• Échéance

    C'est ce soir que, par la grâce de deux coups de fil insistants mercredi dernier, le conseil municipal du village où se trouve mon école va statuer du sort de nos élèves à la rentrée de septembre 2014.

    Soit il ne craque pas et ils seront toujours pour certains à 4 jours de présence à l'école de 7 heures 45 à 17 heures 50 pour 24 heures de classe et 16 heures 20 de garderie périscolaire et cantine. Ce qui est déjà énorme pour des enfants de deux à onze ans, je vous le concède.

    Soit il craque et ces mêmes enfants vivront l'an prochain 4 heures 15 de plus dans les locaux scolaires (le mercredi matin, sans doute) pour toujours 24 heures de classe et cette fois-ci, 20 heures 35 de périscolaire (péril scolaire ?)...

    Le tout sans doute sans aucune réelle activité périscolaire, même pas macramé ou guitare sur poney. Juste de la garderie à 25, 30, 35, 60 même, pourquoi pas. Sous la surveillance d'un agent municipal, dans la cour de récréation quand il fait beau et parqués dans la salle de motricité/cantine (80 m² disponibles au sol, je pense) les jours de pluie.

    Le premier qui ose me dire que cette réforme a été conçue dans l'intérêt de l'enfant, je lui crache à la figure avant de le piétiner à grands coups de chaussures boueuses (ça tombe bien, il pleut tout le temps) !

     


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  • Bonne reprise à notre collègue !

     

    Jacques Risso réintégré


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  • Selon Pierre Frackowiak, sur Facebook, la suspension de Jacques Risso a été annulée aujourd'hui !

    En espérant que ce cauchemar ne se reproduira pas demain pour un autre électron libre dont la liberté de ton aura le tort de déplaire à sa hiérarchie.

     


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  • Deux articles

    Illustration de Xavier Laroche. Tirée de Écrire et Lire au CP
     Méthode de lecture ni globale, ni syllabique.

    J'avais commenté les résultats d'une étude faite sur des élèves de CP en RAR (Un rapport intéressant ). Depuis, dans la cour des grands, le débat fait rage. À vous de lire et de vous faire votre opinion. Bonne lecture !

    R. Goigoux a critiqué cette étude ici : Apprentissage de la lecture : opposer méthode syllabique et méthode globale est archaïque.

    Et l'auteur de l'étude a répondu à R. Goigoux ici : Pour un débat sérieux sur l'apprentissage de la lecture.


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  • Projet d'École : le volet Vie Scolaire

    Élèves de Mme Bidule en train de valider la compétence : "Ramener M. Machin et sa classe dans le camp du bien".

    Je continue mon compte-rendu de réunion de directeurs, rassurée par notre ami. Tout va bien, tout est normal. "À l'ouest, rien de nouveau", disait l'un, "Aujourd'hui, 14 juillet 1789, rien", disait l'autre (oui, je sais, c'était son tableau de chasse du jour, ne me prenez pas pour plus ignare que je ne le parais).

    Je m'étais donc arrêtée à l'évaluation des compétences des élèves grâce au LPC. "Maîtriser l'orthographe grammaticale", "Maîtriser l'orthographe lexicale", à 11 ans (euh non, 12, tout se décale d'un an), OUI, aucun problème, ça va le faire !  "Avoir conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien", toujours à 12 ans, OUI, les doigts dans le nez, puisqu'on a fait Citoyenneté au troisième trimestre !  "Circulez, y' a rien à voir", disait un troisième... S'ils maîtrisent, hein, nous n'avons plus de souci à nous faire !

    Nous aurons ensuite un deuxième volet à remplir qui concernera en particulier les compétences culturelles, artistiques, sportives et humanistes. On nous en a très peu dit là-dessus.
     Je trouve cela rassurant que ce soit encore à nous de le remplir ce volet-là. Cela prouve que n'ont pas encore gagné ceux qui nous verraient bien ne plus faire que du français et des mathématiques et externaliser tout le reste. Ils ont beau me dire que ce reste serait assuré par "les partenaires de l'école" et qu'il faut que j'arrête de me croire indispensable, je n'arrive pas à me sortir de la tête qu'ici, ce serait assuré comme ci, et là, comme ça. Pour faire simple, dans une banlieue chicos : escrime et polo, chez les ploucs : pétanque et maquillage festif, et hors-les-murs : hip-hop et art du tag. J'ai dit "pour faire simple", d'accord. J'ai de très bons amis joueurs de pétanque et loin de moi l'idée de les mépriser !

    Volet suivant : réponse aux besoins particuliers des élèves. On connaît. Cela va faire tantôt neuf ans que la loi Montchamp nous encourage à développer la solidarité chez les enfants puisque la société n'est plus capable de financer une réelle solidarité envers les familles atteintes par le grand handicap. Là aussi, on circule, il n'y a rien à voir. Puisqu'on vous dit qu'on les inclut et qu'ils en tirent de grands profits...

    Et comme nous sommes aussi bien rodés maintenant à dire qu'un élève qui rame de plus en plus aura le droit (que dis-je le droit, le devoir) de continuer la course mais que nous lui fournirons un pédalo en lieu et place du catamaran dernier cri de certains de ses petits camarades, je n'ai pas besoin de m'étendre non plus sur la mention des élèves PPREisés. Tout le monde connaît. Puisqu'on vous dit qu'ils progressent plus en ramant sur leur pédalo qu'en s'arrêtant un moment pour revoir et compléter les équipements de leur catamaran...

    Passons au volet 4, c'est le volet qui va plaire à tous ! Il s'appelle Vie Scolaire et c'est là que va vivre la coéducation ! Nous y fixerons tout, pour trois ans ! Les relations école-familles, les partenaires de l'école, la prévention des risques majeurs, l'hygiène et la sécurité (les directeurs auront reconnu notre cher PPMS et notre non moins chéri DUER).
     J'ai demandé quel rapport il pouvait y avoir entre le Projet d'École et le DUER (document unique d'évaluation des risques professionnels, un truc de oufs où on doit consigner tous les risques potentiels aussi bien physiques que psychiques pour "notre personnel", comme si nous, directeurs d'école, nous avions du personnel !). 

    Eh bien, c'est simple. Si par exemple, il y a une mauvaise ambiance dans l'équipe, c'est un risque psycho-social qu'il faut envisager, n'est-ce pas ? Les élèves vont en souffrir parce que les relations entre les adultes de l'école sont mauvaises et qu'ils le ressentiront... Je n'ai pas osé demander s'il allait falloir que les adultes qui ne s'entendent pas rédigent une fiche-action pour résoudre leurs points de conflit et si l'on comptait que cela résolve en effet quelque chose. Je suggère un pow wow avec calumet de la paix à la fin, mais pas devant les enfants parce que c'est mal de fumer.

    Et tout cela devra être fait avec beaucoup de sérieux parce qu'à terme, les IEN n'auront plus le temps de venir inspecter les gens en classe. Je réitère ici tout mon respect à celui qui animait cette réunion et qui nous a redit à cette occasion que lui tenait à cet échange d'être humain à être humain où l'on voyait et ressentait beaucoup plus de choses qu'en lisant les inénarrables questionnaires de pré-inspection que nous sommes censés remplir (la fin de cette phrase, c'est de moi, pas de lui, voyons).  Cette inspection en classe sera remplacée par l'évaluation des grands axes du projet d'école, l'adéquation des fiches-actions, le compte-rendu d'évaluation fourni par l'équipe quant aux améliorations qu'elle aura obtenues, le tout grâce à l'application en ligne qui reliera nos écoles à notre hiérarchie et au collège de secteur qui pourra lui aussi y avoir accès.

    Déjà, ce nouveau projet d'école ne remontera plus jusqu'aux bureaux de la DSDEN (ancienne Inspection Académique) et ce seront les IEN de circonscription qui valideront ceux de leur secteur.

    Mon mauvais fond et l'influence délétère de personnes mal intentionnées font que là aussi, je m'inquiète. Ne serait-ce pas encore un signe d'une territorialisation accrue ? Et puis pourquoi le directeur d'école devrait-il se préoccuper des risques psycho-sociaux chez "son personnel" ? Et puis, pourquoi cette évaluation sur ordinateur, sans avoir même croisé les personnes ?

    Je ne sais plus. Je suis ailleurs... A l'époque où sans projet d'école, sans réunions à n'en plus finir, sans heures passées à se coordonner avec Mme Bidule, du CM2 et M. Machin, du CE2B, nous suivions tout autant nos élèves et nous prenions en compte les besoins particuliers de celui qui vivait dans un logement insalubre, de celle qui était en France sans que ses parents aient un titre de séjour, de ceux qui avaient besoin de plus ou de moins de temps que les autres. À l'époque où la date de naissance ne comptait pas et où c'était l'aisance et le bien-être d'un élève qui décidaient du niveau qui lui convenait le mieux.

    À l'époque où l'on savait tout autant qu'aujourd'hui organiser une classe de découverte (qui durait un mois et non pas quatre ou cinq malheureuses journées), un spectacle, un projet commun réunissant toutes les classes d'une école ou même d'un secteur géographique. À l'époque où les écoles éditaient des journaux, des revues et se les échangeaient, où elles correspondaient et programmaient des voyages communs.

    A l'époque enfin où les programmes étaient si clairs (j'ai commencé en 1975) que même si M. Machin et Mme Bidule ne pouvaient pas se voir, ils n'avaient pas besoin de communiquer pour savoir ce que les élèves de l'un avaient fait et ce que l'autre devait à son tour entreprendre...

     

     


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