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L'École Primaire comme je voulais la raconter

Une semaine en GS (6)

Une semaine en GS (6)

Et voilà, la semaine se termine dans notre Maternelle du XXIe siècle. Nos élèves survoltés d'hier sont revenus en forme et la journée s'égraine d'activité en activité, sans affolement ni stress, malgré le cumul qui étonne certains collègues plus habitués à un emploi du temps moins chargé.

Si l'accumulation effraie, c'est sans doute parce que nous avons de la peine à nous projeter dans un univers différent où le temps des enfants donne la mesure. Un temps de sauts continuels, d'éparpillements, de coq-à-l'âne perpétuels où tout moins de sept ans se retrouve pourtant en terrain connu, celui du jeu libre et de la cour de récréation, de la curiosité tous azimuts, de la croissance rapide qui bat son plein et donne le tempo.

Le temps des adultes n'a pas cours dans cette classe. On ne commence pas le matin par un moment d'acclimatation parce que, où qu'il soit, l'enfant est chez lui, dès qu'il arrive, et il est prêt puisqu'il est venu pour ça.
Et pourquoi est-il venu à l'école ? Pour les copains et la maîtresse ! Pour le groupe, la bande, les relations humaines... Alors, tout de suite, dès que tout le monde est là, c'est par la cohésion de ce groupe que la journée commence. Pas d'accueil en classe, pas d'activités libres où le groupe qu'on se constitue s'apparente à la bande, au gang, à l'association de malfaiteurs hélas parfois.
Le groupe qui a cours ici, c'est celui de la classe, avec un leader qui se veut positif : ouvert au dialogue, partageur de ses savoirs et de ses compétences, protecteur du faible et du réprouvé, juste dans ses décisions, accueillant, bienveillant, visant à instaurer dans sa meute un climat d'empathie, de souci de l'autre, de curiosité saine et créative. Ce leader, vous l'aurez compris, c'est la maîtresse.
Cette idée est tellement « détonnante » que, même en ayant pris toutes les précautions pour expliquer comment elle conçoit ce rôle de manière positive et socialement correcte, je me sens toute drôle en écrivant cela, tant j'ai peur de choquer... Et pourtant, quoi de mal à se reposer sur ses compétences d'adulte pour aider de tout jeunes êtres à prendre leur envol ?...

En commençant la matinée par une activité motrice en groupe, la maîtresse fait l'économie du temps d'accueil, devenu presque incontournable dans les écoles maternelles. Elle continue les économies de temps en supprimant les rituels savants, ceux qui feraient la marque de fabrique de l'école maternelle, puisque leur disparition de l'emploi du temps de cette maîtresse ont provoqué la réflexion suivante : « Du CP, alors ? ».
La date, l'appel, la météo peut-être, des savoirs incontournables à 5 ans et demi  et avant ? Pourquoi donc ?
Dans cette classe-ci, on préfère le langage, le dialogue, la curiosité, l'écoute, la découverte... Et l'on gagne ainsi de précieuses minutes qu'on consacre... à Jean de La Fontaine, pourquoi pas !

Quinze minutes en compagnie de Jean de La Fontaine, avec des illustrations pour aider à comprendre un français différent, celui des adultes lettrés... À comprendre, juste comme ça, intuitivement, en s'appuyant sur les images. Et en s'aidant du groupe ! Des 28 autres personnes, maîtresse comprise, qui, chacune dans sa diversité, apporte sa pierre à l'édifice.

De Gabrielle l'intello à Zakaria le gros pépère rigolard, de Loghan le tremblement de terre à Pavel qui ne dit pas encore grand-chose mais écoute tout, de Jawal qui ramène à l'école les savoirs de ses grands-frères à Karla la petite bonne femme, chacun a ses richesses à partager. Et chacun a ses manques que le groupe, maîtresse en tête, s'acharne à combler avec bienveillance et empathie.

Et, de quinze minutes en quinze minutes, les unes consacrées au groupe, d'autres au travail individuel, de La Fontaine en Picasso, de Picasso en Manet ou en Brahms, mais aussi de Naïma en Tiago et de Théo en Alima, d'exercice physique en exercice sensoriel, d'éducation au langage oral, au langage écrit, de découverte mathématique en découverte scientifique, d'ouverture sur les arts et la culture en apprentissage de l'écriture, du calcul ou de la lecture, la journée avance, voletant de ci, butinant de là, entrelaçant connaissances, compétences, capacités et culture, non pas pour évaluer constamment si un socle se bâtit, mais pour fournir un tremplin qui emmènera toute la classe vers des savoirs sûrs et solides, des attitudes d'élèves qui aiment l'école pour ce qu'elle leur transmet, leur apprend, leur fait partager jour après jour.

Le soir, les élèves repartent chez eux pour un long week-end de deux journées pleines auxquelles s'ajoutent trois longues soirées dont la maîtresse rêve qu'elles ne soient pas consacrées qu'aux écrans.
Elle espère même que, communiquant chaque semaine les travaux écrits des enfants, quelqu'un, dans chaque foyer, se penchera sur ces cahiers et s'extasiera sur les progrès, les connaissances et les capacités de ses jeunes élèves, sans qu'elle ait besoin de communiquer de bulletin de notes déguisé ou non en cahier de réussites. 

Annexe 10 : Mathématiques (4) :

Annexe 11 : Lecture (4) :

Annexe 12 : Questionner le monde (le savon)

 

Le reste de la semaine :

Lundi matin

Lundi après-midi

Mardi

Mercredi

Jeudi

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C
J'ai déjà celui de géographie, mais je n'ai pas eu l'idée de m'en servir pour des GS. :) Merci pour les pistes.
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C
Et sinon, l'ouvrage Leçons de choses sera-t-il prochainement édité ? Je l'achète tout de suite !!
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C
Merci, très instructif ! Alors ça s'arrête... Quel dommage ! A quand le prochain ? :)
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