L'École Primaire comme je voulais la raconter
À petits pas, à petits pas, le grand marché de l'éducation s'installe. Maille après maille, il détricote soigneusement plus de 130 années d'École Publique à (trop ?) hautes visées éducatives et instructives.
Lorsque ce n'est pas à grand bruit comme cette annonce tonitruante de l'apprentissage du code informatique confié à la discrétion des conseils municipaux, c'est à bas bruit, sans faire de vagues.
C'est ainsi qu'au hasard d'une offre d'embauche on découvre de petits pots aux roses anodins qui n'alertent que les paranos notoires dans mon genre.
Rythmes scolaires : les ATSEM et les animateurs en première ligne titre la revue Publidia.fr...
Et c'est là que le paragraphe consacré aux ATSEM me rappelle la tentative retentissante et avortée de l'UMP d'imposer aux mairies la mise en place des Jardins d'Éveil[1] qui devaient remplacer à moindre coût les Écoles Maternelles, fondées par la IIIe République, au personnel onéreux (et composé de fonctionnaires d'État...). Lisez plutôt :
Un rôle éducatif plus marqué pour les ATSEM
Pour encadrer les activités périscolaires, plus de 70% des communes ont fait appel aux ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles), près des trois quarts aux autres agents communaux et 15 % aux agents intercommunaux (voir le graphique). Les Atsem en particulier ont vu leurs conditions de travail bouleversées par la réforme, indique le CSFPT dans son enquête. Les voilà appelés à travailler en collaboration ou sous l'autorité d'un animateur, à encadrer des ateliers, à renforcer leur fonction d'assistance éducative au détriment des tâches d'entretien pourtant prévus dans leur statut. Même si cette valorisation est plutôt bien perçue par les intéressés, elle oblige du coup certaines communes à recruter des agents pour s'occuper du nettoyage des salles de classe... Face à cette évolution, certaines voix s'élèvent et appellent à former l'Atsem à ses nouvelles missions, voire même à refondre son statut et à le revaloriser en termes de grade, d'indice et de régime indemnitaire. En attendant, une nouvelle promotion de candidats passera le concours d'Atsem en octobre prochain dans 78 départements. Gageons que les maires seront attentifs à cet appel d'air.
Alors, c'est moi ou c'est une façon bien plus habile que les gros sabots de Nadine Morano de pousser discrètement les Professeurs des Écoles vers la sortie et de remplacer l'École Maternelle, aux programmes bien trop ambitieux pour des tout-petits, par une garderie améliorée gérée par des personnels formés à encadrer des ateliers, en collaboration ou sous l'autorité d'un animateur ?
[1] http://www.slecc.fr/actualites/Accueil_Petite_Enfance.pdf