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Décrottons l'histoire !
Dans Libé en ligne du 10 novembre, la journaliste Catherine Mallaval nous raconte L'indécrottable retour de la vieille école, comme d'habitude. C'est bien simple, tout le monde fantasme sur l'école d'autrefois, depuis la secte des adorants de la blouse grise jusqu'à la confrérie des idolâtres du Socle !
En les lisant, je me retrouve comme l'ami Georges qui ne voulait choisir ni les Tommies, ni les Teutons, et je leur dis :
Le jour où on arrêtera de tout mélanger, contenus et blouses grises, nombre d'heures de classe et plumes Sergent Major, coups de règle sur les doigts et confiance dans les capacités de TOUS les enfants à sortir du niveau présupposé de leur milieu d'origine si on leur en donne les possibilités, on aura (enfin) fait un grand pas en avant.
Lisez les textes libres des élèves de Célestin Freinet et compulsez les Bibliothèque de Travail qu'ils rédigeaient dans les années 1920 à 1960 (Freinet est mort en 1966, je n'y peux rien), vous verrez quel était le niveau d'enfants du Peuple qui n'avaient connu ni coups de règle, ni blouses grises, ni bonnets d'âne. Et pourtant, ils faisaient déjà de l'expression orale, plastique et tout ce que vous voulez, de la recherche d'informations, de l'ouverture sur le monde... Il y en avait même qui étudiaient l’espéranto, c'est pour dire.La clé de leur succès ? Des instituteurs bien formés, maîtrisant aisément les contenus qu'ils sont chargés de faire découvrir à leurs élèves, un nombre d'heures de classe suffisant par semaine et une volonté d'instruire le plus largement possible ceux qui n'ont que l'école pour découvrir le monde. Tout le reste, les blouses grises, les débats citoyens, les bonnets d'âne, les tablettes numériques, les bons-points et les validations des paliers du socle, c'est du folklore... A chaque époque le sien.
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Commentaires
M'sieur Caron s'étonne dans un "touit" que nous - le GRIP- revendiquions Freinet.
Il paraît que "ça pique aux yeux".
Allez, pour lui ouvrir ses yeux, à m'sieur Caron :
http://www.youtube.com/watch?v=PhXA9Hg18lU
Merci M'sieur le Vicomte ! Je vais en profiter pour visionner, encore une fois, l'un des films qui ont déclenché ma "vocation" d'instit.
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Très belle de photo : Freinet bienveillant et plein de malice (le grand-père idéal), le regard émerveillé des enfants, la nature en arrière-plan. On entend quasiment les cigales, les "oh !" et les "ah !"...