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Les cahiers d'écriture de Nino et Ana, c'est de l'artisanal de chez artisanal. De plus , ils sont faits par quelqu'un qui dessine très mal et qui a donc pioché dans le stock de dessins offert par Google images, stock qui a été complété par des images offertes par une amie que je remercie.
Certaines ne sont pas très lisibles, d'autres peuvent amener à d'autres interprétations (dont certaines très drôles mais peu compatibles avec la vie quotidienne d'un bambin de 6 ans).
Pour rassurer tout le monde, voici donc la liste des images depuis le début du cahier 1 jusqu'au dernier exercice de ce type, dans le cahier 3.
Comme à ma très mauvaise habitude, je n'ai pas paginé les livrets, je me suis contentée de l'ordre d'apparition dans le cahier. Ça ne devrait pas poser de problèmes puisque je déconseille fortement de ne pas utiliser ces cahiers page après page ou de sauter des pages « parce que c'est trop dur pour Abélard et Cunégonde » ou « parce qu'en ce moment, nous faisons le Vendée Globe, la Journée contre le harcèlement à l'école ou les objets pour le Marché de Noël »...
Vous n'aurez qu'à cocher, surligner, barrer les exercices déjà faits pour repérer rapidement les mots correspondant aux images du jour.
Par ailleurs, si quelques collègues plus doué.e.s que moi dans le noble art de l'illustration et de la mise en page veulent attaquer le chantier d'une refonte totale de ces quatre cahiers (et aller jusqu'au bout), sachez que je serai ravie de partager leur travail plutôt que le mien.
J'y mets toutefois quelques conditions : garder la police Belle Allure CE que j'ai adoptée (à cause des majuscules), ne pas utiliser la couleur pour ne pas pénaliser les collègues qui impriment à domicile ou qui exercent dans une commune déshéritée, ne pas changer les exercices, garder le format A5 et travailler bénévolement (toujours pour ne pas pénaliser les collègues ou les communes en difficulté).
Par ailleurs, il serait bien que, quitte à mettre son orgueil dans sa poche, il n'y ait qu'un résultat final.Si vous êtes intéressé.e.s par le projet, nous pouvons en discuter grâce à l'onglet Contact ou sur le groupe Facebook Catherine Huby Éducation. Je vous fournirai les documents modifiables pour que cela aille plus vite.
Télécharger « Répertoire mots pour encodage.pdf »
Bon travail !
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Un peu d'histoire :
Des années 1920 aux années 1990
Autrefois, depuis les années 1920, et peut-être même plus tôt, jusqu'aux années 1980 à 1990 environ, lorsque les enfants de CP avaient appris les dernières graphies complexes (traditionnellement ail, eil, euil, ouil, ph, ay, oy, uy, tion, x), leur maîtresse ou leur maître leur distribuait leur premier livre de lecture courante.
Généralement, ce livre n'était pas terminé lorsque les grandes vacances arrivaient et les enseignants de CE1 le récupéraient pour les faire finir aux élèves dans les premières semaines de l'année scolaire.
Ce qui suit est aisément transférable aux seuls enfants de CE1 d'aujourd'hui, d'autant plus que, contrairement à ces élèves des années 1920 (je n'ai pas d'exemples plus anciens, mais je n'en ai pas cherché) à 1990, ils n'ont bénéficié que de 864 heures de classe en GS puis au CP, soit 1728 heures, contre respectivement 2160 heures (déficit : 432 heures) puis 1944 heures (déficit : 216heures) en tout en 1920 puis en 1987.
Selon les décennies, c'était un de ceux que nous voyons ci-dessus. Ou un autre... Il y en a eu tant !
Tout ces livres, sauf les plus récents (En vacances les copains - 1977 ; L'Oiseau-Lyre - 1981) étaient bâtis sur le même modèle. C'est celui que vous trouverez en feuilletant par exemple le Livre des Bêtes de A. Mareuil et M. Goupil, édité des années 1960 aux années 1980 chez Istra, (tapuscrit dans le corps de cet article : CE1 : Lecture selon le niveau de la classe à la rentrée).
Sur chaque double page – dont toute la lecture (consignes comprises) était effectuée par les enfants eux-mêmes, à voix haute – on trouvait dans l'ordre :
- sur la page de gauche :
→ une illustration, censée donner envie à l'enfant de savoir de quoi parle le texte qui l'accompagne
→ parfois, mais ce n'est pas systématique, une partie « préparation » qui consiste par exemple dans Line et Pierrot (1924) à faire lire aux élèves les lignes trois lignes : eil, le réveil, le soleil — oin, le poing — eu, heu, sept heures — ui, hui, aujourd'hui — s=z, plaisir
→ un texte dont la longueur s'étoffait page après page, d'environ 170 mots, par exemple, dans Le beau livre de Poucet (1957) pour le premier texte (Le boa, la tortue et l'éléphant : 1. Le boa avale la tortue) à 270 pour le dernier texte (Deux amis). Ce texte est souvent terminé par la mention à suivre car il fait partie d'une histoire plus longue (de 2 à 4 épisodes, par exemple, dans Le livre des bêtes).
- sur la page de droite :
Très souvent la fin du texte occupe le haut de cette page puis on trouve presque toujours les parties suivantes dans des ordres différents selon les manuels :
→ une partie lexique composée de quelques définitions (je rappelle que ce sont les enfants qui lisent toutes ces parties) parfois accompagnées d'illustrations
→ la révision d'une graphie : dans le premier texte de Lisons de belles histoires (celui de la première ligne de photos, édité en 1989), c'est par exemple : Les sons bl, fl, cl – le blé - flamber - des flocons - des fleurs - une plume - une clé - la classe
→ des questions de compréhension sous différentes formes : phrases interrogatives, textes à trous, vrai ou faux, ...
exercices systématiques auxquels s'ajoutent assez souvent :
→ une copie ou une copie différée
→ des exercices de vocabulaire souvent intitulés « Jeux de lecture »
→ des dessins à reproduire ou à créer à partir d'une consigne. Par exemple, dans Le livre des bêtes (1965) dans le texte La colère des trois ours : Je dessine un bol avec un cuiller posée dedans, et un autre bol, avec une cuiller posée à côté.
Années 1990 à 2010
Ici, je n'ai que peu d'exemples à vous montrer pour la bonne raison que le mot d'ordre était : « Exploitez des albums ! La lecture dans un manuel n'apprend pas à aimer les livres. Les enfants doivent avoir l'objet-livre dans les mains. Vous devez créer vous-même les exercices qui accompagneront la découverte de cet album en fonction de vos élèves. » – et surtout, mais ce n'était pas dit, dans certaines circonscriptions, en fonction des marottes de Monsieur ou Madame l'IEN...
Vous trouverez cependant des exemples dans les séries éditées chez Hatier par la collection Ribambelle, chez Nathan, vous pouvez aussi feuilleter les manuels Gafi Lecture CP-CE1 et Gafi Lecture CE1, que j'ai utilisés un temps, et quelques autres. À part dans les circonscriptions où les auteurs de ces séries ou manuels étaient auteurs, ou amis des auteurs, ces collections toutes prêtes, ou pire, ces livres scolaires, étaient souvent très mal vus et fortement déconseillés, surtout aux débutants.
Le reproche qui a été fait ensuite à ces séries, ces manuels ou ces exploitations sauvages, c'était de ne pas travailler du tout la révision de sons et de laisser de côté tous ces élèves non-lecteurs ou faibles lecteurs qui, à l'époque, arrivaient assez nombreux en classe de CE1 (parfois jusqu'aux deux tiers d'une classe de 25 élèves).
J'y ajouterai, mais cela, nous y sommes encore, qu'ils ont habitué les collègues à plus tenir compte de leurs envies de découverte des richesses de l'offre éditoriale que des réels besoins de leurs élèves. Et je compléterai en disant que, contrairement à ces premiers livres de lecture courante, ils ne donnaient à voir aux enfants de CE1 que cinq ouvrages par an (pour 19 histoires complètes dans Le livre des bêtes ou 24 dans L'Oiseau-Lyre CP-CE1 qui n'étaient pourtant que des livres destinés à n'occuper que la fin de l'année de CP et le début de l'année de CE1).
Autre effet pervers, leur exploitation, souvent longue et chronophage, était souvent été interrompue en cours d'année, parce que « les enfants n'avaient pas fini la grammaire... la séance de maths réclamait beaucoup de manipulations... le projet Tour du Monde avait débordé sur l'horaire de lecture... les objets pour le marché de Noël n'étaient pas prêts... » et autres prétextes réels qui n'auraient peut-être pas existé s'il avait suffi de dire aux élèves : « Tiens, nous avons un quart d'heure de disponible. Profitons-en. Prenez votre livre de lecture à la page 38, nous allons lire la suite de l'histoire de La Petite Poule Rousse. »...
Et maintenant, que trouvons-nous ?
Des anciens bloqués aux années 2000
En suivant quelques groupes sur les réseaux sociaux, j'ai pu remarquer que sont encore très nombreuses et nombreux les collègues qui ont gardé cette habitude des cinq albums par an, travaillés chacun pendant une période, sous la forme d'une lecture individuelle à la maison, suivie de fiches d'exploitation faites en classe.
Certains y ajoutent, sans doute parce qu'ils se rendent compte que ça ne fonctionne pas tout seul, des exercices de lecture rapide (fluence), des exercices de compréhension (inférences), des lectures orales effectuées par l'enseignant, et peut-être encore d'autres exercices censés permettre d'acquérir des compétences isolées transférables à cette lecture autonome à la maison.
Des nouveaux innovants
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Le courant des neurosciences et de l'approche compétentielle
Les partisans de ce courant très contemporain (je dirais 2017 et après, c'est-à-dire après l'arrivée de JM Blanquer à la tête du ministère de l'Éducation Nationale), surfent sur la vague développée par un neuroscientifique très connu dans son ouvrage Les neurones de la lecture, revue et corrigée par les tenants de l'approche compétentielle.
Je n'ai pas lu cet ouvrage mais une amie proche en qui j'ai toute confiance et qui a assisté à l'une des conférences de ce monsieur au début des années 2010 m'en a parlé et, ce qu'elle m'en a dit, je le revois écrit en toute lettre dans un résumé que j'ai trouvé sur Internet :
« Deux voies de lecture existent : la voie phonologique, qui implique de passer par le son pour lire un mot (généralement les mots nouveaux), et la voie lexicale, qui reconnaît l’enchaînement des lettres pour aller jusqu’au sens du mot.
Pour devenir un lecteur expert, nous sommes contraint d’allier chacune de ces deux voies de lecture, indissociables pour parvenir à une lecture fluide.
Enfin, notre cerveau est confronté à de multiples choix au cours de la lecture : sur la base de quelques traits sur la rétine, il réalise la performance de choisir le mot approprié parmi une encyclopédie d’au moins 50 000 entrées. »
Il a suffi de ces quelques mots pour que les tenants de l'approche compétentielle y voient une raison indispensable de travailler « chambres à part » ces deux voies !
Et c'est ainsi qu'ont fleuri les méthodes qui, au lieu de lier tout cela dès que possible au CP et a fortiori au CE1, continuent semaine après semaine à faire reconnaître des enchaînements de lettres dépourvues de signification, censées rendre plus efficace la voie lexicale... J'en avais décortiqué un petit exemple, pour une classe de CP, dans cet article : C'est fou ce que ça motive Kilian ! (1). Depuis, nous avons progressé – c'est un euphémisme – puisque, désormais, c'est pendant une grande partie du CE1 que les élèves se voient imposer ces décodages d'enchaînements de lettres dépourvues de signification.
Et, comme le temps n'est pas extensible – 22 heures utiles, dans une semaine de classe, ça passe très, très vite ! – ces décodages d'enchaînements de lettres ne peuvent déboucher que sur la lecture de quelques malheureuses phrases bien incapables selon moi de remplir la fonction suivante (toujours extraite du résumé cité ci-dessus) :
« Pour devenir un lecteur accompli, il est donc primordial que l’enfant lise beaucoup, afin d’étoffer son vocabulaire et de reconnaître ainsi de plus en plus de mots. Manquer cette étape essentielle de « construction du vocabulaire » pourra expliquer certaines difficultés ultérieures, rendant une lecture rapide difficile. »
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Le courant de l'artisanat éducatif
Les sympathisants de cet autre courant ne se basent pas sur l'imagerie cérébrale, ni sur cette approche qui consiste à collectionner les perles plutôt que de faire lever de la pâte à brioche (voir Bocal de perles ou pâte à brioche ? ).
C'est pourquoi, en jetant un petit coup d'œil dans le rétroviseur et en se revoyant au CP en train de se délecter avec l'histoire des Trois petits cochons du Livre des Bêtes ou celle de Trag le petit chamois dans Le beau livre de Poucet ou encore avec Le lièvre et la tortue dans Lisons de belles histoires, ils se sont dit qu'il valait peut-être mieux donner tout de suite à leurs apprentis-cyclistes un vélo entier, avec éventuellement des petites roulettes, plutôt que de renvoyer les balades en forêt à une date ultérieure, lorsque ces jeunes coureurs en devenir sauront reconnaître rapidement n'importe laquelle des pièces qui pourrait composer leur future bicyclette !
Vous aurez compris que j'appartiens à ce second courant qui me semble bien plus efficace et porteur pour l'avenir que le précédent. Comme on m'a récemment demandé pourquoi, nous allons détailler tout cela ci-dessous.
Petit rapport qualité/prix
Livrons-nous à un petit jeu et voyons ce qu'apporte aux élèves de chacune de ces deux approches une série de journées de lecture. Le groupe NSC sera celui des neurosciences à la sauce compétentielle (méthode « chambres à part ») et le groupe AE sera celui des artisans éducateurs (méthode des petits pas).
Jour 1 :
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Groupe NSC :
Livre de lecture fictif, composé pour l'occasion, en imitation de manuels de lecture NSC CE1.
Celui-ci va se livrer à trois exercices de lecture successifs :
1) Décodage de syllabes et enchaînements de syllabes :
Dans cet exercice, il aura lu 27 syllabes simples, dont certaines ne peuvent pas apparaître dans un mot de la langue française (puch, pouc, poim, ...) et 6 enchaînements de syllabes dont un seul apparaît dans un mot de la langue français (optique, opticien, ...). Ces 6 enchaînements sont composés de 14 syllabes, soit un total pour l'exercice de 41 syllabes simples.
2) Lecture et compréhension de mots :
Dans cet exercice, il aura lu 40 mots dont la moitié environ d'articles ou pronoms déjà bien connus. Les autres mots (noms, verbes, adjectifs) sont généralement connus et fort peu d'entre eux permettent de satisfaire l'exigence d'étoffement du vocabulaire, condition sine qua non pour devenir un bon lecteur.
Au cours de cet exercice, pour lire ces mots, ils ont décodé 59 syllabes écrites.
3) Lecture et compréhension de phrases :
Ici, il aura lu 3 phrases porteuses d'un message simple qui n'apportent que très peu de vocabulaire (le nom commun tape, éventuellement, et, sans doute, le prénom Pascal). Ces trois phrases se composent de 33 mots, eux-mêmes composés de 46 syllabes.
Bilan de la journée en terme de décodage et de lecture:
syllabes simples : 146
mots : 76 mots
phrases : 3
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Groupe AE
Imaginons une classe qui travaille avec Le livre des bêtes et qui en est arrivé au Texte Encore un méchant tour de Renard, pages 34 et 35 du manuel.
Ce groupe va se livrer, si possible, en une ou deux fois dans la journée, puisqu'après tout, ce manuel couvre à la fois le programme de décodage, celui de compréhension de texte et celui de vocabulaire, à cinq exercices de lecture successifs.
1) Lecture de texte :
Au cours de ce texte, les enfants auront lu 1 texte porteur de sens (et faisant partie du patrimoine littéraire mondial). Au cours de ce texte, ils auront lu 28 phrases, composées de 259 mots, composés chacun d'une, deux, trois et exceptionnellement quatre (cocorico) ou cinq syllabes (émerveillement), soit, si nous considérons qu'un tiers des mots comporte 1 syllabe, un autre tiers 2 et le dernier tiers 3, en négligeant les deux mots « exceptionnels », environ 516 syllabes.
2) Lecture et vocabulaire :
Au cours de cet exercice, les enfants auront lu 2 phrases porteuses de sens. Ces phrases sont une préparation directe (mais avec les roulettes) à la lecture d'un article de dictionnaire.
Ces 2 phrases sont composées de 27 mots qui donnent à décoder 39 syllabes simples.
3) Lecture et compréhension ; vocabulaire :
- Exercice 1. Nous réfléchissons :
Les enfants lisent 1 phrase de consigne et 4 phrases interrogatives dont ils s'imprègnent de la structure, soit 5 phrases. Ces phrases sont composées de 30 mots qui leur donnent l'occasion de décoder 45 syllabes.
- Exercice 2. Je sais répondre :
Au cours de cet exercice, les enfants lisent 1 phrase de consigne et 2 phrases interrogatives qui donnent à réemployer quelques mots appartenant au champ lexical du schéma corporel des animaux., soit 3 phrases Ces phrases, sont composées de 22 mots, eux-mêmes composés de 44 syllabes.
- Exercice 3. Je choisis :
Au cours de cet exercice, les enfants lisent 1 phrase de consigne et 6 phrases auxquelles manque le sujet (grammaire vivante), soit 7 phrases. Ces phrases, sont composées de 30 mots, eux-mêmes composés de 48 syllabes.
3) Phonologie et orthographe :
Au cours de cet exercice, les enfants travaillent un point particulier de la voie lexicale qu'ils peuvent rattacher à l'acquisition d'une règle d'orthographe (noms en [war] selon le genre).
Ils décodent 2 syllabes puis 20 mots dont 10 sont des articles. Ces mots sont composés de 39 syllabes, soit un total de 41 syllabes décodées au cours de l'exercice.
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Bilan de la journée en terme de décodage et de lecture:
Groupe NSC : Groupe AE :
syllabes simples : 146 syllabes simples : 733
mots : 76 mots mots : 388 mots
phrases : 3 phrases : 45
Laissons passer les deux jours suivants qui n'apporteront rien de nouveau au tableau comparatif puisque les deux manuels proposent le même type de travaux (décodage de nombreuses syllabes et de quelques enchaînements de lettres dépourvus de signification, lecture de quelques lignes de mots et de quelques phrases pour le groupe NSC et lecture d'un texte suivi de celle d'articles de dictionnaire aménagés puis de lecture de consignes et d'exercices visant à affiner la compréhension, enrichir le vocabulaire et travailler implicitement la syntaxe de la langue.
Nous nous intéresserons au quatrième jour puisque le groupe NSC va se livrer à la lecture du texte de la semaine. Contrairement à certains manuels NSC qui en proposent trois, de longueurs variables, celui-ci ne propose qu'une version du texte...
Jour 4 :
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Groupe NSC :
Livre de lecture fictif, composé pour l'occasion, en imitation de manuels de lecture NSC CE1.
1) Lecture d'un texte dans lequel les graphies p et b sont très fréquentes :
La demande institutionnelle a imposé cette abondance de p et de b afin que ce texte, en plus de faire travailler aux enfants la compétence « Lire et comprendre un texte narratif », on évalue la compétence « distinguer les graphies proches » pour le couple p/b étudié au cours de la semaine, en lecture et en orthographe.
Ce texte est composé de 31 phrases qui contiennent en tout 187 mots. Si on applique à ces mots la règle des 3 tiers appliquée au texte issu du Livre des bêtes, leur lecture a dû permettre le décodage de 372 syllabes.
- Groupe AE :
1) Lecture et exploitation d'un texte :
Ce texte est le dernier épisode d'une histoire complète dont les enfants ont lu les deux épisodes précédents au cours des jours 2 et 3.
On peut raisonnablement penser que les nombres de phrases, mots et syllabes que comportent ce texte ainsi que les exercices qui le suivent est à peu près le même que ceux du texte proposé en Jour 1.
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Bilan de la journée en terme de décodage et de lecture:
Groupe NSC : Groupe AE :
syllabes simples : 372 syllabes simples ≅733
mots : 187 mots mots ≅ 388 mots
phrases : 31 phrases ≅ 45
Bilan général des 4 journées de classe :
Un dernier petit bilan qui parlera de lui-même pour récapituler les quatre journées de lecture.
Rappelons que le groupe NSC a lu 3 pages A4 semblables à celle du Jour 1 et 1 page A4 différente le Jour 4 et que le groupe AE a lu quatre pages A4 semblables à celles des Jours 1 et 4.
Groupe NSC : Groupe AE :
syllabes simples ≅ 810 syllabes simples ≅ 2 932
mots ≅ 415 mots mots ≅ 1 552 mots
40 < phrases < 50 phrases ≅ 180
texte narratif : 1 textes narratifs : 4
Pas la peine d'en dire plus, il me semble...
6 commentaires -
Merci à Sophie B. pour ce dessin d'élèveAutant vous l'avouer, j'ai sué sang et eau pour fabriquer une deuxième période cohérente, sans enfants pour me souffler des Quoi de neuf ? et sans retour immédiat sur les activités proposées à longueur de journée !
Pour moi, en MS (comme en PS d'ailleurs), c'est en s'adaptant sans cesse aux jeux libres des enfants, à ce qui semble leur tenir à cœur et qui revient sans cesse dans leurs propos, à leurs créations plastiques spontanées, à leur façon de s'exprimer à l'oral que nous pouvons, nous, enseignants, en tirer l'essence de notre pédagogie du quotidien.
Et c'est de cette pédagogie du quotidien, soutenue par une connaissance approfondie de ce qui sous-tend les programmes scolaires, sans nous préoccuper de l'habillage et des méthodes préconisées pour mener à bien cette tâche, que chaque enfant, ou presque, atteindra, en fin de cycle, ou en fin d'année scolaire, les Attendus de fin d'année ou de fin de cycle
Si, dès la MS, ou pire dès la PS, nous sommes tenus à des progressions quasi journalières et des activités stéréotypées que certaines méthodes du commerce qualifient de Jeux ou d'Ateliers, nous perdons d'entrée un certain pourcentage d'enfants qui n'ont pas la chance d'être bâtis sur un modèle qui, selon les auteurs, serait « le modèle standard ». Et plus l'année avance, et plus nous en perdons.
Pour les programmes scolaires, et ce que nous devons savoir, même si, à la marge, les programmes ont changé, j'espère que nous pouvons encore nous référer à cet outil : Archi et Anti cahiers pour la MS.
Dans les documents ci-dessous, j'ai essayé de continuer, avec difficulté, je le répète, dans la même veine que pour la première période à favoriser autant que faire se peut :
♥ le jeu et l'expérimentation libres totalement libres :
avec seulement du matériel ou des matériaux, tous plus basiques les uns que les autres, que l'enfant utilise à sa guise. La seule consigne est le respect des autres et de ce matériel : ne pas arracher des mains, partager, ne pas casser, ne pas gaspiller, l'utiliser de manière ne pas salir les locaux, le mobilier, ses vêtements et ceux des autres.
J'y ai ajouté, parce que les enfants grandissent et peuvent commencer à essayer autre chose, quelques contraintes qui les mèneront vers un enrichissement personnel de leur créativité. Parmi les œuvres produites, certaines serviront de cadeaux que les enfants emporteront dans les familles♥ la communication orale :
à plusieurs reprises au cours de la journée, dans tous les domaines pour capter l'attention de tous, en grand groupe, très souvent, pour apprendre à maîtriser cette forme de sociabilité et acquérir un lexique réellement commun, et en petits groupes de temps en temps, pour échanger autour d'un matériel ou d'un matériau précis
À ces deux activités scolaires de base, s'ajoutent peu à peu quelques activités dirigées, dans tous les domaines, pour apprendre à apprendre ensemble et avancer dans la compréhension de ce que peut apporter l'école en termes d'enrichissement des compétences, capacités, connaissances et faits culturels.
◊ En motricité :
Nous allons peu à peu encourager les enfants à :
⇒ réinventer le jeu à deux et le jeu collectif
⇒ s'entraîner à pratiquer un geste jusqu'à la maîtrise
⇒ concevoir ensemble des chorégraphies
◊ En musique :
En plus de l'écoute active pratiquée quotidiennement au cours des activités d'expression corporelle, nous allons :
⇒ exercer notre souffle pour pouvoir chanter longtemps sans fatigue
⇒ chanter-parler de nouvelles comptines qui conforteront le sens du rythme, l'acquisition de vocabulaire, l'articulation de nos élèves
⇒ découvrir, en plus des comptines de leur parlé-chanté, de vrais chants qui commenceront à apporter la capacité à moduler le son de leur voix et la capacité à suivre un rythme, et à tous un enrichissement de leur répertoire lexical plus facile à mémoriser grâce à l'appui mélodique
⇒ enrichir le patrimoine musical commun des enfants par des musiques et des chants dont la renommée n'est plus à faire, dans un but d'égalisation des chances
◊ En littérature :
Nous continuons notre travail d'enrichissement du lexique et de découverte de l'intrigue grâce aux illustrations, immédiatement complétées par la lecture offerte expliquée et débattue page à page :
⇒ grâce à cinq œuvres (dont deux patrimoniales) qui complètent l'ouverture culturelle des Quoi de Neuf ? en élargissant plus ou moins le thème proposé
⇒ le texte de ces cinq œuvres commence à donner matière à la Découverte de la langue écrite, lettres, chiffres, mots qui seront retravaillés ailleurs
◊ En phonologie et en discrimination visuelle:
⇒ les enfants découvrent des lettres dont ils apprennent à articuler le son et à reconnaître la forme
⇒ ils affinent ainsi la reconnaissance de leur prénom et découvrent ceux de leurs camarades
◊ En vocabulaire :
Les exercices de découverte lexicale
⇒ abordent six nouveaux thèmes, dont un consacré aux verbes d'action, un aux qualités (la couleur) et un aux relations spatiales
⇒ ces trois thèmes qui sortent de la désignation d'objets, d'animaux ou de personnes par un nom permettent une ouverture vers la notion de mots et vers l'encodage-décodage de phrases à un stade pré-alphabétique par l'emploi de pictogrammes
Nous ajouterons à tout cela, tout ce qui jaillit quotidiennement de la bouche d'Achille, du crayon de Btissem, du jeu de Cass'andrah et de Daoud et ainsi de suite, toujours en pensant pour eux à demain, à la semaine prochaine, à la fin de l'année scolaire, aux années à venir en rêvant à tous les possibles qui les attendent déjà, bien cachés au fond de leurs cerveaux, de leurs corps, de leurs envies...
Le Journal de Bord hebdomadaire :
Télécharger « Une année en MS.4.pdf »
Le matériel :
que vous pouvez réagencer selon votre classe et vos envies d'utiliser vos logiciels de composition graphique préférés...
Télécharger « Matériel P2.pdf »
Cadeau bonus :
Parce qu'il n'est plus édité, j'ai scanné Jean le Géant, d'Arnold Lobel. Je voulais le partager ici mais il est trop lourd. Je peux sans doute vous l'envoyer par mail, sur une messagerie supportant les fichiers volumineux (donc pas de messagerie académique, ni laposte.net) si vous me le demandez grâce à cet onglet : Contact). S'il vous plaît, soyez polis, présentez-vous (le prénom et le nom, c'est déjà bien), je suis très vieux-jeu et n'aime pas répondre à des inconnus.
Dans la même série :
Je ne sais pas si j'arriverai à continuer selon la même formule. Cette série risque fort de s'arrêter sous cette forme après ce premier trimestre entier. Je suis en revanche ouverte à vos suggestions de documents qui vous aideraient à continuer dans la même veine (progressions, trucs pédagogiques, ... ). À vos claviers !
MS : Une année dans la classe des Moyens (1) ; MS : Une année dans la classe des Moyens (2) ; ...
2 commentaires -
Une collègue me demande dans le groupe Catherine Huby Éducation sur Facebook :
« Je viens de démarrer la méthode de maths CP CE1 CE2 et je suis étonnée que les exercices proposés dans les fichiers ne soient pas en lien avec les jeux sportifs de début de séance. »
Voici ma première réponse, assez rapide car adaptée à la façon de s'exprimer sur ce réseau social :
Ils ont forcément un lien mathématique, sinon je ne les aurais pas programmés. Mais en effet, je m'applique à ne surtout pas rester dans le prolongement du jeu sportif, pour éviter de bloquer les élèves qui ont du mal à généraliser dans un cheminement et un seul. Au contraire, je les pousse à réaliser que ce qui a servi dans le jeu s'applique aussi dans des situations très différentes.
Ici, où nous avons de la place et du temps, il convient de préciser tout cela. Le plus simple est peut-être de prendre les Activités sportives proposées dans le guide pédagogique CP-CE1-CE2 et de le comparer aux exercices prévus dans les Cahiers d'exercices, en faisant de temps en temps une petite incursion dans les Mises en commun que nous mettrons en place dans nos classes entre les deux autres moments où nous mettons en pratique les connaissances mathématiques.
◊ Semaine 1, Jour 1 :
♦ Activités Sportives :
A) La maîtresse folle : Compter de 1 à 10
B) Lucky Luke : Compter de 0 à 10
C) Rondes de dix : La dizaine, compléter à 10
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Écrire 0 et 1 ; compter des collections de 0 ou 1 objet et indiquer la quantité par un chiffre ; alternance de couleurs 1/1
⇒ lien évident avec Activités Sportives A et B où l'on comptait des quantités égales à 0 ou 1 suite à une désignation par un mot.
♣ CE1 :
Compter de 0 à 5 et désigner par un chiffre ; compter de 0 à 5 et désigner par un chiffre et un mot
⇒ lien évident avec Activités Sportives A, B où l'on comptait des quantités allant de 0 à 10 suite à une désignation par un mot-nombre.
♣ CE2
Compléter des sommes inférieures ou égales à 10 ; Calculer des différences
⇒ utiliser les acquis révisés lors des Activités Sportives A et B (grouper par ..., utiliser les doigts) pour réaliser des calculs additifs et soustractifs
Compléter à 10 ; Soustraire de 10
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive C où l'on a travaillé les compléments à 10
◊ Semaine 1, Jour 2 :
♦ Activités Sportives :
A) Chaises musicales : Ajouter, soustraire (lexique) ; compter de 1 à 4 (CP), de 1 à ... (nombre d'élèves de la classe)
B) Ah, j'ai perdu mes doigts : Compter de 0 à 10 ; notion de manque ; compléter à 10
C) Lucky Luke gagne ou perd : Compter de 0 à 10 ; ajouter 1, retrancher 1
D) Compléments à 10 : Compter de 0 à 9 ; ajouter pour réaliser une collection de 10 éléments
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Écrire 2 ; Ajouter, retrancher 1 ou 2 ; alternance de couleurs 1/1
⇒ lien évident avec Activité Sportive A où l'on retranchait 1 ou 2 chaises (ou plus)
⇒ lien évident avec Activité Sportive C
⇒ lien plus éloigné avec Activités Sportives B et D au cours desquelles le vocabulaire lié aux calculs additifs ou soustractifs est aussi employé
♣ CE1 :
Traduire par un calcul une situation de complément à 10 ; compter de 6 à 10 et désigner par un chiffre et un mot
⇒ lien évident avec Activités Sportives A, B où l'on comptait des quantités allant de 0 à 10 suite à une désignation par un mot
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive C où l'on a travaillé les compléments à 10
♣ CE2
Réaliser des sommes inférieures à 10 € grâce à des pièces et billets factices ; Compter le nombre de pièces
⇒ utiliser les acquis révisés lors des Activités Sportives A et B (grouper par ..., utiliser les doigts) pour réaliser des calculs mentaux additifs puis pour compter des objets concrets (pièces)
Semaine 1, Jour 3 :
♦ Activités Sportives :
A) Algorithmes 1/1, 2/2, 0/1, 0/2 : Ajouter, soustraire (lexique) ; compter de 1 à 4 (CP), de 1 à ... (= nombre d'élèves de la classe)
B) Ah, j'ai perdu mes doigts : Compter de 0 à 10 ; notion de manque ; compléter à 10
C) La commande de doigts : Compter de 0 à 20 ; notion de dizaine ; s'associer pour dépasser 10
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP (page 4) :
Algorithme colorié 1/2 ; Algorithmes dessinés utilisant les notions de verticale, horizontale et oblique
⇒ lien évident avec Activité Sportive A
♣ CE1 :
Repérer le décimètre, le centimètre, les désigner par les abréviations dm et cm, colorier les 10 centimètres d’1 décimètre et écrire l’égalité ; mesurer en cm une mesure exacte et en dm une mesure approchée ; tracer des segments dont la mesure est donnée ; compléter la mesure d’un segment d’un décimètre.
⇒ utiliser les acquis révisés lors des Activités Sportives B et C pour lire et écrire les nombres de 1 à 10.
♣ CE2
Calcul mental : Compléments à 10
⇒ lien évident avec Activité Sportive B
Compléter des sommes inférieures ou égales à 20 ; Compléter des différences entre nombres inférieurs ou égaux à 20 ; Écrire et ranger des nombres inférieurs à 20 dans l’ordre croissant
⇒ lien évident avec Activité Sportive C
⇒ utiliser les acquis révisés lors des activités sportives A et B (grouper par ..., utiliser les doigts) pour réaliser des calculs mentaux additifs
Semaine 1, Jour 4 :
♦ Activité Sportive :
A) Filet du pêcheur : Trouver une stratégie pour partager les élèves en deux groupes ayant le même nombre d'éléments ; notion de moitié, de nombre pair/impair ; compter de 1 à 20 (ou 30)
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP (page 3) :
Écrire le signe € ; Entourer 2 € ; Reproduire un assemblage de points dans un espace délimité (notions de milieu, d’oblique)
⇒ aucun lien avec l'Activité Sportive (qui prépare cependant aux activités mathématiques futures : moitié, nombre pair/impair, comptage, retrait, ajout)
⇒ les activités du cahier auront été préparées pendant la Mise en Commun
♣ CE1 :
Colorier la moitié d’une collection de 8 éléments ; couper en deux une figure de 6 cm de long ; couper en deux parties égales une collection de 10 éléments ; associer, quand c’est possible, chaque nombre inférieur ou égal à 10 à sa moitié.
⇒ lien avec la préparation de l'Activité Sportive A.
♣ CE2
Calcul mental : Compléments à 10
⇒ lien évident avec Activité Sportive B
Compléter des sommes inférieures ou égales à 20 ; Compléter des différences entre nombres inférieurs ou égaux à 20 ; Écrire et ranger des nombres inférieurs à 20 dans l’ordre croissant
⇒ lien évident avec Activité Sportive C
⇒ utiliser les acquis révisés lors des Activités Sportives A et B (grouper par ..., utiliser les doigts) pour réaliser des calculs mentaux additifs
Semaine 2, Jour 1 :
♦ Activités Sportives :
A) La maîtresse folle : Compter de 1 à 10 ; trouver une stratégie pour isoler l'élément qui est au milieu d'une ligne (préparation à la notion de nombre pair/impair)
B) La commande de doigts : Compter de 0 à 10 (CP) / 20 (CE1) / 100 (CE2) ; s'associer pour dépasser 10 ; notion de dizaine
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Écrire le chiffre 3 ; Dessiner le nombre de figures demandé ; Égaliser une collection pour qu’elle ait 3 éléments (ajouter, ôter) ; Relier une quantité de doigts au chiffre qui correspond
⇒ lien éloigné (comptage et désignation par un mot-nombre) avec les Activités Sportives A et B
⇒ les autres activités du cahier auront été préparées pendant la Mise en Commun
♣ CE1 :
Payer 10 c avec : 10 pièces, 9 pièces, 8 pièces, 7 pièces, 6 pièces et enfin 5 pièces.
⇒ lien éloigné (comptage et noms des nombres) avec les Activités Sportives A et B.
♣ CE2
Calcul mental : Compter mentalement de 2 en 2, à partir d’un nombre pair, puis impair, entre 0 et 20
⇒ lien avec Activité Sportive A (travail sur les nombres pairs)
Mesurer des longueurs à l’aide d’un double décimètre ; Tracer un segment, le graduer en cm
⇒ ces activités auront été préparées pendant la Mise en Commun
[ Petite interruption :Comme tout cela est un peu long et répétitif, et comme nous allons normalement commencer lundi la quatrième semaine de classe, je passe directement à cette Semaine 4. ]
Semaine 4, Jour 1 :
♦ Activités Sportives :
A) Rondes et rangs par 2 : Nombres pairs et impairs
B) Lucky Luke et commande de doigts : Compter de 0 à 6 (CP) / de 0 à 100 (CE1) et (CE2)
C) Des outils pour fabriquer des radeaux : Copier une figure ; repérer des angles ; usage de l'équerre
D) Jeu des radeaux : Compter de 1 à 6 ; notion de manque ; compléter une quantité pour arriver à une collection donnée
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Compléter pour avoir 4 €, compléter des additions à trous
⇒ lien éloigné (comptage et désignation par un mot-nombre) avec l'Activité Sportive D
⇒ les autres activités du cahier auront été préparées pendant la Mise en Commun
♣ CE1 :
Apparier des chaussettes, compter le nombre de paires ; Réaliser des paires, compter le nombre d’unités ; Apparier des unités, compter le nombre de paires (et éventuellement le reste)
⇒ lien avec l'Activité Sportive A
♣ CE2
Tracer des angles à main levée ; tracer des angles à l’aide de l’équerre ; Repérer des angles à l’aide d’une équerre
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive C
Technique de l’addition posée
⇒ cet exercice est une activité de réactivation d'un savoir-faire en phase de maîtrise
Semaine 4, Jour 2 :
♦ Activités Sportives :
A) Rythmes frappés : Se préparer à compter de 2 en 2
B) En promenade, quatre par quatre : Division groupement : former des groupes de 4 ; notion de manque ; compléter à 4
C) Nouvelle commande : Multiples de 2
D) Réunion de doigts - Fâcheries : Les nombres de 0 à 100 ; notion de dizaines et d'unités ; notion de reste ; soustraction
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Apparier deux équipes pour avoir 4 enfants ; compléter des additions à trous
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive B
♣ CE1 :
Reproduire une collection pour avoir son double (x2)
⇒ lien avec les Activités Sportives A et C
♣ CE2
Poser et effectuer des soustractions avec ou sans retenue
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive D
Semaine 4, Jour 3 :
♦ Activités Sportives :
A) Touchez du... : Notion d'unité
B) Réunion de doigts - Fâcheries : Les nombres de 0 à 100 ; notion de dizaines et d'unités ; notion de reste ; soustraction
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Associer chaque nombre à l’unité qui convient
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive A
♣ CE1 :
Reproduire une collection pour avoir son double ; Reproduire une collection pour avoir son double.
⇒ Rappel des Activités Sportives de la séance précédente
♣ CE2
Résoudre des problèmes soustractifs
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive B
Semaine 4, Jour 4 :
♦ Activités Sportives :
A) Rythmes frappés : Se préparer à compter de 2 en 2
B) Lapins - chasseurs : Notions de : moitié, demi, mètre ; Mesures de longueur
♥ Cahiers d'exercices :
♣ CP :
Colorier chaque moitié d’une couleur différente ; Couper en deux moitiés et colorier
⇒ lien évident avec l'Activité Sportive B
♣ CE1 :
Bilan : Compléter des phrases (ordre des jours de la semaine) – Reporter une longueur au compas, mesurer en cm, notion de double – Écrire les nombres pairs entre 0 et 20 – Repérer les nombres impairs entre 0 et 20 – Prolonger un segment pour le doubler, le mesurer.
⇒ Liens avec les Activités Sportives A et B
♣ CE2
Bilan : Créer un problème additif ; Tracer des lignes droites, repérer le parallélisme ; Suivre un programme de construction géométrique à partir d’un angle droit ; poser et effectuer des soustractions.
⇒ pas de liens évidents avec les Activités Sportives pratiquées ce jour-là
Conclusion :
Les liens existent toujours dans le simple fait que ces Activités Sportives poussent les élèves à s'interroger sur les nombres, le calcul, les grandeurs et les mesures, les formes géométriques, la résolution de problèmes.
Ils ont très souvent un lien direct avec l'activité que va pratiquer un des groupes d'élèves dans la journée même. Ce lien ne les amène que très rarement à continuer un jeu sportif avec des données numériques ou géométriques différentes afin de ne pas les installer dans un rôle de reproduction.
Il cherche plutôt à leur faire retrouver ailleurs, dans un domaine très différent, ce qu'ils ont vécu à travers leur corps afin qu'ils s'emparent intuitivement de la généralité des principes mathématiques.
Un exemple précis : la numération, les dizaines et les unités.
Au cours des séances d'Activités Sportives, les enfants ont sur eux le matériel nécessaire à la compréhension du système décimal. Ce matériel est d'ailleurs ce qui a donné naissance à ce système dans notre partie du monde (Europe, Asie, Afrique) il y a bien longtemps. J'ai nommé : les doigts, unités de base de notre système et les mains, multiples de cette unité de base.
Pendant ces Activités Sportives, nous usons et nous abusons de ce matériel, dans les trois niveaux, pour que les enfants connaissent – sur le bout des doigts, c'est le cas de le dire – la numération décimale et la simplicité des calculs d'ajouts, retraits, produits et partages qu'elle permet.
Puis vient le moment des Mises en Commun, première marche vers l'abstraction. Comment, assis sur une chaise, pouvons-nous réfléchir aux nombres sans nous regrouper mains levées et doigts écartés ? Quel matériel pouvons-nous substituer à ces doigts et ces mains qui restent présents uniquement dans nos mémoires ?
Là, apparaissent les unités de mesure : le cm, le m, l'euro, puis, plus tard dans l'année, le litre, le gramme et leurs multiples. Là apparaissent aussi les outils mathématiques de l'écolier : les réglettes Cuisenaire, les cubes emboîtables, les bouliers, les perles Montessori, ..., et enfin, le nec plus ultra des outils mathématiques : les chiffres ! Ces dix petits signes inventés naguère pour se substituer à tout ce matériel lourd, encombrant, facile à perdre et difficile à garder en l'état pour une vérification ultérieure !
C'est alors que, grâce à ces dix petits signes, arrangés parfois en suites de chiffres selon un ordre immuable, et à quelques abréviations inventées elles aussi pour nous simplifier la vie (€, cm, m, g, kg, km, etc.), nous pouvons noter brièvement le résultat de nos découvertes et le bilan de nos connaissances, et parfaire ces dernières en nous entraînant à utiliser ce fin du fin de la numération décimale, le chiffre, sur nos Cahiers d'exercices comme nous utilisons en français la lettre pour nous exprimer par écrit.
Vous conviendrez que nous sommes bien loin des doigts et des mains qui nous ont servi à découvrir et maîtriser cet outil fantastique et qu'il serait bien dommage que les tâches à accomplir dans ces Cahiers d'exercices soient sur le papier la reproduction à l'identique des Activités Sportives pratiquées le matin ou la veille dans la cour ou le gymnase (compte les doigts, dessine les doigts, relie les doigts aux quantités qu'ils matérialisent)...
Cependant, comme ces doigts, indispensables à la construction du système décimal, restent là, quoi qu'on y fasse, nous n'hésitons pas à rappeler à l'enfant qui se perd dans un calcul compliqué, oublie une retenue, cherche un complément, qu'il peut toujours, « comme ce matin dans la cour », regarder ses mains pour trouver la solution à son problème.
C'est grâce à ce va-et-vient et à toutes ces activités diverses et variées, soutenant toutes les mêmes règles, que les enfants, année après année, construisent leur connaissance mathématique et cherchent à l'enrichir un peu chaque jour. Si nous y arrivons, nous pourrons nous dire que nos élèves, même s'ils ne savent pas répéter mécaniquement des savoirs-faire étriqués destinés à apprendre une chose et une seule, en comptant sur l'avenir pour que ces savoir-faire empilés se transforment en conscience numérique ou géométrique large.
Un petit contre-exemple pour finir :
Cet exemple est tiré d'une séquence droite numérique CE2 proposée par l'Académie de Toulouse (en vue de réussir les évaluations nationales qui en font grand cas). Notez bien ce que j'ai souligné et le verbe mis en gras, c'est édifiant :
« Elle sert à placer des nombres dans l’ordre (à d’autres choses aussi que l’on pourra noter mais ici nous ne l’avons utilisée qu’à cet effet pour le moment.)
- Elle sert à savoir dans quel intervalle se situent des nombres, ou à placer des nombres dans un intervalle ; donc pour comparer des nombres
- Elle peut servir à intercaler des nombres
- Elle sert à calculer »J'intitulerais bien cette trace écrite : « Quand les mathématiques ne sont pas apprises aux enfants pour qu'ils sachent compter et calculer lorsqu'ils seront confrontés dans leur vie à des problèmes dans lesquels les nombres ont un rôle central... » Pas vous ?
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En ces temps de rentrée, après un été passé à écouter tous les matins un éminent scientifique expliquer qu'un enfant n'était qu'un tas de neurones à programmer à l'aide d'exercices presse-boutons, je suis fort affligée.
Mais quand j'ajouterai que ce fut aussi un été où je pus lire sur les réseaux sociaux que telle, tel, telles et tels autres collègues de TPS, PS, MS, GS, CP, CE1, etc. cherchaient des modèles, des modèles et encore des modèles ou pour les aider à presser sur le bon bouton, celui qui déclenchera chez leurs élèves le réflexe conditionné ad hoc, garant de l'acquisition de la compétence B-12-24-AH-13, dûment constatée grâce à l'IRM de l'éminent scientifique, vous comprendrez pourquoi, ne serait-ce que par esprit de contrariété, j'ai une furieuse envie de fabriquer des chevilles rondes pour des trous carrés !
Pour résumer tout mon ressentiment, je dirai que j'ai envie de modernité, d'air frais, de joies enfantines et surtout pas de modèles et d'évaluations.
Mais voilà, pour faire du neuf, il faut sortir de nos schémas actuels et nous plonger loin, loin dans nos références éducatives, de manière à trouver notre oxymore pédagogique du jour :
la modernité du passé !
Et figurez-vous que je l'ai trouvée... Mais lisez plutôt et cherchez à quelle époque M. Halbout, un maître formateur, un IEN ou un Conseiller pédagogique a pu écrire ces quelques conseils :
Les activités dirigées et autres occupations du CP
OCCUPER constamment et utilement les enfants du CP, est une exigence essentielle de la classe unique [NB : classe multi-niveaux de nos jours]. [...]
♥ Quelles activités choisir ?
Nous ne mentionnerons pas les jeux et exercices de calcul et de lecture, application directe des leçons, que nous avons évoqués les semaines précédentes. Mais nous essaierons de garnir les cases de notre emploi du temps qui s'appellent peinture, dessin, modelage, activités dirigées, dénominations dont le caractère est plus indicatif qu'impératif ; point n'est besoin d'ailleurs que tous les enfants exercent en même temps la même activité ; la diversité des occupations peut permettre de tirer parti d'un matériel disponible en quantité trop réduite. Le choix des activités peut évidemment être limité par ces contingences matérielles ; mais il n'est point de problème insoluble avec un peu d'ingéniosité [souligné par moi].
Quelles que soient les possibilités, il faut s'astreindre à ne donner que des occupations qui fassent appel à l'intelligence, à l'imagination, ou, au minimum, à l'adresse manuelle de nos jeunes enfants, en proscrivant les exercices mécaniques ou de simple imitation.
Toute occupation, même si elle n'est pas strictement « scolaire » doit avoir un aspect éducatif. Donc, pas de copies interminables du même mot ou du même élément de lecture, pas de lignes de lettres ou de chiffres, pas d'avalanches d'opérations écrites faites machinalement. On limitera également les coloriages de dessins imprimés au tampon encreur [ajout 2024 : ou trouvés sur internet], qui n'offrent qu'une maigre matière à l'imagination de l'enfant. Les exercices de piquage, où l'enfant se contente de suivre avec un poinçon (dont l'usage n'est pas exempt de danger) un tracé préfabriqué, ne présentent également qu'un intérêt relatif.
♥ Il faudra prévoir :
→ DES JEUX SENSORIELS (surtout pour les moins de 6 ans)
dont les catalogues des éditeurs spécialisés dans ce domaine (Bourrelier, Nathan, ...) offrent tout le choix désirable. Ici se pose la question financière, d'autant plus qu'il importe de choisir des matériels durables, finalement moins onéreux, mais dont le prix d'achat paraît quelquefois élevé. Il faut donner la préférence aux matières plastiques ou aux bois laqués qui gardent l'éclat du neuf, malgré les nettoyages imposés par l'hygiène (bain hebdomadaire dans une solution diluée d'eau de Javel).
Une certaine variété est nécessaire: le même jeu, indéfiniment répété perd tout intérêt et toute valeur. Aussi, dans la mesure où le maître [ajout 2024 : ou la maîtresse] dispose librement de tout ou partie de l'allocation scolaire annuelle, doit-il prévoir, à chaque [nouvelle rentrée], l'acquisition de quelques jeux et le remplacement des jeux détériorés. [...]
Mentionnons notamment :
⇒ les jeux de classement :
- par ordre croissant de grandeur, de grosseur, d'épaisseur,de poids
- par formes différentes
- par couleurs (nuances ou intensités)
⇒ les jeux d'emboîtement, d'encastrement, de superposition
Le développement de l'intelligence est tributaire de la justesse et de la finesse des perceptions. Il est bien établi par exemple que de nombreuses [ajout 2024 : pseudo] dyslexies sont imputables à des déficiences de la structuration de l'espace.
→ DES ACTIVITÉS MANUELLES
⇒ tissage : Signalons les bandelettes en matière plastique, valables à condition d'encourager les enfants à rechercher des combinaisons plus ou moins complexes de couleurs
⇒ modelage : La cire à modeler est un matériel peu coûteux et durable si l'on prend les quelques précautions nécessaires à sa bonne conservation. La règle est ici de laisser libre carrière à l'imagination de l'enfant ; les réussites conservées servent de stimulant.
⇒ jeux de laçage et de boutonnage : À ne pas négliger pour développer l'adresse manuelle des plus petits (ou des plus empruntés).
→ DES EXERCICES GRAPHIQUES
qui développeront le sens esthétique et l'imagination, en même temps que l'habilité manuelle. Ils contribueront, en favorisant l'écriture, à l'apprentissage de la lecture et à l'acquisition de l'orthographe.
Mentionnons :
⇒ l'écriture au pinceau qui peut être une activité dirigée ou une application directe de la lecture [ajout 2024 : z'avaient lu ni Dumont, ni Pierson ! ] : elle contribue à vaincre la nervosité et la raideur de la main.
⇒ la peinture au doigt : Le maître [ajout 2024 : ou la maîtresse] préparera dans une série de gobelets, des solutions de gouache de différentes couleurs où les enfants puiseront librement; comme matière première, on peut se procurer des échantillons de papiers peints dont on utilisera le verso, ce qui initie l'enfant à l'utilisation d'un fond coloré
⇒ le dessin et le coloriage libres : C'est l'âge d'or du dessin libre qui est, pour l'enfant ne sachant pas encore bien écrire et encore moins rédiger, le moyen d'expression le plus immédiat. Si l'on a bien gagné la confiance des enfants, on leur demandera d'expliquer leurs réalisations.
♥ Conseils de mise en œuvre
◊ LAISSER À L'ENFANT LA LIBERTÉ DE CHOIX DE SES OCCUPATIONS
→ [Nous suggérons] l'installation du « coin des petits », avec ses étagères ou armoires basses, où chacun prend et range après usage ce dont il a envie.
→ [C'est l']occasion d'ailleurs de faire sentir aux petits la nécessité de l'ordre et de la discipline [ajout 2024 : tant pis pour la belle leçon d'EMC à projeter sur le TNI et à la jolie feuille à coller dans le cahier de leçons, on fait simplement sentir, c'est plus efficace et moins presse-bouton !] .
→ La séance d'activités dirigées pourra de temps à autre être consacrée au rangement et au nettoyage général des rayons.
◊ LAISSER ÉGALEMENT LE MAXIMUM DE LIBERTÉ DANS L'EXÉCUTION
→ Qu'importe si un jeu est utilisé à un usage imprévu, si un matériel à encastrer sert à échafauder une construction hardie.
→ Qu'importe également si un dessin viole les règles élémentaires de la logique ou de la perspective ; les enfants l'apprendront plus tard.
→ Pour l'instant, il s'agit surtout de ne pas freiner leur désir d'expression et d'activité.
→ Si le maître [ajout 2024 : ou la maîtresse] intervient autrement que pour encourager et, à l'extrême rigueur, pour suggérer très discrètement et sans insister, il verra bientôt les enfants se désintéresser de leur matériel [Ajout 2024 : Eh oui, ce n'est pas forcément parce que les enfants d'aujourd'hui sont mal élevés qu'ils ne dessinent plus, c'est peut-être aussi parce que nos méthodes modernes rétrogrades, deuxième oxymore, leur ont coupé les ailes].
◊ PAR CONTRE, IMPOSER DE FAÇON ABSOLUE LES CONSIGNES D'ORDRE ET DE SILENCE, DE RESPECT DU JEU DU VOISIN ET DU TRAVAIL DES GRANDS
→ En venant de temps à autre complimenter et encourager les petits, on évitera d'ailleurs qu'ils ne viennent vous faire admirer une réalisation au beau milieu d'une leçon compliquée réservée aux plus grands.
Et voilà, fin de l'article. Alors, à votre idée, à quelle époque (j'ai la date précise de cet article) les élèves de CP pouvaient ainsi, lorsqu'ils avaient fini leur travail, « jouer librement » en classe sans forcément rester assis devant les activités presse-boutons de leurs « cahiers d'activités » ? Vous pouvez répondre en commentaire ou sur la page Facebook Catherine Huby Éducation.
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