• V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (3)

    Maternelle - CP - CE 

    (3e partie)

    Premier jour de classe 

    Après-midi

    1) PS/(MS) : Déshabillage, toilettes, coucher
       (MS)/GS : Jeux calmes, Geste d’écriture
       CP/CE : Mathématiques

    L’accueil a lieu dans la cour. À l’heure de l’entrée en classe, après la désormais traditionnelle vie pratique dans le vestiaire et un passage éventuel des plus grands par la salle de propreté, l’ATSEM prend en charge le groupe des plus jeunes qu’elle emmène au dortoir où ils dormiront aussi longtemps qu’ils en ont besoin.

    Les plus grands de maternelle, élèves de Grande Section pour la plupart, sont associés aux élèves d’Élémentaire pour une première partie commune. Après quelques exercices de « Gym des doigts » auxquels tous participent, ils passent à la partie collective de la séance de mathématiques des plus grands.
    Les exercices de manipulation sur les quantités peuvent déjà les intéresser et, si le maître n’exige aucun « niveau » de leur part, ils leur permettront d’exercer leurs fonctions exécutives tout en leur présentant des connaissances restant au stade intuitif.

    Lorsque les plus âgés passent aux exercices écrits de leurs fichiers, le maître invite les plus jeunes à reprendre avec lui les exercices préparatoires au geste d’écriture : cette fois, c’est la tenue du crayon qui sera abordée, tranquillement et sans précipitation. Une fois le crayon bien en main, les élèves de Grande Section l’utiliseront pour colorier ou barrer les seaux de leur fiche de travail avant d’aller s’installer dans le coin d’activités libres pour y pratiquer des activités individuelles en autonomie.

    La fin de la séance de mathématiques se déroule dans le calme ; les enfants font corriger leur travail au fur et à mesure, le maître apporte de l’aide, réexplique et finalement valide le travail de chacun. Les plus rapides rejoignent rapidement le coin d’activités libres, après avoir rangé dans leur cartable le matériel nécessaire aux révisions à mener en famille après l’école.

    2) Questionner le monde

    Une fois ces travaux finis, tables et cartables rangés, le maître installe ses élèves tous ensemble au coin regroupement et affiche au tableau la grande image de leur fichier Questionner le monde. Chacun s’exprime librement avant que les plus grands répondent aux questions de leur livre.

    La séance continue; dans la salle de classe et dans la cour, tous les enfants participent aux exercices d’expérimentation proposés dans le manuel. Les ballons de baudruche gonflés donnent lieu à la première séance d’expression corporelle de l’année, dans la classe, sous le préau ou, pour les chanceux, dans la salle de motricité attenante.

    3) Expression corporelle

    Après une première écoute du morceau choisi[1], les enfants sont invités à danser avec leur ballon en suivant la musique. Si certains petits sont déjà éveillés, l’ATSEM les envoie au maître qui leur donne à eux aussi un ballon de baudruche gonflé et les laisse jouer librement avec.

    Afin que les élèves apprennent à « donner à voir » leurs recherches à d’autres, une deuxième écoute suivie d’une prestation par les deux demi-classes l'une après l'autre clôt la séance. Puis, après quelques instants de retour au calme, la classe sort en récréation.

    4) Récréation

    Voir Matinée.

    5) Maternelle/CP : Écoute, expression orale
        CE : Lecture

    De retour en classe, le maître installe ses plus jeunes élèves autour de lui, face aux élèves de CE1 et CE2 auxquels il confie la parole.

    Afin de pouvoir concentrer les activités de manière à donner à chacun sa place, il a choisi, s'il y a lieu, un texte commun aux deux niveaux. Ce texte démarre par quelques phrases courtes aux mots simples et faciles à déchiffrer et se prolonge par des paragraphes un peu plus longs et plus fouillés destinés à la lecture des plus âgés.

    En préparant cette lecture, pour que les plus petits puissent suivre l’intrigue qui va se dérouler à l’oral, il s’est muni de petits personnages et d’objets avec lesquels il va pouvoir illustrer visuellement les propos des aînés[2].

    Chaque élève de CE lit à son tour. Si la lecture est par trop hésitante, le maître note mentalement les difficultés constatées et reprend lui-même la phrase lue avant d’en faire commenter le propos par les enfants, en commençant par les plus jeunes. Il n’a pas prévu de questionnaire auquel un seul enfant répondrait par oui ou non mais se saisit des propos de chacun pour enrichir le « débat » qui naît entre eux[3].

    6) Musique : comptines, phonologie et jeux d’écoute

    La première journée de classe se termine sur un exercice commun de musique.

    À l’apprentissage d’une comptine aux nombreuses allitérations en a  et ch, succèdent des exercices d’écoute qui déboucheront plus tard sur l’écoute des sons de la voix humaine. Pour le moment, ils cherchent juste à apprendre aux plus jeunes à découvrir l’attention qu’ils peuvent porter aux sons qu’ils perçoivent.
    Le maître se cache derrière un paravent pour jouer d’un instrument à percussion que les élèves doivent reconnaître[4]. Puis il distribue ces instruments aux enfants et propose le jeu inverse : joueront le rythme de la comptine ceux des élèves dont la photo de l’instrument sera affichée au tableau. La comptine est courte, les instruments peu nombreux, tout le monde répète l’exercice, parfois chanteur, parfois instrumentiste, pendant que les premiers parents viennent récupérer les plus jeunes.

    La première journée de classe se termine

    Premières semaines

    Les jours suivants, comme la même organisation est adoptée, les enfants de chacun des niveaux prennent l’habitude de s’organiser en fonction d’une succession immuable d’activités. Peu à peu l’entraide entre élèves d’un même niveau comme entre enfants d’un même groupe s’installe.
    Le groupe-classe est encore en cours de formation mais déjà, au cours des activités collectives, le maître remarque que les plus petits s’inspirent des plus grands pendant que ces derniers prennent l’habitude d’être les « personnes-ressources » de la classe.

    Le rythme de travail, un peu lent les premiers jours, s’accélère et, les nombreuses reprises aidant, devient de plus efficace. Chaque jour apportant son lot de remarques concernant le mode de fonctionnement de chacun de ses élèves (et de chacun de ses groupes), le maître affine son approche des activités de façon à apporter à chacun selon ses besoins :

    • s’il remarque des difficultés de prononciation chez certains enfants, ce sont celles-ci qui seront travaillées au cours du travail vocal quotidien de fin d’après-midi ;
    • de même, s’il remarque que certains élèves de CP ont encore de la peine à distinguer des figures ou lettres orientées vers la droite ou vers la gauche, il fera de la symétrie axiale le thème de ses deux séances d’arts plastiques hebdomadaires et inscrira le travail sur la droite et la gauche dans chacune des deux séances quotidiennes d’éducation physique et sportive...
    • s'il s'aperçoit que certains élèves de CE ont un niveau de déchiffrage trop insuffisant pour suivre le manuel de CE pour le moment, il met en place un « plan d'urgence » biquotidien à base de courtes leçons de 5 à 10 minutes de lecture alphabétique en reprenant à la première page le manuel Bien Lire et Aimer Lire (ESF éditeur) utilisé à profit par les orthophonistes.

    Ainsi, peu à peu, en laissant du temps au temps, il organise son année scolaire sachant que chacun, du plus jeune au plus âgé, progressera plus facilement s’il se sent appuyé dans sa démarche d’appropriation des savoirs par le groupe tout entier.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente : V. 1. Cinq niveaux et plusV.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (1) ;  V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (2)V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (3)

    Notes :

    [1] Pourquoi pas un extrait du Prélude de Lohengrin de Wagner, comme dans le film de Charlie Chaplin, Le Dictateur, lorsque ce dernier danse avec le globe terrestre ?

    [2] Sur le principe des « tapis de lecture » qui se développent actuellement en Maternelle.

    [3] Voir Pierre Péroz : Apprentissage du langage à l'école maternelle. Pour une pédagogie de l'écoute. (http://www.cndp.fr/crdp-reims/ressources/conferences/peroz/peroz.htm)

    [4] Voir Séances 1 et 2 du Chapitre A (Les suites de sons) dans De l’écoute des sons à la lecture.

    À l'époque des commandes :

    N'oubliez pas :

    Pour une maternelle du XXIe siècle

    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

    Lecture et expression au CE

    Questionner le monde au Cycle 2

    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

    Fichiers et manuels d'Étude de la langue en élémentaire


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  • Et si c'était plus compliqué que ça ?

    Ce matin, dans Le Parisien, un entretien avec Jean-Michel Blanquer, actuel ministre de l'Éducation nationale au sujet de quatre circulaires et un guide très précis (130 pages, nous dit l'article) destinés à tenter d'améliorer le niveau en lecture et en écriture des élèves scolarisés en France.

    Avant même d'avoir lu les circulaires et les 130 pages du guide, la moitié des collègues hurlent au scandale pendant que l'autre moitié se frotte les mains, comme d'habitude.
    Comme je ne les ai pas lues non plus, je préfère rester prudente et me contenter de répondre point par point à chacune des réponses faites par M. le ministre à la journaliste, Christel Brigaudeau.

    Première question :

    Les textes publiés ce jeudi instaurent-ils une pédagogie officielle de la lecture et du calcul, que devront suivre tous les enseignants ?

    JEAN-MICHEL BLANQUER. L’idée n’est pas d’homogénéiser les pratiques mais de créer une référence commune. Ce n’est pas la même chose. Bien des manières de faire sont possibles pour les professeurs. Mais il y a un cadre et je crois que beaucoup d’enseignants l’attendaient. La liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique. C’est d’ailleurs beaucoup plus sécurisant d’avancer à la lumière de ce que l’institution a défini, sur la base de la recherche. La clarté libère.

    Si ces circulaires éclaircissent tout, je suis parfaitement d'accord.

    J'interviens souvent dans les groupes de discussion d'un réseau social bien connu et je suis affolée de voir que d'une classe à l'autre ou d'une école à l'autre, les contenus traités en classe varient dans des proportions inimaginables.
    Ainsi, en conjugaison, au CE1, certaines classes en sont actuellement, à la fin avril, soit après 25 séances de conjugaison (une par semaine, pour faire simple), à tout juste commencer l'étude du présent de l'indicatif des verbes en -er, alors que d'autres ont fini l'étude du présent et celle du futur (verbes du premier et deuxième groupe + être, avoir, aller, faire, dire, venir) et ont bien entamé celle de l'imparfait, toujours pour les mêmes verbes[1] !
    Et ce n'est qu'un exemple parmi des dizaines d'autres, concernant tant le français que les mathématiques, l'histoire que la géographie, les sciences, la musique, l'EPS ou les arts visuels...

    Conclusion : un cadre avec des contenus définis par année scolaire, j'adhère.

    Deuxième question :

    Les recommandations sont très précises. Comment vérifier qu’elles seront appliquées ?

    J’ai une grande confiance dans l’action des professeurs. Ils recherchent par définition la réussite des élèves et ces textes vont les aider dans ce sens. Les inspecteurs de l’Éducation nationale sont aussi à leurs côtés. Certains regrettaient de ne pouvoir intervenir, quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe, en l’absence de texte national de référence. Désormais, il y en a un, qui est le produit d’une intelligence collective, réalisé sur la base des recherches les plus avancées pour apprendre à lire, écrire, compter. Je ne l’ai pas écrit seul sur un coin de table ! Ne nous trompons pas d’objectif : la liberté pédagogique est un moyen mais la finalité est la réussite de tous les élèves.

    Hein ? Les IEN regrettaient de ne pas pouvoir intervenir ? Ah bon, première nouvelle ! J'ai dû lire les mauvais articles, les mauvaises plaintes, les mauvais livres et écouter les mauvais collègues alors...
    Quant à intervenir en faveur de pratiques efficaces, explicites et clairement ciblées, tout en respectant la liberté pédagogique, donc la pluralité des approches et des méthodes, ne serait-ce qu'en animation pédagogique, il va falloir un très gros effort de leur part. Très très gros... 
    Peut-être en les formant avant, pendant deux ou trois ans ?... Mais à la rentrée prochaine, c'est quasiment impossible. Il y a quand même bientôt vingt ans qu'on leur apprend dans leurs instituts de formation personnels que :

    • Il y a deux manières d'identifier les mots : la voie directe et la voie indirecte
    • les élèves doivent utiliser de manière privilégiée la voie directe
    • l'observation réfléchie de la langue doit tenir lieu de « programme » d'étude de la langue, en orthographe, grammaire, conjugaison et vocabulaire
    • il ne faut pas tenir compte des problèmes d'orthographe au moment où l'enfant se concentre sur l'activité rédactionnelle proprement dite[2]

    Conclusion : Formons déjà les formateurs à la pluralité de l'offre et à l'exigence des contenus.

    Troisième question :

    Comptez-vous modifier les programmes ?

    Non, je souhaite simplement qu’ils évoluent. Le conseil supérieur des programmes a commencé à s’y atteler, par exemple en retirant la notion de « prédicat » (NDLR : une nouvelle notion de grammaire très critiquée). Le ministère va aussi ajouter aux programmes, conçus sur des cycles de 3 ans, des repères permettant de fixer ce qui doit être acquis à la fin de chaque année. Ces repères seront parachevés d’ici à l’été.

    Retirer la notion de prédicat ? Excellente idée. C'était LE truc arrivé d'on ne sait où, sur les ailes du vent sans doute, et dont l'utilité pratique a échappé à beaucoup d'entre nous. D'ailleurs, je pense qu'il n'y a que les tenants d'une ligne pure et dure d'obéissance aux instructions officielles qui ont mis son apprentissage en place dans leurs classes, avec exclusion totale des termes COD, COI et Attribut du sujet.Ou ceux qui avaient des IEN très... comment dire ?... persuasifs !

    Et pour les neuf groupes de verbes, inventés juste pour ne plus parler du deuxième groupe, s'il vous plaît, M. le Ministre, comptez-vous faire quelque chose ? Ce serait utile aussi....

    Quant aux repères, je ne peux qu'applaudir. Cela évitera (peut-être) les classes de CP dont on sort en sachant à peine déchiffrer les sons simples et celles de CE1 qui en font plus en conjugaison que certains CM1 !

    Conclusion : Des suppressions et des ajouts, plus des repères annuels, ce sont presque de nouveaux programmes. Alors, plutôt que de rafistoler, pourquoi ne pas refonder ?

    Quatrième question :

    Le guide sur la lecture présente la méthode syllabique pure comme la seule efficace. Les méthodes mixtes, utilisées par de nombreux professeurs, sont-elles à bannir ?

    Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique - il ne peut y avoir de « compromis » mixte. Ce sujet ne relève pas de l’opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C’est très clair, et j’aimerais vraiment que ce débat soit une fois pour toutes derrière nous.

    Hmmmpf ! Donc, tous dans Boscher à la rentrée ? Tant pis pour les méthodes qui allient son et sens, c'est-à-dire déchiffrage et compréhension concomitants , dès les premiers jours en donnant à lire aux enfants quelques mots qu'ils décoderont très vite ?... Même plus Mico mon petit ours ? Ou mon gentil Écrire et Lire au CP ?

    « Eppure si muove... » aurait répondu Galileo Galilei en hochant tristement la tête...  

    Conclusion : Et dans cinq ans, retour de balancier : « Les enfants déchiffrent comme des automates sans rien comprendre à ce qu'ils lisent ! C'est un scandale. Il faut remettre la compréhension au cœur de l'apprentissage de la lecture ! Vive la voie directe ! »

    On parie ?...

    Cinquième question :

    Au début du CP, de très nombreux enseignants font apprendre par cœur aux enfants quelques « mots outils », comme « est » ou « on », pour les aider à entrer dans la lecture rapidement. Ont-ils tort ?

    Cette pratique ne correspond pas à une bonne méthode. Créer chez l’enfant le réflexe de photographier l’image d’un mot ou de le deviner par son contexte est une très mauvaise habitude. Cela peut avoir un impact assez grave pour la suite de sa scolarité.

    Glurps... Et comment on fait, alors ?... O + n, en français, ça fait "on" comme dans ballon, melon, oncle, mouton, lapon, rogaton, citron, savon, jeton et... on ! E + s, en français, ça fait "ê"., comme dans tu es, les, des, mes, ses, tes, ces et on y ajoute un t muet dans il est, elle est, on est... C'est comme ça, il n'y a pas de « syllabique » qui tienne.

    Foi d'instit de CP pendant plus de 30 ans, je vous assure que ce n'est pas une mauvaise habitude d'apprendre à combiner deux, trois ou quatre lettres pour en faire un seul son dès le début de l'apprentissage. C'est même d'une grande aide pour les enfants « sur rails », ceux qui aiment que les choses soient très très claire et qu'une loi soit toujours valable.
    En effet, ceux-là risquent fort de se casser la figure en fin de premier trimestre si nous ne leur présentons pas dès les premières semaines quelques digrammes, trigrammes ou quadrigrammes (ch, ou mais aussi
    un, et, es, est, on, elle) et quelques lettres finales muettes (s, t, e mais aussi nt, s du pluriel ou de la 2e personne du singulier) car ils supporteront difficilement de renier ce que nous leur avons présenté comme la norme pour adopter de nouvelles habitudes.

    Conclusion : Pour ne pas dérouter les élèves les plus fragiles et leur permettre d'enregistrer que deux ou trois lettres peuvent s'associer pour traduire un seul son (ou phonème), il est bon de profiter de quelques « mots sons » (un, et, est, on, elle). Cela n'a rien à voir avec les « mots outils » complexes que proposent certaines méthodes dites mixtes (mais plutôt chambres à part).

    Sixième question

    L’une des recommandations relance la « leçon de grammaire ». Cet intitulé va-t-il réapparaître dans les cahiers des écoliers ?

    Aujourd’hui, la leçon de grammaire existe dans certains cahiers d’élèves et dans d’autres pas. Les premiers ont de la chance, les seconds non. Pourquoi se priverait-on de dire cette chose simple ? Les enfants ont tous besoin de leçons de vocabulaire et de grammaire. Je ne prétends pas que tout va mal ou que rien n’existait jusqu’ici. Fort heureusement dans la majorité des écoles, les pratiques des enseignants correspondent à nos recommandations. Mais ils y sont parvenus par tâtonnements. Désormais, il existe une référence.

    Un vrai programme de grammaire, de conjugaison, de vocabulaire et d'orthographe, entièrement d'accord. C'est d'ailleurs, M. le ministre le souligne, ce qui se fait à peu près partout, avec cependant les écarts de contenus évoqués plus haut.

    En revanche, ce qui est nouveau, dans une grande majorité de classes, alors que le temps scolaire s'est réduit comme peau de chagrin, c'est le temps passé à faire copier ces leçons... Je n'ai jamais vu autant de propositions de "traces écrites" dans les cahiers des élèves que ces dix dernières années.

    C'est bien simple, on se croirait revenus au temps de Topaze. Encore que... demandez à Marcel Pagnol : à l'époque, cette copie des règles se limitait à la leçon de Morale.
    Les leçons de français et de calcul se trouvaient dans les manuels scolaires et, si les enfants avaient à les apprendre, on ne perdait pas un précieux temps de classe à copier des trucs et des machins.

    Pensez : ils n'avaient que 30 heures... dont à peine 10 heures de français et 5 de calcul !... Le temps de classe, c'était pour l'exercice, l'entraînement et le réinvestissement à travers des tâches complexes (dictée, rédaction, problèmes mathématiques).

    Conclusions : 1) Nous avons besoin de contenus clairs, par niveaux, en grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire et mathématiques. – 2) Nous devons utiliser des méthodes qui conviennent aux enfants de six à onze ans. Celles-ci privilégient l'apprentissage pratique des notions et concepts, non par la leçon magistrale à copier puis apprendre par cœur, mais par l'exercice, l'entraînement et le réinvestissement à travers des tâches complexes (dictée, rédaction, problèmes).

    Septième question

    Revenez-vous aux méthodes pédagogiques du passé ?

    Ce sont ceux qui cherchent la polémique qui sont du passé. Nous sommes au contraire en train de faire un pas vers le futur. Ce que nous proposons, ce ne sont pas les méthodes de la IIIe République. Ce sont celles du XXIe siècle, qui puisent au meilleur de la tradition et au meilleur de la modernité.

    Parfait.

    Conclusion : Puisons au meilleur de la tradition et au meilleur de la modernité.

    Quelques petites pistes, du CP au CM2, sur ce blog, rubrique Matériel. J'dis ça, j'dis rien, hein....

    Huitième question

    Les recommandations ne vont pas jusqu’à lister des manuels recommandés. Pourquoi ?

    Ce sera l’objet d’un travail ultérieur, dans le cadre d’un dialogue entre le ministère et les éditeurs. Les chercheurs ont montré que des méthodes font progresser et d’autres non. Il serait criminel de l’ignorer car la pédagogie est une clé majeure de lutte contre les inégalités sociales. Aujourd’hui, pour diverses raisons, on constate que les méthodes les plus fragilisantes se déploient dans les milieux déjà les plus fragilisés. Une robustesse pédagogique est nécessaire.

    Voilà. Un travail ultérieur. C'est mieux. Pas la peine de se précipiter pour faire n'importe quoi (ce que nous venons de lire sur l'apprentissage de la lecture en est la preuve). Étudions, lisons, compulsons les vieux grimoires et les nouvelles idées, effaçons les nombreuses représentations mentales erronées qui ont la vie dure, d'un côté comme de l'autre et après nous verrons.

    Et si on profitait du temps de réflexion pour voir comment on pourrait imposer la péréquation départementale, régionale ou nationale au niveau des crédits alloués à l'achat de matériel scolaire, non ?

    Sachant qu'un manuel scolaire coûte environ 15 € par enfant, qu'il en faudrait minimum quatre (lecture, mathématiques, étude de la langue et culture scientifique et humaniste), le renouvellement de ces méthodes est hors budget pour un nombre considérable de communes. L'inégalité sociale commence là.

    Conclusions : 1) Pour réduire les inégalités sociales, il faut prévoir une péréquation nationale au niveau des crédits alloués aux écoles pour l'achat de manuels scolaires. Sans cela, rien ne sert d'éditer de nouveaux manuels. – 2) Méfions-nous des représentations mentales erronées qui ont la vie dure, avant de se lancer dans le domaine de l'édition.

    Neuvième question

     

    Il est aussi conseillé aux enseignants d’utiliser un seul manuel de lecture. C’est la fin des photocopies au primaire ?

    Je recommande vivement l’existence d’un manuel pour tous les élèves, explicite, linéaire, clair. Il est un lien fondamental entre le maître et la famille, en permettant aux parents de suivre l’évolution de leur enfant. Nous devons arriver à la systématisation des manuels de lecture et donc, oui, à la fin progressive des photocopies.

    Je recommande aussi.

    Les « œuvres » complètes, ça va bien un moment, mais ça n'apporte pas assez de matière aux élèves. Quand on lit un chapitre par semaine, voire par quinzaine chez les plus grands, cela fait 36, ou 18, chapitres par an. Cinq « œuvres », avec de très, très gros guillemets parfois sur le terme d'œuvre, en 10 mois de classes. Beaucoup trop peu. 

    Seulement, il existe fort peu de manuels de lecture explicites, linéaires et clairs. Et le temps alloué à la lecture en classe, une fois passée l'année de Cours Préparatoire, est souvent indigent : les parents font lire – ou pas – à la maison, l'école « exploite » avec plus ou moins de profondeur et c'est tout. Ne nous étonnons pas que les inégalités persistent et signent !

    Conclusions : 1) Pour imposer des manuels de lecture aux enseignants, encore faudrait-il que ces manuels existent du CP au CM2. – 2) Et qu'on forme IEN, CPC et PE à leur utilisation quotidienne en classe et non à la maison. – 3) Vingt-quatre d'école par semaine, pour tout faire, sans rien négliger, c'est peu, très peu...

    Dixième question

    Pourquoi ne pas avoir rendu publics les résultats des évaluations menées à la rentrée dernière auprès des CP ?

    Les premières que nous avons lancées n’avaient pas cet objectif. En revanche, celles que nous initierons à la prochaine rentrée seront à la pointe de ce qui se fait de mieux, en termes d’évaluation utile pour les enfants. Elles apporteront une vision, à l’échelle locale et nationale, des forces et des limites des élèves à l’entrée en CP ainsi qu’en CE1. Ce sera un très bon outil au service de la réussite des élèves.

    C'est mieux, en effet.

    Évaluer des enfants sur des contenus hors programmes scolaires, ça n'avait pas de sens. Remarquez, vous savez ce que j'en pense, évaluer des enfants, à l'heure H, avec des exercices hors-sol, ça n'a pas beaucoup de sens non plus...  Perte de temps, alors que nous n'en avons déjà pas assez, stress des enfants et de leurs enseignants, effet Pygmalion négatif, concurrences et mauvais climat entre enseignants, ...

    Il y a mieux, beaucoup mieux à faire.

    Conclusions : 1) Former les formateurs et les enseignants à l'apprentissage de l'écriture-lecture, sans idées reçues ni représentations mentales erronées, ce serait déjà ça. – 2) Étaler l'apprentissage de l'écriture-lecture (même est et on...) sur deux années, pourquoi pas avec le même enseignant, en utilisant des méthodes efficaces, explicites et claires, mêlant intimement déchiffrage et compréhension, serait bien plus efficace que de faire passer un examen d'entrée au CP à des bambins dont l'âge se situe entre 5 ans 9 mois et 6 ans 8 mois.

    Voilà. C'était mon avis, que personne ne me demandait, issu de quarante années de terrain et quelques années de plus de lectures et réflexions personnelles sur ce qu'est l'école et ce qu'elle pourrait être si les gens de bonne volonté voulaient bien se donner la main au lieu d'invectiver systématiquement la partie adverse en la chargeant de tous les maux.

     

     Notes :

    [1] Selon moi, les premiers sont dramatiquement en retard alors que les deuxièmes en ont vraiment trop vu. Les verbes du 2e groupe n’étaient déjà plus au programme du CE1 en 1972 et n’y avaient pas été réinscrits en 1986 ; quant aux verbes faire et dire, ils avaient déjà été supprimés de la liste en 1945 !

    [2] Directives extraites de Qu’apprend-on à l’école élémentaire – Les nouveaux programmes (2002). 

    Pour se documenter :

    Pour une maternelle du XXIe siècle

    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

    Lecture et expression au CE

    Questionner le monde au Cycle 2

    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

    Fichiers et manuels d'Étude de la langue en élémentaire


    7 commentaires
  • C2 : Questionner le Monde (5)

    L'année scolaire se termine. Les élèves de Cycle 2 ont beaucoup changé : les CP savent lire, les CE1 commencent à bien comprendre ce monde qui les environne et les grands du CE2, dont on se demande bien depuis le début de l'année pour certains quelle lubie les a rétrogradés au cycle des apprentissages fondamentaux, n'ont vraiment plus rien à faire dans les vêtements désormais trop petits de ceux qui découvrent à peine les réalités immuables des sciences et techniques.

    Ce cinquième livret est donc plus fourni en textes et en dates, plus précis dans les connaissances qu'il transmet, plus technique dans les expérimentations qu'il propose.

    J'espère qu'il aidera tant les familles en IEF que mes collègues enseignants et qu'il donnera une base de réflexion nouvelle et moins conventionnelle à ceux qui s'apprêtent à démarrer dans le métier.

    N'hésitez pas à me contacter pour me signaler coquilles et erreurs quand vous en relevez.

    Le livret 5 :

    Télécharger « Mai - Juin .pdf »

    Le guide pédagogique correspondant :

    Télécharger « Guide pédagogique 5.pdf »

    Dans la même série :

    C2 : Questionner le Monde (1) C2 : Questionner le Monde (2) ; C2 : Questionner le Monde (3) ; C2 : Questionner le Monde (4) ; C2 : Questionner le Monde (5)

    À l'époque des commandes :

    N'oubliez pas :

    Pour une maternelle du XXIe siècle

    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

    Lecture et expression au CE

    Questionner le monde au Cycle 2

    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

    Fichiers et manuels d'Étude de la langue en élémentaire


    9 commentaires
  • Racontamus, écoutatis, comprenunt (9)

    Nous voici arrivés au dernier chapitre ! Il n'est pas trop long pour se reposer après les chapitres-fleuves des dernières semaines.

    Nous y apprendrons qu'hier comme aujourd'hui, tout n'était pas bon dans la littérature de jeunesse et qu'il convenait, comme il convient toujours, de demander à l'enfant que nous étions de faire un tri impitoyable.

    Nous serons peut-être déçus de lire que la conteuse ne croyait pas tant que ça à l'imagination débordante de créativité des enfants... et puis, nous réfléchirons et nous nous dirons, comme elle, que c'est une raison supplémentaire de raconter des histoires, qui nourriront leur propension à tout accepter sans recul (elle, elle appelle cela de la « crédulité ») afin de donner des éléments à leur goût du « faire semblant ».

    Une fois ceci accepté, nous rejetterons sans doute les histoires trop réelles, ou trop ouvertement construites pour asséner une morale de façade, et accepterons de nous comporter en rêveurs éveillés qui acceptent avec sincérité un monde dans lequel les dragons volent et les citrouilles se transforment en carrosses.

    Enfin, grâce à ces conseils, et c''est sans doute le plus important, nous apprendrons à nous faire confiance dans le choix des histoires, nombreuses, très nombreuses, que nous raconterons à nos élèves.
    Munis de nos gros livres de conte, de nos recherches sur la Toile, de nos « coups de cœur » de songeurs ayant retrouvé leur âme d'enfant, nous serons prêts à ne jamais dépasser les deux à trois jours en maternelle (cinq à huit en cycle 2 et dix à quinze en cycle 3) pour passer à autre chose après avoir rangé précieusement La Moufle ou La Chenille qui faisait des trous dans la bibliothèque de la classe...

    Suit une deuxième partie, intitulée HISTOIRES À RACONTER. Je vous en donne la liste en fin d'article. Je pense que la plupart sont accessibles sur la Toile ou dans des recueils de conte. Si certaines vous intéressent tout particulièrement, nous pourrions envisager ensemble de les copier, à partir de ce lien, en y ajoutant celles qui sont retranscrites au fil des chapitres de la première partie, et de les mettre à disposition de tous... Qu'en pensez-vous ?

    COMMENT RACONTER
    DES HISTOIRES
    À NOS ENFANTS

    d'après
    MISS SARA CONE BRYANT
    F. NATHAN

    CHAPITRE VI
    L'ÉTAT D'ESPRIT DE L'ENFANT
    QUI ÉCOUTE UNE HISTOIRE

    Les goûts de l'enfant

    Pour ce qui est du choix des récits, la difficulté réside moins dans les goûts de l'enfant que dans le sujet de l'histoire. Il faut examiner soigneusement la valeur du sujet. Sur une centaine de livres écrits pour les enfants, près de quatre-vingt-dix-neuf sont inutilisables.

    C'est en interrogeant ses propres souvenirs d'enfance que le conteur découvrira le récit qui ravira son jeune auditoire.

    Crédulité de l'enfant normal

    Ce n'est pas tant d'imagination créatrice que l'enfant est doué, mais d'une prodigieuse faculté d'illusion.

    Pour lui, tout est neuf : les gens et les limites de leur pouvoir, les choses et leurs propriétés, les lois de la nature. Rien ne limite donc sa crédulité et, n'ayant qu'une faible connaissances des causes aussi bien que des effets, toute réalisation paraît possible à son ignorance.

    Ce sont les années d'expérience qui restreignent la fantaisie et diminuent les illusions, jusqu'à amener à comprendre que, en général, les mêmes causes ont les mêmes effets.

    L'enfant est un adepte d'un « faire semblant » presque toujours pratique et sérieux. Il prend les histoires qu'on lui a racontées, les faits qu'il a observés, et les reproduit en grande partie, au mieux de ses capacités.

    Analogie de l'enfant et du songeur

    En réalité, l'enfant est semblable à l'adulte qui fait un songe :

    • comme lui, il accepte tacitement les circonstances, telles qu'elles se présentent, aussi bizarres et déconcertantes qu'elles soient ;
    • toutes choses sont possibles : grenouilles qui parlent, ours se changeant en prince, vaillants petits nains terrassant des géants, ...

    Ce sont là des faits à partir desquels le conteur devra choisir et adapter ses histoires en apportant à cette tâche une sérieuse sincérité.

    Sérieuse sincérité vis-à-vis de l'enfant

    Le terme de « sérieuse sincérité » ne signifie pas « absence de toute fiction ».
    Il signifie que le narrateur doit témoigner d'un réel intérêt pour ce qu'il va raconter, qu'il doit loyalement admettre, pour l'instant, les héros qui jouent un rôle dans son récit.

    L'auditeur doit sentir que le conteur vibre à son unisson. Sans cela, il ne peut y avoir aucun succès complet.

    Recherche des histoires

    C'est en s'inspirant de ces réflexions que le conteur devra se mettre en quête des matériaux qui lui seront nécessaires.
    Le champ est vaste et riche. Avec une liste qui va des « Légendes de la Grèce héroïque » à « Tom Sawyer », de la « Mort d'Arthur » au « Livre de la Jungle », on n'a pas à craindre de rester court.

    La recherche en elle-même est une véritable jouissance qui vaut largement la peine qu'elle donne. Les glaneurs trouveront peut-être autant de plaisir à découvrir les histoires que les auditeurs à les écouter.

    DEUXIÈME PARTIE

    HISTOIRES À RACONTER

    Racontamus, écoutatis, comprenunt (9)

    Racontamus, écoutatis, comprenunt (9)

    Dans la même série :

    ♥ Racontamus, écoutatis, comprenunt :

    Racontamus, écoutatis, comprenunt - 1 ; Racontamus, écoutatis, comprenunt - 2Racontamus, écoutatis, comprenunt - 3Racontamus, écoutatis, comprenunt - 4Racontamus, écoutatis, comprenunt - 5Racontamus, écoutatis, comprenunt - 6Racontamus, écoutatis, comprenunt - 7 ;  Racontamus, écoutatis, comprenunt - 8Racontamus, écoutatis, comprenunt - 9 

    ♥ Contes à dire, contes à lire :

    Contes à lire, Contes à dire (0) (Sommaire) ; Contes à dire, contes à lire - 1 ; Contes à dire, contes à lire - 2 ; Contes à dire, contes à lire - 3 ; Contes à dire, contes à lire - 4Contes à dire, contes à lire - 5 ;  Contes à dire, contes à lire - 6Contes à dire, contes à lire - 7Contes à dire, contes à lire - 8Contes à dire, contes à lire - 9 Contes à dire, contes à lire (10)Contes à dire, contes à lire (11) ; Contes à dire, contes à lire (12) ;

    À l'époque des commandes :

    N'oubliez pas :

    Pour une maternelle du XXIe siècle

    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

    Lecture et expression au CE

    Questionner le monde au Cycle 2

    Fichiers et manuels de Mathématiques en élémentaire

    Fichiers et manuels d'Étude de la langue en élémentaire


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  • V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (2)

    Maternelle - CP - CE 

    (2e partie)

    Premier jour de classe 

    Matinée

    0) Accueil des familles

    Le jour de la rentrée, dès l’accueil, qui aura lieu exceptionnellement[1] dans la classe, le maître présente aux parents le lieu où évolueront leurs enfants : 

    ♦ L'organisation spatiale lui permet d’expliquer brièvement le rôle central du groupe de pairs dans la pédagogie qu’il compte adopter.
    ♦ Le matériel prêt à l’emploi l’aide à mettre en avant l’autonomie qu’il se propose de leur faire acquérir. L’exposé rapide de l’emploi du temps les rassure quant à la nécessaire différenciation qu’il établira entre les enfants, non seulement en fonction de leur âge mais aussi en fonction de leurs besoins personnels.

    Enfin, il leur explique qu’il sera toujours prêt à les recevoir mais que, le temps étant compté, il préfère que ces relations aient lieu en dehors du temps scolaire qu’il compte réserver en entier à leurs enfants.
    Il leur explique que, dès l’après-midi, l’accueil de chaque demi-journée aura lieu dans la cour, le préau ou la salle polyvalente où les enfants seront occupés à jouer librement, ce qui lui permettra d’échanger quelques mots avec les familles qui le souhaitent, tout en surveillant du coin de l’œil que tout ce petit monde évolue dans le calme et la convivialité. Il conclut son propos en distribuant une courte notice qui rappelle ces quelques informations et propose la date de la réunion de rentrée[2].

    1) Déshabillage, entrée en classe

    Cette séquence d’enseignement n’aura pas lieu en ce premier jour. Dès le lendemain matin, lorsque l’accueil se déroulera dans la cour, avec l’aide de ses élèves les plus grands et de l’ATSEM, il fera de cette activité toute simple la première initiation des enfants aux règles de la vie en collectivité :

    ♦ regroupement en rang par deux ou trois ;
    ♦ déplacement fluide et calme de la cour au vestiaire ;
    ♦ rangement (sacs, vêtements et éventuellement chaussures) dans les espaces dédiés[3], signalés par des étiquettes[4] ;
    ♦ assistance aux cadets par les aînés ;
    ♦ contrôle inhibiteur : éducation sensorielle au bruit ; maîtrise de sa motricité.

    Pour que les aînés puissent aider leurs cadets, il est pratique de ne pas regrouper par âges les patères des enfants mais, au contraire, de faire en sorte que les âges soient mélangés et que des élèves de CE, CP, GS et bientôt MS encadrent les emplacements réservés à un ou deux élèves de TPS-PS.

    2) Langage : Bonjour ; appel ; date

    C’est ici que débute cette première journée d’école, au coin de regroupement où les élèves se sont installés dès le départ des familles.

    Le moment de langage est forcément écourté par l’accueil fait à celles-ci. Par ailleurs, les plus jeunes, souvent impressionnés par la nouveauté des lieux, n’auront pas forcément beaucoup de choses à dire.

    S'il est nouveau dans l'école, le maître se borne donc à demander à chaque élève de se présenter brièvement[5], se chargeant lui-même de renseigner les « anciens » sur le nom, l'âge et les liens familiaux, fréquents dans ce type de classe, des plus petits. Il note mentalement les éventuelles difficultés de prononciation ainsi que les élèves qui lui donnent l’impression d’un besoin d’encadrement précis[6].
    Cette première approche va lui permettre d’ajuster et d’anticiper la teneur des échanges qu’il aura avec son groupe-classe lors des premières semaines. Après une très courte présentation personnelle où il se contente de dire aux enfants la façon dont il entend être appelé[7], s’il reste une ou deux minutes, il finit le regroupement par la présentation visuelle d’un objet[8] « dont nous parlerons bientôt tous ensemble » …

    En cas de reprise après les vacances d'un groupe déjà constitué, ce temps de dialogue sera moins contraint et, après une présentation des plus jeunes, la classe pourra entrer de plain-pied dans l'année scolaire qui s'ouvre devant elle par quelques souvenirs égrenés ou une première observation collective des nouveautés de cette rentrée.

    3) Maternelle : Langage oral
    CP/CE : Exercices en autonomie

    Le lendemain, il consacrera les premières minutes en groupe à l’écriture de la date, que les élèves de CE iront ensuite recopier sur leur cahier avant d’y commencer leur travail du jour, que ce dernier soit inscrit sur le tableau placé devant eux ou proposé dans une pochette selon le principe des plans de travail.

    Puis ce sera le moment de l’« appel » des enfants grâce à un jeu d’étiquettes portant leurs prénoms en script[9] que les élèves de GS et CP distribueront avec son aide. Après cette activité, il enverra « les CP » rejoindre leurs camarades de CE pour qu’ils réalisent eux aussi un travail écrit d’écriture-lecture, sous la surveillance de l’ATSEM à qui il aura préalablement expliqué son rôle.

    Pendant ce temps, il échangera avec ses élèves les plus jeunes, le plus souvent autour d’un objet ou d’une image pour fédérer l’intérêt de tous et donner matière à un dialogue commun[10]. Cet échange obéira dès le début aux règles d’un débat collectif :

    ♦ prises de parole échelonnées, en commençant par les plus jeunes,
    ♦ écoute active de l’émetteur,
    ♦ essais de réponses,
    ♦ contrôle inhibiteur, au moins pour les plus âgés.

    4) Maternelle : Passage aux toilettes + Dessin libre 
    CP/CE : EDL

    Pour ne pas laisser les plus grands tout seuls, le maître ne peut accompagner l’ATSEM dans la salle de propreté. Si l’effectif des petits est trop important, il fera en sorte de venir l’aider néanmoins en prolongeant le travail écrit des aînés quelques minutes encore .

    L’ATSEM pourra aussi, dès que ceux-ci en auront compris le principe, laisser les élèves de CP et CE seuls sur leurs exercices et prendre les enfants pendant la séance de langage, par petits groupes de deux à quatre enfants chacun, pour leur permettre d’aller aux toilettes, se laver les mains et boire.

    Le travail des élèves d’élémentaire est corrigé immédiatement, en individuel ou deux par deux, et rangé jusqu’au lendemain. 

    De retour de la salle de propreté, l’ATSEM et le maître installe les enfants de maternelle aux tables d’activités, en groupe hétérogène. Ils montrent aux plus grands comment distribuer les cahiers de dessins[11] ouverts à la première page et les crayons gras de diamètre compatible à une préhension entre le pouce et le majeur à leur tablée. L’ATSEM reste avec le groupe, dialoguant avec les enfants, les aidant à tenir leur crayon, faisant régner un calme relatif (voix basse, position assise variant d’une ou deux minutes pour les plus jeunes à une dizaine pour les plus âgés). Lorsqu’un enfant a fini son dessin, elle lui montre où poser son cahier et l’aide à choisir l’espace où il pourra désormais aller jouer.

    Pendant ce temps, pas à pas, le maître entraîne son petit groupe d’élèves d’élémentaire vers l’analyse de la première notion de grammaire qu’il compte leur faire aborder. Ce qui sera apprentissage grammatical pour les plus âgés sera analyse du langage oral, découverte du principe alphabétique ou même tout simplement vocabulaire pour ceux du Cours Préparatoire. La notion découverte par les élèves eux-mêmes est alors travaillée à l’oral et au tableau, pour tous. Seul le niveau des questions et des attentes distinguera les plus âgés des plus jeunes.

    5) TPS-PS/MS/GS : Jeux sensoriels, d’imitation et d’expérimentation plastique
    CP : Lecture – Dictée – Écriture
    CE : Travail programmé de français – Dictée

    Lorsque la leçon collective est finie, les élèves de CE entament la deuxième partie de leur travail programmé de français alors que le maître garde près de lui ses élèves de CP.

    La première leçon du manuel est reproduite au tableau et c’est ensemble, à petits pas, qu’ils vont l’explorer et l’étudier. Le groupe étant peu nombreux, chacun est forcément partie prenante et l’attention, encore très dispersée après deux mois d’interruption, est sollicitée brièvement par des tâches courtes et immédiatement gratifiantes car porteuses d’un savoir supplémentaire. C’est par la dictée des principales acquisitions, conçue de façon à ce que les élèves les écrivent seuls sur l’ardoise ou les montrent grâce à des étiquettes, qu’il finit la leçon de lecture du jour.

    Il ne lui reste plus qu’à indiquer le travail d’écriture, différent selon l’avancement pris dans l’enseignement de ce domaine pendant l’année de Grande Section, qu’il finit ce moment consacré exclusivement aux enfants de CP[12].

    Ceux-ci finiront leurs exercices seuls, ou sous la houlette de l’ATSEM qui surveillera la bonne acquisition des gestes appris, puis iront rejoindre librement leurs camarades de maternelle qui, depuis un moment déjà, s’activent dans les coins de jeux et d’expression, surveillés par l’ATSEM qui veille à ce que les élèves de Maternelle en activité libre adoptent des comportements d’autonomie compatibles avec la vie d’un groupe d’individus d’une vingtaine de personnes dans un espace clos.

    Elle rappelle les règles, encourage les plus timides en jouant au besoin avec eux, freine au contraire les plus remuants et leur trouve une activité calme pour les canaliser un moment. Le maître garde un œil sur tout cela et prend en main la situation si des difficultés interviennent.

    Le maître s’approche alors du groupe des élèves de CE afin de leur proposer, après avoir rapidement corrigé leurs exercices écrits, la première dictée de l’année. Comme c’est une dictée d’apprentissage, pas question de noter autre chose que le taux de réussite à l’exercice du jour ; ce taux ne sera même pas gardé en mémoire et n’entrera dans aucune moyenne, qu'elle soit hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle ou annuelle.

    Cette dictée peut d’ailleurs même être corrigée en direct, segment par segment, selon les difficultés constatées par le maître en regardant par-dessus l’épaule de son petit groupe d’élèves.

    Enfin, comme nous sommes en début d’année, il a choisi un « matériau » simple visant à encourager plutôt qu’à décourager tout ou partie des enfants :

    ♦ lettres et syllabes pour un CE1 très faible ;
    ♦ syllabes et mots simples pour un CE1 moyen ou un CE2 très faible ;
    ♦ courte phrase sans marques d'accords grammaticaux inaudibles pour un CE1 fort ou un CE2 faible ;
    ♦ deux ou trois phrases dont les idées s’enchaînent, seulement s’il sait avoir à faire à un excellent CE2.  

    Dans le cas d’une classe recevant à la fois des CE1 et des CE2, comme il va devoir jongler entre deux dictées, il a regroupé ses élèves de CE dans le même secteur. Il fait en sorte de rester bref et très précis dans ses demandes afin d’apprendre aux élèves à se concentrer sur leur travail pendant qu’il dicte un nouveau segment à l’autre groupe.

    L’effectif de chaque groupe étant peu important, le maître peut, simplement en circulant entre les tables, provoquer la discussion au sujet d’une difficulté, aider un élève à rectifier directement une erreur, demander à un autre d’épeler.

    Enfin, pour gagner en efficacité et en durée, c’est « en direct » que la correction est écrite au tableau, évitant ainsi la perte de temps d’une correction collective différée que bien souvent personne n’écoute.

    6) TPS-PS/MS/GS : Dictée à l’adulte – jeux sensoriels, d’imitation et d’expérimentation plastique
    GS/CP : Jeux Mathématiques
    CE : Travail programmé de mathématiques

    C’est au cours de ce moment, très libre pour le moment, que les élèves de GS et de CP pourront pratiquer des jeux de manipulation visant à renforcer leurs connaissances mathématiques (comptage, calcul, géométrie, mesures et résolution de problèmes). En ce premier jour, ils en sont encore au stade de la découverte et le simple rangement des ateliers après activité, ainsi que les déplacements en rang joueront le rôle d’activités mathématiques inscrites dans la progression linéaire. Le maître peut aussi demander à l’ATSEM, si elle est disponible, de mener avec les élèves de ce groupe des manipulations sur table prévues à l’avance[13].

    Les élèves de CE quant à eux rangeront leur travail de français après correction et entameront celui de mathématiques par quelques exercices préparatoires simples qu’ils pourront mener seuls (frise géométrique ; préparation de compendium de calcul pour chaque membre du groupe ; utilisation des outils pour une reproduction sur quadrillage, un paiement en monnaie factice, ... ).

    Le maître, installé au milieu des enfants de maternelle, prend la pile des cahiers de dessins et appelle ses « petits » un par un en commençant par ceux de Grande Section. Il les encourage à décrire leur dessin et, pour les plus grands, à résumer par une phrase la situation illustrée. Il laisse les plus petits évoluer à leur rythme et évoquer ce qui leur passe par la tête en montrant leurs premières traces, s’extasiant sur la moindre marque d’intention, même fugitive, de représenter quelque chose... S’il lui reste un peu de temps, il se rapproche du groupe des élèves de CE et leur propose son appui.

    7) Rangements – Observations

    Le dernier moment avant la récréation va être employé à remettre la classe en état et à observer, tous ensemble, si tout est revenu à sa place. Le maître profite de ce moment pour afficher solennellement aux murs les premières œuvres des enfants, dessins et peintures, et pour placer sur la table d’observation les premières réalisations plastiques. Les plus grands ne sont pas oubliés et tous s’intéressent brièvement à l’avancement de leur travail.

    L’ATSEM emmène les plus petits aux toilettes pendant que le maître apprend aux aînés à faire leurs premières armes d'exercices de vie pratique en aidant leurs cadets à s'habiller et se boutonner seuls. Avant de sortir, il leur rappelle que ce moment de récréation pourra leur permettre de satisfaire à leurs besoins naturels sans perturber les activités du groupe.

    8) Récréation

    Le temps de récréation, pendant lequel le maître est obligatoirement de service, peut permettre éventuellement à l'ATSEM de prendre sa pause ou d'effectuer quelques rangements ou préparatifs. On peut aussi décider qu'elle sera présente dans la cour et aidera à l'encadrement du groupe.

    En fin de récréation, après un temps de rangement des jeux et jouets et un passage aux toilettes, pendant lequel les élèves pourront boire[14], l'heure du regroupement autour des activités motrices sonne.

    9) Motricité large : jeux collectifs et individuels ; jeux de découverte mathématique

    Le maître peu habitué à la classe à cinq niveaux ou plus peut trouver très difficile la gestion d'une séance de motricité regroupant des quasi bébés avec de grands enfants déjà bien à l'aise dans leurs gestes. Il va en effet devoir ruser et permettre aux petits de progresser sans brider le développement des capacités physiques de leurs aînés.

    En plaçant la séance à la suite de la récréation, il peut bénéficier d'un temps double pendant lequel les enfants, toujours grâce à l'équipement matériel et l'organisation de l'espace, exerceront seuls ou par petits groupes leur motricité large. En prévoyant dans la cour des espaces à courir, à grimper, à escalader, à sauter, à exercer son équilibre, en l'équipant de vélos, tricycles, porteurs, ballons, cerceaux, échasses mais aussi planches, tasseaux, grandes pièces de toile, cartons de tailles variées, il n'aura qu’à suivre les plus habiles de ses élèves et à encourager les moins à l'aise à essayer.

    Ce n'est que lorsque l'ennui commencera à se faire sentir qu'il regroupera tout ou partie de son effectif près de lui pour l'exercice d'un geste, l'exploration d'un matériel, l'organisation d'une ronde, d'une danse ou d'un jeu collectif.

    Ce matin, pour que les tout-petits nouveaux se sentent membres du groupe, c'est autour d'eux qu'il a décidé de faire tourner sa séance « sportive ». Et comme il doit fixer chez ses élèves de Grande Section les mots du vocabulaire spatial, chez ceux de Cours Préparatoire l’usage des nombres de 1 à 5 et chez ceux des deux Cours Élémentaires ceux des nombres de la première dizaine, les petits serviront de « repères ».

    ♦ Tout le monde se promène d'abord au son d'une comptine[15]. En entendant sonner une clochette, les élèves se figent et le maître annonce : « Tous autour de Pierre ! » ou « Tous en ligne devant Louna ! », etc.
    ♦ Puis on joue à se mettre par deux, par trois, par quatre et par cinq avec, dans chaque groupe, avec au moins un petit ou un moyen…
    ♦ Les élèves de CE sont alors invités à prévoir le nombre obtenu en rapprochant deux groupes, le nombre de pas à faire pour aller toucher tel élève, le nombre d’élèves à aller chercher ailleurs pour compléter à 10 tel groupe, etc.
    ♦ Enfin, on finit la séance en organisant une course autour de la cour, chronométré par un groupe qui compte, lentement, en suivant la pulsation donnée par le maître.

    10) Musique : chant – éducation rythmique et voix

    Après un deuxième épisode d’exercices de vie pratique dans le vestiaire, le maître entraîne ses élèves vers le coin de regroupement pour une activité destinée à souder le groupe de manière à lui donner la capacité d’agir et d’apprendre à plusieurs, en cohésion de plus en plus parfaite.

    La musique au sens large va aider tout ce petit monde à se sentir appartenir à une communauté dans laquelle tous se soutiennent et s’entraident.

    Les exercices[16] se succèdent rapidement ; cette séance étant inscrite à l'emploi du temps de chaque jour, les progrès viendront d'eux-mêmes, sans qu'il soit besoin de s'appesantir longuement : 

    ♦ rythmes frappés,
    ♦ éducation du souffle,
    ♦ travail de la voix,
    ♦ apprentissage d’une comptine ou d’un chant,
    ♦ écoute musicale en guise de retour au calme.

    Les parents qui récupèrent leurs enfants pour le repas de midi sont accueillis par l’ATSEM qui les convie à venir chercher leur enfant dans la classe en silence. Puis elle-même emmène les élèves restant à la cantine vers la structure dans laquelle ils iront prendre leur repas.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente : V. 1. Cinq niveaux et plusV.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (1) ;  V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (2)V.2.B. Mise en route - Mat. à CE1 ou 2 (3)

    Notes :

    [1] Si possible… car nous savons que les résistances sont fortes, y compris chez nos collègues, et que les habitudes, vieilles pourtant seulement d’une vingtaine d’années, sont bien ancrées dans l’imaginaire collectif !

    [2] Au moins deux à trois semaines après la rentrée des classes pour que, déjà, quelques habitudes soient prises et que le contact soit réellement établi entre les enfants et le maître.

    [3] Patères surmontées d’une étagère, casiers au ras du sol pour les chaussures.

    [4] Prénom de l’enfant en cursive pour les enfants de GS à CE, dessin facilement identifiable pour les plus jeunes (animaux, fruits, véhicules, ...).

    [5] Prénom, nom de famille, âge, classe, personne qui viendra le chercher, présence ou non à la cantine et au périscolaire…

    [6] Élèves trop ou trop peu à l’aise, trop ou trop peu couverts, élèves très remuants ou au contraire complètement atones… 

    [7] Prénom, nom de famille, « titre », tutoiement, vouvoiement, tout cela est possible et sans aucun lien prédictif de respect ou d’irrespect envers son statut et sa personne.

    [8] Un objet rappelant les vacances et l’été ou au contraire un objet évoquant la rentrée des classes. Le tout est qu’il soit suffisamment intriguant pour susciter l’intérêt de tous.

    [9] Initiale en majuscules, puis minuscules : Nathan, Emma, Ilyes, Inès...

    [10] Voir Pour une Maternelle du XXIe Siècle, chapitre IX : Des images au langage, p. 64 à 68 et ANNEXE : Une journée dans la Classe des Petits, p. 69 à 74.

    [11] Simple recueil de feuilles A5 blanches reliées en un cahier de vingt à trente pages (selon la durée de la période de classe, de manière à pouvoir faire un dessin par jour sur les pages au recto).

    [12] Si le niveau est très faible et que les enfants n’ont pas encore normalisé la tenue du crayon et les gestes pour le diriger, le maître aura tout intérêt à jumeler les groupes de GS et CP pour entamer rapidement la partie « Préparation systématique avant l’écriture » présentée dans le cahier d’écriture cité plus haut.  

    [13] S’il utilise Se repérer, Compter, Calculer en GS et Compter Calculer au CP, en ce premier jour, l'ATSEM demandera aux élèves de placer un à un des objets devant ou derrière un petit personnage qu’ils auront posé face à eux sur leur table puis, elle leur donnera des cartes portant les chiffres 0 et 1, des mains où sont levées 0 ou 1 doigt, le dé du 1 et un dé blanc, des sachets vides ou contenant un seul élément qu’ils rapprocheront selon les quantités représentées avant de jouer à Pigeon Vole.  

    [14] On peut aussi profiter de la récréation pour demander à l'ATSEM d'apporter dans la cour un plateau de gobelets et de pots à eau afin que les élèves puissent se servir lorsqu'ils en ressentent le besoin.

    [15] Sur mon chemin ; Passe, passe, passera ; La petite hirondelle ou même Prom'nons-nous dans les bois…

    [16]  Voir Pour une Maternelle du XXIe Siècle, chapitre XIII, L’enseignement du chant, et Chapitre IX, Trois sections ou un seul cycle ? – Apprendre à bien parler, p. 67.

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    Se repérer, compter, calculer en Grande Section

    Écrire et Lire au CP

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