• Querelles stériles et vieilles lunes...

     

    Querelles stériles et vieilles lunes...

     

    Je copie-colle ici une approbation des propos d'une collègue perturbée par les éternelles recherches de coupables qui continuent souvent à détourner la profession de la quête de solutions en profondeur.
    C'est du brut et cela nécessite sans doute de travailler encore plus délicatement les nuances. J'espère que je ne blesserai aucun collègue et que tous comprendront que, s'il y a critique, elle n'est en aucun cas dirigée contre eux car je sais qu'ils travaillent tous avec une grande conscience professionnelle et un désir de faire au mieux pour leurs élèves. NB : L'image ci-dessus vient de Google. Si elle dérange quelqu'un, qu'il me le dise, je l'enlèverai.

    Bien d'accord pour ne pas entretenir de querelles de clocher stériles qui n'avancent à rien.
    Et pour cela, il est important de ne pas rejeter la faute sur ceux qui appliquent, parfois avec une implication extrême et des horaires de mise en place hallucinants, ce que leurs formateurs, leurs hiérarchies, leurs penseurs leur enjoignent de faire.
    Ceux-là sont des collègues estimables qui n'ont aucun tort sinon celui de vouloir faire au mieux avec ce qu'ils connaissent de leur métier.

    Et quand des formateurs leur disent qu'il est normal que les écarts se creusent dès la maternelle et que c'est pour cela qu'il faut utiliser des "outils" aussi créateurs de discrimination négative que les Oralbums, comment voulez-vous qu'ils ressentent le besoin de changer de méthodes et d'aller voir ailleurs s'il existe d'autres méthodes qui seraient plus génératrices d'égalité ?

    Surtout quand, parmi ces méthodes, ils retrouvent celles qu'on a vilipendées devant eux pendant leur formation, à l'aide de chiffres truqués et d'approximations bien commodes (où on oublie bêtement de reculer de 9 ans pour lire les programmes en usage à l'entrée en maternelle d'un enfant de CM2 ; où l'on omet de préciser que, dès 1882, l'école publique scolarisait tous les enfants de six à douze ans et qu'il y avait un paquet de "nouveaux publics" parmi eux ; où on occulte le fait que, dès 1882, les Écoles Primaires Supérieures scolarisaient filles et garçons qui souhaitaient prolonger leurs études pour passer les concours de la Fonction Publique par exemple et que des Ecoles Normales ou Supérieures recevaient ensuite ceux qui avaient prouvé qu'ils tireraient profit à continuer encore plus loin leurs études ; où l'on cache que, jusqu'aux années 1950 dans certaines régions, il était d'usage de ne pas inscrire au CP les enfants nés entre le 1er octobre et le 31 décembre et n'ayant pas six ans révolus à la rentrée et que les 30 % de redoublants en CP viennent en grande partie de là ; où, pour démontrer que le niveau monte, on confond exprès lecture fine et compréhensive de textes largement résistants en fin de CM2 et déchiffrage pénible de phrasounettes d'une simplicité enfantine ; ...).

    Tout le monde n'a pas le temps ni le désir de fouiller le paysage pour détecter contre quels moulins à vent il est indispensable de se battre dès demain matin.
    Il n'y a aucune raison de tirer sur ces soutiers-là, engagés à fond dans le métier qu'on leur a, souvent mal, appris à exercer.
    Ceux contre lesquels il faut rassembler nos énergies, ce sont les "penseurs" et les "décideurs" qui eux pourraient changer quelque chose dès la rentrée prochaine s'ils le souhaitaient. Certains ont vaguement commencé à le faire... Parmi eux, Brissiaud, Ouzoulias, Goigoux... Mais il est difficile de reconnaître tout, d'un seul coup, et d'admettre à quel point on avait "tout faux".

    De plus, il est impossible de virer de bord à 180° d'un coup, d'un seul. Le bateau chavirerait.
    Pensez donc... Comment faire admettre à des gens devant lesquels on a ridiculisé les Alphas et leur Gulu gicleur ou Borel Maisonny "qui transforme les enfants en sémaphores atteints par la Danse de Saint Guy" qu'on s'est moqué de méthodes particulièrement efficaces qui "marchent à tous les coups", pour peu qu'on laisse une année de plus aux enfants les plus fragiles ? Comment leur faire admettre que, si l'école maternelle puis le CP ont fait leur travail, c'est-à-dire ont enrichi le vocabulaire de tous, même les petits pauvres et les petits réprouvés du système, les quatre années suivantes peuvent continuer le travail à l'écrit et faire lire des textes bien plus riches et profonds que les œuvrettes qu'on leur a proposées jusqu'alors ?

    Donc oui, bien d'accord pour ne pas ranimer les querelles de clocher stériles. Et bien d'accord pour au contraire fédérer nos énergies pour produire programmes et outils qui permettraient de changer tout cela en aidant nos collègues à diversifier leurs approches.

     


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