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Une semaine en GS (2)
Suite de : Une semaine en GS (1) Voir note1
Comme promis la suite d'un long, long, long article sur le quotidien d'une classe de 28 élèves de GS, à la rentrée des vacances de février.
L'après-midi de 2 h 15 va être rempli, terriblement rempli, de la même chose pour tous afin de garantir l'égalité des savoirs. La maîtresse2 qui connaît ses élèves depuis une demi-année scolaire protège tout particulièrement ceux qui sans elle se sentiraient en difficulté, donne sa confiance à tous et pousse chacun d'entre eux à un peu plus de connaissances, d'aisance, d'attention, d'autonomie et de curiosité.
Elle sait aussi qu'elle a affaire à des enfants encore trop jeunes pour assumer une liberté totale ; elle a donc garanti leur sécurité matérielle et instructive en aménageant l'espace scolaire de manière à pouvoir s'occuper ponctuellement d'un seul enfant tout en gardant une vue d'ensemble sur le groupe. J'ai choisi le cas hélas fréquent de la classe de GS qui, en début d'après-midi, ne bénéficie pas du service d'une ATSEM, celles-ci étant toutes occupées à la sieste, à la récupération ou au ménage après le service de cantine et de surveillance périscolaire.Si on a la chance d'être assistée par une personne qualifiée et compétente, le travail en sera facilité puisqu'elle pourra se charger du plus simple pendant que la maîtresse se consacrera aux élèves qui ont besoin du plus d'attention.Pendant les deux premiers mois de l'année, elle a installé un mode de fonctionnement très facile à mémoriser, où chaque activité revient chaque jour et où l'autonomie se prend peu à peu, au cours d'exercices collectifs ponctués par un exercice individuel toujours très simple, toujours encadré et aidé, et même assisté pour les élèves les plus démunis devant les tâches dites « scolaires ».
Le temps dégagé grâce à la simplicité de ce type d'exercices, elle a pu installer ses priorités : l'expression orale, le dessin, la maîtrise corporelle, l'aisance sensorielle de chacun au sein du groupe qui peu à peu deviendra la référence de travail dans sa classe.Après une première période réservée aux « révisions » du programme de PS et MS dans les domaines du Langage Écrit (produire des écrits en les dictant ; exercices graphiques et geste d'écriture ; affiner l'écoute et la prononciation) et des Mathématiques (utiliser les nombres ; explorer les formes, les grandeurs et les suites organisées ; se situer dans l'espace), ce fonctionnement a permis de démarrer les acquis de la Grande Section en toute confiance à partir du mois de novembre.
Les élèves connaissent désormais les personnages des Alphas et commencent à savoir composer un mot en l'épelant phonétiquement. Ils savent entendre, lire en minuscules scriptes et écrire en minuscules cursives le son de référence des voyelles a, e, é, i, o, u. Ils savent dire quel est le son initial et le son final d'un mot oral. Ils écrivent, lisent, composent et décomposent les nombres de 1 à 5 et ont entamé ce travail pour le nombre 6.
Ce mardi après-midi sera consacré à :
- un exercice de dictée à l'adulte,
- un court exercice de repérage du son final de quelques mots,
- l'observation du matériel nécessaire à une première expérimentation sur l'utilisation du savon
- un exercice d'expression corporelle sur une musique connue
- la découverte d'un album-jeunesseTout va très vite, trop vite à mon goût mais je préfère un peu de tout chaque jour plutôt qu'une seule séance par semaine, oubliée de tous ou presque, lors de la séance suivante.
Bonne lecture à tous !
Annexe 2 : De l'écoute des sons à la lecture, partie Les Voyelles, fiche D25.
La suite de la semaine :
Notes :
1 Attention, la presque totalité de ma carrière s'étant déroulée aux époques où nous avions 27 puis 26 heures de classe avec nos élèves, j'ai de la peine à établir un emploi du temps tenant compte de tous les besoins éducatifs et culturels d'un enfant de 2 à 11 ans dans un temps aussi contraint que celui des 24 heures.
Après avoir tenté vainement de faire entrer des séances riches et constructives malgré un effectif pléthorique dans le cadre que j'avais fixé à l'avance, il a fallu que je me résigne à modifier les horaires de l'emploi du temps proposé au départ.
Je m'en suis sortie en rabiotant, la mort dans l'âme, le temps réservé au domaine Explorer le monde. J'en demande pardon à tous les enfants qui n'ont que l'école pour s'instruire, je ne suis pas responsable des mégotages économiques effectués sur le dos des bambins.
2 Je rappelle que, par commodité, j'ai choisi un féminin qui l'emporte en raison de la féminisation de l'enseignement primaire et tout particulièrement pré-élémentaire. J'invite les messieurs qui me liront à corriger d'eux-mêmes tous ces noms féminins.
Tags : maternelle, GS, eleves, semaine
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Commentaires
1CyriaqueLundi 22 Février 2016 à 20:20MERCI ! Je suis en retard en maths, je me suis éparpillée... En explorer le monde, bof je ne suis pas terrible, je ne sais pas comment m'y prendre. Pour le reste (langage, écriture, phono et activités artistiques), je suis plutôt contente, en gros, j'en suis plus ou moins là aussi pour 13 élèves sur 14 (celle en difficulté en phono n'étant heureusement pas la même que celle en difficulté écriture). En maths, j'en ai au moins 3 en difficulté, par contre. Par contre, mes pauvres MS... On va dire heureusement qu'ils sont stimulés par mes GS, hein, parce que je n'ai pas l'impression de leur être utile comme je le devrai (en ne les voyant que le matin quasiment du fait d'une organisation de fin de journée spécifique à mon école...), pas facile, en même temps...RépondreÊtre en retard dans les apprentissages fondamentaux savants, en maternelle, ce n'est pas très grave. Ils ont le temps. S'ils rentrent au CP en sachant que ce n'est pas la peine de recompter sans cesse pour savoir combien on aura d'objets si à une collection donnée on en ajoute une autre, donnée elle aussi (si j'ajoute 2 à 6, j'en aurai 8, que ce soient des puces ou des éléphants, des euros ou des centimètres), cela ira très bien.
Ce qui est important, c'est qu'ils aient le plus de vocabulaire possible, qu'ils aiment chercher, qu'ils soient curieux et qu'ils aient compris qu'à l'école, quand la maîtresse s'adresse à un enfant, elle s'adresse à tous.
C'est valable aussi pour les MS ou les PS.Petite question, est-ce que la suite de la semaine intéresse quelqu'un ? Je le fais très volontiers mais si personne n'est intéressé, je trouverai autre chose à faire.
4CyriaqueLundi 22 Février 2016 à 20:35Moi, évidemment ! Je passe beaucoup plus de temps sur ton blog que je n'écris de commentaire. Il m'aide vraiment beaucoup... Je trouve ton approche claire et efficace. Merci pour ce partage !
5CyriaqueLundi 22 Février 2016 à 20:43Pour les apprentissages fondamentaux savants, ce n'est pas vraiment ce que je vise pour mes MS, mais avec la sieste (merci les nouveaux horaires...) + activité commune à l'école TOUS les après-midi et une partie du mercredi matin (activités intéressantes, mais bon, ça "m'enlève" 2h30 par semaine quand même, me privant surtout de ce moment avant la sortie que je trouve souvent très riche), je ne les vois pas assez je trouve, mes MS... Donc moins d'histoires pour eux, moins de manipulations, moins de langage, moins de tout !
Oui, c'est l'effet pervers des réductions d'horaires, des TAP, des organisations collectives
Or, sommes-nous sûres que les enfants se sentent autant en confiance et assurent aussi bien leurs apprentissages lorsqu'on les balade d'adulte en adulte ?7SarahMercredi 28 Juin 2017 à 21:31Bonsoir,
Je découvre votre blog avec grand plaisir.
J'aime la bienveillance que je sens dans votre classe "virtuelle".
Cependant une question demeure. Vous faites tous les apprentissages en groupe classe?
Vous ne prenez jamais 4 ou 5 élèves ensemble pour expliquer une nouvelle notion? Ça m'interpelle mais vous journées, bien que trop courtes ;-) semblent si bien rythmées .
Je n'ai lu que le lundi pour le moment,mais je vais decortiquer tout ça pendant les vacances et m'en inspirer. Merci à vous!!!-
Jeudi 29 Juin 2017 à 10:28
Oui, je fais les apprentissages en groupe-classe comme cela s'est toujours fait dans les écoles françaises, jusqu'à ces toutes dernières années.
Je m'inspire énormément de Célestin Freinet qui, s'il individualisait fortement l'entraînement (fichiers d'exercices, textes libres individuels, lectures sur fichiers, etc.), mutualisait en revanche les compétences des enfants et favorisait les échanges pour tout ce qui était apprentissage de notions et recherche.
Mener les « leçons », toujours de manière active, en sollicitant l'intérêt et la participation de tous les enfants, au cours de regroupements courts mais denses, cela permet de gagner un temps précieux et de consacrer bien plus de temps ensuite à l'entraînement, où là, j'interviens ponctuellement auprès d'un enfant ou d'un groupe d'enfants en demande, quitte à leur réexpliquer ce qui a été vu en groupe à un autre moment de la journée.
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