• Du matériel pour jouer Une Bonne Soupe, pages 30 et 31 du premier livret de la méthode Écrire et Lire au CP.

    Et voilà Tableau, euh pardon, Pablo qui va pouvoir s'animer sous les yeux émerveillés de ses petits lecteurs !

    Merci Phi !

    Accessoires pour jouer Une Bonne Soupe


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  • Les compétences. Activité de soutien pour mon petit copain Monsieur Plus qui ne doit pourtant pas être un grand copain de l'OCDE, du FMI ou de la Banque Mondiale :

     

    Et une autre que je n'arrive pas à mettre "en vrai" ici :

    http://www.aufeminin.com/video-maman-bebe/crise-ecole-implosion-ecole-n59543.html


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  •  Raisonner en termes de compétences, souvent, en Primaire tout du moins, ça n'amène pas les élèves très loin et cela ne leur garantit absolument pas l'avenir radieux auquel ils devraient tous pouvoir prétendre...

    Hier, notre jeune Nicodème, élève de CE2/CM1[1], passait sa matinée dans ma classe, histoire qu'il s'aère un peu et qu'il laisse ses petits camarades (et sa maîtresse) se ressourcer dans le calme et la bonne humeur.

    Le jeune homme était installé devant son cahier de français et devait, après révision avec l'EVS, pauvre petit bouchon, compléter à l'aide des verbes être et avoir conjugués au présent les phrases qu'il copierait dans son manuel de grammaire .

    À midi, notre EVS, toute nouvelle dans la profession, nous raconte comment notre ami avait réussi à écrire sans s’en rendre compte : J’ai dans le verger et je suis un panier.

    Et ne voilà-t-il pas que moi, bêtement, juste pour rebondir pédagogie, je lui réponds : « On a de la peine à l’imaginer, mais certains élèves sont capables de copier des phrases entières sans en lire un traître mot[3]. Je ne sais pas comment ils peuvent réaliser cet exploit mais ils y arrivent, parfois même sans aucune faute d’orthographe !... »

    J’avais encore une fois oublié que, dans nos murs, assis à notre propre table, se trouvait M. Plus. Vous le connaissez ? C’est le type qui a tout vu, tout entendu. Il arrive pour un remplacement dans votre école et s’y comporte comme si vous étiez en visite chez lui.

    Monsieur Plus me regarde à peine, du haut de ses 15 années d’ancienneté, et jette, méprisant : « Forcément… Copier et lire, ce sont deux compétences distinctes. »

    OK. Sans appel. Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. On aurait été lundi, j’aurais peut-être essayé d’argumenter. Mais le vendredi midi alors que le type va disparaître de mon environnement visuel et pédagogique à 16 h 30, non ! J’ai parlé des photos de l’Oisans sous la neige que ma fille m’avait envoyées…

    Mais depuis, je ne décolère pas et je me demande comment des gens qui auraient pu être intelligents, au sens étymologique du mot, ont pu être aveuglés par leur formation au point d’en devenir aussi bornés par des limites aussi étroites !

    « Eh, Nunuchon ! En voiture, quand tu freines, tu fais caler le moteur ? Parce que, que je sache, appuyer sur la pédale du milieu avec le pied droit, c’est une autre compétence qu’appuyer sur la pédale de gauche avec le pied gauche ?

    Et, pendant les froides journées d’hiver, je n’aimerais pas être lave-vaisselle chez toi… Je suis fatiguée et déjà en panne rien qu’à penser à toutes les casseroles et toutes les assiettes qu’il te faut pour ne pas associer en un seul plat complet le chou, les pommes de terre, les carottes, les navets, l’oignon, les clous de girofle, le lard, le petit salé et la saucisse de ce qui, chez les gens normaux, constitue une potée !

    Mais bon sang, comment est-ce possible un truc pareil ? Comment peut-on croire que le cerveau d’un élève n’est qu’une boîte dans laquelle sont rangées un certain nombre d’autres petites boîtes étanches, contenant elles aussi d’autres toutes petites boîtes étanches, remplies de boîtes microscopiques soigneusement operculées pour qu’à aucun moment leurs contenus ne se mêlent et s’associent pour partager alors arômes et saveurs dont la richesse et le goût sont cent fois, mille fois, un milliard de fois supérieures à celles des contenus de chacune d’entre elles ?

    Comment peut-on se contenter de s’assurer que l’être humain que l’on fabrique a bien été doté d’une pédale du milieu, une pédale de gauche, une boîte à vitesse et un circuit de freinage indépendamment en état de marche sans jamais vérifier si, devant un obstacle subit, tout ce matériel s’accorde et se coordonne pour piler efficacement sans risque et sans casse ?

    Pendant combien de temps encore notre hiérarchie et nos formateurs vont continuer à prendre les élèves pour des pots de yaourt que l’on remplit ? Quand cesseront-ils d'apprendre à nos collègues à compléter case à case la conformité du pot, la couleur de l’étiquette, la texture du contenu et la solidité de l’opercule au lieu de leur faire réaliser combien leur fonctionnement est complexe et combien il est fondamental de tout raisonner en termes de liens, de ponts, de relais, de savants mélanges et de délicieux plats complets ?

    C’est un peu facile de rejeter la faute sur les professeurs des écoles, mesdames et messieurs les Inspecteurs Généraux[4], mais c’est oublier un peu vite que ceux-ci ne font qu’appliquer ce que vos DSDEN et vos IEN leur demandent de faire. Supprimez le LPC, dites que contrairement à ce qui se passe dans une chaîne de montage, le métier de Professeur des Ecoles ne consiste pas à vérifier un à un les éléments d’un tout sans jamais se préoccuper de l’avenir de ce tout et nous en reparlerons.


    [1] Eh oui, chez nous, on différencie… Nico est incapable de suivre en français avec les CM1 qui ont compris l’intérêt d’une syntaxe et d’une orthographe commune à tous les francophones et apprentis-francophones. Il suivote donc avec les CE2 dans cette matière (déjà cinq leçons de retard sur eux en Étude de la Langue) alors qu’il continue, à son rythme, à suivre les mathématiques avec les élèves de son âge.  

    [3] Encore merci à Rikki de l’affirmer elle aussi ailleurs (http://ecritureparis.webnode.fr/news/lecriture-manuscrite-est-elle-en-voie-de-disparition-/ ) !

     

     


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  • Un article très intéressant de ma copine Rikki :

    http://ecritureparis.webnode.fr/news/lecriture-manuscrite-est-elle-en-voie-de-disparition-/


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  • Animation pédagogique... Avant de commencer, nous nous promenons dans l'école... Classe des Petits et Moyens... Classe de ... ? Mince alors ! Petits et Moyens !

    Pas un dessin d'enfants aux murs ! Pas une œuvre de pâte à modeler exposée ! Des coins de jeux quand même, mais sommaires. Des jouets, des jeux, de la peinture, mais sur les étagères, pas vraiment à portée d'enfants...

    Un tableau noir, enfin, vert foncé... Couvert d'écrits, comme il se doit ! La file numérique jusqu'à 31, la date, la liste des présents et des absents, les règles de vie, les consignes (j'entoure, je découpe, je colle, je relie...), le tableau des compétences, etc. Comme d'hab', quoi...

    Et puis là, à gauche, le thème de la semaine : la pomme. Euh pardon, LA POMME ! Une jolie pomme coupée en deux et un trognon, en noir et blanc, dessinés par la maîtresse. Légendés, les dessins. TROGNON, POMME, PÉPINS, QUEUE...

    Sur une table, tout près, les feuilles de l'exercice réalisé par les élèves... de MS, osé-je espérer. Le même dessin, photocopié. En noir et blanc. Et, complété par les mêmes étiquettes, placées au même endroit : TROGNON, POMME, PÉPINS, QUEUE... Tout juste ! Chez tous les élèves.
     Bien entendu, ils n'ont pas lu, au sens où nous l'entendons, nous. Ils ont autoconstruit une procédure leur permettant de recopier l'exemple donné par la maîtresse sans se tromper. Les étiquettes auraient été écrites en turc ou en javanais qu'ils y seraient aussi arrivés. J'ose même espérer qu'un adulte était derrière eux, à leur simplifier la tâche de ses conseils et qu'ils ont pu ensuite, vite, vite, aller jouer au coin-dînette et faire semblant de couper des fruits factices et de se les partager entre potes dans les petites assiettes en plastique !

    Rassurez-vous : je vous assure qu'ils n'ont pas plus lu que chaque matin ils ne lisent, au sens qu'un adulte donne à ce verbe. Les noms des jours et du mois, les consignes qu'ils doivent peut-être repérer seuls sur leurs fiches d'exercices, tout cela, c'est du javanais. Changez-les de place, de couleur,  et ils ne les reconnaîtront plus. Attribuez-leur une autre valeur (tu vois mon lapin, là, POMME, ça veut dire baignoire, tu te souviendras ? Baignoire !), ils vous croiront sur parole ! Puisqu'ils ne savent pas lire...

    Ailleurs encore, des peintures sèchent. Ouiiiiii ! De la peinture ! Chouette !

    Calmez votre joie. Les petits bouts ont bien peint... mais quatre petites pommes dessinées par la maîtresse et barbouillées, en dépassant, la première de jaune, la deuxième de rouge, la troisième de vert et la dernière de bleu.
    À côté, le travail fini... Ouh que c'est zouli ! Un petit livret de 4 pages reliées, sans doute par l'ATSEM, aux feuillets découpés en forme de pomme. Super, on ne verra pas que nos apprentis peintres en bâtiment ont fait baver leurs pinceaux en dehors de l'espace à colorier !

    Sur chaque pomme, on a collé une étiquette : une pomme JAUNE, une pomme ROUGE, une pomme VERTE, une pomme BLEUE. Eh zut ! C'est reparti... Demain, ils vont encore coller des étiquettes en copiant le modèle !

    Encore une classe maternelle où on considère que les objectifs fondamentaux sont les mêmes qu'en élémentaire (du pauvre) : lire, écrire, compter !

    Et, comme c'est vraiment difficile pour un petit bout de trois ou quatre ans, on se contente de la partie la plus visible de l'iceberg mais aussi la plus éloignée de l'acte réel de lire ou d'écrire : je te donne un modèle et je te le fais recopier servilement en te simplifiant la tâche au maximum.

    Le premier travail, il y a bien des chances que cela ait donné : " Regarde... Tu cherches POMME. Regarde bien le modèle. Fais attention, tu es sûr que c'est celui-là ? [Ton désapprobateur pour l'enfant qui, au mieux, pioche le mot PÉPINS et au pire, pique au hasard l'une des deux autres]  Ah voilà ! Oui ! Où vas-tu le coller ? Regarde bien le modèle. Voilà, ici... Colle vite avant d'oublier. Là..."

    "Bon, et alors, allez-vous me dire. Rien que de très classique... Il suffit de lire l'ordre dans lequel sont donnés les domaines dans les BO des Programmes (2002 et 2008, puisque nous savons très bien que les collègues, pour la plupart, et leur hiérarchie aussi, sont restés à 2002 et n'ont jamais lu 2008) : 1) Langage oral ; 2) Langage écrit ; 3) Le reste, mais on n'a pas toujours le temps...

    L'objectif  central de l'école maternelle est l'acquisition de la capacité de faire semblant de savoir lire. Voilà, voilà... Ton histoire, elle est rigolote mais on la connaissait déjà."

    Attendez ! Je n'ai pas fini.... Après, il y a eu la pause. Et la collègue amoureuse des trognons de pomme bleue (pour le côté imagination... c'était la p'tite touche créative de l'activité !) cause avec les copines.
    Elle cause et se plaint. Elle a deux élèves de CE1 en APC de lecture à voix haute. Le collègue qui leur a imposé cet atelier est fou ! Ils savent lire, ces petits, enfin ! Ils ânonnent à peine ! Elle connaît des CM1 qui lisent moins bien que cela et qui s'en sortent... Ce collègue est malade, bien trop exigeant ! Elle est sûre que les gosses sont traumatisés par cette exigence... Ils n'ont plus le temps de jouer, les pauvres !

    D'ailleurs, en parlant de CM1... La collègue de CM1 est une véritable tortionnaire, elle aussi. Figurez-vous qu'hier, elle lui a envoyé un élève récalcitrant qui refusait d'écrire. Elle partait en sport et le gamin n'avait toujours pas fini ses trois exercices de maths commencés une heure et demie plus tôt... Notre amie des lettres ne s'était pas gênée pour le lui dire (peut-être même devant le gamin ) : s'il avait su faire à l'oral, pourquoi l'obliger à réaliser une trace écrite ?

    "Les collègues d'élémentaire sont trop fermés et trop à cheval sur leurs principes ! C'est scandaleux" disait-elle à haute voix.

    Eh ! Oh ! Eh ! Oh ! Les Petits et les Moyens passent leur journée à faire semblant d'écrire et de lire et, trois à cinq années plus tard, il faudrait que cela ne soit toujours pas plus efficace ?

    Mais c'est quoi ce monde où les petits de quatre ans doivent coûte que coûte reproduire le plus exactement possible un modèle sans aucun intérêt pratique pour eux puisqu'une fois seuls avec leur feuille, aucun d'entre eux ne pourra retrouver le mot "trognon" qu'il a oublié, simplement parce qu'il pourra le lire sur la feuille ?
    Mais c'est quoi ce monde où, au contraire, un enfant de sept ans ne doit pas être encouragé à mieux lire parce que ce qu'il sait faire suffit bien ? Mais c'est quoi ce monde où un tout petit doit coller des mots pour coller des mots alors qu'un élève de CM1 n'a pas à se contraindre à passer à l'écrit, même si ça l'ennuie, pauv' petit biquet ?

    Pourquoi cette maternelle obsédée par des apprentissages fondamentaux dignes d'une salle d'asile de 1850 débouche-t-elle sur une école élémentaire où l'on n'exige rien, où l'on ne fixe rien, où l'on admet et excuse tous les prétextes ?

    Pouquoi survaloriser l'inutile, l'inaccessible, l'indescriptible et l'indécodable et considérer comme superflu l'acquisition utile, accessible et descriptible d'un code commun reproductible à l'infini ?

    Je ne sais pas...

    Ah ! Dernière petite chose... Une broutille... Les enfants de la collègue, ils sont au collège, avec une année d'avance, en section européenne ! Cherchez l'erreur !


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