• CE/CM : Rédiger un texte collectif

    CE/CM : Rédiger un texte collectif  
    Merci à Marthe Ebrard, élève de CM2 à l'école de Selonnet (hameau de Villaudemard), en 1945, et à son institutrice, Mme Chauvet.

    Face à des élèves de CM2 qui, bien qu'ayant de bons réflexes orthographiques en dictée, écrivaient « comme on veut » dès lors qu'ils étaient en activité autonome de production d'écrits, j'ai proposé ceci :

    Je ne vois que la production collective quotidienne d'écrits longs, au tableau, pour effacer tous les mauvais réflexes qui se sont montés au CP, pendant les deux années de CE, celle de CM1 et la première période de CM2.

    Tous les jours, on choisit un texte à écrire ensemble : un résumé de lecture, un compte-rendu d'observation géographique, historique, scientifique, un poème, un problème mathématiques, une blague de Toto, n'importe quoi pourvu que chacun ait l'occasion de prendre conscience qu'on n'écrit jamais « comme on veut » et qu'il le prouve en écrivant au tableau devant ses pairs et son enseignant un mot, un groupe de mots, une phrase...

    Normalement, cela devrait commencer à s'améliorer d'ici trois ou quatre mois. Vous pourrez alors à nouveau leur proposer des rédactions individuelles de textes.

    Un collègue m'a alors demandé :

    « Je n'ai pas compris... Cest de la copie c'est cela ? Ou de l'analyse de phrases ? Comment vont ils comprendre que l’on écrit pas comme on veut ? Les élèves écrivent au tableau ou c'est dicté à la maîtresse ? Et comment se mettent-ils d'accord sur ce qui sera écrit ? »

    Voici ma réponse :

    Ils se mettent d'accord par le débat, mené par l'enseignant qui les guide : « Par quoi devons-nous commencer : quels sont les renseignements Indispensables à la compréhension ? Tel événement s'est-il passé avant, en même temps ou après tel autre ? Alors ?... dans quel ordre devons-nous les présenter ? Etc. »

    Les élèves viennent chacun leur tour écrire une phrase simple, une proposition ou même seulement un groupe syntaxique lorsque le texte est court, après que cette partie du texte a été élaborée à l'oral par la classe.

    Exemple : Aujourd'hui, en grammaire, nous avons observé une série de phrases dans lesquelles le verbe conjugué était le verbe être.

    Elle est plus ou moins dictée par l'enseignant qui, de cette manière, peut interrompre l'écriture à tout moment lorsqu'il constate un risque d'écriture sans contrôle orthographique : "Attention, ce mot ne s'écrit pas comme il se prononce. Qui connaît son orthographe ? À quelle régularité d'écriture nous renvoie-t-il ?".

    Exemple : « Normalement, vous savez écrire l'adverbe aujourd'hui. Je vous rappelle qu'il comporte 3 irrégularités : l'écriture du son [o] et l'écriture de la syllabe qui se prononce [dɥi]. Tout cela est dû à son étymologie :c'était au départ une série de 4 mots, l'article au, le nom jour, la préposition élidée d' et l'adverbe disparu de notre langue hui, qui signifiait en ce jour... Aujourd'hui signifiait donc au jour où nous sommes ! Quelqu'un peut nous épeler les difficultés de l'adverbe aujourd'hui, tel qu'il s'écrit maintenant, avant qu'Albin l'écrive pour nous au tableau ? »

    Ce renvoi au contrôle orthographique est souvent sollicité par l'enseignant avant écriture pour tout ce qui est accords grammaticaux : accords au sein du GN, accords entre le sujet et le verbe et entre le sujet et son attribut.

    Exemple : « nous avons observé, quel verbe est ici conjugué ? À quel temps ? De combien de parties est-il composé ? Quel est l'auxiliaire ? À quelle personne ? Quelle est sa terminaison ? À quel mode est écrit le verbe observer ? Quelle est sa terminaison ? Récapitulons avant que Chloé écrive : nous... avons... o.n.s... 1re personne du pluriel... observé... é... parce qu'il est au participe passé

    C'est cette habituation à une attitude réflexive avant écriture qui, petit à petit, les amènera progressivement à ne plus « écrire comme on veut ».

    C'est donc ni de la copie, ni de l'analyse de phrases déjà écrites, c'est clairement de la production d'écrit qui prend en compte non seulement l'expression des idées et des sentiments mais aussi ce qui fait le cœur de la langue écrite et lui permet d'être comprise de tous avec un risque minimal d'incompréhension : son orthographe (et non "sont nord tôt gras feu", ce qui à l'oral est tout à fait homophone mais à l'écrit pas du tout synonyme).

     


  • Commentaires

    1
    Emilie
    Samedi 6 Novembre 2021 à 13:37
    Super, merci de ces précisions.
      • Dimanche 7 Novembre 2021 à 10:04

        Merci Émilie. N'hésitez pas si vous avez des questions.

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