A... c'est tout.

    Vanina : Et vu, c'est comme Vanina. Vvvvu, Vvvvanina. C'est le V (prononcé "vé") de Va...nina.

    Willy : le, on l'avait appris à la maternelle. Le loup, le moulin, le tyrannosaure... Le, le, le...

    Xénophon : Chat, on sait déjà. Et point d'incronation, comme y dit Joris, on sait aussi.

    Enseignant : Xénophon, tu n'en rajoutes pas, s'il te plaît. Joris est sage, il écoute et il fait attention, tu le laisses tranquille. Merci. 

    Ysolde : Il, ce sont les deux barres. Hier, je l'avais oublié ce mot et Grand-maman m'a dit : « Regarde, c'est simple : quand tu vois deux barres, c'est "il".»

    Enseignant : Oui, Ysolde, c'est ce que nous voyons. Mais, pour être plus précis, ce ne sont pas des barres mais des lettres. Ici, le I majuscule, une longue barre verticale entre deux très courtes barres horizontales, et là, le L minuscule, une barre verticale. Iiiii...lllll, quand nous les prononçons l'une après l'autre, nous disons : iiilll, vous entendez ?...

    Zéphyr : chasse, comme chat. Cé, Hach, A au début pour dire "cha" ! Le point normal, et hop, c'est fini !

    • Une fois la phrase reconstituée, l'enseignant la fait relire mot à mot par neuf autres élèves (Albert, Bilal, Coline, Dounia, Eddy, Fatou, Gabrielle, Hicham et Ilan). 
    • Puis neuf nouveaux élèves sont à nouveau conviés à remettre les mots en ordre et neuf autres à relire, dans l'ordre les mots des deux phrases inscrites au tableau.

    9 h 45 - 10 h : Utiliser la règle pour dessiner

    Relations aux programmes : Arts plastiques : Utiliser le dessin dans toute sa diversité comme moyen d’expression / Observer les effets produits par ses gestes, par les outils utilisés

    •  L'enseignant distribue des feuilles A5 sur lesquelles les élèves doivent dessiner à la règle pour produire, avec leurs crayons de couleur, une « œuvre d'inspiration cubiste ». Il précise que le thème est libre et que certains éléments du dessin peuvent être dessinés à main levée, sans la règle.
    • Il distribue une reproduction du tableau de Picasso que les élèves rangeront dans leur porte-vues.

    10 h - 10 h 15 : Chant  / Musique

    Relations aux programmes : Chanter : Chanter une mélodie simple avec une intonation juste, chanter une comptine ou un chant par imitation / Interpréter un chant avec expressivité / Expérimenter sa voix parlée, explorer ses paramètres, la mobiliser au bénéfice d’une reproduction expressive

    • L'enseignant réunit ses élèves autour de lui pour :

    - un exercice de respiration
    - l'écoute de la chanson présentée la veille.
    - la suite de l'apprentissage du chant commencé la veille (Voir Mardi)
    - un jeu rythmique rappelant le texte de lecture : frapper dans ses mains en articulant nettement et en exagérant l'intonation : « Tu... as... vu... le... chat ?... Il... chasse. » en variant le tempo à plusieurs reprises, puis en taisant certains mots (partitions produites en retournant certaines étiquettes au tableau) : les enfants remplacent le mot retourné par un bruit de bouche (Hmm !)

    Exemple : Tu as ... le chat ? ... chasse.

    ou             Tu ... vu ... chat ? Il ... .

    ou encore ... as ... le ... ? ... chasse.

    10 h 15 - 10 h 30 : Lecture

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aisée / Savoir discriminer de manière visuelle et connaître le nom des lettres ainsi que le son qu’elles produisent.

    • L'enseignant appelle neuf élèves au tableau :

    Enseignant : Albert, pourrais-tu récupérer l'étiquette qui porte le mot Tu et la donner à Bilal qui vérifiera ?
    Coline, pourrais-tu récupérer l'étiquette qui porte le mot as et la donner à Dounia qui vérifiera ?
    Eddy, même chose avec l'étiquette du mot vu que tu donneras à Fatou.
    Gabrielle, donne l'étiquette du mot chat à Hicham.
    Et Ilan, tu donneras l'étiquette du point « normal» à Joris.

    Enseignant : Maintenant, Bilal va venir fixer son étiquette au tableau sans rien dire. Puis Dounia. Puis Fatou. Puis Hicham. Et enfin Joris.
    Joris, peux-tu nous relire ces mots ?

    Joris : Tu... as... vu... le... chat... point d'interr... oh non ! point normal. Tu as vu le chat. Comme ça, normal. Pas pour demander.

    Enseignant : Très bien. Nous allons relire avec Joris, s'il vous plaît.

    • L'enseignant fait relire la phrase et explique : « Avec les mots que nous avons appris à reconnaître, nous pouvons écrire d'autres phrases, d'autres histoires. Je vais donner trois mots et un point à quatre enfants ; ils nous les montreront et nous chercherons à trouver l'histoire, la phrase que l'on peut écrire. »
      Il distribue : Le (avec la majuscule) - chat - chasse et le point.
    • S'il reste du temps, il recommence avec : Il a (sans s) vu le chat.

    10 h 30 - 10 h 45 : Écriture

    Relations aux programmes : Écriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    Trois cas possible :

    • Élèves non-scripteurs : Séances 1 et 2 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI ; essais lettre a, sur l'ardoise, après démonstration par l'enseignant et essais élèves au tableau, puis dictée d'étiquettes (ou d'Alphas) :

    Enseignant : « Fixez l'étiquette de la lettre qui dit « Aaaa » sur votre ardoise. Levez pour que je voie ! Non, l'ardoise tournée vers moi, Loan et Maya !... Très bien... Posez doucement l'ardoise sur votre table et enlevez l'étiquette et mettez maintenant, l'étiquette des lettres qui chantent « Chhhh ». Attendez que je le dise pour lever votre ardoise. Tout le monde est prêt ?... Levez, avec l'ardoise tournée vers moi pour que je puisse lire... Très bien... Posez doucement, enlevez l'étiquette... Maintenant « cccchhhhaaaaa »... Attendez que tout le monde ait fini... Levez ! »

    L'enseignant continue encore quelques secondes, en demandant dans le désordre ch, a ou cha, à plusieurs reprises. Il aide les élèves maladroits.

    • Élèves dégrossis : Séances 1 et 2 du cahier Mes cahiers d'écriture, de chez MDI, puis essais en cursive sur l'ardoise : lettre a et graphie ch, après démonstration au tableau par l'enseignant puis essais d'élèves. Si les élèves y arrivent bien, au moins ligne de a en cursive sur le cahier du jour (→ présentation préparée par l'enseignant) et éventuellement une ligne de ch

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs.

    • S'il sait que ses élèves ont appris à écrire en cursive l'année précédente : il a préparé une page de cahier seyes 3 mm sur laquelle on trouve, en cursive : la date, le titre, une ligne présentant alternativement les graphies suivantes : ch a cha - ch a cha - ... et une ligne sur laquelle est écrite la phrase : Tu chasses le chat. que les élèves recopieront puis illustreront en-dessous (cadre tracé au crayon à papier par l'enseignant).

    La séance finit par la même dictée que pour les élèves non-scripteurs mais les enfants travaillent à la craie ou au feutre effaçable, directement sur leur ardoise. 

    10 h 45 - 11 h : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    11 h - 11 h 15 : EPS / Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer – Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    11 h 15 - 11 h 25 : Temps incompressible

    • Mise en rang, retour au calme, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    11 h 25 - 12 h : Mathématiques

    Relations aux programmes : Compter : Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer / Nommer, lire, écrire, représenter les nombres

    12 h - 13 h 30 : Interclasse

    • Pendant l'interclasse, l'enseignant colle la fiche de leçons sur les cahiers, carnets ou agendas des élèves (relire p 2 et 3) et prépare l'un sous l'autre les cahiers d'exercices et les livrets ouverts à la page 3 sur les bureaux ; il vérifie que chaque élève a un crayon taillé. 
    • Pour les classes dont les élèves sont non-scripteurs, il a préparé des étiquettes autocollantes portant chacune un mot du texte en cursive.
    • Il prépare le tableau de l'après-midi en recopiant intégralement la page 3 au tableau et le matériel nécessaire à l'expérimentation de l'après-midi (voir C2 : Questionner le Monde - 1)

    13 h 20 - 13 h 30 / 13 h 30  - 13 h 40 : Accueil et Temps incompressible

    • Accueil dans la cour. Penser à rappeler aux élèves qu'ils doivent aller boire et passer aux toilettes avant que la cloche sonne.
    • Mise en rang, exercices respiratoires de retour au calme, retour en classe, arrêt au vestiaire au besoin, entrée en classe sur la pointe des pieds en chuchotant.

    13 h 40 - 14 h : Écriture-lecture 

    Relations aux programmes : Lire : Identifier des mots de manière de plus en plus aiséeÉcriture : Maîtriser des gestes de l’écriture cursive exécutés avec une vitesse et une sûreté croissantes

    • Les élèves découvrent leur livret de lecture ouvert à la page 3 sur leurs bureaux. L'enseignant annonce le travail :

    Enseignant : Nous allons lire toute la page parce que, vous me l'avez montré ce matin, vous êtes très forts. En plus, c'est simple parce qu'elle ne contient que des mots que vous savez reconnaître.
    Mettez votre double décimètre sous la première ligne, comme ça. Posez votre index sous le premier mot, comme ça.
    Katia, lis-nous le premier mot...
    Déplacez votre index sous le deuxième mot, comme ça... Lis-nous ce mot, Loan...
    Très bien. Déplacez votre index sous le mot suivant. À toi, Maya....  

    • Etc. jusqu'à la fin de la première ligne.
    • Même travail avec 9 autres élèves pour la deuxième ligne, puis 7 élèves pour la troisième et enfin 7 élèves pour la suivante. L'enseignant passe entre les tables d'élèves pour replacer un index, un double décimètre au bon endroit. Le rythme doit être très rapide pour que chacun se sente encouragé.
    • Il continue le travail, soit mot par mot, soit phrase après phrase (tout dépend de la réactivité des élèves, de leur attention lorsque ce n'est pas leur tour de lire, de leur facilité à reconnaître les mots) pour les phrases 1 à 6.
    • Dans tous les cas, à la fin de chaque phrase, il relit lui-même la phrase lentement mais sans interruption trop marquée après chaque mot et pose quelques rapides questions de compréhension, y compris des questions qui réclament de s'intéresser à un implicite :

    Exemple pour la phrase 1 : Tu as vu le chat.

    - Quel est ce chat que nous devrions avoir vu, à votre avis ?
    - Est-ce que ça peut être le chat du livre ?
    - Est-ce que ça peut être le chat de Pablo Picasso ?
    - Est-ce que ça peut être un autre chat, qui passerait là, tout près de nous ?

    Exemple pour la phrase 2 : Le chat chasse.

    - De quel chat cette phrase peut-elle parler ?
    - Quel animal le chat dont elle nous parle peut-il être en train de chasser ?
    - Est-ce qu'il pourrait chasser autre chose qu'un animal ?

    • Une fois les 6 phrases lues et comprises, les élèves ferment leur livre et découvrent leur cahier d'exercices.
    • L'enseignant donne la première consigne  en montrant l'exercice concerné : « Vous allez lire cette phrase tout seul, en chuchotant, comme ça (exemple de chuchotis incompréhensible par l'extérieur), puis vous la recopierez. Quand vous l'aurez recopiée, vous dessinerez ce qu'elle raconte dans le cadre que vous voyez en-dessous.
    • Il laisse quelques secondes aux enfants et encourage les rêveurs et les agités à observer attentivement ces trois mots. S'il remarque quelques élèves perdus, il va les voir et les fait lire, en chuchotant, en se référant au besoin à la première phrase de la page 3, dont les mots sont encadrés un à un.
    • Lorsqu'un enfant a fini son dessin, l'enseignant lui explique la consigne du deuxième exercice et lui propose de s'aider de son livre pour commenter le dessin qu'il voit.
    • L'enseignant apprend à deux élèves à ramasser les cahiers ouverts et à les pose sur son bureau.

    14 h - 14 h 45 : Questionner le monde

    Relation aux programmes : Pratiquer, avec l’aide des professeurs, quelques moments d’une démarche d’investigation : questionnement, observation, expérience, description, raisonnement, conclusion / Observer des objets simples et des situations d’activités de la vie quotidienne /  Existence, effet et quelques propriétés de l’air (matérialité et compressibilité)

    14 h 45 - 15 h 15 : Éducation physique et sportive

    Relation aux programmes : Éducation physique et sportive : Prendre conscience des différentes ressources à mobiliser pour agir avec son corps /  connaitre le but du jeu / reconnaitre ses partenaires

    15 h 15 - 15 h 30 : Récréation

    • Dans la cour, penser à rappeler aux élèves d'aller boire et de passer aux toilettes.

    15 h 30 - 15 h 50 : Poésie

    Relation aux programmes : Écouter pour comprendre des textes lus par un adulte / Conserver une attention soutenue lors de situations d’écoute ou d’échanges et manifester, si besoin et à bon escient, son incompréhension.

    • L'enseignant lit lentement la poésie, strophe après strophe, après en avoir donné le titre et le nom de l'auteur. Il s'accompagne de gestes et de matériel (un tout petit chat, une souris, un rat, du nougat, du chocolat, une vieille dame) pour que les enfants s'intéressent et qu'ils comprennent, même ceux en insécurité linguistique. 
    • Une fois la poésie lue en entier, il demande ce que les enfants ont compris. Chacun est convié à dire quelque chose :

     Peyo : Ça parle d'un petit chat.

    Quentin : Même, un tout petit chat.

    Rose : Il a une tatie, le chat.

    Salima : A chat. Chasse.

    Théo : Non, Salima, y chasse pas, celui-là. Il mange.

    Salima : A chat. Pas chasse.

    Ulysse : Y chasse pas parce qu'il ne mange pas d'animaux. Pas de souris, pas de rat. Jamais. Il aime pas ça.

    Vanina : Lui, ce qu'il aime, c'est le chocolat. Et le... Je ne sais plus le nom mais j'en ai déjà mangé.

    Willy : Du nougat ! On en mange à Noël. Il y a des trucs dedans. C'est des fruits mais durs. On en mange à l'apéro.

    Xénophon : Des fruits secs. Des pistaches.

    Ysolde : La tante du chat, elle s'appelle Solange, comme ma cousine. Il n'y a pas beaucoup de chats qui s'appellent Solange, quand même. C'est drôle.

    Zéphyr : Mais non, c'est pas la tante du chat qui s'appelle Solange, c'est la tante à Maurice ! Maurice qu'elle a dit la maîtresse. Celui qui écrit des récitations.

    Albert : Des poésies, on dit. Maurice, c'était un poète. Et il avait un chat et une tante.

    Bilal : Il était orange et tout petit, le chat de Maurice.

    Coline : Et sa tante à Maurice, elle disait que le chat, il grandissait mal parce qu'il mangeait trop gras, trop sucré, trop salé au lieu de manger comme les vrais chats.

    Dounia : Maurice, même lui, il le trouve étrange, son chat. Parce que les chats, normalement, y z'aiment pas les trucs trop sucrés. Mon chat, moi, à ma maison, y mange que des croquettes pour chat. Pas des rats, pas des souris, pas du chocolat, pas du truc d'apéritif, juste des croquettes.

    Enseignant : Bon, je pense que nous avons fait le tour de cette histoire. Il est temps que je vous fasse voir le nougat, et que je vous le fasse goûter. Ce n'est pas du tout pour l'apéritif, vous verrez.

    Eddy : Ah, c'est ça ! J'en ai déjà mangé ! C'est des amandes, dedans. Pas des pistaches. Et c'est sucré, c'est fait au miel.

    Fatou, Hicham, Ilan, Joris, Katia et les autres : Moi aussi... moi non... moi je sais plus... moi j'aime pas ça, je veux pas goûter... moi ma maman elle veut pas... Moi... moi... moi...

    Enseignant : Je crois que nous allons finir là-dessus. Je voulais vous relire le poème de Maurice Carême, mais nous le relirons plutôt demain. Nous ne sommes pas pressés, de toute façon. Je vous donne à chacun un morceau de... ?... nougat, puis nous sortirons ensuite en récréation. Ceux qui ne veulent pas goûter le nougat n'ont qu'à me le dire, je ne leur en donnerai pas... Mais ils ne savent pas ce qu'ils manquent. Orange, le petit chat étrange de Maurice Carême, lui, il aime ça !  

    15 h 50 - 16 h 05 : Temps incompressible

    • Préparation des cartables (voir Mardi )

    16 h 05 - 16 h 30 : Anglais ou Ateliers autonomes

    Relation aux programmes : Imaginer et réaliser des objets simples et de petits montages / S’approprier par les sens les éléments du langage plastique : matière, support, couleur... / Respecter l’espace, les outils et les matériaux partagés / ...

    Personnellement, je confie l'enseignement de l'anglais à ma collègue qui a quelques lueurs dans cette langue.
    S'il ne tenait qu'à moi, je passerai cette demi-heure avec les ateliers autonomes de la veille.

    • L'enseignant regroupe ses élèves autour de lui et commence la première séance d'anglais de sa méthode (nous utilisons l'ancienne édition de Initiation à l'anglais, chez Retz, mais peut-être y a-t-il bien mieux).
    • Sinon, voir Mardi
    • Vers 16 h 25, le matériel est rangé et l'enseignant rappelle aux enfants qu'ils doivent emporter leur cartable et les vêtements qu'ils ont suspendus au vestiaire.

    Dans la même série :

    Rentrée des classes :

    CP : Les débuts en écriture-lecture (1) ; ... ; CP : Les débuts en écriture-lecture (3) ; CP : Les débuts en écriture-lecture (4)

    Un mois plus tard :

    CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 1 mois plus tard... (2)

    Deux mois plus tard :

     CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (1) ; CP : Écriture-lecture, 2 mois plus tard... (2)

    Début janvier :

     CP : Écriture-lecture, début janvier (1) ; CP : Écriture-lecture, début janvier (2)

    Au mois d'avril :

    CP : Écriture-lecture, début avril (1) ; CP : Écriture-lecture, début avril (2) ;


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