• Dormez, bonnes gens, dormez[1] !
    Tout va bien.
    Ne vous souciez de rien,
    Nous sommes là et nous veillons.

    Les nouveaux rythmes ?... Tout va bien.

    Notre campagne nationale (ou encore ) a été diffusée à des millions d’exemplaires grâce aux mairies et aux écoles, contactées par notre service «Management et Publicité ». Les consommateurs d’école sont donc rassurés.

    Que cette campagne publicitaire sur papier glacé ait coûté quelques deniers à l’État est de peu d’importance. Il convenait de rassurer les gens par des arguments chocs après l’effet désastreux provoqué par quelques remous syndicaux, municipaux ou familiaux. Cet argent est de l’argent judicieusement mis au service de notre image.

    Notre effort d’économies se portera ailleurs. Nous avons supprimé des aides à quelques associations dont le travail pédagogique de fourmis ne correspond pas à l’accroche médiatique que nous voulons donner à notre effort de refondation. Nous recrutons grâce à Pôle Emploi des professeurs à 9,53 € de l’heure. Nous laissons démissionner les professeurs stagiaires et les contactons ensuite pour les recruter comme contractuels plutôt que de charger la barque de fonctionnaires d’État coûteux et peut-être bientôt inutiles ou difficiles à reclasser !

    Dormez, bonnes gens, dormez.
    Tout va bien.

    Dans les circonscriptions, les IEN sont chargés de bercer de bonnes paroles les directeurs d’école sur ce sujet. Tout va bien. Ils expliquent, doucement et calmement, le soir après la classe, lorsque leurs directeurs sont apaisés :

    « Après cette conquête des cinq matinées consécutives, nous irons encore plus loin bientôt. Il s’agit bien de mieux répartir les vingt-quatre heures d’école hebdomadaires en allégeant encore la journée, non pas de l’enfant, mais de l’élève, comprenez-vous.

    Les TAP, ce n’est pas le problème des enseignants[2]. Vous devez vous concentrer sur votre temps à vous, celui de la concertation, des conseils de cycles et de maîtres, celui de la formation continue, à domicile grâce aux FOAD[3] ou en présentiel (sic), grâce nos conseillers pédagogiques, dévoués et compétents.

    Vous devez aussi organiser les APC[4]. Cette année, nous ferons dans la souplesse. Chaque école est autonome et responsable. Elle peut choisir son mode de fonctionnement et le public qu’elle souhaite complémenter : soutien scolaire en direction des élèves à difficultés persistantes, aide au travail personnalisé afin de régler les problèmes méthodologiques, actions inscrites au projet d’école en direction de groupes restreints sans indication de nombre. Nous souhaitons privilégier au maximum l’autonomie et la responsabilité des établissements et laisser chaque équipe exercer cette autonomie et cette responsabilité comme elle l’entend. Le temps globalisé est de 36 heures et chacun les utilise au moment où il le juge pertinent selon ses élèves et ses projets. »

     

    Dormez, bonnes gens, dormez.
    Tout va bien. Ne vous souciez de rien.
    Faites ce que bon vous semble.
    Nous sommes là et nous vous approuvons.

    Les chevaliers du guet

    L’offre d’enseignement ?
    Les contenus de l’enseignement primaire…
    le programme scolaire, comme on disait autrefois ?
    Tout va bien.

    Dans la première quinzaine d’octobre, les professeurs des écoles exerçant actuellement en classe maternelle auront droit à une demi-journée banalisée pour se pencher sur le projet de programme de maternelle. Pendant ce temps, les professeurs des écoles affectés à ce jour en classe élémentaire s’intéresseront au projet de nouveau Socle, actuellement en cours de réécriture, à la demande de notre nouveau ministre, Mme Vallaud-Belkacem. Le fait qu’elle soit nouvelle ne change rien, sous la quatrième République, les gouvernements changeaient tout le temps et tout allait très bien, n’est-ce pas. Cela n’empêche en rien la continuité. 

    Nous sommes ravis de voir que personne, dans une salle de 68 directeurs d’école, n’a bondi à l’annonce discrète d’un futur corps des professeurs des écoles de maternelle et d’un autre de professeurs des écoles d’élémentaire. Cela prouve que nous veillons bien et que nos berceuses commencent à porter leurs fruits.
    Notre rapporteur, Mme Doublecasquette, croit même avoir entendu que les « partenaires municipaux en école maternelle » pourraient être associés à cette lecture du projet de programme, mais à ce moment-là, elle s’étouffait d’indignation, toute seule dans son petit coin. Peut-être ses oreilles lui ont-elles joué un sale tour ? C’est un sujet assez réfractaire à l’hypnose, il convient de se méfier de ce qu’elle raconte.

    Pour faire passer la potion, nous avons aussi prévu de parler dans la foulée de la consultation au sujet du programme d’Enseignement Morale et Civique. Nous savons que, confrontés aux publics que nous avons voulu nouveaux et décomplexés et que nous les avons convaincus de considérer comme des individus uniques et incomparables, nos personnels sont soumis à des risques psychosociaux importants. Ils seront ravis de savoir que, dans notre grande bonté et notre grande prévoyance, nous leur avons concocté un programme qui va tout régler !
    Et puis, ce programme est d’une importance capitale puisqu’il contribue à une nouvelle façon d’enseigner, plus conforme à celle prônée par l’OCDE qui substitue l’acquisition de compétences affectives[5], sociales et professionnelles à l’enseignement traditionnel, basé sur la transmission de connaissances et de capacités isolées…  

    Dormez, bonnes gens, dormez. Nous veillons.

    Toujours en ce début d’année enfin, les professeurs des écoles affectés cette année scolaire sur une classe de CM2 rejoindront s’ils le souhaitent leurs collègues du collège de secteur pour échanger sur le projet de « parcours éducatif et culturel » particulier à leur bassin scolaire. Ils mettront en œuvre un programme d’action en toute autonomie et responsabilité sous la houlette du chef d’établissement de ce collège.
    Cette consultation se fera sur le temps d’animations pédagogiques, chaque établissement secondaire étant autonome dans le choix des dates et des thèmes abordés. Les professeurs des écoles se rattacheront en toute autonomie au projet de leur secteur aux dates qui leur seront communiquées ultérieurement.
    Les nouveaux cycles se mettent en place, discrètement, l’air de rien, avant même que les projets de programmes n’aient été soumis à la consultation. L’autonomie des établissements aussi et les mauvais esprits voient déjà se dessiner la future carte des Établissements Publics Locaux d’Enseignement[6].

    Dormez, bonnes gens, dormez. Tout va bien.

    Les chevaliers du guet

    Plus tard dans l’année, les remontées des consultations ayant été « moulinées » au niveau national, il conviendra de faire de même au sujet des programmes de l’école élémentaire qui, d’ici là, seront écrits. Cela ne concernera bien entendu que les professeurs des écoles élémentaires puisque ceux d’écoles maternelles devront alors s’imprégner correctement du projet définitif de programme qu’ils devront appliquer dès la rentrée de septembre 2015. Les conseils écoles/collège continueront en élaborant les parcours artistiques et culturels de leur secteur.

    Tout est prévu, tout est sous contrôle.

    De nouveaux sigles vont apparaître en ASH à destination des élèves à difficultés scolaires persistantes sans traitement médical particulier. On vous en dira bientôt plus.
    Actuellement, la Conférence Nationale sur l’Évaluation planche sur de nouvelles procédures d’évaluation du système scolaire plus en accord avec le Socle Commun de Compétences. On vous en dira bientôt plus.

    Les chevaliers du guet

    Dormez, bonnes gens, dormez.
    La situation est sous contrôle.

    Il ne nous reste plus à vous parler de la formation.
    Passons sur la formation initiale qui ne vous concerne que très peu[7] .
    Intéressons-nous plutôt à la Formation Continue. Commencez par les FOAD, continuez par les groupes de travail, finissez par les animations pédagogiques traditionnelles. Les thèmes ont été choisis par l’équipe de circonscription. Il n’y a plus de grands-messes où un chercheur en Sciences de l’Éducation venait prêcher la bonne parole… On ne fait surtout pas appel aux professeurs des écoles sur le terrain, même si ceux-ci ont gentiment proposé leur offre largement à temps.[8]

    Les chevaliers du guet

    En revanche, et c’est très important étant donné la somme d’injonctions paradoxales que notre programme de veille et de soutien comprend, une animation pédagogique sur les risques psychosociaux sera proposée vers le mois de mai à un public désigné, sans doute parmi ceux qui n’auront pas pu résister aux pressions des élèves à difficultés persistantes, à celles des familles ou des mairies encouragées à exercer pleinement et en toute autonomie et responsabilité leur partie dans l’entreprise de coéducation, pilier central du Socle ou à celle d’une administration folle qui s’acharne à défoncer ce qu’elle prétend refonder.

    Dormez, bonnes gens, dormez.
    Tout va bien.
    Nous sommes là et nous démolissons votre fonction,
    Pas à pas, sereinement et à bas bruit.

    Pendant ce temps-là, au GRIP, des collègues écrivent des programmes ambitieux, écrivent des manuels scolaires et des livres du maître. Ils aimeraient aussi proposer des formations pédagogiques à distance ou directement sur le terrain. Pour cela, il faudrait que les moyens leur soient offerts de faire leurs preuves. Ils demandent bien moins qu’une campagne publicitaire avec affiches, affichettes et spots vidéo et ils sont bien plus efficaces. Qu’on se le dise !

    Les chevaliers du guet

    Merci à Phi et Claire de Bulle pour leurs documents illustrés.

    [1] Coluche aurait plutôt dit : « Circulez, y’a rien à voir ! »

    [2] Tiens, tiens… Et le PEdT alors ? On nous en a rebattu les oreilles en 2013 et on l’occulte en 2014… Bizarre.

    [3] En cherchant un lien pour expliquer aux non-initiés l’immense avancée technologique de la Formation Ouverte ou à Distance), figurez-vous que j’ai découvert à quel point ce secteur était porteur économiquement ! Mon Dieu, que je suis naïve… Je croyais juste que c’était pour éviter de nous payer des frais de déplacements !

    [4] Activités Pédagogiques Complémentaires, 36 heures annuelles en plus des heures de classe.

    [5] Si, si, ces compétences ont bien été citées dans cet ordre par un IEN, pendant une réunion de directeurs. Il a même souligné ce choix en parlant d’individu global ayant besoin de sûreté affective pour progresser socialement puis « scolairement » afin d’être capable de s’adapter professionnellement.

    [6] EPLE

    [7] Sauf tous ceux qui attendent un poste fixe et qui n’ont rien à se mettre sous la dent. Tous les postes vacants ou presque sont réservés à des PES, et M2A, cette année, qui viendront, ou pas, selon que l’Éducation Nationale les aura bien préparés, ou pas, à ce qui les attend dans la réalité vraie du terrain réel, bien loin des campagnes publicitaires sur papier glacé grand format !

    [8] J’avais personnellement contacté l’IEN en juin 2014 pour lui proposer deux animations pédagogiques : l’une sur l’histoire des méthodes de lecture à l’école primaire depuis 1881, l’autre sur les différentes approches possibles pour découvrir le code alphabétique. Il avait eu l’air très intéressé, surtout par la première, il faut le dire.
    Mais, sans jamais avoir daigné recevoir son président, les deux précédents ministres de l’Éducation Nationale ont d’abord réduit la subvention du GRIP avant de finalement la supprimer. Nous sommes sans doute trop novateurs et trop désireux d’égalité des chances pour être compris par eux.
    Souhaitons que notre nouvelle ministre accepte notre main tendue et réalise à quel point nous sommes soucieux d’offrir à chaque élève, quels que soient ses origines et son parcours, un enseignement riche, ouvert et respectueux de ses capacités.


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  • Saine lecture

    Un article de l'ami Loys, le chantre de la vie moderne et de ses idioties :

    In coda venenum ?


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  • Dessiner pour devenir intelligent.

    Au moment où certains se demandent comment l'enseignement a pu devenir aussi nul, d'autres choisissent de chercher des solutions pour que l'École et ses professeurs décident d'exalter l'intelligence.
    Parallèlement, d'autres encore préparent les outils qui, en classe, mettront à l'honneur des activités capables d'enrichir la réflexion de nos élèves par la pratique.

    Il me semble important de présenter plutôt ceux qui donnent des outils et militent pour l'intelligence en action.

    L'article de Pierre Jacolino est tellement riche que j'ai envie de vous le distiller par petites doses additionnées de quelques commentaires comme je l'avais fait pour l'article d'Henri Canac (le début, deuxième partie , quatrième partie , cinquième partie, sixième partie, septième partie, huitième et dernière partie).

    J'espère ne pas trop espacer les articles même si, pour le moment, la matinée du mercredi, pendant laquelle je préparais ma classe de façon à libérer le week-end pour ce blog me manque encore beaucoup... Et ce ne sont pas les 30 minutes gagnées chaque soir qui vont me permettre de caser le boulot efficace qu'on peut faire en trois heures consacrées uniquement à cela.

    Pour commencer, parce que c'est important même si je n'ai aucun commentaire à faire, l'introduction.
    Elle nous apprend que le dessin a progressivement perdu à l'école primaire, surtout en élémentaire mais aussi en maternelle, la place que les fondateurs de l'École lui avaient réservée.

    Le dessin, une matière d'avenir

    Introduction

    Parler de la place du dessin dans les programmes d'enseignement du primaire, c'est faire l'histoire d'une destitution.

    Si autrefois le dessin était un intitulé majeur des programmes, il n'est aujourd'hui qu'une composante parmi d'autres des ''arts visuels'', successeurs des ''arts plastiques'', qui avaient eux-mêmes pris la place du dessin à la fin des années 60. Depuis 2008, dessin, modelage, photo, vidéo et musique sont même rassemblés dans une section intitulée ''Pratiques artistiques et histoire des arts''. Le dessin n'est mentionné ailleurs que dans les programmes de maternelle, dans la partie ''Découverte du monde'', comme mode de représentation du réel. Seuls les programmes de 2002 auront redonné au dessin une place importante.

    Ainsi, on constate un recul de la place du dessin dans les programmes, à la fois dans les activités artistiques, où il se fait concurrencer par d'autres formes d'arts et par des objectifs proches de ceux de l'action culturelle, mais aussi dans les autres domaines, où il ne reste un instrument relativement privilégié qu'en maternelle. Le contraste est grand avec les programmes du début du XXe siècle, où le dessin avait une place autrement plus importante, ne serait-ce que dans son rapport avec les mathématiques et la géométrie.

    On peut dater de la fin des années 60 la disparition relative du dessin. Le désir d'intégrer les formes d'expression modernes comme la photo et la vidéo, son image persistante d'''académisme'', le sentiment qu'il était nécessaire d'enseigner des formes d'arts contemporaines, où le dessin avait une moindre importance, la naissance du concept d'''action culturelle'', puis ''socio-culturelle''1, tout cela explique que le dessin ait perdu sa prééminence.

    Pourtant, il ne faudrait pas penser que la période précédente fut unanime dans l'usage et même la nature de cette pratique. Des débats féroces eurent lieu entre les partisans des méthodes géométriques, du dessin d'observation, du dessin libre ou imposé. Cependant, nul ne songeait à remettre en cause ses bienfaits éducatifs.

    1http://doc.sciencespo-lyon.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/Cyberdocs/MFE2001/valetteae/these_body.html

    Donc, on s'écharpait bien un peu, à l'intérieur, pour savoir comment il convenait d'apprendre à dessiner aux élèves. Mais c'est de l'extérieur que sont venues les dévalorisations successives critiquant l'académisme figé mais ne profitant pas des éloges faites au dessin libre par Freinet et consorts pour ne pas décider de jeter le bébé avec l'eau du bain :

    Comme le montre mon rapide inventaire des raisons de l'abandon du dessin, c'est de l'extérieur que le dessin fut le plus contesté. Les débats internes ne semblent pas avoir été suffisamment fondamentaux pour provoquer cette marginalisation. Les programmes de 1909, repris par ceux de 1923, mettent un point final au débat initié au XIXe par MM. Guillaume et Ravaisson1. Les textes de Gaston Quénioux entérinent la victoire du second, en en modérant les excès ''académiques''. Dès 1909, tous les types de dessins sont présents dans les programmes : ''à vue'' ou ''de mémoire'', ''géométral'' ou ''d'ornementation''.

    Seuls les textes de Freinet alimentent à nouveau le débat, mais à la marge de l’Éducation nationale. Pour autant, la nouveauté du ''dessin libre'' ne doit pas être surévaluée. Elle s'inscrit dans la continuité de la ''méthode intuitive'' de Quénioux, s'en distinguant surtout par le refus de tout thème imposé : expressivité, refus des contraintes trop fortes, attitudes bienveillantes quant aux initiatives représentatives et techniques de l'enfant, tout cela établit une parenté assez forte entre les deux meilleurs ennemis que sont Freinet et l'école publique de son temps. Quoi qu'il en soit, les réformes programmatiques des années 60 ne suivent pas Freinet dans son éloge du dessin, puisque sa place décroît dans les programmes du primaire d'après 1945.

    Il est donc permis de faire un retour en arrière dans la réflexion sur l'usage du dessin à l'école primaire, toutes les critiques qui lui ont été faites n'étant pas essentiellement pédagogiques. Contre une tendance à placer l'école à la traîne des évolutions sociales et culturelles, il faut placer les considérations proprement éducatives au centre des choix programmatiques, et se demander ce qu'il est important de savoir faire à 5, 6, 8 ou 11 ans, ce qui a le plus grand rendement pédagogique.

    1Guillaume défendait une progression partant du trait géométrique pour arriver à la forme. Ravaisson préconisait de partir directement de la représentation du corps humain.

    Ces quelques repères historiques posés, quelques mots expliquant comment on peut qualifier le dessin de "moyen de représentation et d'expression majeur chez les jeunes enfants".

    Si l'on part de l'usage non scolaire du dessin par les enfants, il faut constater qu'il est, avec le langage, un des premiers moyens de représenter le monde. Les enfants l'utilisent de manière très fréquente, au même titre que l'imitation, le mime, les jeux de construction et le modelage. Tous ces moyens de représentation, qui sont aussi des jeux, doivent être développés pour eux-mêmes dès la maternelle.

    Mais si les concepteurs de programmes du début du XXe siècle n'ignoraient pas l'importance du modelage, ils n'en intitulaient pas moins ''dessin'' cette partie des programmes. Cette prééminence venait sans doute d'héritage académique, où le dessin occupait une place à part dans la formation des futurs artistes.

    Mais il est possible de défendre autrement cette place d'honneur, en rappelant l'extrême plasticité représentative du dessin. En dessinant, on peut tout représenter : les textures, le relief, les bâtiments, les objets naturels, les êtres vivants, les paysages, etc. Ce n'est pas le cas du modelage ni du mime, qui ne reproduisent qu'un nombre limité d'éléments. En outre, le dessin est un moyen de représentation économique : il demande peu de matériau, mais aussi peu d'énergie pour aboutir à un résultat parfois impressionnant. C'est sans doute ce qui séduit les enfants, pour qui le dessin est une activité parfois quotidienne, et susceptible d'être très rapidement pratiquée de manière autonome. Comme pour le chant, l'omniprésence du dessin chez l'enfant hors de l'école le rend incontournable à l'intérieur de l'école, contrairement à d'autres arts visuels, dont la mise en œuvre est plus contraignante et le résultat plus limité.

    Il serait fastidieux de faire la liste détaillée des bienfaits éducatifs du dessin : apprentissage du soin, exercice de la main, éducation du regard, culture de l'imagination, expression de soi et de son rapport au monde, plaisir de la création... Il s'agit avant tout pour moi de montrer l'intérêt d'un enseignement simultané des différents type de dessin, dans leurs rapports réciproques, mais aussi dans les rapports qu'ils entretiennent avec les autres disciplines scolaires. Le dessin, dans les petites classes comme dans les plus grandes, doit reprendre la place centrale qui lui revient en tant que moyen de représentation et d'expression majeur chez les jeunes enfants.

    Dès que possible, je continue de vous exposer ce long article. Les impatients le découvriront dans son intégralité ici : Plaidoyer pour le dessin, une discipline d'avenir.

     


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  • Plagiat assumé

    Sur son blog, mon amie Sophie Wiktor nous a mis en ligne une superbe progression d'Arts Visuels ou même le début du cycle 3.

    Comme la poésie que j'ai donnée à mes élèves ne correspondait pas à celle qu'elle a choisie pour sa classe, j'ai très succinctement adapté son travail afin qu'il s'adapte avec une version tronquée du poème de Verlaine, Impression fausse.
    Le mien sera moins intéressant parce qu'il ne sera pas question de symétrie mais le travail sur les à-plats de couleur et la technique du coloriage au crayon de couleur est respecté.

    Pour les amateurs de souris plutôt que de papillons, le voici :

    Télécharger « Arts Visuels S2 Réaliser des à-plats aux crayons de couleur.pdf »

    Et surtout que cela ne vous empêche pas d'aller visiter  Le journal de bord d'une toute petite maîtresse !


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