Sciences C3 : Notre squelette et nos muscles

Je profite de cette nouvelle leçon pour vous signaler l'article de Pierre Jacolino sur les sciences à l'école élémentaire hier et aujourd'hui : L'élève, le manuel et le hanneton.
On y verra que ce qui est vieux n'est pas forcément idiot et que le bourrage de crâne (appelé aussi "par cœur") n'était pas la norme attendue par la hiérarchie. Les anciens auteurs de manuels scolaires ne cédaient donc pas autant qu'on aimerait nous le faire croire à l'attrait du long résumé incompréhensible censé être récité d'une voix monocorde par des enfants à l'intelligence et à l'intuition niées par des adultes obtus.
De même, Pierre nous y explique que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, le vocabulaire employé dans ces anciens manuels restait simple, à portée d'enfant, et peu abondant. Comme on tenait à ce que l'enfant retienne tout ou presque, on avait à cœur de ne proposer à sa mémoire que de l'assimilable.

Un petit exemple tout simple, tiré de la leçon ci-dessous. Figurez-vous que, pour actualiser un peu les images désuètes du Orieux/Everaere de 1954, je cherche autant que faire se peut des illustrations actuelles (photos mais aussi schémas que l'internet me fournit en abondance).
J'ai donc tapé dans mon moteur de recherche "squelette et muscles CM1"... Et on m'a fourni des dizaines de schémas avec légendes, tous plus surchargés les uns que les autres de noms inutiles ! Essayez, vous verrez... Certains vont même jusqu'à penser qu'un enfant de 9 à 10 ans doit forcément savoir des noms aussi peu connus que manubrium, ischion, os malaire, ...

Messieurs Orieux et Everaere, quant à eux, pensaient qu'os de la cuisse, phalanges, colonne vertébrale, ..., constituaient déjà une première base sur laquelle s'appuieraient les instituteurs du Cours Supérieur ou les professeurs de l'établissement secondaire où leurs élèves continueraient leurs études, je pense. Alors que nous sommes aujourd'hui sans cesse plus pressés de voir nos élèves étudier, mal, ce que nous avons mis douze ans et plus à lentement amasser, années après année, peut-être considéraient-ils que c'était au contraire en accumulant des années d'expériences simples, de faisceaux de savoirs qui se rassemblaient, s'entrecroisaient, se complétaient, qu'ils comprendraient un jour les grandes lignes des manifestations du vivant... 

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