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II. 2. D. Mise en route - Élémentaire - b (1)
2. Mise en route
D) Classes élémentaires :
La façon de mener une classe à double niveau en élémentaire dépend essentiellement de ce qu’ont vécu les élèves jusqu’alors. Si tout ou partie de leur scolarité s’est déroulée dans ce type de structure, le maître est le seul à avoir besoin de s’adapter à la nouveauté de la situation. En revanche, si c’est leur première année, il convient d’être très vigilant les premiers temps pour installer chez les élèves cette dynamique qui mène à un exercice de l’autonomie.
Dans les deux cas, c’est la mise en route de l’année scolaire, au cours du premier jour, puis des premières semaines qui donne l’impulsion et la tonalité souhaitées. Les élèves découvrent dans leur classe un lieu fait pour eux dans lequel tout concourt, dans le cadre d’une discipline librement consentie, à leur développement social, intellectuel et physique.
b) Du CE1/CE2 au CM1/CM2
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Organisation de l’espace[1]
Le coin de regroupement peut désormais être abandonné. Les élèves participent aux activités collectives depuis leur place ou regroupés autour des tables d’arts visuels.
Cela permet de dégager de la place pour les activités libres en fond de classe, afin que les enfants qui s’y trouvent ne dérangent pas ceux qui sont à leurs places, pour un exercice obligatoire programmé. Cet espace réservé aux temps libres est équipé de placards ouverts proposant livres, jeux de société[2], matériel informatique, appareil permettant de diffuser de la musique.
Il est organisé pour y pratiquer les activités d’arts plastiques et visuels, dispose d’un point d’eau, de placards accueillant le matériel et les outils, d’une surface murale sur laquelle afficher et peindre. Une ou deux grandes tables sur tréteaux peuvent recevoir les élèves et permettent d’entreposer les travaux en cours sans dommages. Cet espace servira de plus de coin d’expérimentation, en sciences et en géographie.
La partie de la classe réservée aux Travaux écrits se trouve face au tableau triptyque. Les tables sont installées par niveaux, côte à côte ou en rangées, afin de pouvoir mener tant des travaux en commun que deux activités en parallèle. Les élèves étant généralement bien latéralisés, le maître n’est plus contraint à les installer face au tableau. S'il sait qu'il va accueillir des élèves très calmes et peu sujets à la dispersion et aux bavardages, il peut tenter l'installation en îlots qui permet de gagner de la place. Ces tables disposent toutes d’un casier dans lequel chaque élève entrepose son matériel[3]. Un coin dédié au rangement des cartables pendant la journée de classe permet d’éviter les chaises qui basculent sous leur poids et les travées encombrées !
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Emploi du temps
L’emploi du temps est volontairement très simple. Deux moments de lecture oralisée sont institutionnalisés chaque jour, un seul le mercredi.
Le maître emploiera le premier à faire lire à ses élèves des œuvres ou extraits littéraires, desquels il extraira un fait de langue propre à susciter l’intérêt de la classe pour la ou les notions grammaticales abordées à la suite de ce moment de littérature. Cette lecture, comme le moment d’étude de la langue qui suit, n’est pas attribuée à un seul des deux niveaux.
Selon les classes, les moments, les niveaux, les thèmes ou les notions qu’il abordera, la lecture sera assurée à voix haute par un groupe ou l’autre, ou par tous les élèves indépendamment de leur âge. Les notions grammaticales s’enchaînant d’année en année, il lui sera facile de décrocher le groupe des plus jeunes à un moment pour continuer avec celui des plus âgés qui auront bénéficié, avant leur leçon proprement dite, d’un moment de révision et de remise à niveau.
En cours d’année, les exigences évoluant, il pourra modifier cette structure, momentanément ou plus durablement. Le terme Étude de la langue a été choisi afin de pouvoir programmer selon les besoins de la progression un ou plusieurs moments par semaine de grammaire, de conjugaison, de vocabulaire ou d’orthographe.Les élèves étant normalement tous lecteurs-scripteurs, les exercices écrits pourront être faits en autonomie s’ils ont été choisis en rapport avec les capacités réelles des élèves.
Le moment de dictée quotidien, comme ceux de lecture oralisée ou celui de rédaction du mercredi, donne à la classe le ton des quatre dernières années d’école élémentaire :La priorité absolue est l’acquisition d’une langue écrite riche, variée, correcte syntaxiquement et lexicalement.
C’est cette langue écrite qui conditionnera tout, y compris la langue orale employée à l’école.
La rédaction, mise à l’honneur tous les mercredis matins, ajoutera à la contrainte orthographique grammaticale et lexicale de la dictée, l’exercice autonome de la progression du sens et de la syntaxe interne de chaque phrase.
Le cadre des séances de mathématiques est lui aussi volontairement flou. C’est au maître, selon sa progression et la configuration de sa classe, de programmer tant des moments collectifs de travail concret, à l’aide de matériel et d’outils, au tableau ou chacun à son bureau, que des exercices d’application par niveau, des résolutions de problème communes ou en autonomie. Il pourra même, pourquoi pas, très occasionnellement, programmer une leçon presque magistrale, parce qu’il y a des choses qui ne s’inventent pas et méritent d’être fixées, une fois pour toute, par un cours bien conçu, sollicitant l’activité intellectuelle de l’enfant mais dirigé par l’enseignant qui sait où il va.
L’après-midi démarre par une séance d’EPS, menée en commun, bien entendu. Elle est suivie par la deuxième plage horaire de lecture, réservée aux lectures documentaires. Le maître pourra avantageusement y faire lire à voix haute le groupe qui n’a pas lu le matin lors de la séance consacrée à la littérature. Le texte lu permettra d’introduire le moment quotidien d’histoire, de géographie ou de sciences en exploitant ou élargissant le même thème que celui étudié ce jour-là.
Après la récréation, cartables rangés, les élèves finissent la journée par un moment de créativité ou d’ouverture culturelle.
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Progression
À partir du CE1, toutes les disciplines peuvent être rangées, avec plus ou moins de rigueur, dans la catégorie des apprentissages à progression linéaire structurée. Il est donc plus simple d’établir des progressions enchaînant chaque jour ou chaque semaine la notion ou le savoir-faire succédant aux acquis des séances précédentes, en avançant à pas comptés, comme dans les classes recevant des enfants plus jeunes.
Pour se simplifier la vie et pouvoir consacrer son temps à suivre réellement ses élèves, le maître choisit de s’entourer d’outils et de méthodes simples plutôt que de passer énormément de temps à préparer sa classe et à créer ses outils. Il a ainsi adopté des méthodes de français et de mathématiques proposant une progression journalière pour chacun des deux niveaux[4].
Pour l’ensemble des autres matières, son critère de sélection principal a été le bon sens et la connaissance des capacités attentionnelles, inductives et déductives d’enfants d’âge primaire ainsi que leur goût pour la réussite rapide, la découverte constante et l’atteinte d’objectifs simples et progressifs.
S’il a deux niveaux qui se suivent, il a perçu l’avantage de ne bâtir qu’une progression pour toutes les matières dites secondaires. Les plus jeunes prendront ce qu’ils sont déjà capables de concevoir alors que leurs aînés pourront approfondir ce qu’ils ont déjà abordé l’année précédente.
En français et en mathématiques, cela est parfois possible mais le risque est grand de faire traîner trop longtemps les plus âgés sur des savoirs qu’ils maîtrisent déjà et d’être ensuite obligé de les presser alors qu’ils abordent de nouvelles données et qu’ils auraient besoin de temps pour en acquérir la maîtrise. Par ailleurs, encourager les élèves à croire que leurs acquis antérieurs sont négligeables en les reprenant à zéro peut leur donner l’idée qu’on ne tient pas compte de leurs capacités mnésiques ou même que la mémorisation est inutile.
Il vaut mieux donc compter sur l’autonomie des plus âgés et leur capacité à défricher seuls une notion, une connaissance, un savoir-faire et ne concevoir une leçon proprement dite que lorsque la nouveauté est trop grande ou le concept trop difficile, plutôt que de les condamner à suivre un rythme qui n’est plus le leur. A contrario, les plus jeunes seront accompagnés sur toutes les notions jusqu’à ce qu’ils acquièrent les réflexes d’autonomie nécessaires à un travail efficace.
Annexes :
Télécharger « Plan 2 niv. élém. sans CP.pdf »
Télécharger « Matériel individuel 2 niv. élém. sans CP.pdf »
Télécharger « EDT - 2 niv. élém. sans CP.pdf »
Télécharger « Programme d'acquisition CE1.pdf »
Télécharger « Programme d'acquistion CE2.pdf »
Télécharger « Programme d'acquistion CM1.pdf »
Télécharger « Programme d'acquistion CM2.pdf »
Dans la même série :
Tous les chapitres déjà mis en ligne sont répertoriés dans la Table des matières évolutive que vous trouverez dans la partie Sommaires.
Pour la partie présente :
I. Idées reçues ; II.1. Deux niveaux dans la même classe ; II. 2. D. Mise en route - Élémentaire - a (1) ; II. 2. D. Mise en route - Élémentaire - a (2) ; II. 2. D. Mise en route - Élémentaire - b (1) ; II. 2. D. Mise en route - Élémentaire - b (2) - c.
Notes :
[1] Voir Annexe III, E.
[2] Cartes à jouer, jeux de dames, d’échec, puzzles mais aussi jeux de construction de type Mecano, K’nex, etc.
[3] Voir Annexe V.
[4] Je conseille :
- CE1 : Lecture et expression au CE (C. Huby) ; Fichiers : Étude de la langue CE1 et Mathématiques CE1 (C. Huby).
- CE2 : Le goût de lire (F. Nathan) ou Comme un livre (Hachette éducation) ; fichiers : Étude de la langue CE2 et Mathématiques CE2 (C. Huby)
- CM1 : Le goût de lire (F. Nathan) ou Comme un livre (Hachette éducation) ; manuels : Étude de la langue CM1 et Mathématiques CM1
- CM1 : Le goût de lire (F. Nathan) ou Comme un livre (Hachette éducation) ; manuels : Étude de la langue et Mathématiques CM2
Tags : multiâge, double niveau, élémentaire, CE1, CE2, CM1, CM2
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Commentaires
2EmilieDimanche 2 Avril 2023 à 15:08Merci pour votre réponse. Je crois que xe qu'il me manque dans mes séances de maths, c'est le moment de correction par rotation. Je le fais en français et ça convient très bien à tout le monde, mais je ne dégage pas ce temps en maths. Je commence dès demain. Bonne fin de journée !-
Lundi 3 Avril 2023 à 10:16
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Bonjour Catherine,
J'ai un CE1-CE2 depuis plusieurs années, et, alors que je me sens à l'aise dans l'enseignement de la plupart des matières, notamment grâce à vos méthodes qui m'ont beaucoup simplifié les préparations, et qui sont efficaces, je galère en mathématiques... Je n'ai pas trouvé d'outil qui m'aille vraiment, et je peine à mener des séances avec les deux niveaux... Je manque de temps pour aider les plus fragiles, et je suis insatisfaite.
Selon vous, est-ce qu'une séance type est : calcul mental, problème, découverte/manipulation, exercices autonomes?
Avec cette manière de faire, je n'ai pas le temps de corriger avec chacun, et d'étayer quand il le faudrait... J'ai l'impression d'en laisser certains au bord de la route. J'ai aussi l'impression de courir, mais sans être réellement efficace.
Bref, je galère! Auriez-vous des conseils à me donner?
Bon week-end
Bonjour Émilie,
J'ai tendance à concentrer tout ce que vous proposez en mettant un peu de tout dans tout, de façon à gagner du temps. C'est un peu comme la grammaire et la conjugaison travaillées en orthographe et la lecture compréhension qui sert aussi à parfaire la fluidité de lecture, enrichir le vocabulaire, qui lui-même ramène à l'orthographe... et à la grammaire.
Par exemple, en calcul mental, j'ai un cahier d'exercices pour les CE1 et deux lignes de calcul dans le fichier CE2. Ils y travaillent en fin de séance, lorsque leurs exercices ont été corrigés. Certains le commencent avant, quand ils ont fini leurs exercices d'orthographe ou de grammaire, pour s'avancer et avoir du temps pour "aller jouer au fond" (coins-jeux).
En plus de ces cahiers, je travaille les fondamentaux (compléments à 10, tables de multiplication, décompositions en centaines, dizaines et unités, somme de 2 nombres inférieurs à 10, ...) en EPS dans des exercices sportifs et mathématiques. Sans compter les moments de découverte collective où, très souvent, le calcul mental est sollicité.
Je remplace très souvent la découverte/manipulation individuelle, souvent lente à mettre en place par une séance de découverte collective avec manipulation par l'intermédiaire d'un tiers (élève en difficulté le plus souvent) effectuée face à ses camarades qui conseillent, prévoient. Les élèves font ainsi un premier pas vers l'abstraction, tout en gardant la sécurité de pouvoir vérifier le bien-fondé de leurs techniques par l'intermédiaire d'un matériel concret. C'est à ces moments-là que je module mes interventions en fonction des réponses de chacun de manière à éviter le plus possible de laisser un élève au bord du chemin.
Ces séances de découverte sont souvent très détaillées en début d'année, justement au moment où le travail individuel sur cahier est encore très succinct et vite réalisé. Petit à petit, les enfants ayant appris à mobiliser leurs compétences à partir de "matériel" de plus en plus abstrait, ces séances raccourcissent, jusqu'à presque disparaître en fin d'année scolaire, car les élèves sont alors capables d'avancer quasiment seuls sur leurs fichiers, juste après un petit rappel collectif.
Je gagne ainsi du temps pour les corrections individuelles (par rotation, de manière à ce qu'aucun enfant n'attende sans rien faire) et pour le suivi pas à pas des enfants en insécurité mathématiques.
Pour ces derniers, je n'hésite pas à leur donner des "trucs" qui leur permettront de savoir résoudre les problèmes, certes mécaniquement, mais en ayant l'illusion de la réussite.
Les problèmes sont souvent le déclencheur de la situation de découverte collective, les enfants y sont donc confrontés, en groupe classe, quasiment tous les jours. Comme c'est un moment collectif, j'en profite pour travailler tous ensemble les différentes facettes d'une résolution aisée (lire "l'histoire" qu'on nous raconte, comprendre les questions que cette histoire peut susciter, choisir la ou les opérations à effectuer, les calculer, rédiger une ou plusieurs phrases répondant exactement aux questions posées).
Dans les fichiers que je propose, ils constituent de plus en plus souvent puis toujours la dernière partie du travail sur une notion, les enfants prennent donc l'habitude de les traiter seuls de A à Z, progressivement pour les CE1 qui sont novices en la matière et après une période de rappel pour les CE2.
Ainsi, j'arrive à peu près à tenir le rythme des 1 h 15 quotidiennes pour que les enfants avancent d'une "fiche" par jour dans leurs fichiers. Sauf évidemment les jours de neige, de passage du photographe et autres événements perturbateurs qui mettent les classes sens dessus dessous !
Bon courage !