• Une pétition pour réclamer la liberté pédagogique

    Une pétition pour réclamer la liberté pédagogique

    Parce que la seule solution pour connaître la valeur d'une méthode, c'est de la présenter lors de la formation, la laisser appliquer par ceux à qui elle semble raisonnable, d'aider ceux qui voudraient mais manquent d'informations pratiques et d'attendre, longtemps, pour en constater les effets, cohortes après cohortes.
    On le fait depuis trente ans pour des méthodes qui ne donnent aucun résultat, on peut le faire pour d'autres qui ont fait leurs preuves depuis bien plus longtemps.

    Depuis quelques années déjà, les programmes présentent non seulement des contenus (la division euclidienne, le passé composé, les villes au Moyen-Age, etc.) mais aussi des injonctions pédagogiques (l'approche par compétences, l'utilisation des TICE pour la géométrie, ...) et les IEN s'en emparent pour obliger les collègues à utiliser telle méthode de lecture, tel procédé d'évaluation, tel projet qui convient à certains collègues mais beaucoup moins à d'autres.
    Il arrive même, ici ou là, que les collègues qui refusent de se plier à la doxa soient placardisés, mal notés, déplacés et qu'on les encourage à démissionner.
    C'est pour lutter contre cela que j'ai voulu diffuser cette pétition.

    Rendez possible le choix d'une autre approche éducative à l’école pour tous et sur tout le territoire !

    Nous demandons à l’Éducation nationale : de prendre les dispositions nécessaires pour que chaque famille et chaque enseignant puissent, dans l'école publique et dans celles en partenariat avec l’Éducation nationale, enfin faire le choix entre un enseignement classique et un enseignement inspiré des réflexions des grands pédagogues tels que C.Freinet, M.Montessori, O.Decroly, R.Steiner-Waldorf, J.Dewey, J.Holt, P.Kergomard, J.Korczak ...   Nous demandons que :   - ce choix soit rendu possible et gratuit pour toutes les familles et sur tout le territoire,   - des établissements (ou des parties d’établissements) soient officiellement dédiés à cette approche différente et que leurs enseignants puissent y mettre en œuvre ces pratiques sereinement et dans un ensemble cohérent,   - ces approches différentes - légitimées par les travaux et les expériences passées et actuelles des praticiens, par les chercheurs et les neurosciences - fassent effectivement partie de la formation des enseignants,   - tous les parents soient informés de l’existence des deux grandes approches possibles de l’éducation et des apprentissages... (la suite sur le site ci-dessous).

    Ciquez ici pour lire en entier et signer.


  • Commentaires

    1
    Rikki
    Lundi 28 Mars 2016 à 14:13

    Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre que le rôle de l'Education nationale soit de donner à chaque famille le choix de telle ou telle éducation pour les enfants. Surtout pas le choix entre l'enseignement "classique" (mais c'est quoi, ça ?) et l'enseignement "inspiré par les grands pédagogues" (qui ne sont pas forcément d'accord entre eux).

     

     

      • Lundi 28 Mars 2016 à 14:41

        J'ai complété mon article en expliquant d'abord. C'est plus clair, je pense.

    2
    Lundi 28 Mars 2016 à 14:19

    Je pensais à tous les collègues qui souffrent, se découragent, perdent confiance en eux, forcés à appliquer LA méthode imparable « choisie par l'équipe de circonscription ». L'autoritarisme empire chaque jour.
    Cette pétition n'est peut-être pas la solution idéale mais elle est néanmoins un signe qu'un peu partout, des collègues aimeraient tenter autre chose et qu'ils ne le peuvent pas toujours.

    3
    Rikki
    Lundi 28 Mars 2016 à 14:40

    Oui, je comprends bien l'intention. Mais cette idée de choix à donner aux familles de tel ou tel type de pédagogie, ça me fait trop penser au chèque-éducation.

    4
    Lundi 28 Mars 2016 à 16:33

    Je comprends. Peut-être aurait-il fallu que les rédacteurs de la pétition y fassent plus attention.

    Sans doute l'ai-je moins vu que toi car je traverse en ce moment une zone de turbulences sectaires qui me font prendre leur contre-pied en prônant, peut-être, un esprit de tolérance qui, bien manipulé, pourrait amener au grand n'importe quoi sans garde-fou qu'affectionnent les tenants du chèque éducation.

    Je laisse quand même cette pétition car la personne qui me l'a fait découvrir ne peut pas avoir été endoctrinée par les officines ultra-libérales.

    5
    Cyriaque
    Mardi 29 Mars 2016 à 20:39

    La liberté pédagogique, parlons-en ! Mes GS viennent de passer leur visite médicale, et l'infirmière m'a dit qu'ils ont les moins bons résultats des 3 classes de GS !

    Alors que moi, je les trouve vraiment très bons. Renseignements pris, elle leur a par exemple demandé d'enlever la première syllabe de joli... Alors que si elle leur avait demandé de l'écrire, 100% aurait au moins écrit "o-i" ayant conscience qu'il manque des lettres, et une bonne partie aurait réussi à trouver aussi une ou les deux consonnes (au moins la première).

    Mais du coup, je me sens décontenancée. J'avais 2 élèves un peu faibles en APC, je lui ai dit comment vous appelez-vous (elle avait un prénom assez phonétique), et elle a été très surprise d'entendre mes élèves lui épeler son nom (parfois avec mon aide pour "bruiter" les consonnes dans le mot). Surtout quand je lui ai dit, là, ce sont plutôt des élèves "fragiles".

    Mais je ne suis pas à l'aise d'avoir fait si "différemment" des collègues, même avec le résultat (il me semble quand même que mes élèves sont vraiment bien partis, on n'est qu'en mars, et j'ai même réussi à "raccrocher" celui avec de grosses difficultés !), comme si j'avais raté quelquechose...

    Merci pour tous ces articles. :)

     

      • Mardi 29 Mars 2016 à 20:49

        J'ai vécu la même chose. Chez moi, c'étaient les nombres : ils ne savaient pas lire 15, 22, 17, 28, etc.

        Qu'ils sachent trouver seuls que pour faire 6 euros, on pouvait prendre un billet de 5 et une pièce de 1 ou trois pièces de 2 ou encore deux pièces de 2 et deux pièces de 1, c'était impossible, bien trop dur, totalement en dehors de leurs capacités. 

        Sauf que depuis septembre 2015, c'est devenu possible, et que ce sont les nombres à lire qui sont décriés...

        C'est pourquoi je trouve que même si cette pétition est naïve et pas très bien écrite, elle a le mérite de dire qu'il n'y a pas qu'un chemin pour aller du point A au point B.

         

    6
    Cyriaque
    Mardi 29 Mars 2016 à 21:44

    Merci pour ton témoignage. :)

    7
    Normandyx
    Samedi 2 Avril 2016 à 14:23

    Je ne suis pas pétitionneur dans l'âme, mais celle-ci m'attire encore moins que d'autres. La liberté pédagogique, je trouve qu'il y a des limites, ayant connu des ayatollahs de la MNL chère aux tenants du Freinet, ceux qui voulaient apprendre à lire en repérant les mots dans les phrases et en les entourant sans savoir les déchiffrer, j'ai connu aussi quelques dinosaures tenants acharnés de la journée des tout petits ou de Poucet et son ami l'écureuil dans les années 80, franchement, je n'ai envie de laisser mes futurs petits enfants dans les mains d'aucun de ces zozos.

    Que diriez-vous double casquette, si au nom de cette "liberté pédagogique", une enseignante de CP/CE1 gardant ses élèves 2 ans utilisait la fameuse méthode "naturelle" en expliquant aux parents qui s'étonnent que les enfants ne soient pas capables de déchiffrer une page d'un album de leur âge à la fin de l'année "oh, mais madame, vous savez la technique de la lecture cela s'apprend sur les 2 premières années d'élémentaire, et cela se perfectionne bien au-delà du CM2"...  En tant que directeur, je lui avais quand même fait remarquer que les seuls enfants qui arrivaient en CE2 en déchiffrant juste correctement avaient appris pendant les vacances  et avec soutien des parents ou de proches en utilisant des méthodes plus ou moins syllabiques. 

      • Samedi 2 Avril 2016 à 15:08

        Oui, sans doute. Mais, quand on voit les programmes qu'on nous propose et leur fameuse colonne « Exemples de situations, d'activités et de ressources pour l'élève », il m'a semblé bon que la liberté pédagogique soit clairement réaffirmée parce que là, les ayatollahs qui sont au pouvoir ne laissent aucune chance aux élèves d'apprendre quoi que ce soit de structuré, de construit, de cadré.

        Il n'y a qu'à voir le « débat » qui a suscité la rédaction de la série d'articles « Apprendre à conjuguer de deux à onze ans ». Nous sommes face à des gens qui nous contestent la liberté d'instruire, ce que faisaient Freinet, Montessori et les autres. Il faut bien trouver comment se défendre, hélas.

      • Normandyx
        Samedi 2 Avril 2016 à 15:55

        "quand on voit les programmes qu'on nous propose et leur fameuse colonne" J'avoue, JE NE LES AI PAS LUS... et je ne les lirai pas.

        Les programmes ont toujours été des cadres, en se débrouillant bien, on arrive à y mettre ce qu'on veut dedans. Je me souviens avoir eu un cahier d'exercices de lecture archi syllabiques et de combinatoire qui disparaissait mystérieusement à l'annonce de l'inspection, à l'époque où il était déconseillé "d'enseigner la lecture au travers d'unités lexicales courtes ne portant pas de sens"... c'est dans une de mes premiers rapports d'inspection.

        En suivant le sens de cette pétition, on aurait eu droit à la même chose quand Robien a demandé que cesse l'hystérie anti syllabe, vu les gens mentionnés dans le  texte de cette pétition, j'y vois à peu près autant de gens dangereux persuadés de détenir la vérité pédagogique ultime, les plus dangereux à mes yeux. Comme ils disent dans une série du petit écran, pour moi, "la vérité est ailleurs". 

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    8
    Samedi 2 Avril 2016 à 16:02

    Toi oui, tu ne les as pas lus. Et toi comme moi, si je travaillais encore, nous n'en tiendrions pas compte et nous nous opposerions à l'IEN qui chercherait à nous imposer de les employer en classe.
    Mais j'ai vraiment l'impression que les jeunes PE sont fliqués par leurs IEN et leurs CPC, menacés de n'être pas validés s'ils n'obtempèrent pas. Il me semble vraiment que la liberté pédagogique est en train de disparaître.
    Lorsque j'ai mis ce lien sur Facebook, certains m'ont répondu que non, il ne fallait plus que les collègues puissent choisir leur méthode car on savait très bien qu'il n'y en avait qu'une de valable, la seule à tenir compte des recherches en sciences de l'éduction, celle qui... est présentée à l'ESPE.

    Là, plus de méthode naturelle, c'est sûr, mais pas de grammaire, pas de conjugaison, pas de dictées, pas de littérature autre que celle estampillée "de jeunesse"... des évaluations à tout bout de champ, tout ce que je refuse.

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