• Pourquoi nos élèves écrivent-ils aussi mal ? (2)

    Pourquoi nos élèves écrivent-ils aussi mal ? (2)
    Merci à Paloma, CP.

    Sur le site Écriture Paris, Laurence Pierson continue d'égrener les causes qui, année après année, ont enferré le problème jusqu'à ce que la solution jaillisse, toujours la même : « C'est trop dur, et puis la tâche, elle est trop triste pour eux[1] ! »

    Aujourd'hui, une cause qui me tient particulièrement à cœur : le saucissonnage des apprentissages, fondamentaux ou pas, en fines tranches tellement minces et subtiles que plus personne n'est capable d'en sentir réellement le goût et que chacun valide, au petit bonheur la chance, sur une vague impression, une sensation de compétence...

    Et comme le temps passe de plus en plus vite[2], que les compétences à valider se multiplient à l'infini, et que, malheureusement, les capacités, elles, doivent nécessairement être globales et transférables pour être utilisables, ce sont les enfants qui souffrent, dans leur corps et dans leur esprit pour l'écriture... Parce que, quoi qu'on dise, même avec tous les PPRE, PAP, PAI ou PPS[3], ce n'est pas drôle de se sentir à la fois manchot et muet. 

    Alors, Mesdames et Messieurs les potentiellement futurs Ministres de l'Éducation Nationale, s'il vous plaît, lisez ceci et voyez ce que vous pourriez envisager pour le prochain quinquennat présidentiel, celui où vous serez, je n'en doute pas, à la tête du Mammouth.
    Et vous, mes chers collègues, lisez aussi et cherchez à voir comment vous pourriez, malgré le carcan de plus en plus étroit dans lequel on vous prie de penser,  dans votre classe, en toute légalité, apprendre à écrire à vos élèves, dans tous les sens du terme, globalement, sans petites cases, pour les mener sans fatigue, sans effort inconsidéré, sans carcan et prêt-à-penser, vers l'Écriture, la vraie, celle qui est à la fois lisible, compréhensible et bien orthographiée.

    Sixième constat :

    Les "compétences" à cocher sur des listes fragmentent les apprentissages

    Septième constat :

     L'apprentissage des règles orthographiques est souvent repoussé à plus tard, permettant à l'enfant d'encoder des erreurs.

    Huitième constat :

    La place de l'écriture manuscrite n'a cessé de diminuer dans nos vies

    Pour ceux qui n'auraient pas vu les précédents :

    Pourquoi nos élèves écrivent-ils aussi mal ? (1)

    Notes :

    [1]  Je remercie Josiane Balasko et toute la troupe du Splendid pour cette réplique culte que je replace aussi souvent que possible.

    [2] Non, je ne reparlerai pas des 24 heures de classe, diluées ou pas sur 5 ou 4 jours ! Il paraît que les enfants d’aujourd’hui ne peuvent en aucun cas supporter ce que leurs parents vivaient bien à leur âge ; une mutation génétique subite et généralisée, sans doute. Ça y est, j’en ai reparlé ! Hmmpf...

    [3]  Sigles abscons visant hélas bien souvent à cacher la poussière sous le tapis et à donner de bonnes raisons pour valider un échec des méthodes en vigueur en rejetant la faute sur l’enfant et sa famille.

     Pour consulter le sommaire de ce blog.


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  • Commentaires

    1
    Chipek
    Samedi 18 Février 2017 à 18:20

    Je ne suis pas d'accord avec votre diagnostic qui est que la tenue du crayon a été abandonnée en maternelle. Je suis en grande section et lutte quotidiennement pour que certains élèves tiennent correctement leur crayon. C'est parfois très ancré et difficile.

    C'est un constat général chez les collègues.

    Mais, ne systématise-t-on pas trop les tâches écrites chez les petits (PS) ? (mains petites et crayons/stylos de toutes tailles, du fin au très gros, parfois pas faciles à tenir)

    Les enfants dessinent et jouent avec des crayons aussi dès tout petits à la maison, à la crèche, dans les centres de loisirs .... La tenue du crayon y est elle reprise ?

    on en a un peu  ras le bol d'être la source de tous les maux ...........

      • Samedi 18 Février 2017 à 18:36

        Les petits de maternelle ont toujours dessiné et la prise du crayon était travaillée plutôt en MS et GS qu'en PS.
        En revanche, les enfants avaient plus de contacts avec les objets en tous genre tant à la maison qu'à l'école. Et ces objets étaient moins "spécialisés" tout-petits que désormais (pas de crayons gros module, pas de ciseaux spéciaux qui ne coupent pas, ...). Et, il me semble, ils avaient plus l'habitude de se conformer aux attentes des adultes.

        Depuis quelques années, en effet, de nombreux collègues tiennent à la tenue du crayon. Mais pas tous. J'en ai même vu certains tenir eux-mêmes leur crayon de façon aberrante.
        Et, dans les années 1975 (date de mes débuts) aux années 2000 et quelques, cela ne se faisait absolument plus. La théorie de l'époque était, diffusée par les PIUFM et les IEN : « L'écriture, ça vient tout seul. Chaque enfant va trouver sa façon de tenir son crayon et de tracer les lettres de manière à se sentir à l'aise et d'acquérir ses propres repères de tracé. » (Dans la Drôme et le Vaucluse, en tout cas, c'était comme ça. Garanti.)

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