• Lecture et Expression, Année 2 (5)

    Puisque c'est à vol de jars que les élèves finiront l'année scolaire,
    cette image tirée du roman publié chez Albin Michel

    Et un projet bouclé ! Vous pouvez maintenant télécharger les années 1 ou 2 du manuel Lecture et Expression au CE, sur ce blog (voir liens en fin d'article), ou en me les demandant par mail grâce à l'onglet Contact. Pensez juste à me communiquer non seulement votre prénom mais aussi votre nom, s'il vous plaît, car sinon j'ai l'impression que vous me considérez comme une dangereuse hacker qui va se saisir de votre identité pour faire des choses inavouables et c'est très déplaisant !

    Ceci dit, ci-dessous, nous finissons l'année 2, avec les élèves que nous avons gardés du début du CE1 à la fin du CE2 et l'année prochaine, avec nos petits nouveaux, nous pourrons reprendre l'année 1 !

    Rien de bien nouveau à dire sauf que :

    Lire, c'est décoder et comprendre

    en même temps !

    et qu'il est donc inutile de prévoir, en plus, des séances décrochées de – au choix – décodage, recherche d'inférences, fluence, littérature, compréhension de textes, peignage de girafe et comptabilisation de ratons-laveurs.

    En revanche, parce que je désespère de rencontrer à nouveau un jour l'enfant de 7 à 11 ans qui lit de manière fluide, sans confondre les mots – dernièrement, j'ai eu ensuite lu aussitôt ; il faut le faire, non ?–, sans buter sur le décodage d'un mot, simplement parce qu'on en ignore le sens, et en comprenant ce que ça raconte,

    on les fait lire tous,

    à voix haute,

    tous les jours !

    Même si ce n'est qu'une phrase chacun, et que la séance entière ne dure qu'un quart d'heure le matin et un quart d'heure l'après-midi. Au moins pour qu'ils s'habituent à lire de l'écrit de manière aussi spontanée que marcher, courir, sauter, parler ou dessiner... Et on en fait des tonnes pour que tous suivent la lecture et qu'ils se passionnent pour la façon de la lire afin de rendre à l'oral les différentes émotions des personnages, le sens des propos et des explications ou le rythme et les sons des poèmes.

    En procédant ainsi, je vous assure qu'on obtient les mêmes résultats en lecture que ceux que certaines et certains d'entre vous ont découvert en orthographe ou en grammaire avec OrthoGraph' ou Du Mot Vers La Phrase et que ne s'avèrent être en réelle difficulté que certains enfants, relativement rares et qui généralement sont hélas bien vite repérés car cumulent de nombreuses difficultés, dans de nombreux domaines.

    Et maintenant, le matériel :

    Les textes :

    Télécharger « Année 2 - Modules 13, 14.pdf »

    Le guide pédagogique :

    Télécharger « Année 2 - LDM modules 13, 14.pdf »

    Le sommaire de la période :

    Rappel :

    sur fond bleu : les textes réservés aux CE1

    sur fond gris : les textes que l'on peut faire lire à la classe entière, CE1 et CE2 confondus

    sur fond orange : les textes réservés aux CE2

    Télécharger « Année 2 - Sommaire 13-14.pdf »

    Dans la même série :

     Lecture et Expression, Année 2 (1)Lecture et Expression, Année 2 (2)Lecture et Expression, Année 2 (3) ; Lecture et Expression, Année 2 (4)  ; ...

    Le manuel Année 1 et son guide pédagogique :

    Il peut m'être commandé via l'onglet Contact pour un envoi gratuit. Il peut aussi être téléchargé Module après Module en commençant par le premier ici : Module 1

     Bon courage à toutes et tous !


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  • Maternelle : Tristesse ou colère ?
    Merci à Emma, 4 ans 6 mois, d'apporter ainsi de l'eau à mon moulin.

    Et quelle eau ! Je ne sais pas si je dois pleurer de tristesse ou hurler de rage devant ce bel effort pour un si piètre résultat. Et encore, la veinarde, elle s'appelle Emma et non pas Frédégonde, Marie-Adélaïde ou Hermengarde !

    En tout cas, je sais à qui je dois en vouloir d'apprendre ainsi régulièrement chaque année à tous les petits enfants de France à se contenter de l'à-peu-près, à être fiers d'un résultat bien peu gratifiant, à se motiver pendant des jours et des jours pour un objectif aussi insignifiant, soit, pour résumer tout cela, à mal faire et à trouver ça bien !

    Soyez assurés que je n'incrimine en rien tous mes collègues de maternelle, pas plus que les CPC ou les IEN qui les sanctionneraient s'ils ne soumettaient pas les enfants de MS à cet exercice.

    Les seuls responsables de cela, ce sont ceux qui, lorsqu'ils ont écrit les programmes, depuis 2002 jusqu'à nos jours, ont imposé puis laissé utiliser l'écriture en capitales d'imprimerie.

    L'apparente facilité de cette écriture a dès le début poussé dans cette fausse-piste toute la profession, de l'IEN à l'Atsem, en passant par les « chercheurs » dans leurs laboratoires. Ceux-ci se sont alors sentis prêts à construire un être humain nouveau, dont les capacités à s'exprimer par écrit auraient été tellement favorisées dès la plus tendre enfance qu'il deviendrait forcément, « à son rythme » comme ils se plaisaient à le dire, mais sans leçons ni exercices, un auteur-scripteur épanoui.

    Jusqu'en 2002, le rôle de l'école maternelle était celui-là : 

    Complémentaire de l'éducation familiale et préparatoire à la scolarité élémentaire, elle est le lieu d'expériences et d'apprentissages essentiels qui permettent à l'enfant de « devenir grand ».[...]

    L'école maternelle est le lieu privilégié où l'enfant bâtit les fondements de ses futures apprentissages. [...]

    Les activités proposées à l'enfant ont pour but de le conduire à exercer et à développer ses capacités motrices, affectives, relationnelles et intellectuelles.

    (in Programmes de l'École Maternelle, CNDP, 1995)

    Nulle part il n'était écrit que les enfants devaient produire quelque chose de fini,  quelque chose qui mette les enfants en difficulté par des apprentissages prématurés.

    Quant à l'écriture, puisque l'école maternelle préparait à la scolarité élémentaire, c'était bien entendu l'écriture cursive qui était la seule proposée à l'apprentissage, en précisant bien toutefois que :

    D'autres instruments de l'activité intellectuelle supposent des apprentissages construits que, souvent, seule l'école permet. C'est le cas des techniques graphiques de représentation de la réalité ou de la parole que sont respectivement le dessin et l'écriture.

    Et ça, ça changeait tout. Le dessin était le précurseur de l'écriture, son déclencheur en quelque sorte. Il n'avait pas été sorti du domaine de l'activité graphique pour être envoyé en fin de programme, dans la partie Sensibilité, Imagination, création.

    Ainsi, bien avant d'écrire, l'enfant était encouragé à la précision dans ses tracés, à l'explicitation des formes, à rechercher des moyens d'indiquer dans son dessin des relations entre objets ou personnages puis peu à peu à élaborer des codes graphiques spécifiques permettant d'améliorer la lecture du dessin par autrui, à simplifier un dessin pour distinguer l'important de l'accessoire, découvrir des formes élémentaires de schématisation.

    Son apprentissage de l'écriture, cursive toujours, démarrait à bas bruit, dès la PS grâce aux ébauches de boucles présentes dans tous les gribouillages :

    Maternelle : Tristesse ou colère ?
    Voir, en bas au milieu, l'alignement de boucles bleues

    Boucles qui évoluaient ensuite en pointes, ronds et demi-ronds puis se complétaient de ponts. L'enfant construisait ainsi le répertoire des différents types de tracés qu'il apprenait peu à peu à réinvestir dans ses premiers essais d'écriture cursive :

    Maternelle : Tristesse ou colère ? Merci mes GS de décembre 1997 (Lola, Anaïs, Mélanie, Jody et Valentin, un petit nouveau arrivé d'une autre école) et à mes CP (les autres).

    À partir de 2002, l'école maternelle est devenue cet endroit où on doit obtenir des résultats, très vite, dès le milieu de la MS (et parfois plus tôt) parce que c'est écrit dans les programmes bien avant tout le reste !

    Cette précipitation va droit dans le mur puisque l'école élémentaire n'utilisera plus cette compétence tant et tant de fois entraînée, évaluée, corrigée, reprise. Elle va d'autant plus dans le mur qu'en plus de l'entraînement à des gestes inutiles (les traits rectilignes qu'ils soient horizontaux, verticaux ou obliques n'existent pas dans l'écriture cursive), elle engendre bien souvent des échecs ou même des blocages dont le cas était prévu dès l'origine. C'est en effet la première fois où des programmes scolaires se sont mis à évoquer, avant même d'être appliqués en classe, de la mise en place d'une nécessaire différenciation pédagogique

    Ce qui signifie dès le début que ces rédacteurs savaient que leurs recommandations et l'organisation des exercices qu'ils proposaient ne permettraient pas de compléter l'éducation familiale de chacun ni de préparer efficacement tous les enfants à la scolarité élémentaire ! Et que malgré cette certitude d'échec programmé, ils ont continué, persisté (mais pas signé) et ont ainsi contraint tous les enfants, même parfois les plus dégourdis, à être satisfaits d'écrire comme des chacals et de dessiner à six ans comme des bébés de trois ans. Tout cela parce qu'ils ont préféré se gargariser d'objectifs éblouissants et employer des termes ronflants pour dire par exemple que L'expression graphisme peut en effet s'appuyer sur une culture très développée dans de nombreuses aires culturelles qui, pour diverses raisons, ne privilégient pas la figuration au lieu de se contenter de continuer à dire que le rôle des enseignants de maternelle, c'est d'aider les enfants à passer d'une expérience peu organisée à une activité construite.

    Alors, pour conclure, que faire, dans sa classe, aujourd'hui, pour que la petite Emma et ses copines Frédégonde, Marie-Adélaïde et Hermengarde aient l'occasion de passer d'une expérience peu organisée à une activité construite d'écriture cursive au lieu de pratiquer ces graphismes non figuratifs, symboles d'une ouverture culturelle adulte qui les dépassent ?

    C'est tout simple. Leur donner de la pâte à modeler, du sable humide, de la peinture, des éponges, des pinceaux et des brosses, des craies grasses, des crayons de couleur et des feutres de section triangulaire suffisamment fins pour que leur préhension soit aisée pour des doigts dont la longueur et l'épaisseur représentent à peu près le tiers de celles des nôtres, des ciseaux, de la colle en pot à étaler au pinceau, des gommettes, des petits cubes, des perles de tous diamètres, des picots, des blocs de construction, des foulards, des cerceaux, des anneaux, des balles et des ballons, des petits personnages ainsi que tout un univers à leur échelle (véhicules, animaux, meubles, bâtiments en tous genres) et apprenons-leur à être exigeants avec eux-mêmes, chercher à progresser dans leur représentation du monde, affiner leurs gestes et leurs actions. 

    Alors, tout naturellement, sans risque provoqué par des apprentissages prématurés, entre l'âge de cinq ans et demi et celui de six ans, ils pourront commencer à travailler chaque jour l'apprentissage de l'écriture des lettres une dizaine de minutes sur un cahier d'apprentissage de l'écriture cursive, tel l'excellent cahier de Laurence Pierson (Mes cahiers d'écriture - Découverte Vers l'écriture cursive). 

    Je peux alors vous affirmer qu'ils quitteront l'école maternelle en satisfaisant aux attendus de fin de cycle précisés ici dans le domaine de l'écriture cursive (Copier en cursive un mot ou une très courte phrase dont le sens est connu - Écrire son prénom en écriture cursive sans modèle) bien mieux que ceux qui, dès leurs 4 ans, se sont escrimés à tracer comme ils pouvaient des lignes droites horizontales, verticales et obliques. 


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  • Lecture et Expression, Année 2 (4)

    Juste un petit mot avant de vous proposer les documents qui permettront à ceux d'entre vous qui utilisent pour la deuxième année au moins Lecture et Expression au CE de pouvoir passer à la Période 4.

    Ce petit mot, c'est un mot de satisfaction, de plaisir même. Savoir que de plus en plus d'élèves travaillent en classe avec leurs enseignants, et à la maison avec leurs parents, sur les documents que je propose sur ce blog, c'est une énorme satisfaction et un très grand plaisir.

    Non pas que j'en tire une quelconque gloriole personnelle, croyez-le bien ! Mais parce que, après l'avoir éprouvé dans mes classes, tout au long de mes dernières années d'enseignement – et ceci après avoir utilisé dans les années précédentes d'autres techniques recommandées par les « chercheurs » alors en vogue – j'avais découvert que ces nouvelles techniques que j'utilisais désormais en classe amenaient plus d'enfants plus loin et cela sans effort surhumain pour eux, sans punitions ni apprentissages mécanistes rébarbatifs.

    Deuxième satisfaction, non moindre que la première, c'est de savoir que, grâce à ces partages, mes collègues ne passent plus des heures, volées à leurs soirées, leurs week-ends, leurs vacances, à réinventer l'eau chaude chaque jour.
    J'ai toujours été effarée par ces conseillers pédagogiques, ces « chercheurs » – encore eux – qui imposaient aux personnes qu'ils formaient un temps de travail personnel hors-sol supérieur à celui passé au service des enfants !

    Comment pouvait-on – et peut-on toujours – faire croire à des personnes qui débutent dans le métier, ou qui, trop consciencieuses, continuent durablement à suivre ces consignes esclavagistes, qu'elles ne seront pas efficaces en classe si elles n'ont pas passé des heures à rédiger des fiches de préparation extrêmement détaillées, collecter des documents, imprimer des « ressources », découper et plastifier des centaines de cartes, jetons, pistes, grilles, symboles et autres objets  qui seront mâchouillés, tordus, déchirés, jetés, gribouillés et qui finiront par se perdre,  élaborer des procédures compliquées d'évaluation tant pour leurs élèves que pour elles-mêmes, peigner la girafe à rebrousse-poil et enfin sauter trois fois par-dessus un feu en récitant des formules magiques ?

    J'ai toujours conçu l'école comme un lieu de travail où les collègues passent quasiment 100 % de leurs 35 heures par semaine, comme tout cadre A de la Fonction Publique d'État, et pas une de plus, avec les enfants physiquement ou virtuellement présents. Cela donnerait :

    → Avec présence effective des enfants  : 24 h par semaine de classes et récréations + 8 fois 10 minutes,  d'accueil en début de matinée et d'après-midi, soit 1 h 20 par semaine = 25 h 20 totalement consacrées aux enfants physiquement présent

    → et donc seulement 9 h 40 par semaine pour s'occuper d'eux hors de leur présence :

    ♥ classer leurs travaux et corriger leurs cahiers,

    ♥ préparer le tableau de bord des jours suivants et les différents matériaux nécessaires à sa mise en œuvre en classe,

    ♥ recevoir de temps en temps un parent d'élèves

    ♥ et enfin, en toute fin, se réunir avec ses collègues, et éventuellement des délégués des parents et/ou des municipalités, pour préparer un projet qui nécessite une coordination ou discuter d'un problème qui se pose dans leur école

    C'est pourquoi je suis si satisfaite de savoir que, par ces documents que je partage, je permets à mes collègues de passer moins de temps, avec moins de fatigue, à collecter les matériaux nécessaires à la mise en œuvre de leurs tableaux de bord.

    Bon travail réel donc à toutes et tous les collègues qui vont imprimer les documents ci-dessous et les utiliser en classe, peut-être dès lundi !

    Les textes :

    Télécharger « Année 2 - Modules 10, 11, 12.pdf »

    Le guide pédagogique :

    Télécharger « Année 2 - LDM modules 10-11-12.pdf »

    Le sommaire de la période :

    Rappel :

    sur fond bleu : les textes réservés aux CE1

    sur fond gris : les textes que l'on peut faire lire à la classe entière, CE1 et CE2 confondus

    sur fond orange : les textes réservés aux CE2

     

    Télécharger « Année 2 - Sommaire 10-11-12.pdf »

    Dans la même série :

     Lecture et Expression, Année 2 (1)Lecture et Expression, Année 2 (2)Lecture et Expression, Année 2 (3) ; ... ; Lecture et Expression, Année 2 (5)

    Le manuel Année 1 et son guide pédagogique :

    Il peut m'être commandé via l'onglet Contact pour un envoi gratuit. Il peut aussi être téléchargé Module après Module en commençant par le premier ici :

     Module 1


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  • GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 6

    J'aurais voulu un dessin d'enfant de maternelle, mais je n'ai trouvé que deux sites dans lesquels on trouvait des dessins d'enfants. L'un proposait un dessin réalisé par un élève de collège (6e) et l'autre, celui d'une classe de CE2, exposait plusieurs illustrations à base d'images coloriées puis découpées et collées sur un fond sur lequel le coup de patte de l'adulte était plus que flagrant.

    Quand je rajoutais la précision « école maternelle », je tombais sur des suggestions de coloriages, puis encore des suggestions de coloriages et puis encore... des suggestions de coloriages et... des fiches d'exercices et puis encore des fiches d'exercices et puis encore... des fiches d'exercices ! J'ajouterai à tout cela des jolis petits bonshommes en feutrine, laine, tissu, réalisés pas des adultes, ravissants mais ne correspondant pas à ce que je cherchais. Et puis c'est tout.

    Conclusion, hélas connue : les enfants  de maternelle ne dessinent plus. Ou alors si mal que leurs enseignants ne voient pas l'intérêt de photographier leurs travaux pour les partager avec leurs pairs... C'est bien triste.

    Et pourtant, le dessin devrait être au centre de la pédagogie de ces trois à quatre années d'école et ne devrait commencer à se laisser supplanter ou plutôt compléter que dans la deuxième moitié de la Grande Section, au moment où les enfants commencent à maîtriser suffisamment l'écriture (cursive, vous connaissez mon opinion sur les capitales d'imprimerie) pour ajouter sous un magnifique ogre une production écrite personnelle du style lepetipousé apicé lébot delog accompagné pour les plus précoces de quelques signes de ponctuation bien sentis qui font riche et qui font grand !?..!?? 

    Car c'est par ce dessin, certes fort peu exposable dans les premiers temps, que les enfants entrent à la fois dans l'envie d'échanger, la communication différée, la reproduction de formes, l'observation de leur environnement, la perception et la désignation des couleurs, l'orientation spatiale, la gestion de l'espace, l'expression des émotions, la mémoire des événements et... la nécessité d'un code graphique plus rapide et plus fiable !

    Mais trêve de bavardages, j'ai quelque chose à vous offrir... Avec un peu de retard pour les collègues de zone A, mais j'espère que ce n'est pas trop grave puisqu'ils n'avaient eu que 5 semaines pour la Période 3 et qu'ils n'en avaient certainement pas fini le programme, juste à l'heure pour la zone B et avec plus d'une semaine d'avance pour la zone C ! Le tout étant de savoir si je suis assez connue pour avoir des collègues des trois zones qui ont adopté cette progression... Peut-être un petit « Je suis cette progression. » en commentaire pourrait faire office de « sondage » ? Qu'en dites-vous ?

    Donc voici :

    Le journal de bord de la Période 4 :

    Édité le 05/03/23 : Erreurs dans pages Venot.

    Télécharger « Journal de bord 4e période.pdf »

    Le guide pédagogique :

    Télécharger « 6 - Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions.pdf »

    Les contes :

    J'en profite pour glisser un mot sur Le Petit Poucet, dont la version de Perrault est un peu hard... Vous pouvez très bien en choisir une autre un peu plus édulcorée (mais pas trop Oralbums tout de même).

    • Les habits neufs de l'Empereur :

    Merci à l'école Malraux de Villiers-sur-Orge.

    Télécharger « les habits neufs de l'empereur »

    • Le Petit Poucet

    Merci à Maikresse72.

    Télécharger « Le petit poucet.pdf »

    • Le vilain petit canard (H.C Andersen)

    Merci à Académie Nancy-Metz.

    Télécharger « le_vilain_petit_canard_texte_integral.pdf »

    Dans la même série :

    GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 1 ; GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 2 ;  Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 3GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 4GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 5 ; GS : Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions - 7


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  • Le bocal de perles ou la brioche ?

    Un enfant, dans la neige, en train de faire rouler devant lui une énorme boule de neige. Dans sa tête, en secret, son cerveau travaille. Mais il hésite. Que faire ? Ajouter une nouvelle bille dans le bocal qu'il remplit depuis sa naissance, et encore plus depuis qu'il va à l'école ? Ou rajouter un peu plus de farine, d'eau, de sucre, de beurre et surtout de levain pour que la brioche qu'il a commencé à pétrir en venant au monde lève encore et encore ?

    Un bocal de billes

    S'il choisit la bille, certes il augmentera la taille de sa collection mais sera-t-il à même de la retrouver au milieu des autres le jour où la neige tombera à nouveau dans son jardin ?

    Et si, plus tard, dans sa vie professionnelle, ce n'est plus de la neige mais de l'argile ou, plus difficile, du foin ou de la paille qu'il cherchera à amalgamer ainsi pour former une grosse balle ronde, saura-t-il faire le lien entre cette situation nouvelle et l'activité d'enfance bien cachée au fond du bocal dans lequel les nouvelles billes, celles de l'école élémentaire, du collège, du lycée, de l'école d'ingénieurs, se seront entassées ?

    Et si, encore plus difficile, il doit ressortir cette bille et bien d'autres pour transmettre à d'autres un art, une science ou une technique, saura-t-il la repérer  au milieu de toutes ses congénères et se rendre compte qu'en l'entrechoquant avec certaines autres, récoltées à d'autres moments, elle lui permettra d'arriver à son but pour produire un tableau, une mélodie, un roman, un essai, une machine, un système informatique ou un cours qui donneront à leur tour des billes que son auditoire pourra entasser  ? 

    Une brioche qui lève

    S'il choisissait plutôt d'amalgamer cet ingrédient nouveau à tous ceux qui lui ont permis depuis sa naissance d'être celui qu'il est désormais ? S'il savait que cette nouvelle donnée allait le transformer et qu'elle ne serait qu'un moyen d'en accueillir d'autres demain, cette année, dans cinq ans, dans dix ans ? S'il avait compris que l'adjonction de ce nouvel ingrédient viendrait à son tour le métamorphoser point par point ? S'il savait que tous ces apprentissages pourraient, malgré leur éloignement apparent, contribuer à un même but ? S'il avait compris que ce but serait de l'entraîner dans la direction qu'il aurait choisie, au moment qu'il aurait choisi, s'appuyant pour cela sur ses expériences et l'expérience de ceux qui l'entourent ?

    Dans ce cas, le résultat serait bien différent. Cette expérience de l'énorme boule de neige aurait acquis un autre statut.

    Elle ne serait plus la bille de verre n° 2023-02-5, posée dans le bocal au milieu des autres, qu'on retrouve soit par hasard, soit après de longues recherches, soit pas du tout, soit finalement facilement, parce que le mois de février 2023 est tout proche et qu'on n'y a engrangé que des billes de verre estampillées « Faire une grosse boule de neige en la faisant rouler sur un sol enneigé »...

    Cette fois, elle serait l'expérience « Accumulation par enroulement » qui aurait été réinvestie maintes et maintes fois, à la maison pour enrouler un drap de bain, au jardin avec la machine pour ramasser l'herbe derrière la tondeuse, en classe pour reconstituer la boule de pâte à modeler ou d'argile à partir des miettes éparpillées sur la table, mais aussi pour choisir de poser une addition à trois, quatre, cinq, dix termes sans poser d'abord les deux premiers, puis le résultat ajouté au troisième, puis le résultat ajouté au quatrième, puis ... puis ... puis ..., ou pour passer de l'apprentissage sans effort de la numération dans  à la numération dans ⅅ, puis dans , ℚ et ℤ, à moins que ce ne soit pour connaître à fond le règne de Louis XIV, le département de la Corrèze ou les figures de style utilisées dans la littérature française...

    En classe, passer du bocal de billes à la brioche qui lève

    Actuellement, dans de nombreuses classes, parce que le mode d'évaluation nous le demande, parce que c'est ainsi que sont présentés les programmes scolaires et les progressions dans les méthodes, parce que c'est cette technique qu'on nous a présentée comme apte à exercer efficacement notre métier, nous nous retrouvons souvent devant des enfants à qui on a très souvent demandé de ranger une nouvelle bille dans un bocal puis de prouver qu'ils savaient la ressortir (juste) après.

    Certains savent le faire. Ils sont plus nombreux si nous optons pour la technique « automatiser exclusivement la compétence Réussir une énorme boule de neige pendant tout le mois de février avec évaluation finale et rangement de la bille ensuite ». L'année d'après, ou pire, deux ou trois ans plus tard, parce qu'il n'aura pas neigé en A+1 et A+2, notre collègue sera très étonné de savoir que cette compétence avait été validée pour 98 % de l'effectif, tellement il trouvera ses élèves  semblables à des poules qui viennent de trouver un couteau lorsqu'il leur proposera de la réactiver ! Mais bon, le contrat est rempli. Et puis, comme diront certains collègues  : « Est-ce si important de savoir faire une énorme boule de neige ? On le trouve facilement sur internet, après tout... »

    En revanche, il suffit de se promener sur la Toile, dans des groupes où les collègues échangent au sujet de leur profession, pour se rendre compte que la technique de la brioche dans laquelle on ajoute des ingrédients afin qu'elle lève harmonieusement, n'a pas souvent le vent en poupe. Pourtant, c'est cette technique qui permettra à l'esprit de se développer tel un blob. C'est elle qui permettra à l'enfant de tisser avec ses connaissances une étoffe de plus en plus serrée, d'où naîtront non seulement des connaissances ponctuelles mais aussi des raccourcis leur permettant d'associer ces connaissances entre elles jusqu'à en faire une culture large, riche et utile.

    Pour passer de l'une à l'autre, il n'y a pourtant qu'un seul effort à faire. Il consiste à se dire : « Ce que je fais là, avec mes élèves, quel en est le but caché ? À quoi pourrai-je l'associer ? Comment puis-je les amener à faire le lien avec telles activités passées et – très important – telles activités futures ? Quel enrichissement cela provoquera-t-il ? Et sur quoi cet enrichissement pourra-t-il déboucher ? »

    Il ne s'agira alors plus de faire apprendre une liste de mots (que ce soient deux mots de vocabulaire par jour de la maternelle, des mots-outils au CP et au CE1, des tableaux de sons chez les plus grands) mais d'enrichir le stock actuel de mots en tissant des correspondances, en faisant remarquer des régularités, en se servant de ces mots pour en acquérir toujours plus.

    On ne s'obstinera pas à « trouver un album jeunesse, un conte, un roman, un poème » pour travailler tel point d'EMC qui pose problème actuellement, tel style littéraire qui doit être vu ou telle technique d'arts plastiques qui rendra bien sur les murs de notre école, mais au hasard des albums jeunesse, des contes, des romans, des poèmes, des jeux sportifs, des observations d'œuvres d'art, des séances d'histoire, de géographie et de sciences, on pointera dix fois, cent fois, mille fois ce point d'EMC, ce style littéraire ou cette technique d'arts plastiques qui nous semblent fondamentaux pour faire de nos jeunes élèves, dans longtemps, très longtemps, des adultes complets, responsables et citoyens.

    On ne déplorera plus que l'école n'ajoute pas ces billes-ci à celles dont elle remplit déjà les cerveaux : 

    Bocal de perles ou pâte à brioche ?

    on fera en sorte de donner aux élèves les capacités de lecteurs, scripteurs, compteurs, calculeurs, analyseurs, synthétiseurs, citoyens responsables à tous ses élèves en leur donnant le levain nécessaire pour ce faire pour qu'ils soient capables un jour d'utiliser spontanément ces capacités :

    ♥ de la TPS au CE1

    Chez les plus jeunes, après avoir réellement planté et semé, goûté, observé, composté, jeté, soigné, conservé, cela passera par des échanges libres avec toute la classe, adulte compris, qui ne se tiendra pas en retrait, comme on nous le demandait il n'y a pas si longtemps. Ces échanges libres déboucheront sur des conclusions provisoires, notées sur un cahier, une affiche ou un blog de classe, sous forme de dessins, de schémas et de textes (correctement formulés et orthographiés).

    Plus les enfants grandiront et plus ces conclusions provisoires seront confrontées à des renseignements venus de l'extérieur – lectures, techniques de calcul et de  mesures – qui donneront à nouveau lieu à des dessins, schémas et écrits (correctement rédigés et orthographiés) conservés.

    Ces lectures, ces calculs et ces mesures seront rapprochés d'autres lectures, d'autres calculs, d'autres mesures faits à d'autres occasions afin de faire lever et croître l'idée de réseaux de connaissances réutilisables et enrichissables en toute circonstance, au hasard des rencontres.

    ♥ du CE2 au collège

    Et c'est ainsi qu'à partir du CE2, l'habitude étant prise de consulter des textes, d'utiliser des données scientifiques pertinentes, plus ne sera besoin de planter, semer, filtrer, conserver, composter, soigner pour de vrai, il suffira d'enseigner de nouvelles données scientifiques pertinentes que chaque élève saura lire et confronter avec toutes celles qu'il a comprises* (* de : cum = avec +  prehendere = avec ; comprendre = saisir pour garder avec soi).

    Et c'est lui-même qui dira alors : "Ah mais oui. C'est parce que la chaleur a détruit les micro-organismes qui auraient pu être contenus dans les aliments enfermés dans le récipient étanche et qu'en raison de cette étanchéité aucun micro-organisme dangereux ne peut y pénétrer qu'on peut conserver plusieurs années les bocaux et boîtes de conserve ! D'ailleurs, on pourrait peut-être aussi ... ? Je vais regarder sur Internet, à la bibliothèque, dans mon livre de SVT si ... .»

    Nous serons alors bien loin de l'élève capable ou incapable – le paresseux bien connu des collègues de CM qui n'apprend pas ses leçons à cause de parents inconscients et qui écrit n'importe quoi, faute d'avoir ressorti les bonnes billes de son bocal personnel – de compléter un texte d'évaluation classique à l'aide d'une liste de mots fournis ou écrits en gras dans la leçon !

    Petite conclusion

    Faire lever de la brioche plutôt que de faire collectionner des billes, cela nécessite :

    ⇒ des collègues de Primaire, c'est-à-dire voyant dans l'enfant de deux ou trois ans qui entre à l'école le futur élève de MS, GS, CP, CE1, etc. qu'il sera dans ... ans, mais aussi dans l'élève de CM1 ou CM2, l'ancien petit qui, il n'y a finalement que peu de temps, était encore en CE2, CE1, CP, etc.

    ⇒ des collègues qui cherchent la raison du pourquoi du comment de telle ou telle activité, ses prérequis, ses acquis et ses post-acquis et qui n'hésitent pas à laisser de côté les activités qui cumulent « chronophagie » et utilité formatrice discutable

    ⇒ des programmes qui ne cèdent pas à l'émiettement des compétences et qui cherchent réellement à installer des connaissances, des compétences et des capacités larges et réemployables à long terme ( sous-entendu, ce n'est pas « faire une dictée par jour au CM » qui rendra les petits écoliers de France performants en orthographe, c'est mettre l'orthographe au centre du projet éducatif, de la GS – pas TPS, PS, MS, ils ont beaucoup plus urgent à faire – au CM2, à tous moments de la journée de classe... Pareil pour le calcul mental, le chant choral, l'éducation physique et sportive, la lecture et toute autre lubie ministérielle qui sortent du chapeau, comme ça, on ne sait pourquoi, à la faveur d'un article dans la presse, d'un futur événement sportif ou d'une enquête internationale).

    ⇒ des programmes qui ne considèrent pas que s'ils proposent de traiter le Moyen Âge, la place de la Terre dans l'Univers ou la digestion au CM1, il est totalement inutile d'en parler avant et il ne sera plus nécessaire d'en parler après puisque « ils l'auront déjà fait » (sous-entendu ça aura été évalué et inscrit dans le marbre du LSU, circulez, y'a rien à voir !) et qui, au contraire, conçoivent les apprentissages de manière spiralaire, présentant chaque année depuis la GS – pas TPS, PS, MS, ils ont beaucoup plus urgent à faire – les mêmes acquis historiques, géographiques, scientifiques et techniques complétés chaque année.

    Cela nécessiterait aussi de ne plus se servir du LSU ou de tout autre système d'évaluation qui propose des intitulés aussi vagues et niais que « Acquérir la structure, le sens et l'orthographe des mots » ou « Pratiquer des langages », de laisser l'enseignant seul juge du maintien, du passage ou du saut de classe d'un enfant qu'il fréquente depuis maintenant 10 mois, quotidiennement, mais ça, c'est moins simple... Tout dépend où nous exerçons et comment nous sommes entourés. Et de quelle dose de duplicité nous sommes capables...

    De plus, ce ne serait que la cerise sur le gâteau. Nous pouvons très bien faire sans. L'important, c'est d'avoir soi-même une tête bien faite (et bien pleine de toutes sortes de connaissances) pour savoir aider nos élèves à faire lever la brioche plutôt qu'à collectionner plus ou moins bien des billes.


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