L'École Primaire comme je voulais la raconter
Élèves de Maternelle qui ne sont pas en train de faire des mathématiques puisque l'orientation dans l'espace n'a pas été réintégrée au programme de mathématiques.
Je voulais faire un article dans le genre de celui de mon amie Laurence. Sauf que, voilà, je suis beaucoup plus bavarde qu'elle. Et que mon commentaire est très, très, très long (17 pages A4) !
Après réflexion, je me suis dit que j'allais donner ma conclusion générale ici et que j'ajouterais le commentaire entier, en pdf, ci-dessous !
Sauf que voilà, le pdf, c'est pour la section Premium, payante, donc changement de programme, si vous voulez la version longue, vous m'écrivez à l'adresse suivante : doublecasquette@gmail.com ! Je verrai aussi si je peux la mettre en fichier dans le groupe Facebook Catherine Huby Éducation.
Celle-ci est simple. je pourrais presque vous renvoyer à l'article de Laurence cité ci-dessus :
Aucune place au jeu libre, à la découverte fortuite reprise et approfondie par l'enseignant qui sait tirer parti des activités de l'enfant, de son expression personnelle, de sa créativité, pour se raccrocher à une progression cohérente qui amènera chacun de ses petits élèves vers les concepts mathématiques bien plus sûrement que les « cours de maths » proposés dans ces programmes.
Aucune mention non plus des jeux de construction et autres objets qui, s'ils sont proposés aux enfants pour qu'ils s'amusent, sont la base de l'éducation sensorielle des tout-petits. Aucune référence à la vie de la classe en tant que micro-société qui donne chaque jour aux enfants et aux adultes qui les accompagnent l'occasion de dizaines de découvertes mathématiques concernant tant le domaine du nombre cardinal ou ordinal que la résolution de problèmes, la découverte des solides et des formes planes, l'appréciation des grandeurs ou l'élaboration de suites organisées.
Ici aussi, comme pour le français, c'est la pédagogie explicite qui domine.
Elle donne de l'excellent pour le premier domaine. Compter 1, 2, 3 en TPS et PS, puis jusqu'à 6 en MS et enfin jusqu'à 10 et éventuellement un peu plus en GS, en s'appuyant sur les données déjà mises à l'honneur par Henri Canac - dans un article que le nouvel Eklablog a en partie rongé mais dont il reste des bribes telles que celle-ci - et faire le tour de chaque nombre avant de passer au prochain, c'est excellent et ça évitera ces collègues qui en septembre s'étonnent que leurs élèves de PS aient encore du mal à compter.
En revanche, elle déraille complètement avec le deuxième domaine où le nombre ordinal devient le prétexte à garder cette file numérique qui, lentement mais sûrement, entraîne chaque année un peu plus les élèves français vers les tréfonds du classement lors des enquêtes internationales !
Elle déraille aussi en faisant du programme de problèmes GS un pousse-au-crime de primarisation compétentielle au lieu d'expliquer qu'il est nécessaire de travailler de manière spiralaire tous les types de problèmes dès que possible et de recommencer à chaque ajout de nombre dans la liste des quantités connues.
Elle déraille encore en faisant du domaine « Explorer les solides et les formes planes » une leçon où il s'agit d'apprendre des mots, y compris certains qui ne seront plus jamais réutilisés dans les années à venir (pyramide à base triangulaire, c'est mon préféré, en GS, vraiment, il y avait urgence, sachant que cette précision n'apparaît même pas dans le programme de Cycle 4).
Et elle déraille enfin en oubliant qu'un enfant qui arrive à l'école maternelle n'a aucune idée du haut et du bas d'une feuille de papier posée devant lui, pas plus qu'il n'a pris conscience des contraintes liées à l'espace dans ses représentations graphiques (d'où les prénoms et chiffres à l'envers ainsi que les bonshommes et autres représentations d'animaux ou objets éclatés dont les éléments ne sont pas liés entre eux). Toute représentation d'objet géométrique, et particulièrement de figure plane, reste fort d'être mal comprise, mal retenue et encore plus mal reproduite tant que tous ces prérequis spatiaux ne sont pas correctement installés.
Retenez surtout les exemples donnés dans les principes généraux et la première partie (Exprimer une quantité par un nombre) et méfiez-vous du reste, le tout en évitant au maximum de « primariser » vos progressions, particulièrement en TPS, PS, MS et premier trimestre de GS.
Les maths, c'est un peu, tout le temps, depuis le moment où l'on se met en rang par deux (et pourquoi pas par trois, ou quatre) pour entrer en classe, jusqu'à celui où, le soir, on chante des comptines en les accompagnant d'une suite ordonnée de frappés en passant par celui où l'on s'interroge tous ensemble pour savoir comment faire pour remplir les chaussettes de Noël que nous offrirons à nos familles de manière équitable.