• Fichez-moi la paix avec Montessori !

    Fichez-moi la paix avec Montessori !
    Merci à Maîtresse Patate et à ses petits élèves pour cette image d'enfants libres d'agir.

    Un article décapant de la Maîtresse Patate qui est venue, a vu et fut vaincue mais par convaincue...
    Je ne peux que la suivre moi qui ai lu et relu La maison des enfants, ai cherché à m'en inspirer, ai passé des heures (et des paires de ciseaux) à découper des lettres rugueuses, à peindre des tasseaux de bois qui restaient dans les placards parce que mes élèves de 2 à 7 ans préféraient dessiner, peindre, jouer aux petites voitures, aux poupées, à la dînette, construire des trucs et des machins avec des choses et des bidules, modeler, chanter des chansons, regarder des livres, enfiler des perles, danser, escalader, courir, lancer des trucs qui roulent ou pas, se balancer, inventer des histoires et des jeux avec les copains et les copines et apprendre à écrire, à lire et à compter tous ensemble avec la maîtresse, pour l'immense majorité entre 5 et 7 ans, comme tout le monde...

    La folie Montessori, c'est excellent, je l'affirme sans réserves quoi qu'en pensent ceux qui raisonnent en noir et blanc, parce que cela remet au goût du jour et au cœur des apprentissages l'éducation sensorielle (ou « sensible », comme disait Pauline Kergomard), grande oubliée de ces vingt à trente dernières années. Or, c'est par celle-ci que l'enfant entre dans les apprentissages sociaux et dans les connaissances conceptuelles.
    La folie Montessori, c'est bien et je la défends parce que cela réintroduit la notion de jeu et de liberté de choix à l'école maternelle.Après des années d'évaluations trimestrielles, pires qu'au collège, il était temps de prendre en compte l'enfant dans la globalité de son développement.
    C'est moins bien et je suis d'accord avec Maîtresse Patate parce que cette liberté est très contrôlée et vraiment trop éloignée de la créativité.
    Et c'est vraiment moins bien quand le jeu ne sert qu'à apprendre à des enfants de 2 à 5 ans à situer des pays sur un globe, réciter des noms d'animaux, remplir et vider 10 fois un pot à eau dans un gobelet, sans jamais servir à boire à personne, ou qu'à évaluer « scientifiquement » le niveau de compétences d'Arthur, Bilal, Carmen, Donatienne, Élyas, Fatou, Gaétanne, Hicham, Isaïe, Judicaëlle, Karl, Léa, Meriem, Naël, Olympe, Pablo, Quentin, Rayan, Samuel, Tiago, Ussain, Valérian, Willy, Xénophon, Yseult et Zacharie.

    Je laisse la parole à Maîtresse Patate qui a déjà tout dit et n'a pas besoin de ma prose en complément.

    Fichez-moi la paix avec Montessori !

    Nota bene : Suite à des commentaires très désobligeants, Maîtresse Patate, qui n'exprimait que son sentiment, a préféré fermer temporairement l'accès à son blog. Je laisse pour le moment mon propre article accessible, en espérant que la raison revienne et que les personnes satisfaites du « Montessori d'aujourd'hui » laissent à nouveau s'exprimer leurs contradicteurs.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 22 Juin 2016 à 14:09

    Merci pour ce lien. C'est drôle car j'ai ce même sentiment avec Montessori et avec une autre méthode en "vogue" en IEF en ce moment. Maîtresse Patate met bien le doigt sur le souci avec ces approches: "l'effet mode"! J'hésite encore à me lancer dans un billet sur la chose, mais ça fait du bien à lire!!!

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    2
    triplemaîtresse
    Mercredi 22 Juin 2016 à 14:15

    article très intéressant. je suis moi même formée à la pédagogie Montessori et la pratique dans mon école. Mais je suis tout à fait d'accord pour dire que cette pédagogie ne doit pas être appliquée à 100%, telle qu'elle a été conçue. replaçons les choses dans leur contexte et leur époque! Aujourd'hui j'admets parfaitement que des enfants interagissent, soient à plusieurs sur une activité si cela reste calme. J'ai également gardé des caisses de légos et mis en place plein d'activités autonomes supplémentaires, qui ne sont pas "Montessori", certes, mais qui ont beaucoup de succès (jeux mathématiques variés, perles, kaplas, etc).

    Pour moi, "faire du Montessori" n'est pas une fin en soi. Certaines qui ont tout le matériel vont croire qu'elles appliquent la pédagogie. D'autres n'ont pas tout, mais ont compris l'esprit, et pour moi c'est cela le plus important.

    on en arrive aux mêmes conclusions: l'enfant apprend quand il est heureux d'aller à l'école, quand on le laisse suffisamment libre de ses choix, quand ne se sent pas contraint par un cadre hyper rigide.

     

    3
    Mercredi 22 Juin 2016 à 14:25

    Entièrement d'accord avec toi, triplemaîtresse : mettre l'enfant au centre de sa pédagogie, c'est faire en sorte qu'il soit heureux de venir à l'école pour apprendre tout ce qu'il faut apprendre pour être en pleine possession de tous les moyens qui lui sont accessibles et pas appliquer au pied de la lettre des recettes.

    4
    Mercredi 22 Juin 2016 à 16:01

    Et hop un 2e article qui complète le premier :) Et ce second retour me permet de mieux cerner pourquoi certains petits iefiens ont été si tristes en allant dans certaines écoles Montessori même si une fois encore de bonnes idées dans cette pédagogie et l'autre évoquée par Brune (Mason je suppose). ;)

    "l'enfant apprend quand il est heureux d'aller à l'école" (ou à la maison ;)) ", quand on le laisse suffisamment libre de ses choix, quand ne se sent pas contraint par un cadre hyper rigide."

    Bonne journée !

     

    5
    Mercredi 22 Juin 2016 à 16:35

    Oh la la, je ne pensais pas que mon billet de mauvaise humeur aurait un tel retentissement.  Je sens que je vais le regretter...

    6
    Normandyx
    Mercredi 22 Juin 2016 à 17:16

    A quelques jours de jeter mon sac aux orties, passant de maternelle en CM divers cette année, moi ce qui m'a toujours fait sourire et me fait presque rire maintenant, ce sont les lubies et les modes qui font que les enseignantes se précipitent vers des pédagogues ou psycho machins, qu'ils adorent jusqu'à l'extrême avant de les bruler.

    Je suis arrivé dans l'éducation nationale quand les progressistes étaient à l'adoration de saint Piaget, petite imprimerie de classe avec tous les caractères en plomb à ranger etc... Pourtant, ça sentait déjà le renfermé, les élèves de la fin des années 70 n'était plus ceux des années 50, le petit journal se réduisait au mieux à une page...

    en faisant d'une théorie une religion, les thuriféraires de l'institution ou pas, ont généralement déformé et perverti les idées de départ. Réduire Montessori à du matériel ou Piaget à des fiches auto correctives, cela fait l'affaire des marchands mais c'est confondre l'essentiel et l'accessoire, c'est souvent le cas dans l'éducation nationale d'ailleurs. J'ai vu récemment une enseignante dans un milieu assez ordinaire me dire "j'ai acheté tout le matériel des alphas, mais ça n'a pas marché"... Dans le placard de ma cuisine, il y a du sucre, de la noix de coco des oeufs, et bien croyez moi si vous voulez, je n'ai jamais trouvé des rochers à la noix de coco... beurk

    Pour y faire des passages plus ou moins longs, je vois des classes maternelles où je pourrais rester, où le rangement est lisible, l'espace structuré et les activités régulières et ritualisées en se déroulant dans le calme, et oui, je déteste le bruit, même quand on joue; cela me fatigue et m'énerve (j'ai l'impression que c'est la même chose sur les enfants, mais si ce n'est pas le cas, tant pis, avec moi c'est SANS BRUIT) .

    Je vois des classes où le matériel est abondant, mais le rangement mal organisé, l'usage mal régulé, autant dire que quand je reste plus d'une semaine, j'élague, 1bébé par couchage, les vêtements rangés, les légumes avec les légumes, etc... et pareil pour le reste, certaines classes foutraques ressemblent aux chambres de gamins à problème pour émission de coaching.

      Les théories pédagogiques, il faut les lire, essayer de les comprendre et puis après, les oublier pour mieux se les approprier, la pédagogie, ce n'est pas de la pâtisserie,  il n'y a pas de recette infaillible, c'est plutôt comme une soupe, il y a des bases et après, ça dépend de chacun, moi, je fais toujours revenir les oignons et mes poireaux dans l'huile d'olive avant de verser l'eau, et jamais de mixer, que des pommes de terre coupées en dés, mais certains ne font pas comme cela et la soupe leur convient...

     

    bon, je vous laisse, je dis au revoir demain à des petits mignons que j'aurais eu au final plus d'un mois cette année par période de la semaine à 15 jours, je vais préparer des rochers à la noix de coco, et des crèmes au chocolat au lait cru, qu'ils sachent que c'est autre chose que de la Danette...

     

    SI j'avais dû écrire un fichez moi la paix, mon ire se serait orienté vers la "méthode Boscher"  yes qui fleurit dans les rayons de supermarché à cette saison à côté de la nullissime collection des Martine...

      • Mercredi 22 Juin 2016 à 20:41

        La méthode Boscher, je l'avais habillée dans le post précédent (plus dans les commentaires que dans le sujet lui-même, c'est vrai)...

        Bonne dernière fin d'année, Normandyx !

    7
    Lundi 5 Septembre 2016 à 18:05

    Merci pour ce Nota Bene. :)

    8
    Jeudi 16 Mars 2017 à 19:19
    Quel dommage, il semble que le lien vers MaîtressePatate soit rompu! Je ne suis pas convaincue par ce que j'ai vu en école Montessori. En pédagogie il n'existe pas une vérité. Je me demande si les gamins n'en ont pas marre de transvaser des graines pendant leurs trois ou quatre années d'école maternelle. Le matériel est trop codifié, hors Montessori point de salut. Et les parents consommateurs qui espèrent que Montessori fera un miracle pour leurs gamin alors qu'ils en sont à leur troisième, quatrième ou cinquième école. Certes, l'école doit s'adapter aux enfants particuliers, mais il semble quand même de plus en plus que les parents, quant à eux, ne font pas leur boulot d'adapter leur gamin au vivre ensemble. Ah ben ça tombe bien, Montessori = aucune contrainte (c'est ça?). Pas non plus d'interactions entre les enfants qui sont toujours à faire leur activité seule. Et ils sont laissés libres toute la journée. Le temps semble bien long... Alors, moi, je veux bien le lien!
      • Vendredi 17 Mars 2017 à 07:07

        L'article est hors ligne car j'ai reçu une grande quantité de commentaires haineux de la part des pro-montessori, bien loin de la bienveillance et du respect qui sont leur cheval de bataille pourtant.  

        Montessori ce n'est pas une pédagogie sans contrainte, bien au contraire, c'est hyper rigide et l'enfant doit respecter des règles bien plus strictes que dans une classe lambda.  C'est aussi une pédagogie sans art, sans musique, sans sciences, sans sport, sans récré, sans jeux libres, sans créativité... ça a un côté dressage au final qui m'a gêné énormément.

        Bref, si dans ma classe j'ai gardé pas mal de principe et d'activité, je ne fais plus du Montessori...

         

    9
    Vendredi 17 Mars 2017 à 13:16

    Ah moi ce que j'en ai vu c'est une école sans contraintes où les gamins sont laissés à eux-mêmes toute la journée. Les ateliers = je déroule mon tapis, je fais seul une activité...Et ce que je peux les trouver rébarbatives...Le globe aussi doit être standardisé, la France doit avoir la bonne couleur...

    Après, si, ils ont une récré et font du sport.

    Mais ce côté idolâtre me dérange profondément.

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 16:54

        J'ai remis en ligne l'article pour que vous compreniez un peu plus mon point de vu et pourquoi je parle d'une immense contrainte derrière cette aspect de laisser livré à soi-même.

         

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