• Rythmes scolaires, ni faits, ni à faire

    Juste un lien et des citations extraites de cet article de J. Tolvar, sur le site Démocratisation Scolaire.

    http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article175

    Petit florilège pour les gens pressés :

    Rythmes scolaires, ni faits ni à faire !

    vendredi 15 novembre 2013, par José Tovar

    La plupart des commentaires sur cette affaire mettent l’accent sur les effets insupportables pour les élèves et l’ensemble de la communauté éducative – différents selon les communes et les populations concernées – des modalités de mise en œuvre de cette nouvelle organisation du temps scolaire hebdomadaire étalé sur quatre jours et demi - dont le mercredi matin – au lieu de quatre auparavant. 

    Dans une telle situation, le gouvernement semble se priver de la possibilité même d’engager une transformation qualitative d’ampleur du système scolaire, s’attaquant simultanément aux inégalités territoriales, aux incohérences des programmes et aux insuffisances de la formation.

    Est-il vraiment question ici d’une tentative de réforme dans l’intérêt de l’enfant, ou n’avons-nous pas affaire aux prémisses d’une véritable réforme structurelle du système éducatif à venir dans le cadre de la loi de décentralisation organisant l’éclatement du service public national en unités géographiquement plus restreintes , par exemple à l’échelle des régions ? La territorialisation des politiques éducatives est devenue pour l’État depuis des décennies un objectif récurrent, un moyen privilégié de se désengager et de limiter les dépenses budgétaires.

    L’urgence était à améliorer les conditions d’enseignement en diminuant les effectifs par classe, par exemple, en scolarisant les enfants à partir de l’âge de deux ans, notamment dans les quartiers populaires, ou encore à s’interroger sans a priori sur les causes réelles de l’échec dramatique de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture pour près d’un élève sur quatre, etc. Bref, à repenser ensemble - parents, enseignants, élus – les conditions d’une véritable redynamisation d’un système éducatif mis à mal par plusieurs décennies de politiques destructrices.

    Au lieu de quoi nous avons eu droit à une loi qui conforte les orientations les plus rétrogrades de la réforme Fillon de 2005, et à un décret sur les rythmes scolaires qui organise le creusement des inégalités territoriales existantes, bouleverse les équilibres de vie des parents comme des enseignants sans aucun effet positif sur les conditions d’apprentissages scolaires, et transfère sur les collectivités territoriales et les familles les coûts d’une réforme qui ne garantit même pas la qualité minimum requise des prestations éducatives promises.

    L’annonce du nouvel horaire hebdomadaire des élèves ramené à 5 demi-journées au lieu des 4 imposées par l’abandon arbitraire de l’école le samedi en 2008 par le ministre Darcos pouvait laisser penser à un rétablissement du temps antérieurement consacré aux apprentissages, à un moment où l’alourdissement et la complexification des programmes scolaires nécessitent, de l’avis de tous les spécialistes, « du temps pour apprendre ». Or il n’en est rien : le temps scolaire stricto-sensu reste réduit à 24 h hebdo au lieu des 27 qui étaient de règle antérieurement.

    Est ainsi avalisé, de fait, le consumérisme à la mode sur le « moins d’école » et l’individualisation des parcours scolaires alors qu’est absente du débat la question essentielle : que fait-on pendant le temps scolaire ?

    les enfants (notamment les petits) ont besoin de stabilité et non d’une explosion des repères et des cadres comme l’induit presque automatiquement le morcellement du temps qu’impose aujourd’hui cette réforme.

    Pour autant, on ne saurait nier l’intérêt de développer en direction de tous les jeunes des activités prenant en compte les usages sociaux et culturels plus ou moins directement liés aux disciplines scolaires (théâtre, musique, danse, arts plastiques…). ... Encore faut-il que ces activités soient vraiment conçues comme étant complémentaires aux apprentissages, ce qui implique pour le moins un soin particulier à apporter à leur qualité : il ne saurait être question, par exemple, de les confondre avec de la garderie scolaire, ou avec du soutien scolaire, voire avec de l’ « aide aux devoirs », qui doivent rester de la seule responsabilité de l’école.

    L’organisation des activités scolaires complémentaires aux apprentissages scolaires ne saurait être laissée à l’aléatoire des situations locales (capacités financières des municipalités, ressources culturelles) ou familiales, dont se nourrissent les inégalités sociales face à l’école.


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  • Commentaires

    1
    fran24
    Vendredi 22 Novembre 2013 à 07:12

    Merci pour cet article!

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