• MInute de silence Merci à Jack Koch pour son illustration.

    Et si le plus bel hommage à rendre aux victimes de cette barbarie, c'était de leur montrer que les petits enfants vivent en sécurité, loin de la rumeur effrayante du monde ?
    Dans ma classe, je répondrai aux éventuelles questions et puis, vite, bien vite, je laisserai mes petits, trop petits Duduches jouer dans la cour des p'tits, loin, bien loin du monde des adultes et de ses atrocités.

    Ni minute de silence,
    ni "dessin en la mémoire de"...
    Laissons en paix les petits enfants.


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  • Respect !

    Respect !

    Respect !

    Respect !

    Tristesse

    Tristesse


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  • Littérature... oui, mais laquelle ?

    Sujet bien souvent évoqué sur les forums, avec pertes et fracas...

    Qu'elle est séduisante la littérature de jeunesse ! Que son plumage est brillant et comme il nous fait supposer que son ramage, bien sûr, résonnera tels les musettes et les hautbois de la chanson dans l'esprit éveillé de nos petits d'hommes !

    En revanche, comme ils nous paraissent tristes et poussiéreux, les livres de lecture de nos parents et grands-parents avec leurs extraits choisis, leurs auteurs morts depuis bien longtemps, leurs pauvres illustrations en noir et blanc...

    Cependant, lisons ce que nous raconte Michel Onfray sur son site officiel et laissons-nous aller à imaginer...

    Littérature... oui, mais laquelle ?

    Ce serait une série de livres de lecture, gradués de la fin du Cours Préparatoire jusqu'au CM2, remplis d'extraits d'œuvres des meilleurs auteurs, venus de tous les horizons, illustrés par de grands illustrateurs, complétés de photos et de reproductions de tableaux.
    Comme dans les livres de notre enfance, chaque extrait serait accompagné d'une liste de vocabulaire et de questions portant sur le sens explicite de l'histoire puis sur les inférences à faire pour mieux en comprendre le déroulement caché.
    On pourrait aussi imaginer des groupements thématiques hebdomadaires ou par quinzaine[1]. Ceux-ci pourraient même parfois coller aux programmes de géographie, d'histoire ou de sciences et techniques et permettre à nos collègues d'avoir matière à une interdisciplinarité bien comprise.
    La cinquième matinée rétablie récemment pourrait être consacrée à la lecture d'extraits jalonnant une œuvre nouvelle lors de chacune des cinq périodes de l'année scolaire. Cela permettrait ainsi à nos élèves de suivre la progression de l'intrigue et d'en avoir une vue générale adaptée à leurs capacités de lecteurs à moins que le choix ne soit fait de consacrer chaque quinzaine de classe à une œuvre ou un auteur différents...

    Nos collègues rédacteurs de ces livres de lecture d'autrefois ont bien réussi à imprégner durablement des milliers d'enfants devenus ouvriers agricoles, maçons, ménagères, institutrices, dentistes, philosophes ou ministres avec les faibles moyens de transmission qu'ils avaient[2].
    Ce serait bien le diable si, avec tous les moyens d'organisation et de reproduction dont nous bénéficions, nous n'étions pas capables de produire un outil numérique adapté permettant à tous nos collègues de personnaliser en deux ou trois clics  un manuel de lecture pour leur classe...

    Chiches ?

    Littérature... oui, mais laquelle ?

    [1] Je raisonne dans le cadre d’un moment quotidien de lecture collective, avec lecture à haute voix d’un extrait différent chaque jour, suivi d’un exercice collectif de compréhension de texte.

    [2] Un bête volume de 100 à 200 pages reliées dans un ordre et un seul, illustré en noir et blanc, et traînant de cartables en cartables des années durant.


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  • Échec scolaire : nouvelles du front

    Hier soir, grand-messe spéciale dirlos sur l'échec scolaire. On avance, on avance !

    Comme on ne savait pas trop quoi faire avec cette pléthore de dys-quelque-chose et les troubles-de-l'attention qui emplissent écoles, collèges et lycées, l'Éducation Nationale a pris le taureau par les cornes, de front !
    Les PPRE[1], ce n'est pas pour ces élèves-là, car c'est réservé à la difficulté ponctuelle (en gros, à offrir un petit coup de pouce momentané à un enfant qui a plus de peine que ses camarades à passer un cap). Et comme eux, tout le monde sait que c'est du long cours qui ne se réglera pas à l'école, n'est-ce pas...
    Les PAI[2], ce n'est pas non plus pour eux parce que cela peut justifier une demande d'AVS et les AVS, ça coûte des sous et ça ne sert à rien puisque ça n'a pas de formation spécialisée en dys-quelque-chose. On s'est même rendu compte en haut lieu que les gamins se reposaient sur leur AVS et ne fichaient plus rien, considérant que leur statut leur donnait le privilège de faire bosser l'AVS à leur place.

    Alors, Projet d'Accompagnement Personnalisé ! On monte une usine à gaz pas possible, avec les parents, les spécialistes qui suivent le petit, le médecin scolaire et hop !... Il a son PAP par lequel il signe, lui-même... de son sang... Non, j'rigole !
    Pas de son sang quand même, juste avec un stylo... J'ai oublié de demander si on pouvait tenir la main des dyspraxiques et fournir un modèle aux dysorthographiques, tiens ! Zut, il va falloir que je revienne en deuxième semaine !
    Ou alors tant pis, je mourrai idiote. De toute façon, cela m'a toujours paru particulièrement pervers et cruel, l'idée selon laquelle des adultes, dont certains extrêmement diplômés - un pédopsychiatre ou un neurologue, ça va chercher dans les Bac+Combien ?... - signent un contrat avec un mineur de 15 ans et même beaucoup moins, le rendant responsable à égalité avec eux de l'échec de leurs essais thérapeutiques et pédagogiques !

    Échec scolaire : nouvelles du front

    Voilà, pour le PAP, c'est plié ! À l'issue de cette signature de contrat, le médecin scolaire donne à l'instit ou aux profs une liste longue comme le bras d'un orang-outang de recommandations allant de l'écriture en Comic sans MS (ah vous voyez, mes détracteurs, je fais ça pour les dys, moi. Pas parce que j'ai 8 ans d'âge mental) à l'autorisation de se balader dans la classe pour aller titiller les copains, euh non, pour se détendre car la station assise est incompatible avec ses troubles de l'attention.

    Échec scolaire : nouvelles du front
    Merci à Sophie Borgnet !

    Après, si ça devient trop insupportable pour tout le monde et que le péquélet est non seulement complètement noyé avec des enfants n'ayant ni ses difficultés scolaires, ni son immaturité ou qu'au contraire, il commence à devenir violent et qu'il constitue un danger pour ses copains, vous avez... l'IP ! L'information préoccupante signalée aux services sociaux ! L'enfance en danger ! Eh oui !
    Et sur qui ça va retomber tout ça ? Sur le pauvre instit qui n'aura pas su mettre en place la différenciation nécessaire et laisser Péquélet vivoter tranquillement pendant qu'il faisait classe aux 25 à 30 autres, dont peut-être cinq ou six autres Péquélet, souffrant d'autres troubles des apprentissages résolus par une signature en bas d'un contrat PAP !

    Après, il restait le cas du redoublement. Grâce aux PAP pour les cas lourds, aux PPRE pour les cas plus légers, il devient inutile, ou presque.
    On attend toujours paraît-il les cas où ils seront encore autorisés. Cela restera très très exceptionnel.
    Peut-être est-ce à l'école de réduire ses prétentions pour que les enfants à risques puissent suivre sans tomber dans l'échec scolaire. On connaît les années à haut risque : la GS et le CP pour la lecture, l'écriture et le calcul (l'épidémie de dyscalculiques n'a pas encore atteint notre département, quelle veine) puis le CE1 pour le passage à l'abstraction !

    Une idiote (moi) a alors émis l'hypothèse de l'immaturité et cela a permis d'embrayer sur l'arme de choc qui réglera tout à partir de la rentrée 2016 : les NOUVEAUX CYCLES !
    Bon sang mais c'est bien sûr ! Si on ne commence à s'intéresser à l'apprentissage des bases simples de l'écriture, de la lecture et du calcul qu'avec des enfants ayant tous entre 5 ans 9 mois et 6 ans 8 mois (début de CP) et qu'on leur laisse pour finaliser leur projet jusqu'à la fin du CE2, on va encore arriver en grappiller un bon petit pourcentage (tous ceux qui jusqu'à maintenant s'en sortaient avec un an de retard).

    Là, j'ai explosé en disant que même pas, puisqu'on avait baptisé le cycle suivant (CM1, CM2, 6e), cycle de CONSOLIDATION, on pourrait se glorifier d'avoir à l'issue de leur onzième année, presque 100 % d'élèves sachant lire comme on sait normalement lire actuellement à l'issue du CE1. Quant au cycle des APPROFONDISSEMENTS qui se termine pour le moment à la fin du CM2, il sera repoussé aux classes de 5e, 4e et 3e. Comme ça, au moins, nous n'aurions plus rien à nous reprocher !

    Il était 18 h 30, la réunion était finie. On avait un tout petit instant évoqué les signes avant-coureurs, les problèmes de conscience phonologique, le manque criant de vocabulaire, les difficultés à passer du concret à l'abstrait, mais pour les évacuer tout aussi vite en parlant de différenciation, de projet personnalisé.
    On ne remettait en question les programmes scolaires que pour tout décaler d'un an au début et de quatre à la fin !

    Quant aux méthodes qui, malgré trois à quatre années de scolarisation en maternelle, précipitent dans l'échec tous les enfants auxquels les familles ne peuvent assurer un lexique riche et une découverte aisée des sonorités de la langue, quant à celles qui font passer plus de temps à découper des étiquettes et à les déplacer sur le tableau de la classe qu'à observer, comprendre et utiliser à bon escient le langage écrit, qu'il soit basé sur l'alphabet ou sur les chiffres qui composent notre numération décimale, il n'en a même pas été question.
    Je dirais même que cet aspect du problème a été très soigneusement occulté. La faute, parce qu'il s'agit bien d'une faute, en revient à l'enfant. La preuve, c'est qu'on lui aménage une case particulière dans laquelle on le place provisoirement (PPRE) ou plus durablement (PAP). Du moment où il met un pied là-dedans, il devient "élève présentant un trouble momentané ou durable des apprentissages tels qu'ils sont proposés actuellement". Il s'adapte ou il crève...

    Échec scolaire : nouvelles du front

    On ne cherche même pas à savoir pourquoi certaines écoles, certaines classes, certains lieux d'enseignement sont déclarés indemnes de cette étrange épidémie de dys alors que d'autres cumulent les soucis.
    Apparemment tout le monde considère que le problème prend sa source chez les enfants et uniquement chez les enfants. Ceux de tel lieu sont favorisés, ceux de tel autre ont des parents qui, à l'extrême, méritent de se ramasser une IP avec descente des services sociaux !

    Personne n'imagine une seconde qu'avec d'autres programmes, pas forcément allégés, parce que là, les futurs candidats aux CPGE de Louis le Grand ou Henri IV n'arriveront plus au Baccalauréat avec une à deux années d'avance scolaire mais avec trois ou quatre, on aurait moins d'enfants en décalage avec les apprentissages et plus de cohésion entre les résultats des écoles, quelles que soient leurs situations géographiques.

    Personne ne semble même soupçonner que d'autres méthodes, n'abusant pas dès la Petite Section des écrits résistants n'obéissant pas au mécanisme récurrent de l'intrigue ou au contraire amenant les enfants à comprendre et utiliser une langue riche, pourraient estomper les différences culturelles familiales.

    Personne ne veut admettre qu'en faisant reposer l'apprentissage de l'écrit sur l'appréhension globale[3] des caractéristiques de chaque lettre, prise individuellement et mise en scène au milieu d'autres dans un mot, on aurait sans doute la possibilité de faire disparaître comme par magie des foyers épidémiques résistants à tous les PPRE, PAI, PAP et autres projets d'école.

    Échec scolaire : nouvelles du front

    Personne ne veut battre sa coulpe et avouer qu'on s'est trompé, que ce n'est pas en faisant promener les élèves dans la classe avec des étiquettes qu'ils ont découpées eux-mêmes qu'on les rend actifs intellectuellement et que ce n'est pas non plus le caractère concret de ces bouts de papier qui les fera réellement passer à l'abstraction.

    Échec scolaire : nouvelles du front

    Alors, on continue à creuser les écarts. Les parents bien informés font sauter des classes à leurs bambins, complémentent la ration de base par du survitaminé à la maison, font appel à des enseignants à la retraite pour assurer le soutien si leurs enfants perdent pied momentanément.
    Les autres signent les P-Machin-Truc, courent les officines paramédicales qui délivrent les certificats de troubles avérés et les petites pilules-miracles qui remplacent l'éducation et l'instruction, et font semblant de croire que, sur le marché du travail et dans leur vie sociale, tout le monde s'adaptera à la longue liste des aménagements auquel leurs bambins ont été habitués.

    Alors, et c'est sans doute le plus triste, on continue à banaliser le handicap. Et le petit bonhomme ou la petite bonne femme qui devrait réellement avoir droit à un statut très particulier, adapté à son cas douloureux, ne recevra que la part diluée, tronquée, diminuée que de mauvais programmes et de mauvaises méthodes lui ont laissée après avoir précipité dans l'échec scolaire des enfants qui auraient dû s'en sortir sans autre aide que celle que l'École propose à ses élèves depuis toujours.

    [1] Projet Personnalisé de Réussite Éducative

    [2] Projet d’Accueil Individualisé

    [3] Une lettre, ça s’écrit, ça se prononce à voix haute, seule ou associée à d’autres, et tout cela forme une entité qu’on comprend dans sa globalité. C’est un processus global qu’on ne peut scinder en moments où on écoute, d’autres où on écrit, d’autres où on lit, surtout en début d’apprentissage.


    8 commentaires
  • Je teste sur vous l'article que j'envoie à la gazette municipale. Qu'en pensez-vous ?


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