Savoir compter et aimer compter, une devise à adopter... 

À l'occasion du nouveau fichier Mathématiques au CE2, je continue mon équipement des collègues en guides pédagogiques pour le multi-niveaux.

Après celui réservé aux classes de GS-CP-CE1, voici maintenant celui qui se propose d'aider les collègues ayant une classe dans laquelle évoluent ensemble des enfants de CP, CE1 et CE2.

Trois moments quotidiens d'apprentissage :

Dans ce guide, vous trouverez trois moments consacrés aux mathématiques dans chaque journée de classe : deux collectifs, ou semi-collectifs, et un individuel ou duel. Ces trois moments sont des moments d'apprentissage et non d'évaluation, même lorsqu'il s'agit, au CE1 ou au CE2, d'une page appelée Bilan.

Pour certains de nos élèves, qui sont à l'aise avec les nombres, le calcul, le traitement des données, la représentation dans l'espace à deux dimensions et les mesures de tout ce qui est sensible (la longueur, la masse, la contenance, le temps et la durée), ces trois moments seront des moments où eux-mêmes testent leurs jeunes forces et en acquièrent de nouvelles. Ceux-là s'évaluent avec plaisir et nous pouvons leur laisser la bride sur le cou car nous savons qu'ils le demandent (une jeune fille de ma connaissance a récemment avalé seule ou presque les 4 premières doubles pages du livret 1 en deux fois 15 à 20 minutes, comme ça, juste pour le plaisir).

Pour d'autres au contraire, ces trois passages quotidiens devant l'obstacle, tenus par la main par la classe entière, enseignant en tête, ne sont pas de trop pour les rassurer et leur ouvrir, ou même seulement entrouvrir, quelques portes dont ils ignoraient l'existence. Portes qui seront à nouveau ouvertes les jours suivants et tout au long de l'année pour leur permettre, comme à leurs camarades plus chanceux, d'avancer à petits pas vers des concepts plus dégagés de leur côté concret sans arriver toutefois jusqu'à l'abstraction pure.

Oui mais... me direz-vous... comment faites-vous pour faire des maths trois fois par jour sans risquer de ne plus faire que ça ?...

C'est bien simple : je truque !... Regardez, c'est tout simple.

1) Maths et APQ ou EPS, comme vous préférez

Voilà l'occasion de faire plaisir à Mme ou M. l'Inspecteur en lui montrant que nous avons devancé les désirs de ses ministres successifs et que nos élèves ne restent pas assis sur leurs chaises 6 heures par jour, plus les deux fois 10 minutes d'accueil en classe !

Et voilà de plus l'occasion de faire du Calcul Mental véritablement mental puisque sans papier ni crayon, dans une salle de sport ou une cour de récréation, en action, pour obtenir rapidement et simplement un résultat fiable en passant du comptage au calcul et en intégrant des représentations mentales de chaque nombre qui, peu à peu, éviteront d'avoir à dégainer ses doigts pour calculer sommes, différences, produits et partages. 

Voilà pour la première de ces trois séances... Qu'on pourra faire la veille, dans l'après-midi en lieu et place de la séance d'EPS à certains moments. À nous de voir. Je suis pour la liberté pédagogique et mes documents ne sont jamais minutés, balisés, compartimentés... Enfin... Pas trop...

2) Des mises en commun

Pour mettre tout à plat et essayer de comprendre « comment ça marche ». Avec du matériel... ou pas. Avec tous nos élèves... ou seulement certains, selon les occasions (c'est tout indiqué dans le guide, ne vous inquiétez pas).

Un petit moment pour :

→ revoir devant soi et non plus sur soi ce qu'on a découvert ou revu en APQ, ce qui sera particulièrement utile dans tout ce qui relève des connaissances dans le domaine spatial et la géométrie

→ chercher à comprendre « comment ça fonctionne » et « pourquoi ça fonctionne » afin de pouvoir le reproduire en tout lieu et en tout temps

→ découvrir pas à pas une technique nouvelle puis avancer dans sa maîtrise tous ensemble

→ se dégager du concret des objets et accéder peu à peu à l'abstrait du raisonnement mathématique

3) Des moments de travail individuel

Chacun sur son fichier, avec l'aide de l'adulte qui reformule, suscite des images mentales, rappelle des événements vécus ensemble en APQ ou lors d'une Mise en Commun, joue son rôle de passeur jusqu'au bout (ce qui lui permet d'ailleurs de jouer son vrai rôle d'évaluateur, celui qui jauge exactement ce qu'il est en droit d'attendre à l'instant T de l'individu Y et ce qu'il va devoir mettre en place pour aider cet individu à faire ne serait-ce qu'un minuscule pas en avant).

Pour les corrections de ces fichiers, je propose les Corrections par rotation. Pour plus d'explications sur la mise en œuvre, vous pouvez lire GS/CP/CE1 : Mathématiques (1) où ce système de corrections est illustré d'un exemple.

Des fichiers de l'élève gratuits et téléchargeables :

Ce guide pédagogique suit la progression de trois fichiers élèves, déjà présents sur ce blog :

Pour les CP : CP : Cahier de mathématiques (1)

Pour les CE1 : Maths au CE1 - Nouvelle édition.

Pour les CE2 : CE2 : Fichiers de mathématiques - Nouvelle édition

1) Un principe d'aide et de partage

Il part du principe que ce qui est apprentissage pour les plus jeunes est révision pour les plus âgés. Ceux-ci peuvent alors être amenés à aider l'enseignant à faire émerger puis à travailler une notion, acquérant ainsi des valeurs de partage et d'assistance mais aussi des capacités à analyser ce qu'ils savent pour être capables de le transmettre.

En contrepartie, ce qui est apprentissage pour les plus âgés est sujet de découverte pour les plus jeunes qui entrouvrent des portes, regardent par des trous de serrure, entrevoient des mondes dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence. En secret, tout ce levain ensemence la pâte qui lève, peu à peu, rendant plus simples les apprentissages futurs.

2) Un principe d'apprentissage pas à pas

→ Parce que Rome ne s'est pas faite en un jour :

Aucun enfant ne peut un beau jour, ou une belle quinzaine, de septembre, de janvier ou d'avril, partir de zéro, faire le tour d'un sujet et, à partir de là, avoir fait siennes les notions que ce sujet lui apporte. Il a besoin d'en découvrir d'abord des bases très simples, qu'il connaissait déjà et utilisait dans sa vie quotidienne, mais dont il a besoin d'en éprouver l'universalité. Puis il doit affirmer cette universalité et l'élargir peu à peu à des situations un peu moins évidentes, à des nombres plus grands, moins aisés à concevoir. Et enfin, il doit créer des liens entre ces notions et d'autres jusqu'à tisser un réseau serré d'informations qui lui servira de filet-parachute, lequel lui évitera d'avoir à tout reconstruire, tout réapprendre à chaque nouvelle embûche du chemin.

→ Parce que le cerveau humain n'est pas un disque dur d'ordinateur

Contrairement à la mémoire numérique, les informations que notre cerveau stocke s'effaceront si nous ne nous en servons pas fréquemment et dans de nombreuses situations différentes. Dans cette méthode, les jeux collectifs (en APQ comme en Mise en Commun) reviennent donc plusieurs fois, comme des rituels, en se compliquant peu à peu pour que les enfants ne se sentent pas stagner. Leur règle est réutilisée avec de nouvelles données pour que l'abstraction naisse et qu'un jour, ils soient capables de comprendre que si 2 + 1 = 3, et que 12 + 1 = 13, mais aussi que 122 + 1 = 123 alors n + 1 indique une incrémentation. Leur objectif est repris dans d'autres jeux et exercices de manière à ce qu'ils ne restent pas des jeux ponctuels à pratiquer dans tel lieu et telles circonstances mais qu'ils se transforment en compétences, capacités et connaissances nécessaires pour progresser dans le domaine mathématique.

Le guide pédagogique :

Comme dans celui de GS/CP/CE1, il peut aussi être utilisé dans une classe de CE1/CE2, simplement en supprimant les parties utiles avant tout aux élèves de CP, reconnaissables à l'usage d'un bandeau vert très clair.

Télécharger « MathsCPCE1CE2-Période 1 .pdf »

Le matériel nécessaire à sa mise en œuvre :

En plus du matériel courant dont voici une liste qui n'est peut-être pas exhaustive et qui méritera d'être complétée au fur et à mesure de l'année :

cerceaux, foulards, anneaux, ballons et autre matériel de sport très courant, petits objets (cela peut être des : jetons, haricots, bûchettes, bâtonnets, boulons, cailloux, ...), doubles décimètres, équerres, compas, ardoises, réglettes Cuisenaire (on peut les imprimer et les plastifier), balance Roberval, mètre à tableau, mètre pliant, mètre ruban, compas et équerre à tableau, matériel de numération (cela peut être des bouliers, des perles Montessori, des mathcubes, des boîtes de Picbille, des bûchettes liées par 10 et à l'unité, des dm et des cm, des billets de 100 et 10 € et des pièces de 1 €, ou tout autre matériel donnant à voir et à toucher le système de numération décimale), des bâtonnets (piques à brochettes) ou des pailles pour boissons, de la pâte à modeler, des baguettes de bois et des cordelettes de différentes longueurs (de 1 dm à 1 m), du papier, du carton, de la ficelle, des bouteilles de 1 L, 1/2 L, 2 L et 5 L (au moins une de chaque)

vous aurez besoin de matériel spécifique à la méthode. Vous pourrez utiliser celui que vous fabriquerez – pour votre classe uniquement, merci ! Si je les retrouve sur Internet, je mords ! – (je sais que certain.e.s de mes collègues adorent bidouiller des trucs et des machins super jolis, bien plus que les miens, les découper et les plastifier à l'aide de machines sophistiquées et puis les ranger dans des jolies pochettes et de belles boîtes) ou celui que voici :

Télécharger « Maths CPCE1CE2-Matériel-P1.pdf »

Dans la même série :

  ... ;  CP/CE1/CE2 : Mathématiques (2)  ; CP/CE1/CE2 : Mathématiques (3) ; CP/CE1/CE2 : Mathématiques (4) ; CP/CE1/CE2 : Mathématiques (5)