• OrthoGraph' trop chronophage ?

    Un article qui pour le moment n'en est pas vraiment un mais qui a vocation à le devenir si vous, les lectrices et les lecteurs de ce blog, jouez le jeu.

    À longueur de journée, je lis des commentaires de collègues qui déplorent que la méthode OrthoGraph' soit beaucoup trop chronophage pour qu'ils essaient ou continuent de la suivre dans leurs classes.

    Pour être tout à fait juste, il en est aussi beaucoup qui expliquent que, malgré ce caractère chronophage, elle mérite quand même d'être suivie, grâce à quelques aménagements ou même en l'état, simplement en se contraignant soi-même à quelques règles simples.

    Ce que j'aimerais pouvoir proposer à ces collègues, c'est un article qui listerait ces règles simples et ces aménagements (sans aller jusqu'à la refonte totale qu'on trouve sur un blog que vous reconnaîtrez) afin de permettre aux hésitants d'oser pousser la barrière du jardin.

    Ce que je vous propose, c'est de transmettre ici, en commentaire, ou sur Facebook, dans le groupe Catherine Huby Éducation, ou sur la page de Bienvenue chez les P'tits, ou encore par mail (Contact) tout ce que vous avez mis en place pour que l'utilisation de cette méthode ne soit pas si chronophage qu'elle ne puisse être employée avec un groupe d'élèves de CE1, que ce soit dans une classe de ce niveau ou dans une classe où ils sont regroupés avec des élèves d'autres niveaux.

    Pour vous encourager à oser vous lancer, je commence, mais, je vous en prie instamment, pour me rendre service et rendre service à nos collègues, j'ai vraiment besoin de vous pour compléter mes quelques rares idées.

    Pour écourter la séance collective :

    A) Dialogue ouvert :

    ♥ Utiliser un minuteur qui sonnera au bout de 5 puis 10 minutes.

    ♥ Pratiquer la « pédagogie de l'écoute » de Pierre Péroz, c'est-à-dire ne pas attendre la « bonne réponse » mais, au contraire, laisser s'exprimer les enfants sur le sujet, pour « laisser aux élèves le temps de réfléchir et de construire leurs interventions »..Quand le temps est fini, nous pouvons arrêter même si personne n'a donné la réponse que nous attendions. À nous de nous débrouiller pour « rebondir pé... da... go... gie ! », comme disait Anne Roumanoff dans un sketch célèbre.

    ♥ Ne donner la parole qu'à quelques enfants en veillant à ce que, au cours du reste de la séance, les enfants qui n'ont pas pu s'exprimer pendant le dialogue ouvert aient à leur tour la parole.

    ♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !

    ♥ Je montre l'horloge et je leur dis quand on s'arrête, je m'y tiens. A force c'est même eux qui me disent, "c'est l'heure on va être en retard" (Florian)

    ♥ personne ne lève le doigt, c'est moi qui interroge. J'ai de petits groupes de 5 à 8 enfants donc ils savent qu'à un moment, ça sera leur tour et qu'il faut donc être attentif (Florian)

    ♥ la phase collective orale ne prend pas beaucoup de temps. Le système des tours de parole définis marche très bien et les réponses se suivent très rapidement dans le calme et efficacement puisque chacun sait que c'est à son tour. On gagne énormément de temps et tous les élèves participent car ils savent qu'ils passeront. On perd moins de temps à gérer les égos, pas de remarques digressives du type :" j'allais le dire", "je le savais".... ni de bouderie. On gagne du temps. Les choses sont très ritualisées donc réalisées de plus en plus rapidement au fil des séances. (Hélène L)

    B) Travail collectif au tableau :

    ♥ J'ai vu que certains collègues utilisaient des diapositives à projeter. Peut-être est-ce cela qui rallonge la séance ? Avec deux feutres à tableau (ou crayons Woody ou équivalent), en ayant préparé la liste de mots à l'avance, on doit pouvoir gagner quelques précieuses secondes à chaque étape du cheminement. J'ai bien dit « on doit pouvoir », je ne me rends pas bien compte du temps que prend l'introduction de cette médiation entre les enfants et l'enseignant...

    → Correctif de Florian : -les powerpoints/active inspired font gagner un temps fou, pas besoin d'écrire, tout est déjà préparé au TBI/VPI.

    ♥ Ne pas faire sortir l'ardoise, les craies, les feutres, les chiffons, et tout le bazar, avec des élèves qui manquent d'autonomie. Tant pis, ils écriront sur leurs cahiers tout à l'heure. Un travail au tableau, rondement mené, leur apportera tout autant qu'une séance qui prend une heure (oui, une heure, m'a-t-on dit hier) pour écrire 8 mots sur une ardoise !

    → Si en plus, on fait miroiter cette ardoise comme une récompense le jour où, enfin, ils sauront réagir « au quart de tour » et mettre moins de temps en écrivant dessus qu'en décortiquant tout au tableau, le problème de l'ardoise (laissée en activité libre pour le moment) sera bien vite réglé.

    ♥ Toujours le minuteur ou l'horloge de Florian et le challenge (exemple,Séance 2, page 107, aménagée en travail collectif au tableau pour gagner du temps) :

    « Aujourd'hui, je prends le pari que nous n'allons pas déborder du temps prévu. Allez, hop, je mets le minuteur et nous commençons ! Je vais vous montrer des phrases et nous les complèterons pas un des mots que nous venons d'écrire au tableau. Zoé, lis-nous la première phrase !... Aylan, quel mot mettrais-tu ici ?... Bastienne, épelle-le, s'il te plaît ?... Ah, quel est ce point rouge, Corentin ?... Oui, très bien, c'est pour écrire une lettre muette. Laquelle, Dany ?... Oui, S, pourquoi, Eléonore ?... Parce qu'il y a plusieurs poules, bravo... Bon, la suite, relis-nous la phrase, Fatoumata... Gabin, quel mot mettrais-tu ici ?... Oui, pain... Peux-tu nous l'épeler Hicham ?... Parfait. Nous en sommes à 1 minute et 20 secondes. Phrase suivante, Ilyes, lis-nous cette phrase ?... » Etc.

    ♥ Passer très rapidement sur ce qui est déjà su. Par exemple, dans l'exemple ci-dessus, on peut très bien faire lire le travail ainsi dans une classe où les élèves sont entraînés à réagir vite.

    « Nous allons lire et compléter en même temps le texte suivant, en épelant les mots qui manquent, chacun son tour. Nous démarrons par Jason.

    – Les ... picorent, les poules picorent. P.O.U.L.E.

    – S ! Elles sont plusieurs ! P.O.U.L.E.S !

    – des miettes de ... pain ! P.A.I.N, dans la cour de la ferme.

    – Très bien. À toi, Kilyan ! 

    – Les planètes sont des énormes ... boules ! B.O.U.L.E....S parce qu'elles sont plusieurs.

    – Oui, il y en a huit. Vénus, Mercure, ...

    – Gêneur ! Tu vas nous faire perdre ! Allez, on continue !

    Etc.

    ♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !

    ♥ Je distribue la liste de mots que l'on va apprendre en arrivant en classe, ça leur laisse le temps de se les approprier, de souligner les difficultés, et même pour certains d'anticiper l'objet de la séance. Ils le font quand le travail est terminé, ça prend 2 min. (Florian)

    ♥ personne ne lève le doigt, c'est moi qui interroge. J'ai de petits groupes de 5 à 8 enfants donc ils savent qu'à un moment, ça sera leur tour et qu'il faut donc être attentif (Florian)

    ♥ je donne les mots et le tableau à compléter à la maison avant la séance. Les parents n'interviennent pas : il s'agit d'une "fiche recherche". En dessous du tableau il y a une question pour faire réfléchir l'enfant sur une régularité. En classe, chacun sort sa fiche ,on réfléchit ensemble sur les difficultés , les régularités, on surligne etc. (Anne)

    ♥ Les leçons du jeudi et vendredi sont écourtées , elles servent de mise en route à la leçon de DMVLP qui a lieu le même jour. (Anne)

    ♥ La phase "écrite" d entraînement collective n'est pas très longue non plus (surtout à 11, un peu plus quand nous étions 28 l'an dernier). On s'appuie sur le diaporama avec les tours de paroles principalement à l'oral, l'épellation..., parfois recours à l'ardoise. L'enchaînement est à nouveau très efficace. On ne fait pas forcément l'exercice de manière exhaustive si tout le monde est passé et que la notion est bien maîtrisée. Cette partie est combinée le vendredi avec du mot à la phrase ce qui fait encore gagner du temps car les notions s'entrecroisent.. (Hélène L.)

    Pour écourter les exercices écrits

    Témoignage de Hélène L. qui enseigne dans un contexte difficile :

    ♥ concernant les exercices écrits nous avons fait une entorse car nous utilisions des exercices à coller dans le cahier du jour puis quand les choses se sont compliquées (avec les regroupements d'enfants...) nous avons utilisé les livrets par périodes imprimés. Cela n'est pas conforme aux objectifs de la méthode de copie et écriture de l'exercice mais cela est un gain de temps énorme et facilite l'organisation. Si un élève de M. X et un de Mme Y débarquent dans la classe il a son livret pour travailler la même chose que nos élèves. Si la classe ferme, les enfants l'ont chez eux pour le distanciel... Les élèves avec des besoins particuliers et autres difficultés ne sont pas noyés... J'avoue que nous avons une préférence pour ce système et ce gain de temps. (Hélène L.)

    Pour écourter la dictée :

    A) Dans un cours simple (CE1 ou CE2) :

    ♥ Faire tout ou partie de la dictée au tableau, en faisant intervenir les enfants tour à tour.

    ♥ Ne pas travailler sur l'ardoise si c'est plus long que sur le cahier. // Ne pas travailler sur le cahier si c'est plus long que sur l'ardoise. 

    → Mais travailler à rendre le travail que ce soit sur le cahier ou sur l'ardoise plus rapide :

    ◊ jeux libres avec l'ardoise pour désacraliser l'objet et le transformer en un outil comme les autres

    ◊ travailler le geste d'écriture (grâce aux conseils de Laurence Pierson dans Bien écrire et aimer écrire)

    ◊ consacrer au moins un quart du temps scolaire à des activités d'écriture, pour transformer le geste d'écriture en automatisme, soit, en fractionné, au moins 1 h 30 d'activités d'écriture (écriture, copie, dictée, production d'écrit, aussi bien en français qu'en mathématiques et en QLM)

    ◊ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !

    ♥ Faire miroiter comme une récompense et promettre une « grande fête » le jour où tout le monde sera capable d'écrire, et sans trop de fautes, toute la dictée avant que le minuteur ne sonne !

    → On perd bien un jour entier à célébrer la centième journée de classe, on peut bien perdre un quart d'heure à la récréation à boire du Banga et à manger un petit biscuit, le tout avec des oreilles de Mickey sur la tête le jour où tous les enfants sont capables d'écrire et corriger en moins d'un quart d'heure :

    Nino arrive à la gare, il porte un sac avec sa main gauche. Ana regarde les gouttes de pluie. Une goutte roule sur la vitre puis elle tombe par terre. (dictée CE1 Jour 1 - Semaine 10)

    ♥ Ici,vos suggestions ! Merci à vous !

    ♥ je coupe les dictées si c'est trop long et je finis en ne dictant que les mots de la leçon avec un déterminant (Florian)

    ♥ j'enlève les séances plus axé grammaire (la séance 4) et je ne fais que 3 dictées par semaine à partir de la période 3 (Florian) Au fur et à mesure de l année j ai fait sauter le j4 car c était redondant avec Dmvlp (je fais ma séance de conjugaison à la place le vendredi matin) (Selena Luna).

    ♥ Je fais 1 dictée sur cahier (pour tous) et 2 sur ardoise (avec un enfant qui l'écrit au dos du tableau  : on s'arrête , on corrige après chaque phrase en fin d'année). (Anne)

    ♥ En général nous la faisions en entier sur ardoise ou cahier du jour. Il arrive à l'occasion de raccourcir une phrase qui comporte de nombreux compléments qui ne reprennent pas la leçon quand le temps semblait trop long. Il est arrivé aussi de remplacer une phrase ou deux par les mots de la leçon non encore vus dans les phrases. En fin d'année nous faisions vraiment une étude de la langue plus longue en collant bien chaque personnage sous les mots avec une analyse grammaticale des natures et fonctions... lors de la mise en commun au tableau. Fatalement c'est très chronophage mais très enrichissant. Si besoin on ne faisait pas toutes les phrases ou il arrivait de commencer avant la récréation et de finir après la pause pour ne pas surcharger les élèves. (Hélène L.)

    B) Dans un cours double (CE1/CE2) :

    ♥ Ne faire qu'une dictée sur deux quand on voit que les enfants sont trop lents (Lundi : CE2, Mardi : CE1 ; Jeudi : CE2 ; Vendredi : CE1)

    ♥ Si on en sent les CE1 capables : abandonner les dictées CE1 et ne leur faire faire que le début des dictées CE2

    ♥ Si les CE2 sont faibles : ne faire que les dictées CE1

    ♥ Inventer des dictées communes à partir d'un mélange des dictées proposées pour chacun des deux niveaux

    ♥ Si on possède des tablettes et qu'on a des élèves calmes : constituer des groupes de 4 enfants, enregistrer une des deux dictées sur tablettes, installer les élèves par groupes et distribuer les tablettes (une par groupe), nommer un chef de groupe qui gérera le déroulement de la dictée et les laisser travailler à 4 sur les phrases dictées. Corriger ensuite avec chaque groupe sa production.

    ♥ Si on aime le jonglage (personnellement, j'adore !) : faire les deux dictées en simultané ! On peut mettre un élève de chaque niveau derrière un des deux battants du tableau

    « Vous êtes prêts ? Je commence par les CE2, les CE1 tenez-vous prêts, j'arrive immédiatement. Les CE2 : Quand tu te cognais, ta mère te soignait. Attention au temps des verbes ! C'est quel temps ?... L'imparfait, nous sommes d'accord. Je répète plus lentement : Quand... tu...te... cognais..., virgule..., ta... mère... te... soignait... point... Allez-y ! Je passe aux CE1, vous êtes prêts ? Très bien... Écoutez bien : Tu avais un panier et tu récoltais des cerises. Attention, tu avais, c'est quel temps ?... L'imparfait... un panier... tout le monde connaît l'écriture du "ier" de panier ?... Parfait, écrivez : Tu... avais... un panier... je reviens tout de suite. Les CE2, nous  corrigeons, prenez votre stylo rouge et regardons ce que Taylan a écrit... Quand tu te cognais, ..., très bien le AIS., ta mère te soingnait, ah... petit souci ! Oui, Ursula ? Très bien, enlevons ce N qui change le son [wa] en son [wɛ̃]. Corrigez vos erreurs pendant que je dicte la fin de la phrase aux CE1. Les CE1, vous avez écrit "Tu avais un panier" ? parfait, nous continuons, Vahina, tu es prête derrière ton tableau ?... Tu avais un panier... et... tu... récoltais... des... cerises. Attention, et... c'est "ça et encore ça", très bien, tu récoltais, toujours ... l'imparfait, donc vous connaissez la terminaison, des cerises... il y a... plusieurs cerises, bravo. Allez-y, écrivez, et... tu... récoltais... des... cerises... Je retourne voir les CE2. Ne traînez pas, je reviendrai très vite. » Etc.

    → Quand les élèves sont entraînés à ce système, ça va assez vite et il y a peu de perte de temps. On peut même les habituer à tourner tout seuls le tableau quand tout le groupe a fini d'écrire et commencer la correction en attendant que nous soyons disponibles.

    → Je préfère vous dire que oui, il y a de la triche mais comme on est là pour qu'ils apprennent à écrire correctement le français et non pour évaluer s'ils savent déjà le faire, on s'en fiche un peu... même si on explique quand même à Willy ou à Xavière que ce n'est pas bien malin de se cacher à soi-même ce qu'on n'a pas compris en ne le signalant pas en rouge pour que ça nous saute aux yeux la prochaine fois et qu'on le mémorise mieux.

    ♥ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !

    Pour écourter le travail sur cahier :

    ♥ Continuer à travailler sur des exercices à trous si, malheureusement et malgré tous nos efforts, certains élèves n'arrivent toujours pas à tout copier dans le temps imparti

    ♥ Investir dans des casques anti-bruits pour les élèves qui ont tendance à se déconcentrer à la moindre sollicitation auditive

    ♥ Placer près de soi les élèves qui se distraient et jouent avec leur matériel au lieu de travailler pour pouvoir porter remède à leur inattention. Manier avec eux la « carotte » au maximum et... seulement si c'est efficace... un minimum de « bâton » de temps en temps :

    → bons-points, images, étoiles d'or dessinées dans le cahier si on a fini à l'heure, double étoile si on a fini en avance et que c'est tout juste

    → récompense collective (5 minutes de sport en plus, sortie en récréation en avance, nouveau jeu sorti du placard – un vrai jeu, pas des cartes pédagogiques plastifiées pour apprendre les terminaisons des verbes au présent, jolies gommettes à coller sur des feuilles ou sur des cahiers, ...)

    → finir le travail dans la cour près de nous à la récréation (ou, dans certaines écoles et si nous sommes disponibles, dans la classe, après la cantine)

    ♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !

    ♥ Pour ma part, quand il y a des mots à classer dans un tableau, c'est à dire presque tous les jours, nous faisons l'exercice en même temps que la découverte des mots. Ils préparent le tableau à 2 ou 3 ou 4 colonnes dans leur cahier. Puis chaque mot (sur une étiquette) est présenté par un élève différent, épelé, surligné sur les difficultés et tout le monde écrit ce mot dans le cahier pendant que je colle l'étiquette sur une feuille A3. Ainsi le premier exercice est fait. Il ne reste plus qu'un exercice à faire seul. Nous lisons ce 2ème exercice à l'oral et j'interroge plusieurs élèves pour compléter les mots manquants. Cela fait gagner beaucoup de temps surtout aux enfants de Ce1 qui ne sont pas encore dans la lecture. (Flojo)

    ♥ Je différencie pour les élèves en difficultés (dictées à trous, photocopies des exercices). En dehors de l'appui normal que cela apporte à ces élèves, comme ils ont moins de travail de copie, ils vont plus vite que les élèves plus à l'aise. Du coup, ça booste bien ceux-là, pour les corrections aussi, du coup. (die andere)

    ♥ J'ai plastifié les exercices dans lesquels les enfants doivent compléter avec des mots du tableau . Je laisse à l'écrit dans le cahier les autres exercices. (Anne)

    ♥ Pour gérer le problème des différences de rythme de travail autonome (copie, réflexion) : [j'ai instauré] des ateliers ortho [qui] se situent après les exercices d'orthographe ou de grammaire-conjugaison ce qui me permet de corriger tranquillement avec 2 enfants à la fois tandis que les autres se lancent dans un des ateliers ortho, et, comme je fais copier tout l'exercice dans le cahier (sauf cas particulier) cela me permet de gérer les différences de rythme tout en évitant, il me semble, "l'occupationnel" (Anne) ⇒ vous pourrez lire dans les commentaires les différents jeux qu'Anne a fabriqués pour sa classe en reprenant la progression d'orthographe lexicale et grammaticale de la méthode.

    Pour l'utiliser en cours multi-niveaux :

    A) Avec des CP en plus des CE1 ou CE1/CE2 :

    ♥ Ils peuvent suivre avec nous les trois premières semaines. Ils s'habitueront à entendre :

    → que nous écrivons grâce à des lettres qui sont répertoriées dans un alphabet

    → qu'elles forment deux groupes, celui des voyelles, que nous notons en rouge, et celui des consonnes, que nous laissons en noir

    → que parfois on regroupe deux lettres ensemble mais qu'on ne prononce qu'un seul son

    → qu'en articulant puis prononçant les sons codés par une consonne puis une voyelle, on peut prononcer une syllabe

    → qu'on peut prononcer de même une syllabe de 3 lettres successives (C-V-C)

    → que certaines lettres ne se prononcent pas et qu'on les appelle des lettres muettes

    etc. (voir progression CE1 pour les 3 premières semaines).

    ♥ Dans quatre semaines, ils auront progressé en autonomie et, pendant que nous faisons les parties A et B de la méthode avec nos grands, ils pourront vaquer à des activités en autonomie (écriture, copie et illustration de mots ou de phrases, exercices d'encodage, exercices de mathématiques, jeux libres visant à exercer la dextérité manuelle, ...)

    ♥ En fin d'année, quand ils sauront lire, nous pourrons à nouveau les inviter à suivre le travail collectif avec les grands. Ce qui sera un apprentissage des règles d'orthographe pour les aînés sera pour les cadets un exercice de lecture qui reprendra les graphèmes rares ou compliqués qu'ils viennent justement de découvrir (valeur de g ; de s ; ph ; ail, eil, euil, ouil ; gn ; ien, ienne ; valeurs de y ; de x).

    ♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !

    ♥ J'annonce 2,3 min avant de changer de groupe que je vais arriver, il faut sortir l'ardoise et la poser dans le coin de la table. Après 30 sec d'attente, je commence même si tout le monde n'est pas prêt. A force, tout le monde est prêt. Je laisse plus de temps en début d'année. (Florian) 

    ♥ Alors ici en cp/ce1/ce2, je fais seulement 2 dictées par semaine, le jeudi dictée de mots et le vendredi je mélange phrases pour les ce1/phrases pour les ce2. (Selena Luna) 

    B) Avec des CM en plus des CE1 ou CE1/CE2 :

    ♥ Les CM normaux, ça sait écrire. Ils ont du boulot, ils bossent ! Et toc !

    ♥ Et les CM faibles, ça a besoin de révision. Alors hop, au boulot ! Avec nous ! Et ils ont intérêt d'être aussi efficaces que les petits, non mais oh !

    ♥ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !

    Et enfin quelques règles d'or :

    A) Ne pas imputer à la méthode :

    ♥ les pertes de temps et digressions dues aux élèves à problèmes comportementaux lourds qui parasitent les séances par des manifestations de leur mal-être

    ♥ nos propres difficultés à gérer le temps (rituels chronophages du type date, météo, chaque jour compte, jogging d'écriture, affichage des émotions de chacun, choix du mode de salut individuel ; fonctionnement en ateliers en plus des temps collectifs et individuels ; journées festives ou commémoratives. trop fréquentes ; etc.)

    ♥  Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !

    B) Ne pas chercher à obtenir la perfection tout de suite.

    ♥ Oui, Untel a encore oublié que « nid », ça finit par la lettre muette D parce que, dans la même famille, on trouve « nidifier, nidification, nidation... Oui, les trois quarts de la classe ne mettent jamais les terminaisons muettes spontanément lorsqu'ils écrivent seuls un texte au présent et il y en a même un gros quart qui essaie de nous faire croire qu'on ne leur a jamais dit que lorsque le sujet (le quoi ?) est ils ou elles, le verbe (le quoi ?) se termine par -ent.

    Et alors, vous n'avez jamais été petits, vous ? Vous ne vous rappelez pas comment vous jouiez bien les abrutis lorsque votre maman vous demandait si vous aviez pensé à éteindre la lumière en sortant des toilettes, la nuit, ou si vous vous rappeliez que lorsqu'il pleut, on ne saute pas dans les flaques avec ses chaussures en cuir ?

     ♥  Soyez patients et rappelez-vous que la scolarité en France (ou en tout autre pays ou école francophone) ne s'arrête pas à la fin du CE1 ou même du CE2. Cette année, nous plantons dans un terreau que nous espérons fertile. Nos collègues des classes supérieures continueront leur patient travail de jardinier et, je l'espère, les copies que ces enfants rendront aux examinateurs lors de leurs examens et concours futurs seront moins truffées de fautes que celles que nous lisons régulièrement sur Internet !

    → Certains de nos élèves sont des plantes à la croissance plus lente que celle des haricots magiques du conte. Ils ont besoin de plus de soleil, plus d'eau, plus de ces fertilisants naturels que sont l'empathie, la patience, la tolérance et la répétition.

    ♥  Ici, vos suggestions ! Merci à vous !

    C) Se servir des atouts de la méthode :

     → la structure des séances est quand même très très répétitive, au bout d'un moment je n'explique même plus les consignes des exercices. Ils savent déjà qu'on va classer les mots, les décortiquer, les écrire... Avec ce fonctionnement, en fin d'année, je passe 10 à 15 min sur la dictée, et 20 min sur la séance d'orthographe. Il m'arrive de déborder bien sûr mais ça reste rare. (Florian)

    À très bientôt dans ce sujet pour le compléter.


    14 commentaires
  • Nino et Ana : Lectures du soir

    Ci-dessous la question de 2 internautes qui m'ont contactée :

    « Bonjour Catherine,
    Je m'interrogeais en regardant à nouveau vos documents mais ce livret est uniquement à lire en fin de journée de classe puis à apporter à la maison ? Ce qui est à lire en classe se trouve dans le pdf "au tableau" ?
    Je ne l'avais pas compris comme ça au début, je pensais que les textes projetés au tableau et ceux du livret étaient les mêmes. » (F. T.)

    Oui, normalement, ces livrets sont prévus « pour lire à la maison ».

    En classe, on lit ce qui est dans la partie « Au tableau » et qui est prévu pour durer une quinzaine de minutes par demi-journée.

    Pendant toute la première moitié de l'année, et même un peu plus pour les pages qui présentent une nouvelle graphie puis demandent de lire de syllabes et des mots, on retrouve cependant dans ces livrets bien sûr les mêmes syllabes, dans un ordre différent, mais aussi à peu près les mêmes mots que ceux décodés en classe.

    Les phrases en revanche sont différentes pour ne pas lasser et pour éviter « l'effet par cœur ».

    C'est pour la même raison qu'en fin d'année, les textes sont différents :

    ♥ non seulement cela renforce la lutte  contre le par-cœur dont sont friands les élèves plus habitués à compter sur les informations que leur procurent leurs oreilles que sur celles qu'ils peuvent obtenir grâce à leurs yeux,

    ♥ mais aussi parce que cela va leur permettre de vraiment automatiser le décodage.

    Actuellement, nous voyons trop de manuels pour lesquels nous nous compte que les collègues qui les ont rédigés ne sont pas sortis de l'époque « tout global ». Sans penser à mal, ils font ressasser pendant deux jours quelques rares mots contenant la nouvelle graphie pour obtenir cette fameuse « voie directe » qui, de l'avis des neurosciences, n'existe pas. C'est pourquoi j'ai voulu cette lecture du soir différente de ce qui avait été lu en classe.

    Ce qui est cocasse, c'est que ces mêmes neurosciences ont conservé cette religion de la « voie directe », en la rebaptisant « Fluence », tout de même ! Elles l'ont même étendue aux syllabes qu'il faudrait apprendre par cœur pour pouvoir les reconnaître au moindre coup d'œil... À pleurer...

    Ceci dit, lorsque je remettais en page ces exercices de lecture, je me suis dit plusieurs fois comme vous que :

    Ces livrets seraient utilisables presque seuls

    surtout dans les classes dédoublées et les classes à plusieurs niveaux où l'on a moins d'une douzaine de CP et où l'on n'a pas besoin de faire relire plus de 2 ou 3 fois la page de lecture pour que chacun ait lu sa part.

    Il faudrait juste y ajouter des activités préparatoires au tableau et sur les cahiers (à prendre dans la partie « Au tableau » et  « Nino et Ana - Guide écriture.pdf ») :

    → découverte de la graphie en lecture et en écriture

    → combinaison avec les graphies déjà travaillées pour lecture et écriture de syllabes, de mots et de phrases

    Cela nécessiterait juste un aménagement en toute fin de deuxième livret en proposant les 4 parties du conte des Trois Petits Cochons au lieu de la 1re et de la 4e seulement. 

    Ce qui nous amène à la deuxième question :

    Bonsoir Catherine,
    Si j'ai bien vérifié, il manque les parties 2 et 3 de l'histoire des 3 petits cochons à la fin du livret. (M. R.)

    En effet, dans le livret de « Lectures du soir » manquent les deux parties centrales. 

    Celles-ci sont lues en classe pendant la partie  « Au tableau » de la méthode. Cela devrait permettre aux enfants de comprendre l'intérêt de lire à la maison pour pouvoir suivre en classe et de suivre en classe pour comprendre la lecture du soir...

    C'est sans doute un vœu pieux, d'autant qu'à 6 ou 7 ans, quand on ne fait pas son travail du soir, c'est bien plus souvent de la faute de la famille ou des services d'aide aux familles qui n'investissent pas le domaine scolaire sous des prétextes divers et variés.

    C'est pourquoi, selon les « habitudes » familiales et/ou sociales propres à chaque école, il vaudra peut-être mieux que vous optiez pour une autre organisation :

    ♠ soit vous supprimez ces deux dernières pages et vous faites lire en classe, sur quatre jours et non sur deux seulement les quatre parties du conte

    ♣ soit vous rajoutez deux pages au livret

    Je pourrai éventuellement les rajouter moi-même si cela intéresse certains collègues. Dites-le moi , je n'en ai pas pour longtemps, je pense. 


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  • CP : Lexique, phonologie, geste d'écriture

    Une collègue, que je remercie, s'interroge :

    Ayant eu des CE1 cette année et ayant adopté Orthographe et du mot vers la phrase avec succès je me suis intéressée à vos méthodes de lecture pour le CP (mon niveau l'année prochaine). J’avais quelques réserves car ayant également adopté Lecture et Expression j'y avais repéré des textes beaucoup trop compliqués au niveau du vocabulaire pour mes élèves de REP qui manquent cruellement de lexique.

    Je suis d'abord tombée sur Écrire et Lire au CP que j'ai trouvé beaucoup trop éloigné du niveau des CP de mon école et puis je me suis intéressée à Nino et Ana. Là j'y ai retrouvé mes aides habituelles (Alphas, gestes Borel Maisonny) mais j'ai été perturbée par le manque de phonologie, l'absence de marquage des syllabes dans les mots (vous passez par épellation graphémique si j'ai bien compris), d'illustration, de banque de mot contenant le son. Même si les études montrent qu'une entrée graphémique est plus porteuse d'apprentissage que l'entrée phonémique j'avoue que j'ai de vieux réflexes qui me poussent à taper les syllabes orales, à faire des exercices pour repérer le son en attaque, au milieu ou en rime, à cocher la syllabe où se situe le son.

    Bref ma question est la suivante est-ce que l'écrémage de phonologie ne peut pas faire défaut à des élèves dont le français n'est pas la langue parlée à la maison et dont la conscience phonologique est très fragile ?

    2ème question : est-ce que vous pensez qu'au niveau de l'écriture le manque d'approche par famille de forme de lettres (Danièle Dumont) peut être dommageable à l'apprentissage de l'écriture en attaché ?

    Ma réponse est :

    Le lexique d'Écrire et Lire au CP est, comme celui de Lecture et Expression au CE, en effet riche et varié. C'est en pensant aux enfants qui n'en bénéficiaient pas à la maison que, comme le conseille Jean-Pierre Terrail, j'ai choisi cette exigence dans la transmission des éléments de culture.

    Dans Écrire et Lire au CP, on fait aussi appel aux Alphas et à Borel Maisonny. Pour des raisons de droits, ce n'est mentionné que dans le livre du maître . On ne peut pas utiliser les gestes Borel Maisonny et encore moins les Alphas dans une publication autre que celles de leurs "inventeurs". 

    L'écrémage phonologique, selon votre expression, et le temps que cela libère étant entièrement consacré à l'organisation spatiale de l'écriture alphabétique de gauche à droite, au geste d'écriture, à l'acquisition en écriture comme en lecture des correspondances graphies/phonies,  à l'enrichissement du lexique et à la compréhension d'un écrit de plus en plus long et fouillé, non seulement, cela ne fait pas défaut aux enfants en insécurité linguistique mais aussi cela leur permet de compenser leurs difficultés de départ.

    Ainsi, sauf les tous premiers jours, et encore, je n'ai jamais eu besoin de marquer les syllabes dans les mots, grâce en effet à l'épellation graphémique. Dans les cas les plus fragiles, j'aide l'enfant à cacher la partie de mot qu'il n'a pas encore à déchiffrer de manière à l'aider à déplacer son regard de gauche à droite, l'aidant ainsi à structurer ses saccades oculaires. Mais, généralement, plus aucun enfant n'en a besoin au plus tard à la fin du mois de septembre.

    À condition bien sûr d'avancer à petits pas et de remettre vingt fois sur le métier son ouvrage, de vingt manières différentes pour ne pas obtenir du psittacisme mais bien de la compréhension.

    Je comprends votre inquiétude quant à l'écriture cursive. C'est pourquoi j'ai proposé une progression alternative dans Écrire et Lire au CP pour les classes où les enfants n'auraient pas eu la chance d'apprendre les gestes de l'écriture cursive dès la maternelle et arriveraient en grave déficit à ce niveau au CP.

    Elle doit être parfaitement adaptable à Nino et Ana.

    Ceci dit, pour avoir moi aussi reçu des enfants de 6 ans insuffisamment préparés à ces gestes, j'ai pu constater que, si l'on reste attentifs à leurs difficultés jusqu'à la fin de la première période et qu'on fait tout pour les compenser, dans la très grand majorité des cas, leurs cahiers ne se distinguent plus des cahiers de leurs camarades dès le début de la deuxième période.

    À condition bien sûr, air connu,... d'avancer à petits pas et de remettre vingt fois sur le métier son ouvrage, de vingt manières différentes pour véritablement délier les doigts et inhiber les réflexes conditionnés par 3 années d'emploi de gestes d'écriture adaptés à l'écriture en majuscules bâton...

    Encore merci à vous pour ce message qui permettra sans doute à d'autres collègues de pouvoir lire mon son de cloche sur ces sujets fondamentaux pour l'apprentissage de l'écriture-lecture au CP.


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  • CE : Affichages

    Émilie m'a demandé quoi afficher dans sa classe lorsqu'on utilise OrthoGraph' au CE1 ou CE2. Elle-même laisse affiché une semaine le tableau des mots construit avec les élèves.

    Voici ma réponse :

    Oui, ça peut être une bonne idée...

    de laisser le tableau des mots à savoir écrire seuls affiché toute une semaine.

    Après, on pourra le relier avec les anciens tableaux et en faire un « dictionnaire» ou « répertoire » qui restera sur un présentoir pour consultation libre, pendant les moments de production d'écrits par exemple.

    Dans une classe de CE, j'affiche essentiellement : 

    →  les conjugaisons qui restent là toute l'année, de manière "transparente", c'est-à -dire avec un verbe (ou 6 à 8) écrit en entier à chaque ligne (pas de je ....e, tu ...es, etc. mais « j'aime, tu regardes, il attrape, elle saute, nous dansons, etc. », avec les terminaisons en rouge). Au fur et à mesure de l'année, je regroupe sur un même tableau:

    ♥ soit les verbes du programme à un temps donné,

    ♥ soit un verbe donné à tous les temps du programme

    → une affiche pour les natures, une autre pour les fonctions du nom et de l'adjectif (au CE2) avec des exemples pour chaque nature. Ce sont des affiches « évolutives » qu'on décrochera plusieurs fois dans l'année pour les compléter ou des petites affiches qu'on place les unes au-dessous des autres au fur et à mesure de leur construction

    → on peut ajouter à cette liste l'alphabet, voyelles et consonnes de deux couleurs différentes, les valeurs de la lettre g et celles de la lettre c (avec les Alphas pour moi) ainsi que quelques généralités orthographiques (sur la photo, on voit ainsi les pluriels en oux, l'écriture du son [ɛ], etc.)

    Toutes ces affiches sont faites en présence des enfants, le jour où la notion est travaillée, avec leur participation active quant à la présentation et aux couleurs à choisir.

    Un petit + important :

    Quand une affiche a été placée à un endroit, elle ne doit plus en bouger de toute l'année. En effet, j'ai remarqué que les élèves qui s'y réfèrent (ce n'est pas spontané, il faut le leur apprendre et le leur répéter souvent) tournent spontanément la tête vers l'endroit où la feuille que nous venions d'élaborer ensemble a été affichée à l'origine.

    Remarque :

    Dans mes classes, il y a bien longtemps que j'ai enlevé la file numérique que j'y avais mise dans les années 1990 ou début  des années 2000, je ne me souviens plus

    On n'y voit pas non plus : 

    ♠ une liste des "mots-outils" ou des "mots-nombres"

    ♠ tables de multiplication

    Il y a juste un "château des nombres", construit avec les élèves de CE1 lorsque les nombres de 0 à 100 ont tous été revus, mais il est derrière un des volets du tableau triptyque ce qui fait qu'il n'est apparent que lorsque nous avons à nous en servir.

    En revanche on y voit :

    Des dessins d'élèves, des reproductions de tableaux, des affiches thématiques (historiques, géographiques, scientifiques) qui restent là quelques jours, à hauteur d'enfants si possible.

    CE : Affichages

     


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  • CE1 : Lecture et Expression au quotidien
    Illustration de Renart vole les anguilles, Module 7.

    Nouvelle petite série de questions :

    ◊ Doit-on prendre les textes de Lecture et Expression dans l'ordre ?

    ◊ Que doit-on faire en classe et que doit-on donner à faire à la maison ?

    Oui, on prend les textes un à un, dans l'ordre, car leur difficulté est graduée.

    Chaque jour, théoriquement, on travaille en classe les deux pages (durée 30 à 45 minutes) :

    ♥ le texte de la page de gauche

    ♥ l'exploitation qui en est faite sur la page de droite)

    À la maison :

    ♥ jusqu'en janvier ou février, on donne le texte à relire (pour les élèves très faibles dire aux parents de « lire à deux », un paragraphe ou deux si le rythme est trop lent (avec un minuteur, pas plus de 10 à 15 minutes de lecture chaque jour, mercredi, samedi et dimanche compris, si possible)

    ♥ ensuite, quand tout le monde lira au moins groupe de souffle par groupe de souffle, si on le souhaite et qu'on sait que les enfants pourront tous le faire dans de bonnes conditions chez eux ou dans la structure d'aide aux devoirs, on peut donner le texte à lire une première fois à la maison / à l'étude / au club Coup de Pouce avant de le faire lire en classe. Cela permettra aux enfants de gagner en fluidité et en expressivité.

    ◊ Quels sont les textes à sélectionner pour les CE1 quand on utilise Lecture et Expression ?

    ◊ Est-on obligé de faire un texte par jour ? 

    Pour les CE1, les textes que je suggère sont les bleus et les gris (voir à la fin de cet article la progression en couleur : Module 1)

    Si on n'a pas assez de temps pour tous les faire, ce n'est pas grave. Selon le niveau de la classe, on ne fait pas certains bleus ou certains gris.

    Ce qui est important, c'est que, tous les jours, ils lisent en cherchant à comprendre. Ce qu'il y a à comprendre, cela peut être :

    ⇒ un texte de littérature avec tout ce que ça implique

    ⇒ des définitions de mots, des questions de compréhension, des consignes d'exercices de vocabulaire ou de production d'écrit

    [En revanche, ça ne peut pas être et c'est  pourquoi vous n'en trouverez pas dans Lecture et Expression au CE :

    ♠ des listes de syllabes et de pseudo-mots

    ♠ des listes de mots sans autre consigne que « Lis ces mots qui contiennent la graphie .... »

    ♠ des phrases sans suite au sens abscons (exemple : « Le nain a la manie de marcher en kimono dans le noir en mâchant des mûres. »)]

    Cela permet, dans certaines classes ou pour certains textes, de passer un ou deux jours sur la même double page, en s'organisant comme on l'entend :

    ♥ les deux pages en entier, avec travail entièrement oral sur la page de droite

    ♥ juste la lecture du texte le 1er jour et l'exploitation le lendemain,

    ♥ la lecture du texte et le début de l'exploitation le 1er jour et le lendemain la fin de l'exploitation (intéressant surtout quand on veut traiter la production d'écrit "à fond")

    Dans ce cas, pour ne pas être en retard sur le calendrier en raison des modules 4, 5, 7, 9 et 11 qui seront plus féconds s'ils sont travaillés au moment où l'événement climatique ou social dont ils traitent se déroule, on peut à nouveau choisir l'une ou l'autre de ces deux options :

    ◊ on supprime les textes gris qui nous semblent trop difficiles

    ◊ de temps en temps, on saute un module (au CE1, de préférence, sauter les modules compliqués et en priorité Enfants qui travaillent, Voyages immobiles et, mais il est plus simple, Moyens de transport)

    On peut aussi combiner les deux selon les thèmes qui nous inspirent plus particulièrement.

    N'hésitez pas à poser vos questions ci-dessous, votre travail de recherche profitera aux autres. Merci d'avance.

     


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