• V.2.C. De la Maternelle au CM2 (1)

    V.2.C. De la Maternelle au CM2 (1)

    Mise en route

    C) Classe primaire accueillant des élèves de maternelle dans une classe élémentaire comprenant tous les niveaux :

    Dans ce type de structure, il est rare qu’il y ait plus de deux ou trois enfants dans chaque classe d’âge.  Il arrive même fréquemment qu’un ou deux niveaux ne soient pas pourvus et qu’ainsi le maître n’ait « plus que » sept ou huit niveaux au lieu de neuf ! Ce type de classe, réservé aux régions rurales très isolées[1], accueillaient jusqu'à ces dernières années le plus souvent tout au plus quinze à vingt enfants de deux à onze ans, parfois moins. Je ne peux hélas assurer que ce soit toujours le cas actuellement.

    Enfin, la plupart du temps, les services municipaux, diocésains ou associatifs ont eu à cœur de pourvoir à plein temps le poste d’ATSEM, permettant ainsi le bon déroulement de la scolarité des plus âgés sans risque de laisser les plus jeunes sans soins adaptés. Pour peu que la personne chargée de ce poste soit efficace et coopérante, l’année scolaire a toutes les chances de se dérouler dans d’excellentes conditions

    • Organisation de l’espace

    Actuellement, il est rare que l’organisme gestionnaire n’ait pas fait l’effort de fournir des locaux compatibles avec la scolarisation des plus jeunes (sanitaires à leur taille, douche, coin repos indépendant aménagé, mobilier adapté, salle de classe facile à entretenir et à chauffer et pourvue d’un point d’eau,).

    Il est parfois plus difficile d’avoir accès à une salle de motricité attenante mais on peut souvent profiter de la salle de cantine, d’une salle de réunion municipale ou de la salle des fêtes pour organiser les temps quotidiens d’éducation motrice.

    Plus jeunes sont les enfants et plus ils ont besoin d’un espace sécurisant et taillé à la mesure de leurs intérêts. C’est donc en pensant en priorité aux plus petits que le maître aménage l’espace de sa classe. Cette organisation est la clé du calme indispensable aux apprentissages des uns sans empêcher toutefois les autres de satisfaire leur besoin de mouvement, d’expression et de jeu.

    Le coin de regroupement constitue le pôle central de la classe, près d’un tableau d’affichage à hauteur d’enfant. Le tout est complété par une bibliothèque équipée de rayonnages, de bacs, de fauteuils et d’une table de lecture. Le maître a installé une table ovale à six places près des étagères à matériel destiné à l’exercice de l’expérimentation et de la créativité plastique[2]. Une piste graphique pouvant servir de grand chevalet de peinture occupe 3 à 4 mètres de longueur de mur, sur une hauteur d’un mètre environ.

    D’autres tables, individuelles ou collectives, sont placées près des placards ou sous des étagères contenant le matériel de jeux sensoriels.

    Pour les élèves de la GS au CM2, un coin d’écriture-lecture a été aménagé, isolé du coin d’activités en autonomie. Les plus jeunes de ces élèves (GS, CP et CE1) assis à une table feront face à un grand tableau destiné aussi bien à l’affichage qu’à l’écriture à la main. Les plus âgés (CE2 et CM) pourront être placés perpendiculairement au tableau d’écriture.

    Enfin un espace au sol dégagé est prévu pour que les plus jeunes enfants puissent y disposer du matériel de grande taille ; le maître l’a placé loin du coin travail des élèves d’élémentaire de manière à ce que leurs apprentissages ne soit pas perturbé par l’agitation qui peut y régner. Ce coin est réservé aux jeux d’imitation et de construction[3]. Le matériel y est exposé dans des étagères à claire voie afin que les élèves puissent choisir ensemble celui qu’ils sélectionneront chaque jour pour aménager l’espace de jeu à leur convenance. Ce coin peut se trouver dans une salle attenante si l’école en possède une et que la classe est dotée d’une ATSEM à plein temps.

    Pour l’organisation et l’utilisation de ces différents espaces (jeux d’imitation, activités motrices fines, jeux sensoriels et mathématiques), on se reportera aux chapitres II.2.A et II.2.B ou à l’ouvrage Pour une maternelle du XXIe siècle[4].

    • Emploi du temps

    L’enseignant établit un emploi du temps journalier simple[5], alternant les périodes d’activités selon un rythme immuable.

    La cohésion du groupe reste son premier objectif, mais l’écart d’âge entre les plus jeunes et les plus âgés impose de moduler le temps de chacun de manière différenciée. Si c’est encore par des moments collectifs qu’il choisit de débuter chaque demi-journée, il doit pouvoir néanmoins éclater assez rapidement le groupe en deux et même trois groupes afin de répondre aux besoins de chacun.

    Sachant que les plus jeunes seront moins disponibles l’après-midi, ce sont eux qu’il gardera près de lui après les quelques minutes d’accueil collectif : les élèves d’Élémentaire, accompagnés plus tard dans l’année par ceux de Grande Section, seront envoyés à leur place, munis d’un travail écrit simple[6] qu’ils peuvent réaliser en autonomie, sous l’encadrement de l’ATSEM, si cette personne est disponible.

    L’emploi du temps choisi tient compte de la fatigabilité des enfants et prévoit pour chacun des moments de la journée une durée et des objectifs compatibles avec les rythmes circadiens des futurs élèves. Ainsi, les activités d’écriture, de lecture et de mathématiques des aînés, dans ce qu’elles ont de plus exigeant intellectuellement sont placées en cours de matinée, alors que leur partie ludique et créative, ou au contraire répétitive et même routinière, est intégrée aux activités de l’après-midi.

    Il choisit de ne jamais excéder 20 à 30 minutes consécutives sur la même activité[7].

    Ses élèves de Petite et Moyenne Sections ayant encore besoin d’exercer leurs capacités de manière globale afin de ne pas freiner leur développement en étoile, alors que ceux de Grande Section et d’Élémentaire sont entrés dans une phase nécessitant plus de structuration, il a prévu que les activités structurées des plus âgés se déroulent en parallèle de celles de temps libre en autonomie des plus petits.

    Néanmoins il fait en sorte que les élèves de CP, CE1 et à plus forte raison de Grande Section, aient à plusieurs reprises dans la journée l’occasion de s’extraire du groupe pour mener un projet personnel ponctuel[8]. Cependant il place ces plages horaires de manière à ce qu’elles puissent se réduire progressivement en cours d’année jusqu’à céder leur place à des moments collectifs structurés par des projets communs de moins en moins ponctuels en toute fin d’année.

    • Progression

    Si les plus jeunes de la classe en sont encore aux progressions individuelles en étoile[9] qu’on ne peut pas mettre en cases, le maître souhaite que les plus âgés, qui ont désormais suffisamment aménagé leur personnalité, trouvent dans leur classe les moyens et l’envie de structurer leurs apprentissages pour les rendre plus efficaces.

    De manière à ce que les enfants de Grande Section comme d’Élémentaire découvrent ou confortent leur connaissance de ce monde des apprentissages structurés, il a prévu une progression linéaire, étalée, selon le profil de sa classe, sur cinq ou six années scolaires, afin que le passage se fasse en douceur, sans à-coups brutaux déstabilisants pour l’enfant.

    Il a ainsi pu préparer sa première progression d’étape. Elle représente environ le premier cinquième du programme d’acquisitions[10] qu’il souhaite faire partager aux enfants de chacun des niveaux dans tous les domaines d’enseignement au cours de l’année scolaire. Il la suivra jusqu’à la première période de vacances scolaires, en s’adaptant toutefois au rythme de ses élèves, l’accélérant ou la ralentissant au besoin s’il en découvre la nécessité. 

    Pour tous les moments communs à deux, trois, quatre, cinq ou six sections, il n’a établi qu’une progression, se réservant la charge d’en demander plus aux plus capables et aux plus âgés et un peu moins, mais plus concentré, aux plus démunis qui seront sans doute souvent aussi les plus jeunes.

    Pour se simplifier la vie et pouvoir consacrer son temps à suivre réellement ses élèves, il a choisi de s’entourer d’outils et de méthodes simples plutôt que de passer énormément de temps à préparer sa classe et à créer ses outils. Il a ainsi adopté des méthodes d’écriture-lecture et de mathématiques proposant une progression journalière linéaire pour chacun des six niveaux[11].

    Pour l’ensemble des autres matières, son critère de sélection principal a été le bon sens et la connaissance des capacités attentionnelles, inductives et déductives de l’enfant de deux à onze ans ainsi que son goût du jeu, de la récompense immédiate par la réussite rapide et l’atteinte d’objectifs simples et progressifs.

    Les élèves des petites classes qui le souhaiteront pourront, toujours en auditeurs libres, suivre tout ou partie d’une séance destinée à leurs camarades plus âgés. Le maître sait qu’ils se sentiront valorisés de jouer avec les grands mais il a bien conscience qu’à part exception, ils resteront au stade du jeu, se préparant à comprendre certaines notions mais incapables de suivre la progression.

    Son but n’est pas de les pousser à grandir de façon désordonnée en privilégiant l’acquisition de l’écrit au détriment des apprentissages moteurs et sensoriels mais de permettre aux plus grands de profiter des derniers apprentissages moteurs et sensoriels pour jeter les premiers jalons de l’apprentissage de l’écrit.

    • Rôle de l’ATSEM

    Dans ce type de classe, l’ATSEM est énormément sollicitée. Sa présence toute la journée est pour ainsi dire indispensable ; le maître n’hésitera pas à le répéter à l’organisme gestionnaire chargé de son recrutement et de sa rémunération.

    Après consultation du conseil des maîtres et de la charte des ATSEM décidée par l'organisme gestionnaire[12]  de l’école, le maître dialogue avec la personne qui travaillera sous sa responsabilité. Il la met au courant des habitudes d’autonomie qu’il compte mettre en place. Il lui lit et commente l’emploi du temps et lui explique clairement ce qu’il attend d’elle à chaque moment :

    - aide matérielle aux élèves de manière à ce qu’ils apprennent progressivement à se passer de l’adulte et apprentissage des gestes d'hygiène et de vie pratique[13] 

    - aide à l’encadrement du groupe lors des moments collectifs et apprentissage des gestes techniques[14] 

    - lorsque le groupe-classe est scindé en trois ou quatre (PS/MS[/GS] + [GS/]CP/CE1 + CE2/CM - PS/MS + GS/ CP + CP/CE1 + CE2/CM),  encadrement d’un groupe selon un cahier des charges établi à l’avance

    - préparation des matériaux à utiliser pour les ateliers d’expression plastique ; préparation des documents ou objets utiles à l’affichage ou à l’exposition au coin de regroupement[15] ; photocopie d’exercices écrits à destination des plus grands

    - installation du matériel de jeux sensoriels et d’imitation accessible aux enfants

    - rangement et nettoyage de tout ce qui a été manipulé, utilisé lors de la journée de classe 

    - classement des travaux d’élèves ; reliure ou collage dans un cahier communiqué aux familles

    Annexes :

    Télécharger « EDT MatElém.pdf »

    Télécharger « Plan F - MSGSCPCE1 ou Classe maternelle + CP + CE + CM.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquistions GS.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisition CP.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisition CE1.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisition CE2.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel GSCP.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel 2 ou 3 niv. élém. sans CP.pdf »

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente : V. 1. Cinq niveaux et plusV.2.C. De la Maternelle au CM2 (1) ;  V.2.C. De la Maternelle au CM2 (2)V.2.C. De la Maternelle au CM2 (3)

    Notes :

    [1] Hautes et moyennes montagnes, îles, régions très dépeuplées, ...

    [2] Dites aussi « Arts plastiques » ou encore « Productions plastiques et visuelles ».

    [3] Voir liste dans les chapitres consacrés aux classes accueillant des élèves de maternelle. Penser à un jeu de « marchande » qui permettra, dès les premiers jours de classe, d’entraîner les élèves de CE, CP et GS au comptage et au calcul.

    [4] Me contacter pour un envoi sans frais de port.

    [5] Voir suggestion d’emploi du temps en Annexe II.

    [6] En début d’année : phonologie, repérage de lettres et classements au CP ; geste d’écriture et copie au CE1 ; exercices de révision et d’entraînement au CE2 et au CM.

    [7] Le faible nombre d’élèves par niveaux le permet sans perte d’efficacité, bien au contraire, même pour les plus âgés. S’il souhaite une plage plus longue pour les activités de découverte de l’après-midi (Questionner le Monde, Arts Plastiques, Expression corporelle), il peut choisir de jumeler deux séances successives et de n’y pratiquer qu’un seul des trois domaines en respectant les temps hebdomadaires imposés par les programmes des Cycles 2 et 3 (Arts plastiques : 1 h ; Éducation Physique et Sportive : 3 h ; Questionner le Monde : 2 h 30 en C2 / 4 h 30 en C3).

    [8] Jeu d’imitation ou de construction, jeu sensoriel ou mathématique, dessin libre, modelage, découpage/collage, etc.

    [9] L’image de la boule de neige peut aussi être utilisée pour expliquer comment se constitue naturellement, sans ordre préétabli, l’agrégat de savoirs, habiletés et capacités d’un enfant de moins de cinq à six ans. 

    [10] Voir Annexe IV.

    [11] Je conseille :

    • pour la GS De l’écoute des sons à la lecture et Se repérer, compter, calculer en GS, toutes deux publiés par Grip Éditions, Mes cahiers d'écriture CP (Laurence Pierson, MDI)
    • pour le CP Écrire et Lire au CP (Grip éditions) ou Bien lire et Aimer lire (ESF) ; Compter, calculer au CP (Grip éditions) ; Mes cahiers d'écriture, CP ou CP-CE1 (Laurence Pierson, MDI)
    • Pour le CE1 : Lecture et expression au CE (C. Huby) ; Fichiers : Étude de la langue CE1 et Mathématiques CE1 (C. Huby).
    • Pour tout le cycle 2 : Questionner le Monde, Cycle 2 (C. Huby)
    • CM1 et 2 : Vous trouverez sur Bienvenue chez les P’tits, le blog que j’anime, des fichiers ou manuels de mathématiques et d’étude de la langue pour chacun de ces niveaux, ainsi que des leçons de choses à dominante scientifique et technique.

    [12]  La réclamer si elle n’existe pas. Souvent, dans les petites communes, on suggère de fonctionner « au feeling ». C’est parfait tant que tout se passe bien mais peut poser de très graves problèmes si l’ambiance se dégrade.

    [13] Se déshabiller, suspendre des vêtements, s'habiller, se boutonner, remonter une fermeture à glissière, nouer une écharpe, des lacets, attacher une boucle de ceinture ou de sandale, etc. 

    [14] Distribuer et ranger le matériel, trier les déchets, balayer, laver des pinceaux et une éponge, essuyer une table, remplir un pot de colle ou de peinture, …

    [15] Découpage, mise en page, plastification, réalisation de panneaux destinés à l’affichage…

    À l'époque des commandes :

    N'oubliez pas :

    Pour une maternelle du XXIe siècle

    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

    Lecture et expression au CE

    Questionner le monde au Cycle 2

    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

    Fichiers et manuels d'Étude de la langue en élémentaire


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