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L'École Primaire comme je voulais la raconter

Lecture en groupe-classe : Le livre des bêtes

Lecture en groupe-classe : Le livre des bêtes

Une collègue se demande comment exploiter les lectures du Livre des Bêtes, en groupe-classe, de manière à ne laisser personne de côté tout en proposant à chacun une tâche à sa mesure, tout au long de l'exercice dont la durée, à la rentrée, ne doit pas excéder 30 minutes (on pourra aller jusqu'à 45 minutes en fin d'année, si tous les enfants sont passionnés et ne montrent pas de signes de lassitude.

Voici ma réponse :

Le fonctionnement du Livre des Bêtes est simple. Chaque jour, idéalement à heure fixe, les élèves ouvrent tous ensemble leur livre de lecture.

 Lecture du texte du jour :

 ¤ On choisit un élève de la classe qui lit le titre. Les autres élèves suivent sur leur livre et valident la lecture à voix haute de leur camarade. On peut prendre quelques secondes pour tenter de se poser quelques questions au sujet de ce titre, mais ce n'est pas indispensable.

¤ On confie alors à un autre élève la lecture de la première phrase du premier paragraphe. On peut à nouveau prendre quelques secondes pour la faire reformuler par un des enfants qui n'étaient pas le lecteur de cette phrase.

 ¤ Ensuite, jusqu'à la fin du premier paragraphe, on continue à confier la lecture de chaque phrase à un enfant différent (le but étant que tous les enfants aient lu au moins une phrase à voix haute et aient participé à la validation de toutes les phrases qu'ils n'ont pas lues à voix haute). Après chaque phrase, on peut prendre quelques secondes pour expliciter les phrases lues, émettre des hypothèses, éclaircir un point de vocabulaire, etc. 

¤ Lorsque le premier paragraphe a été ainsi décortiqué, on confie à un nouvel élève sa relecture in extenso. Cependant, si le niveau est très faible, on peut préférer demander aux élèves de suivre du doigt notre relecture. Nous avons soin alors de lire très lentement, en respectant une très courte césure après chaque mot, mais avec expression.

 ¤ Après cette relecture, nous prenons (obligatoirement cette fois) un petit temps pour demander aux élèves de résumer ce qu'ils viennent d'apprendre grâce à la lecture de ce paragraphe (qui sont les personnages ? quel est l'objet de leur quête ? ont-ils rencontré des obstacles ? lesquels ? Ont-ils obtenu de l'aide ? De la part de qui ? etc.).

¤ Nous recommençons alors la même technique en faisant attention à bien faire lire tous les élèves, même ceux qui sont très lents, auxquels nous offrons toute l'aide nécessaire (jusqu'à leur dire : « M et a, ça se lit Mmmaaaa... r et i , ça se lit rrrriii, avec le a, ça fait ma-ri-a, deux n et e, ça se lit ne, ce mot, c'est Ma-ri-a-nne, Marianne, continue... » et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on leur ait fait «« lire »» : Marianne arrive au moulin.

 ¤ Si un mot est inconnu des enfants, on l'explicite en cours de lecture. Si c'est l'un des deux mots du jour, on demande aux élèves s'ils en connaissent le sens. Après l'explication donnée par les enfants, on confie la lecture de la définition à un élève qui n'a pas encore lu (ou pas encore lu deux fois si la liste des élèves a déjà été épuisée une fois).

¤ Lorsque nous avons passé trente minutes à ce décodage nous nous arrêtons, même si la double page n'est pas finie.

 Le but est, peut-être au bout de quelques semaines, d'arriver à ce que la classe lise une double page tous ensemble. Ce qui m'amène à vous expliquer la lecture de la page d'exploitation du texte du jour.

Exploitation du texte (compréhension, vocabulaire, expression orale) :

¤ Après relecture générale, paragraphe par paragraphe, de ce texte, un premier enfant est choisi pour relire la définition d'un des mots du jour et un second pour la relecture de la deuxième définition.

¤ Ensuite, un élève lit la première question de l'exercice intitulé Nous réfléchissons et nous cherchons la réponse tous ensemble. Il faut habituer les enfants à répondre oralement par une phrase complète. Nous continuons ainsi jusqu'à avoir épuisé la liste des questions de ce premier exercice (en faisant lire chaque question à un nouvel élève).

 Puis nous passons aux exercices de vocabulaire et compréhension.

¤ Ces exercices peuvent avoir été reproduits au tableau. Si des mots ont été donnés comme dans l'exercice Je dis le contraire qui se trouve dans le questionnaire de l'épisode La maison de paille,et que l'on choisit cette option de la reproduction des exercices au tableau, ils seront aussi écrits au tableau (en couleur, c'est plus simple pour les enfants).

 ¤ Chaque enfant à son tour lit une phrase à compléter puis la classe toute entière participe à la recherche du mot manquant. Un élève est alors désigné pour le dicter en l'épelant à l'enseignant.e. Les autres valident l'orthographe proposée.

¤ Le dernier exercice (décodage rapide) doit se lire sur un rythme très enlevé, un mot par enfant (par exemple, pour le premier exercice Je coupe les mots en syllabes, on doit obtenir : Paul : « moulin, mou... lin », Anaïs : « meunier, meu...nier », Marwan : « pendant, pen... dant ». et ainsi de suite.
S'il s'agit d'une classe très faible, on peut finir l'exercice par une relecture très rapide, tous ensemble, ou par petits groupes (ceci est plus valable pour les listes de mots à partir du texte La maison de paille où il s'agit d'automatiser la lecture d'une graphie.

Évolution sur l'année :

 Bien sûr, cette façon de fonctionner est amenée à évoluer dans l'année. 

¤ On pourra peu à peu demander aux élèves de lire des quantités plus longues pour arriver à la lecture d'un paragraphe (ou d'un demi-paragraphe quand ceux-ci sont longs) par élève. Ce qui permet chaque jour de diviser la classe en deux ou trois groupes : 1) les déchiffreurs, ceux qui découvrent le texte pour tout le monde ; 2) les relecteurs, ceux qui procèdent à une seconde lecture plus habile ; 3) les conteurs, ceux qui procèdent à la lecture expressive que ferait un conteur ou une conteuse que nous irions écouter à la bibliothèque municipale. Si l'on n'a que deux groupes, le premier sera celui des déchiffreurs et le second celui des conteurs.

¤ Attention, lorsqu'on arrive à ce mode de fonctionnement, le rôle des élèves doit changer chaque jour, les déchiffreurs d'hier seront aujourd'hui relecteurs, les relecteurs deviendront conteurs du nouveau texte, quant aux conteurs de la veille, ce seront eux qui aujourd'hui seront chargés de déchiffrer le texte.

 Dernier petit conseil : Il est fondamental de faire participer les élèves les plus faibles tous les jours, même si leur niveau ne leur permet pas vraiment de le faire seuls. Dans ce cas, on les fait «« lire »» comme décrit ci-dessus. Si l'on peut trouver un moment de la journée où on les prendra à part pour une lecture d'un niveau correspondant mieux à leurs capacités, par exemple pendant que leurs camarades sont sur un travail écrit, c'est l'idéal.

Nota bene : Ce fonctionnement peut être reproduit à l'identique si l'on utilise Avec l'Oiseau Bleu (me demander par mail à l'adresse suivante : doublecasquette@gmail.com) ou Lecture et Expression au CE.

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F
"L' oiseau bleu". Ah que j'aime ce livre. <br /> <br /> Merci pour le recueil des livres des bêtes. Un vrai régal en classe.
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D
Ce sont de bons manuels. On peut toutefois leur reprocher, et ceci est surtout valable pour Avec l'Oiseau Bleu, d'avoir un peu trop adapté les textes. Mais, après tout, il vaut mieux réadapter pour proposer quand même à la lecture des textes du patrimoine que de se contenter de quelques œuvrettes de la littérature de jeunesse qui n'ont pour intérêt que celui de la nouveauté, n'est-ce pas ?