• Bocal de perles ou pâte à brioche ?

    Le bocal de perles ou la brioche ?

    Un enfant, dans la neige, en train de faire rouler devant lui une énorme boule de neige. Dans sa tête, en secret, son cerveau travaille. Mais il hésite. Que faire ? Ajouter une nouvelle bille dans le bocal qu'il remplit depuis sa naissance, et encore plus depuis qu'il va à l'école ? Ou rajouter un peu plus de farine, d'eau, de sucre, de beurre et surtout de levain pour que la brioche qu'il a commencé à pétrir en venant au monde lève encore et encore ?

    Un bocal de billes

    S'il choisit la bille, certes il augmentera la taille de sa collection mais sera-t-il à même de la retrouver au milieu des autres le jour où la neige tombera à nouveau dans son jardin ?

    Et si, plus tard, dans sa vie professionnelle, ce n'est plus de la neige mais de l'argile ou, plus difficile, du foin ou de la paille qu'il cherchera à amalgamer ainsi pour former une grosse balle ronde, saura-t-il faire le lien entre cette situation nouvelle et l'activité d'enfance bien cachée au fond du bocal dans lequel les nouvelles billes, celles de l'école élémentaire, du collège, du lycée, de l'école d'ingénieurs, se seront entassées ?

    Et si, encore plus difficile, il doit ressortir cette bille et bien d'autres pour transmettre à d'autres un art, une science ou une technique, saura-t-il la repérer  au milieu de toutes ses congénères et se rendre compte qu'en l'entrechoquant avec certaines autres, récoltées à d'autres moments, elle lui permettra d'arriver à son but pour produire un tableau, une mélodie, un roman, un essai, une machine, un système informatique ou un cours qui donneront à leur tour des billes que son auditoire pourra entasser  ? 

    Une brioche qui lève

    S'il choisissait plutôt d'amalgamer cet ingrédient nouveau à tous ceux qui lui ont permis depuis sa naissance d'être celui qu'il est désormais ? S'il savait que cette nouvelle donnée allait le transformer et qu'elle ne serait qu'un moyen d'en accueillir d'autres demain, cette année, dans cinq ans, dans dix ans ? S'il avait compris que l'adjonction de ce nouvel ingrédient viendrait à son tour le métamorphoser point par point ? S'il savait que tous ces apprentissages pourraient, malgré leur éloignement apparent, contribuer à un même but ? S'il avait compris que ce but serait de l'entraîner dans la direction qu'il aurait choisie, au moment qu'il aurait choisi, s'appuyant pour cela sur ses expériences et l'expérience de ceux qui l'entourent ?

    Dans ce cas, le résultat serait bien différent. Cette expérience de l'énorme boule de neige aurait acquis un autre statut.

    Elle ne serait plus la bille de verre n° 2023-02-5, posée dans le bocal au milieu des autres, qu'on retrouve soit par hasard, soit après de longues recherches, soit pas du tout, soit finalement facilement, parce que le mois de février 2023 est tout proche et qu'on n'y a engrangé que des billes de verre estampillées « Faire une grosse boule de neige en la faisant rouler sur un sol enneigé »...

    Cette fois, elle serait l'expérience « Accumulation par enroulement » qui aurait été réinvestie maintes et maintes fois, à la maison pour enrouler un drap de bain, au jardin avec la machine pour ramasser l'herbe derrière la tondeuse, en classe pour reconstituer la boule de pâte à modeler ou d'argile à partir des miettes éparpillées sur la table, mais aussi pour choisir de poser une addition à trois, quatre, cinq, dix termes sans poser d'abord les deux premiers, puis le résultat ajouté au troisième, puis le résultat ajouté au quatrième, puis ... puis ... puis ..., ou pour passer de l'apprentissage sans effort de la numération dans  à la numération dans ⅅ, puis dans , ℚ et ℤ, à moins que ce ne soit pour connaître à fond le règne de Louis XIV, le département de la Corrèze ou les figures de style utilisées dans la littérature française...

    En classe, passer du bocal de billes à la brioche qui lève

    Actuellement, dans de nombreuses classes, parce que le mode d'évaluation nous le demande, parce que c'est ainsi que sont présentés les programmes scolaires et les progressions dans les méthodes, parce que c'est cette technique qu'on nous a présentée comme apte à exercer efficacement notre métier, nous nous retrouvons souvent devant des enfants à qui on a très souvent demandé de ranger une nouvelle bille dans un bocal puis de prouver qu'ils savaient la ressortir (juste) après.

    Certains savent le faire. Ils sont plus nombreux si nous optons pour la technique « automatiser exclusivement la compétence Réussir une énorme boule de neige pendant tout le mois de février avec évaluation finale et rangement de la bille ensuite ». L'année d'après, ou pire, deux ou trois ans plus tard, parce qu'il n'aura pas neigé en A+1 et A+2, notre collègue sera très étonné de savoir que cette compétence avait été validée pour 98 % de l'effectif, tellement il trouvera ses élèves  semblables à des poules qui viennent de trouver un couteau lorsqu'il leur proposera de la réactiver ! Mais bon, le contrat est rempli. Et puis, comme diront certains collègues  : « Est-ce si important de savoir faire une énorme boule de neige ? On le trouve facilement sur internet, après tout... »

    En revanche, il suffit de se promener sur la Toile, dans des groupes où les collègues échangent au sujet de leur profession, pour se rendre compte que la technique de la brioche dans laquelle on ajoute des ingrédients afin qu'elle lève harmonieusement, n'a pas souvent le vent en poupe. Pourtant, c'est cette technique qui permettra à l'esprit de se développer tel un blob. C'est elle qui permettra à l'enfant de tisser avec ses connaissances une étoffe de plus en plus serrée, d'où naîtront non seulement des connaissances ponctuelles mais aussi des raccourcis leur permettant d'associer ces connaissances entre elles jusqu'à en faire une culture large, riche et utile.

    Pour passer de l'une à l'autre, il n'y a pourtant qu'un seul effort à faire. Il consiste à se dire : « Ce que je fais là, avec mes élèves, quel en est le but caché ? À quoi pourrai-je l'associer ? Comment puis-je les amener à faire le lien avec telles activités passées et – très important – telles activités futures ? Quel enrichissement cela provoquera-t-il ? Et sur quoi cet enrichissement pourra-t-il déboucher ? »

    Il ne s'agira alors plus de faire apprendre une liste de mots (que ce soient deux mots de vocabulaire par jour de la maternelle, des mots-outils au CP et au CE1, des tableaux de sons chez les plus grands) mais d'enrichir le stock actuel de mots en tissant des correspondances, en faisant remarquer des régularités, en se servant de ces mots pour en acquérir toujours plus.

    On ne s'obstinera pas à « trouver un album jeunesse, un conte, un roman, un poème » pour travailler tel point d'EMC qui pose problème actuellement, tel style littéraire qui doit être vu ou telle technique d'arts plastiques qui rendra bien sur les murs de notre école, mais au hasard des albums jeunesse, des contes, des romans, des poèmes, des jeux sportifs, des observations d'œuvres d'art, des séances d'histoire, de géographie et de sciences, on pointera dix fois, cent fois, mille fois ce point d'EMC, ce style littéraire ou cette technique d'arts plastiques qui nous semblent fondamentaux pour faire de nos jeunes élèves, dans longtemps, très longtemps, des adultes complets, responsables et citoyens.

    On ne déplorera plus que l'école n'ajoute pas ces billes-ci à celles dont elle remplit déjà les cerveaux : 

    Bocal de perles ou pâte à brioche ?

    on fera en sorte de donner aux élèves les capacités de lecteurs, scripteurs, compteurs, calculeurs, analyseurs, synthétiseurs, citoyens responsables à tous ses élèves en leur donnant le levain nécessaire pour ce faire pour qu'ils soient capables un jour d'utiliser spontanément ces capacités :

    ♥ de la TPS au CE1

    Chez les plus jeunes, après avoir réellement planté et semé, goûté, observé, composté, jeté, soigné, conservé, cela passera par des échanges libres avec toute la classe, adulte compris, qui ne se tiendra pas en retrait, comme on nous le demandait il n'y a pas si longtemps. Ces échanges libres déboucheront sur des conclusions provisoires, notées sur un cahier, une affiche ou un blog de classe, sous forme de dessins, de schémas et de textes (correctement formulés et orthographiés).

    Plus les enfants grandiront et plus ces conclusions provisoires seront confrontées à des renseignements venus de l'extérieur – lectures, techniques de calcul et de  mesures – qui donneront à nouveau lieu à des dessins, schémas et écrits (correctement rédigés et orthographiés) conservés.

    Ces lectures, ces calculs et ces mesures seront rapprochés d'autres lectures, d'autres calculs, d'autres mesures faits à d'autres occasions afin de faire lever et croître l'idée de réseaux de connaissances réutilisables et enrichissables en toute circonstance, au hasard des rencontres.

    ♥ du CE2 au collège

    Et c'est ainsi qu'à partir du CE2, l'habitude étant prise de consulter des textes, d'utiliser des données scientifiques pertinentes, plus ne sera besoin de planter, semer, filtrer, conserver, composter, soigner pour de vrai, il suffira d'enseigner de nouvelles données scientifiques pertinentes que chaque élève saura lire et confronter avec toutes celles qu'il a comprises* (* de : cum = avec +  prehendere = avec ; comprendre = saisir pour garder avec soi).

    Et c'est lui-même qui dira alors : "Ah mais oui. C'est parce que la chaleur a détruit les micro-organismes qui auraient pu être contenus dans les aliments enfermés dans le récipient étanche et qu'en raison de cette étanchéité aucun micro-organisme dangereux ne peut y pénétrer qu'on peut conserver plusieurs années les bocaux et boîtes de conserve ! D'ailleurs, on pourrait peut-être aussi ... ? Je vais regarder sur Internet, à la bibliothèque, dans mon livre de SVT si ... .»

    Nous serons alors bien loin de l'élève capable ou incapable – le paresseux bien connu des collègues de CM qui n'apprend pas ses leçons à cause de parents inconscients et qui écrit n'importe quoi, faute d'avoir ressorti les bonnes billes de son bocal personnel – de compléter un texte d'évaluation classique à l'aide d'une liste de mots fournis ou écrits en gras dans la leçon !

    Petite conclusion

    Faire lever de la brioche plutôt que de faire collectionner des billes, cela nécessite :

    ⇒ des collègues de Primaire, c'est-à-dire voyant dans l'enfant de deux ou trois ans qui entre à l'école le futur élève de MS, GS, CP, CE1, etc. qu'il sera dans ... ans, mais aussi dans l'élève de CM1 ou CM2, l'ancien petit qui, il n'y a finalement que peu de temps, était encore en CE2, CE1, CP, etc.

    ⇒ des collègues qui cherchent la raison du pourquoi du comment de telle ou telle activité, ses prérequis, ses acquis et ses post-acquis et qui n'hésitent pas à laisser de côté les activités qui cumulent « chronophagie » et utilité formatrice discutable

    ⇒ des programmes qui ne cèdent pas à l'émiettement des compétences et qui cherchent réellement à installer des connaissances, des compétences et des capacités larges et réemployables à long terme ( sous-entendu, ce n'est pas « faire une dictée par jour au CM » qui rendra les petits écoliers de France performants en orthographe, c'est mettre l'orthographe au centre du projet éducatif, de la GS – pas TPS, PS, MS, ils ont beaucoup plus urgent à faire – au CM2, à tous moments de la journée de classe... Pareil pour le calcul mental, le chant choral, l'éducation physique et sportive, la lecture et toute autre lubie ministérielle qui sortent du chapeau, comme ça, on ne sait pourquoi, à la faveur d'un article dans la presse, d'un futur événement sportif ou d'une enquête internationale).

    ⇒ des programmes qui ne considèrent pas que s'ils proposent de traiter le Moyen Âge, la place de la Terre dans l'Univers ou la digestion au CM1, il est totalement inutile d'en parler avant et il ne sera plus nécessaire d'en parler après puisque « ils l'auront déjà fait » (sous-entendu ça aura été évalué et inscrit dans le marbre du LSU, circulez, y'a rien à voir !) et qui, au contraire, conçoivent les apprentissages de manière spiralaire, présentant chaque année depuis la GS – pas TPS, PS, MS, ils ont beaucoup plus urgent à faire – les mêmes acquis historiques, géographiques, scientifiques et techniques complétés chaque année.

    Cela nécessiterait aussi de ne plus se servir du LSU ou de tout autre système d'évaluation qui propose des intitulés aussi vagues et niais que « Acquérir la structure, le sens et l'orthographe des mots » ou « Pratiquer des langages », de laisser l'enseignant seul juge du maintien, du passage ou du saut de classe d'un enfant qu'il fréquente depuis maintenant 10 mois, quotidiennement, mais ça, c'est moins simple... Tout dépend où nous exerçons et comment nous sommes entourés. Et de quelle dose de duplicité nous sommes capables...

    De plus, ce ne serait que la cerise sur le gâteau. Nous pouvons très bien faire sans. L'important, c'est d'avoir soi-même une tête bien faite (et bien pleine de toutes sortes de connaissances) pour savoir aider nos élèves à faire lever la brioche plutôt qu'à collectionner plus ou moins bien des billes.


  • Commentaires

    1
    louanie
    Dimanche 5 Février 2023 à 14:36

    Merci Catherine pour le partage de vos réflexions qui nourrissent les miennes et me permettent de prendre du recul sur mes pratiques et de sortir "la tête du guidon". Il est bien difficile actuellement de garder ce cap de "levée de brioche" tant nous sommes assaillis de demandes diverses et variées, de programmes de sciences ou géo alambiqués et tant nous sommes pressés par le temps...J'en viens à avoir envie de laisser tomber l'éducation nationale...

      • Lundi 6 Février 2023 à 10:39

        Je compatis sincèrement Louanie. Et je suis aussi désespérée de voir à quel point il est difficile de partager cet état d'esprit tout simple, qui consiste à faire chaque jour un petit pas sur tous les chemins qui font de l'enfant un « grand » qui en sait un peu plus, comprend un peu mieux, tout simplement, en vivant au quotidien sa vie d'enfant

        Bon courage à vous et tenez bon, si c'est possible, cela finira bien par changer. 

    2
    Isabelle
    Lundi 6 Février 2023 à 06:04
    Merci Catherine de me conforter dans cette idée que nous avons devant nous des enfants à faire grandir ,à devenir des adultes pensants et construits et non de simples élèves considérés comme des puits à savoir qu il faut remplir sous peine de ne pas répondre aux exigences de notre institution Ma carrière arrive à sa fin ,plus que 2ou3ans et je commence à fatiguer de nager a contre courant mais c est aussi mon moteur
      • Lundi 6 Février 2023 à 11:07

        Bien sûr Isabelle. Tout dépend toutefois de ce qu'on entend par « devenir des puits à savoir(s?) ».

        Je suis d'accord si ce sont ces myriades de savoirs éparpillés ou travaillés à vide jusqu'à plus soif.  [Je connais une petite fille de 4 ans et demi qui commence tout juste à faire quelques bonshommes têtards à peine ébauchés, alors qu'elle ne manifeste aucun retard dans son développement et vit dans un milieu sans télé, ni tablettes et qu'elle n'a pas accès aux téléphones de ses parents. Jusqu'à maintenant, lorsqu'on lui proposait de dessiner, elle faisait ce qui était valorisé en classe : des lignes verticales et horizontales... Elle ne faisait pas de lettres, après avoir vaguement commencé vers 3 ans, avec la main molle et un préhension palmaire, du fait de sa maman qui pensait « l'avancer » mais qui a arrêté quand la maîtresse, qui a aussi des GS et des CP, a dit en réunion de parents que les lettres, à 3 ans et demi, ça ne servait à rien et qu'elle s'en chargerait quand elle le jugerait utile.] Là, nous sommes clairement dans la collection de billes qui ne mène à rien (il n'y a qu'à voir tous ces ados qui contestent la Shoah alors qu'ils ont eu droit à une séquence poussée à l'extrême au CM2 puis une autre en Troisième).

        Mais si c'est le Savoir, unique et universel (du moins sous nos latitudes), alors là, je conteste avec véhémence.

        On ne peut pas plus continuer à tourner à vide, en installant ou croyant installer quelques compétences transversales, qui seraient censées "outiller l'enfant" à tout redécouvrir seul, comme on l'a fait depuis des années. En réduisant les contenus à savoir à chaque nouvelle mouture des programmes, en laissant aller au casse-pipe des enfants qui n'avaient aucun des savoirs requis pour se sentir à l'aise et continuer à avancer sur le chemin de la lecture et de l'écriture (au sens large de ces termes), des mathématiques, des sciences humaines et des sciences dures, nous étions dans une troisième technique d'apprentissage, que je n'ai pas mentionnée dans mon article : le marécage bourbeux. Ceux à qui la famille, ou des capacités intellectuelles hors du commun, ou encore un quelconque objet de résilience avaient donné les bottes, le bâton pour sonder le fond, la carte IGN et la direction à suivre (soit un complément alimentaire très large au régime carrément sous-vitaminé qu'offrait l'école) s'en sont sortis. Les autres gadouillent au collège, passent au lycée, parfois au lycée général, parce que les lycées techniques et professionnels n'en veulent pas, trop soucieux de garder le peu de places qu'ils ont pour ceux qui seront capables de passer qui un BEP, qui un Bac Technique ou Pro.

        Ce que je propose, dès la TPS, avec des savoirs à leur mesure, bien sûr, du langage, des capacités manuelles, des comportements socialisés, c'est une soif de tout savoir. Une soif entretenue quotidiennement par l'enseignant qui pousse, tire, aide, complète, dirige la réflexion, donne des pistes, installe des connaissances et ne leurre pas les enfants (et leur famille) en se cachant derrière leur petit doigt.

        Non, un enfant qui ne sait pas lire, ou qui lit horriblement lentement à l'issue de son CP, qui ne sait pas écrire seul en cursive de manière assez fluide des petites phrases simples sans trop d'accords en genre et surtout en nombre, ne rattrapera pas son retard au CE1, au milieu de camarades bien plus avancés que lui. Pour éviter cela, il faut d'une part tout faire pour que le cas de cet enfant soit exceptionnel et clairement identifié comme un retard cognitif dû à telle, telle ou telle raison, et tout faire cela consiste souvent à complètement changer de méthode, et d'autre part, pour ce cas lourd qui va se présenter à nous une fois de temps en temps, même dans des quartiers défavorisés, du moment où l'on change de méthode de travail, lui donner la possibilité d'évoluer dans la classe où il aura le plus de chances de se sentir bien, à sa place, et où il pourra, comme ses camarades qui sont passés au CE1 sans problème, découvrir la joie de tout savoir (sur des savoirs à sa mesure).

        Je vous souhaite bon courage pour ces deux ou trois années qui vous restent à effectuer.

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