L'École Primaire comme je voulais la raconter
Nos élèves de MS ont habituellement atteint le stade où, lorsqu'on voit une représentation en deux dimensions d'un élément réel connu (dessin représentatif, photographie, film), on la reconnaît immédiatement.
Par ailleurs, ils approchent, à pas comptés, rien ne presse, de la Grande Section et des deux immenses découvertes qu'elle va leur dévoiler :
Entre ces deux stades, nous allons en introduire deux, successivement. Le premier, celui que je vous propose ci-dessous, consiste à associer à chaque photographie un élément déjà plus abstrait, le plus souvent en noir et blanc, sauf quand la couleur est un élément nécessaire à la compréhension (salade verte, par exemple).
Cette nouvelle étape, destinée aux élèves de MS, permet de commencer à inverser l'ordre d'importance des prérequis travaillés :
Ce nouveau matériel vise à contraindre le tout jeune élève à pousser plus loin l'analyse de l'image observée, pour en retirer des éléments pertinents moins perceptibles à première vue.
Nous sommes typiquement dans le cas de la compétence large, à affiner sans cesse de la TPS à l'âge adulte, par petites touches, toujours plus fines et plus appuyées.
Cette compétence, menée à son terme, amènera le futur critique d'art qui sommeille sans doute dans l'un ou l'autre de nos élèves à distinguer la période à laquelle tel peintre a produit tel tableau. Mais, et c'est plus urgent, elle prépare aussi les futurs élèves de CP à reconnaître la lettre h de la lettre k (mais pas de la lettre y ; pour celle-ci, prière de se rapporter, comme pour la distinction des lettres p, b, d, q aux séances d'éducation motrice, d'arts plastiques et de structuration de la pensée...), la lettre m de la lettre n, la lettre g de la lettre q ou encore, pour ce qui est de l'écriture cursive, la lettre a de la lettre o...
Cette analyse visuelle effectuée, sur 5 éléments d'un coup, les élèves communiquent leurs observations en s'exprimant par oral.
Ils utilisent le langage toujours pour raconter, décrire et évoquer mais plus encore pour expliquer, questionner, proposer des solutions et discuter un point de vue :
Cette analyse à voix haute des critères de distinction parfois plus « intellectuels » que « visuels » les conduit naturellement, tous, d'où l'intérêt de travailler sur de courtes durées, mais en grand groupe et tous les jours, vers le troisième pré-requis, celui qui, bientôt, deviendra à son tour premier.
Car, là aussi, les élèves avancent. L'exemple de l'abeille et de la guêpe le prouve.
Au fur et à mesure des séries, ils progressent dans la synthèse des observations qu'ils ont analysées ensemble. La vue seule n'est plus efficace, elle a besoin de la réflexion, des échanges entre pairs et du transfert effectué depuis une culture commune.
Ce sera flagrant avec le domaine de l'école où chacun des lieux est évoqué par un ou plusieurs de ses éléments sans être pour cela représenté comme le plan d'un espace réel :
Nous retrouverons cette même représentation épurée du réel, déjà presque abstraite, pour les activités qui se pratiquent en classe :
Toutes ces représentations, en route vers une déconnexion de la réalité concrète, vont amener les élèves vers l'étape suivante, qui commencera à la série n° 20 : de l'icône réaliste au symbole abstrait « savant » qui nécessite une transmission de celui qui sait vers celui qui apprend.
Nous serons alors en fin de MS où il ne restera plus à découvrir qu'une dernière synthèse des éléments analysés, celle qui s'engagea dans l'invention et l'enrichissement des idéogrammes chinois ou des hiéroglyphes égyptiens : l'association de deux ou plusieurs symboles permet de dire autre chose, tout en restant compris de tous.
Cette dernière avancée conduisit directement, en Europe et en Asie mineure, vers le chemin choisi pour instaurer un code commun de communication écrite : l'alphabet qui, grâce à la combinaison de quelques symboles (moins de 50), permet des milliers de combinaisons différentes, toutes porteuses de sens.
Grâce à ce travail préparatoire, nos élèves seront alors prêts, après les révisions d'usage en début de GS, à aborder enfin, pour les comprendre et les utiliser réellement et sans avoir à jouer les Champollion à l'envers, les 26 symboles qui leur auraient apporté si peu de satisfaction si nous les leur avions fait ronronner à vide pendant deux interminables années scolaires.
En plus de l'accès libre aux cartes des séries, il convient de réemployer de manière vivante le vocabulaire étudié.
Cela pourra avoir lieu, le plus souvent possible, sans insister cependant pour que cela reste naturel et réellement vivant, dans les domaines suivants :
Je ne serai pas plus bavarde pour aujourd'hui et vous dévoilerai, enfin, me direz-vous, les 5 premières séries d'icônes pour la MS. Bon plastifiage !
Télécharger « 26 x 26 icônes (1).pdf »
PS/MS : 26 fois 26 symboles (1)
PS/MS : 26 fois 26 symboles (1bis)
...