• Distinction des consonnes sourdes et sonores

    S me demande :

    J'ai un élève faible en lecture qui confond beaucoup entre les sons /k/ et /g / même si on a travaillé chaque son à part.

    Je lui ai dicté le mot(les grottes), il a écrit (les crottes) et insistait que c'est le bon son !! J'aimerais bien comprendre pourquoi les élèves confondent entre ces 2 sons et comment y remédier ?

    Voici ma réponse :

    Le problème de votre élève est d'ordre "orthophonique". Soit il ne distingue pas auditivement les sons proches, soit son système phonatoire n'a pas été suffisamment exercé à reproduire ces sons proches.

    Vous pouvez l'aider en lui faisant poser sa main délicatement sur son cou, au niveau du larynx et en lui faisant sentir les vibrations de ce larynx lorsqu'il prononce certains sons : les voyelles et les sons [l], [m], [r] par exemple.

    Ensuite, en lui faisant prononcer les sons [f], [s], « ch », vous lui ferez sentir l'absence de ces vibrations.

    Vous pourrez alors lui faire trier lui-même, avec votre aide, les sons « qui font vibrer la gorge »  (consonnes sonores) et ceux « qui ne font pas vibrer la gorge » (consonnes sourdes).

    C'est à partir de là que vous pourrez vous appesantir sur la distinction des sons proches, tels que les sons [k] et [g] qui sont produits tous deux avec le même placement de la langue contre le voile du palais mais se différencient par la mise en vibration du larynx ou au contraire son immobilité.

    Ce travail se fera toujours avec la main posée à plat sur le larynx. Vous pourrez l'aider en faisant avec l'autre main le geste Borel Maisonny qui correspond au son prononcé. De même, vous pouvez ajouter à tout cela les deux personnages des Alphas qui aideront cet enfant : « g-g-gant, le G-G-Gulu ! c-c-cam, le C-c-cornichon ! »

    Lorsqu'il arrivera à faire entrer son larynx en vibration, vous pourrez alors lui proposer des paires minimales, c'est-à-dire des mots qui ne se distinguent que par cette distinction.

    ⇒ camp, gant - car, gare - qui, Guy - crotte, grotte - cri, gris - croc, gros - ...

    C'est un travail que vous pouvez facilement transformer en jeu de vocabulaire, à faire à l'oral, avec toute la classe.

    Par exemple, vous pouvez demander : « Quand il fait froid, que devons-nous mettre pour protéger nos mains ? Des camps ou des gants ? » ou encore « Qui transporte des voyageurs sur les routes ? Le car ou la gare ? »...

    Soyez très exigeante sur la prononciation de ces mots, de manière à ce que les enfants apprennent vraiment à bien faire travailler leurs cordes vocales et à prononcer des [g] qui les font vraiment entrer en vibration.

    Il ne vous restera plus, en fin de jeu, une fois que les mots auront été bien prononcés qu'à écrire les deux possibilités (camp, gant) et à demander aux enfants de recopier sur leur ardoise le mot qu'ils viennent de prononcer.

    C'est un exercice que vous pouvez reproduire avec toutes les paires minimales du français :

    • [s] et [z] (poisson, poison - base, basse - ...) ;
    • [t] et [d] (temps, dents - tard, dard - ...) ;
    • [p] et [b] (poire et boire ; par, bar ; ...) ;
    • [f] et [v] (fil, ville - feu, veux - ...) ;
    • (ch) et (j) (char, jars  - choix, joie - ...)

    en variant les jeux oraux

    les devinettes comme ci-dessus

    les phrases absurdes à corriger comme, par exemple, « Les spéléologues descendent dans la crotte », ou encore « Comme il fait beau, je vais prendre mon maillot de pain et aller à la plage »,  etc.

    le téléphone sans fil : un enfant lit silencieusement un mot sur une liste de paires minimales, il le chuchote à l'oreille de son voisin qui le chuchote à son tour à son voisin, et ainsi de suite jusqu'à un dernier enfant qui doit retrouver sur la liste le mot qui a été choisi par le premier. 

    Ensuite, à l'écrit, pour les enfants qui auraient encore ce problème, malgré tout cet accompagnement, n'hésitez pas à leur demander de poser leur main sur leur gorge et de sentir si le son fait ou non vibrer leur gorge. Vous pourrez alors les aider encore un peu en associant le son produit avec le geste Borel Maisonny et avec le personnage des Alphas qui correspond.

    Si, même avec toutes ces aides, un élève continue à confondre régulièrement ces sons, proposez aux parents de consulter leur médecin de famille qui vérifiera son audition et proposera les soins ou consultations adaptées à la résolution de son trouble.


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  • « On n'est pas louis d'or » disait ma grand-mère...

    Je me lève un beau matin de janvier. Grand soleil dehors. Plein de projets dans la tête.

    Et puis boum, patatras !

    En consultant les interventions sur le groupe Facebook* que j'ai moi-même créé pour répondre sans haine et sans crainte – et gracieusement, il faut le souligner – aux personnes qui se posent des questions sur les méthodes que je fournis, je me vois rappeler que les réponses que je donne depuis deux jours à une personne qui n'ose pas publier en son nom propre (nom qu'en tant qu'administratrice je connais malgré l'anonymat) ne la satisfont toujours pas.

    * : Pour la petite histoire, la naissance de ce groupe est due à un matraquage en règle sur un autre groupe Facebook, créé par un tiers, et dans lequel le baudet, moi, et l'illustratrice que le baudet avait choisie se voyaient reprocher tout et son contraire par une bande de PE qui voulaient bien tester mes méthodes, mais uniquement s'ils et elles pouvaient y ajouter, enlever, changer à peu près tout ce qui leur passait par la tête et ne recevoir, en échange, aucune remarque de la part des auteurs.

    – Oui, bien sûr, elle aimerait bien mais voilà, les personnages sont laids.

    – Euh... Puis-je me permettre de vous rappeler que la beauté est un critère subjectif ? Les enfants que j'ai côtoyés ne les ont pas trouvés laids, bien au contraire. Ils les ont très vite adoptés et leur présence les a beaucoup aidés au point de vue de l'analyse grammaticale.

    – Mais si, c'est laid, et la laideur, c'est terrible pour les enfants ! Et puis le guide pédagogique est mal présenté. C'est trop difficile pour une personne qui, comme moi; est plus portée sur l'enseignement des mathématiques que sur celui du français.

    – Ah mais pas de souci, dit alors un second acolyte ! Moi aussi, je trouvais le guide pédagogique mal présenté, mais heureusement, il y a une gentille personne qui l'a réécrit pour nous ! On peut le trouver sur son site, blog, groupe (ou je ne sais quoi, j'ai oublié)*

    * Apparemment l'acolyte ne se souvient pas s'être engagé à à ne pas publier de documents modifiés à partir des méthodes présentées dans le groupe. Je vais en profiter pour changer le règlement intérieur puisque ce n'est pas assez clair : ne pas publier ou signaler ! 

    – Ah bon ? Tant mieux alors. Parce que vraiment, moi, je ne peux pas travailler comme ça. J'ai besoin de clarté, de pages aérées, et de ... (j'ai oublié la suite mais c'est du même tonneau).

    Et là, je craque... Répondre sans haine et sans crainte, ça va un moment. J'essaie néanmoins de rester polie.

    – Là, mesdames, excusez-moi, mais je trouve vos propos très dévalorisants (et je reste polie) pour Sophie et moi. Je vous suggère de mettre au point une méthode complète et de l'illustrer puis de nous la soumettre gratuitement pour que nous puissions à notre tour vous reprocher tout ce qui ne nous plaît pas. Nous verrons si vous acceptez à votre tour la critique.

    À ce moment-là, je pense que ces personnes ont senti que j'étais assez peu réceptive à leurs remarques, ou trop susceptible, ou même carrément malveillante. À moins que, nous pouvons toujours rêver, elles se soient rendu compte qu'elles étaient peut-être allées trop loin. En tout cas, le post entier a miraculeusement disparu. Ce qui n'est pas plus mal, finalement.

    Alors oui, j'ai craqué et ai encore une fois oublié ce que me disait ma grand-mère : « On n'est pas louis d'or, ma grande, on ne peut pas plaire à tout le monde. ».

    J'aurais sans doute dû tendre la joue gauche et expliquer avec bienveillance à la matheuse et à son acolyte que je les comprenais et que je compatissais à leurs problèmes. Peut-être même aurais-je dû les remercier de m'avoir signalé que ce que je voyais comme un ravissant petit bonhomme (il est connu que j'ai un goût de ch**ttes) faisait peur à des adultes ?

    « On n'est pas louis d'or » disait ma grand-mère...

    C'est peut-être ça la bienveillance, après tout ? Ne pas se contenter d'offrir un matériel, certes imparfait mais efficace, mais en plus accueillir avec magnanimité les remarques insistantes tendant à me prouver que, si on ne pouvait se résoudre à employer mes méthodes dans sa classe, c'était de ma faute, ma très grande faute et uniquement ma faute.

    Si c'est cela, il faut croire que je ne suis pas douée pour la bienveillance. Moi, contre des remarques de ce style, tout ce qui me vient à l'esprit, ce sont des réponses bien trop agressives pour leur convenir, comme « À cheval offert, on ne regarde pas les dents, mesdames » ou pire « Fais du bien à Bertrand, il te le rendra en caguant » !

    Alors, je m'arrête là et je vais finalement passer ma journée à autre chose qu'à mon projet initial (continuer le guide pédagogique Maths CP-CE1-CE2).

    Je suis bien trop touchée par cette réactivation en règle de mon syndrome de l'imposteur pour être capable de la concevoir, cette feuille de compte que j'avais la prétention de croire utile au Jeu Sportif, sans doute oiseux lui-même, préparant la leçon 65 - Distance parcourue...

    Je m'y remettrai quand j'aurai avalé la pilule et que je me sentirai assez forte pour supporter un jour les gens qui voudraient bien me suivre mais à condition que je sois quelqu'un d'autre.


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  • L'école, la famille et la « coéducation »

    Suite à une polémique qui a failli virer au pugilat, j'ai l'intention de développer ci-dessous ce qui ne reste que ma vision de ce qui serait une relation saine entre l'institution scolaire d'une part et, d'autre part, les « usagers » légaux, donc majeurs, de cette institution.

    Je comprendrai parfaitement que des commentaires divergents soient postés sous cet article et je le prouverai en les validant. Ce que je ne supporterai pas, en revanche, c'est qu'un commentaire me traite ou traite une autre personne d'imbécile imbue d'elle-même incapable de revenir à la raison lorsque son auteur oppose sa vision, la bonne, à toutes les autres, les mauvaises.

    Par ailleurs, j'ai, au cours de cet article, raisonné dans le cadre d'enfants vivant dans un pays où les services publics, la protection de l'enfance et le respect des droits de l'enfant en général sont censés être assurés. J'ai fait ce choix de manière délibérée parce que, selon moi, les familles et les enseignants ne sont en rien responsables du fait que, dans de nombreux cas, sont bafouées aussi bien la simple loi sur le droit d'avoir un refuge décent que celle qui permettrait à tout enfant en obligation scolaire de bénéficier chaque jour, dans sa propre salle de classe, d'un enseignant formé.

    Une fois ces mises en garde posées, revenons-en à nos moutons.

    L'école

    C'est une institution qui accueille de manière obligatoire les enfants de 3 à 16 ans dont les familles n'ont pas obtenu ou cherché à obtenir le droit de les instruire à domicile.

    En matière de protection de l'enfance, elle obéit à des règles qui ont été définies au cours de son siècle et demi d'existence :

    → aucune violence physique ou morale  ne doit être infligée à l’enfant,

    → un enfant ne peut être privé de plus de la moitié de son temps de récréation,

    → les devoirs écrits à la maison sont interdits, y compris lorsqu'ils sont facultatifs, pendant toute la durée de la scolarité primaire (circulaire du 29 décembre 1956). 

    → des visites médicales régulières sont (ou devraient être) programmées à plusieurs stades de la scolarité,

    → afin de garantir la sécurité des enfants aux abords des écoles, l'ouverture du périmètre scolaire par au moins un membre de l'équipe enseignante a lieu dix minutes avant l'heure légale de début des cours (ces dix minutes ne font pas partie des 27 h hebdomadaires auxquelles sont contraints les enseignants ; elles font en revanche partie des 35 h hebdomadaires que doit tout fonctionnaire de catégorie A à son employeur, l'État).

    → toujours afin de garantir la sécurité des enfants aux abords des écoles, les enfants de maternelle doivent être remis en main propre à leurs parents (père, mère) ou à toute personne que ceux-ci auront nommément désignée par écrit. Un enfant qui n'a pas été récupéré à l'heure dite (tolérance de 10 minutes) doit être signalé en mairie ou en gendarmerie qui sont normalement tenus de le ramener à sa famille.

    → En revanche, à l'école élémentaire, la législation n'a pas changé depuis l'époque de la marche à pied et des carrioles tirées par des chevaux et la loi stipule toujours que l'enseignant peut laisser ses élèves sortir seuls du périmètre scolaire. La loi qui contraignait au moins un enseignant à rester 10 minutes après l'horaire de sortie des enfants a disparu.

    L'école obéit à des programmes, que l'on peut contester mais dont les contenus à transmettre restent néanmoins la norme à laquelle les familles et la société dans son ensemble sont en droit de s'attendre.

    Ces programmes, ainsi que les horaires hebdomadaires et annuels, sont facilement consultables sur des sites largement accessibles. Les horaires hebdomadaires et annuels sont encore plus faciles d'accès et tout un chacun peut en prendre connaissance.

    Dans ces programmes, malgré toutes les réserves que l'on peut émettre quant à leurs contenus (et aux contenus qu'ils imposent de transmettre), on peut noter une constante progression vers l'éducation à l'autonomie et au travail personnel. Cette progression s'étend, pour les apprentissages scolaires, de la dépendance quasi totale aux adultes de l'enfant de 3 ans à la capacité de l'adolescent de 16 à 18 ans à s'organiser, chercher, s'orienter seul. Cette progression est graduée et tient à peu près compte des capacités d'autonomie et de gestion du temps des enfants concernés.

    L'année scolaire dure 36 semaines exactement. Elle commence au début septembre et s'étale jusqu'à la fin de la première semaine de juillet actuellement. Elle est coupée en 5 périodes de 5 à 10 semaines dont les 4 premières se terminent par 2 semaines pleines de vacances scolaires, lorsque la dernière précède les 7 à 8 semaines de vacances d'été.

    Dans le dictionnaire (Petit Robert), nous pouvons lire la définition du nom vacances : période pendant laquelle les écoles, les universités ne sont pas en activité. 

    Dans le cadre de la protection de l'enfance, comme toute institution recevant des mineurs et toute personne majeure vivant sur le territoire, les membres de la communauté scolaire ont, selon les textes, le devoir de signaler aux autorités compétentes (aide sociale à l'enfance, police, justice) tout cas de maltraitance ou carence éducative, ainsi que tout fait qui leur semble suspect.
    Des procédures d'aide à l'enfance peuvent être organisées dans le cadre scolaire. Un enseignant en trouve facilement la liste sur les sites des différentes instances concernées et auprès de sa hiérarchie de tutelle.
    On peut néanmoins déplorer un engorgement des services, un manque d'interlocuteurs, une négligence ou une relativisation parfois abusive des faits signalés, menant de temps en temps à des drames dont les médias nous font écho.

    Petit alinéa qui a son importance : L'école primaire n'est responsable ni des cantines, ni des services périscolaires (sauf à Paris, où seuls les directeurs et directrices d'école ont, il me semble, un rôle à jouer dans le contrôle des personnels municipaux que la Ville de Paris attribue à leur école).

    Autre petit alinéa : Depuis quelques années, les enfants de maternelle n'ont plus besoin d'avoir acquis la maîtrise de leurs sphincters pour être scolarisés. Cette tolérance a été instaurée sans que soient changées les exigences au niveau de l'aménagement des installations relatives aux soins d'hygiène et à celui du personnel chargé de dispenser ces soins. Nous en sommes toujours aux recommandations non contraignantes qui étaient en vigueur avant cette tolérance : « Il serait souhaitable que chaque école dispose d'une douche ».

    La famille

    Toute famille résidant en France est tenue d'instruire ou de faire instruire son enfant, âgé de 3 à 16 ans, soit chez elle, après accord de l'Éducation Nationale, et sous son contrôle, soit dans un établissement scolaire public ou privé. Les établissements scolaires publics sont gratuits pendant toute la durée de la scolarité obligatoire. Les frais occasionnés par les achats de consommables font l'objet d'une aide financière distribuée avant la rentrée scolaire, dès l'entrée à l'école élémentaire.

    La fréquentation des enfants en obligation scolaire se doit d'être régulière. Les absences injustifiées font l'objet d'un rappel qui peut aller jusqu'au signalement aux autorités légales citées plus haut lorsque des abus flagrants ont été constatés. Il est prévu dans le cadre légal que les familles défaillantes dans ce domaine soient encadrées et aidées à se conformer à la loi. Dans les faits, l'école déplore souvent un immobilisme ou une aide à la parentalité qui lui semble inefficace.

    En dehors du cadre de la fréquentation scolaire, les parents ont toute latitude pour organiser l'éducation de leurs enfants comme ils le souhaitent. Ce sont eux qui, en toute liberté, choisissent le mode de vie, les horaires, l'alimentation, les loisirs, l'éducation qui leur semblent le mieux convenir à l'idée d'une famille qu'ils se font ou qu'ils peuvent assumer. Tant que ces choix ne sont pas contraires à la santé physique et mentale de leur progéniture au point de faire l'objet d'un signalement, aucune mesure d'ordre scolaire ne peut être engagée.

    Chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées

    ♦ J'ai toujours trouvé risqué de laisser les familles s'introduire trop avant dans le périmètre scolaire.

    Tant que tout cela se passe bien, cela peut sembler très sympathique et fort bénéfique pour les enfants qui évoluent dans un univers de plus en plus large en continuant à respecter les mêmes règles, sous la houlette d'adultes responsables et tolérants, acceptant les petits travers des uns et des autres car convaincus que, malgré ces différences, le but recherché est le même..

    En ce premier quart de siècle trop mouvementé, au cours duquel, pour des raisons diverses et variées, l'institution scolaire et son personnel ont perdu quasiment tout le respect que lui accordait depuis plus de 100 ans la société française dans son ensemble, il peut encore arriver qu'il reste quelques rares lieux où cette coéducation heureuse existe. Dans ce cas, ce chapitre n'a pas d'intérêt et, en croisant les doigts quand même pour conjurer le malheur, nous pouvons passer au thème suivant.

    En revanche, s'il y a conflit, c'est très différent :

    → En cas de conflit général,  en raison de l'écrasante supériorité numérique des familles, il est bien évident que l'enseignant, ou même l'équipe enseignante, aura du mal à faire valoir sereinement ses arguments, d'autant que notre hiérarchie ne nous défend généralement pas immédiatement. Cette dernière pratique, en effet, depuis des décennies et avec talent, la pratique du « pas de vagues », y compris en conduisant au suicide ou en laissant s'organiser l'assassinat certains de ses employés !

    → Il peut en être de même lors de conflit de personnes entre une seule famille et un ou plusieurs enseignants. Ne recevant la plupart du temps aucun soutien hiérarchique, et aucune aide des services sociaux, inexistants, débordés ou trop optimistes, nous n'avons aucun intérêt à tenter d'éduquer cette famille au même titre que nous éduquons leur(s) enfant(s).

    → En conséquence, je suis d'avis que nous nous contentions d'exercer notre métier, en respectant scrupuleusement la loi française dans son ensemble, afin de ne pas prêter le flanc à quelque critique que ce soit.

    → Il est important que nous nous fassions accompagner au besoin d'un avocat que nous fourniront les assurances professionnelles.

    → Enfin, n'hésitons pas à déposer une main courante en cas de harcèlement ou d'agression physique ou verbale.

    Ce constat général m'amène à penser qu'il est important, dès l'inscription d'un élève, de soumettre aux familles un règlement intérieur qui permette à chacun de tenir son rôle sans empiéter sur celui de l'autre. Ce règlement que familles et enseignants auront signé servira toute l'année à éviter que les conflits naissent quant à la  présence de personnes étrangères au service dans l'enceinte scolaire.

    Après s'être expliqué sur les raisons de ces décisions (sécurité des enfants, respect de l'institution scolaire, passage du relais de responsabilité clair pour les enfants), le règlement devrait stipuler que  :

    ⇒ Les enseignants s'engagent à :

    • ouvrir l'accès à l'enceinte scolaire dix minutes avant l'horaire de début des classes pour accueillir les élèves
    • laisser un ou deux enseignants près de cet accès (y compris en maternelle)  pendant les dix minutes d'accueil afin de répondre éventuellement à une question brève ou réceptionner pour le transmettre un courrier ou un message pour un ou une de leurs collègues
    • faire en sorte que les enfants retournent dans leurs familles rapidement après l'horaire de fin des classes (nota bene : en fonction des locaux scolaires et de la météo, un enfant ne peut pas quitter sa salle de classe à l'heure de fin des classes et être, au même instant, au portail de l'école, convenablement habillé ).

    Les familles s'engagent à  : 

    • rester hors de (au choix) : l'enceinte scolaire / les bâtiments scolaires / les classes (nota bene : En revenant à l'accueil des enfants dans la cour, en usage pendant le XIXe et XXe siècle, on évite ces circulations ou agglomérations de parents qui vaquent à leur gré dans l'école et on permet de réduire un peu le poids de ces 10 minutes d'accueil sur le temps de travail contraint du reste de l'équipe)
    • informer le ou les enseignants présents à l'accueil des enfants de toute nouvelle susceptible d'intéresser son enseignant (santé, événement familial perturbant, changement d'habitude, etc.)
    • être à l'heure pour déposer et récupérer leur enfant (matin : entre ... h et ... h et entre ... h et ... h ; après-midi : entre ... h et ... h et entre ... h et ... h)
    • avertir l'école d'un retard exceptionnel en fin de demi-journée et, si possible, autoriser par écrit (SMS, mail) une personne majeure à récupérer l'enfant à  un horaire prévu par le présent règlement

    ♦ J'ai toujours trouvé utile de solliciter l'appui des familles pour nous assister lors de projets ponctuels

    Qu'un ou plusieurs parents d'élèves viennent participer à l'école à un atelier ou une séance d'apprentissage qui nécessite une surveillance renforcée, une aide adulte importante ou un savoir-faire particulier, voici une des idées les plus bénéfiques qui soient pour le bon déroulement de la scolarité des enfants et de la coéducation. Cette aide devient obligatoire lorsque l'école se déroule « hors les murs », afin de garantir la sécurité des déplacements et des activités.

    Généralement, tout se passe bien et chacun garde un excellent souvenir de ces activités.

    Cependant, comme nous sommes des êtres humains et non des clones, il arrive qu'intervenants extérieurs bénévoles et personnel de l'Éducation Nationale en service n'aient pas la même vision de cet encadrement. D'où la nécessité, dès l'inscription de l'enfant, puis à chaque rentrée scolaire, de soumettre par écrit aux familles ces quelques engagements :

    ⇒ Les enseignants informent que :

    • Dans le cadre d'un projet pédagogique conçu pour illustrer ou développer un ou plusieurs points des programmes scolaires,  ils sont dans la nécessité de recourir à des parents d'élèves pour les aider à assurer l'encadrement des enfants
    • Ils se réservent le droit de supprimer tout ou partie du projet dans le cas où, du fait de l'insuffisance de l'encadrement, la sécurité des enfants et/ou l'intérêt pédagogique du projet risquent d'être compromis.
    • Dans le cas où la présence de nombreux adultes permet l'organisation de groupes, aucun enfant ne sera placé dans le groupe encadré par un membre de sa famille, ceci afin de ne pas risquer de créer du ressentiment parmi les enfants.
    • Ils se réservent le droit de ne plus solliciter à l'avenir une personne qui, par son attitude, ses gestes, ses paroles, aura pris le risque d'exercer sur les enfants une mauvaise influence ou de les mettre en danger.

    Ils s'engagent à :

    • solliciter les familles suffisamment à l'avance pour leur permettre de s'organiser lorsque ce projet se déroulera à l'extérieur de l'enceinte scolaire et/ou qu'il inclura une partie du temps périscolaire
    • rappeler la date par mail ou SMS afin d'éviter les oublis que pourraient commettre les enfants dans leur rôle de transmission des documents
    • informer les parents accompagnateurs des buts de l'activité et de leur rôle dans le cadre de son bon déroulement

    Les parents accompagnateurs s'engagent à  : 

    • respecter le choix des enseignants quant au choix et à l'organisation du projet pédagogique
    • informer leur ou leurs enfants des modalités de l'organisation (un enfant n'est pas dans le groupe que dirige un membre de sa famille, l'enseignant reste le seul responsable du déroulement de l'activité)
    • adopter une attitude correcte devant les enfants, en surveillant particulièrement son langage et ses gestes
    • exercer une surveillance de tous les instants sans se laisser distraire

    ♦ mais j'ai toujours trouvé dangereux de compter sur eux pour assurer le quotidien des programmes scolaires

     Les épisodes de confinement (années scolaires 2019/2020, puis 2020/2021) a contraint l'école et les familles à s'adapter vaille que vaille à une situation qui sortait de l'ordinaire.

    Certains enseignants s'y sont découvert un talent de « programmateurs/auteurs/acteurs/vidéastes/j'en passe-et-des-meilleures » et ont envoyé dans les familles des plans de travail et activités qui leur semblaient très aboutis.

    Leur hiérarchie les a poussés dans ce sens, voyant peut-être dans cette dématérialisation de la salle de classe et cette délégation des tâches du quotidien, non seulement une manière peu coûteuse de résoudre les problèmes du remplacement des enseignants absents, mais aussi éventuellement, à long terme, une source d'économies non négligeables.

    Certaines familles ont joué le jeu parce qu'elles avaient le temps, les capacités  et le goût de la transmission des savoirs. D'autres n'ont pas pu. Parmi ces autres, certaines avaient aux yeux de l'enseignant de l'un de leurs enfants des raisons honorables alors que d'autres étaient des ... (tout ce que vous voulez de dépréciatif...).

    Parallèlement à ce problème, parmi les familles qui tentèrent de jouer le jeu, certaines furent très satisfaites du programme envoyé par les enseignants et y adhérèrent avec bonheur, trouvant dans ce type de coéducation le summum de la pédagogie.  

    D'autres, au contraire, bien que tout à fait décidées à collecter les documents et les faire lire/visionner/réaliser quotidiennement en famille à leur progéniture, se heurtèrent à toutes sortes de problèmes qui les découragèrent. C'était trop long ou trop court, trop difficile ou trop simple, trop précis ou trop approximatif, etc. Ils en conçurent un certain ressentiment qui a pu perdurer après la reprise des classes.

    Ces jugements de valeur étaient inévitables car nous nous trouvions dans le cas où enseignants et familles se partageaient le même pré, entendant, chacun de son côté, garder la main-mise sur l'organisation du temps des enfants dont ils s'attribuaient la responsabilité principale.

    Cette situation extraordinaire a été le révélateur d'un problème plus profond, qui existe depuis que, en 1881, un certain Ministre de l'Instruction Publique (c'était le nom de l'Éducation Nationale d'alors) décida que l'instruction des enfants (de 6 à 12 ans à l'époque) était obligatoire. Afin de rendre cela possible il annonça l'ouverture d'écoles publiques gratuites, dont il rémunérerait les enseignants, partout où il y avait au moins quelques enfants, pour toutes les familles qui ne souhaitaient pas transmettre cette instruction elles-mêmes ou par l'intermédiaire d'une école privée, confessionnelle ou non.

    Depuis cette date (et même avant), le problème est : « À qui appartiennent ces enfants ? ». Il en annonce un autre : « Du moment où la responsabilité est conjointe, l'une des parties a-t-elle un droit de prescription sur ce que fait l'autre partie pendant son propre temps de responsabilité ? »

    La réponse à ces deux questions a été donnée dans les deux premières parties de cet article et reprise ci-dessus : « Chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées ! »

    Pendant le temps scolaire, les parents qui ont fait le choix de l'école délèguent, théoriquement en toute confiance, la responsabilité de l'instruction et de l'éducation de leurs enfants à l'école qu'ils ont choisie (publique ou privée).

    En contre-partie, les enseignants n'empiètent pas sur la vie privée des familles, tant que celle-ci ne leur semble pas être répréhensible aux yeux de la Loi.

    Et pour que cette confiance perdure, continuons ci-dessous notre règlement :

    ⇒ Les enseignants s'engagent à :

    • informer dès la rentrée les familles des programmes scolaires et des contenus que leurs enfants devront acquérir au cours de l'année scolaire en cours
    • traiter pendant le temps de classe les programmes scolaires au plus près des attendus de fin d'année par la méthode qui leur semble la plus à même de convenir à cet objectif
    • choisir des méthodes qui permettront de ne pas contraindre au rattrapage des cours un enfant malade momentanément absent pour une courte durée et signaler aux parents les possibilités d'aide à la scolarité offertes par les assurances scolaires lors de longues périodes de maladie
    • au cours de ces apprentissages, ne jamais rien dire ou faire de contraire la liberté de conscience des familles
    • informer les familles des difficultés scolaires de leurs enfants, difficultés  que les enseignants s'emploient à traiter pendant le temps de classe
    • organiser toute procédure qui viserait à fournir l'aide nécessaire à un enfant en difficulté notable, en respectant au plus près les lois régissant la scolarité obligatoire
    • prendre en charge les tâches d'apprentissage, d'étude et d'entraînement pendant le temps de classe
    • hors temps scolaire, ne proposer aux familles que des tâches de révision courtes et simples, n'incluant pas de travail écrit (personnellement, avec l'accord des familles, et souvent à leur demande, parce qu'un enfant révise mieux en agissant qu'en récitant par cœur, j'ai toujours donné un peu de travail écrit  très simple et répétitif aux élèves de CM mais je n'ai jamais sanctionné un élève qui ne l'aurait pas fait).
    • prodiguer des conseils éducatifs aux familles qui en font la demande mais ne jamais s'ériger en prescripteur se substituant à l'autorité parentale ou aux représentants de la loi
    • afin de respecter les organisations du temps privé particulières à chaque famille, ne pas donner de travail supplémentaire pendant les périodes de vacances scolaires

    Les parents s'engagent à  : 

    • respecter les lois sur l'obligation scolaire (fréquentation régulière) et signaler toute absence de l'enfant au plus vite
    • mettre tout en œuvre pour que la santé de leur enfant soit compatible avec la charge physique et mentale d'une journée de classe (sommeil, alimentation, santé, hygiène, socialisation)
    • faire en sorte que leurs enfants soient convenablement équipés (habillement, matériel) pour leurs journées de classe
    • respecter le travail des enseignants et mettre tout en œuvre pour que leurs  enfants le respectent

    ♦ Enfin, pour terminer, il serait bon que des règles favorisant la confiance mutuelle fussent rappelées

    Si l'École n'avait qu'une tâche instructive, et la Famille uniquement une tâche éducative, peut-être que les relations entre ces deux institutions seraient plus simples (et encore) !

    Cependant, cela est très loin d'être le cas et nul ne peut démêler dans l'éducation qu'il a reçue laquelle de ces deux tâches a été le facteur principal de l'adulte qu'il est devenu.

    Dès la naissance de l'enfant, la Famille commence à l'instruire tout en l'éduquant et dès son premier jour de classe, l'École se doit de l'éduquer pour pouvoir l'instruire.

    Et c'est pour cela que tout est si compliqué !

    Il n'est déjà pas simple – et cela occasionne déjà pas mal de conflits, justifiés ou non ! – de régler d'un côté le cas de la meilleure façon d'enseigner le complément d'objet direct, les fractions et la guerre de Cent ans  et, de l'autre, les capacités à  dire bonjour, au revoir, merci et s'il te plaît, se moucher proprement et faire pipi dans un pot.

    Mais quand, en plus, l'école se demande pourquoi la famille du petit Timéo, qui ne parle pas en entrant à l'école, ne l'a pas instruit, n'est-ce pas plus ou moins justifié et si oui, jusqu'à quel point ? Et quand la petite Emma renverse régulièrement ses camarades dans la cour de récréation et que l'assurance des parents de ses petits camarades molestés demande des comptes à la famille, la famille est-elle en droit de se demander pourquoi son enseignant ne l'a pas éduquée à prendre garde à ses semblables lorsqu'elle est à l'école ?

    C'est pourquoi il me semble nécessaire de compléter notre règlement intérieur afin qu'il favorise, autant que faire se peut, la confiance mutuelle nécessaire à une atmosphère apaisée, seule favorable à l'établissement d'une coéducation sereine :

    ⇒ Les enseignants rappellent que :

    • ils sont responsables des enfants le matin de ... h à ... h et l'après-midi de ... h à ... h depuis l'entrée dans l'enceinte scolaire jusqu'à la sortie de l'enceinte scolaire
    • ils ne sont en aucun cas responsables des services périscolaires de garderie et de cantine, même si ceux-ci se déroulent dans l'enceinte scolaire. En conséquence, pour tout problème avec ces services, il convient de s'adresser à l'organisme gestionnaire (mairie ou SIVOS, dans le cas de l'école publique)
    • ils ont le devoir de signaler aux services compétents tout signe de maltraitance ou de carence éducative
    • ils n'ont aucun pouvoir pour recruter eux-mêmes des remplaçants en cas d'absence de professeurs
    • toute réclamation au sujet de l'équipement des locaux scolaires (hygiène, chauffage, sécurité) doit être adressée aux délégués de parents qui en feront part à l'organisme gestionnaire (mairie ou SIVOS, dans le cas de l'école publique) seul habilité à commander et faire réaliser les travaux nécessaires

    ⇒ Les enseignants s'engagent à :

    • surveiller le bon déroulement de la journée de classe des enfants, accueils, récréations et remises aux parents comprises,  notamment au niveau de la sécurité, de l'hygiène et de la santé (lavage des mains, habillage et déshabillage en fonction de la météo, passage aux sanitaires), en coopération avec le personnel communal en maternelle, et en fonction des installations disponibles (liste jointe).
    • appeler toute famille dont l'enfant présenterait des signes de maladie, fatigue excessive, afin qu'elle s'organise pour qu'il soit récupéré au plus vite
    • dans la limite des horaires dévolus aux rencontres avec les familles (... h / par an) et sans nuire à leurs propres obligations familiales, recevoir une famille qui en fait la demande en dehors des horaires scolaires pour l'informer sur les questions suivantes : scolarité de l'enfant, adaptation à l'institution scolaire, renseignements sur les aides à la scolarité, communication importante
    • organiser une réunion dans chaque classe pour présenter l'école, son règlement intérieur et les méthodes choisies par chaque enseignant pour éduquer et instruire les enfants qui lui sont confiés ; au cours de cette réunion, les attendus de fin d'année seront présentés aux familles
    • organiser des élections de représentants de parents d'élèves aux dates prévues par le Ministère de l'Éducation Nationale, faire savoir par voie d'affichage le nom des parents élus et programmer un conseil d'école par trimestre conformément à la loi
    • faire en sorte que les enfants qui leur sont confiés bénéficient de la protection sociale à laquelle leur statut de mineurs donne droit, y compris en signalant des difficultés récurrentes auprès des autorités compétentes comme leur statut le leur impose

    ⇒ Les parents s'engagent à :

    • respecter les lois sur la protection de l'enfance (santé, propreté, alimentation ...) et notamment ne pas confier à l'école la responsabilité d'un enfant dont l'état de santé ou de fatigue est momentanément incompatible avec la vie en collectivité
    • s'informer des possibilités du bâtiment scolaire en terme d'hygiène et de santé et ne pas incriminer les enseignants ou les ATSEM lorsqu'ils le trouvent inadapté
    • ne pas empiéter sur la vie privée des enseignants en demandant des rendez-vous à des horaires qu'ils n'aimeraient pas se voir imposer par leur employeur, un client, une administration, ...

    Voilà. Je crois que c'est tout. Mais il est possible que j'aie oublié quelque chose. Dans ce cas, n'hésitez pas à le signaler en commentaires, je verrai si je peux compléter.


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  • CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    Un grand merci à Sophie pour ses personnages !

    Au cours du Guide Pédagogique pour l'Étude de la Langue au CM (CM1 et CM2), vous rencontrerez des personnages qui complètent ceux que vos élèves ont peut-être appris à connaître pendant leurs années de Cycle 2 (CE1 et CE2).

    Le programme enrichi de CM que je propose et vers lequel vous pourrez trouver des liens en fin d'article va leur faire successivement rencontrer :

    De nouveaux déterminants :

    Après l'article, le déterminant (ou adjectif) possessif, le déterminant (ou adjectif) démonstratif et le déterminant (ou adjectif) numéral que vous trouverez sur le blog de Phi , voici :

    ♥ Le déterminant (ou adjectif) interrogatif :

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le déterminant (ou adjectif) exclamatif :

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le déterminant (ou adjectif) indéfini :

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    D'autres pronoms :

    ♥ Le pronom possessif :

    qui ramène tout à lui...

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le pronom démonstratif :

    qui montre du doigt...

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le pronom interrogatif :

    qui se pose beaucoup de questions...

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le pronom relatif :

    qui met en relation un nom ou un pronom avec une proposition qui le complète...

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    ♥ Le pronom indéfini :

    qui préfère rester discret sur la personne, l'animal ou la chose, abstraite ou concrète, qu'il remplace...

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    Une nouvelle fonction pour l'adjectif :

    ♥ apposé

    CM : Personnages de Phi pour l'EDL

    Ce matériel vous sera utile pour :

    Guides pédagogiques :

    CM1-CM2 : Étude de la langue (1) ; CM1-CM2 : Étude de la langue (2-3)

    Pour le CM1 :

    CM1 : Étude de la langue (1) ; CM1 : Étude de la langue (2)CM1 : Étude de la langue (3)

    Pour le CM2 :

     CM2 : Mathématiques et Étude de la langue


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  • Les signes opératoires en maternelle

    M. me demande :

    Bonjour Catherine,
    Je me demande pourquoi introduire les signes mathématiques +, - et = en GS et ce dès la 2ème période ? D'après l'Inspectrice, c'est à proscrire en maternelle car il s'agit d'un concept trop abstrait pour les élèves et les notions qu'ils sous tendent ne sont pas encore en place. J'aimerais donc en savoir plus sur le choix que vous faites dans votre méthode.Merci beaucoup ! 

    Et voici ma réponse :

    J'introduis ces signes en tant que « pictogrammes » plutôt que pour désigner une véritable abstraction mathématique.
    Ainsi, le signe + est abordé comme remplaçant de la conjonction de coordination et, le signe  est la traduction de l'expression j'en enlève, le signe = traduit l'expression c'est pareil que. Plus tard, lorsque les signes x et : apparaissent, les enfants ont compris le rôle opératoire des signes mathématiques et aucun n'est dérouté par leur emploi.

    Je sais qu'actuellement, c'est une idée qui n'a pas très bonne presse. Mais, si nous nous tournons vers un passé très récent, entre les années 1990 et 2015, dans certaines circonscriptions et certains instituts de formation des maîtres, dire à un enfant de cinq à sept ou même huit ans que la lettre A traduisait (souvent) le son [a], la lettre B, le son [b] et ainsi de suite était complètement prohibé, au prétexte que c'était faux puisqu'il existait des mots comme aimer, autre, eau, main, plomb dans lesquels ces lettres n'obéissaient pas à la règle que nous, pauvres Béotiens, nous apprêtions à apprendre à nos élèves. Il était même de notoriété publique que c'était cet apprentissage qui avait rendu les élèves français totalement illettrés pendant une bonne centaine d'années ! 

    Mais je sais aussi que, comme cette idée loufoque qui a pourtant été unanimement partagée par la totalité de la hiérarchie de l'Éducation Nationale, et corroborée par l'unanimité des chercheurs en Sciences de l'Éducation, cette contre-vérité au sujet des signes opératoires disparaîtra sans doute un jour.

    Et comme mes petits élèves de GS ont su pendant des années transformer peu à peu la lecture de la phrase mathématique 5 + 3 = 8, de « Cinq et trois, c'est la même chose que 8. » en « Cinq plus trois égal huit. », je continue à leur proposer dès le mois de décembre les signes + et =, qu'ils savent reproduire beaucoup plus facilement que et, j'en enlève, c'est pareil que.

    C'est cependant une idée que je garde pour moi et pour les personnes qui s'intéressent à ce que je fais et tentent de l'appliquer dans leur classe, sans préjugés. Je sais trop bien que, depuis les années 1990, la « base » n'a pas bonne presse dans notre hiérarchie qui préfère manier des concepts savants et mener des enquêtes dont les résultats sont priés d'obéir par avance aux théories qu'elles sont censées corroborer plutôt que constater des faits concrets sur le terrain.

    Il est donc totalement inutile à mon avis de contrarier votre IEN sur ce point, vous ne gagnerez que son mépris ou pire sa rancune. En revanche, le jour où un chercheur imposera au ministère des programmes de GS où on conseillera aux enseignants de se servir de pictogrammes simples, tels que +, , =, x, : et même / pour traduire le résultat de leurs recherches (4 + 2 = 6 ; 6 - 3 = 3 ; 2 x 2 = 4 ; 8 : 2 =  4, ½ de 10 = 5), vous aurez la joie secrète de sourire intérieurement en pensant aux doctes conseils de votre IEN en décembre 2023...

    Passez une bonne dernière semaine et de belles fêtes de fin d'année !


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