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Le petit livre rouge (9)
Merci à mon oncle pour cet exercice de copie, le seul que j'aie trouvé dans son cahier de CE1...Comme vous l'aurez compris, aujourd'hui, c'est de copie dont le petit livre rouge va nous parler.
La copie, en tant qu'exercice à part, moi, je n'ai jamais vraiment pratiqué... Sans doute mon côté Freinet. Et ma peur panique de ne pas leur en faire faire assez, en français, en mathématiques, en découverte du monde, en EPS, en musique, en arts plastiques.
Comment envisager de leur faire perdre un quart d'heure à recopier, pour rien, dans le cahier du jour, que, la tête basse, Albert se tait parce qu'il n'a plus de maman et que son souverain pontife personnel et privé est parti en Afrique, alors qu'il y a tant de choses plus fondamentales à leur faire copier dans une journée de classe ?
Si un jour, j'écrivais un petit livre rouge, qui irait de la TPS au CM2, j'expliquerais, très rapidement, que c'est en ayant des occasions nombreuses et importantes de copier des phrases, puis des textes, et en réajustant constamment ses essais aux demandes institutionnelles, qu'on devient un bon copieur !
J'ajouterais que de la TPS à la MS, on ne fait pas de copie, même pas quelques coups de crayon maladroits pour tenter de reproduire en pseudo-majuscules-bâtons son prénom ou le titre de l'album jeunesse qu'on étudie.
Je continuerais en disant que c'est en GS, après avoir appris à écrire en cursive, donc à partir du mois de mars environ, et au CP, avant d'avoir mieux à faire pour s'entraîner à écrire, c'est-à-dire jusqu'en décembre environ, que l'enseignement de la copie doit se tenir. Copie à l'œil, à l'oreille et à la main en même temps, pour copier du cahier au cahier, de cursive en cursive, tout d'abord, puis du tableau au cahier, de cursive en cursive, et enfin, apothéose des apothéoses, du livre au cahier, de script en cursive !
Je compléterais alors cette apothéose en expliquant que là, normalement, on n'est déjà plus dans l'exercice qui consiste à recopier, juste pour le plaisir de le recopier sans même lire ce qu'on écrit, que le pape d'Albert est en Afrique, parce que, pour l'enjeu devienne intéressant et serve les autres apprentissages, dont celui de la compréhension, la copie est devenue utile :
⇒ on copie l'exercice de français dont on a lu la consigne juste avant (on ne copie pas la consigne, c'est chronophage et inutile puisqu'on peut la copier sans la lire)
⇒ on recopie le texte qu'on a écrit en production d'écrit, seul, en petit groupe ou en groupe classe
⇒ on recopie la « trace écrite » que la classe a produite lors de la séance quotidienne de Questionner le Monde
⇒ et même, comble du luxe, on recopie la poésie soi-même dans le cahier de poésies plutôt que de coller la feuille photocopiée (mais ça, dans une classe à trois niveaux comme la mienne, c'est du rêve éveillé, depuis que nous n'avons plus que 20 h actives de classe)
Je clorais le chapitre en disant que cette utilisation quotidienne de la copie active et utile doit continuer en s'accentuant du CE1 au CM2 et on n'en parlerait plus.
Seulement voilà, je n'ai pas encore écrit de petit livre rouge de l'école, et pour le moment, le rôle que je me suis assigné, c'est de commenter la prose des autres... Alors, allons-y pour la copie scolaire, bien plan plan, bien standard, celle qui est écrite sur l'emploi du temps, le lundi de ... h à ... h et le jeudi de ... h à ... h !
L’écriture au CE1
III) La copie
La copie joue un rôle essentiel, tant pour la mémorisation de l’orthographe lexicale et grammaticale
→ Idée reçue de bon élève, bon lecteur. Un enfant peut très bien copier une suite de lettres sans chercher à la lire un seul instant. C’est l’intervention du professeur qui focalise l’attention sur des généralités ou au contraire des exceptions qui va déclencher cette mémorisation.
... que pour l’acquisition du vocabulaire et des structures syntaxiques.
→ C’est un peu plus vrai. À condition qu’un adulte modélisant ait déclenché l’intérêt.
Copier est une activité complexe sur le plan cognitif, qui doit faire l’objet d’un apprentissage pour permettre aux élèves de copier vite et bien. L’enjeu est important car la qualité de la trace écrite facilite les apprentissages.
→ Tout à fait. Normalement, en début de CE1, cet apprentissage est déjà bien entamé depuis au moins 6 mois (deuxième partie de l’année de CP).
a) La copie, un enjeu cognitif complexe
La copie participe au développement des capacités sensori-motrices : fixation oculaire, et empan visuo-attentionnel, motricité fine et mémoire kinesthésique.
→ C’est vrai.
Copier exige que l’on sache coordonner la perception visuelle que l’on a d’un modèle et le geste d’écriture pour reproduire ce qui est vu. L’élève doit d’abord résoudre des problèmes de perception visuelle puisque, le plus souvent, il doit passer d’une perception éloignée verticale (le modèle au tableau) à la perception horizontale de son cahier. Cet exercice exige un effort d’accommodation, difficile avant 8 ou 9 ans, qui est responsable bien souvent de la perte d’une partie de l’information. Au CP, même quand le modèle est proche de l’élève, la coordination entre l’œil et la main ne se fait pas aisément. Proposer un modèle mobile, posé sur la table à côté de l’élève, peut lui faciliter la tâche. Au CE1, l’exercice reste difficile pour certains.
→ La perception visuelle que l’on a d’un modèle ? Serions-nous retombés dans la « copie-dessin » d’un modèle que l’élève ne sait pas déchiffrer ? Ce paragraphe a, tout entier, un vieux relent de « méthode globale », de « mots-outils » dont on aurait appris le tracé par cœur avant de savoir les déchiffrer et de mots « photographiés » d’un coup d’œil, sans qu'il ne soit question une seule seconde d'oreille, et retranscrit en dessinant les formes retenues dans l’espace ou sur le dos de son camarade...
→ L’exercice reste difficile... pour les non-lecteurs. Après, la question est de savoir s'il est intelligent de faire copier des mots et des phrases qu'il ne peut pas déchiffrer à un non-lecteur...
→ Pour un élève lecteur sachant écrire en cursive, copier, après l’avoir lu, un texte pas trop long n’occasionne qu’un effort limité.
→ Par exemple, pour la phrase « La vieille dame donne son porte-monnaie à Babar pour qu’il aille s’acheter des vêtements. », l’effort à faire sera de se rappeler :
⇒ que « La » commence la phrase et qu’il faut donc lui mettre une majuscule;
⇒ « vieille » a une première syllabe très simple : vi, suivie d’une deuxième qu’il vaut mieux épeler en l’écrivant : i. deux l. e;
⇒ « dame », si on a oublié les syllabes orales apprises en maternelle (et parfois même au CP), c’est archi-simple : da... me;
⇒ « donne », c’est do... nne... sans oublier les deux n;
⇒ « son », c’est très facile, o. n.;
⇒ « porte-monnaie », en revanche, c’est très compliqué : il vaut mieux d’abord écrite « porte », por...te, car si on laisse la lettre t seule, elle ne sonnera pas, puis mettre le trait d’union, et observer attentivement « monnaie », quitte à y revenir deux fois, une première pour mo... et une deuxième, très attentive, pour deux n. a. i. et e. vraiment muet pour finir
⇒ « à », c’est a, accent grave;
⇒ et « Babar », c’est un nom propre, avec une majuscule au début et deux syllabes seulement : Ba... et bar, sans e presque muet à la fin.
⇒ Je vous laisse continuer tout seuls pour les mots « pour », « qu’il », « aille », « s’acheter », « des » et « vêtements ».
⇒ Il reste à mettre le point et à vérifier mot à mot qu’on n’a rien oublié « La... vi-eille... da-me... do-nne... son... por-te...trait d’union... mo...nnaie... à... Ba-bar... pour... qu’il... a-ille... s’a...che...ter des vê...te...ments... point. »
La copie exige de la part de l’élève attention et concentration sur l’ordre des lettres et le positionnement des segments à recopier. Elle invite l’élève à se faire une représentation mentale du modèle à reproduire, exerce sa capacité de stockage en mémoire de travail avec un gain certain en matière d’augmentation de la vitesse de stockage. Elle développe les capacités d’autoévaluation et d’amélioration de l’écrit.
→ Plus de doute, les rédacteurs de ce paragraphe parlent bien de la copie d’un modèle indéchiffrable par l’élève du type : « Ты говоришь по-французски/по-англи́йски ? »
→ Et le gamin, il s’évalue à la fin, en plus ! Déjà qu’il n’a rien compris à ce qu’il faisait, selon les rédacteurs, en plus, il faut qu’il s’octroie des bons ou des mauvais points... Quelle pitié !
b) La copie en lieu et place d’exercices photocopiés
On justifie parfois le recours à l’exercice photocopié par la dimension chronophage de la copie réalisée de la main de l’élève. Or, faire l’économie de ce temps passé à apprendre à écrire prive l’élève de l’entraînement nécessaire à l’écriture en autonomie, d’autant qu’un entraînement régulier permet d’acquérir en peu de temps justesse et rapidité. Il est donc préférable de réduire la quantité d’exercices à effectuer et de laisser l’élève écrire le plus possible.
→ Rendez-nous nos 26 heures ! Et nous aurons le temps de tout faire ! En 45 minutes de grammaire par semaine, si ce sont les élèves qui copient intégralement tous les exercices, ils en font combien, s’il vous plaît ? Surtout si, en plus, on considère qu'il est important qu'ils copient aussi une « trace écrite » à apprendre par cœur, comme au bon vieux temps du vieux Topaze...
→ Un peu de yin, un peu de yang plutôt que de grandes déclarations à l’emporte-pièce. Si chaque jour, chaque élève de CE1 écrit un peu plus que la veille, que ce soit sur son cahier ou sur les photocopies que le maître lui donne, selon une progression qui le mènera effectivement à tout écrire lui-même en fin d’année, sans avoir pour cela pendant trois ou quatre mois sacrifié le nécessaire entraînement grammatical et orthographique quotidien, tout ira très bien.
L’écriture de la main de l’élève a toute sa place pour archiver les connaissances dans le cahier de leçons, et ce dans tous les domaines d’enseignement. Au terme de la séquence d’apprentissage, l’échange oral conduit à la mise en forme d’un résumé sur les notions à retenir. Il est souhaitable que la trace écrite soit rédigée par l’élève. Une vérification rapide par le professeur garantit qu’elle est exempte d’erreurs pour qu’elle puisse être apprise correctement. Ici encore, la différenciation est importante : le professeur viendra en aide à certains élèves en les autorisant à ne recopier qu’une partie de la leçon et en prenant en charge le reste.
→ Je ne suis pas une fanatique des « traces écrites », surtout en français et en mathématiques. Selon moi, rien ne vaut la pratique et un ou deux exercices de plus remplacent largement une leçon à recopier et à apprendre... Une simple mise en commun orale en fin de situation de découverte collective, formulée ensemble et affichée dans la classe sous forme de tableau ou de « carte mentale » suffit largement.
→ La différenciation proposée fait partie des « bonnes différenciations ». On peut aussi proposer à un élève rapide d’aider son camarade à finir dans les délais, en l’accompagnant dans son travail ou en se substituant à lui.
Les chants et poèmes gagnent à être écrits à la main, avec un soin tout particulier et un respect de la mise en forme qui peut être très diversifiée.
→ Très bien... si on a le temps disponible. Encore une fois, en 20 h de classe, on ne peut pas tout faire. Il vaut mieux passer 15 minutes à apprendre à apprendre une poésie qu’à la copier sans même porter attention au sens de ce qu’on écrit.
Lors des leçons de Questionner le monde, l’élève peut être amené non seulement à recopier la leçon, mais aussi à faire des dessins d’observation, qui nécessiteront la copie d’une légende ou d’un commentaire en complément du texte de la leçon.
→ J’aurais pu écrire ce paragraphe. J’utilise cette technique de rédaction collective, suivie de sa copie et de son illustration sur un cahier dédié. Elle a l’avantage de permettre de traiter d’un seul coup plusieurs domaine d’enseignement : Matière, Vivant, Espace ou Temps + Expression orale + Expression Écrite et tout ce qui s’y rapporte (lexique, orthographe lexicale, grammaire, orthographe grammaticale) + Copie + Dessin d’observation.
→ Attention cependant à utiliser un cahier petit format pour ne pas contraindre de jeunes enfants à écrire sur un support plus vaste que leur thorax.
c) Le rôle du professeur
La maîtrise de l’exercice de copie requiert des stratégies enseignées par le professeur.
→ Fondamental !
L’élève doit apprendre à mémoriser des unités graphiques de plus en plus complexes – d’abord des syllabes, puis des mots, puis des groupes de sens – pour reproduire sans erreur un texte. ’élève doit être conscient de « l’unité de capture » en rapport avec un apprentissage. Ce développement nécessite d’organiser, très régulièrement, des phases de verbalisation avec les élèves afin qu’ils fassent évoluer leurs stratégies et leurs prises d’information pour copier.
→ Processus démarré dans les premiers jours du CP, si on lit le Guide orange.
Pour pouvoir copier des mots entiers, il faut les avoir transformés en images mentales concrètes, c’est-à-dire les « voir dans sa tête ».
→ Tiens, revoilà la méthode globale qui pointe son museau ! À remplacer par :
« Pour pouvoir copier des mots entiers, il faut être capable de les encoder lettre à lettre, après en avoir au besoin remarqué les irrégularités (lettres muettes lexicales et grammaticales, consonnes doubles, graphies complexes remplaçant des graphies simples, lexicales ou grammaticales). »
Lors des séances de copie, l’apprentissage doit porter non seulement sur le fonctionnement de la langue écrite, mais également sur les particularités lexicales des mots et sur les accords entre les mots.
→ Je préfère ! C’est en contradiction avec le paragraphe précédent mais ça rassure.
En début de CE1, il convient d’insister sur la distinction entre ligne et phrase, segmentation des mots en fin de ligne, titre, organisation des paragraphes. Par exemple, l’élève doit se détacher du modèle et savoir comment segmenter le mot et continuer sur la ligne du dessous quand il atteint la fin de sa ligne.
→ Flagrant délit d’ignorance des Programmes Scolaires 2015 ! Couper un mot en fin de ligne, c’est Cycle 3 désormais. Ceci dit, je suis d’accord avec les rédacteurs, c’est largement accessible dès le CE1. Mais il faut penser à changer les programmes scolaires, sinon, c'est tout et n'importe quoi, comme la copie-dessin d'images de mots indéchiffrables alors qu'on prône par ailleurs une méthode graphémique d'apprentissage de la lecture !
d) Quelle progressivité
Les exercices de copie doivent être conçus en fonction des révisions des graphèmes complexes et des notions orthographiques abordées.
→ Dans les classes où ces révisions sont nécessaires.
Par ailleurs, la copie permettant l’appropriation du vocabulaire étudié en classe dans tous les domaines d’enseignement, on invitera les élèves à opérer une copie sélective. Il s’agit de rechercher, dans une liste, ou un texte de référence, des mots à recopier en fonction d’un critère précis. Par exemple, le professeur demande de recopier seulement la phrase qui correspond à l’histoire lue parmi plusieurs phrases écrites au tableau, d’écrire la liste des ingrédients en recopiant les mots à partir d’une recette, etc.
→ C’est en lisant ces quelques lignes qu’on comprend comment les rédacteurs peuvent prévoir d’un côté 5 h 45 de lecture par semaine et d’un autre 1 heure ou moins de grammaire, de vocabulaire, de dictée ou de production d’écrits, auxquelles est ajoutée 1 heure d’écriture et de copie[1]. Ici, nous sommes typiquement dans des situations ouvertes mêlant lecture, vocabulaire, compréhension, grammaire et orthographe.
→ Conclusion : On fera le temps nécessaire de grammaire, de vocabulaire et d'orthographe et on l’affectera au temps de « lecture » ou à celui de « copie » ou encore à celui de « rédaction » selon les besoins de la classe...
e) Comment préparer les élèves à la copie
En début d’année, les élèves s’entraîneront à copier des mots, préalablement segmentés en syllabes. On insistera sur les particularités lexicales (lettres muettes, consonnes doubles, accents). Par la suite, s’il s’agit d’une phrase, elle sera segmentée en unités porteuses de sens, faciles à mémoriser. S’il s’agit d’un texte, on invitera l’élève à prêter attention à la ponctuation, aux majuscules et au nombre de phrases à copier.
→ Voilà. Tout est dit. À faire aussi au CP, et même en GS, dès lors que les élèves deviennent capables de copier de courtes phrases. Plus c'est démarré tôt, et plus on a des chances que l'élève le pratique spontanément.
Le modèle, lisible et aéré, sera choisi avec discernement. Adapté aux capacités des élèves, il pourra néanmoins comporter quelques difficultés qui nécessitent une explicitation. Il sera en rapport avec la leçon d’orthographe ou de vocabulaire.
→ À rajouter donc au temps d’orthographe (qui doit sans doute faire partie des 45 minutes de grammaire puisqu’il n’apparaît pas dans le descriptif des pages 41, 42) et de vocabulaire.
La séance de copie sera précédée d’une lecture individuelle puis collective, et d’un échange collectif censé guider les élèves dans leurs stratégies.
→ Lecture collective, ce n’est déjà pas si mal. Puis individuelle seulement plus tard lorsque l’habitude de lire avant de copier sera automatisée.
Le déchiffrage de certains mots avec le découpage syllabique s’avèrera encore parfois nécessaire. La spécificité du texte sera identifiée par les élèves. Le sens du texte et le vocabulaire seront explicités.
Le texte sera segmenté en phrases distinctes. Les lettres majuscules et les signes de ponctuation seront repassés en couleur. La disposition du texte sera soulignée (alinéa, retour à la ligne, tirets, etc.).
→ Si nécessaire... Il existe des techniques moins coûteuses en temps :
1) lecture d’une unité de sens (mot en début d’année, groupe de mots ensuite, proposition encore plus tard)
2) explicitation orale des difficultés (majuscules, signes de ponctuation, marques lexicales et/ou grammaticales)
3) relecture du tronçon et copie
4) lecture, traitement et copie du tronçon suivant
5) 6) 7)... etc.
Le professeur fera verbaliser aux élèves les procédures de copie ; les plus efficaces seront analysées et reprises, en étant attentif au travail de chacun.
→ Tout bêtement. Pas mieux.
f) La révision du texte copié
La révision du texte copié est véritable temps d’apprentissage. Elle peut faire l’objet d’un travail collaboratif au sein de la classe, sous la conduite du professeur, mais cette phase collective ne dispense pas d’une relecture autonome de la part de l’élève et d’un travail individuel de révision.
→ Le genre de travail qui excède les enfants et n’apporte pas de véritable amélioration du travail fait... sauf si on le fait en situation, tronçon après tronçon, comme expliqué ci-dessus.
Pour ne pas décourager l’élève, si une partie de la correction lui revient nécessairement, les autres erreurs peuvent être prises en charge par le professeur.
→ À remplacer par :
« L’élève ne se découragera pas si la révision du texte copié se fait par étape, après chaque tronçon copié. »
Des outils de guidage viendront en appui de cet exercice de relecture et de révision : par exemple, une fiche méthodologique élaborée avec les élèves pour permettre d’identifier les différentes actions à réaliser pour copier un texte, des repères d’observation ou d’évaluation pour indiquer à l’élève les critères de réussite de l’exercice de copie.
→ Utile si l’élève est en télé-enseignement seul dans une pièce. Il ne les lira pas mais on aura l’illusion de lui avoir apporté quelque chose...
→ Au risque de me répéter, l’enfant de 7 à 8 ans ne progresse pas en descendant pas de vélo pour se regarder pédaler. Il pédale, beaucoup, et les progrès viennent d’eux-mêmes par l’entraînement quotidien.
→ Par expérience, en début de CE1, la plupart des élèves copient sans faute, car ils regardent chaque mot l’un après l’autre pour le recopier très exactement. Puis la « fluence » vient, mêlant aisance et rapidité... et les erreurs se multiplient ! C’est le moment d’introduire des règles strictes de copie et d’obliger chaque élève à corriger seul toutes ses erreurs, car c’est le seul moyen d’obtenir qu’il en fasse moins...
g) La différenciation
Le professeur pourra jouer sur les variables didactiques pour différencier et/ou complexifier la situation : la longueur du texte à copier, la position du modèle par rapport à l’élève (modèle individuel à côté du cahier ; verticalement sur la table, sur un plan vertical proche de l’élève ; modèle collectif au tableau ; modèle à partager : texte pour deux ou pour quatre élèves). Il effectuera un choix quant à la typologie du modèle (du cursif en cursif ; du script en cursif).
→ Que d’idées, que d’idées ! Sont-ce des injonctions, sanctionnées par l’IEN si nous n’y avons pas consacré un volet dans notre programmation annuelle ou une liste à la Prévert à consulter pour avancer progressivement tout au long de l’année scolaire ? Personnellement, j’opterais pour la deuxième solution. En sera-t-il de même dans toutes les circonscriptions ?
Le contenu des modèles[2] sera déterminé en fonction des besoins des élèves et de la période concernée :
⇒ syllabes,
→ Au CE1 ? Certainement pas. En geste d’écriture, les syllabes, d’accord, mais pas en copie !
⇒ mots, texte lacunaire (texte à trous),
→ Ce qui permettra d'appeler « Écriture, copie » des exercices d'entraînement de vocabulaire, grammaire, orthographe, mathématiques et Questionner le monde,
⇒ texte annoté (majuscules repassées, marques du pluriel en couleur),
→ Non, sans intérêt, ou alors, très occasionnellement, en grammaire, le jour où l’on étudie la phrase, le pluriel des noms, etc.
⇒ texte intégral sans annotations,
→ En Questionner le monde, très régulièrement.
⇒ texte avec intrus cachés à ne pas recopier, texte avec plusieurs phrases mélangées, modèles complexes (modèle de phrase caché parmi d’autres mots dans un quadrillage),
→ En grammaire, en orthographe grammaticale, en compréhension de texte
⇒ copie plus complexe (ex : recopier la phrase dessous, à côté, à droite, à gauche, au-dessus du modèle).
→ Hmpf ! Pour quoi faire ? Allez, une fois dans l’année, en mathématiques (Se repérer dans l’espace, connaître les connecteurs spatiaux).
h) Jeux et dispositifs au service de l’amélioration des compétences de copie
→ Pages 76 et 77, quelques idées utilisables en APC avec des élèves en délicatesse avec la copie (le fameux dégât collatéral de la « fluence » qui gâche tout...) : Jeu de Kim ; copie flash ; copie différée ; copie au verso surveillée si bonne entente entre les enfants présents (on peut remplacer le camarade par le professeur, plus psychologue et bienveillant) ; copie active
→ En classe, en revanche, c’est beaucoup de temps perdu sauf pour, éventuellement, :
⇒ la copie flash qui sera utilisée en orthographe lexicale, pour la mémorisation des mots étudiés,
⇒ la copie active qui sera utilisée en grammaire dans les exercices (mets au pluriel le sujet et opère les changements nécessaires ; remplace « le » par « la » et opère les changements nécessaires ; commence la phrase par « demain » et opère les changements nécessaires ; etc.).
Notes :
[1] Voir pages 41, 42.
[2] J’en profite pour vous donner quelques idées d’utilisation de ces types de copie en classe, en « interdisciplinarité » parce que ce n’est pas avec 1 heure par semaine d’écriture et de copie que vous arriverez à faire tout cela !
Dans la même série :
Le petit livre rouge (1) ; Le petit livre rouge (2) ; Le petit livre rouge (3) ; Le petit livre rouge (4) ; Le petit livre rouge (5) ; Le petit livre rouge (6) ; Le petit livre rouge (7) ; Le petit livre rouge (8) ; ... ; Le petit livre rouge (10) ; Le petit livre rouge (11) ; Le petit livre rouge (12) ; Le petit livre rouge (13) ; Le petit livre rouge (14)
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