• Vingt-quatre élèves !

    Vingt-quatre élèves !
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    Vingt-quatre élèves et pas un de plus dans les classes de Grande Section, CP et CE1, dans un premier temps, si j'ai bien compris, voilà une idée qu'elle est bonne !

    Elle est même formidable, cette idée. Pour avoir longtemps exercé, avec des effectifs fort variés (de 43 élèves en TPS/PS à mes débuts en 1976/1977 à 3 en classe unique – un GS devenu CP en cours d'année, une CE1, et un redoublant CE2 repassé en CM1 en cours d'année), personne ne me fera jamais croire que l'effectif d'une classe ne compte pour rien dans la pédagogie adoptée, dans le suivi de tous les élèves, qu'ils soient à besoins particuliers ou pas, dans le respect des programmes scolaires.

    Donc, vingt-quatre élèves, c'est très bien, même si ça ne concerne pour le moment que trois niveaux scolaires. Mais – vous vous doutiez bien qu'il y avait un mais – à certaines conditions :

    Pas de « double comptabilité »

    La double comptabilité, c'est le truc qui permet de dire qu'en ce moment, en France, il y a un professeur des écoles pour environ 22 élèves. Sauf que ce n'est pas vrai. 

    Parce que là-dedans, on compte les déchargés de classe, les professeurs des écoles affectés sur des postes spécialisés dont les classes ont, pour des raisons évidentes, des effectifs très réduits, les remplaçants, les maîtres rééducateurs, les psychologues scolaires, les conseillers pédagogiques qui n'ont pas de classe attitrée mais qui sont pourtant totalement indispensables au bon fonctionnement des écoles... Je ne suis même pas sûre qu'on ne compte pas comme « adulte à temps plein » les personnes qui ont choisi ou sont contraintes pour raisons médicales d'exercer à mi-temps, tiers-temps ou trois-quarts temps. 

    Pour le lire ici ou là, sur les réseaux sociaux, actuellement, en France, il y a de plus en plus de classes de 28 élèves ou plus, la norme d'ouverture pour obtenir une classe supplémentaire dans une école maternelle étant une moyenne de 30 par classe en maternelle et 27 en élémentaire, que les classes soient à un, deux, trois, quatre ou même cinq niveaux scolaires. Ça, c'est la vérité.

    Donc là, les vingt-quatre enfants par classe, ce ne sera formidable que si :

    → Il s'agit réellement de groupes d'enfants réunis ensemble dans une salle de classe sous la responsabilité d'un professeur des écoles (ou deux, si l'un des deux a choisi le temps partiel) pendant les vingt-quatre heures de leur scolarité hebdomadaire, tout au long des trente-six semaines de l'année scolaire.

    Sinon, ça vaut pas ! 

    Pas de « redéploiements »

    1) ni des postes existants :

    Le redéploiement, vous connaissez ? C'est le procédé qui permet de déshabiller Pierre pour habiller Paul tout en faisant croire et à Pierre et à Paul qu'ils sont équipés de pied en cap et à temps complet.

    C'est ainsi qu'on a procédé pour les CP et CE1 à 12 en REP+ et REP : des classes maternelles, des CE2, des CM1 et des CM2 dépassant parfois allègrement les 30 enfants, des écoles rurales fermées, obligeant leurs élèves à de longs déplacements, des postes de remplaçants disparus des écrans radar (une petite info pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi j'ai précisé : pendant les 24 h de leur scolarité hebdomadaire, tout au long des 36 semaines de l'année scolaire).

    → Donc, des vrais postes, créés et inscrits au Journal Officiel, sur lesquels sont affectés des vrais professeurs des écoles, pas des contractuels, ou des vacataires, ou encore des chargés de mission !

    Sinon, ça vaut pas !

    2) ni des enfants : 

    J'ai découvert ça avec horreur il y a quelques années lorsqu'une fratrie a quitté l'école que je dirigeais pour une autre, située dans une ville moyenne de la région. J'avais expliqué aux parents qu'ils devaient se rendre en mairie et demander l'inscription de leurs trois enfants dans les écoles (maternelle pour l'une, en TPS, et élémentaire pour les deux autres, en CE1 et CM1) de leur quartier.
    Les parents m'ont appris que tout d'abord, on leur avait demandé s'ils ne pouvaient pas laisser ses enfants finir l'année scolaire dans leur école actuelle ( 45 km matin et soir, soit 180 km par jour pour le parent accompagnateur qui, travaillant à M., était obligé de faire l'aller-retour). Devant leur refus, on leur a signifié que la petite, malgré la loi sur la continuité de l'offre scolaire, ne pourrait être scolarisée car les places réservées aux TPS étaient toutes prises ; quant aux deux grands, en obligation scolaire, après leur avoir suggéré l'école privée, pleine à craquer elle aussi, on a fini par leur trouver une place dans une école située à l'autre bout de la ville, en REP, car les écoles de leur quartier étaient bondées et n'accueillaient plus personne.

    Je vous avoue que je tombais des nues. Maintenant, je sais. Et je crains le pire avec cette norme fixée. Ne va-t-on pas proposer, comme le suggère, selon le magazine Les Échos, un expert bien informé : « on pourrait réaffecter quatre élèves dans une autre classe de la commune, sans créer de postes » ?

    Balader les enfants, en dépit de leurs amitiés, de leurs habitudes, d'une école à l'autre, dans la commune en ville, ou dans la communauté de communes en secteur rural, c'est envisageable lorsqu'on ne voit que des chiffres dans des tableaux excel, après tout...

    Ou bien, pour optimiser les coûts, regrouper tout le monde, par lots de 24, dans d'énormes établissements scolaires de 20 classes ou plus, les fameuses « fermes aux mille gosses » qui, vous l'admettrez, Monsieur le Président, ne sont pas plus « à taille humaine » que les classes de CP à 28, 29 ou 30 que la fausse bonne idée des CP à 12 a fait naître sur tout le territoire ? Non, cent fois non. Il s'agit d'êtres humains, pas d'animaux en batterie ! 

    → Donc, sans remaniements de la carte scolaire, sans création d'EPSF, sans familles auxquelles on propose gentiment d'inscrire plutôt leurs enfants en école privée, à défaut d'accepter de les délocaliser chaque matin, vers l'école Machin ou l'école Bidule, là-bas, de l'autre côté du périph'...

    Sinon, ça vaut pas !

    Pas d'« arrangements »

    Les arrangements, l'Éducation Nationale, ça commence à la connaître. Comment étaler la misère pour qu'elle se voie moins ? C'est ce qu'il est admis de faire depuis des années pour les remplacements... On prend un remplaçant qu'on affecte le lundi dans la classe de Mme Alice, partie en congé maternité, le mardi dans la classe de M. Benoît, qui a demandé un stage de directeur, le jeudi dans la classe de Mme Coralie, qui s'est cassé la jambe dans les escaliers de l'école, et le vendredi dans la classe de M. Denis, qui, épuisé par ses six élèves TDAH sans AESH, essaie de ne pas sombrer dans la dépression nerveuse ! Ça fait quatre fois 30 familles à peu près satisfaites, plutôt qu'une seule fois 30 rassurées et 90 en colère...

    J'en ai découvert un nouveau cette année ! C'est le « chargé de mission », recruté à Pôle Emploi, sous contrat, pour occuper un poste à profil particulier qui n'apparaît pas sur la liste des postes budgétaires du département (et donc peut disparaître à tout moment).

    Ce chargé de mission peut, par exemple (cas réel), être affecté sur trois ou quatre écoles rurales, dont le nombre d'enfants en classes multi-niveaux, incluant des GS, des CP ou des CE1, dépasse allègrement la norme supérieure de 24. Ensuite, les jours où il est là (je rappelle qu'en rural, les écoles peuvent être éloignées les unes des autres d'une quinzaine de kilomètres ou plus, ce qui fait que l'emploi du temps ne peut être que journalier, surtout si on n'a pas l'intention de lui payer ses frais de déplacement), il prend un groupe d'enfants, pourquoi par les GS... ou les CP... ou les CE1... pour un travail plus ou moins choisi avec le titulaire de la classe, si on a eu le temps, s'il a les capacités de le mener à bien (je rappelle qu'il a été recruté à Pôle Emploi). Un « projet », quoi... Pas un suivi du programme de lecture, d'écriture, de mathématiques, mené patiemment, à petits pas, jour après jour...

    Vous admettrez que ça n'a rien à voir avec une classe de 24 élèves, pendant 24 heures hebdomadaires, pendant les 36 semaines de l'année scolaire ?

    Donc, pas de « chargés de mission » qui, mathématiquement, font tomber à moins de 24 le nombre d'enfants par classe de GS, CP ou CE1 mais, pratiquement, ne peuvent mener que des projets ponctuels, déconnectés des progressions journalières relatives aux programmes scolaires.

    Un autre arrangement qui me fait peur, c'est le sort réservé aux classes de TPS, PS et MS... Situées en amont des classes où l'on apprend les bases de l'écriture, de la lecture, des mathématiques et de la culture générale, ne risquent-elles pas d'être les premières victimes d'un plan difficile à réaliser sans embauches massives ?

    Ne risque-t-on pas de ressortir des tiroirs des études selon lesquelles les ATSEM seraient des adultes dignes de respect, largement impliqués dans le développement physique et psychologique des enfants de moins de 5 ans, des agents spécialisées des écoles maternelles parfaitement capables (et même mieux que les professeurs des écoles selon certains) d'assumer un rôle éducatif auprès de ces tout jeunes enfants ? Ce qui permettrait, à terme, de réaffecter la plupart des professeurs des écoles exerçant dans ces classes dans des classes allant de la GS au CM2, ne laissant qu'un seul professeur des écoles alibi à la tête de cette structure qui serait toujours nommée école maternelle mais aurait totalement perdu la spécificité de l'école maternelle française, voulue pendant plus de 100 ans par notre république pour égaliser les chances en donnant plus à ceux dont le milieu ne peut donner ce qu'il n'a pas lui-même...

    Il me semble que le plus important, après cette réduction d'effectifs pendant le Cycle des Apprentissages Fondamentaux, sera de permettre cette réduction aussi (et même plus, 20 élèves, ce serait mieux) pendant le Cycle des Apprentissages Premiers, toujours confié à des professeurs des écoles formées à la petite enfance, assistés par des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles et non le contraire.

    Sinon, ça vaut pas !

    Pas de « dérogations »

    Le magazine Les Échos le pressent dans son article cité plus haut : ça va hurler dès qu'on atteindra 25 ! Eh oui. Et c'est normal. On dit 24, c'est 24. Quand on change de tranche d'imposition, c'est à l'euro près, pas à la louche... Et là, c'est pareil...

    Vingt-quatre élèves par classe et pas un de plus, du moment où celle-ci accueille ne serait-ce qu'un élève de Grande Section, de Cours Préparatoire ou de Cours Élémentaire 1re année !

    Dans un premier temps, parce qu'après, il faudrait que ce soit pareil en TPS/PS/MS, puis en CE2, CM1 et CM2... 

    Ce n'est pas compliqué que ça, et ça met le pied à l'étrier pour cette diminution prévue dans les autres niveaux de l'école primaire.

    Au mois de février, on compte combien d'enfants de GS, de CP ou de CE1 seront inscrits dans l'école l'année d'après, on fait des lots de 24 et le lot surnuméraire, même s'il est constitué d'un seul élève, se voit affecter un professeur des écoles qui accueillera dans sa classe des GS et des ..., des CP et des ..., des CE1 et des ... .

    Ne vous inquiétez pas, si vous nous donnez les postes, nous, les professeurs des écoles, on sait faire ! Il faudra parfois un petit réajustement en juin ou même en septembre (nous ne sommes encore jamais arrivés à empêcher des gens qui ont trouvé un emploi ailleurs ou au contraire chez nous de déménager ou emménager pendant l'été, c'est comme ça), mais sinon, ça roule. 

    Des personnels formés.

    À condition bien sûr que vous nous fournissiez des personnels formés. Des gens instruits plutôt qu'éduqués (ou même rééduqués, à la mode « révolution culturelle ») par les instituts universitaires de formatage des maîtres ou les écoles supérieures de programmation éducative.

    Des gens instruits, ce sont, comme dans la vraie vie, des gens qui ont de bonnes bases – j'ai dit bases, pas savoirs savants universitaires – en français, en mathématiques, en histoire, en géographie, en sciences, en éducation physique, en arts plastiques, en musique, en anglais, en éducation civique et morale et... je crois que c'est tout.

    Des gens instruits, dans l'Éducation Nationale, ce sont en plus des gens qui ont une vision large de l'histoire de leur « grande maison ». Une vision large, j'ai dit. Pas biaisée, pas dénaturée, pas relookée par des gardes révolutionnaires qui rejettent la faute de leurs échecs sur un passé qu'ils fantasment en gris et noir.

    Des gens instruits, toujours dans notre profession, ce sont aussi des gens qui ont une vision large des méthodes qu'on peut employer. J'ai dit des méthodes, pas des procédés ! On ne choisit pas entre la peste et le choléra parce que la méthode, unique, imposée en haut lieu, propose comme procédé soit la peste, soit le choléra.

    Des gens instruits, pour nous les professeurs des écoles, ce sont aussi des gens qui connaissent l'enfance et son développement autrement que par des résultats d'IRM, qui pourraient dit-on sélectionner ceux qui ont la bosse des maths,  mais aussi autrement que par les rêves fous des fabricants de l'homme nouveau, ceux qui pensent qu'imposer des règles aux enfants, qu'elles soient d'orthographe ou de vie, c'est les empêcher de s'épanouir en toute liberté.

    Des programmes moins flous

    Ces enseignants-là, instruits plutôt que formatés ou programmés, ne se satisferont plus de ces programmes flous, conçus en fonction d'une méthode et d'une seule, et parfois même d'un procédé et d'un seul, appliqué selon une norme de plus en plus stricte et fermée, proposée par un auteur, ou un groupe d'auteurs, dans un manuel ou un guide pédagogique, utilisé de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg, en passant par Biarritz, Nice, Bourpaumé-du-fin-fond-de-la-montagne et Cucuron les Olivettes, sans oublier l'indispensable Pampérigouste...

    Ce qu'il leur faudra, c'est un peu mieux qu'une liste d'attendus qui veulent tout dire[1], viatique pour l'école maternelle, qui permettent tant les classes-expo où professeurs et atsem s'éclatent à découper, coller, orner, décorer murs, couloirs et portes pendant que les enfants jouent les manœuvres qui tamponnent des « fonds » dûment surveillés par un adulte et un seul que les classes-club-Med où professeurs et atsem rêvent en promenant la mascotte d'une Sibérie de carte postale à une savane africaine de dépliant touristique, en préparant des petits plats et des maquettes qui leur évoquent l'Italie, le Laos ou l'Australie, tant les classes-alphabétiques où l'on « joue » à reconnaître des lettres et des chiffres de la TPS à la GS que les classes-littérature-appliquée dans lesquels on étudie avec sérieux L'ALBUM de la période sur toutes ses coutures, tant les classes-fifiches où tout se traduit par un exercice écrit qu'on collera dans le cahier de vie que les classes-maternelles, celles qui éduquent pour instruire et instruisent pour éduquer, sans impasses, ni m'as-tu-vu...

    Ce qu'il leur faudra, en élémentaire, ce sont des listes de connaissances par niveaux dans tous les domaines étudiés à l'école et les moyens de les enseigner, variés et ouverts, sans dogme pédagogique unique, qu'il soit neuroscientifique ou socioconstructiviste.

    Note :

    [1] Si vous voulez un programme précis, il y en a un à la fin de Pour une école maternelle du XXIe siècle.


  • Commentaires

    1
    Pauline
    Vendredi 26 Avril 2019 à 13:00

    Bonjour,
    Je me disais à peu près la même chose hier soir.
    D'abord "Chouette, c'est exactement ce que nous souhaitons tous dans les écoles !"
    Bon, 24, c'est juste ce qu'il faut. C'est la limite, très palpable, où l'on sent la classe autrement, qui fait du bien.
    Un peu moins, même 22, nous commencerions à être à l'aise.

    Pensée très vite rattrapée par la lassitude "Ah... mais dans la réalité, ça va se dérouler tout autrement".
    Une bonne idée, indéniablement, mais de la poudre aux yeux, comme toujours, car limitée aux GS CP CE1 et sans moyens supplémentaires.

    Chez nous, pour respecter cette nouvelle règle, ça sera :
    - d'abord un casse-tête pour réaliser la structure.
    On aurait pu espérer l'ouverture d'une classe, malheureusement le calcul est fait sur l'effectif total de l'école.

    - des PS et MS surchargées dans la mater d'en face, on échangeait déjà nos indignations sur des cas de PS à 31, lors de la manifestation de mars...
     
    De la même façon, des CE2 et CM, qui pourraient monter à 30, ou des doubles niveaux farfelus (outre le fait qu'ils puissent être finalement très bien, personne n'en veut au début).
     
    - ensuite, malheureusement, une bataille de niveau lors des si sympathiques réunions pour déterminer la structure et la répartition des classes.

    J'en rêve déjà.

      • Samedi 27 Avril 2019 à 09:17
      • Samedi 27 Avril 2019 à 09:22

        J'ai oublié deux détails d'importance dans mon article :

        1) Quid des « bailleurs de fonds » ?

        Les mairies seront-elles aidées, comme elles le furent naguère, pour bâtir, chauffer, éclairer, entretenir ces salles de classe supplémentaires ? L'État va-t-il revoir à la hausse les subventions pour maintenir et développer le service public d'enseignement là où le besoin s'en fait sentir ?

        2) Quid des enfants à profil particulier « inclus » dans ces classes à 24 ?

         Va-t-on enfin prendre en compte leur spécificité et leur octroyer le soutien dont ils ont besoin en déchargeant leur enseignant d'une part de travail supplémentaire ? Je suggère qu'ils comptent double ou triple selon l'importance de leur handicap. Ce qui abaisserait mathématiquement le nombre d'enfants accueillis dans une classe dès lors qu'un ou plusieurs enfants à profil particulier y seraient inscrits, qu'ils soient accompagnés d'un AVSH ou pas. 

         

    2
    GB33
    Samedi 27 Avril 2019 à 12:08
    C'est très vrai et très juste, ce que vous écrivez.... A quand une mobilisation nationale sur le sujet ?
      • Samedi 27 Avril 2019 à 16:21

        Bonne idée ! Avec les familles et les élus locaux, bien sûr, puisque ce sont eux les premiers concernés.

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