• III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (2)

     Du Cours Préparatoire au Cours Élémentaire 2

    (2e partie)

    Premier jour de classe 

    « À quoi sert l’école ? À apprendre ce que nous ne savons pas encore. »

     Voici la réponse que nos élèves devraient tous connaître. Aux enseignants de s’appliquer à transmettre ce message, en paroles peut-être, en actions sûrement.

    Nous partons avec l’hypothèse d’une classe où les élèves de CE2 sont déjà bons lecteurs et ceux de CE1, lecteurs au moins mot à mot.

    Matinée :

    1) CE2 : Exercices écrits ;
    CE1 : lecture oralisée ;
    CP : langage oral

    Après une très brève présentation, le maître installe les élèves à leurs places où tout leur matériel de classe[1] est déjà rangé. Les élèves de CE2 trouvent sur leur bureau leur cahier de classe dans lequel a été préparé le travail des vingt premières minutes : quelques lignes d’écriture (minuscules dans l’ordre alphabétique et majuscules de la première série : A, N, M) et un exercice de préparation à la première leçon d’étude de la langue (les mots, les lettres). Ils copient la date écrite au tableau puis s’attellent à leur tâche.

    Pendant ce temps, les élèves de CE1 ont découvert leur livre de lecture[2] et l’ont ouvert à la première page. Les élèves de CP se sont installés face à eux sur un banc pour profiter de leur lecture. Cette première histoire est un embryon de récit, au vocabulaire simple, aux phrases courtes et répétitives, pour aider à retrouver les réflexes de l’année scolaire précédente[3]. L’intrigue est évidente pour que tous la suivent sans difficulté. Si de plus elle est amusante, le maître part à coup sûr gagnant ! Après cette lecture, parfois très, très hésitante, le maître relit, en surjouant la scène, de manière à capter l’intérêt de tous. L’utilisation de marionnettes ou de petits personnages permettra de faire comprendre l’histoire aux élèves à l’intérêt le plus dispersé.

    Puis il laisse les enfants s’exprimer. Les plus jeunes sont sollicités les premiers, les plus âgés, encouragés à les écouter pour compléter, préciser ensuite ce qui a été dit. Le maître relance l’intérêt par des questions de sens, de vocabulaire, des encouragements à préciser, à reformuler. Il sollicite les hypothèses, la verbalisation de l’implicite, les rapprochements sémantiques, l’interprétation des motivations des héros de l’histoire…

    2) Étude de la langue :

    Puis, pas à pas, après avoir demandé aux aînés d’arrêter leur travail écrit pour les rejoindre, il entraîne la classe entière vers l’analyse de la première notion de grammaire qu’il compte faire aborder à tous. Ce qui sera apprentissage grammatical pour les plus âgés sera analyse du langage oral, découverte du principe alphabétique ou même tout simplement vocabulaire pour ceux du Cours Préparatoire. La notion découverte par les élèves eux-mêmes est alors travaillée à l’oral et au tableau, pour tous. Seul le niveau des questions et des attentes distinguera les plus âgés des plus jeunes.

    Lorsque la leçon collective est finie, les élèves de CE1 ouvrent leur cahier[4] et apprennent comment ils doivent présenter leur première journée de travail en suivant les balises que le maître y a placées à l’avance et reproduites au tableau. Deux lignes d'écriture cursive complètent le tableau, elles concernent le même geste que celui travaillé par les élèves de CP (la boucle) de manière à pouvoir jumeler les deux leçons si toutefois un élève de CE1 se révélerait en trop grande insécurité pour pouvoir mener le travail correctement en autonomie. Elles sont juste observées et seront réalisées plus tard, lorsque le travail d'EDL sera terminé.
    Les élèves de CE2 quant à eux continuent les exercices qu’ils avaient commencés avant la leçon puis se préparent à leur exercice de dictée en étudiant les mots que le maître a copiés pour eux au tableau.

    3) CP : Geste d’écriture :

    Les élèves de CP rejoignent leurs places et s’installent face au tableau pour observer le geste d’écriture que le maître souhaite leur voir pratiquer. Comme il sait qu’il ne pourra pas être présent pendant la séance, il a volontairement ciblé l’exercice bien en-deçà des capacités de ses élèves[5] et ne s’attend pas à des miracles. Ce peut-être un coloriage de la ligne d’écriture sur le cahier seyes agrandi, des suites de cinq ou six boucles à tracer sur une feuille blanche qu’on apprend à placer correctement sur la table, un coloriage appliqué de petites surfaces ou une ligne de la lettre qu’on étudiera ensuite, si ses élèves ont la chance d’avoir été initiés à l’écriture cursive et à la gestion d’un cahier à lignes l’année précédente.

    3bis) CE1-CE2 : Dictée ; exercices écrits :

    Les premières dictées des élèves de Cours Élémentaire sont très courtes et très simples. Elles visent juste à mettre le pied à l’étrier et à apprendre aux élèves à se concentrer sur leur travail pendant que le maître dicte un nouveau segment à l’autre groupe. Elles auront été préparées par la leçon d’étude de la langue qui a précédé et viseront à synthétiser un de ses acquis, sans prétention ni ambition[6]. Comme elle est amplement commentée à voix haute par le maître et par les élèves invités à s’exprimer, à épeler, à vérifier leur travail, la correction en est rapide, ou même inutile puisque tout le monde a juste !

    Les élèves de CE1 passent alors à leur premier exercice écrit en autonomie, proposé sur fichier et amplement commenté pendant la leçon de grammaire du matin. Les élèves de CE2 reprennent leur cahier de classe pour continuer les leurs ou préparent leur lecture de l’après-midi en la lisant silencieusement. Certains, ayant tout mis à jour, se dirigent vers le fond de la salle, pour choisir une activité libre (voir III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (1)).

    Pendant ce temps, les élèves de CP sont invités à feuilleter leur manuel de lecture et à en observer attentivement la première page de leçon. Cela permettra au maître d’arriver tout de suite dans le vif du sujet devant quelques élèves ayant déjà pris quelques repères.

    Les élèves de CE1 vont alors évoluer un long moment seuls. Leurs capacités d’écriture et d’autonomie étant encore très limitée après deux mois d’interruption, le travail sur fichier, très balisé et ne nécessitant pas beaucoup d’écriture leur convient bien. Cependant, afin qu’ils progressent en habileté et en rapidité, ils ont besoin de reprendre un entraînement au geste d’écriture qu’ils réaliseront sur leur cahier de classe après s’être entraînés à la grammaire.

    Enfin, les élèves de Cours Élémentaire doivent savoir qu’une fois leurs tâches accomplies, ils auront toute latitude pour aller pratiquer une des nombreuses activités libres permises par l’installation de coins d’activités et l’exposition en libre-service de jeux, jouets, matériaux, livres, etc. 

    4) CP : Lecture ; dictée :

    Pendant ce temps, le maître s’installe avec ses élèves de CP pour leur première séance de lecture de l’année scolaire. Il sait quelle importance revêt cet apprentissage pour ces petits enfants et leurs familles et ne saurait différer plus longtemps cette attente[7].

    Observation d’images ou d’objets, expression orale, écoute et attention auditive, observation et attention visuelle, geste d’écriture, le tout toujours sous-tendu par la compréhension lexicale et technique, se succèdent alors, selon l’ordre recommandé par le livre du maître de la méthode de lecture utilisée[8].

    La séance se termine par cinq minutes d’observation attentive du geste d’écriture permettant d’écrire seul, et correctement, la ou les lettres étudiées dans cette première leçon. Ce travail d’observation débouchera sur une dictée de ces lettres, au tableau, enfant après enfant, dans le cas de classes qui découvrent réellement l’écriture cursive, sur l’ardoise ou même sur le cahier si le maître en sait les élèves capables.

    5) Récréation :

    Selon les usages de l’école. En rural, le plus souvent, les maîtres participent tous à la surveillance de la cour, chacun étant responsable de tous les enfants présents. Une cour de récréation trop petite ou mal aménagée ou bien quelques enfants très difficiles faisant régner le chaos peuvent cependant nécessiter que les classes s’y succèdent. La récréation faisant partie du temps de travail des professeurs des écoles, rien ne s’oppose à ce que nous soyons « de service » tous les jours, à toutes les récréations.

    6) Mathématiques, manipulations collectives :

    Après la récréation, la première séance de mathématiques débute dans la cour ou la salle polyvalente de façon à ce que les élèves, de CP comme de CE, vivent corporellement les mathématiques. Ce qui sera découverte pour les plus jeunes sera renforcement pour les plus âgés ; quant à ce qui pourrait être découverte au CE, il n’est vraiment pas dangereux que les élèves de CP s’y trouvent confrontés, en auditeurs libres, prêts à en assimiler quelques bribes, sans pression ni attente de la part de l’adulte…

    De retour en classe, on continue les manipulations au tableau, dans le coin de regroupement, avec du matériel concret. Ceux qui savent déjà écrire font profiter de leur savoir les plus jeunes qui découvrent ce super-pouvoir digne des meilleurs super-héros !

    7) Mathématiques, exercices écrits et jeux :

    Ce n’est qu’en fin de séance que chaque groupe s’individualise pour réaliser quelques exercices propres à rendre inutile une leçon de mathématiques copiée dans un cahier et apprise par cœur à la maison, comme dans un bon vieux temps fantasmé qui n’a jamais existé.

    Les fichiers choisis sont faciles d’accès et reprennent point par point les acquis des séances collectives en extérieur puis en classe ; le maître navigue entre ses élèves et les aident à se repérer. Si la classe est calme et déjà disciplinée, il peut choisir de se tenir à un bureau auprès duquel les élèves se succéderont par niveaux ou par tout petits groupes pour une correction rapide, dès qu’un exercice est fini. Cela lui permettra de ranger les fichiers en fin de séance et de n’avoir plus à y revenir ensuite.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente 

    I. Idées reçues  ; III.1. Trois niveaux dans la même classe ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (1) ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (2) ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (3)

    Notes : 

    [1] Voir Annexe V.

    [2] L’utilisation d’un manuel de lecture, composé de contes et de récits complets, adaptés aux capacités de lecture d’un enfant de tout juste sept ans, complété d’exercices de compréhension et de vocabulaire, est un confort qui nous est souvent refusé aujourd’hui. Rien ne nous empêche cependant de nous en concocter un, mêlant textes « classiques » et extraits de romans « modernes ». Pour ceux qui n’auraient pas le temps de faire ce travail, j’en ai composé un, utilisable au CE1 mais aussi sans doute au CE2. Je l’envoie, accompagné de son guide pédagogique, à qui le veut, sans frais, au format .pdf.

    [3] Certains élèves n’auront pas lu une ligne de tout l’été, il faut le savoir.

    [4] Voir Annexe V.

    [5] Voir site Écriture-Paris déjà cité.

    [6] Les fichiers Étude de la langue proposent tous deux « les lettres, les syllabes et les mots » comme première leçon. On peut par exemple envisage que la dictée de ce premier jour soit, pour le CE1, celle de l’alphabet, lettres séparées par des virgules (comme il évoque aussi les syllabes, la dictée peut être le prétexte pour séparer en syllabes quelques mots très simples) et pour le CE2, les trois phrases qui constituent la leçon qui vient d’être apprise…

    [7] Un jeune Nans était revenu fort dépité de sa première matinée de CP et avait reproché à sa mère : « Tu m’avais dit qu’au CP, j’apprendrais à lire et on n’a rien fait ! À cause d’elle, je ne sais toujours pas lire ! »

    [8] Voir II. 2. C. Mise en route - GS/CP (2), pour un exposé plus détaillé des tenants et des aboutissants de cette première séance de lecture au CP. Voir aussi la mise en garde quant aux méthodes de lecture que nous évoquons dans cet ouvrage.


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  • 2. Mise en route

    D) Du CP au CE2

    • Organisation de l’espace[1]

    Le coin de regroupement, si nécessaire en maternelle, peut encore avoir son utilité pour les élèves les plus jeunes. Cependant, pour aider les élèves de CP à acquérir une latéralisation harmonieuse, l’organisation de ce coin ne doit pas empêcher l’installation des tables d’écriture face au tableau. Il ne doit pas non plus restreindre l’espace d’activités libres en monopolisant trop d’espace. Il sera donc réservé aux salles de classe spacieuses à effectifs restreints[2].
    L’enseignant peut par exemple le jumeler avec le coin d’activités libres qui reçoit, à plusieurs reprises dans la journée, les enfants qui ont fini le travail programmé. Si l’espace manque, il peut simplement amener les élèves à participer depuis leur place aux activités collectives.

    Le coin d’activités libres, héritier des coins-jeux de la maternelle, est installé en fond de classe, afin que les enfants qui s’y trouvent ne dérangent pas ceux qui sont à leurs places pour un exercice obligatoire. Cependant il doit être facilement contrôlable d’un seul coup d’œil afin que le calme y règne et que les règles de la classe y soient appliquées. Il est équipé de placards ouverts proposant livres, jeux sensoriels et de construction, papiers et crayons, pâte à modeler, quelques jouets[3].
    S’il sert aussi de coin de regroupement, il comporte une partie « exposition » avec panneau d’affichage et présentoir. On y trouve un ou plusieurs ordinateurs, une imprimante et un appareil permettant de diffuser de la musique.

    Si la classe est spacieuse, le coin d’activités d’arts plastiques et visuels est permanent. Il dispose d’un point d’eau, de placards accueillant le matériel et les outils, d’une surface murale sur laquelle afficher et peindre. Une ou deux grandes tables sur tréteaux, pas trop hautes, peuvent recevoir les élèves et permettre d’entreposer les travaux en cours.

    La partie écriture-lecture se trouve face au tableau triptyque. Les tables sont installées par niveaux, côte à côte ou en rangées parallèles au tableau[4], afin de pouvoir mener tant des travaux en commun que plusieurs activités n'ayant aucun rapport en même temps. Ces tables d'élèves disposent toutes d’un casier dans lequel chaque élève entrepose son matériel[5]. Un coin dédié au rangement des cartables pendant la journée de classe permet d’éviter les chaises qui basculent sous leur poids et les travées encombrées !

    • Emploi du temps[6]

    Privilégier le collectif, aussi souvent que possible, en utilisant le disciplinaire d’un niveau comme interdisciplinaire pour l’autre permet de libérer du temps, beaucoup de temps. Exercer à l’individuel et à l’autonomie, sous forme de travail programmé, inscrit au tableau ou sur un plan de travail dégage l’enseignant de la direction d’une séance tout en accordant aux élèves l’opportunité de progresser en s’exerçant.

    Dans une classe regroupant des élèves de CP, CE1 et CE2, tout en mettant à l’honneur le rôle du groupe-classe comme moteur de l’apprentissage, le maître encourage ses élèves, dès le premier jour, à faire seuls. Pour que sa tâche soit aisée, il fait précéder les moments d’exercices en autonomie, très courts en début d’année scolaire, de moments collectifs où l’activité est abondamment pratiquée par tous les élèves réunis autour de lui. Il donne un caractère routinier au travail individuel autonome pour en faciliter la mise en place.

    Afin de ne pas pénaliser les élèves rapides et efficaces, un élève ayant fini le travail programmé aura toute latitude pour aller pratiquer une activité libre, à sa place ou dans les coins installés loin du tableau commun d’écriture-lecture-mathématiques.

    Les règles en vigueur dans cet espace de liberté sont expliquées au coup par coup, en activité (technique de la médiation directe en action) : installer les règles en les vivant fait gagner un temps précieux. Cela permet à chaque élève de progresser par la méthode des petits pas, tant dans son comportement que dans ses acquis scolaires. C’est aussi la certitude de voir ces règles appliquées plus facilement sous l’effet de la routine.

    Pour tous les domaines où l’apprentissage n’est pas forcément structuré de manière linéaire, le maître choisit de mener de front, au cours d’une même activité, les apprentissages des plus jeunes et ceux de leurs aînés. Le fond est le même, seul le degré d’exigence varie. Aux quatre sous-domaines d’acculturation du domaine Questionner le monde, il a arbitrairement attribué un jour de la semaine. Il peut aussi choisir de travailler sur quatre semaines, ou quatre demi-semaines. L’important est d’avancer toujours par la méthode qui convient au rythme des enfants : peu à la fois, souvent, sous de nouveaux éclairages, pour le plaisir de se voir grandir et progresser presque à vue d’œil !

    • Progressions[7]

    Les enfants arrivant à l’école élémentaire pénètrent parfois pour la première fois dans le monde des apprentissages structurés à progression linéaire[8]. Cette découverte n’ayant pas été étalée sur deux années scolaires[9], le passage peut sembler brutal et déstabilisant pour certains.

    Dans ce cas, le maître a pris soin de préparer une première progression d’étape très ludique, basée sur ce qui aurait pu être fait sans difficulté à l’école maternelle dès le milieu de l’année scolaire précédente. Elle doit cependant représenter presque le premier cinquième du programme d’acquisitions[10] qu’il souhaite faire partager à ses élèves, sous peine de se trouver débordé en cours d’année si une partie de ses élèves a un rythme d’apprentissage lent. 

    S’il cumule cette première difficulté avec celle de recevoir des élèves de Cours Élémentaire (1 et 2) encore très hésitants en lecture, en écriture et en calcul, il cherchera à parer au plus pressé en privilégiant le plus possible ces domaines à travers toutes les activités de la classe.  Il se servira pour cela de tous les moments communs aux trois sections, pour lesquels il établit une progression interdisciplinaire de rattrapage[11], qui permettra de « supplémenter » en écriture-lecture les élèves de Cours Élémentaire, de situer tout le monde dans l’espace[12] et le temps, de donner à chacun une assurance rapide de ses capacités d’enfant de presque six ans à bientôt neuf ans.

    • Outils et méthodes

    Pour se simplifier la vie et pouvoir consacrer son temps à suivre réellement ses élèves, il a choisi de s’entourer d’outils et de méthodes simples plutôt que de passer énormément de temps à préparer sa classe et à créer ses outils.
    Il a ainsi adopté des méthodes d’écriture-lecture et de mathématiques proposant une progression journalière pour chacun des trois niveaux[13]. Afin de ne pas courir après le temps et permettre à ses élèves de pratiquer l’écriture en production (dictée et rédaction), il a préféré munir ses élèves de Cours Élémentaire de fichiers pour les acquisitions « techniques » (étude de la langue, numération, techniques opératoires, activités de mesures et de géométrie).

    Pour l’ensemble des autres matières[14], son critère de sélection principal a été le bon sens et la connaissance des capacités attentionnelles, inductives et déductives de l’enfant de six à neuf ans à la rentrée des classes ainsi que son goût du jeu, de la récompense immédiate par la réussite rapide et l’atteinte d’objectifs simples et progressifs.

    Annexes :

    Télécharger « EDT - CPCE1CE2.pdf »

    Télécharger « Plan CPCE1 ou GSCPCE1 ou CPCE1CE2.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisition CE1.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquistion CE2.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel CPCE1.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel CE2 à CM2.pdf »

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente 

    I. Idées reçues  ; III.1. Trois niveaux dans la même classe ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (1) ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (2) ; III. 2. D. Mise en route - CP/CE1/CE2 (3)

    Notes : 

    [1] Voir Annexe III

    [2] Aucune classe élémentaire ne devrait dépasser 25 élèves, a fortiori lorsqu’elle est à plusieurs niveaux. Une classe aux effectifs restreints est une classe de moins de 20 élèves.

    [3] Petits personnages, véhicules, accessoires et éléments de décor permettant de les mettre en scène.

    [4] Dans ce cas, les élèves de CP seront assis aux tables les plus proches du tableau, les élèves de CE1 derrière eux et ceux de CE2 encore derrière.

    [5] Voir Annexe V.

    [6] Voir Annexe II.

    [7] Voir Annexe IV.

    [8] Écriture-lecture et compter-calculer.

    [9] Grande Section et Cours Préparatoire.

    [10] Voir Annexe IV.

    [11] EPS consacrée aux activités de latéralisation, spatialisation, succession chronologique, rangements, classements, algorithme de la numération, … ; activités plastiques servant à se repérer sur la feuille et son lignage et à assurer le geste d’écriture par l’expression graphique et les jeux de doigts ; utilisation intensive de l’écrit dans le cadre des activités du domaine Questionner le Monde : rédaction collective et relecture de courtes phrases de résumés ; lecture à voix haute par les élèves des questionnaires et descriptions contenus dans le manuel.

    [12] Latéralisation, spatialisation, chronologie, sens gauche-droite de la lecture, repérage des lignes et carreaux des cahiers, etc.

    [13] Je conseille :

    • CP : Écrire et lire au CP (C. Huby, X. Laborde, Grip-éditions) ; Compter, Calculer au CP (P. Dupré, S. Borgnet, Grip-éditions) ; Mes cahiers d'écriture, CP, Apprentissage : les minuscules (Laurence Pierson, MDI)
    • CE1 : Lecture et expression au CE (C. Huby, me consulter) ; Fichiers : Étude de la langue CE1 et Mathématiques CE1 (C. Huby, me consulter) ;
    • CE2 : Grandir près du châtaignier CE2 (Hachette) ; Fichiers : Étude de la langue CE2 et Mathématiques CE2 (C. Huby, me consulter).

    [14] Questionner le monde, Éducation morale et civique, Langue étrangère, Éducation physique et sportive, Arts plastiques et Musique.


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  • III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

      De la Grande Section au CE1 

    (3e partie)

    Premier jour de classe 

    Après-midi

    1) Phonologie (GS) ; Musique

    L’après-midi commence par un moment commun, propre à calmer les élèves excités par une pause de midi un peu trop tonique ou à réveiller doucement ceux qui auraient encore de la peine à rester vigilants « à l’heure de la sieste ».

    Le programme de conscience phonologique en classe de Grande Section recoupe le programme d’éducation musicale des trois niveaux. Le maître s'emploie donc à tirer profit de l’un pour installer l’autre et réciproquement.

    Il commence par la présentation de quelques instruments à percussion, suivie de quelques instants de reconnaissance auditive d’un puis de deux à trois ou quatre sons[1].

    III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    Il continue par un exercice de respiration profonde avec émission d’un son voyelle dont il fait varier à la hauteur. Pour attacher à l’exercice une valeur interdisciplinaire, il s’est muni des petits personnages des Alphas et c’est en les montrant successivement qu’il indique à ses élèves le son à vocaliser. Tous les deux ou trois sons-voyelles, il présente un des personnages représentant une consonne « longue », dont il fait remarquer la différence : « Tiens, celui-ci fait chanter la gorge : « Jjjjjjj »... Tiens, celui-ci ne le fait pas : « Chhhhhh... »

    Puis les élèves commencent l’apprentissage d’un chant, rythmé par des gestes, avant d’écouter pour finir en silence et sans s’agiter, un court extrait musical.

    2) Lecture oralisée (CE1) ; Écoute, expression orale (GS/CP)

    Afin de ne pas briser ce moment de calme, le maître laisse les élèves installés au coin de regroupement. Il distribue les livres de lecture aux élèves de Cours Élémentaire et ceux-ci lisent à voix haute, chacun leur tour, une phrase du premier texte qu’il contient.
    Chacune de ces phrases est expliquée et commentée, immédiatement après lecture, par les élèves des trois niveaux. Le maître a prévu des petits personnages qui permettent aux enfants de Grande Section de visualiser la scène, les aidant ainsi à mobiliser leur ouïe. Le texte est court, adapté aux capacités de lecture d’enfants de CE1 après deux mois de vacances. Si la lecture est trop laborieuse pour certains, le maître aide les auditeurs à comprendre en relisant la phrase[2].
    En fin de séance, il relit tout le texte, en manipulant les personnages, pour que tout le monde se remémore l’histoire lue en la comprenant sans effort.
    Cela permettra aux élèves de CE1 de pouvoir réaliser immédiatement deux ou trois exercices écrits courts et simples ayant un rapport avec la lecture sans trop de difficultés, après avoir rempli leur carnet de leçons pour le lendemain.

    3) Préparation à l’écriture (GS) ; Exercices écrits (CP/CE1)

    Les plus grands copient ou collent la liste des leçons pour le lendemain[3]. Ils posent sur leur bureau tout ce qu’ils devront mettre dans leur cartable le soir, avant de commencer leurs exercices.
    Ce temps permet au maître de s’installer avec ses petits à leur place, devant le tableau triptyque. Quelques jeux de doigts visant à muscler le pouce, le majeur et l’index, quelques exercices visant à s’installer correctement devant sa feuille, le crayon bien en main et voilà nos petits prêts à s’essayer au geste de la boucle.
    L’exercice dure peu, l’année scolaire est longue, le temps n’est pas compté. Il finit la séance par un coloriage de toutes petites surfaces (type mandala) à réaliser aux crayons de couleur. La mise en place de la feuille et du crayon entre les doigts est surveillée avec attention.

    Pendant ce temps-là, les plus grands, installés juste à côté de manière à pouvoir mener les activités en même temps, ont commencé leurs exercices, présentés sur feuille photocopiée pour qu'à l'effort de compréhension ne s'ajoute pas, en ce jour de reprise, l'effort d'organisation spatiale que réclame la copie du livre ou du tableau sur la page d'un cahier. Le maître va pouvoir désormais en vérifier l’avancement et aider les moins à l’aise tout en continuant sa surveillance de la tenue du crayon chez les petits.

    Une fois le travail scolaire fini, les élèves d’élémentaire préparent leurs cartables et les rangent de manière à pouvoir les emporter chez eux le soir.

    4) Questionner le monde (CP/CE1) ; Explorer le monde (GS)

    L’attention des enfants ayant été énormément sollicitée en cette première heure de l’après-midi, il convient de relâcher la pression. Le maître a donc choisi de jumeler la séance d’exploration du monde avec celle d’EPS en un exercice interdisciplinaire dont le nom ronflant pourrait être Exploration de l’espace et gestion du mouvement. Le jeu consistera, par groupes multi-âges, à explorer la cour de l’école pour y trouver des prétextes à jeux sportifs (matériel, relief du terrain, revêtement du sol, ...).

    Les enfants s’égaillent, chaque « petit » sous la surveillance de ses aînés. Le maître circule entre les groupes, rappelle les consignes, fait exposer le jeu imaginé, demande des précisions sur les positions et repères spatiaux utilisés.

    Lorsque chaque équipe a mis au point son jeu et l’a elle-même testé, il rassemble tout son monde et chaque équipe expose son activité à ses camarades.

    5) Éducation physique et sportive (CP/CE1) ; Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique (GS)

    Les jeux ont alors lieu dans la cour, sous forme d’ateliers tournants. Les équipes hétérogènes participent à égalité et le maître veille à ce que chacun ait sa place, quel que soit son âge et son niveau. S’il voit que les plus jeunes se lassent et trouvent le jeu trop long ou trop difficile, il leur permet d’aller jouer comme bon leur semble, leur permettant ainsi de bénéficier d’une récréation conforme aux usages du cycle 1.

    6) Récréation

    À l’heure dite, les grands les rejoignent à leur rythme terminant le jeu entamé ou l’abandonnant si bon leur semble.

    7) Arts plastiques

    Les enfants sont installés au coin de regroupement pour observer l’œuvre d’art qui donnera prétexte au premier travail de l’année : une étiquette personnalisée pour son porte-manteau.
    Le maître a choisi un portrait au trait[4] qui peut susciter l’intérêt des enfants. Le dialogue se noue et, s’il reste encore un peu de temps, chacun se livre à un premier essai, soit installé à sa place, soit, si le maître n'ait choisi de tirer profit du multi-âges[5] pour regrouper les élèves, selon les mêmes groupes que pendant la séance d’éducation physique et sportive.

    Premières semaines

    Les jours suivants, comme la même structure temporelle est adoptée, les enfants des trois niveaux prennent l’habitude de s’organiser en fonction d’une succession immuable d’activités.
    Peu à peu l’entraide entre élèves d’un même niveau comme entre enfants d’un même groupe hétérogène s’installe.
    Le groupe-classe est encore en cours de formation, surtout si les élèves vivent leur première année de découverte des savoirs grâce aux interactions que permet la cohésion du groupe-classe. Néanmoins, pendant les activités collectives de début de demi-journées, le maître commence déjà à remarquer que les plus petits s’inspirent des plus grands pendant que ces derniers prennent l’habitude d’être les « personnes-ressources » de la classe.

    Le rythme de travail, un peu lent les premiers jours, s’accélère et, les nombreuses reprises aidant, devient de plus en plus efficace.
    Chaque jour apportant son lot de remarques concernant le mode de fonctionnement de chacun de ses élèves (et de chacun de ses groupes), sans avoir eu besoin de mener d'évaluations diagnostiques, coûteuses en temps et en énergie et parfois dévastatrices pour la mise en place d'une estime de soi raisonnée et justifiée, le maître affine son approche des activités de façon à apporter à chacun selon ses besoins.
    S’il remarque des difficultés de prononciation chez certains enfants, ce sont celles-ci qui seront travaillées au cours du travail vocal quotidien de début d’après-midi ; de même, s’il remarque que certains élèves de CP ont encore de la peine à distinguer des figures ou lettres orientées vers la droite ou vers la gauche, il fera de la symétrie axiale le thème de ses deux séances d’arts plastiques hebdomadaires et inscrira le travail sur la droite et la gauche dans chacune des deux séances quotidiennes d’éducation physique et sportive...

    Ainsi, peu à peu, en laissant du temps au temps, il organise son année scolaire sachant que chacun, du plus jeune au plus âgé, progressera plus facilement s’il se sent appuyé par le groupe tout entier dans sa démarche d’appropriation des savoirs.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente 

    I. Idées reçues  ; III.1. Trois niveaux dans la même classeIII. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (1) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (2) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    Notes :

    [1] Voir De l’écoute des sons à la lecture, Chapitre I (Se repérer dans l’espace et le temps), partie A (Les suites de sons), activités 1, 2 et 3 (Présentation des instruments – Instrument, qui es-tu ? – Instruments, qui êtes-vous ?

    [2] Et il envisage de mettre en place dès le lendemain une remédiation ciblée : quelques minutes de lecture individuelle sur une méthode alphabétique, tous les jours, plusieurs fois par jour si possible, en sa compagnie. S’il connaît la famille, il propose aussi de l’associer en lui fournissant le livre à faire lire à l’enfant aussi souvent que possible.

    [3] Page de lecture à relire et éventuellement deux ou trois mots à apprendre pour les plus grands.

    [4]  Voir par exemple le blog « Vous êtes chez Phi ».  

    [5] C’est la solution que je privilégiais dans ma classe, n’y voyant que des avantages, tant au point de vue des interactions qu’à celui, plus prosaïque, du rangement en fin de séance.


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  • III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (2)

      De la Grande Section au CE1 

    (2e partie)

    Premier jour de classe 

    Matinée :

    La tonalité du premier jour donne la tonalité de l’année scolaire. Encore plus que dans une classe à un seul niveau où le maître est constamment disponible pour tous ses élèves et peut rattraper rapidement ses fausses-pistes, il convient d’institutionnaliser tout de suite l’acquisition de connaissances sûres et facilement mobilisables comme objectif central de toute journée de classe.

    L’organisation, la convivialité, les habitudes, l’utilisation du matériel scolaire s’installeront en action, pendant les activités scolaires proprement dites. Pour faciliter cela, les élèves arrivent dans une classe prête à fonctionner : le mobilier est installé, la place de chacun définie, le matériel[1], marqué au nom de chaque enfant, placé dans les bureaux ou les casiers ; c’est en l’utilisant qu’il apprendra à en prendre soin.

    1) Accueil des familles ; Éducation Physique et Sportive

    Après le départ des parents, la classe pourra commencer. Comme dans les classes précédentes, le maître fait en sorte de faciliter la séparation et d’encourager enfants comme parents à faire confiance à l’école. Il présente brièvement les lieux et son projet, annonce la date de sa réunion de rentrée. Il encourage les familles à venir plutôt le voir à un autre moment qu’à la rentrée du matin[2].
    Ainsi il commence à poser les jalons qui lui permettront de disposer de sa classe et de ses élèves pendant les 24 heures de classe, ni plus, ni moins.
    Si cela est possible et ne heurte pas les convictions du conseil des maîtres, il annonce qu’à partir de l’après-midi, c’est dans la cour, sous le préau ou dans la salle polyvalente qu’il accueillera ses élèves. Ceci lui permet de bien installer le principe de la salle de classe, lieu de vie du groupe-classe et seulement du groupe-classe, tout en permettant à ses élèves de pratiquer des activités de motricité large, souvent trop absentes de leurs journées d'enfants qui se déplacent en car, en voiture et restent enfermés, les yeux rivés sur un écran, pendant de longues périodes de veille.
    L’emploi du temps du matin commençant par une séance d’éducation physique, c’est tout naturellement que, dès le lendemain matin, il pourra récupérer ses élèves dans la cour, le préau ou la salle de sport.

    La première séance de sport étant abrégée, il met en place un jeu de repérage spatial[3] rapide qu’il décrit, en ce jour de rentrée, comme celui du nouveau maître qui ne connaît pas les usages. Les élèves se déplacent librement dans la salle ou la cour, il en profite pour observer le tempérament de chacun, calmer les uns, encourager les autres, séparer les bavards et les bagarreurs… Lorsqu’il frappe dans les mains, tous doivent s’immobiliser et écouter la consigne qu’il mime tout en l’énonçant : « En ligne, un par un, devant moi ! ». Lorsque la ligne est réalisée, après un petit tour de piste en frappant dans les mains, il renvoie ses élèves s’ébattre dans la salle avant de recommencer la succession des quatre actions : immobilisation, écoute de la consigne mimée qui varie à chaque nouvel essai, réalisation de la consigne, petit tour de piste en exécutant un rythme frappé ou chanté.

    Cinq minutes avant la fin de la séance, il fait asseoir tous ses élèves en rond, propose un passage aux toilettes et finit la séance par un jeu de rythme pendant lequel les enfants vont compter en frappant dans les mains, le plus loin possible : « Un, deux... Trois, quatre... Cinq, six... etc. » suivi d’un jeu d’attention visuelle au cours duquel les élèves, assis, les mains sur les genoux, observent le nombre de doigts que le maître lève ; lorsqu’il cache sa main derrière le dos, ils doivent montrer à leur tour le même nombre de doigts. Il recommence plusieurs fois puis conduit ses élèves en classe et s’installe avec eux au coin de regroupement.

    2) GS, CP, CE1 : Expression orale  ; CP, CE1 : Étude de la langue :

    Le secret de la classe multi-âges est de savoir profiter des apprentissages fondamentaux des uns pour assurer ceux des autres, parfois même dans un domaine totalement différent.
    Ici, en ce premier jour de classe, si le domaine travaillé par tous est le langage[4], les sous-domaines sont nombreux et variés et se croisent à ce moment-là, tout comme ils se croiseront tout au long des jours de cette année scolaire. Il s'offre même le luxe d’empiéter sur les autres domaines et de permettre aux élèves, au détour d’une phrase, d’une activité, d’un exercice d’utiliser les nombres, explorer les formes, les tailles, les grandeurs ou encore de décrire et comparer des éléments sonores... Sans parler du domaine de l’Éducation morale et civique dont les nombreuses compétences sont travaillées à chaque instant dans le cadre de la classe, grâce à la technique de la médiation directe en cours d'action,  de manière à ne plus nécessiter d’autre temps dédié que celui qui concerne l’apprentissage de connaissances[5]...

    À l’entrée en classe, le maître réunit tous ses élèves au coin de regroupement. Il prend l’observation de l’agencement du tableau d’exposition[6] ou celle de la salle de classe pour base du dialogue qui va naître et qu’il va conduire vers l’acquisition de notions grammaticales simples, adaptées selon l’âge de chacun[7].
    Selon sa sensibilité, il a choisi une progression ascendante ou descendante pour faire acquérir le programme d’Étude de la langue à ses élèves de Cours Élémentaire 1re année.

    Progression ascendante : Il profitera de cette leçon qui part de la lettre pour aller vers la phrase pour tester les capacités de ses plus jeunes élèves à articuler et entendre les sons, à connaître les lettres de l’alphabet, à individualiser les mots, à les articuler en syllabes. Il pourra même commencer à les préparer à raisonner en termes de syllabes écrites plutôt qu’orales afin d’éviter ces contorsions relatives aux « e muets ». Son programme de lecture au CP sera pour ainsi dire bouclé pour la journée et son évaluation sur les capacités de ses élèves de GS à entendre et articuler les sons aussi !
    Il finira par quelques phrases, élaborées par les élèves des trois niveaux, définissant la lettre, la syllabe, le mot et enfin la phrase. Ses élèves de CE1 retrouveront ces définitions dans leur fichier ou leur manuel d’étude de la langue ce qui le dispense de perdre du temps à leur faire compléter un « cahier de leçons » qui serait redondant.

    Progression descendante : S’il a privilégié la seconde option, c’est la définition de la notion de phrase qui sera l’objet de son analyse ; il pourra alors tout à fait travailler selon la méthode De l’écoute des sons à la lecture qu’il a choisie pour ses élèves de Grande Section : observer la salle de classe, la décrire en faisant des phrases complètes, définir la notion de phrase pour être capable d’en reconnaître une et finalement écouter des suites de mots et savoir dire si ce sont des phrases. En fin de séance, la définition de la phrase est à nouveau donnée et la leçon de grammaire/étude de la langue/langage oral est finie pour tous.

    Bien évidemment au cours de cette série d’exercices oraux et écrits au tableau, les élèves de CE1 auront quant à eux découvert, analysé, énoncé et travaillé les différentes connaissances inscrites au programme de la journée. Ils auront joué leur rôle d’experts en lisant pour leurs camarades ce que le maître aura écrit, le lui auront même dicté parfois. Ils pourront par la suite continuer leur entraînement seuls, sur leur cahier de classe ou leur fichier d’exercices.

    3) GS : Dessin libre et dictée à l’adulte ; CP/CE1 : Écriture ; CE1 : Dictée

    Le maître installe ses élèves de Grande Section[8] à leurs places, leur montre où récupérer le matériel de dessin et leur propose de dessiner quelque chose qu’ils pourront expliquer d’une seule phrase, comme celles qu’ils viennent de créer avec les plus grands. Il fait rappeler brièvement la définition (provisoire) de la phrase qu’il leur a fait énoncée eux-mêmes : « Une phrase, c’est comme une petite histoire que tout le monde comprend. »

    Les plus jeunes installés, pour une activité qui joue un rôle éducatif et instructif et non « occupationnel », le maître récupère ses élèves plus âgés et va mener de front les deux niveaux, chacun occupé à une activité différente.

    Pendant que ceux de CP vont s’entraîner au geste d’écriture (ou à l’écriture proprement dite s’il sait que les gestes sont en place), ceux de CE1 travailleront écriture et dictée en même temps. Il aura pour cela choisi l’ardoise ou le cahier, selon ce qu’il sait (ou ne sait pas) de ses élèves. Une partie de la séance pourra se dérouler collectivement sur le tableau avant que chaque groupe ne s’isole dans son travail écrit.

    Imaginons une classe où, après la séance d’étude de la langue ascendante, les élèves de CP s’entraîneraient à écrire la lettre a en minuscule cursive alors que les CE1 auraient à écrire sous la dictée quelques mots simples composés d’une puis deux puis trois syllabes.
    Le maître pourrait alors, au tableau, faire écrire par trois élèves de CE1 et un de CP la phrase : Le chat a lu. La série de gestes destinée à écrire la lettre a[9] serait alors analysée par tous avant que les élèves de CP aillent s’entraîner sur leur ardoise puis leur cahier.

    Le maître restant seul avec ses élèves de CE1 pourrait alors faire réviser tous les gestes utilisés pour écrire chacun des trois autres mots et les élèves iraient écrire seuls cette phrase sur leur cahier. Selon le niveau des CP, il pourrait alors soit les faire passer sur le cahier pour qu’ils réalisent une « belle ligne de a » ou, si cela est déjà fait, leur donner à recopier et illustrer les mots le chat (... a lu.) avant de les laisser rejoindre les élèves de GS dans les coins d’activités en autonomie.

    La séance de dictée des CE1 se déroulerait alors, dans un calme relatif[10]. L’exercice peut se dérouler au tableau, sur l’ardoise ou sur le cahier et vise à répertorier tout autant la capacité des élèves à écrire des syllabes simples, que leurs compétences à tenir à un crayon et à tracer les lettres dans le bon sens, sans lever le crayon plus que nécessaire. Cette séance sert tout autant d’évaluation diagnostique que de première « leçon » d’écriture-lecture.

    4) GS : Jeux en autonomie ; CP : Lecture, dictée ; CE1 : Exercices écrits

    Lorsqu'ils l'ont fini, les élèves de Grande Section placent leur dessin à l’endroit convenu et rejoignent dans le calme les coins d’activités libres. L’ATSEM, s’il y en a une, les aide à choisir, s’installer dans le calme, mener à bien leurs projets individuels ponctuels ; le cas échéant, elle suggère à l’un ou l’autre une activité qui pourrait lui convenir. En son absence, c’est au maître qu’échoit cette mission ; il l’accomplira tout en encourageant les élèves de Cours Préparatoire à sortir de leur bureau leur manuel de lecture. Heureusement, ses élèves de Cours Élémentaire sont quant à eux déjà installés devant leur travail écrit d'étude de la langue, sur cahier ou sur fichier.

    La séance de lecture a été préparée en amont pendant le temps d’Étude de la Langue, elle ne dure que très peu : quelques rappels sur les sons du jour, quelques essais de reconnaissance visuelle et auditive ainsi qu’une remise en ordre des mots de la phrase choisie pour mener à bien cette analyse[11]. Le maître termine la séance par une très courte dictée sur l’ardoise (la ou les lettres du jour et éventuellement leur composition en syllabe). Dès qu’ils ont fini, ils sont conviés à rejoindre leurs camarades plus jeunes dans les coins d’activités libres.

    Le maître est alors disponible pour toute sa classe. Jusqu’à l’heure de la récréation, il vérifiera le travail de chacun, aidant éventuellement un élève de CE1 gêné dans son exercice, écrira sous la dictée ou lira les phrases illustrées par les élèves de Grande Section, participera à un jeu ponctuel, exposera une idée à un ou plusieurs enfants, ...

    5) Récréation

    Le moment de récréation a été calculé en fonction du temps octroyé aux élèves de Cycle 2. Dans les endroits où cela est possible, le maître s’est organisé avec son collègue de Cycle 1 ou avec l’ATSEM pour que ses élèves de Grande Section puissent bénéficier du temps habituellement octroyé en maternelle. Là où cela n’est pas possible, il mène les manipulations collectives de mathématiques dans la cour et n’y intègre pas « de force » ses plus jeunes élèves, leur laissant le choix de continuer à jouer librement ou de participer aux activités qu’il organise.

    ­6) Mathématiques : manipulations collectives

    Le maître a prévu deux ou trois « jeux sportifs » qui permettront de travailler chacune des notions abordées dans la première leçon de mathématiques des fichiers des élèves. S’il utilise la série Compter, Calculer[12], ce pourra être un jeu de Jacques a dit qui permettra de travailler tant le vocabulaire spatial travaillé chez les plus jeunes, que les quantités de 0 à 9 qui vont intéresser partiellement ou en totalité les deux groupes de grands. Il pourra le faire suivre par un jeu où il s’agira, par équipes de rapporter x éléments de telle sorte (bâtons, cailloux, etc.), y de telle autre, ..., afin de fixer, au moins chez les plus grands, la notion d'unité. Enfin, toujours dans la cour, élèves assis en rond, le retour au calme pourra s’effectuer en jouant au Jeu de la boîte, en privilégiant les quantités – 1 et + 1 pour préparer la leçon de CP du lendemain.

    7) Mathématiques : manipulations collectives ; exercices écrits ; jeux de mathématiques en autonomie.

    De retour en classe, il installe ses trois groupes d’élèves à leurs bureaux individuels face au tableau. Il peut alors faire commenter très brièvement leur fiche de travail aux élèves de Cours Préparatoire puis de Cours Élémentaire et les aider à comprendre la consigne.

    S’il a constaté des difficultés chez les élèves de Grande Section, le maître utilise du matériel de manipulation pour travailler une dernière fois la notion du jour avec eux. Sinon, il leur donne leur exercice écrit et guide l’observation pas à pas avant de donner la consigne, de la faire verbaliser et exécuter.

    S’il bénéficie de l’aide d’une ATSEM, celle-ci pourra à ce moment-là l’aider à encourager les élèves des trois niveaux à mener à bien leurs tâches en réexpliquant une consigne, en gommant une erreur puis en accueillant dans les coins d’activités libres les élèves qui ont terminé leurs exercices programmés. Lorsque le dernier des élèves aura lui aussi fini sa tâche, ce sont les deux adultes qui seront disponibles pour tous les enfants jusqu’à la fin de la matinée.

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente 

    I. Idées reçues  ; III.1. Trois niveaux dans la même classeIII. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (1) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (2) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    Notes :

    [1] Voir III. 2. B. Mise en route - MS/GS/CP (2), Annexe V.

    [2] Il peut par exemple fixer un après-midi par semaine où, après l’école, il accueillera parents et enfants pendant le temps d’Activités Pédagogiques Complémentaires, ou annoncer qu’il est à l’école tel et tel jour pendant la pause méridienne…

    [3] Voir Se repérer, Compter, Calculer en GS, page 8 (Maman Poule et La Maîtresse Folle).

    [4] « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » pour les élèves de Grande Section et « Les langages pour penser et communiquer – Français » pour les élèves déjà entrés dans le Cycle 2.

    [5] Symboles et valeurs de la République.

    [6] Afin de suivre la progression ascendante, il y a affiché : un alphabet bicolore (voyelles en rouge, consonnes en noir), quelques mots, les uns entiers, les autres coupés en syllabes écrites et enfin deux ou trois phrases décrivant la salle de classe. S'il compte suivre la progression descendante, il n'y aura rien puisque c'est à partir de phrases produites par les élèves qu'il bâtira sa séance.

    [7] GS : premières notions de phrase, mot, syllabe, lettre ; CP : connaissances des lettres, percevoir les syllabes, notion de mot, construire une phrase ; CE1 : étude systématique de la phrase et de ses composants.

    [8] S’il bénéficie des services d’une ATSEM, c’est cette personne qui procédera à cette installation et, si elle s’en sent capable, elle notera aussi la phrase énoncée par les élèves pour « raconter » leur dessin. Sinon, il jonglera entre les trois niveaux ou reportera à un moment plus calme l’écriture des phrases que les élèves lui dicteront (fin de la séance de lecture des élèves de CP, juste avant la récréation).

    [9] Et éventuellement celle du digraphe « ch » si les élèves de CP ont déjà largement pratiqué le geste d’écriture en GS.

    [10] Technique de la médiation directe en cours d'action : les enfants trop bruyants sont rappelés à l’ordre puis, si cela persiste, installés seuls à leur place ou dans un coin calme, avec une activité en autonomie (jeu, jouet, livre, coloriage, etc.).

    [11] Avec Écrire et lire au CP : les élèves retrouvent les mots « le » et « chat » dans la ligne. Ils écoutent et répètent « Tu as vu le chat ? Il chasse. » en pointant les mots du doigt avant de ranger les étiquettes en ordre au tableau. Enfin, ils lisent « chat », « chasse », « cha », « ch » et « a ».

    [12] La forme « fichier » est souvent lus adaptée aux classes multi-âges. On peut utiliser le fichier de mathématiques proposé sur ce blog en lieu et place du fichier Compter Calculer au CE1 dont l'édition a été refusée par les éditeurs du manuel.


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  • III. 2. B. Mise en route - GS/CP/CE1 (1)

    2. Mise en route

    C) De la Grande Section au CE1

    • Organisation de l’espace

    Pour aider les élèves de Grande Section et de Cours Préparatoire à acquérir une latéralisation harmonieuse, l’organisation de la salle de classe doit permettre d’installer les tables à écrire face au tableau. Cependant, le coin de regroupement, si nécessaire en maternelle, aura encore son utilité pour les élèves les plus jeunes. Si la salle n’est pas assez spacieuse, le maître peut décider de le jumeler avec l’indispensable coin d’activités libres qui reçoit, à plusieurs reprises dans la journée, les enfants des trois niveaux qui sont en activités en autonomie ou qui ont fini le travail programmé les deux.

    Ce coin d’activités libres, héritier des coins-jeux de la maternelle, est installé en fond de classe, afin que les enfants qui s’y trouvent ne dérangent pas ceux qui sont à leurs places, pour un exercice obligatoire. Il a été agencé de manière à être facilement contrôlable d’un seul coup d’œil afin que le calme y règne et que les règles de la classe[1] y soient appliquées. Cet espace est équipé de placards ouverts proposant livres, jeux sensoriels et de construction, papiers et crayons, pâte à modeler, jeux et jouets[2]. S’il sert aussi de coin de regroupement, il comporte une partie « exposition » avec panneau d’affichage et présentoir. On y trouve un ou plusieurs ordinateurs et un appareil permettant de diffuser de la musique.

    Si la classe est spacieuse, le coin d’activités d’arts plastiques est permanent. Il dispose d’un point d’eau, de placards accueillant le matériel et les outils, d’une surface murale sur laquelle afficher et peindre. Une ou deux grandes tables sur tréteaux, pas trop hautes, peuvent recevoir les élèves et permettre d’entreposer les travaux en cours.

    Le coin écriture-lecture se trouve face au tableau triptyque. Les tables sont installées par niveaux, côte à côte ou en rangées parallèles au tableau[3], afin de pouvoir mener tant des travaux en commun que deux ou trois activités en parallèle. Elles disposent toutes d’un casier dans lequel chaque élève entrepose son matériel[4]. Un coin dédié au rangement des cartables pendant la journée de classe permet d’éviter les chaises qui basculent sous leur poids et les travées encombrées !

    • Emploi du temps

    Privilégier le collectif, aussi souvent que possible, en utilisant le disciplinaire d’un niveau comme interdisciplinaire pour les autres permet de libérer beaucoup de temps. Exercer à l’individuel et à l’autonomie, sous forme de travail programmé, inscrit au tableau ou sur un plan de travail, dégage l’enseignant de la direction d’une séance tout en accordant aux élèves l’opportunité de progresser en s’exerçant.

    Dans une classe regroupant des élèves allant de la Grande Section au Cours Élémentaire 1re année, tout en mettant à l’honneur le rôle du groupe-classe comme moteur de l’apprentissage, le maître encourage ses élèves, dès le premier jour, à faire seuls. Pour que sa tâche soit aisée, il fait précéder les moments d’exercices en autonomie, très courts en début d’année scolaire, de moments collectifs où l’activité est abondamment pratiquée par tous les élèves réunis autour de lui. Il donne un caractère routinier au travail individuel autonome pour en faciliter la mise en place.
    Un élève ayant fini le travail programmé prévu pour son niveau a toute latitude d’aller pratiquer une activité libre, à sa place ou dans les coins installés loin de l’espace dédié au travail écrit. Les règles en vigueur dans cet espace de liberté sont expliquées au coup par coup, en activité (technique de la médiation directe en action) : installer les règles en les vivant fait aussi gagner un temps précieux. Cela permet à chaque élève de progresser par la méthode des petits pas, tant dans son comportement que dans ses acquis scolaires. C’est aussi la certitude de voir ces règles appliquées plus facilement sous l’effet de la routine.

    Pour tous les domaines où l’apprentissage n’est pas forcément structuré de manière linéaire, le maître choisit de mener de front, au cours d’une même activité, les apprentissages des plus jeunes et ceux de leurs aînés. Le fond est le même, seul le degré d’exigence varie. Aux quatre domaines d’acculturation de l’ex-Découverte du Monde[5], il a arbitrairement attribué un jour de la semaine. Il aurait pu tout aussi bien choisir de travailler sur quatre semaines, ou quatre demi-semaines. L’important est d’avancer toujours par la méthode qui convient au rythme des enfants : peu à la fois, souvent, pour le plaisir de se voir grandir et progresser presque à vue d’œil !

    • Progression

    Les enfants de Grande Section vont pénétrer pour la première fois dans le monde des apprentissages structurés à progression linéaire[6]. Cette découverte sera peut-être aussi le fait des élèves de Cours Préparatoire qui n’auraient pas, l’année précédente, commencé à avancer dans ces domaines de manière routinière, progressive et structurée. Le passage peut sembler brutal et déstabilisant pour certains et il convient de ne pas brusquer les choses.

    Pour ces deux niveaux, le maître a pris soin de préparer une première progression d’étape très ludique, basée sur ce qui peut être fait sans difficulté à l’école maternelle dès le milieu de l’année scolaire précédente. Cette progression représente cependant presque le premier cinquième du programme d’acquisitions[7] qu’il souhaite transmettre à ses élèves, afin de limiter le risque de se trouver débordé en cours d’année si une partie de ses élèves a un rythme d’apprentissage lent. 

    S’il cumule cette première difficulté avec celle de recevoir des élèves de CE1 encore très hésitants en lecture, en écriture et en calcul, il cherchera à parer au plus pressé en privilégiant le plus possible ces domaines à travers toutes les activités de la classe.  Il se servira pour cela de tous les moments communs aux trois sections, pour lesquels il établit une progression interdisciplinaire de rattrapage[8], qui permettra de faire complémenter en écriture-lecture les élèves de CE1, de situer tout le monde dans l’espace[9] et le temps, de donner à chacun une assurance rapide de ses capacités d’enfant de presque cinq ans à bientôt huit ans.

    Pour se simplifier la vie et pouvoir consacrer son temps à suivre réellement ses élèves, il a choisi de s’entourer d’outils et de méthodes simples plutôt que de passer énormément de temps à préparer sa classe et à créer ses outils. Il a ainsi adopté des méthodes d’écriture-lecture et de mathématiques proposant une progression journalière pour chacun des trois niveaux[10]. Sachant qu’il dispose de peu de temps pour chaque niveau, selon le degré d’autonomie de chaque groupe, il a opté, pour ses élèves de CE1, soit pour un manuel, soit pour un fichier, des méthodes d’en étude de la langue et en mathématiques.

    Pour l’ensemble des autres matières, son critère principal de sélection a été le bon sens et la connaissance des capacités attentionnelles, inductives et déductives de l’enfant de cinq à huit ans ainsi que son goût du jeu, de la récompense immédiate par la réussite rapide et l’atteinte d’objectifs simples et progressifs.

    • Rôle de l’ATSEM

    S’il a la chance d’avoir une ATSEM, au moins à mi-temps, le maître, après consultation du conseil des maîtres et de la charte des ATSEM décidée par la commune de rattachement de l’école[11], le maître dialogue avec elle. Il la met au courant de sa priorité : l’acquisition de connaissances techniques, langagières et instrumentales. Il lui lit et commente l’emploi du temps et lui explique clairement ce qu’il attend d’elle à chaque moment de présence :

    - aide matérielle aux élèves de manière à ce qu’ils apprennent à se passer rapidement de l’adulte et apprentissage des gestes d'hygiène et de vie pratique et aide à l’encadrement du groupe lors des moments collectifs et apprentissage des gestes techniques[12] ;

    - préparation des matériaux à utiliser pour les ateliers d’expression plastique et des documents ou objets utiles à l’affichage ou à l’exposition au coin de regroupement[13], photocopies ;

    - aide à l’installation par les enfants du matériel de jeux sensoriels et d’imitation accessible aux enfants ;

    - aide au rangement et au nettoyage de tout ce qui a été manipulé, utilisé lors de la journée de classe ;

    - en fin de mois ou de période, classement des travaux d’élèves ; reliure ou collage dans un cahier communiqué aux familles ;

    - prise en charge ponctuelle d’un ou plusieurs élèves lors de l’exécution d’un atelier selon un « cahier des charges » établi à l’avance.

    Annexes :

     

    Télécharger « EDT - GSCPCE1.pdf »

    Télécharger « Plan CPCE1 ou GSCPCE1 ou CPCE1CE2.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisitions GS.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisitions CP.pdf »

    Télécharger « Programme d'acquisitions CE1.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel GSCP.pdf »

    Télécharger « Matériel individuel CE1.pdf »

    Dans la même série :

     Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières   évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.

    Pour la partie présente 

    I. Idées reçues  ; III.1. Trois niveaux dans la même classeIII. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (1) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (2) ; III. 2. C. Mise en route - GS/CP/CE1 (3)

    Notes : 

    [1] Règles fixées dès le premier jour par le maître et patiemment répétées à chaque fois que le besoin s’en fait sentir selon la méthode de la médiation directe en action.

    [2] Petits personnages, véhicules, accessoires et éléments de décor permettant de les mettre en scène.

    [3] Dans ce cas, les élèves de GS puis de CP seront assis aux tables les plus proches du tableau et les élèves de CE1 seront derrière eux.

    [4] Voir Annexe V.

    [5] Questionner le Monde, pour les élèves d’élémentaire et Explorer le Monde, pour ceux de Grande Section.

    [6] Écriture-lecture et compter-calculer.

    [7] Voir Annexe IV.

    [8] EPS consacrée aux activités de latéralisation, spatialisation, succession chronologique, rangements, classements, algorithme de la numération, … ; activités plastiques servant à se repérer sur la feuille et son lignage et à assurer le geste d’écriture par l’expression graphique et les jeux de doigts ; utilisation intensive mais collective de l’écrit dans le cadre des activités du domaine Questionner le Monde : rédaction collective et relecture de courtes phrases de résumés ; lecture à voix haute par les élèves des questionnaires et descriptions contenus dans le manuel.

    [9] Latéralisation, spatialisation, chronologie, sens gauche-droite de la lecture, repérage des lignes et carreaux des cahiers, etc.

    [10] Je conseille les méthodes, fichiers et manuels suivants

    • GS, Planète des Alphas + De l’écoute des sons à la lecture (T. Venot, Grip éditions) et Se repérer, compter, calculer en GS (C. Huby, S. Wiktor, Grip éditions)
    • CP, Écrire et Lire au CP (C. Huby, X. Laroche, Grip éditions) et Compter, calculer au CP (P. Dupré, S. Borgnet, Grip éditions) ; Mes cahiers d'écriture, CP, Apprentissage : les minuscules (Laurence Pierson, MDI)
    • CE1, Lecture et expression au CE, Étude de la langue CE1 (C. Huby, me contacter) et Compter, calculer au CE1 (C. Huby, P. Dupré, Grip éditions) ou fichier Mathématiques CE1 (en cours de rédaction).  

    [11] À réclamer s’il n’y en a pas afin de pouvoir s’appuyer sur de l’écrit en cas de litige entre le personnel municipal et le personnel de l’Éducation Nationale.

    [12] Gestes d'hygiène et de vie pratique : se laver les mains, utiliser proprement la salle de propreté de l'école ; remonter une fermeture à glissière, nouer une écharpe, des lacets, attacher une boucle de ceinture ou de sandale, fixer des bretelles, etc. ; mais aussi découper, coller, tailler un crayon, utiliser un pinceau, une agrafeuse, un rouleau de ruban adhésif, une aiguille enfilée, un tricotin, un marteau, une scie, un tournevis, une vrille, …
    Gestes techniques : distribuer et ranger le matériel, trier les déchets, balayer, laver des pinceaux et une éponge, essuyer une table, remplir un pot de colle ou de peinture, …

    [13] Découpage, mise en page, plastification, réalisation de panneaux destinés à l’affichage…


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