L'École Primaire comme je voulais la raconter
Un dernier volet d'Orthographe Graphémique pour accueillir la liste des mots invariables que les enfants verront et manipuleront toute l'année avec cette méthode (merci à Pauline D. qui m'a envoyé son travail).
J'en profite pour rappeler quelques vérités de base :
Exemple : le, la, un, une, de, du, par, car, il, je, tu, on, me, te, lui, si, oui, non, or, ni, ne, sur, juste, droite, ...
Pas la peine donc de les donner à apprendre « par cœur" » à la maison du moment où, en classe, au CP (par pitié chers collègues) et au CE1, on apprend aux élèves à encoder leur langue !
Et qu'on comprend de quoi on parle !
Exemple : les, des, mes, tes, ses, ces, ce, cette, cet, avec, leur, avec, que, qui, quoi, jusque, bien, combien, ...
On les apprend donc au moment où on apprend la règle graphémique ou grammaticale, ou un peu après, et les élèves les retiennent beaucoup mieux parce que leur difficulté correspond à quelque chose dans leur mémoire et qu'ils peuvent l'associer à d'autres de même type.
Intelligence (nom féminin) : 1. Faculté de connaître, de comprendre
Ce que l'on comprend, ce que l'on connaît déjà, se retient mieux que ce qui n'est que mécanique.
Intelligence (nom féminin) : 2. qualité de l'esprit qui comprend et s'adapte facilement.
Plus l'esprit est nourri par ses souvenirs et par les connaissances qu'il a engrangées (la mémoire), plus il comprend et s'adapte facilement.
Donc on n'apprend pas « par cœur », mécaniquement, paskonpeupadiravè , on fait connaissance avec le verbe avoir, on comprend à quoi il sert dans la phrase, tout comme on fait connaissance avec la préposition à en cherchant à comprendre à quoi elle sert dans la phrase.
Et c'est vrai pour tous les mots invariables qui ont un ou plusieurs homophones dans la langue française :
Exemple : quand (camp, qu'en, quant); dans (dent), sous (sou), peu (peux, peut), et (est), on (ont), c'est (s'est, sais, sait, ses, ces, ...), ...
Et pour tous ceux qui ont une ou plusieurs lettres muettes explicables
Exemple : plus, tout, longtemps, bientôt, ...
Le cerveau humain n'est pas un disque dur d'ordinateur. Il apprend beaucoup de choses, mais ne retient pas pas tout.
Pour retenir, il faut une bonne dose d'affectif, des rencontres fréquentes et, hélas, une part de chance.
♥ L'affectif, à l'école, il est présent par :
→ la sécurité qu'elle procure aux enfants d'où l'importance d'un emploi du temps répétitif à la journée et 1 méthode et une seule plutôt que 36,
→ la confiance que l'enseignant met en ses élèves et tout particulièrement en leur "comprenette",
→ la sûreté de lui-même de l'enseignant parce qu'il a compris les méthodes qu'il a choisies lui-même
→ et enfin le côté enfantin des activités qu'elle propose : pas forcément du ludique, qui perd les plus faibles, ni du "tout joli" qui satisfait l'œil sans doute mais fait parfois perdre le but en laissant les fioritures occuper tout l'espace, mais du court, du bref, du qui revient souvent, du sans verbiage ni grands mots...
♥ les rencontres fréquentes
→ c'est très souvent, plusieurs fois par jour, tous les jours,
→ et partout où on lit et écrit
Contrairement au disque dur, la mémoire humaine ne retiendra durablement que ce qu'elle aura utilisé en orthographe mais aussi en lecture, en grammaire, en production d'écrits, en poésie, en mathématiques, en QLM, en EMC et même en Arts et en EPS.
D'ailleurs, c'est par l'écriture sans faute d'un "Quand je suis allé chez ma mamie, j'ai pris le train tout seul pour la première fois." en production autonome d'écrits ou d'un "Quand maman revient de chez le coiffeur, elle n'a plus que 8 euros dans son porte-monnaie", en résolution autonome de problèmes, qu'on pourra réellement évaluer et noter sur un LSU quelconque que l'enfant connaît et utilise à bon escient l'orthographe des mots invariables quand, chez, ...
♥ la chance, malheureusement, nous ne l'avons pas tous et l'école a fort à faire avec trop de malchances pour certains en ce siècle de crise sociale organisée
→ chance d'être reposé
→ chance d'avoir mangé à sa faim
→ chance d'être en bonne santé
→ chance de ne pas être trop préoccupé par des difficultés extérieures à l'école
→ chance d'arriver au CE1 avec les moyens techniques pour suivre au CE1 (lecture au moins mot à mot, écriture cursive au moins lente et bien formée, vocabulaire suffisamment riche pour suivre les situations du quotidien et quelques situations très légèrement exceptionnelles)
→ chance d'être accompagné par des soins et un personnel médical et psychologique adapté si on est victime d'un handicap léger
→ chance de ne pas être là mais dans une structure adaptée si on est victime d'un handicap lourd qui interdit pour le moment toute possibilité de tirer profit des activités qui font le quotidien d'une classe de CE1
Je n'ai malheureusement pas d'autre remède à ces malchances que la lutte syndicale et le bulletin de vote dans l'urne.
Je tente d'y ajouter, pour le point 5, ce modeste blog qui tente de donner des outils aux collègues de TPS, PS, MS, GS et CP pour qu'ils envoient chacun leur tour dans la classe supérieure des enfants qui ont au moins eu la chance d'avoir acquis tous les savoir faire, capacités et connaissances nécessaires pour suivre le jour dit un VRAI CE1 !
Conçue comme ça, avec des "comptes moraux" à rendre aux collègues des niveaux supérieurs, nous éviterions déjà bien des inégalités, et ce avant même l'arrivée au CP.
Nous pouvons facilement éviter une autre malchance en ne chargeant pas les familles de l'apprentissage des notions scolaires par le biais des "devoirs" du soirs.
Si nous faisons en sorte de réserver aux horaires scolaires la charge de mémorisation des acquis, nous diminuerons un des facteurs "malchance" et non des moindres.
Nous sommes bien mieux placés que les familles pour savoir ce qui est urgent, indispensable et ce qui mérite encore un peu de temps pour mûrir. Nous sommes aussi plus à même qu'elles de savoir enseigner l'écriture et la façon d'encoder une syllabe ou de copier un mot ou une phrase. Nous sommes les seuls capables d'évaluer l'utilité d'apprendre tel mot outil avant qu'il ne soit facilement encodable par l'enfant.
C'est notre métier d'apprendre aux enfants à apprendre. Les parents peuvent éventuellement jouer le rôle de répétiteurs mais nous savons très bien qu'ils ne le feront pas tous et que certains, par maladresse, le feront très mal. Les « mots invariables » comme les autres mots s'apprennent en classe, par tous les moyens cités ci-dessus.
Mais trêve de bavardages, place au document.
Encore merci à Pauline D pour son travail.
Nota bene : Ce travail se trouve ici, accessible à tous. Vous pouvez le télécharger pour votre classe ou votre école. Vous pouvez signaler cette page à vos collègues et amis.
En revanche, je trouve inadmissible que vous le téléchargiez pour aller ensuite le partager, sans les explications qu'il nécessite, parfois modifié plus que de raison, sur un groupe Facebook, un blog ou un forum. S'il vous plaît, respectez mon travail et celui de Pauline !
Télécharger « Mots invariables - orthographe graphémique.pdf »
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