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Pourquoi nos élèves écrivent-ils aussi mal ? (1)
« Que s'est-il passé ces dernières années ? Pourquoi y a-t-il dans nos classes une telle proportion d'élèves qui tiennent leur crayon comme un marteau-piqueur, renâclent à chaque passage à l'écrit et produisent des copies presque indéchiffrables ? Comment se fait-il que, dans le célèbre triptyque lire / écrire / compter, le deuxième élément passe systématiquement à la trappe ? Les enfants d'aujourd'hui sont-ils intrinsèquement moins capables que ceux d'hier ? Est-ce la faute de la télé, d'internet, des jeux vidéo, des nouveaux programmes, de mai 68, des stylos à bille, du réchauffement climatique ou des perturbateurs endocriniens ? »
Cette introduction alléchante, de la plume de mon amie Laurence Pierson, annonce le premier article d'une série de huit explicitant une à une les raisons qui ont fait et font encore et toujours augmenter le nombre d' « incompétents transversaux[1] » en délicatesse avec l'écriture manuscrite.
Face à ce constat, on peut, sous couvert de bienveillance (instantanée) annoncer la fin cette écriture décidément hors de portée des enfants .. ou encore encourager la multiplication des PPRE, PAP et autres plans de différenciation destinés à cacher l'échec scolaire derrière une médicalisation galopante et à justifier par le même coup les erreurs que l'Institution commet ou a commises en terme de formation et d'accompagnement de ses professeurs des écoles.
On peut aussi, comme Laurence sur son site Écriture Paris et pendant ses animations pédagogiques ouvertes à tous et particulièrement aux enseignants de Primaire comme du Secondaire, proposer des pistes à suivre pour que cela change et que, bientôt, l'écriture manuscrite ne soit plus pour nos élèves un effort intense et coûteux, hélas trop souvent couronné d'échecs !
C'est selon moi beaucoup plus bienveillant, à plus long terme il est vrai... Voyez vous-mêmes :
Premier constat :
L'enseignement systématique de la tenue du crayon a été abandonné en maternelle et au CP.
Deuxième constat :
L'enseignement privilégie les modèles visuels
Troisième constat :
Le temps consacré à l'écriture a diminué comme peau de chagrin
Quatrième constat :
La lecture et l'écriture silencieuse sont privilégiées au détriment de l'oralisation
Cinquième constat :
L'utilisation des textes à trous nuit à la perception de la phrase dans son ensemble.
La suite sur :
Pourquoi nos élèves écrivent-ils aussi mal ? (2)
Je ne manquerai pas de vous communiquer les liens vers les six articles suivants au fur et à mesure de leur parution.
Notes :
[1] Terme affectueux et ô combien bienveillant qui fait le pendant à celui de "compétences transversales", lorsqu'un parent remarque qu'elles ne sont pas cochées sur le livret de leur enfant.
Tags : maternelle, CP, apprendre, ecriture, école
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Commentaires
Tu as raison, ça coûterait beaucoup moins cher de former les profs à l'enseignement de l'écriture que d'inonder les écoles de tablettes qui ne servent à rien, hypnotisent les gamins et tombent en panne tout de suite.
Bon, ça contrarierait sûrement Microsoft, mais si on pouvait prendre quelques mesures de bon sens, ça serait bien.
Ouais. Et on préfère dire que la solution réside dans l'autonomie des établissements d'où naîtront la vertu, le courage, le don de soi et la régulation d'un système qu'on a foutu en l'air en perdant de vue ses missions premières...
C'est ça. Inoculer la rage à son chien avant de le noyer.
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Dimanche 5 Février 2017 à 14:09
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5Liberté chérieDimanche 12 Février 2017 à 01:00Désolée, mais on a constaté que ma petite fille tenait son stylo comme sa maman (ma fille donc), supposé mal tenu d'après vos dires... Toutes deux ont une très jolie écriture ! Je ne vois pas où est le problème d'autant plus que ma fille exerce un métier très gratifiant et que ma petite fille a de très bons résultats scolaires...-
Dimanche 12 Février 2017 à 11:00
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Je ne vois pas pourquoi vous devriez être désolée. On ne change pas une équipe qui gagne ! De la même manière qu'il y a des musiciens de haut niveau qui ont des doigtés pas orthodoxes du tout.
Si votre petite-fille n'a jamais mal quand elle écrit, c'est parfait.
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Merci beaucoup, Catherine, de relayer aussi fidèlement mon travail.
En cette période pré-électorale, il est très important que les bonnes idées se diffusent. Alors je diffuse. On ne sait jamais...