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Par Doublecasquette le 26 Septembre 2022 à 10:48
Émilie me demande :
Bonjour, J'ai une file numérique dans ma classe de ce1/ce2 .... Je vois certains des ce1 l'utiliser, pour le calcul mental notamment... certaines méthodes de maths préconisent l'utilisation d'une file numérique individuelle... Penses-tu que c'est à bannir aussi en ce1? Bon dimanche !
Je lui réponds :
Bonjour Émilie. Clairement ? Oui.
Mais la société scolaire, du plus haut au plus bas de la hiérarchie n'étant pas encore prête à l'entendre, ma conviction compte très certainement pour peu de chose.
Tes CE1 ont compris que, pour faire plaisir à la maîtresse, lorsqu'elle demande : « x + 4 ? », il faut très vite trouver la case x sur la file numérique, avancer de 4 cases et recopier le symbole y écrit dans cette case.
C'est un peu comme si on leur demandait « Quelle est la quatrième lettre après la lettre G dans l'alphabet ? » et qu'ils comptent 4 lettres après G sur l'alphabet affiché au mur ou sur le sous-main : « G... 1, 2, 3, 4... C'est K ! ». Ça pourrait tout aussi bien être le 4e élément après Fe dans le tableau périodique des éléments ou la 4e sourate du Coran après celle qu'on leur indiquerait dans le livre...
La compétence qu'ils travaillent et dont ils montrent la maîtrise est une compétence de comptage. Ils savent compter jusqu'à 4. En revanche, ils ne travaillent pas les compétences « opérer la réunion de deux quantités distinctes connues et quantifier le nombre d'éléments de la quantité obtenue », « modifier une quantité donnée en lui ajoutant un nombre donné d'éléments » et encore moins celle qui consiste à « concevoir une procédure permettant de connaître le résultat d'un ajout de 4 à une quantité quelconque ».
D'où, en plus du nombre criant d'heures de classe par semaine, le peu de progrès de certains dans la connaissance automatique des ajouts de 4 à un nombre inférieur à 10, leur incapacité à transférer cette connaissance aux nombres supérieurs à 10, leur difficulté à fixer la table de multiplication par 4 et, finalement, pour l'école élémentaire, à résoudre rapidement la division par 4 d'un nombre à trois ou quatre chiffres, faute de savoir instantanément que 29, c'est 4 fois 7, reste 1, et ainsi de suite.
C'est sans doute pourquoi dans de nombreuses classes, nos collègues ressentent l'utilité de faire apprendre par cœur les tables d'addition ou de soustraction, c'est-à-dire à ajouter un autre procédé mécaniste au précédent, faute d'avoir cherché dès le départ à faire sentir concrètement puis analyser pour les rendre réutilisables les compétences citées ci-dessus.
Bon lundi et merci pour ta question !
À lire mais c'est long (aux vacances, peut-être) :
Les nombres de 0 à 100, de A à Z :
Après l'écriture, les nombres ! (1) ; Savoir compter jusqu'à 100 (2) ; Les cinq premiers nombres (3) ; Les nombres de 6 à 10 (4) ; Le nombre 10, la dizaine (5) ; De 11 à 19 : les irrégularités de langage (6) ; De 20 à 69, "Trop fass', maîtresse" ! (7) ; Où l'on voit bien que 30 > 24... (8) ; Évaluation des acquis (9)
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Par Doublecasquette le 4 Septembre 2022 à 10:00
Une collègue demande :
J'utilise Lecture et Expression au Ce1.
Je me demandais si lors des révisions de sons (comme le "ou" dans "retour de vacances") vous faisiez une leçon sur ce son et si oui, la collez-vous dans un cahier de son ou dans la partie orthographe (que j'utilise déjà pour les leçon d'étude la langue).
Réponse :
Non je ne fais pas de leçon sur chacun des graphèmes révisés pour la simple et bonne raison que la lecture ne s'apprend pas à coups de leçons à apprendre et réciter mais par sa pratique quotidienne.
Prenons l'exemple du graphème "OU". Le jour de la "leçon", il a été lu 65 fois, sans compter les relectures. Lors de la lecture suivante, il sera lu 26 fois, toujours sans compter les relectures. D'ici la fin du premier module, en ne prenant que les textes CE1 ou CE1/CE2, il sera encore lu 129 fois (à condition que je n'en ai pas oublié en faisant ma recherche).
Quelle "leçon" collée dans un cahier et apprise par cœur, un soir, à la maison peut égaler ces 220 contacts directs avec ce graphème en moins de 15 jours ? Surtout qu'il est clair qu'après eux, il y en aura encore des milliers d'ici la fin de l'année, seulement dans ce livre de lecture. Et des milliers d'autres en orthographe, en grammaire, en mathématiques et partout où les enfants auront à lire des mots courants ou rares contenant ce graphème.
Alors, s'il vous plaît, même si cela vous paraît étrange, pas de leçon à coller ou à copier en lecture, de la pratique, de la pratique, de la pratique et encore de la pratique !
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Par Doublecasquette le 12 Juillet 2022 à 14:27
Question d'une collègue :
« Auriez-vous la gentillesse de me lister ce qui est indispensable pour ces 2 niveaux en lecture et en étude de la langue?
Merci pour le temps que vous accorderez à ma demande. »Quelques idées :
Au CP
♥ L'unique outil indispensable : une bonne méthode de lecture,
la plus complète possible, sachant qu'au CP, ce qui est important, c'est d'accéder soi-même à la lecture « intelligente » (code et compréhension) d'œuvres adaptées à ses capacités de lecteurs, même si, au début; ces œuvres sont de courtes phrases sans intérêt pour les adultes que nous sommes. Donc,
⇒ on évacue déjà toutes les méthodes qui ont deux livrets différents, l'un pour le code et l'autre pour la compréhension, ou alors, on ne se sert que du livret de code.
⇒ on évacue aussi les méthodes dans lesquelles, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, il y a plus de pages lues par l'adulte que de pages que les enfants sont capables de lire.
Il ne reste alors que les méthodes qui se préoccupent du code et uniquement du code. Hélas, là aussi, il va falloir beaucoup « écumer » et évacuer :
⇒ les méthodes qui passent pendant des semaines les trois quarts de chaque page à demander aux enfants s'ils entendent le son du jour lorsqu'ils commentent à l'oral des illustrations
⇒ et celles qui leur proposent de déchiffrer des logatomes sans signification même quand le lexique français dispose de centaines de mots contenant les graphies déjà étudiées.
Enfin, sur le peu de méthodes qu'il restera, on fait un dernier « tri sélectif » et on élimine deux types de méthodes :
⇒ celles qui présentent un son dans sa page puis l'oublient dans les pages suivantes
⇒ celles dans lesquelles le nombre de mots contenant le son du jour et la longueur et la difficulté des textes proposés à la lecture n'augmentent que très peu
⇒ et enfin celles qui proposent de faire lire moins à ceux qui ont le plus besoin de réactivations pour arriver à devenir lecteurs
Voilà pour le CP. Une fois trouvée la perle rare (il y en a assez peu sur le marché), on a tout ce qu'il nous faut. Les enfants vont lire et écrire, de plus en plus, tout au long de l'année et cela leur permettra de travailler la fluidité de lecture, la compréhension, le lexique, les premières bases de l'orthographe lexicale et grammaticale et les premières notions de grammaire.
♥ Pensez à :
⇒ utiliser totalement le cahier d'exercices qui va avec la méthode et/ou à suivre le plus exhaustivement possible le programme de travail écrit proposé sur le guide pédagogique.
⇒ leur proposer en plus de tout cela, une demi-heure de travail autour du geste de l'écriture cursive, trop souvent négligé à l'école maternelle. Vous pouvez pour cela soit tout simplement commander des cahiers Seyes 3 mm pour le début de l'année, puis 2,5 mm pour le deuxième trimestre et enfin Seyes normal pour le troisième trimestre dans lesquels vous ferez, à la main, les modèles d'écriture en début d'année (jusqu'à ce qu'ils sachent travailler seuls, en regardant le modèle tracé devant eux au tableau) ou commander un cahier d'écriture (celui-ci publié chez MDI est excellent, mais il en existe d'autres, sur le même modèle, à savoir partir du geste pour obtenir la forme, plutôt que partir de la forme pour obtenir le dessin).
♥ Et ne négligez pas la dictée
Elle doit être quotidienne dès la première leçon (d'où l'intérêt des méthodes qui présentent deux graphies dès la première leçon). Pensez à :
⇒ ne jamais faire apprendre l'orthographe de mots par cœur à la maison tant que le principe alphabétique n'est pas parfaitement installé chez les enfants et qu'ils savent encoder seuls des mots simples (généralement, cela nous mène à la fin du deuxième trimestre et pas avant).
⇒ Pour pouvoir néanmoins dicter des mots puis des phrases contenant des mots ayant une difficulté (par exemple, pouvoir dicter « la pomme" au moment de l'étude de la graphie « p »), il suffit en dictant de dire « Attention, il y a une « blague » dans le mot « pomme » , il faut mettre deux M pour faire le son [m] » .
Pour le CE1
Il faut : un manuel de lecture et une méthode d'étude de la langue (orthographe, grammaire, conjugaison et éventuellement vocabulaire) .
♥ Le manuel de lecture
Il n'a pas besoin de proposer des révisions de sons qui occupent une page ou plus par jour. Si on a des non-lecteurs, il vaut mieux leur prévoir un programme accéléré d'apprentissage alphabétique de la lecture (CE1 : Non-lecteurs à la rentrée ?)
Il doit en revanche proposer la lecture d'un texte quotidien d'une page au moins, accompagnée de son exploitation.
Dans cette exploitation, il pourra y avoir deux ou trois lignes de révision d'un son, environ pendant tout le premier trimestre. Cette révision de sons doit être effectuée essentiellement grâce à des mots signifiants, afin de pouvoir la coupler avec une imprégnation au lexique. Elle peut être remplacée, à partir du deuxième trimestre, par un entraînement à la lecture fluide, avec intonation.
L'exploitation du texte doit par ailleurs contenir :
- une partie « enrichissement du lexique » (qui tiendra aussi lieu d'apprentissage de la lecture de définitions, comme celles que les enfants découvriront dans les dictionnaires)
- une partie « compréhension générale du texte »
- une partie « expression orale (et éventuellement écrite) »
- facultative (selon la méthode employée en étude de la langue), une partie « construction des mots et enrichissement du lexique » (exemple : utiliser des préfixes pour bâtir un mot contraire, utiliser un suffixe pour bâtir un mot de la même famille, etc.)
À ma connaissance, il existe assez peu de méthodes de lecture de ce type, surtout parmi les méthodes récentes : Méthode explicite de français, lecture, à la Librairie des Écoles - Picouic et Tigrelin, aussi à la Librairie des Écoles - Français, livre de lecture CE1, chez Belin - Lecture et Expression au CE1, sur mon blog et par mail.
♥ La (ou les) méthode(s) d'étude de la langue
Elles doivent travailler au moins le programme prévu par les instructions officielles toute l'année et ne pas reporter à « quand ils sauront lire couramment » l'étude de la grammaire, de l'orthographe ou de la conjugaison.
Elles sont mieux comprises par les enfants si l'on part des régularités plutôt que des exceptions, du mot plutôt que de la phrase et de ce qu'ils disent plutôt que de ce qu'ils doivent apprendre.
En conséquence, on évacue toutes les méthodes qui cherchent à :
⇒ ce que l'enfant ait pris conscience des types de phrases avant d'avoir revu ce qu'est un mot
⇒ à être sûres que l'enfant a bien compris qu'un verbe peut exprimer un état ou une action, que ces actions ou états peuvent être passés, présents ou futurs, et accomplis par une ou plusieurs personnes qui peuvent être le ou les locuteurs eux-mêmes, face au ou aux locuteurs ou éloigné(s) de ce ou ces locuteurs, pour passer enfin à l'étude des terminaisons verbales
⇒ à se baser sur un son, en répertorient toutes les graphies possibles (et toutes les exceptions relatives à ces graphies) et illustrent les différentes colonnes de ce répertoire de mots n'ayant aucun lien entre eux et dont les difficultés d'orthographe sont variées.
Elles doivent « faire écrire les enfants » de plus en plus au cours de l'année. On bannira donc :
⇒ celles qui proposent un fichier sous forme d'exercices à trous tout au long de l'année scolaire, pour privilégier celles qui font écrire
⇒ celles qui comptent sur des jeux individuels ou de petits groupes où les enfants n'écrivent pas ou écrivent très peu
Il reste alors un nombre très restreint de méthodes appliquant ces préceptes : Écrire et Analyser au CE1 du Grip - CE1 : Orthographe graphémique (1) + CE1 : Du mot vers la phrase (1) sur mon blog - ou, encore sur mon blog, CE1 : Fichier d'Étude de la Langue (1)
♥ Quelques indispensables de plus :
Il faut ajouter à cela:
⇒ une quinzaine de minutes par jour d'apprentissage/révision des gestes de l'écriture cursive (voire plus si les élèves n'ont pas beaucoup écrit ou mal appris à écrire au CP) : selon les classes, on reprendra tous les gestes de l'écriture cursive (un cahier MDI, Perfectionnement, Les minuscules, est prévu pour le CP ou le CE1) ou on pourra se contenter d'ajouter l'écriture des majuscules, soit directement sur le cahier du jour (seyes 2,5 mm en début d'année pour certains élèves, puis seyes normal ensuite).
⇒ une dictée, si possible quotidienne, en suivant la progression de français. Les manuels que je vous ai suggérés en proposent tous une.
Pour les deux niveaux
Nous devons ajouter :
⇒ Une ou plusieurs anthologies poétiques de manière à ce que les enfants se constituent un répertoire de dix à quinze poésies par an, si possible de qualité, c'est-à-dire écrites par des personnes dont la renommée dépasse au moins d'un peu, mais ce serait mieux de beaucoup, les limites du blog de telle ou telle collègue qui s'amuse à rimailler à ses heures perdues.
⇒ des livres de contes et des œuvres de la littérature pour enfants, de manière à pouvoir partager, au moins deux fois par semaine, un moment de « lecture offerte » pendant lequel l'enseignant lit ou raconte ces œuvres littéraires dont la renommée, elle aussi, dépasse franchement la sphère des adeptes du Loup qui explore un peu tout ce qu'il rencontre ou celle des adorateurs du gentil petit sorcier de 11 ans qui fait sa scolarité dans un collège anglais traditionnel.
Voilà, je n'ai pas été très précise sur le reste du matériel (crayons, stylos, etc.) mais je pense que c'est déjà un bon départ.
Par ailleurs, comme vous l'avez remarqué, j'ai été franchement directive et les directions que j'ai données ne sont pas en usage partout, loin de là. Sachez que je ne vous en voudrai pas de ne pas chercher à les suivre et de préférer rester sur les sentiers battus, sans doute mieux balisés et plus faciles à défendre face à certains collègues.
10 commentaires -
Par Doublecasquette le 11 Juillet 2022 à 15:06
Une question à laquelle j'ai souvent à répondre et pour laquelle le plus simple serait de faire un article :
« En parcourant votre blog, je m'interroge quant à la différence/les différences entre Écrire et Lire au CP et Nino et Ana. Existe-t-il un article "comparatif" ? »
À part l'aspect fini de Écrire et Lire au CP et l'aspect bricolage de Nino et Ana qui saute aux yeux sur la photo, les différences sont plutôt « anecdotiques ».
La différence tient essentiellement au prix :
- Écrire et Lire au CP est payant, parce qu'il est édité et parce qu'il a été illustré par des personnes qui ont droit à leur juste rémunération
- Nino et Ana est gratuit parce que je gagne ma vie par ailleurs, que je ne l'ai pas proposé à un éditeur et que j'ai pioché les illustrations sur Google images
Une autre petite différence au niveau des premières séances :
- Nino et Ana est strictement alphabétique, ce qui condamne les enfants à ne rien lire de bien passionnant avant la page 8 où ils vont enfin pouvoir débattre autour d'histoires extraordinaires du style (dans le livret du soir) « Allô Lina ? ... Allô Noa ! » et « Léo lit. Nino lit. Loana lit.»
- Écrire et Lire au CP permet cette lecture réelle (reconnaissance graphémique et compréhension) dès la première page. , grâce à quelques mots reconnus très provisoirement « entiers » (ils seront tous devenus décodables à la leçon 8), et seulement si l'enfant n'a pas eu accès à une initiation au décodage, prévue par les programmes, en GS. L'enfant lit, dès le début, de vraies phrases, en se servant déjà de repères alphabétiques, j'y ai veillé, qui s'affinent page après page.
Une dernière différence en fin d'apprentissage (Livrets 2) :
- Dans Écrire et Lire au CP, les textes de littérature sont tous des textes « originaux » (dans leur traduction française pour certains) à peine retouchés. Cela fait un niveau de langue assez élevé mais très riche dans le cadre d'activités d'imprégnation
- Dans Nino et Ana, les textes de littérature sont des "textes adaptés" qui racontent, avec des mots plus courants, les "histoires" du patrimoine littéraire afin que les enfants en aient entendu parler et puissent, par le truchement de l'enseignant lecteur, y accéder plus facilement dans leur version originale.
Voilà, je crois que j'ai fait le tour des différences.
Tout le reste, dont l'objectif premier – apprendre vraiment à lire et à écrire, c'est-à-dire apprendre à décoder pour comprendre et à comprendre comment l'on encode – est similaire malgré un habillage différent.
17 commentaires -
Par Doublecasquette le 26 Juin 2022 à 12:02
Un article qui pour le moment n'en est pas vraiment un mais qui a vocation à le devenir si vous, les lectrices et les lecteurs de ce blog, jouez le jeu.
À longueur de journée, je lis des commentaires de collègues qui déplorent que la méthode OrthoGraph' soit beaucoup trop chronophage pour qu'ils essaient ou continuent de la suivre dans leurs classes.
Pour être tout à fait juste, il en est aussi beaucoup qui expliquent que, malgré ce caractère chronophage, elle mérite quand même d'être suivie, grâce à quelques aménagements ou même en l'état, simplement en se contraignant soi-même à quelques règles simples.
Ce que j'aimerais pouvoir proposer à ces collègues, c'est un article qui listerait ces règles simples et ces aménagements (sans aller jusqu'à la refonte totale qu'on trouve sur un blog que vous reconnaîtrez) afin de permettre aux hésitants d'oser pousser la barrière du jardin.
Ce que je vous propose, c'est de transmettre ici, en commentaire, ou sur Facebook, dans le groupe Catherine Huby Éducation, ou sur la page de Bienvenue chez les P'tits, ou encore par mail (Contact) tout ce que vous avez mis en place pour que l'utilisation de cette méthode ne soit pas si chronophage qu'elle ne puisse être employée avec un groupe d'élèves de CE1, que ce soit dans une classe de ce niveau ou dans une classe où ils sont regroupés avec des élèves d'autres niveaux.
Pour vous encourager à oser vous lancer, je commence, mais, je vous en prie instamment, pour me rendre service et rendre service à nos collègues, j'ai vraiment besoin de vous pour compléter mes quelques rares idées.
Pour écourter la séance collective :
A) Dialogue ouvert :
♥ Utiliser un minuteur qui sonnera au bout de 5 puis 10 minutes.
♥ Pratiquer la « pédagogie de l'écoute » de Pierre Péroz, c'est-à-dire ne pas attendre la « bonne réponse » mais, au contraire, laisser s'exprimer les enfants sur le sujet, pour « laisser aux élèves le temps de réfléchir et de construire leurs interventions »..Quand le temps est fini, nous pouvons arrêter même si personne n'a donné la réponse que nous attendions. À nous de nous débrouiller pour « rebondir pé... da... go... gie ! », comme disait Anne Roumanoff dans un sketch célèbre.
♥ Ne donner la parole qu'à quelques enfants en veillant à ce que, au cours du reste de la séance, les enfants qui n'ont pas pu s'exprimer pendant le dialogue ouvert aient à leur tour la parole.
♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !
♥ Je montre l'horloge et je leur dis quand on s'arrête, je m'y tiens. A force c'est même eux qui me disent, "c'est l'heure on va être en retard" (Florian)
♥ personne ne lève le doigt, c'est moi qui interroge. J'ai de petits groupes de 5 à 8 enfants donc ils savent qu'à un moment, ça sera leur tour et qu'il faut donc être attentif (Florian)
♥ la phase collective orale ne prend pas beaucoup de temps. Le système des tours de parole définis marche très bien et les réponses se suivent très rapidement dans le calme et efficacement puisque chacun sait que c'est à son tour. On gagne énormément de temps et tous les élèves participent car ils savent qu'ils passeront. On perd moins de temps à gérer les égos, pas de remarques digressives du type :" j'allais le dire", "je le savais".... ni de bouderie. On gagne du temps. Les choses sont très ritualisées donc réalisées de plus en plus rapidement au fil des séances. (Hélène L)
B) Travail collectif au tableau :
♥ J'ai vu que certains collègues utilisaient des diapositives à projeter. Peut-être est-ce cela qui rallonge la séance ? Avec deux feutres à tableau (ou crayons Woody ou équivalent), en ayant préparé la liste de mots à l'avance, on doit pouvoir gagner quelques précieuses secondes à chaque étape du cheminement. J'ai bien dit « on doit pouvoir », je ne me rends pas bien compte du temps que prend l'introduction de cette médiation entre les enfants et l'enseignant...
→ Correctif de Florian : -les powerpoints/active inspired font gagner un temps fou, pas besoin d'écrire, tout est déjà préparé au TBI/VPI.
♥ Ne pas faire sortir l'ardoise, les craies, les feutres, les chiffons, et tout le bazar, avec des élèves qui manquent d'autonomie. Tant pis, ils écriront sur leurs cahiers tout à l'heure. Un travail au tableau, rondement mené, leur apportera tout autant qu'une séance qui prend une heure (oui, une heure, m'a-t-on dit hier) pour écrire 8 mots sur une ardoise !
→ Si en plus, on fait miroiter cette ardoise comme une récompense le jour où, enfin, ils sauront réagir « au quart de tour » et mettre moins de temps en écrivant dessus qu'en décortiquant tout au tableau, le problème de l'ardoise (laissée en activité libre pour le moment) sera bien vite réglé.
♥ Toujours le minuteur ou l'horloge de Florian et le challenge (exemple,Séance 2, page 107, aménagée en travail collectif au tableau pour gagner du temps) :
« Aujourd'hui, je prends le pari que nous n'allons pas déborder du temps prévu. Allez, hop, je mets le minuteur et nous commençons ! Je vais vous montrer des phrases et nous les complèterons pas un des mots que nous venons d'écrire au tableau. Zoé, lis-nous la première phrase !... Aylan, quel mot mettrais-tu ici ?... Bastienne, épelle-le, s'il te plaît ?... Ah, quel est ce point rouge, Corentin ?... Oui, très bien, c'est pour écrire une lettre muette. Laquelle, Dany ?... Oui, S, pourquoi, Eléonore ?... Parce qu'il y a plusieurs poules, bravo... Bon, la suite, relis-nous la phrase, Fatoumata... Gabin, quel mot mettrais-tu ici ?... Oui, pain... Peux-tu nous l'épeler Hicham ?... Parfait. Nous en sommes à 1 minute et 20 secondes. Phrase suivante, Ilyes, lis-nous cette phrase ?... » Etc.
♥ Passer très rapidement sur ce qui est déjà su. Par exemple, dans l'exemple ci-dessus, on peut très bien faire lire le travail ainsi dans une classe où les élèves sont entraînés à réagir vite.
« Nous allons lire et compléter en même temps le texte suivant, en épelant les mots qui manquent, chacun son tour. Nous démarrons par Jason.
– Les ... picorent, les poules picorent. P.O.U.L.E.
– S ! Elles sont plusieurs ! P.O.U.L.E.S !
– des miettes de ... pain ! P.A.I.N, dans la cour de la ferme.
– Très bien. À toi, Kilyan !
– Les planètes sont des énormes ... boules ! B.O.U.L.E....S parce qu'elles sont plusieurs.
– Oui, il y en a huit. Vénus, Mercure, ...
– Gêneur ! Tu vas nous faire perdre ! Allez, on continue !
Etc.
♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !
♥ Je distribue la liste de mots que l'on va apprendre en arrivant en classe, ça leur laisse le temps de se les approprier, de souligner les difficultés, et même pour certains d'anticiper l'objet de la séance. Ils le font quand le travail est terminé, ça prend 2 min. (Florian)
♥ personne ne lève le doigt, c'est moi qui interroge. J'ai de petits groupes de 5 à 8 enfants donc ils savent qu'à un moment, ça sera leur tour et qu'il faut donc être attentif (Florian)
♥ je donne les mots et le tableau à compléter à la maison avant la séance. Les parents n'interviennent pas : il s'agit d'une "fiche recherche". En dessous du tableau il y a une question pour faire réfléchir l'enfant sur une régularité. En classe, chacun sort sa fiche ,on réfléchit ensemble sur les difficultés , les régularités, on surligne etc. (Anne)
♥ Les leçons du jeudi et vendredi sont écourtées , elles servent de mise en route à la leçon de DMVLP qui a lieu le même jour. (Anne)
♥ La phase "écrite" d entraînement collective n'est pas très longue non plus (surtout à 11, un peu plus quand nous étions 28 l'an dernier). On s'appuie sur le diaporama avec les tours de paroles principalement à l'oral, l'épellation..., parfois recours à l'ardoise. L'enchaînement est à nouveau très efficace. On ne fait pas forcément l'exercice de manière exhaustive si tout le monde est passé et que la notion est bien maîtrisée. Cette partie est combinée le vendredi avec du mot à la phrase ce qui fait encore gagner du temps car les notions s'entrecroisent.. (Hélène L.)
Pour écourter les exercices écrits
Témoignage de Hélène L. qui enseigne dans un contexte difficile :
♥ concernant les exercices écrits nous avons fait une entorse car nous utilisions des exercices à coller dans le cahier du jour puis quand les choses se sont compliquées (avec les regroupements d'enfants...) nous avons utilisé les livrets par périodes imprimés. Cela n'est pas conforme aux objectifs de la méthode de copie et écriture de l'exercice mais cela est un gain de temps énorme et facilite l'organisation. Si un élève de M. X et un de Mme Y débarquent dans la classe il a son livret pour travailler la même chose que nos élèves. Si la classe ferme, les enfants l'ont chez eux pour le distanciel... Les élèves avec des besoins particuliers et autres difficultés ne sont pas noyés... J'avoue que nous avons une préférence pour ce système et ce gain de temps. (Hélène L.)
Pour écourter la dictée :
A) Dans un cours simple (CE1 ou CE2) :
♥ Faire tout ou partie de la dictée au tableau, en faisant intervenir les enfants tour à tour.
♥ Ne pas travailler sur l'ardoise si c'est plus long que sur le cahier. // Ne pas travailler sur le cahier si c'est plus long que sur l'ardoise.
→ Mais travailler à rendre le travail que ce soit sur le cahier ou sur l'ardoise plus rapide :
◊ jeux libres avec l'ardoise pour désacraliser l'objet et le transformer en un outil comme les autres
◊ travailler le geste d'écriture (grâce aux conseils de Laurence Pierson dans Bien écrire et aimer écrire)
◊ consacrer au moins un quart du temps scolaire à des activités d'écriture, pour transformer le geste d'écriture en automatisme, soit, en fractionné, au moins 1 h 30 d'activités d'écriture (écriture, copie, dictée, production d'écrit, aussi bien en français qu'en mathématiques et en QLM)
◊ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !
♥ Faire miroiter comme une récompense et promettre une « grande fête » le jour où tout le monde sera capable d'écrire, et sans trop de fautes, toute la dictée avant que le minuteur ne sonne !
→ On perd bien un jour entier à célébrer la centième journée de classe, on peut bien perdre un quart d'heure à la récréation à boire du Banga et à manger un petit biscuit, le tout avec des oreilles de Mickey sur la tête le jour où tous les enfants sont capables d'écrire et corriger en moins d'un quart d'heure :
Nino arrive à la gare, il porte un sac avec sa main gauche. Ana regarde les gouttes de pluie. Une goutte roule sur la vitre puis elle tombe par terre. (dictée CE1 Jour 1 - Semaine 10)
♥ Ici,vos suggestions ! Merci à vous !
♥ je coupe les dictées si c'est trop long et je finis en ne dictant que les mots de la leçon avec un déterminant (Florian)
♥ j'enlève les séances plus axé grammaire (la séance 4) et je ne fais que 3 dictées par semaine à partir de la période 3 (Florian) Au fur et à mesure de l année j ai fait sauter le j4 car c était redondant avec Dmvlp (je fais ma séance de conjugaison à la place le vendredi matin) (Selena Luna).
♥ Je fais 1 dictée sur cahier (pour tous) et 2 sur ardoise (avec un enfant qui l'écrit au dos du tableau : on s'arrête , on corrige après chaque phrase en fin d'année). (Anne)
♥ En général nous la faisions en entier sur ardoise ou cahier du jour. Il arrive à l'occasion de raccourcir une phrase qui comporte de nombreux compléments qui ne reprennent pas la leçon quand le temps semblait trop long. Il est arrivé aussi de remplacer une phrase ou deux par les mots de la leçon non encore vus dans les phrases. En fin d'année nous faisions vraiment une étude de la langue plus longue en collant bien chaque personnage sous les mots avec une analyse grammaticale des natures et fonctions... lors de la mise en commun au tableau. Fatalement c'est très chronophage mais très enrichissant. Si besoin on ne faisait pas toutes les phrases ou il arrivait de commencer avant la récréation et de finir après la pause pour ne pas surcharger les élèves. (Hélène L.)
B) Dans un cours double (CE1/CE2) :
♥ Ne faire qu'une dictée sur deux quand on voit que les enfants sont trop lents (Lundi : CE2, Mardi : CE1 ; Jeudi : CE2 ; Vendredi : CE1)
♥ Si on en sent les CE1 capables : abandonner les dictées CE1 et ne leur faire faire que le début des dictées CE2
♥ Si les CE2 sont faibles : ne faire que les dictées CE1
♥ Inventer des dictées communes à partir d'un mélange des dictées proposées pour chacun des deux niveaux
♥ Si on possède des tablettes et qu'on a des élèves calmes : constituer des groupes de 4 enfants, enregistrer une des deux dictées sur tablettes, installer les élèves par groupes et distribuer les tablettes (une par groupe), nommer un chef de groupe qui gérera le déroulement de la dictée et les laisser travailler à 4 sur les phrases dictées. Corriger ensuite avec chaque groupe sa production.
♥ Si on aime le jonglage (personnellement, j'adore !) : faire les deux dictées en simultané ! On peut mettre un élève de chaque niveau derrière un des deux battants du tableau
« Vous êtes prêts ? Je commence par les CE2, les CE1 tenez-vous prêts, j'arrive immédiatement. Les CE2 : Quand tu te cognais, ta mère te soignait. Attention au temps des verbes ! C'est quel temps ?... L'imparfait, nous sommes d'accord. Je répète plus lentement : Quand... tu...te... cognais..., virgule..., ta... mère... te... soignait... point... Allez-y ! Je passe aux CE1, vous êtes prêts ? Très bien... Écoutez bien : Tu avais un panier et tu récoltais des cerises. Attention, tu avais, c'est quel temps ?... L'imparfait... un panier... tout le monde connaît l'écriture du "ier" de panier ?... Parfait, écrivez : Tu... avais... un panier... je reviens tout de suite. Les CE2, nous corrigeons, prenez votre stylo rouge et regardons ce que Taylan a écrit... Quand tu te cognais, ..., très bien le AIS., ta mère te soingnait, ah... petit souci ! Oui, Ursula ? Très bien, enlevons ce N qui change le son [wa] en son [wɛ̃]. Corrigez vos erreurs pendant que je dicte la fin de la phrase aux CE1. Les CE1, vous avez écrit "Tu avais un panier" ? parfait, nous continuons, Vahina, tu es prête derrière ton tableau ?... Tu avais un panier... et... tu... récoltais... des... cerises. Attention, et... c'est "ça et encore ça", très bien, tu récoltais, toujours ... l'imparfait, donc vous connaissez la terminaison, des cerises... il y a... plusieurs cerises, bravo. Allez-y, écrivez, et... tu... récoltais... des... cerises... Je retourne voir les CE2. Ne traînez pas, je reviendrai très vite. » Etc.
→ Quand les élèves sont entraînés à ce système, ça va assez vite et il y a peu de perte de temps. On peut même les habituer à tourner tout seuls le tableau quand tout le groupe a fini d'écrire et commencer la correction en attendant que nous soyons disponibles.
→ Je préfère vous dire que oui, il y a de la triche mais comme on est là pour qu'ils apprennent à écrire correctement le français et non pour évaluer s'ils savent déjà le faire, on s'en fiche un peu... même si on explique quand même à Willy ou à Xavière que ce n'est pas bien malin de se cacher à soi-même ce qu'on n'a pas compris en ne le signalant pas en rouge pour que ça nous saute aux yeux la prochaine fois et qu'on le mémorise mieux.
♥ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !
Pour écourter le travail sur cahier :
♥ Continuer à travailler sur des exercices à trous si, malheureusement et malgré tous nos efforts, certains élèves n'arrivent toujours pas à tout copier dans le temps imparti
♥ Investir dans des casques anti-bruits pour les élèves qui ont tendance à se déconcentrer à la moindre sollicitation auditive
♥ Placer près de soi les élèves qui se distraient et jouent avec leur matériel au lieu de travailler pour pouvoir porter remède à leur inattention. Manier avec eux la « carotte » au maximum et... seulement si c'est efficace... un minimum de « bâton » de temps en temps :
→ bons-points, images, étoiles d'or dessinées dans le cahier si on a fini à l'heure, double étoile si on a fini en avance et que c'est tout juste
→ récompense collective (5 minutes de sport en plus, sortie en récréation en avance, nouveau jeu sorti du placard – un vrai jeu, pas des cartes pédagogiques plastifiées pour apprendre les terminaisons des verbes au présent, jolies gommettes à coller sur des feuilles ou sur des cahiers, ...)
→ finir le travail dans la cour près de nous à la récréation (ou, dans certaines écoles et si nous sommes disponibles, dans la classe, après la cantine)
♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !
♥ Pour ma part, quand il y a des mots à classer dans un tableau, c'est à dire presque tous les jours, nous faisons l'exercice en même temps que la découverte des mots. Ils préparent le tableau à 2 ou 3 ou 4 colonnes dans leur cahier. Puis chaque mot (sur une étiquette) est présenté par un élève différent, épelé, surligné sur les difficultés et tout le monde écrit ce mot dans le cahier pendant que je colle l'étiquette sur une feuille A3. Ainsi le premier exercice est fait. Il ne reste plus qu'un exercice à faire seul. Nous lisons ce 2ème exercice à l'oral et j'interroge plusieurs élèves pour compléter les mots manquants. Cela fait gagner beaucoup de temps surtout aux enfants de Ce1 qui ne sont pas encore dans la lecture. (Flojo)
♥ Je différencie pour les élèves en difficultés (dictées à trous, photocopies des exercices). En dehors de l'appui normal que cela apporte à ces élèves, comme ils ont moins de travail de copie, ils vont plus vite que les élèves plus à l'aise. Du coup, ça booste bien ceux-là, pour les corrections aussi, du coup. (die andere)
♥ J'ai plastifié les exercices dans lesquels les enfants doivent compléter avec des mots du tableau . Je laisse à l'écrit dans le cahier les autres exercices. (Anne)
♥ Pour gérer le problème des différences de rythme de travail autonome (copie, réflexion) : [j'ai instauré] des ateliers ortho [qui] se situent après les exercices d'orthographe ou de grammaire-conjugaison ce qui me permet de corriger tranquillement avec 2 enfants à la fois tandis que les autres se lancent dans un des ateliers ortho, et, comme je fais copier tout l'exercice dans le cahier (sauf cas particulier) cela me permet de gérer les différences de rythme tout en évitant, il me semble, "l'occupationnel" (Anne) ⇒ vous pourrez lire dans les commentaires les différents jeux qu'Anne a fabriqués pour sa classe en reprenant la progression d'orthographe lexicale et grammaticale de la méthode.
Pour l'utiliser en cours multi-niveaux :
A) Avec des CP en plus des CE1 ou CE1/CE2 :
♥ Ils peuvent suivre avec nous les trois premières semaines. Ils s'habitueront à entendre :
→ que nous écrivons grâce à des lettres qui sont répertoriées dans un alphabet
→ qu'elles forment deux groupes, celui des voyelles, que nous notons en rouge, et celui des consonnes, que nous laissons en noir
→ que parfois on regroupe deux lettres ensemble mais qu'on ne prononce qu'un seul son
→ qu'en articulant puis prononçant les sons codés par une consonne puis une voyelle, on peut prononcer une syllabe
→ qu'on peut prononcer de même une syllabe de 3 lettres successives (C-V-C)
→ que certaines lettres ne se prononcent pas et qu'on les appelle des lettres muettes
etc. (voir progression CE1 pour les 3 premières semaines).
♥ Dans quatre semaines, ils auront progressé en autonomie et, pendant que nous faisons les parties A et B de la méthode avec nos grands, ils pourront vaquer à des activités en autonomie (écriture, copie et illustration de mots ou de phrases, exercices d'encodage, exercices de mathématiques, jeux libres visant à exercer la dextérité manuelle, ...)
♥ En fin d'année, quand ils sauront lire, nous pourrons à nouveau les inviter à suivre le travail collectif avec les grands. Ce qui sera un apprentissage des règles d'orthographe pour les aînés sera pour les cadets un exercice de lecture qui reprendra les graphèmes rares ou compliqués qu'ils viennent justement de découvrir (valeur de g ; de s ; ph ; ail, eil, euil, ouil ; gn ; ien, ienne ; valeurs de y ; de x).
♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !
♥ J'annonce 2,3 min avant de changer de groupe que je vais arriver, il faut sortir l'ardoise et la poser dans le coin de la table. Après 30 sec d'attente, je commence même si tout le monde n'est pas prêt. A force, tout le monde est prêt. Je laisse plus de temps en début d'année. (Florian)
♥ Alors ici en cp/ce1/ce2, je fais seulement 2 dictées par semaine, le jeudi dictée de mots et le vendredi je mélange phrases pour les ce1/phrases pour les ce2. (Selena Luna)
B) Avec des CM en plus des CE1 ou CE1/CE2 :
♥ Les CM normaux, ça sait écrire. Ils ont du boulot, ils bossent ! Et toc !
♥ Et les CM faibles, ça a besoin de révision. Alors hop, au boulot ! Avec nous ! Et ils ont intérêt d'être aussi efficaces que les petits, non mais oh !
♥ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !
Et enfin quelques règles d'or :
A) Ne pas imputer à la méthode :
♥ les pertes de temps et digressions dues aux élèves à problèmes comportementaux lourds qui parasitent les séances par des manifestations de leur mal-être
♥ nos propres difficultés à gérer le temps (rituels chronophages du type date, météo, chaque jour compte, jogging d'écriture, affichage des émotions de chacun, choix du mode de salut individuel ; fonctionnement en ateliers en plus des temps collectifs et individuels ; journées festives ou commémoratives. trop fréquentes ; etc.)
♥ Ici, bientôt, vos suggestions ! Merci d'avance !
B) Ne pas chercher à obtenir la perfection tout de suite.
♥ Oui, Untel a encore oublié que « nid », ça finit par la lettre muette D parce que, dans la même famille, on trouve « nidifier, nidification, nidation... Oui, les trois quarts de la classe ne mettent jamais les terminaisons muettes spontanément lorsqu'ils écrivent seuls un texte au présent et il y en a même un gros quart qui essaie de nous faire croire qu'on ne leur a jamais dit que lorsque le sujet (le quoi ?) est ils ou elles, le verbe (le quoi ?) se termine par -ent.
Et alors, vous n'avez jamais été petits, vous ? Vous ne vous rappelez pas comment vous jouiez bien les abrutis lorsque votre maman vous demandait si vous aviez pensé à éteindre la lumière en sortant des toilettes, la nuit, ou si vous vous rappeliez que lorsqu'il pleut, on ne saute pas dans les flaques avec ses chaussures en cuir ?
♥ Soyez patients et rappelez-vous que la scolarité en France (ou en tout autre pays ou école francophone) ne s'arrête pas à la fin du CE1 ou même du CE2. Cette année, nous plantons dans un terreau que nous espérons fertile. Nos collègues des classes supérieures continueront leur patient travail de jardinier et, je l'espère, les copies que ces enfants rendront aux examinateurs lors de leurs examens et concours futurs seront moins truffées de fautes que celles que nous lisons régulièrement sur Internet !
→ Certains de nos élèves sont des plantes à la croissance plus lente que celle des haricots magiques du conte. Ils ont besoin de plus de soleil, plus d'eau, plus de ces fertilisants naturels que sont l'empathie, la patience, la tolérance et la répétition.
♥ Ici, vos suggestions ! Merci à vous !
C) Se servir des atouts de la méthode :
→ la structure des séances est quand même très très répétitive, au bout d'un moment je n'explique même plus les consignes des exercices. Ils savent déjà qu'on va classer les mots, les décortiquer, les écrire... Avec ce fonctionnement, en fin d'année, je passe 10 à 15 min sur la dictée, et 20 min sur la séance d'orthographe. Il m'arrive de déborder bien sûr mais ça reste rare. (Florian)
À très bientôt dans ce sujet pour le compléter.
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