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CP : Conforme ou non conforme ?
Merci à Sophie Borgnet pour cette illustrationIl y a un problème actuellement avec le choix d'une « bonne méthode de lecture » : c'est le petit livre orange ! Et surtout ce qu'en ont compris les équipes de circonscription, les éditeurs, et même les rédacteurs du dit ouvrage. On se rend vite compte qu'après trente à quarante années de lecture idéo-visuelle, puis intégrative puis enfin « mixte », toutes ces personnes sont parfois à mille lieues de savoir ce qu'enseigner les correspondances graphèmes-phonèmes signifie.
Il n'y a qu'à voir les pages « sons » des ouvrages récemment sortis, les conseils avisés de certains CPC, fleurant encore bon l'apprentissage ludico-mécanique de mots appréhendés globalement... et les contradictions apparaissant au détour des pages de l'ouvrage de référence à ce sujet.
Il n'empêche que... l'horreur du « global » sévit aussi fort désormais que sévissait il y a peu l'horreur du « syllabique ». Cela oblige les auteurs à tous proposer une refonte des manuels qui avaient pignon sur rue, de manière à coller à la nouvelle vague et pouvoir garder cette sphère d'influence chèrement acquise ces vingt dernières années.
C'est ainsi que, malgré le peu d'intérêt que suscitent Mimi, Marie, Malo, Lucas, Lila et leurs amis dans la Cépésphère, il m'a déjà été demandé si toutefois Écrire et Lire au CP allait être réédité pour s'adapter au Livre Orange... si toutefois il n'y était pas adapté d'origine.
Bonne occasion pour vérifier, n'est-ce pas ?
Pour l'instant, je sais qu'il enseigne la lecture. À quasiment tous les enfants. Dans tous les milieux. Cela devrait suffire pour affirmer qu'il y est adapté.
Cependant, ce n'est pas aussi simple et la question demeure : répond-il aux desiderata scientifico-ministériels du courant actuel ? Allez savoir...
Il faut vérifier, point par point, ce qu'il en est.
Premier point :
« Il est clair, pour les enfants, qu’ils sont bien en train d’apprendre à lire lorsqu’ils sont confrontés d’emblée à l’écrit, donc aux graphèmes. Beaucoup de manuels partent du phonème dont la correspondance graphémique est lue à l’intérieur d’un mot illustré par un dessin. »
Écrire et lire au CP, après une illustration générale, puis une phrase la décrivant et en enfin quelques mots lus d'abord par l'enseignant, présente ensuite une syllabe immédiatement décodée en deux graphèmes qui ne sont pas illustrés par le dessin.
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », on élimine la partie « illustration générale, phrase la décrivant et mots lus par l'enseignant », mais on a le dessin... qui correspond à un mot composé d'une seule syllabe, tout de suite décomposée en deux graphèmes rendant le mot illustré totalement déchiffrable.
Deuxième point :
« Partir du graphème pour, sans détour par le dessin, apprendre à lire les syllabes qui le combinent, donne à la syllabe sa valeur de clé universelle pour la lecture de tous les mots...
Au terme de ce travail à partir des graphèmes et des syllabes-clés universelles, les élèves peuvent lire tous les mots sans jamais en avoir appris aucun. »Écrire et lire au CP présente à chacune des leçons une « syllabe-clé ». Dès la deuxième leçon, l'acquisition de deux syllabes-clés (cha, ri) permet aux élèves d'en maîtriser quatre (cha, chi, ra, ri).
À la quatrième leçon, donc au cours de la deuxième semaine de l'année scolaire, ces « syllabes-clés » permettent la lecture de plus d'une dizaine de mots qui n'ont pas été « appris » (globalement, je suppose...) : Lulu, la, rue, vue, lu, Lili, il, arrive, va, vola, rive, vache, vole, ville, avale...- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », on enseigne les mêmes « syllabes-clés », la même recomposition des éléments de ces syllabes (les graphèmes) et, à la quatrième leçon, les élèves lisent les mêmes mots que ceux qui sont déjà dans le manuel.
Troisième point :
« La vitesse du tempo : une dimension essentielle pour la réussite de l’apprentissage : Ce rendement effectif s’établit à 43 % de graphèmes déchiffrables en moyenne dans les textes lus à la dixième semaine . Le rapport poursuit : « L’élévation du tempo influence significativement et positivement les performances des élèves en code et en écriture. En code, cette influence atteint son maximum pour un tempo de 14 ou 15 et la valeur palier se situe à 11 ou 12, en fonction du niveau initial des élèves. » »
Il y aurait, selon les linguistes, environ 130 graphèmes nécessaires à l'écriture du français, ce qui fait 55 graphèmes à avoir étudié avant Noël, en tenant compte des graphèmes rares ou ambigus dont parle le guide orange en page 19. Écrire et lire au CP en étudie environ 43 au cours du premier trimestre (dont une trentaine de très courants et quelques-uns qualifiés de « rares ou ambigus » tels que es, est, un, y...).
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », tout dépend de la suite. En effet, une fois ce petit manuel fini (il couvre les 4 premières semaines de l'année), les graphies étudiées dans ce petit manuel peuvent soit être revues si l'on choisit de commencer le livret à la première leçon, soit être considérées comme intégrées, auquel cas, on sautera les 8 premières leçons du manuel pour le commencer directement à la page 16 (quitte à les lire pour le plaisir, à un moment différent de la journée).
Dans le premier cas, on aura 15 graphies de « retard » sur la progression d'Écrire et Lire au CP. Dans le second, on aura de la même façon étudié 43 graphies après un trimestre de classe.
Quatrième point
« ... bien des mots-outils ne s’imposent pas de façon évidente et pressante, sauf à penser qu’il convient de s’écarter de la déchiffrabilité totale. Or, celle-ci est garante de la construction chez l’apprenti-lecteur des compétences de lecture qui lui procurent toute l’autonomie de déchiffrage dont il a besoin pour lire avec assurance, efficacité et intelligence. »
Dans Écrire et Lire au CP, les mots-outils choisis sont des presque toujours des « mots-sons », c'est à dire l'un des 130 graphèmes utilisés pour écrire le français. On trouve ainsi un à la leçon 3, à à la leçon 4, Si on choisit la version « Manuel alphabétique », y (dans il y a) à la leçon 6, et à la leçon 7, est à la leçon 8, etc. Il faut arriver à la leçon 11, à un moment où les apprentis-lecteurs ont désormais acquis les compétences leur procurant l'autonomie de déchiffrage pour que dans soit proposé, le jour où l'on introduit la lettre d (on remarquera d'ailleurs au cours de cette leçon que la plupart des élèves en profitent pour mémoriser la relation entre la graphie an et le phonème [ã]).
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », on retrouvera les mêmes graphèmes « mots » (un, y, et, es) auquel s'ajoutera le mot une, alors que la lettre u est déjà connue. Ces mots-sons font l'objet d'exercices particuliers de mémorisation afin qu'ils soient rapidement identifiés comme graphèmes connus par les enfants.
Cinquième point
« La reconnaissance globale, le déchiffrage partiel ou l’usage du contexte restreignent de façon préoccupante la liberté de pouvoir tout lire car, à chaque fois, l’apprentissage se trouve confiné dans un certain nombre de mots particuliers. »
Dans Écrire et Lire au CP, il y a en effet, dans les 8 premières leçons, un petit corpus de mots qui sont proposés à la reconnaissance globale. Mais ce corpus est très réduit.
Les premiers de ces mots sont monosyllabiques de manière à pouvoir servir de répertoire mnésique non illustré de « syllabes-clés ».
De plus, très rapidement, ces mots sont décortiqués : leurs éléments (graphèmes) sont identifiés, généralisés, réutilisés et automatisés par les enfants. Ainsi le mot Marie, reconnu globalement à la deuxième leçon, devient immédiatement partiellement déchiffrable car il contient la graphie a, déjà étudiée, et il sert à l'étude de la syllabe ri, puis des graphies r et i ; il devient totalement déchiffrable 5 leçons plus loin, lorsque la graphie m est étudiée.À partir de la 8e leçon, plus aucun mot n'est reconnaissable globalement, partiellement déchiffrable ou à déduire du contexte car les enfants connaissent désormais suffisamment de graphies (16 graphies très courantes : a, ch, i, r, o, l, u, v, e, é, ê, f, t, c, m, s et 5 « mots-sons » composés d'un seul graphème : un, y, et, es, est ) pour pouvoir lire un court texte totalement déchiffrable.
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », on échappe totalement à la reconnaissance globale, au déchiffrage partiel et à la déduction grâce au contexte, puisque, lorsqu'on passe au premier livret, toutes les correspondances graphèmes-phonèmes utilisées dans les 15 premières pages ont déjà été étudiées et qu'à partir de la 16e page, ce recours a été totalement abandonné.
[ Je saute le point sur le dessin (page 32), car je ne comprends absolument pas ce que le guide préconise : des dessins à commenter par l'écrit, pour différencier clairement le dessin, sujet à interprétation, et les mots, précis et clairs, ou surtout pas de dessins à commenter par écrit.]
Cinquième point
« La lecture à haute voix : L’objectif principal de l’apprenti lecteur est [...] de parvenir à comprendre ce qu’il lit de la même façon qu’il comprend ce qu’il entend ». L’exercer à écouter ce que ses yeux voient dans la lecture à haute voix faite par lui-même et par les autres élèves de la classe, est central dans l’apprentissage de la lecture. »
Le guide du maître d'Écrire et Lire au CP recommande la lecture à haute voix de toutes les pages du manuel et de tout ce qu'on écrit en plus au tableau. De même, il recommande d'apprendre aux élèves à oraliser à mi-voix ce qu'ils écrivent au moment où ils l'écrivent (épellation phonétique) dans tous les exercices d'écriture, de copie, de dictée, de production d'écrits qu'il recommande de pratiquer quotidiennement.
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », la démarche est la même.
Sixième point
« Du temps pour apprendre. »
Le guide du maître d'Écrire et Lire au CP recommande de pratiquer 4 séances quotidiennes de 30 minutes à l'écriture-lecture. Pendant ces 2 heures, il recommande de solliciter chacun constamment, soit par le biais de l'écrit (étiquettes, ardoise, cahier, fiches à compléter, ... ), soit par le biais du geste (Borel-Maisonny essentiellement), soit par la lecture à haute voix, individualisée ou en chœur.
Le guide insiste énormément sur la nécessité de ne pas laisser se creuser les écarts en donnant plus à ceux qui ont moins (d'attention, de mémoire, de vocabulaire, d'intérêt, ...).- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », la démarche est provisoirement simplifiée pour donner à chacun l'impulsion de départ qui lui est adaptée.
Je ne saurai trop conseiller de se servir de la dynamique qu'impulse le groupe-classe pour entraîner vers l'écriture et la lecture tous les élèves ensemble. Cela n'empêche pas de prévoir des activités de soutien en petit groupe à destination des élèves fragiles, séances pendant lesquelles les camarades plus rapides seront occupés à des activités de renforcement en autonomie.
Mais ces activités de petit groupe devront toujours être « doublées » d'activités en groupe-classe qui donneront à tous la « mesure » (ni trop haute, ni trop basse) de ce qu'ils doivent savoir faire (exception à faire, dans la deuxième partie de l'année scolaire, pour les enfants cités dans la partie JOKER de cet article).Septième point
« L’intérêt majeur de la lecture à haute voix porte certes sur l’identification des mots mais aussi sur le respect de la ponctuation. Pour y parvenir, il est nécessaire que l’enseignement de la ponctuation soit explicite et rigoureux. »
Dans le guide du maître d'Écrire et Lire au CP, il est conseillé de faire observer et d'expliquer le rôle des signes de ponctuation au fur et à mesure de leur présentation aux enfants (on peut même provisoirement les faire lire à voix haute : « Tu... as... vu... le... chat... point d'interrogation ?... Il... chasse... point. » de manière à ce que chacun en comprenne l'usage et les mémorise). L'intonation est travaillée de manière à ce que cette lecture de la ponctuation soit automatisée rapidement par les élèves.
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », la démarche est la même et les enfants se préparent à trouver dans le livret des phrases dont la ponctuation est variée.
Huitième point
« L’automatisation du déchiffrage n’a pas de finalité propre : elle est tout simplement incontournable pour faire naître et entretenir le désir de lire chez les élèves. Il leur faut pouvoir déchiffrer de façon habile, fluide, précise et rapide pour avoir envie de se plonger dans la lecture. La très insuffisante maîtrise du code leur rend la tâche trop pénible et explique immanquablement une large part du peu d’appétence pour la lecture chez les élèves qui s’en détournent. »
C'est la principale raison retenue pour introduire ces quelques mots provisoirement appréhendés globalement : faire naître et entretenir le désir de lire chez les élèves.
Ceux qui choisiront de débuter l'apprentissage avec le livret 1 d'Écrire et Lire au CP, sans passer par le Manuel alphabétique, seront étonnés de la vitesse à laquelle tous les élèves s'approprient ces quelques mots et combien ce petit corpus provisoirement global les prépare à déchiffrer de façon habile, fluide, précise et rapide.Par ailleurs, le choix qui a été fait d'introduire très rapidement des consonnes permet d'accéder très rapidement à la lecture par déchiffrage de très nombreux mots : la liaison décodage/démarche de compréhension rend l'automatisation du déchiffrage rapide et sûre car l'enfant sait que « faire du bruit avec sa bouche » ne suffit pas.
Cette automatisation est largement soutenue par la démarche d'écriture-lecture. Les enfants écrivent tous les jours, beaucoup, en s'appropriant la technique de l'épellation phonétique, que ce soit au tableau, grâce à des étiquettes ou des personnages des Alphas, ou à la main, sur leur ardoise, leur cahier du jour et le cahier d'activités associé au premier livret.
- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », les mots à déchiffrer apparaissent dès la 2e leçon, grâce à l'introduction conjointe d'une voyelle et d'une consonne à chaque leçon. Leur nombre augmente rapidement afin d'encourager les élèves au déchiffrage habile, fluide, précis et rapide.
Neuvième point
« Entre la lecture et l’écriture, il y a un lien très étroit. Ne négligeons donc pas ce qu’implique ce rapport fécond dès les premiers apprentissages. Grâce à l’écriture, les élèves entrent dans une expérience de la langue qui les conduit à renforcer la perception des mots qu’ils rencontrent en lecture. Écrire un mot qu’ils savent lire leur permet d’en fixer l’orthographe qui, à son tour, en conforte la lecture. »
Dans le guide du maître d'Écrire et Lire au CP, la moitié du temps consacré à l'apprentissage du code écrit est dévolu aux activités d'écriture, qu'il s'agisse d'apprendre les gestes de l'écriture, d'écrire sous la dictée ou en production autonome.
Les élèves écrivent au tableau, sur leur ardoise, leur cahier du jour et leur cahier d'activités chaque demi-journée de classe, environ une heure par jour (de manière fractionnée, bien entendu).
Très vite, le code orthographique grammatical est intégré à l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. Les élèves apprennent à repérer un nom, un article, un verbe, un adjectif qualificatif, un mot invariable et à se servir de ces connaissances pour procéder aux accords en genre et en nombre au sein d'une phrase.
Le lexique est travaillé, tant par thèmes (les jeux d'enfants, la fête foraine, l'école, le zoo, le loup, les pirates, les marionnettes célèbres, les contes traditionnels), que par l'association entre graphies et morphologie des mots (suffixes aine, eur, eux, ier, ière, ième, ette, ien, ienne, tion ; familles de mots).- Si on choisit de débuter par la version « Manuel alphabétique », on adopte bien entendu la même démarche avant même de passer à la progression prévue dans le premier livret.
Dixième point
« Mais il est essentiel que les élèves puissent entrer dans la compréhension de l’écrit qui est l’objectif de l’apprentissage de la lecture, en étant en possession des moyens nécessaires pour le faire. [...] La compréhension des phrases et des textes repose aussi sur l’exercice de nombreux automatismes à chacune des étapes qui conduisent à l’élaboration de la signification. Il s’agit des automatismes touchant toutes les habiletés cognitives qui relèvent du lexique, de la syntaxe, de la grammaire, des connaissances acquises impliquées dans le texte, nécessaires pour guider des comportements réfléchis en mesure d’élaborer la signification. »
Écrire et Lire au CP privilégie toutes les facettes du problème : il se sert de la compréhension pour introduire les « moyens nécessaires pour le faire » (c'est-à-dire le code graphémique, le recours à la grammaire, au lexique, à la morphologie des mots) et de ces « moyens nécessaires » pour entrer dans la compréhension de l'écrit.
C'est d'ailleurs une des raisons fondamentales du choix de ces quelques mots reconnus globalement pendant quelques semaines (choix qui paraît baroque aujourd'hui mais aura sans doute les honneurs de la science demain) : ne jamais rien lire qui ne veuille rien dire !
Dès que ces mots ne sont plus nécessaires pour assurer cette maxime, ils sont abandonnés au profit du déchiffrage habile, fluide, précis et rapide. D'ailleurs, il est courant de voir un enfant qui reconnaissait visuellement Malo, comme ou préfère se mettre à les déchiffrer graphie par graphie, comme pour se les approprier en en démontant le mécanisme pour mieux le comprendre.
Cette obsession de la compréhension m'a aussi amenée à réduire drastiquement le nombre de logatomes à déchiffrer (suivant en cela l'exemple de Mmes Borel Maisonny et Silvestre de Sacy dont l'autorité en matière d'apprentissage de la lecture n'est plus à démontrer). Et je l'ai diminué encore dès que le nombre de graphies connues est devenu suffisant pour appliquer le déchiffrage presque directement à des mots faisant sens !
Les textes, très simples en début de méthode, servent à acquérir les réflexes de compréhension. Les questions de l'enseignant, à partir de la séance de langage introductive à la nouvelle leçon, puis à partir des phrases données à lire aux élèves, habituent ces derniers à chercher à comprendre l'implicite et à procéder aux inférences qui s'imposent.
Peu à peu, le lexique s'enrichit, la grammaire intuitive puis raisonnée accompagne chaque leçon, les connexions logiques sont travaillées sur des textes dont l'exigence littéraire n'est plus à démontrer (Le loup et les sept chevreaux, La chèvre de Monsieur Seguin, ...).
Les habiletés cognitives s'installent et sont travaillées grâce à des exercices spécifiques, proposés tout d'abord dans le cahier d'activités puis dans le livret de lecture lui-même.
L'enfant est ainsi habitué à écrire et à lire du sens puis à l'exposer à ses camarades et son enseignant ; il lit pour comprendre et non pour faire du bruit avec sa bouche.
JOKER !
« 100 % de réussite au CP. Un principe réaliste. »
Ici, je déclare forfait. Non, Écrire et Lire au CP n'est pas un procédé magique : il n'apprendra pas à lire à tous les enfants en un an, l'année de leurs six ans ! Certains, très rares il est vrai, font face à des difficultés qui leur rendent impossible cette réussite.
Ces enfants ont droit à notre compréhension, notre sollicitude et un accompagnement très personnalisé pour pouvoir avancer, autant que faire se peut, à leur rythme. Ils ont besoin d'être aidés en cela par des personnels qualifiés qui leur apporteront ce dont ils ont besoin. Je me refuse à les soumettre à un acharnement thérapeutique, même s'il est conseillé parfois pour leur faire débiter du logatome de force.
Mais pour les autres, le tout venant, quel que soit leur milieu d'origine, l'école où ils sont scolarisés, leur « histoire scolaire », leurs petites difficultés quotidiennes, oui, le principe est réaliste et, grâce à Écrire et Lire au CP, ils sortiront du CP lecteurs comme on l'est à sept ans.
C'est-à-dire que, bien sûr, même s'ils seront capables de le déchiffrer, ils ne comprendront pas forcément un texte qui leur parle de mélatonine, de sommeil paradoxal, d'hormones, de cycles et de glande pinéale... Mais cela, c'est normal et quiconque dirait le contraire serait un menteur obligé de revoir à la baisse les seuils de réussite pour arriver à le prouver.
Nous pouvons donc affirmer que, même s'il déroge parfois un peu aux principes développés dans le Livre orange, ce qui s'arrange plutôt si on le fait précéder par le « Manuel alphabétique », Écrire et Lire au CP est une méthode de lecture qui satisfait à tous les critères d'évaluation de Évaluer sa méthode de lecture.
Petite note :
Pour ceux qui aimeraient toucher du doigt la méthode, je peux la leur faire parvenir, au prix de vente normal (13 € les deux livrets), car mon éditeur ne me fait pas de réduction, auquel je demande d'ajouter 5,28 € de frais de timbres au tarif « lettre verte ». Je peux aussi leur envoyer un extrait du Cahier d'activités afin qu'ils voient à quoi il ressemble. Prière de me contacter en cliquant ici : Contact.
Pour les autres, ils peuvent la feuilleter en ligne, dans sa quasi totalité (livret 1 entier et début du livret 2) en suivant les liens suivants : Écrire et Lire au CP (Livret 1, 1re partie) ; Écrire et Lire au CP, 1er Livret, 2e partie ; Écrire et Lire au CP: 1er Livret, 3e Partie ; Écrire et Lire au CP, Livret 2.
Tags : guide orange, CP, lecture
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Commentaires
2BéatriceMercredi 11 Mai 2022 à 18:50Bonjour , je vous ai déjà contacté l'an passé lorsque j'ai pris un CE1 et que j'hésitais pour la lecture avec le livre des bêtes vous m'aviez bien conseillé. L'an passé j'ai pris l'ortho , le livre des bêtes et DMVP en CE1 cette année j'ai continué avec mes CE1/CE2 et je suis tout à fait heureuse d'utiliser vos méthodes .L'an prochain j'aurai peut-être un CP et j'hésite à prendre Nino et Ana ou écrire lire au CP , comment faire mon choix ?????Pour l'instant nous réfléchissons avec ma collègue qui utilise Cocoli.
En maths conseillez-vous votre travail en fichier ou en modules ? merci beaucoup de votre retour . Merci encore pour votre formidable travail .
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Jeudi 12 Mai 2022 à 09:54
Bonjour Béatrice,
Merci pour vos encouragements. En lecture, les deux méthodes développent la même pédagogie : savoir écrire pour savoir lire, savoir lire pour savoir écrire. La progression est sensiblement la même.
L'écriture des textes de Écrire et Lire au CP est plus littéraire que celle de ceux de Nino et Ana : les premiers sont des textes d'auteurs à peine adaptés (quelques rares phrases supprimées) alors que les seconds sont des textes totalement réécrits. Il en résulte une plus grande richesse, mais aussi une plus grande difficulté, chez Écrire et Lire au CP.
Dernières différences : le matériel et le coût. Avec Écrire et Lire au CP, les enfants ont successivement deux vrais livres en mains, illustrés par un vrai dessinateur, et ça a coûté 13 € par enfant (+ le coût du pdf du cahier d'exercices que j'ai récemment remis en page et de son impression recto verso sur 11 feuilles A4). Avec Nino et Ana, ça ne coûte que le prix de l'impression des documents qu'on choisit d'utiliser (puisqu'on peut aller jusqu'à ne rien imprimer du tout si on le souhaite) mais les enfants n'ont pas de vrai manuel, imprimé et relié par un éditeur.
En mathématiques, je conseille le travail en fichiers. Je suis assez peu confiante quant au destin mathématique à long terme des enfants qui auront vécu « en ateliers » tout leur enseignement des mathématiques, de la PS au CM2. Mais si toute l'école travaille en ateliers, il est peut-être difficile de ne pas adhérer à la mode du moment. Sachez que les exercices des fichiers se retrouvent tous dans les différents modules. Seule la façon d'y préparer les élèves change.
Voilà, je vous laisse faire votre choix. Si vous avez besoin de spécimens (payants hélas) d'Écrire et Lire au CP et de son matériel, n'hésitez pas à me contacter grâce à ce lien : Contact.
Bonne journée !
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Non. Pour le moment, le manuel alphabétique n'a pas de guide. On peut se référer au guide de la méthode, en remplaçant les séances consacrées à l'acquisition de la phrase de base par des séances inspirées de Borel Maisonny.
Mais si cela peut aider, je veux bien rédiger ce guide et le mettre en ligne.